Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
+10
CLIOXVIII
duc de Berry
Trianon
fleurdelys
MARIE ANTOINETTE
Mme de Sabran
La nuit, la neige
Lucius
Dominique Poulin
Mr de Talaru
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Le retour ..........des bougies
Suite à la suppression du retour des bougies ordonné par Marie Antoinette le 1er août 1787, ses premières femmes de chambres lui firent part de la baisse importante de leur revenu
qu’entrainait cette réforme. Elles lui demandait de les décharger du paiement les pensions aux anciennes femmes de chambre, aux garçons de la chambre et aux huissiers de la chambre et des prélèvements de bougies, l’ensemble se montant à 15 700 livres pour elles d’eux, soit 7 850 livres chacune. Leur pension serait alors pour chacune de 13 593 livres.
O/1/3794
Réclamation des premières femmes de chambre sur le rétablissement du retour des bougies
Les premières femmes de chambre de la reine réclament une indemnité pour raison de la diminution du produit de leur places résultant de la réforme faite sur les bougies. Elles supplient Sa Majesté de prendre en considération cette extrême diminution de leur revenu et de prononcer si elles doivent continuer à payer les pensions et à supporter les prélèvements de bougies dont elles sont chargées.
Suivant l’état qu’elles ont donné de leur revenu, le produit du retour des bougies en forme l’objet principal. Elles ont fait le relevé des dix dernières années et il montait, année commune à 47 520 l 7 s 6 d
Le surplus qu’elles reçoivent, tant du trésorier de la maison de la reine que de la fourrière, et lors des renouvellements ne se montent qu’à 8 178 l 4s
ainsi leur revenu montait en tout à 55 698 l 11s 6 d
dont la moitié pour chacune était de 27 849 l 5 s 9 d
Il est à remarquer qu’elles ne font aucun compte du produit des serments et du droit de tabouret auxquelles elles assurent qu’elles n’ont aucune part, ni des robes de toilette qui ne peuvent leur être d’aucun usage ni enfin de la moitié qui leur appartenait dans le produit du jeu qui était autrefois un objet de 6 000 livres et qui n’est pas suffisant aujourd’hui pour acquitter les pensions qu’elles font aux garçons de la chambre.
Elles exposent ensuite que la différence de la garniture actuelle des bougies est des trois cinquième en moins et déduisant ces 3/5e des 47 520 l 7 s 6 d à quoi, elles ont porté l’année commune, il en résulte une diminution de 28 512 l 4 s 6 d
et par conséquent une perte pour chacune de 14 256 l 2s 3 d Ce qui réduit le produit de leurs places à 13 593 l 3 s 6 d
Elles donnent ensuite le détail des charges qu’elles ont encore à supporter et qui consistent
• 1° en 4 800 livres de pensions qu’elles payent aux anciennes femmes,
ci 4 800 l
• 2° en 900 livres qu’elles payent également aux garçons de la chambre
du même temps 900 l
• 3° en différents prélèvements de bougies que font les huissiers de l’antichambre et les garçons de la chambre et qui peuvent être évalués à 10 000 l
• Ces différents objets montent à 15 700 l
• Dont la moitié à la charge de chacune des
première femmes est de 7 850 l
• et réduisent conséquemment leur revenu à 5 743 l 3s 6 d
• ce sont ces pensions et ces prélèvements de bougies dont les premières femmes demandent à être déchargées.
Par souci d’apaisement, Marie Antoinette leur céda et en janvier 1789, elle rétablit le retour des bougies à ses premières femmes de chambre et prit à sa charge toutes les pensions qu’elles versaient aux femmes de semaines et aux garçons de la chambre.
Elles retrouvèrent le niveau de leur pension d’avant le 1er août 1787 qui était d’environ 22 000 livres.
Le coulage pouvait recommencer !
Triste fin de règne où il était impossible de faire la moindre réforme
Au mois de janvier 1789
O/1/3794
Premières femmes de chambre de la reine
La reine a décidé que ses premières femmes jouiraient comme par le passé du retour des bougies de son appartement, même des bougies de toilettes
Et pour les indemniser de la réduction qui a été ordonnée dans la fourniture, la reine se charge des pensions ci-devant supportées par ses premières femmes,
montant pour les femmes de semaine à 4 800 l
et pour les garçons de la chambre à 900 l
Total 5 700 l
Lorsque la reine ne séjournera pas à Versailles, il sera tenu compte aux premières femmes du retour ordinaire des bougies à raison de 40 deniers par jour pour chacune d’elles.
qu’entrainait cette réforme. Elles lui demandait de les décharger du paiement les pensions aux anciennes femmes de chambre, aux garçons de la chambre et aux huissiers de la chambre et des prélèvements de bougies, l’ensemble se montant à 15 700 livres pour elles d’eux, soit 7 850 livres chacune. Leur pension serait alors pour chacune de 13 593 livres.
O/1/3794
Réclamation des premières femmes de chambre sur le rétablissement du retour des bougies
Les premières femmes de chambre de la reine réclament une indemnité pour raison de la diminution du produit de leur places résultant de la réforme faite sur les bougies. Elles supplient Sa Majesté de prendre en considération cette extrême diminution de leur revenu et de prononcer si elles doivent continuer à payer les pensions et à supporter les prélèvements de bougies dont elles sont chargées.
Suivant l’état qu’elles ont donné de leur revenu, le produit du retour des bougies en forme l’objet principal. Elles ont fait le relevé des dix dernières années et il montait, année commune à 47 520 l 7 s 6 d
Le surplus qu’elles reçoivent, tant du trésorier de la maison de la reine que de la fourrière, et lors des renouvellements ne se montent qu’à 8 178 l 4s
ainsi leur revenu montait en tout à 55 698 l 11s 6 d
dont la moitié pour chacune était de 27 849 l 5 s 9 d
Il est à remarquer qu’elles ne font aucun compte du produit des serments et du droit de tabouret auxquelles elles assurent qu’elles n’ont aucune part, ni des robes de toilette qui ne peuvent leur être d’aucun usage ni enfin de la moitié qui leur appartenait dans le produit du jeu qui était autrefois un objet de 6 000 livres et qui n’est pas suffisant aujourd’hui pour acquitter les pensions qu’elles font aux garçons de la chambre.
Elles exposent ensuite que la différence de la garniture actuelle des bougies est des trois cinquième en moins et déduisant ces 3/5e des 47 520 l 7 s 6 d à quoi, elles ont porté l’année commune, il en résulte une diminution de 28 512 l 4 s 6 d
et par conséquent une perte pour chacune de 14 256 l 2s 3 d Ce qui réduit le produit de leurs places à 13 593 l 3 s 6 d
Elles donnent ensuite le détail des charges qu’elles ont encore à supporter et qui consistent
• 1° en 4 800 livres de pensions qu’elles payent aux anciennes femmes,
ci 4 800 l
• 2° en 900 livres qu’elles payent également aux garçons de la chambre
du même temps 900 l
• 3° en différents prélèvements de bougies que font les huissiers de l’antichambre et les garçons de la chambre et qui peuvent être évalués à 10 000 l
• Ces différents objets montent à 15 700 l
• Dont la moitié à la charge de chacune des
première femmes est de 7 850 l
• et réduisent conséquemment leur revenu à 5 743 l 3s 6 d
• ce sont ces pensions et ces prélèvements de bougies dont les premières femmes demandent à être déchargées.
Par souci d’apaisement, Marie Antoinette leur céda et en janvier 1789, elle rétablit le retour des bougies à ses premières femmes de chambre et prit à sa charge toutes les pensions qu’elles versaient aux femmes de semaines et aux garçons de la chambre.
Elles retrouvèrent le niveau de leur pension d’avant le 1er août 1787 qui était d’environ 22 000 livres.
Le coulage pouvait recommencer !
Triste fin de règne où il était impossible de faire la moindre réforme
Au mois de janvier 1789
O/1/3794
Premières femmes de chambre de la reine
La reine a décidé que ses premières femmes jouiraient comme par le passé du retour des bougies de son appartement, même des bougies de toilettes
Et pour les indemniser de la réduction qui a été ordonnée dans la fourniture, la reine se charge des pensions ci-devant supportées par ses premières femmes,
montant pour les femmes de semaine à 4 800 l
et pour les garçons de la chambre à 900 l
Total 5 700 l
Lorsque la reine ne séjournera pas à Versailles, il sera tenu compte aux premières femmes du retour ordinaire des bougies à raison de 40 deniers par jour pour chacune d’elles.
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Un grand merci pour ces renseignements que je m'en vais thésauriser .
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Janvier 1789 : plus que dix mois de cette gabegie ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Le nombre des officiers superflus aux effectifs pléthoriques était inouï.
Chacun d'entre eux tentait d'acheter pour son fils aîné la « survivance »
Il était ainsi assuré que sa charge resterait dans sa famille.
Le survivancier remplaçait souvent son père à la Cour lorsque ce dernier était trop âgé.
Les princes du sang menaient grand état de maison.
Telle princesse jeune accouchée avait dix-sept personnes à son service : dames pour accompagner, remueuses, berceuses, nourrices, etc.
Les officiers du comte d'Artois, futur Charles X, étaient au nombre de 700, portant sa livrée verte aux parements amarante, tandis que les officiers du roi arboraient la livrée tricolore, bleu, blanc, rouge.
Nos trois couleurs étaient donc celles de Louis XVI !
Le détail est à souligner.
La « gratte », plaie des grandes maisons, était à Versailles absolument prodigieuse.
Tous les domestiques ou presque faisaient « danser l'anse du panier »
Certains privilèges étaient pourtant officialisés.
Les femmes de chambre de la reine (Marie-Antoinette avait 500 personnes à son service) revendaient au poids les bougies à demi consumées qui avaient éclairé les appartements.
Ce trafic rapportait à chacune d'entre elles 50 000 livres par an.
Les valets du « serdeau », service chargé de dresser la table du roi et de la desservir, recédaient les restes des mets au marché de Versailles
Les prix en étaient plus ou moins élevés, suivant le jour de vente.
Si, en été, les reliefs avaient trois jours, ils étaient cédés à des prix très bas.
