François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
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François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Un personnage central du règne de Louis XV, complice du renversement des alliances, soutien de Madame de Pompadour, remarquable ambassadeur à Rome...
Quelques mots sur "l'abbé des plaisirs" :
François Joachim de Pierre de Bernis est né en 1715. Issu d'une famille de vieille noblesse, il monte vite à Paris. Il fait des études brillantes au collège Louis le Grand, puis à Saint Sulpice. Brillant causeur, intelligent, cultivé, il a le malheur de s'attirer les foudres du cardinal de Fleury. Ce dernier lui fait comprendre que, lui vivant, Bernis n'aura jamais rien. "Soit Monseigneur, j'attendrai...", telle fût sa réponse. Une réponse qui fit le tour de Versailles et Paris.
Il attendit donc, se consacrant aux belles-lettres. Avec succès, puisqu'il entre à l'académie française à l'âge de... 29 ans !
Sociable, brillant, mondain, il saisit la chance de sa vie lorsqu'il rencontre Madame de Pompadour. Il devient un ami, un confident, un allié de la belle marquise. Elle lui obtient une pension de 15000 livres et un appartement aux Tuileries.
En 1757, il entre au conseil du Roi, puis devient secrétaire d'état aux affaires étrangères. Il participe activement au renversement des alliances, mais les désastres de la guerre de 7 ans lui coûtent son poste. En compensation, Louis XV le fait cardinal et lui offre 40000 livres de pension. Il est ensuite nommé ambassadeur à Venise, sous la pression de son "ami" Choiseul, qui se méfie de lui et préfère l'éloigner.
A Venise, il mène grand train : il a du goût, de l'esprit, de la culture et des moyens. Tout le gratin de la Sérénissime se bouscule pour être invité à ses réceptions. Mais il s'ennuie... Il est rappelé en France, mais repart bientôt pour Rome participer à l'élection du nouveau pape. En 1769, il est nommé ambassadeur dans la ville éternelle. Comme à Venise, tout ce qui compte à Rome se presse à ses soirées. Il accueille, protège et subventionne les artistes et écrivains et essaie d'arrondir les angles avec le pape à propos des jésuites.
Eclate la Révolution. Bernis reste d'abord spectateur, mais il refuse la constitution civile du clergé. Il est bientôt inscrit sur la liste des émigrés et ses biens sont saisis. C'est donc en proie à de gros problèmes d'argent qu'il reçoit Madame Adélaïde et sa sœur, à Rome, en 1790. ll accueille également Madame de Polignac, de passage, par ses mots :"un sourire au milieu des ruines".
Il meurt à Rome, en 1794, à l'âge de 79 ans. Son corps est ramené en France, mais son cœur demeure à Rome.
Brillant, cultivé, mondain, curieux de tout, homme d'esprit, léger et désinvolte, politicien intelligent et visionnaire, il incarne à merveille cet inimitable XVIIIème siècle...
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Ah, ce bon et excellent Babet la Bouquetière ! :
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Oui, personnage assez incroyable et formidablement attachant, à multiples facettes...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Il est très présent dans la correspondance d'Artois et Vaudreuil qui l'appellent le bonhomme .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
De bonne race, de vieille noblesse, d'une maison qui possédait dès le douzième siècle le château de Gange, Bernis, comte de Brioude, né dans le Vivarais, près le Pont-Saint-Esprit, destiné dès son enfance à l'état ecclésiastique, passait sa jeunesse au séminaire de Saint-Sulpice, dans cette sorte d'école des pages de l'épiscopat, avec aussi peu d'argent que tous les cadets de noblesse visant aux dignités et aux bénéfices de l'Eglise ; puis, après s'être fait recevoir au chapitre de Lyon, il venait vivre à Paris.
Il avait, pour plaire, une jolie figure d'ange bouffi ( : ), un caractère franc, ouvert, expansif, une imagination vive et méridionale, beaucoup d'esprit, relevé par un accent demi-gascon, le génie facile des petits vers, des impromptus, des madrigaux, qui nouaient autour d'un portrait de femme comme un fil de perles autour d'une miniature. Ses manières tenaient de la femme et du prêtre; il possédait la douceur, l'enjouement, un tour de caractère voluptueux et tendre, une onction galante ; il était actif, frétillant, et il était plutôt encore que l'ami des hommes, l'ami des femmes, dont l'amitié, dit-il dans ses Mémoires, est plus tendre, plus délicate, plus généreuse, plus fidèle, plus essentielle.
Que fallait-il de plus en ce temps pour faire un délicieux abbé ?
L'abbé de Bernis devenait bientôt, comme disait le temps, « rare et de mode » naturellement, par lui-même, et sans qu'il soit besoin
de s'arrêter à la légende d'une marchande de modes le protégeait. Cet abbé étoit nouvellement sorti du séminaire ; il avoit fait connoissance chez des caillettes, qui n'étoient pas du plus haut parage mais qui étoient fort aises d'avoir un abbé dans leur société, qui faisoit des vers le plus joliment du monde - ; et, de caillettes en caillettes, il arriva à la fin, comme on le verra par la suite, jusqu'à Mme d'Étioles , femme d'un fermier général, depuis marquise de Pompadour.
( Soulavie : Mémoires authentiques )
Bernis est à l'origine de l'alliance franco-autrichienne dont Choiseul reprendra le flambeau .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Un jour que Bernis sortait de chez Mme de Pompadour, emportant sous son bras une toile de perse qu'elle lui avait donnée pour meubler son nouvel appartement, le Roi le rencontra dans l'escalier et voulut absolument savoir ce qu'il portait ; il fallut le montrer et expliquer le pourquoi : " Eh bien, dit Louis XV en lui mettant dans la main un rouleau de louis, elle vous a donné la tapisserie, voilà pour les clous ..."
( Charles Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. VIII, p. 9).
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Je relis justement en ce moment l’essai biographique de Jean-Marie Rouart.
L’auteur avait déjà été à l’origine de la publication des Mémoires du cardinal, au Mercure de France.
Lecture que je vous recommande également.
Jean-Marie Rouart a une très belle écriture, il n’est pas membre de l’Académie française par hasard... boudoi32
Bernis, le cardinal des plaisir
De Jean-Marie Rouart
Folio - Edition poche
Présentation :
Jeune abbé, protégé de Mme de Pompadour, Bernis traverse le siècle des plaisirs avec l'éclat singulier d'un héros de roman. «Il y a du Julien Sorel et du comte Mosca dans Bernis», dira Roger Vailland. Parcours foudroyant que celui de cet ambitieux couvert de femmes : parti de sa province, il est élu à l'Académie française à vingt-neuf ans. Ambassadeur à Venise où il en remontre à Casanova dans les intrigues amoureuses, le voilà à quarante ans ministre des Affaires étrangères de Louis XV, chargé de mettre en œuvre le renversement des Alliances qui précipite la France dans la guerre. Ami et rival de Choiseul, au pouvoir, il révèle un autre visage. L'arriviste devient homme d'État. Plutôt que de poursuivre une guerre qu'il désapprouve, il préfère affronter la disgrâce et l'exil.
Cette vie de plaisirs, éclairée par la passion de la gloire, est devenue légendaire. Symbole de la séduction et du panache, cardinal atypique, Bernis nous introduit au cœur d'un XVIIIe siècle qui jette ses derniers feux.
A propos de Bernis :
« Il avait l’art de dorloter l’amour » - Casanova
« On dit que l’abbé de Bernis va ambassadeur à Venise. Je plains le procureur de Saint-Marc s’il a une jolie femme » - Voltaire
« Ses actions imprudentes l’élevèrent, ses vues sages le perdirent. Il fut disgracié pour avoir parlé de paix » - Frédéric II
L’auteur avait déjà été à l’origine de la publication des Mémoires du cardinal, au Mercure de France.
Lecture que je vous recommande également.
Jean-Marie Rouart a une très belle écriture, il n’est pas membre de l’Académie française par hasard... boudoi32
Bernis, le cardinal des plaisir
De Jean-Marie Rouart
Folio - Edition poche
Présentation :
Jeune abbé, protégé de Mme de Pompadour, Bernis traverse le siècle des plaisirs avec l'éclat singulier d'un héros de roman. «Il y a du Julien Sorel et du comte Mosca dans Bernis», dira Roger Vailland. Parcours foudroyant que celui de cet ambitieux couvert de femmes : parti de sa province, il est élu à l'Académie française à vingt-neuf ans. Ambassadeur à Venise où il en remontre à Casanova dans les intrigues amoureuses, le voilà à quarante ans ministre des Affaires étrangères de Louis XV, chargé de mettre en œuvre le renversement des Alliances qui précipite la France dans la guerre. Ami et rival de Choiseul, au pouvoir, il révèle un autre visage. L'arriviste devient homme d'État. Plutôt que de poursuivre une guerre qu'il désapprouve, il préfère affronter la disgrâce et l'exil.
Cette vie de plaisirs, éclairée par la passion de la gloire, est devenue légendaire. Symbole de la séduction et du panache, cardinal atypique, Bernis nous introduit au cœur d'un XVIIIe siècle qui jette ses derniers feux.
A propos de Bernis :
« Il avait l’art de dorloter l’amour » - Casanova
« On dit que l’abbé de Bernis va ambassadeur à Venise. Je plains le procureur de Saint-Marc s’il a une jolie femme » - Voltaire
« Ses actions imprudentes l’élevèrent, ses vues sages le perdirent. Il fut disgracié pour avoir parlé de paix » - Frédéric II
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 28 Nov 2014, 11:32, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
La nuit, la neige a écrit:
« Il avait l’art de dorloter l’amour » - Casanova
C'est trop joli ! boudoi30
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
- Mme de Polignac et lui étaient parents .
Vaudreuil fait très souvent référence à Bernis dans sa correspondance avec Artois ...... ainsi que Casanova dans ses Mémoires, puisque, du temps de sa jeunesse folle, Bernis et lui partagèrent des dames de petite vertu au cours de parties carrées .
Mme Vigée le Brun aussi évoque le passage chez l'ambassadeur de tout ce que Rome compte de Français exilés .
- Ses Mémoires sont très intéressants. Tristes aussi quand, pendant la Révolution, il voit affluer chez lui, à ROME, beaucoup d'émigrés. En proie à des problèmes financiers, il se désole de ne pouvoir les accueillir "comme il convient".
Son surnom de "BABET la bouquetière" lui a été donné par VOLTAIRE, semble-t-il.
Quand à sa vie privée "mouvementée", son surnom de "l'abbé des plaisirs" parle pour lui...
La Maison Pierre de Bernis, dans le Bas Vivarais, porte d'azur à une bande d'or, accompagnée en chef d'un lion de même, armé et lampassé de gueule; pour cimier un demi-lion au naturel, armé d'une épée issant du casque; pour support deux lions armés d'une épée .
Devise : Armé pour le Roi.
Je vous recommande cette excellente biographie du cardinal de Bernis de Jean-Paul Desprat .
...... ainsi que Le cardinal de Bernis, depuis son ministère de Frédéric Masson .
A l'occasion du 200ème anniversaire de la mort du cardinal, a été rédigée une Descendance de la Maison Pierre de Bernis en tableaux généalogiques, à partir de l'an 1000, par le comte Régis de Montgrand ( allié aux Bernis ).