Les serviteurs de la Cour se faisaient « regrattiers »
Il est vrai que leurs gages étaient maigres.
Dans toutes les grandes maisons, les cendres recueillies dans les cheminées étaient revendues pour être utilisées pour les lessives.
http://louisxiv.over-blog.com/tag/la%20cour%20du%20roi%20a%20versailles/17
Chacun d'entre eux tentait d'acheter pour son fils aîné la « survivance »
Il était ainsi assuré que sa charge resterait dans sa famille.
Le survivancier remplaçait souvent son père à la Cour lorsque ce dernier était trop âgé.
Les princes du sang menaient grand état de maison.
Telle princesse jeune accouchée avait dix-sept personnes à son service : dames pour accompagner, remueuses, berceuses, nourrices, etc.
Les officiers du comte d'Artois, futur Charles X, étaient au nombre de 700, portant sa livrée verte aux parements amarante, tandis que les officiers du roi arboraient la livrée tricolore, bleu, blanc, rouge.
Nos trois couleurs étaient donc celles de Louis XVI !
Le détail est à souligner.
La « gratte », plaie des grandes maisons, était à Versailles absolument prodigieuse.
Tous les domestiques ou presque faisaient « danser l'anse du panier »
Certains privilèges étaient pourtant officialisés.
Les femmes de chambre de la reine (Marie-Antoinette avait 500 personnes à son service) revendaient au poids les bougies à demi consumées qui avaient éclairé les appartements.
Ce trafic rapportait à chacune d'entre elles 50 000 livres par an.
Les valets du « serdeau », service chargé de dresser la table du roi et de la desservir, recédaient les restes des mets au marché de Versailles
Les prix en étaient plus ou moins élevés, suivant le jour de vente.
Si, en été, les reliefs avaient trois jours, ils étaient cédés à des prix très bas.
Les serviteurs de la Cour se faisaient « regrattiers »
Il est vrai que leurs gages étaient maigres.
Dans toutes les grandes maisons, les cendres recueillies dans les cheminées étaient revendues pour être utilisées pour les lessives.
http://louisxiv.over-blog.com/tag/la%20cour%20du%20roi%20a%20versailles/17
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Etat général des dépenses de la garde-robe de la reine en 1785 et 1787
Pour renouveler sa garde-robe, Marie Antoinette disposait d'un crédit de 120 000 livres que lui allouait la trésorerie de la maison de la Reine.
Ce crédit était toujours dépassé, et parfois de plus du double. La comtesse d'Ossun, chargée du budget de la garde-robe de la Reine, devait à son grand désespoir, demander au trésor royale une ordonnance particulière pour éponger le déficit chronique de ce budget.
A titre d'exemple je vous donne ci-dessous les documents des Archives nationales concernant les années 1785 et 1787.
Pour 1785 :
État général des dépenses de la garde-robe de la Reine faites sous les ordres de Madame la Comtesse d’Ossun, dame d’atours de Sa Majesté pendant l’année 1785.
A.N. O/1/3792
• Les mémoires du sieur Le Normand, marchand d’étoffes de soie
pour l’année 1785, montent à 33 256 l
• Ceux du sieur Lefevre, autre marchand d’étoffe, à celle de 8 510 l
• Ceux du sieur Barbier, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 393 l
• Ceux du sieur Alabat, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 461 l
• Ceux du sieur Marie, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 007 l
• Celui de la veuve Pallouis, pour étoffe écarlate, à celle de 540 l
• Celui du sieur Jomard, marchand d’étoffe, à celle de 225 l
• Celui du sieur Grare Ternot, marchand de drap, à celle de 93 l
• Celui du sieur Sauvage, autre marchand de drap, à celle de 336 l
• Ceux ce la demoiselle Bertin, marchande de modes,
à la somme de 87 597 l
• Ceux ce la demoiselle Pompée, autre marchande de modes,
à la somme de 25 527 l
• Ceux de la dame Hamel, marchande de rubans, à celle de 5 030 l
• Les mémoires du sieur Messin, marchand de rubans,
à la somme de 509 l
• Celui du sieur Bardet, autre marchand de rubans, à celle de 232 l
• Ceux ce la demoiselle Mouillard, marchande de modes,
à la somme de 885 l
• Celui de la demoiselle Noël, autre marchande de modes,
à la somme de 604 l
• Ceux ce la demoiselle Mirvaul, marchande de toiles et dentelles,
à la somme de 13 822 l
• Ceux de la demoiselle Bertin, pour des dentelles,
à la somme de 4 350 l
• Ceux ce la demoiselle Lavigne, marchande de mousselines,
à la somme de 2 410 l
• Ceux ce la dame Chandor, autre marchande de mousseline,
à celle de 1 824 l
• Ceux du sieur Prévost, parfumeur, à celle de 6 402 l
• Ceux du sieur Léonard, coiffeur, à celle de 1 574 l
• Ceux du sieur Tissot, parfumeur, à celle de 301 l 18 s
• Celui du sieur Morlet, fourreur à celle de 518 l
• Celui du sieur Morel, autre fourreur à celle de 512 l
• Ceux du sieur Boulard, marchand de bas à celle de 2 529 l
• Ceux du sieur Eftin, cordonnier, à celle de 2 335 l
• Ceux du sieur Antoine, autre cordonnier, à 170 l
• Celui du sieur Pezet, chapelier, à celle de 420 l
• Celui du sieur Desperelles, autre chapelier, à celle de 109 l
• Ceux des sieur et dame Segly, ouvriers en corsets et en robes
à la somme de 972 l
• Ceux de la demoiselle Breton, couturière ordinaire
à la somme de 4 411 l
• Celui du sieur Messin pour fourniture de gants anglais, la somme de 774 l
• Ceux de la dame Roussel, ouvrière en corsets, la somme de 2 341 l
• Ceux ce la demoiselle Leroy, blanchisseuse des dentelles de jour,
la somme de 2 092 l
• Ceux de la dame Varin, autre blanchisseuse des dentelles de nuit,
la somme de 957 l
• Ceux de la demoiselle Motte, faiseuse de paniers, à celle de 294 l
• Ceux de la demoiselle Desmarais, autre faiseuse de paniers, à celle de 177 l
• Celui du sieur Smith, tailleur d’habits pour monter à cheval, à celle de 4 097 l
• Ceux de la dame Bonnet, teinturière, à celle de 467 l
• Celui de la dame Berthelot pour éventails, à celle de 319 l
• Ceux de la dame Doyen, blanchisseuse des bas, à celle de 203 l 11 s
• Ceux de la demoiselle Desroches, raccommodeuse des bas,
à celle de 154 l 10 s
• Ceux de la demoiselle Pampelune, bâtisseuse de jupons, à celle de 184 l
• Celui du sieur Truffet, tailleur d’habits pour homme, à celle de 161 l 14 s
• Celui du sieur Chapet, teinturier, à celle de 64 l
• Ceux de la demoiselle Larsonnier, chargée du détail de la garde-robe,
y compris les gages du garçon, à la somme de 2 331 l 13 s 6 d
• Celui du sieur Roblatre, tapissier, à celle de 117 l
• Ceux du sieur Vallet, marchand de bois, à celle de 629 l
• Ceux de la dame Letellier, papetière, à celle de 291 l
• Les mémoires du sieur Noêl, garçon de garde-robe, à celle de 61 l 7 s
• Ceux du sieur Deshayes, portefaix, à celle de 174 l
• Celui du sieur Stevenot, valet de garde-robe, à celle de 8 l 12 s
• Celui du sieur Bouchard pour faux frais 15 l
• Celui du sieur Dunoyer pour faux frais 57 l
• Celui du sieur Loir pour un coffre à diamants, à celle de 360 l
• Celui pour le prix d’une voiture achetée pour le service
de la garde-robe, à celle de 2 000 l
• Celui du sieur Lebas, secrétaire de la garde-robe pour ses menues
dépenses, à celle de 283 l 3 s
• Celui pour les indemnités des craies du voyage de fontainebleau,
à celle de 396 l
• Et pour les traitements et gratifications ordinaires des employés
de la garde-robe pendant ladite année 1785, la somme de 15 128 l
Total des dépenses 258 002 l 8 s 6 d
• Sur quoi il a été payé par le trésorier de la Maison de la Reine pour les fonds ordinaires de la garde-robe pendant ladite année, 120 000 l
• Il reste dû pour solde desdites dépenses, la somme de 138 002 l
8 s 6 d
Pour la quelle dernière somme, Madame la comtesse d’Ossun demande qu’il soit expédié une ordonnance de supplément.
Madame la comtesse d'Ossun due demander dans les deux lettres suivantes une ordonnance de 138 000 livres pour régler le déficit :
A Versailles le 16 juillet 1786
j’ai l’honneur de vous adresser, Monsieur l’état général des dépenses de la Garde robe de la reine pendant l’année dernière montant à 258 002 livres. Cette somme est véritablement excessive mais quoique j’ai fait toutes les diminutions possibles sur les prix, je n’avais pas pu également diminuer les quantités de certains objets qui par leur nombre sont la principale cause de l’augmentation de ces dépenses .
En mettant cet état sous les yeux du roi, je vous prie de lui dire tout mon regret d’avoir un aussi fort supplément à lui demander. je vous prie aussi de vouloir bien me faire part de l’expédition de l’ordonnance de ce supplément de138 000 livres lorsque vous l’aurez ordonné.
J’ai l’honneur d’être Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
A Versailles le 23 juillet 1786
Maison de la Reine
Madame la comtesse d’Ossun demande une ordonnance de 138 002 livres 8 sols et 6 deniers pour avec la somme de 120 000 livres, employée sur les états de la Maison de la Reine, faire celle de 258 002 livres 8 sols et 6 deniers, à laquelle s’est élevée la dépense de la garde robe de la reine pendant l’année 1785
Le mémoire remis par Madame la comtesse d’Ossun est ci-joint.
En 1787 le déficit est un peu moindre
État général des dépenses de la garde-robe de la Reine faites sous les ordres de Madame la Comtesse d’Ossun, dame d’atours de Sa Majesté pendant l’année 1787. A.N. O/1/3792
• Les mémoires du sieur Lenormand, marchand d’étoffes de soie,
montent à la somme de 20 924 l
• Ceux du sieur Barbier, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 992 l
• Ceux du sieur Marie, autre marchand d’étoffe, à celle de 6 051 l
• Ceux du sieur Alabat, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 363 l
• Ceux du sieur Robert, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 740 l
• Ceux du sieur Lefebvre, autre marchand d’étoffe, à celle de 2 120 l
• Celui du sieur Yber, autre marchand d’étoffe, à celle de 1 852 l
• Ceux du sieur Sauvage, marchand de draps, à celle de 450 l
• Celui du sieur Lecomte, marchand d’étoffe, à 367 l
• Celui du sieur Jomard, autre marchand d’étoffe, à 254 l
• Ceux de la demoiselle Bertin, marchande des modes, à la somme de 60 225 l
• Ceux de la dame Pompée, autre marchande des modes, à celle de 25 248 l
• Ceux de la demoiselle Mouillard, autre marchande des modes,
à celle de 2 830 l
• Ceux de la dame Hamel, marchande de rubans, à 4 876 l
• Ceux du sieur Renouard, autre marchand de rubans, à celle de 413 l
• Celui du sieur Beche, autre marchand de rubans, à celle de 613 l
• Celui du sieur Cornedecerf, autre marchand de rubans, à celle de 140 l
• Ceux du sieur Gerdret, marchand de toiles et dentelles, à la somme de 8 811 l
• Ceux de la demoiselle Lavigne, autre marchande de toiles
et dentelles, à celle de 1 368 l
• Le mémoire de la dame Candor, marchande de mousselines,
à la somme de 300 l
• Celui de la demoiselle Larsonnier, marchande de toiles,
à celle de 1 624 l
• Celui du sieur Moïse Levy pour des percales, à celle de 126 l
• Celui du sieur Morlet, fourreur, à celle de 1 186 l
• Celui du sieur Morel, autre fourreur, à celle de 819 l
• Ceux du sieur Prévost, parfumeur, à celle de 6 294 l
• Ceux du sieur Léonard, autre parfumeur, à celle de 4 063 l
• Ceux du sieur Bataille, autre parfumeur, à celle de 352 l
• Celui du paiement fait à M. le duc de Dorset,
pour des gants anglais, à celle de 204 l
• Celui du sieur Dausse, bijoutier, à celle de 360 l
• Celui de la dame Berthelot, éventailliste, montant à la somme de 304 l
• Celui du sieur Adam, mercier, à celle de 37 l 10 s
• Ceux du sieur Boutard, marchand de bas, à celle de 3 395 l
• Ceux du sieur Eftin, cordonnier, à celle de 2 353 l
• Ceux du sieur Antoine, autre cordonnier, à celle de 250 l
• Ceux du sieur Albert, autre cordonnier, à celle de 79 l
• Ceux du sieur Lafabreges, autre cordonnier, à celle de 27 l
• Celui du sieur Pezet, chapelier, à celle de 610 l
• Celui du sieur Godard, autre chapelier, à celle de 102 l
• Ceux de la demoiselle Breton, couturière, à celle de 5 320 l
• Celui du sieur Smith, tailleur, à celle de 762 l
• Celui du sieur Pujols, autre tailleur, à celle de 1 869 l
• Celui du sieur Taillade, autre tailleur, à celle de 433 l
• Celui du sieur Lespinasses, autre tailleur, à celle de 228 l
• Ceux ce la demoiselle Leroy, blanchisseuse des dentelles,
montant à celle de 2 796 l
• Les mémoires de la dame Varin, autre blanchisseuse
des dentelles, à la somme de 809 l
• Ceux de la dame Roussel, ouvrière en corsets
à la somme de 2 255 l
• Celui de la dame Lamarre, autre ouvrière en corsets,
• à celle de 606 l
• Celui de la demoiselle Bertin, autre ouvrière en corsets,
à celle de 1 320 l
• Ceux de la demoiselle Omons, couturière, à celle de 744 l
• Celui de la demoiselle Heurion, ouvrière en dentelles,
à celle de 197 l
• Celui du sieur Truffes, tailleur, à celle de 366 l
• Ceux de la demoiselle Motte, faiseuse de paniers, à celle de 156 l
• Ceux de la dame Candeley, teinturière, à celle de 290 l
• Ceux de la dame Doyen, blanchisseuse des bas,
à celle de 203 l 5 s
• Ceux de la dame Desroches, ouvrière en bas, à celle de 174 l 10 s
• Ceux de la demoiselle Pampelune et de la dame Vilard,
bâtisseuses de volants, de jupons, à celle de 164 l
• Ceux des menues dépenses courantes de la dame Larsonnier,
chargée du détail de la garde-robe, y compris les gages du garçon,
à la somme de 1 840. l 4 s
• Ceux de la dame Le Tellier, papetière, à celle de 160 l 8 s
• Ceux du sieur Valles, marchand de bois, à celle de 807 l
• Ceux du sieur Roblatre, tapissier, à celle de 235 l
• Celui du sieur Le Bas, secrétaire de la garde-robe pour différentes
menues dépenses pour le service de la dite garde-robe 501 l 16 s 6 d
• Et les traitements ordinaires des employés de ladite garde-robe pour ladite année 1787, montant à la somme de 14 828 l
Total des dépenses 217 187 l 13 s 6 d
• Sur laquelle somme ayant été payée par le trésorier de la maison de la Reine pendant le cours de ladite année pour les fonds ordinaires de ladite garde-robe, celle de 120 000 l
• Il en reste dû pour solde, celle de 97 187 l 13 s 6 d
Pour la quelle Madame la comtesse d’Ossun demande qu’il soit expédié une ordonnance de supplément
A Saint-Cloud le 15 juin 1788
j’ai l’honneur de vous adresser, Monsieur l’état général des dépenses de la Garde robe de la reine pendant l’année dernière montant à 217 187 livres 3 sols, et en excédent des fonds ordinaires à 97 187 livres 13 sols. Quoique j’ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour modérer ces dépenses, je n’ai pu y réussir que sur les six deniers mois qui ont été d’environ la moitié moins chers que les six premiers. Mais ces six premiers mois s’étaient élevés si haut que la diminution que j’ai faite ne parait presque pas sur le total de l’année. J’espère être plus heureuse dans celle-ci pour les retranchements que je continuerai d’y faire conformément aux intentions du roi et de la reine.
Je vous prie de vouloir bien prendre les ordres de Sa Majesté pour le supplément que je demande et de me faire part de ceux que vous donnez et en conséquence pour l’expédition de l’ordonnance de ce supplément.
J’ai l’honneur d’être Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
Signé : Gramont, Comtesse d’Ossun
A Versailles le 2 juillet 1788
Maison de la Reine
Madame la comtesse d’Ossun demande une ordonnance de 97 187 livres 13 sols et 6 deniers pour avec celle de 120 000 livres, employées sur les états de la Maison de la Reine, faire la somme de 217 187 livres 13 sols et 6 deniers, à laquelle s’est élevée la dépense de la garde robe de la reine pendant l’année 1787
Le mémoire remis par Madame la comtesse d’Ossun est ci-joint
On voit dans ces états des dépenses de la garde robe, la demoiselle Bertin se taille la part du lion .
En 1785 elle se fait payer 91 947 livres, soit 35,6% de la totalité des dépenses de garde-robe et en 1787, 61 545 livres, soit 28,3%
Petite question adressée aux membres du forum : Dans l'état général des dépenses de l'année 1785, à quoi peut correspondre les indemnités des craies du voyage de Fontainebleau. J'ai une proposition, mais vous en avez aussi peut-être d'autres.
Ce crédit était toujours dépassé, et parfois de plus du double. La comtesse d'Ossun, chargée du budget de la garde-robe de la Reine, devait à son grand désespoir, demander au trésor royale une ordonnance particulière pour éponger le déficit chronique de ce budget.
A titre d'exemple je vous donne ci-dessous les documents des Archives nationales concernant les années 1785 et 1787.
Pour 1785 :
État général des dépenses de la garde-robe de la Reine faites sous les ordres de Madame la Comtesse d’Ossun, dame d’atours de Sa Majesté pendant l’année 1785.