Toutes les alliances de cette famille y figurent .
Encore un portrait de Babet, un aimable ambitieux qui parvint à ses fins, sans blesser ni les bienséances ni quiconque, dit la quatrième de couverture de Desprat :
François-Joachim de Pierre de Bernis
Anonyme
Huile sur toile, France, XVIIIe siècle
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
- On sait combien le XVIIIème adorait les surnoms : Bernis, parlant à Vaudreuil d'Artois, disait : le preux / Artois et Vaudreuil appelaient Bernis : le bonhomme !
- Il est à découvrir car, même s'il est souvent occulté par les historiens, il prit une part non négligeable au renversement des alliances. Il fut un soutien sans faille de la POMPADOUR, et pas seulement en politique. Enfin, en tant qu'ambassadeur à VENISE et surtout à ROME, il fît rayonner la culture et l'art de vivre à la française.
Mondain, libertin, désinvolte et fastueux, mais aussi fin politique et homme d'état, il incarne à merveille ces seigneurs inimitables de l'époque.
La fin de ses MÉMOIRES est empreinte d'une véritable mélancolie, quand il voit affluer à ROME les émigrés. Non seulement, c'est la preuve évidente que son monde s'écroule, mais en plus, il est incapable, vu ses soucis financiers, de les aider... On ressent vivement son amertume et sa tristesse.
Bien à vous.
- Mis à l'écart, si l'on veut, dans la souriante Italie, Bernis avait toujours des vues bien précises sur le ministère qu'il avait laissé en France ....
En tout cas, à la succession du cacochyme Maurepas, il était dans les starting blocks, en compétition avec Choiseul . C'est la marquise du Deffand qui l'écrit à son fidèle Walpole, le 24 juin 1776 :
Le crédit de M. de Maurepas non seulement se maintient, mais il se fortifie; il en jouira toute sa vie, mais comme il est fort vieux, il y a de la marge dans l'avenir; mes parents ( Choiseul ) ou le cardinal de Bernis sont dans la coulisse prêts à la remplacer; ce sont les seuls pour le moment présent .
La Reine paraît fort tranquille et fort indifférente, et ce qu'elle a fait pour M. d'Aiguillon marque beaucoup d'égards pour M. de Maurepas .....
( M. d'Aiguillon était le neveu de Mme de Maurepas )
- BERNIS aimait le pouvoir. Même si un long séjour à ROME est loin d'être une épreuve, il devait y ronger son frein. Le pouvoir est aphrodisiaque et quand on a cotoyé de très près le secret des dieux... Il se consolait en maintenant haut l'éclat de l'art de vivre à la française. "Les soirées de l'ambassadeur sont toujours réussies"..
La page de couverture représente une oeuvre de Fragonard, La Résistance inutile ou la surprise.
Nationalmuseum Stockolm
Et voici la quatrième de couverture :
Et voici la quatrième de couverture :
Pierre de Bernis
Très ancienne Maison féodale, originaire de Ganges en Languedoc; ses possessions depuis les temps les plus reculés démontrent son importance, et ses grandes alliances, sans interruption jusqu'à nos jours, prouvent la pureté et l'illustration de sa noblesse .
Le soin que la Chambre des Comptes de Languedoc, les évêques de Maguelonne, les abbayes de Cluny et de Moissac, ont eu de recueillir et de conserver les actes de la Maison de Pierre, ainsi que les archives fort considérables que conserve la famille, donnent la preuve par filiation qu'elle possédait dès l'an mil, les vicomtés de Fenouillides, de Pierrepertuse, les baronnies de Ganges, de Brissac, la ville de Gignac, etc ... Les terres et seigneurie de Saint-Marcel d'Ardèche, entrées dans la Maison de Bernis, en 1380, par le mariage de Bernard de Pierre avec l'héritière de Saint-Marcel, furent érigés en marquisat par Louis XV, en 1751, en faveur de Philippe-Charles-François de Pierre de Bernis, sgr de Saint-Marcel et de Bernis ...
Jules Villain : La France moderne, dictionnaire généalogique, historique et biographique ( Drôme et Ardèche )
- Le marquisat fut érigé pour son frère, Philippe François, sans postérité. Ils avaient une soeur, dont la petite fille épousa l'unique memebre restant de la maison des Pierre de Bernis, de la branche ainée et très éloignée. Cette famille compte maintenant de nombreuses branches, avec de belles alliances.
- Avant la petite fille de Hélène Françoise ( épouse Narbonne Pelet ) c'est sa fille, Marie-Hélène-Hyacinthe, cher Lucius, qui épouse Pons-Simon-Frédéric de Pierre de Bernis .
( Pour la petite histoire, son frère Anne-Jachim de Narbonne était capitaine au régiment de Talaru !!! la fille de Marie-Hélène ( celle que vous mentionnez, Lulu ) : Jeanne-Françoise-Hyppolyte-Sophie ! Elle épouse Pons-Simon de Pierre de Bernis ( mort en 1782 ) .
C'est d'elle que sont issues les trois branches de cette famille qui poursuivent la généalogie .
.......................................... FIN DE CE BOUTURAGE !
.........................
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Vaudreuil fait très souvent référence à Bernis dans sa correspondance avec Artois ...... ainsi que Casanova dans ses Mémoires, puisque, du temps de sa jeunesse folle, Bernis et lui partagèrent des dames de petite vertu au cours de parties carrées .
Mme Vigée le Brun aussi évoque le passage chez l'ambassadeur de tout ce que Rome compte de Français exilés .
- Ses Mémoires sont très intéressants. Tristes aussi quand, pendant la Révolution, il voit affluer chez lui, à ROME, beaucoup d'émigrés. En proie à des problèmes financiers, il se désole de ne pouvoir les accueillir "comme il convient".