A.N. O/1/3792
• Les mémoires du sieur Le Normand, marchand d’étoffes de soie
pour l’année 1785, montent à 33 256 l
• Ceux du sieur Lefevre, autre marchand d’étoffe, à celle de 8 510 l
• Ceux du sieur Barbier, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 393 l
• Ceux du sieur Alabat, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 461 l
• Ceux du sieur Marie, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 007 l
• Celui de la veuve Pallouis, pour étoffe écarlate, à celle de 540 l
• Celui du sieur Jomard, marchand d’étoffe, à celle de 225 l
• Celui du sieur Grare Ternot, marchand de drap, à celle de 93 l
• Celui du sieur Sauvage, autre marchand de drap, à celle de 336 l
• Ceux ce la demoiselle Bertin, marchande de modes,
à la somme de 87 597 l
• Ceux ce la demoiselle Pompée, autre marchande de modes,
à la somme de 25 527 l
• Ceux de la dame Hamel, marchande de rubans, à celle de 5 030 l
• Les mémoires du sieur Messin, marchand de rubans,
à la somme de 509 l
• Celui du sieur Bardet, autre marchand de rubans, à celle de 232 l
• Ceux ce la demoiselle Mouillard, marchande de modes,
à la somme de 885 l
• Celui de la demoiselle Noël, autre marchande de modes,
à la somme de 604 l
• Ceux ce la demoiselle Mirvaul, marchande de toiles et dentelles,
à la somme de 13 822 l
• Ceux de la demoiselle Bertin, pour des dentelles,
à la somme de 4 350 l
• Ceux ce la demoiselle Lavigne, marchande de mousselines,
à la somme de 2 410 l
• Ceux ce la dame Chandor, autre marchande de mousseline,
à celle de 1 824 l
• Ceux du sieur Prévost, parfumeur, à celle de 6 402 l
• Ceux du sieur Léonard, coiffeur, à celle de 1 574 l
• Ceux du sieur Tissot, parfumeur, à celle de 301 l 18 s
• Celui du sieur Morlet, fourreur à celle de 518 l
• Celui du sieur Morel, autre fourreur à celle de 512 l
• Ceux du sieur Boulard, marchand de bas à celle de 2 529 l
• Ceux du sieur Eftin, cordonnier, à celle de 2 335 l
• Ceux du sieur Antoine, autre cordonnier, à 170 l
• Celui du sieur Pezet, chapelier, à celle de 420 l
• Celui du sieur Desperelles, autre chapelier, à celle de 109 l
• Ceux des sieur et dame Segly, ouvriers en corsets et en robes
à la somme de 972 l
• Ceux de la demoiselle Breton, couturière ordinaire
à la somme de 4 411 l
• Celui du sieur Messin pour fourniture de gants anglais, la somme de 774 l
• Ceux de la dame Roussel, ouvrière en corsets, la somme de 2 341 l
• Ceux ce la demoiselle Leroy, blanchisseuse des dentelles de jour,
la somme de 2 092 l
• Ceux de la dame Varin, autre blanchisseuse des dentelles de nuit,
la somme de 957 l
• Ceux de la demoiselle Motte, faiseuse de paniers, à celle de 294 l
• Ceux de la demoiselle Desmarais, autre faiseuse de paniers, à celle de 177 l
• Celui du sieur Smith, tailleur d’habits pour monter à cheval, à celle de 4 097 l
• Ceux de la dame Bonnet, teinturière, à celle de 467 l
• Celui de la dame Berthelot pour éventails, à celle de 319 l
• Ceux de la dame Doyen, blanchisseuse des bas, à celle de 203 l 11 s
• Ceux de la demoiselle Desroches, raccommodeuse des bas,
à celle de 154 l 10 s
• Ceux de la demoiselle Pampelune, bâtisseuse de jupons, à celle de 184 l
• Celui du sieur Truffet, tailleur d’habits pour homme, à celle de 161 l 14 s
• Celui du sieur Chapet, teinturier, à celle de 64 l
• Ceux de la demoiselle Larsonnier, chargée du détail de la garde-robe,
y compris les gages du garçon, à la somme de 2 331 l 13 s 6 d
• Celui du sieur Roblatre, tapissier, à celle de 117 l
• Ceux du sieur Vallet, marchand de bois, à celle de 629 l
• Ceux de la dame Letellier, papetière, à celle de 291 l
• Les mémoires du sieur Noêl, garçon de garde-robe, à celle de 61 l 7 s
• Ceux du sieur Deshayes, portefaix, à celle de 174 l
• Celui du sieur Stevenot, valet de garde-robe, à celle de 8 l 12 s
• Celui du sieur Bouchard pour faux frais 15 l
• Celui du sieur Dunoyer pour faux frais 57 l
• Celui du sieur Loir pour un coffre à diamants, à celle de 360 l
• Celui pour le prix d’une voiture achetée pour le service
de la garde-robe, à celle de 2 000 l
• Celui du sieur Lebas, secrétaire de la garde-robe pour ses menues
dépenses, à celle de 283 l 3 s
• Celui pour les indemnités des craies du voyage de fontainebleau,
à celle de 396 l
• Et pour les traitements et gratifications ordinaires des employés
de la garde-robe pendant ladite année 1785, la somme de 15 128 l
Total des dépenses 258 002 l 8 s 6 d
• Sur quoi il a été payé par le trésorier de la Maison de la Reine pour les fonds ordinaires de la garde-robe pendant ladite année, 120 000 l
• Il reste dû pour solde desdites dépenses, la somme de 138 002 l
8 s 6 d
Pour la quelle dernière somme, Madame la comtesse d’Ossun demande qu’il soit expédié une ordonnance de supplément.
Madame la comtesse d'Ossun due demander dans les deux lettres suivantes une ordonnance de 138 000 livres pour régler le déficit :
A Versailles le 16 juillet 1786
j’ai l’honneur de vous adresser, Monsieur l’état général des dépenses de la Garde robe de la reine pendant l’année dernière montant à 258 002 livres. Cette somme est véritablement excessive mais quoique j’ai fait toutes les diminutions possibles sur les prix, je n’avais pas pu également diminuer les quantités de certains objets qui par leur nombre sont la principale cause de l’augmentation de ces dépenses .
En mettant cet état sous les yeux du roi, je vous prie de lui dire tout mon regret d’avoir un aussi fort supplément à lui demander. je vous prie aussi de vouloir bien me faire part de l’expédition de l’ordonnance de ce supplément de138 000 livres lorsque vous l’aurez ordonné.
J’ai l’honneur d’être Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
A Versailles le 23 juillet 1786
Maison de la Reine
Madame la comtesse d’Ossun demande une ordonnance de 138 002 livres 8 sols et 6 deniers pour avec la somme de 120 000 livres, employée sur les états de la Maison de la Reine, faire celle de 258 002 livres 8 sols et 6 deniers, à laquelle s’est élevée la dépense de la garde robe de la reine pendant l’année 1785
Le mémoire remis par Madame la comtesse d’Ossun est ci-joint.
En 1787 le déficit est un peu moindre
État général des dépenses de la garde-robe de la Reine faites sous les ordres de Madame la Comtesse d’Ossun, dame d’atours de Sa Majesté pendant l’année 1787. A.N. O/1/3792
• Les mémoires du sieur Lenormand, marchand d’étoffes de soie,
montent à la somme de 20 924 l
• Ceux du sieur Barbier, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 992 l
• Ceux du sieur Marie, autre marchand d’étoffe, à celle de 6 051 l
• Ceux du sieur Alabat, autre marchand d’étoffe, à celle de 7 363 l
• Ceux du sieur Robert, autre marchand d’étoffe, à celle de 5 740 l
• Ceux du sieur Lefebvre, autre marchand d’étoffe, à celle de 2 120 l
• Celui du sieur Yber, autre marchand d’étoffe, à celle de 1 852 l
• Ceux du sieur Sauvage, marchand de draps, à celle de 450 l
• Celui du sieur Lecomte, marchand d’étoffe, à 367 l
• Celui du sieur Jomard, autre marchand d’étoffe, à 254 l
• Ceux de la demoiselle Bertin, marchande des modes, à la somme de 60 225 l
• Ceux de la dame Pompée, autre marchande des modes, à celle de 25 248 l
• Ceux de la demoiselle Mouillard, autre marchande des modes,
à celle de 2 830 l
• Ceux de la dame Hamel, marchande de rubans, à 4 876 l
• Ceux du sieur Renouard, autre marchand de rubans, à celle de 413 l
• Celui du sieur Beche, autre marchand de rubans, à celle de 613 l
• Celui du sieur Cornedecerf, autre marchand de rubans, à celle de 140 l
• Ceux du sieur Gerdret, marchand de toiles et dentelles, à la somme de 8 811 l
• Ceux de la demoiselle Lavigne, autre marchande de toiles
et dentelles, à celle de 1 368 l
• Le mémoire de la dame Candor, marchande de mousselines,
à la somme de 300 l
• Celui de la demoiselle Larsonnier, marchande de toiles,
à celle de 1 624 l
• Celui du sieur Moïse Levy pour des percales, à celle de 126 l
• Celui du sieur Morlet, fourreur, à celle de 1 186 l
• Celui du sieur Morel, autre fourreur, à celle de 819 l
• Ceux du sieur Prévost, parfumeur, à celle de 6 294 l
• Ceux du sieur Léonard, autre parfumeur, à celle de 4 063 l
• Ceux du sieur Bataille, autre parfumeur, à celle de 352 l
• Celui du paiement fait à M. le duc de Dorset,
pour des gants anglais, à celle de 204 l
• Celui du sieur Dausse, bijoutier, à celle de 360 l
• Celui de la dame Berthelot, éventailliste, montant à la somme de 304 l
• Celui du sieur Adam, mercier, à celle de 37 l 10 s
• Ceux du sieur Boutard, marchand de bas, à celle de 3 395 l
• Ceux du sieur Eftin, cordonnier, à celle de 2 353 l
• Ceux du sieur Antoine, autre cordonnier, à celle de 250 l
• Ceux du sieur Albert, autre cordonnier, à celle de 79 l
• Ceux du sieur Lafabreges, autre cordonnier, à celle de 27 l
• Celui du sieur Pezet, chapelier, à celle de 610 l
• Celui du sieur Godard, autre chapelier, à celle de 102 l
• Ceux de la demoiselle Breton, couturière, à celle de 5 320 l
• Celui du sieur Smith, tailleur, à celle de 762 l
• Celui du sieur Pujols, autre tailleur, à celle de 1 869 l
• Celui du sieur Taillade, autre tailleur, à celle de 433 l
• Celui du sieur Lespinasses, autre tailleur, à celle de 228 l
• Ceux ce la demoiselle Leroy, blanchisseuse des dentelles,
montant à celle de 2 796 l
• Les mémoires de la dame Varin, autre blanchisseuse
des dentelles, à la somme de 809 l
• Ceux de la dame Roussel, ouvrière en corsets
à la somme de 2 255 l
• Celui de la dame Lamarre, autre ouvrière en corsets,
• à celle de 606 l
• Celui de la demoiselle Bertin, autre ouvrière en corsets,
à celle de 1 320 l
• Ceux de la demoiselle Omons, couturière, à celle de 744 l
• Celui de la demoiselle Heurion, ouvrière en dentelles,
à celle de 197 l
• Celui du sieur Truffes, tailleur, à celle de 366 l
• Ceux de la demoiselle Motte, faiseuse de paniers, à celle de 156 l
• Ceux de la dame Candeley, teinturière, à celle de 290 l
• Ceux de la dame Doyen, blanchisseuse des bas,
à celle de 203 l 5 s
• Ceux de la dame Desroches, ouvrière en bas, à celle de 174 l 10 s
• Ceux de la demoiselle Pampelune et de la dame Vilard,
bâtisseuses de volants, de jupons, à celle de 164 l
• Ceux des menues dépenses courantes de la dame Larsonnier,
chargée du détail de la garde-robe, y compris les gages du garçon,
à la somme de 1 840. l 4 s
• Ceux de la dame Le Tellier, papetière, à celle de 160 l 8 s
• Ceux du sieur Valles, marchand de bois, à celle de 807 l
• Ceux du sieur Roblatre, tapissier, à celle de 235 l
• Celui du sieur Le Bas, secrétaire de la garde-robe pour différentes
menues dépenses pour le service de la dite garde-robe 501 l 16 s 6 d
• Et les traitements ordinaires des employés de ladite garde-robe pour ladite année 1787, montant à la somme de 14 828 l
Total des dépenses 217 187 l 13 s 6 d
• Sur laquelle somme ayant été payée par le trésorier de la maison de la Reine pendant le cours de ladite année pour les fonds ordinaires de ladite garde-robe, celle de 120 000 l
• Il en reste dû pour solde, celle de 97 187 l 13 s 6 d
Pour la quelle Madame la comtesse d’Ossun demande qu’il soit expédié une ordonnance de supplément
A Saint-Cloud le 15 juin 1788
j’ai l’honneur de vous adresser, Monsieur l’état général des dépenses de la Garde robe de la reine pendant l’année dernière montant à 217 187 livres 3 sols, et en excédent des fonds ordinaires à 97 187 livres 13 sols. Quoique j’ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour modérer ces dépenses, je n’ai pu y réussir que sur les six deniers mois qui ont été d’environ la moitié moins chers que les six premiers. Mais ces six premiers mois s’étaient élevés si haut que la diminution que j’ai faite ne parait presque pas sur le total de l’année. J’espère être plus heureuse dans celle-ci pour les retranchements que je continuerai d’y faire conformément aux intentions du roi et de la reine.