Son surnom de "BABET la bouquetière" lui a été donné par VOLTAIRE, semble-t-il.
Quand à sa vie privée "mouvementée", son surnom de "l'abbé des plaisirs" parle pour lui...
La Maison Pierre de Bernis, dans le Bas Vivarais, porte d'azur à une bande d'or, accompagnée en chef d'un lion de même, armé et lampassé de gueule; pour cimier un demi-lion au naturel, armé d'une épée issant du casque; pour support deux lions armés d'une épée .
Devise : Armé pour le Roi.
Je vous recommande cette excellente biographie du cardinal de Bernis de Jean-Paul Desprat .
...... ainsi que Le cardinal de Bernis, depuis son ministère de Frédéric Masson .
A l'occasion du 200ème anniversaire de la mort du cardinal, a été rédigée une Descendance de la Maison Pierre de Bernis en tableaux généalogiques, à partir de l'an 1000, par le comte Régis de Montgrand ( allié aux Bernis ).
Toutes les alliances de cette famille y figurent .
Encore un portrait de Babet, un aimable ambitieux qui parvint à ses fins, sans blesser ni les bienséances ni quiconque, dit la quatrième de couverture de Desprat :
François-Joachim de Pierre de Bernis
Anonyme
Huile sur toile, France, XVIIIe siècle
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
- On sait combien le XVIIIème adorait les surnoms : Bernis, parlant à Vaudreuil d'Artois, disait : le preux / Artois et Vaudreuil appelaient Bernis : le bonhomme !
- Il est à découvrir car, même s'il est souvent occulté par les historiens, il prit une part non négligeable au renversement des alliances. Il fut un soutien sans faille de la POMPADOUR, et pas seulement en politique. Enfin, en tant qu'ambassadeur à VENISE et surtout à ROME, il fît rayonner la culture et l'art de vivre à la française.
Mondain, libertin, désinvolte et fastueux, mais aussi fin politique et homme d'état, il incarne à merveille ces seigneurs inimitables de l'époque.
La fin de ses MÉMOIRES est empreinte d'une véritable mélancolie, quand il voit affluer à ROME les émigrés. Non seulement, c'est la preuve évidente que son monde s'écroule, mais en plus, il est incapable, vu ses soucis financiers, de les aider... On ressent vivement son amertume et sa tristesse.
- Il devint ensuite son plus virulent ennemi...Phase qui est d'ailleurs relatée dans le téléfilm sur Casanova avec Stefano Accorsi (Monsieur Laetitia Casta dans lequel le cardinal de Bernis est interprété par le trop maigre Thierry Lhermitte...J'y aurais vu un Jean-Claude Brialy...mais l'ex-bronzé n'était pas le meilleur comédien pour ce genre de rôle...Calonne a écrit:
Il fut un soutien sans faille de la POMPADOUR, et pas seulement en politique.
Bien à vous.
- Mis à l'écart, si l'on veut, dans la souriante Italie, Bernis avait toujours des vues bien précises sur le ministère qu'il avait laissé en France ....
En tout cas, à la succession du cacochyme Maurepas, il était dans les starting blocks, en compétition avec Choiseul . C'est la marquise du Deffand qui l'écrit à son fidèle Walpole, le 24 juin 1776 :
Le crédit de M. de Maurepas non seulement se maintient, mais il se fortifie; il en jouira toute sa vie, mais comme il est fort vieux, il y a de la marge dans l'avenir; mes parents ( Choiseul ) ou le cardinal de Bernis sont dans la coulisse prêts à la remplacer; ce sont les seuls pour le moment présent .
La Reine paraît fort tranquille et fort indifférente, et ce qu'elle a fait pour M. d'Aiguillon marque beaucoup d'égards pour M. de Maurepas .....
( M. d'Aiguillon était le neveu de Mme de Maurepas )
- BERNIS aimait le pouvoir. Même si un long séjour à ROME est loin d'être une épreuve, il devait y ronger son frein. Le pouvoir est aphrodisiaque et quand on a cotoyé de très près le secret des dieux... Il se consolait en maintenant haut l'éclat de l'art de vivre à la française. "Les soirées de l'ambassadeur sont toujours réussies"..
La page de couverture représente une oeuvre de Fragonard, La Résistance inutile ou la surprise.
Nationalmuseum Stockolm
Et voici la quatrième de couverture :
Et voici la quatrième de couverture :
Pierre de Bernis
Très ancienne Maison féodale, originaire de Ganges en Languedoc; ses possessions depuis les temps les plus reculés démontrent son importance, et ses grandes alliances, sans interruption jusqu'à nos jours, prouvent la pureté et l'illustration de sa noblesse .
Le soin que la Chambre des Comptes de Languedoc, les évêques de Maguelonne, les abbayes de Cluny et de Moissac, ont eu de recueillir et de conserver les actes de la Maison de Pierre, ainsi que les archives fort considérables que conserve la famille, donnent la preuve par filiation qu'elle possédait dès l'an mil, les vicomtés de Fenouillides, de Pierrepertuse, les baronnies de Ganges, de Brissac, la ville de Gignac, etc ... Les terres et seigneurie de Saint-Marcel d'Ardèche, entrées dans la Maison de Bernis, en 1380, par le mariage de Bernard de Pierre avec l'héritière de Saint-Marcel, furent érigés en marquisat par Louis XV, en 1751, en faveur de Philippe-Charles-François de Pierre de Bernis, sgr de Saint-Marcel et de Bernis ...
Jules Villain : La France moderne, dictionnaire généalogique, historique et biographique ( Drôme et Ardèche )
- Le marquisat fut érigé pour son frère, Philippe François, sans postérité. Ils avaient une soeur, dont la petite fille épousa l'unique memebre restant de la maison des Pierre de Bernis, de la branche ainée et très éloignée. Cette famille compte maintenant de nombreuses branches, avec de belles alliances.
- Avant la petite fille de Hélène Françoise ( épouse Narbonne Pelet ) c'est sa fille, Marie-Hélène-Hyacinthe, cher Lucius, qui épouse Pons-Simon-Frédéric de Pierre de Bernis .
( Pour la petite histoire, son frère Anne-Jachim de Narbonne était capitaine au régiment de Talaru !!! la fille de Marie-Hélène ( celle que vous mentionnez, Lulu ) : Jeanne-Françoise-Hyppolyte-Sophie ! Elle épouse Pons-Simon de Pierre de Bernis ( mort en 1782 ) .
C'est d'elle que sont issues les trois branches de cette famille qui poursuivent la généalogie .
.......................................... FIN DE CE BOUTURAGE !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Pour compléter ce petit bouturage, réponse à l'énigme de notre Jeu d'hier ...
Le cardinal de Bernis. fut écrivain, diplomate et homme d'église.
« J'ai réussi à obtenir tout ce que j'ai désiré justement mais la fortune m'a toujours disputé ses faveurs. Il a fallu les lui arracher... »
Le 3 novembre 1794, après la chute de Robespierre, mourût à Rome, au palais Carolis, François Joachim de Pierre de Bernis, né entre Ardèche et Rhône le 22 mai 1715 peu avant que s'éteigne Louis XIV. ( )
Le Cardinal de Bernis - puisqu'il s'agit de lui - incarne l'homme du XVIII° siècle, à l'esprit toujours aux aguets et dont l'arrivisme bouillonnant se pare d'un époustouflant talent de séducteur : En somme, une sorte d'équivalent humain au champagne...
Renvoyé du séminaire, ce descendant d'ancienne noblesse désargentée décide de réussir grâce à son talent littéraire et par les femmes. Cela lui ouvre d'abord les portes des salons parisiens, de l'Académie Française, puis celles des boudoirs de Mme de Pompadour dont il sera à la fois l'agent et le conseiller, Il y fréquenta Voltaire qui l'affubla du surnom de « Babet la bouquetière », et cette complicité intellectuelle se poursuivit, au moins à titre épistolaire, entre eux jusqu'à la mort du philosophe de Ferney.
Envoyé comme ambassadeur à Venise, où il se lie d'amitié avec Casanova (jusqu'à se partager la même maîtresse !), il y acquiert l'expérience dont il témoignera comme ministre tout-puissant dans le labyrinthe diplomatique des guerres européennes au cours des années 1750. Victime de la disgrâce royale, il entreprend une seconde carrière dans l'Église (reconversion classique des quinquagénaires...) Le voilà cardinal, Archevêque puis ambassadeur auprès du pape, à Rome, pendant vingt-cinq ans. Il tient le rôle d'un hôte fastueux et d'un observateur lucide de l'Ancien Régime finissant, servant de mentor à tous les diplomates qui vont façonner la carte de la nouvelle Europe.
Témoin inquiet de la Révolution, quoique rejeté par le nouveau gouvernement, il fit tout ce qu'il pût pour éviter une rupture fatale entre la France et la Papauté. Fidèle à ce qu'il fût, il accueillit à Rome de nombreux exilés et subvint jusqu'après sa mort à la subsistance de Mesdames filles de Louis XV. La vraie dimension de l'existence de cette homme - certainement trop oublié aujourd'hui – fut celle d'un aimable ambitieux qui parvint à ses fins sans blesser ni les bienséances, ni quiconque. Un honnête homme...
http://livresanciens-tarascon.blogspot.com/2011/02/le-cardinal-de-bernis-ecrivain.html
Le cardinal de Bernis. fut écrivain, diplomate et homme d'église.
« J'ai réussi à obtenir tout ce que j'ai désiré justement mais la fortune m'a toujours disputé ses faveurs. Il a fallu les lui arracher... »
Le 3 novembre 1794, après la chute de Robespierre, mourût à Rome, au palais Carolis, François Joachim de Pierre de Bernis, né entre Ardèche et Rhône le 22 mai 1715 peu avant que s'éteigne Louis XIV. ( )
Le Cardinal de Bernis - puisqu'il s'agit de lui - incarne l'homme du XVIII° siècle, à l'esprit toujours aux aguets et dont l'arrivisme bouillonnant se pare d'un époustouflant talent de séducteur : En somme, une sorte d'équivalent humain au champagne...
Renvoyé du séminaire, ce descendant d'ancienne noblesse désargentée décide de réussir grâce à son talent littéraire et par les femmes. Cela lui ouvre d'abord les portes des salons parisiens, de l'Académie Française, puis celles des boudoirs de Mme de Pompadour dont il sera à la fois l'agent et le conseiller, Il y fréquenta Voltaire qui l'affubla du surnom de « Babet la bouquetière », et cette complicité intellectuelle se poursuivit, au moins à titre épistolaire, entre eux jusqu'à la mort du philosophe de Ferney.
Envoyé comme ambassadeur à Venise, où il se lie d'amitié avec Casanova (jusqu'à se partager la même maîtresse !), il y acquiert l'expérience dont il témoignera comme ministre tout-puissant dans le labyrinthe diplomatique des guerres européennes au cours des années 1750. Victime de la disgrâce royale, il entreprend une seconde carrière dans l'Église (reconversion classique des quinquagénaires...) Le voilà cardinal, Archevêque puis ambassadeur auprès du pape, à Rome, pendant vingt-cinq ans. Il tient le rôle d'un hôte fastueux et d'un observateur lucide de l'Ancien Régime finissant, servant de mentor à tous les diplomates qui vont façonner la carte de la nouvelle Europe.