Je vous prie de vouloir bien prendre les ordres de Sa Majesté pour le supplément que je demande et de me faire part de ceux que vous donnez et en conséquence pour l’expédition de l’ordonnance de ce supplément.
J’ai l’honneur d’être Monsieur, votre très humble et très obéissante servante.
Signé : Gramont, Comtesse d’Ossun
A Versailles le 2 juillet 1788
Maison de la Reine
Madame la comtesse d’Ossun demande une ordonnance de 97 187 livres 13 sols et 6 deniers pour avec celle de 120 000 livres, employées sur les états de la Maison de la Reine, faire la somme de 217 187 livres 13 sols et 6 deniers, à laquelle s’est élevée la dépense de la garde robe de la reine pendant l’année 1787
Le mémoire remis par Madame la comtesse d’Ossun est ci-joint
On voit dans ces états des dépenses de la garde robe, la demoiselle Bertin se taille la part du lion .
En 1785 elle se fait payer 91 947 livres, soit 35,6% de la totalité des dépenses de garde-robe et en 1787, 61 545 livres, soit 28,3%
Petite question adressée aux membres du forum : Dans l'état général des dépenses de l'année 1785, à quoi peut correspondre les indemnités des craies du voyage de Fontainebleau. J'ai une proposition, mais vous en avez aussi peut-être d'autres.
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Mlle Pompée aussi retire un généreux montant ! Toutes les deux sont loin devant les autres fournisseurs !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
L'indemnité des craies pourrait être une indemnité sur le transport ?
Aujourd'hui c'est employé comme un prime pour le risque (poussière de craie) mais je doute que ce soit le cas ici.
Surtout en lien avec la garde robe. La craie peut être employée sur le textile lors de la coupe, mais il s'agit d'un travail de couturière, pas de garde-robe.
Aujourd'hui c'est employé comme un prime pour le risque (poussière de craie) mais je doute que ce soit le cas ici.
Surtout en lien avec la garde robe. La craie peut être employée sur le textile lors de la coupe, mais il s'agit d'un travail de couturière, pas de garde-robe.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Eh bien, mon cher Berry, quel document édifiant ! Merci infiniment !!!
Je me doutais bien que Mademoiselle Bertin y serait fort présente.
Mais on rencontre dans ces registres des noms nouveaux, que j'avais sans doute déjà lus dans le mémoire sur les Atours de Marie-Antoinette de notre Émilie du Châtelet... :
Pour les indemnités des craies du voyage de Fontainebleau, j'avoue ne penser à rien de particulier présentement....mais je vais y songer !
Bien à vous.
Je me doutais bien que Mademoiselle Bertin y serait fort présente.
Mais on rencontre dans ces registres des noms nouveaux, que j'avais sans doute déjà lus dans le mémoire sur les Atours de Marie-Antoinette de notre Émilie du Châtelet... :
Pour les indemnités des craies du voyage de Fontainebleau, j'avoue ne penser à rien de particulier présentement....mais je vais y songer !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Ça coûte moins cher, ce qui tient à cœur à Mme d'Ossun.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Il semble surtout que cela ait un rapport avec le voyage de Fontainebleau...Lucius a écrit: La craie peut être employée sur le textile lors de la coupe, mais il s'agit d'un travail de couturière, pas de garde-robe.
J'ai donc idée que ce ne doit pas concerner la garde-robe qui ne se rapporte pas à un lieu en particulier ce me semble...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Il faut bien déménager les robes d'un lieu à l'autre, et payer le voyage du personnel.
Si ça n'avait pas de lieu avec la garde robe ce ne serait pas sur le mémoire de Mme d'Ossun.
Si ça n'avait pas de lieu avec la garde robe ce ne serait pas sur le mémoire de Mme d'Ossun.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
D'accord, mais pourquoi n'y aurait-il de frais de craie que pour Fontainebleau alors?
En 1785, la cour a bien dû se déplacer en d’autres lieux... Je n'ai pas mes données sous les yeux àè-è\':
Bien à vous.
En 1785, la cour a bien dû se déplacer en d’autres lieux... Je n'ai pas mes données sous les yeux àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Compiègne aussi.
Mais le voyage à Fontainebleau est un voyage institutionnalisé, il peut donc y avoir des indemnités coutumières, que les autres résidences ne donnent pas.
Mais le voyage à Fontainebleau est un voyage institutionnalisé, il peut donc y avoir des indemnités coutumières, que les autres résidences ne donnent pas.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Les frais de craie
Lors des déplacements des souverains, les personnes qui les accompagnaient et qui ne pouvaient être logées dans les résidences royales, se voyaient attribuer chez l'habitant un logement, réquisitionné par le Maréchal des logis, qui inscrivait à la craie leur nom sur la porte d'entrée. Ces personnes devaient payer au propriétaire du logement une somme qu'on appelait : frais de craie.
Il faudrait savoir si en 1785 il n'y eu qu'un seul voyage ? A Fontainebleau ?
Il faudrait savoir si en 1785 il n'y eu qu'un seul voyage ? A Fontainebleau ?
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Ah génial ! C'est vrai que les gens des grands n'avaient pas forcément de quoi les accueillir dans toutes les demeures royales. J'aime beaucoup ce principe de frais de craie
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
duc de Berry a écrit:Lors des déplacements des souverains, les personnes qui les accompagnaient et qui ne pouvaient être logées dans les résidences royales, se voyaient attribuer chez l'habitant un logement, réquisitionné par le Maréchal des logis, qui inscrivait à la craie leur nom sur la porte d'entrée. Ces personnes devaient payer au propriétaire du logement une somme qu'on appelait : frais de craie.
Il faudrait savoir si en 1785 il n'y eu qu'un seul voyage ? A Fontainebleau ?
Je crois même me souvenir que la couleur de la craie différait en fonction du rang .
Est-ce que mon imagination me joue des tours ? J'ai découvert ces frais de craie au détour d'une si ancienne lecture que je me trompe peut-être bien ?
Il faudrait que je retrouve...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Ah, j'ai retrouvé !
Craie blanche pour le quidam, jaune pour les princes !
A Fontainebleau
Le château compte seulement 172 logements ... mais l'on ne fournit que les quatre murs. Quand le château est plein, on loge en ville et les invités trouvent leurs noms écrits à la craie sur les portes, comme à une étape ... Seuls les princes ont droit à de la craie jaunes .
( André Castelot, Marie-Antoinette )
Craie blanche pour le quidam, jaune pour les princes !
A Fontainebleau
Le château compte seulement 172 logements ... mais l'on ne fournit que les quatre murs. Quand le château est plein, on loge en ville et les invités trouvent leurs noms écrits à la craie sur les portes, comme à une étape ... Seuls les princes ont droit à de la craie jaunes .
( André Castelot, Marie-Antoinette )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Merci chère Madame de Sabran de ces détails. Castelot est une excellente référence. Le jaune n'était donc pas le signe du traître !
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
... du traître, ou du cornutto !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
Mme de Sabran a écrit:Ah, j'ai retrouvé !
Craie blanche pour le quidam, jaune pour les princes !
A Fontainebleau
Le château compte seulement 172 logements ... mais l'on ne fournit que les quatre murs. Quand le château est plein, on loge en ville et les invités trouvent leurs noms écrits à la craie sur les portes, comme à une étape ... Seuls les princes ont droit à de la craie jaunes .
( André Castelot, Marie-Antoinette )
Ce qui m'étonne, car les membres de la famille royale sont prioritaires pour être logés au château. Et je vois mal des gribouillis de craie jaune sur les portes sculptées du château.
Pour la Maison des princes de Sang peut être ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
ça dépend, parmi ces princes se trouve Orléans ...duc de Berry a écrit:Merci chère Madame de Sabran de ces détails. Castelot est une excellente référence. Le jaune n'était donc pas le signe du traître !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Les folles dépenses du comte Jules
Les folles dépenses du comte Jules de Polignac,
ou comment, sans vergogne, dévaliser le trésor royal
Yolande de Polignac, épouse du comte Jules de Polignac, est remarquée au printemps 1775 par Marie Antoinette et gagne rapidement ses faveurs en devenant sa confidente et son amie, éclipsant dans son cœur sa chère Madame de Lamballe.
Yolande obtient alors pour sa famille, pensions, charges et honneurs, rien ne lui est refusé.
Le premier à en profiter est son mari dont la fortune est des plus médiocre.
Le 14 septembre 1775, il obtient la survivance du comte de Tessé, comme premier écuyer de la reine.
Par décision royale du 16 septembre 1776, Louis XVI règle le traitement du comte Jules comme le montre le document suivant des Archives nationales.