Témoin inquiet de la Révolution, quoique rejeté par le nouveau gouvernement, il fit tout ce qu'il pût pour éviter une rupture fatale entre la France et la Papauté. Fidèle à ce qu'il fût, il accueillit à Rome de nombreux exilés et subvint jusqu'après sa mort à la subsistance de Mesdames filles de Louis XV. La vraie dimension de l'existence de cette homme - certainement trop oublié aujourd'hui – fut celle d'un aimable ambitieux qui parvint à ses fins sans blesser ni les bienséances, ni quiconque. Un honnête homme...
http://livresanciens-tarascon.blogspot.com/2011/02/le-cardinal-de-bernis-ecrivain.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Je préfère présenter ici cet ouvrage de référence plutôt que dans notre rubrique Biblio, car il est richement illustré.
Ce qui nous permet d'étoffer ce sujet de façon intéressante.
Vient de paraître...
Le cardinal de Bernis
Le pouvoir de l'amitié
Sous la direction de Gilles Montègres
Ouvrage publié avec le concours de l'Ecole française de Rome
Editions Tallandier (Oct. 2019)
865 pages
Présentation de l'éditeur
Fondé sur la découverte d'archives épistolaires privées d'une richesse exceptionnelle, ce livre renouvelle en profondeur la vision que l'on se faisait du personnage niais également du siècle qu'il a traversé.
La légende du prélat libertin cède la place à la réalité d'un cardinal diplomate qui érigea l'amitié en principe de vie et en arme de pouvoir. Homme d'Ancien Régime par ses idées, Bernis fut par ses pratiques un homme des Lumières. Car celui que Stendhal assimilait à une "figure héroïque" n'a pas seulement oeuvré à "reconquérir pour la France le coeur et l'esprit des Italiens".
De façon très moderne, Bernis a utilisé la culture comme un redoutable soft power dans les relations internationales, encouragé la place des femmes dans la société politique, et anticipé la crise de la monarchie qui allait conduire à la Révolution française.
Grâce aux correspondances féminines du cardinal de Bernis, on comprend que le XVIIIe siècle ne fut pas seulement celui du libertinage mais aussi celui de singulières amitiés sentimentales. Par ses échanges épistolaires avec les ministres et diplomates de son temps, on découvre combien le langage affectif s'immisce au coeur de l'action politique.
Le lecteur n'entre donc pas seulement dans l'intimité du cardinal de Bernis : c'est aussi une nouvelle Europe de la diplomatie et de la culture qui lui est donné a voir.
Biographie de l'auteur
Auteur d'un livre sur la Rome des Français au temps des Lumières, éditeur du journal de voyage inédit de Latapie, et maitre de conférences à l'Université Grenoble Alpes, Gilles Montègre est historien des relations culturelles et diplomatiques entre la France et l'Italie l'époque moderne. Il a réuni dans cet ouvrage un groupe interdisciplinaire de spécialistes de la diplomatie, de la culture, de la littérature, de l'art et de la musique du XVIIIe siècle.
Vous retrouverez ici, en lecture libre, l'introduction du directeur de cette publication :
Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l'amitié. Sous la direction de Gilles Montègres
Et voici des pages extraites de cette publication, publiées sur le site de l'éditeur :
* Source et infos complémentaires : Tallandier - Le cardinal de Bernis
Ce qui nous permet d'étoffer ce sujet de façon intéressante.
Vient de paraître...
Le cardinal de Bernis
Le pouvoir de l'amitié
Sous la direction de Gilles Montègres
Ouvrage publié avec le concours de l'Ecole française de Rome
Editions Tallandier (Oct. 2019)
865 pages
Présentation de l'éditeur
Fondé sur la découverte d'archives épistolaires privées d'une richesse exceptionnelle, ce livre renouvelle en profondeur la vision que l'on se faisait du personnage niais également du siècle qu'il a traversé.
La légende du prélat libertin cède la place à la réalité d'un cardinal diplomate qui érigea l'amitié en principe de vie et en arme de pouvoir. Homme d'Ancien Régime par ses idées, Bernis fut par ses pratiques un homme des Lumières. Car celui que Stendhal assimilait à une "figure héroïque" n'a pas seulement oeuvré à "reconquérir pour la France le coeur et l'esprit des Italiens".
De façon très moderne, Bernis a utilisé la culture comme un redoutable soft power dans les relations internationales, encouragé la place des femmes dans la société politique, et anticipé la crise de la monarchie qui allait conduire à la Révolution française.
Grâce aux correspondances féminines du cardinal de Bernis, on comprend que le XVIIIe siècle ne fut pas seulement celui du libertinage mais aussi celui de singulières amitiés sentimentales. Par ses échanges épistolaires avec les ministres et diplomates de son temps, on découvre combien le langage affectif s'immisce au coeur de l'action politique.
Le lecteur n'entre donc pas seulement dans l'intimité du cardinal de Bernis : c'est aussi une nouvelle Europe de la diplomatie et de la culture qui lui est donné a voir.
Biographie de l'auteur
Auteur d'un livre sur la Rome des Français au temps des Lumières, éditeur du journal de voyage inédit de Latapie, et maitre de conférences à l'Université Grenoble Alpes, Gilles Montègre est historien des relations culturelles et diplomatiques entre la France et l'Italie l'époque moderne. Il a réuni dans cet ouvrage un groupe interdisciplinaire de spécialistes de la diplomatie, de la culture, de la littérature, de l'art et de la musique du XVIIIe siècle.