A.N O/1/3792
Traitement de M. le comte Jules de Polignac en qualité
de survivancier de la charge de premier écuyer de la reine
• Appointements 8 000 l
• Logement à Paris 6 000 l
• Deux attelages composés de 14 chevaux à 1 livre 12 sols
6 deniers par jour pour chaque cheval 8 303 l 15 s
• Quatre chevaux de selle à 1 livre 5 sols par jour
pour chaque cheval 1 825 l
• Un piqueur pour nourriture et gages 756 l
• Pour habillement 800 l
• Deux cochers pour gages et nourriture à 674 l 3 s 5 d chacun 1348 l 6 s 10 d
• Pour habillement à 666 l 2 s 9 d chacun
y compris chapeau et manteau 1 332 l 5 s 6 d
• Deux postillons pour gages et nourriture à 637 l 10 s chacun 1 275 l
• Pour habillement comme les cochers 1 332 l 5 s 6 d
• Deux garçons d’attelages à 456 l 5 s chacun pour nourriture 912 l 10 s
• Pour leur habillement à 348 l 6 s 3 d chacun 696 l 12 s 6 d
• Deux porteurs à 566 l 5 s chacun
pour gages et nourriture 1 132 l 10 s
• Pour leur habillement à 650 l 1 300 l
• Quatre valets de pied à 505 l chacun pour gages et nourriture 2 020 l
• Pour leur habillement à 650 l 2 600 l
Total 39 634 l 5 s 4 d
A quoi il convient d’ajouter l’entretien des harnais et voitures, fournitures d’écurie, pansements et ferrages des chevaux, renouvellement des chevaux.
Cette dépense peut être évaluée à 6 000 l
Note : comme il n’y a pas de local aux écuries de la reine à Versailles pour logement de maître, ni de livrée, encore moins pour chevaux, puisqu’il y a déjà deux écuries louées en ville pour supplément et par une seule remise de vacante, il sera indispensable de louer une maison à Versailles et on pourrait y destiner celle proposée par le sieur de Salvert, écuyer cavalcadour dont le prix est de 3 080 l
Il sera aussi nécessaire de louer une maison à Compiègne,
et une à Fontainebleau, cette dépense coutera 6 000 l
Total 54 714 l 5 s 4 d
Un autre état de la dépense accordée au comte Jules est détaillé ci-dessous
A.N O/1/3794
Tous les états des dépenses de la maison de la reine pour l’année 1777 vont s’arrêter pendant le courant du mois de janvier. Il est indispensable que le ministre ait la bonté d’écrire aux secrétaires des commandements de la reine pour le traitement de M. le comte Jules, si on ne prend pas le parti de faire un forfait avec lui ; ce qui est le seul moyen d’éviter les importunités dont le ministre sera perpétuellement accablé, tant par le titulaire que par le survivancier. l’objet de ces querelles est déjà existant. le forfait d’ailleurs procurera au roi une économie de 12 000 à 15 000 livres au moins, afin de mettre le ministre en état de prononcer avec connaissance de cause. j’ai l’honneur de mettre sous ses yeux le détail de la dépense que l’on pourrait comprendre dans le forfait.
• 18 chevaux, y compris le ferrage, médicaments, entretien de couvertures sangles, ce qui fait 12 000 l
• 1 piqueur, y compris ses gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 2 cochers, y compris gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 2 postillons, y compris gages, habillement en petite oye 2 4000 l
• 2 garçons d’attelage, y compris gages, habillement en petite oye 1 800 l
• 1 palefrenier, y compris gages, habillement en petite oye 900 l
• 2 porteurs, y compris gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 4 valets de pied, y compris gages, habillement en petite oye 6 000 l
• 2 voitures, entretien de voiture en harnais,
y compris les renouvellement 2 000 l
• Remonte de chevaux 3 000 l
• Loyer de maison à Paris 10 000 l
• Loyer à Versailles 3 000 l
• Loyer à Fontainebleau 1 500 l
• Charette de voyage 900 l
Total 54 000 l
Le ministre peut compter sur l’exactitude de cet état qui a été fait avec soin d’après les états des dépenses de la reine. On a dit plu haut que l’objet des querelles existait déjà. Il n’a point encore éclaté, la chose est indispensable.
Le roi a accordé à M. le comte Jules 18 chevaux, et il en a au moins 25. Il est certain que M. le comte de Tessé ne lui fera fournir que la nourriture de 18, ce qui mettra la désunion entre eux. Il ne fera non plus fournir que l’équipage nécessaire à 18 chevaux, soit en harnais soit en couvertures d’écurie.
Le roi n’accorde que 14 gens de livrée à M. le comte Jules, il en a beaucoup plus qui sont habillés de la livrée de la reine. Il prétendra les faire payer à M. le comte de Tessé qui surement n’en emploiera que 14, conformément à l’ordre du roi.
Si M. le comte de Tessé refuse absolument comme il le doit, M. le comte Jules se plaindra à la reine qui obtiendra ces augmentations du roi, et il ne restera à M. le comte de Tessé que l’apparence de la mauvaise volonté, ce qui sera injuste , puisqu’il lui est impossible de faire autrement, ayant des ordres précis consignés dans la liste du ministre pour chaque objet.
M. le comte Jules pour n’éprouver aucune difficulté sur ce qu’il désire a pris tous les ouvriers des écuries de la reine, ces ouvriers ne peuvent refuser de travailler pour lui, ils ne l’oseraient pas puisqu’il est premier écuyer.
Quand la fourniture sera faite, qui la paiera, et à quoi M. de Tessé sera t’il exposé.
S’il refuse d’arrêter ces dépenses, le ministre sera lui même compromis vis-à-vis de la reine à laquelle on fera part des difficultés, mais non de l’objet qui y aura donné lieu.
Un forfait procurera la tranquillité générale et sera très économique pour le roi qui finirait toujours par payer.
Il n’est qu’un objet qui ne peut pas entrer dans le forfait, celui des grands deuils, car il faut draper, dans ce cas on donnerait une somme à M. le comte Jules, et il n’y aurait nulle difficulté.
M. le comte Jules a déjà demandé la grande livrée de la reine, ce qui fait un double emploi très considérable. On observe qu’il n’y a point de fonds faits chez la reine pour sa grande livrée, elle se donne par l’économie que l’on fait sur l livrée ordinaire, et ne se renouvelle point que lorsque les habits sont usés, ce qui est rare, parce que la grande livrée ne sert pas plus de quatre fois par an. Quand il faut renouveler cette grande livrée, on y pense plusieurs années d’avance, et on en amasse le fond en retard dans la fourniture de la livrée ordinaire de trois mois chaque année, au moyen de quoi sur les quatre années on en gagne une. ce fond économisé fait la grande livrée.
Comme l’indique Nathalie Colas des Francs dans son ouvrage « Madame de Polignac et Marie Antoinette paru en 2008 (p 64).
« Si M. le comte de Tessé refuse de payer, dit une petite note manuscrite perdue dans tous ces comptes, M. le comte Jules se plaindra à la reine qui obtiendra les augmentations du roi et il ne restera à M. le comte de Tessé que l’apparence de la mauvaise volonté »
On conçoit le ressentiment du comte de Tessé, gendre du maréchal de Noailles, qui est carrément mis sur la touche et la rancœur de la famille de Noailles envers les Polignac
Mais le comte Jules ne se satisfait pas du traitement que le roi lui accorde, il en veut encore plus, étant assuré que la reine le suivra et que le roi, comme toujours, n’osera pas aller contre les décisions prises par son épouse.
Le comte Jules de Polignac adresse le 6 août 1777, au ministre des finances, l’état de ses dépenses pour les six premier mois de l’année 1777. La note suivante en fait état
A.N. O/1/3794
Du 15 août 1777 6 du 8ème mois
Monsieur le comte Jules vient d’adresser au ministre l’état de ses dépenses qu’il a faites pendant les six premiers moïs 1777 pour l’entretien de ses gens et de ses équipages. Il diffère de beaucoup des sommes accordées par le roi.
Ses piqueurs devaient être sur le pied de 756 livres pour ses gages et nourritures, il
le porte dans son état à 1 143 l 10 s Différence
387 l 10 s
Les valets de pieds qui étaient à 505 l sont à 759 l 254 l
Les porteurs de chaise qui étaient à 566 l 5 s
sont à 893 l 336 l 15 s
Les cochers de 674 l 3 s 5 d sont à 800 l 125 l 16 s 7 d
Les postillons à 637 l 10 s sont à 734 l 15 s 97 l 5 s
Les garçons d’attelage à 456 l sont à 576 l 120 l
Il n’y a rien à dire sur son habillement, il est au-dessous des prix fixés, peut être a t’on compris une portion de leur habillement dans leur traitement, ce qui reviendrait à peu près au même.
La nourriture des chevaux de trait chez la reine est fixé à fixé à 1 l 12 s 6 d par cheval ; M. le comte Jules l’a portée dans son état à 42 s (2 l 2s) ce qui fait 9 s 6 d d’augmentation par jour par cheval.
Les chevaux de selle sont à 25 s par jour, il le porte à 28 s 1 d, ce qui fait une augmentation de 3 s 1d par jour par cheval.
Les dépenses extraordinaires comme remonte et ferrage de chevaux, entretiens de voitures, fournitures d’écurie étaient estimées 6 000 livres par an elles seront au moins à 20 000 livres
Au moyen de quoi la dépense occasionnée par M. le comte Jules que l’on estimait devoir monter à 54 714 livres sera en supposant qu’elle n’augmente pas de ce qu’elle a été pendant les six premiers mois de cette année de 720 livres plus bas.
On remarque que toutes les lignes budgétaires sont augmentées, même la nourriture des chevaux qui est de 1 livre 12 sols et 6 deniers pour les chevaux de la reine, passe à 42 sols, soit 2 livres et deux sols par jour, en augmentation de 29 % . Les chevaux du comte seraient-ils plus gourmands que ceux de la reine, comme l’écrit Nathalie Colas des Francs mais qui donne un chiffre de 9 livres et 6 sols par cheval, valeur inexacte si l’on s’en réfère au manuscrit ci-dessus des Archives nationales.
La note suivante émane du ministère des finances et rapporte la forte augmentation des dépenses du comte Jules. Ce surplus de dépenses sera naturellement validé par le roi sans qu’il soit fait au comte Jules, la moindre remarque sur ce dépassement.
A.N O/1/3792
Par décision du 10 septembre 1776, le roi a réglé le traitement de M. le comte jules de Polignac qui comprend aussi ses chevaux et leur entretien, piqueurs, valets de pied et gens d’écurie et leur habillement, le loyer à Paris, Versailles, Compiègne et Fontainebleau.
Sa majesté a fixé toute cette dépense à 54 714 livres 5 sols 4 deniers et a en même temps fait donner les ordres nécessaires pour la livrée, voitures et achat de chevaux à l’usage de M. le comte Jules.
Cette dépense a été comprise sur les états de la reine pendant l’année 1776.
En 1777, M. le comte Jules ayant paru désirer être payé de tous ces objets sur des mémoires, par lui fournis tous les six mois sur le compte qui en a été rendu au roi.
Sa Majesté a bien voulu l’approuver. M. le comte Jules envoie en conséquence l’état des six premiers mois 1777. Cet état est divisé en dépenses ordinaires et extraordinaires. Les deux sommes rassemblées forment celle de 29 623 livres 13 sols 6 deniers, non compris 7 000 livres pour son traitement, à raison de 14 000 livres par an, qu’il réclame particulièrement, en sorte que la somme par lui demandée pour les six premiers mois 1777, est de 36 623 livres 13 sols 6 deniers, laquelle, en supposant qu’elle soit répétée pour les six derniers mois ferait une dépense annuelle de 73 247 livres 7 sols et par conséquent il y aurait un excédent de près de 19 000 livres.
La dépense ordinaire répond pour le nombre de gens de livrée et chevaux à celui arrêté par le roi, mais les émoluments des places y sont portés sur un pied plus fort que celui qui a été fixé par Sa Majesté. Il en est de même de la nourriture par jour de chaque cheval de trait et de selle.
La dépense extraordinaire qui devait consister dans l’entretien de harnais, voitures, pansements ferrages et renouvellement de chevaux que Sa Majesté avait fixée annuellement à 6 000 livres fait un objet de 10 626 livres 16 sols. La plupart des objets portés dans cette dépense ne sont point détaillés. On sera peut être surpris d’y voir que le premier article est de 1 100 livres, pour le prix d’un cheval de trait.
Les années suivantes les dépenses du comte Jules ne cesseront d’augmenter. La moyenne de ces dépenses sur cinq ans de 1777 à 1781 est de 82 740 livres 19 sols et 1 denier.
A.N O/1/3794
Récapitulation des dépenses de M. le duc de Polignac, premier écuyer de la reine en survivance pour les gages, nourriture et entretennement de ses gens et équipages
• 1777 55 050 l 5 s 6 d
• 1778 59 678 l 4 s 8 d
• 1779 77 185 l 8 s 10 d
• 1780 76 382 l 11 s 8 d
• 1781 75 408 l 5 s 1 d
• Total 343 704 l 15 s 9 d
Le cinquième de 343 704 l 15 s 9 d produira pour une année commune
une somme de 68 740 l 19 s 1 d
A quoi il convient d’ajouter le traitement fixe non compris dans les sommes ci-dessus
et qui est annuellement de 14 000 l
• Total 82 740 l 19 s 1 d
Les dépenses pour le deuil de l’impératrice était compris dans le mémoire de 1780 et montait à la somme de 19 929 l 13 s 3 d, en sorte que dans cette déduction, la somme de 1780 aurait été de 96 312 l 4 s 11 d.
En récompense de ses services, le comte Jules de Polignac sera promu par Louis XVI, en 1780, duc héréditaire.
Les dépenses excessives des Polignac attireront la défiance de la Cour et la haine du peuple envers les membres de cette famille, considérés comme des sangsues du trésor royal.
Au lendemain de la prise de la Bastille ils seront les premiers à s’exiler, au grand désespoir de Marie Antoinette qui écrit le 16 juillet 1789, à sa chère duchesse un dernier billet..
ou comment, sans vergogne, dévaliser le trésor royal
Yolande de Polignac, épouse du comte Jules de Polignac, est remarquée au printemps 1775 par Marie Antoinette et gagne rapidement ses faveurs en devenant sa confidente et son amie, éclipsant dans son cœur sa chère Madame de Lamballe.
Yolande obtient alors pour sa famille, pensions, charges et honneurs, rien ne lui est refusé.
Le premier à en profiter est son mari dont la fortune est des plus médiocre.
Le 14 septembre 1775, il obtient la survivance du comte de Tessé, comme premier écuyer de la reine.
Par décision royale du 16 septembre 1776, Louis XVI règle le traitement du comte Jules comme le montre le document suivant des Archives nationales.
A.N O/1/3792
Traitement de M. le comte Jules de Polignac en qualité
de survivancier de la charge de premier écuyer de la reine
• Appointements 8 000 l
• Logement à Paris 6 000 l
• Deux attelages composés de 14 chevaux à 1 livre 12 sols
6 deniers par jour pour chaque cheval 8 303 l 15 s
• Quatre chevaux de selle à 1 livre 5 sols par jour
pour chaque cheval 1 825 l
• Un piqueur pour nourriture et gages 756 l
• Pour habillement 800 l
• Deux cochers pour gages et nourriture à 674 l 3 s 5 d chacun 1348 l 6 s 10 d
• Pour habillement à 666 l 2 s 9 d chacun
y compris chapeau et manteau 1 332 l 5 s 6 d
• Deux postillons pour gages et nourriture à 637 l 10 s chacun 1 275 l
• Pour habillement comme les cochers 1 332 l 5 s 6 d
• Deux garçons d’attelages à 456 l 5 s chacun pour nourriture 912 l 10 s
• Pour leur habillement à 348 l 6 s 3 d chacun 696 l 12 s 6 d
• Deux porteurs à 566 l 5 s chacun
pour gages et nourriture 1 132 l 10 s
• Pour leur habillement à 650 l 1 300 l
• Quatre valets de pied à 505 l chacun pour gages et nourriture 2 020 l
• Pour leur habillement à 650 l 2 600 l
Total 39 634 l 5 s 4 d
A quoi il convient d’ajouter l’entretien des harnais et voitures, fournitures d’écurie, pansements et ferrages des chevaux, renouvellement des chevaux.
Cette dépense peut être évaluée à 6 000 l
Note : comme il n’y a pas de local aux écuries de la reine à Versailles pour logement de maître, ni de livrée, encore moins pour chevaux, puisqu’il y a déjà deux écuries louées en ville pour supplément et par une seule remise de vacante, il sera indispensable de louer une maison à Versailles et on pourrait y destiner celle proposée par le sieur de Salvert, écuyer cavalcadour dont le prix est de 3 080 l
Il sera aussi nécessaire de louer une maison à Compiègne,
et une à Fontainebleau, cette dépense coutera 6 000 l
Total 54 714 l 5 s 4 d
Un autre état de la dépense accordée au comte Jules est détaillé ci-dessous
A.N O/1/3794
Tous les états des dépenses de la maison de la reine pour l’année 1777 vont s’arrêter pendant le courant du mois de janvier. Il est indispensable que le ministre ait la bonté d’écrire aux secrétaires des commandements de la reine pour le traitement de M. le comte Jules, si on ne prend pas le parti de faire un forfait avec lui ; ce qui est le seul moyen d’éviter les importunités dont le ministre sera perpétuellement accablé, tant par le titulaire que par le survivancier. l’objet de ces querelles est déjà existant. le forfait d’ailleurs procurera au roi une économie de 12 000 à 15 000 livres au moins, afin de mettre le ministre en état de prononcer avec connaissance de cause. j’ai l’honneur de mettre sous ses yeux le détail de la dépense que l’on pourrait comprendre dans le forfait.
• 18 chevaux, y compris le ferrage, médicaments, entretien de couvertures sangles, ce qui fait 12 000 l
• 1 piqueur, y compris ses gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 2 cochers, y compris gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 2 postillons, y compris gages, habillement en petite oye 2 4000 l
• 2 garçons d’attelage, y compris gages, habillement en petite oye 1 800 l
• 1 palefrenier, y compris gages, habillement en petite oye 900 l
• 2 porteurs, y compris gages, habillement en petite oye 3 000 l
• 4 valets de pied, y compris gages, habillement en petite oye 6 000 l
• 2 voitures, entretien de voiture en harnais,
y compris les renouvellement 2 000 l
• Remonte de chevaux 3 000 l
• Loyer de maison à Paris 10 000 l
• Loyer à Versailles 3 000 l
• Loyer à Fontainebleau 1 500 l
• Charette de voyage 900 l
Total 54 000 l
Le ministre peut compter sur l’exactitude de cet état qui a été fait avec soin d’après les états des dépenses de la reine. On a dit plu haut que l’objet des querelles existait déjà. Il n’a point encore éclaté, la chose est indispensable.
Le roi a accordé à M. le comte Jules 18 chevaux, et il en a au moins 25. Il est certain que M. le comte de Tessé ne lui fera fournir que la nourriture de 18, ce qui mettra la désunion entre eux. Il ne fera non plus fournir que l’équipage nécessaire à 18 chevaux, soit en harnais soit en couvertures d’écurie.
Le roi n’accorde que 14 gens de livrée à M. le comte Jules, il en a beaucoup plus qui sont habillés de la livrée de la reine. Il prétendra les faire payer à M. le comte de Tessé qui surement n’en emploiera que 14, conformément à l’ordre du roi.
Si M. le comte de Tessé refuse absolument comme il le doit, M. le comte Jules se plaindra à la reine qui obtiendra ces augmentations du roi, et il ne restera à M. le comte de Tessé que l’apparence de la mauvaise volonté, ce qui sera injuste , puisqu’il lui est impossible de faire autrement, ayant des ordres précis consignés dans la liste du ministre pour chaque objet.