Vous retrouverez ici, en lecture libre, l'introduction du directeur de cette publication :
Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l'amitié. Sous la direction de Gilles Montègres
Et voici des pages extraites de cette publication, publiées sur le site de l'éditeur :
* Source et infos complémentaires : Tallandier - Le cardinal de Bernis
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette splendide présentation.
La nuit, la neige a écrit: Par ses échanges épistolaires avec les ministres et diplomates de son temps, on découvre combien le langage affectif s'immisce au coeur de l'action politique.
Rien de plus vrai . C'est très frappant dans la correspondance Vaudreuil / Artois. Bernis est le maître à penser et ami intime de Vaudreuil auquel il prodigue des conseils de prudence dont, par ricochets, Vaudreuil à son tour abreuve Artois.
Après le fiasco de Varennes, la situation se complique.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Hier, l'auteur qui a dirigé la superbe publication présentée ci-dessus, est venu aux micros de la web radio Storia Voce afin de présenter ses recherches et le fameux cardinal qui a traversé le XVIIIe siècle.
Une émission intéressante, que je vous recommande !
Bernis: l’ami de Voltaire… et des papes
Portrait du cardinal de Bernis (1715-1794)
École française du XVIIIe siècle.
Huile sur toile, le représentant portant les ordres du St Esprit et de St Louis, tenant un lettre destinée "Au Roy".
Image : Millon MDV
Présentation :
Dans ses Promenades dans Rome, Stendhal constate que l’« on parle encore à Rome du cardinal de Bernis [car] ce souvenir est l’un des plus imposants qu’aient conservés les vieillards de ce pays ».
Médisances ou louanges ?
On est peut-être en droit de se le demander lorsque l’on lit la littérature consacrée à ce personnage du haut clergé. Poète pour servir ses projets politiques, (il est élu à l’Académie française en 1744), le cardinal de Bernis était avant tout un homme d’Etat et un fin diplomate. Il a joué un rôle majeur dans le renversement des alliances de 1756 qui enterra la rivalité entre la France et l’Autriche des Habsbourg, un conflit qui secouait l’Europe depuis Charles Quint.
Puis il devient ambassadeur de la France à Rome. Qui était vraiment ce clérical à qui la littérature a prêté des relations plus ou moins suspectes avec Casanova ? Pouvait-on présager que cet ami des Lumières s’opposerait à la Constitution civile du clergé ? Quelle leçon de diplomatie le cardinal Bernis nous apprend-il en tant que responsable des relations entre le Vatican et la France ? Comment cet homme raffiné, sensible et intuitif a t-il compris ce changement de siècle, voire de civilisation ?
Un collectif de grands historiens s’est réuni pour signer un ouvrage complet et fouillé sur le cardinal de Bernis et son rôle dans la diplomatie de la fin XVIIème siècle.
Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l’amitié est paru en octobre 2019 aux éditions Tallandier en partenariat avec l’École française de Rome. L’ouvrage est dirigé par Gilles Montègre ici interrogé par Mari-Gwenn Carichon.
L’invité : historien, maître de conférences à l’université Grenoble-Alpes et spécialiste de la diplomatie à l’époque moderne. Il notamment signé un livre sur la Rome des Français au temps des Lumières en 2011 (Publication de l’École française de Rome) et Les circulations internationales en Europe. 1680-1780, avec Albane Cogné et Stéphane Blond (Atlande, 2011).
Dans son dernier ouvrage, il nous propose un tour dans l’Europe des Lumières à travers la figure du Cardinal de Bernis : Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l’amitié (2019, Tallandier/Publications de l’École française de Rome, 864 pages, 32.9 €).
Portrait of Cardinal François Joachim de Pierre de Bernis
Attributed to Antoine-François Callet
18th century
Image : The Walters Art Museum
Emission en écoute libre (durée 43 mn), ici : Storiavoce - Bernis, l'ami des papes et de Voltaire
Ou bien sur Youtube, en reprise de l’enregistrement audio (l’image est donc fixe).
Une émission intéressante, que je vous recommande !
Bernis: l’ami de Voltaire… et des papes
Portrait du cardinal de Bernis (1715-1794)
École française du XVIIIe siècle.
Huile sur toile, le représentant portant les ordres du St Esprit et de St Louis, tenant un lettre destinée "Au Roy".
Image : Millon MDV
Présentation :
Dans ses Promenades dans Rome, Stendhal constate que l’« on parle encore à Rome du cardinal de Bernis [car] ce souvenir est l’un des plus imposants qu’aient conservés les vieillards de ce pays ».
Médisances ou louanges ?
On est peut-être en droit de se le demander lorsque l’on lit la littérature consacrée à ce personnage du haut clergé. Poète pour servir ses projets politiques, (il est élu à l’Académie française en 1744), le cardinal de Bernis était avant tout un homme d’Etat et un fin diplomate. Il a joué un rôle majeur dans le renversement des alliances de 1756 qui enterra la rivalité entre la France et l’Autriche des Habsbourg, un conflit qui secouait l’Europe depuis Charles Quint.
Puis il devient ambassadeur de la France à Rome. Qui était vraiment ce clérical à qui la littérature a prêté des relations plus ou moins suspectes avec Casanova ? Pouvait-on présager que cet ami des Lumières s’opposerait à la Constitution civile du clergé ? Quelle leçon de diplomatie le cardinal Bernis nous apprend-il en tant que responsable des relations entre le Vatican et la France ? Comment cet homme raffiné, sensible et intuitif a t-il compris ce changement de siècle, voire de civilisation ?
Un collectif de grands historiens s’est réuni pour signer un ouvrage complet et fouillé sur le cardinal de Bernis et son rôle dans la diplomatie de la fin XVIIème siècle.
Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l’amitié est paru en octobre 2019 aux éditions Tallandier en partenariat avec l’École française de Rome. L’ouvrage est dirigé par Gilles Montègre ici interrogé par Mari-Gwenn Carichon.
L’invité : historien, maître de conférences à l’université Grenoble-Alpes et spécialiste de la diplomatie à l’époque moderne. Il notamment signé un livre sur la Rome des Français au temps des Lumières en 2011 (Publication de l’École française de Rome) et Les circulations internationales en Europe. 1680-1780, avec Albane Cogné et Stéphane Blond (Atlande, 2011).
Dans son dernier ouvrage, il nous propose un tour dans l’Europe des Lumières à travers la figure du Cardinal de Bernis : Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l’amitié (2019, Tallandier/Publications de l’École française de Rome, 864 pages, 32.9 €).
Portrait of Cardinal François Joachim de Pierre de Bernis
Attributed to Antoine-François Callet
18th century
Image : The Walters Art Museum
Emission en écoute libre (durée 43 mn), ici : Storiavoce - Bernis, l'ami des papes et de Voltaire
Ou bien sur Youtube, en reprise de l’enregistrement audio (l’image est donc fixe).
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
La correspondance du cardinal de Bernis avec Vergennes
Chers amis,
Roi-cavalerie
Juste ce petit post pour vous signaler que le livre de Gilles Montègre Le cardinal de Bernis, Le pouvoir de l’amitié contient une pépite dans la mesure où il nous révèle les liens épistolaires étroits qui ont relié Vergennes avec le cardinal de Bernis : « Plus de 1200 lettres. Quatorze années d’une conversation hebdomadaire, traitant aussi bien des affaires intérieures de la France au crépuscule de la monarchie que de la marche du monde au temps de la guerre d’Indépendance américaine. La correspondance secrète entre Bernis et Vergennes forme la plus riche des séries épistolaires conservées dans les archives personnelles du cardinal, et peut-être aussi le plus dense des échanges particuliers entre un ministre et un ambassadeur de toute l’histoire diplomatique française. Cet échange ne souffre d’aucune interruption durant la période au cours de laquelle Charles Gravier de Vergennes dirige les Affaires étrangères de la France de juin 1774 à sa mort en février 1787. Il est peu de dire que jusqu’à présent cette documentation de grande ampleur n’a guère été exploitée par les historiens »
Un chapitre entier de ce livre est consacré à l’analyse de cette correspondance qui porte notamment sur l’une des grandes affaires de ce règne que fut le pacte de famille avec la dynastie des Bourbons d’Espagne signé en 1761. Grâce aux excellentes relations que le cardinal en poste à Rome sut entretenir avec le comte de Fioridablanca, futur premier ministre de Charles III d’Espagne puis avec son successeur, l’ancien premier ministre qui avait négocié le pacte de famille, le comte Jéronimo de Grimaldi, Vergennes reçut non seulement des informations de première main et eut à sa disposition un canal de communication non officiel, mais aussi une grille de lecture et de compréhension de la politique et des intentions de Madrid.
Une lecture passionnante donc pour tous ceux que l’action de ce ministre à la tête de nos affaires étrangères intéresse.
Avec mon amical souvenir en ces jours de confinement.Un chapitre entier de ce livre est consacré à l’analyse de cette correspondance qui porte notamment sur l’une des grandes affaires de ce règne que fut le pacte de famille avec la dynastie des Bourbons d’Espagne signé en 1761. Grâce aux excellentes relations que le cardinal en poste à Rome sut entretenir avec le comte de Fioridablanca, futur premier ministre de Charles III d’Espagne puis avec son successeur, l’ancien premier ministre qui avait négocié le pacte de famille, le comte Jéronimo de Grimaldi, Vergennes reçut non seulement des informations de première main et eut à sa disposition un canal de communication non officiel, mais aussi une grille de lecture et de compréhension de la politique et des intentions de Madrid.
Une lecture passionnante donc pour tous ceux que l’action de ce ministre à la tête de nos affaires étrangères intéresse.
Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
Roi-cavalerie a écrit: La correspondance secrète entre Bernis et Vergennes forme la plus riche des séries épistolaires conservées dans les archives personnelles du cardinal, et peut-être aussi le plus dense des échanges particuliers entre un ministre et un ambassadeur de toute l’histoire diplomatique française.
Quel dommage que cette correspondance ne soit pas publiée ! Ce doit être passionnant, en effet . En somme, Bernis et Vergennes avaient occupé pratiquement les mêmes fonctions de premier ministre sans en porter le titre.
Merci, cher Roi-cavalerie, pour cette information .
C'est toujours un plaisir de vous lire . J'espère que vous avez eu le temps de regagner vos montagnes de Haute-Loire et que cette période de confinement ne vous est pas trop pénible...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
On ne le sait peut-être pas assez, mais notre cardinal de Bernis, alias Babet la bouquetière , s'est essayé avec bonheur à la poésie lyrique .
— " Les quatre Saisons ", ou " les Géorgiques françaises ", par M. le cardinal de Bernis, écrit Bachaumont, c'est le pendant des " Quatre Parties du Jour " : même délicatesse, mêmes grâces, même imagination riante et facile ; trop de profusion encore d’images, de richesses poétiques, mais plus de philosophie ; en un mot, la muse dé M. de Bernis n’est pas moins agréable sous sa calotte rouge qu’en petit rabat. Cet ouvrage a l’air d’un larcin d’ami, par les fautes typographiques de l’imprimé. On critique également le titre de " Géorgiques françaises ", qu’on attribue à l’éditeur.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: François Joachim de Pierre de Bernis, cardinal de Bernis
en un mot, la muse dé M. de Bernis n’est pas moins agréable sous sa calotte rouge qu’en petit rabat.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 513
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
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