M. le comte Jules pour n’éprouver aucune difficulté sur ce qu’il désire a pris tous les ouvriers des écuries de la reine, ces ouvriers ne peuvent refuser de travailler pour lui, ils ne l’oseraient pas puisqu’il est premier écuyer.
Quand la fourniture sera faite, qui la paiera, et à quoi M. de Tessé sera t’il exposé.
S’il refuse d’arrêter ces dépenses, le ministre sera lui même compromis vis-à-vis de la reine à laquelle on fera part des difficultés, mais non de l’objet qui y aura donné lieu.
Un forfait procurera la tranquillité générale et sera très économique pour le roi qui finirait toujours par payer.
Il n’est qu’un objet qui ne peut pas entrer dans le forfait, celui des grands deuils, car il faut draper, dans ce cas on donnerait une somme à M. le comte Jules, et il n’y aurait nulle difficulté.
M. le comte Jules a déjà demandé la grande livrée de la reine, ce qui fait un double emploi très considérable. On observe qu’il n’y a point de fonds faits chez la reine pour sa grande livrée, elle se donne par l’économie que l’on fait sur l livrée ordinaire, et ne se renouvelle point que lorsque les habits sont usés, ce qui est rare, parce que la grande livrée ne sert pas plus de quatre fois par an. Quand il faut renouveler cette grande livrée, on y pense plusieurs années d’avance, et on en amasse le fond en retard dans la fourniture de la livrée ordinaire de trois mois chaque année, au moyen de quoi sur les quatre années on en gagne une. ce fond économisé fait la grande livrée.
Comme l’indique Nathalie Colas des Francs dans son ouvrage « Madame de Polignac et Marie Antoinette paru en 2008 (p 64).
« Si M. le comte de Tessé refuse de payer, dit une petite note manuscrite perdue dans tous ces comptes, M. le comte Jules se plaindra à la reine qui obtiendra les augmentations du roi et il ne restera à M. le comte de Tessé que l’apparence de la mauvaise volonté »
On conçoit le ressentiment du comte de Tessé, gendre du maréchal de Noailles, qui est carrément mis sur la touche et la rancœur de la famille de Noailles envers les Polignac
Mais le comte Jules ne se satisfait pas du traitement que le roi lui accorde, il en veut encore plus, étant assuré que la reine le suivra et que le roi, comme toujours, n’osera pas aller contre les décisions prises par son épouse.
Le comte Jules de Polignac adresse le 6 août 1777, au ministre des finances, l’état de ses dépenses pour les six premier mois de l’année 1777. La note suivante en fait état
A.N. O/1/3794
Du 15 août 1777 6 du 8ème mois
Monsieur le comte Jules vient d’adresser au ministre l’état de ses dépenses qu’il a faites pendant les six premiers moïs 1777 pour l’entretien de ses gens et de ses équipages. Il diffère de beaucoup des sommes accordées par le roi.
Ses piqueurs devaient être sur le pied de 756 livres pour ses gages et nourritures, il
le porte dans son état à 1 143 l 10 s Différence
387 l 10 s
Les valets de pieds qui étaient à 505 l sont à 759 l 254 l
Les porteurs de chaise qui étaient à 566 l 5 s
sont à 893 l 336 l 15 s
Les cochers de 674 l 3 s 5 d sont à 800 l 125 l 16 s 7 d
Les postillons à 637 l 10 s sont à 734 l 15 s 97 l 5 s
Les garçons d’attelage à 456 l sont à 576 l 120 l
Il n’y a rien à dire sur son habillement, il est au-dessous des prix fixés, peut être a t’on compris une portion de leur habillement dans leur traitement, ce qui reviendrait à peu près au même.
La nourriture des chevaux de trait chez la reine est fixé à fixé à 1 l 12 s 6 d par cheval ; M. le comte Jules l’a portée dans son état à 42 s (2 l 2s) ce qui fait 9 s 6 d d’augmentation par jour par cheval.
Les chevaux de selle sont à 25 s par jour, il le porte à 28 s 1 d, ce qui fait une augmentation de 3 s 1d par jour par cheval.
Les dépenses extraordinaires comme remonte et ferrage de chevaux, entretiens de voitures, fournitures d’écurie étaient estimées 6 000 livres par an elles seront au moins à 20 000 livres
Au moyen de quoi la dépense occasionnée par M. le comte Jules que l’on estimait devoir monter à 54 714 livres sera en supposant qu’elle n’augmente pas de ce qu’elle a été pendant les six premiers mois de cette année de 720 livres plus bas.
On remarque que toutes les lignes budgétaires sont augmentées, même la nourriture des chevaux qui est de 1 livre 12 sols et 6 deniers pour les chevaux de la reine, passe à 42 sols, soit 2 livres et deux sols par jour, en augmentation de 29 % . Les chevaux du comte seraient-ils plus gourmands que ceux de la reine, comme l’écrit Nathalie Colas des Francs mais qui donne un chiffre de 9 livres et 6 sols par cheval, valeur inexacte si l’on s’en réfère au manuscrit ci-dessus des Archives nationales.
La note suivante émane du ministère des finances et rapporte la forte augmentation des dépenses du comte Jules. Ce surplus de dépenses sera naturellement validé par le roi sans qu’il soit fait au comte Jules, la moindre remarque sur ce dépassement.
A.N O/1/3792
Par décision du 10 septembre 1776, le roi a réglé le traitement de M. le comte jules de Polignac qui comprend aussi ses chevaux et leur entretien, piqueurs, valets de pied et gens d’écurie et leur habillement, le loyer à Paris, Versailles, Compiègne et Fontainebleau.
Sa majesté a fixé toute cette dépense à 54 714 livres 5 sols 4 deniers et a en même temps fait donner les ordres nécessaires pour la livrée, voitures et achat de chevaux à l’usage de M. le comte Jules.
Cette dépense a été comprise sur les états de la reine pendant l’année 1776.
En 1777, M. le comte Jules ayant paru désirer être payé de tous ces objets sur des mémoires, par lui fournis tous les six mois sur le compte qui en a été rendu au roi.
Sa Majesté a bien voulu l’approuver. M. le comte Jules envoie en conséquence l’état des six premiers mois 1777. Cet état est divisé en dépenses ordinaires et extraordinaires. Les deux sommes rassemblées forment celle de 29 623 livres 13 sols 6 deniers, non compris 7 000 livres pour son traitement, à raison de 14 000 livres par an, qu’il réclame particulièrement, en sorte que la somme par lui demandée pour les six premiers mois 1777, est de 36 623 livres 13 sols 6 deniers, laquelle, en supposant qu’elle soit répétée pour les six derniers mois ferait une dépense annuelle de 73 247 livres 7 sols et par conséquent il y aurait un excédent de près de 19 000 livres.
La dépense ordinaire répond pour le nombre de gens de livrée et chevaux à celui arrêté par le roi, mais les émoluments des places y sont portés sur un pied plus fort que celui qui a été fixé par Sa Majesté. Il en est de même de la nourriture par jour de chaque cheval de trait et de selle.
La dépense extraordinaire qui devait consister dans l’entretien de harnais, voitures, pansements ferrages et renouvellement de chevaux que Sa Majesté avait fixée annuellement à 6 000 livres fait un objet de 10 626 livres 16 sols. La plupart des objets portés dans cette dépense ne sont point détaillés. On sera peut être surpris d’y voir que le premier article est de 1 100 livres, pour le prix d’un cheval de trait.
Les années suivantes les dépenses du comte Jules ne cesseront d’augmenter. La moyenne de ces dépenses sur cinq ans de 1777 à 1781 est de 82 740 livres 19 sols et 1 denier.
A.N O/1/3794
Récapitulation des dépenses de M. le duc de Polignac, premier écuyer de la reine en survivance pour les gages, nourriture et entretennement de ses gens et équipages
• 1777 55 050 l 5 s 6 d
• 1778 59 678 l 4 s 8 d
• 1779 77 185 l 8 s 10 d
• 1780 76 382 l 11 s 8 d
• 1781 75 408 l 5 s 1 d
• Total 343 704 l 15 s 9 d
Le cinquième de 343 704 l 15 s 9 d produira pour une année commune
une somme de 68 740 l 19 s 1 d
A quoi il convient d’ajouter le traitement fixe non compris dans les sommes ci-dessus
et qui est annuellement de 14 000 l
• Total 82 740 l 19 s 1 d
Les dépenses pour le deuil de l’impératrice était compris dans le mémoire de 1780 et montait à la somme de 19 929 l 13 s 3 d, en sorte que dans cette déduction, la somme de 1780 aurait été de 96 312 l 4 s 11 d.
En récompense de ses services, le comte Jules de Polignac sera promu par Louis XVI, en 1780, duc héréditaire.
Les dépenses excessives des Polignac attireront la défiance de la Cour et la haine du peuple envers les membres de cette famille, considérés comme des sangsues du trésor royal.
Au lendemain de la prise de la Bastille ils seront les premiers à s’exiler, au grand désespoir de Marie Antoinette qui écrit le 16 juillet 1789, à sa chère duchesse un dernier billet..
duc de Berry- Messages : 123
Date d'inscription : 09/01/2014
Age : 79
Localisation : Vincennes
Re: Maison et dames du Palais de la reine Marie-Antoinette
;
Effarant !!! àè-è\':
Merci, cher Berry, pour le décompte pointilleux de ces sommes pharaoniques !
Quand vous me citez, c'est André Castelot qui parle.
Cela me rappelle le " Voyage au Mont d'Or " par Sallabery , où l'on voit le duc Jules se croire peut-être un dieu de la Terre à table dans l'Olympe .
Comment ne le se serait-il pas cru, je vous le demande un peu ?
Je vais citer votre message dans le sujet de Jules de Polignac.
Effarant !!! àè-è\':
Merci, cher Berry, pour le décompte pointilleux de ces sommes pharaoniques !
Quand vous me citez, c'est André Castelot qui parle.
Cela me rappelle le " Voyage au Mont d'Or " par Sallabery , où l'on voit le duc Jules se croire peut-être un dieu de la Terre à table dans l'Olympe .
Comment ne le se serait-il pas cru, je vous le demande un peu ?
Je vais citer votre message dans le sujet de Jules de Polignac.
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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