La famille du Barry

Mme de Sabran a écrit:

...   poignant, n'est-ce pas !   : 

...   mouchoir ?!!  

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Il était bien marri ce pauvre, pauvre Barri !   

Mme de Sabran a écrit:


Le plus beau de l'histoire, c'est que, le 25 juin 1771, Louis XV,   ayant pris connaissance de cette missive  , trace au bas de sa propre main :  Bon.


;;;;;;;;  
 :129fs916747:

... au sens de "Bon à payer" sans doute.

Oui, c'est ainsi que je le comprends .

Grâce à la protection de Jeanne, Adolphe a brûlé les étapes malgré les menées de fâcheux décidés à contrer son ascension . De page, d'abord, il était devenu cornette surnuméraire dans la compagnie du duc d'Aiguillon, au nez et à la barbe du duc de Pecquigny ( depuis duc de Chaules ) , de là premier écuyer du Roi malgré l'opposition déclarée de Monseigneur le Dauphin futur Louis XVI, messieurs de Coigny et M. de Polignac.
Je pense qu'il s'agit du marquis Camille de Polignac, premier écuyer du comte d'Artois, car son neveu Jules végète encore dans sa province de Claye en Brie.

Jeanne se donne beaucoup de mouvement pour trouver à Lolo un riche et prestigieux parti .
Elle jette d'abord son dévolu sur Mlle de Saint-André qui n'est autre que la propre fille de Louis XV et de la délicieuse O'Murphy : vingt-quatre mille livres de rentes et une terre du même revenu !
Lolo va faire sa cour au parloir du couvent de la Présentation où la petite est pensionnaire : coup de foudre réciproque !
L'affaire serait dans le sac si Louis XV consentait, malheureusement il regimbe si fort que point n'est besoin d'insister ...   

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Jeanne songe maintenant à marier Lolo à Mlle de Bethune, riche dot et prestigieuse alliance s'il en est, pensez donc : avec la maison de Sully !
Mais la réaction de Louis XV est encore plus violente, au grand étonnement du clan du Barry peu habitué à se faire éconduire ...

Lolo, déconcerté, ne se laisse pas abattre . Il offre lors du Carnaval, dans l'appartement de sa tante Chon à Versailles, un bal somptueux dédié aux Arts, la Musique, la Poésie . La comtesse du Barry y fait une prestation très remarquée .
Pour elle, Voisenon et Favart composent Le Réveil des Muses, des Talents et des Arts .

L'Amour s'y écrit :

En ces lieux du Barri s'avance :
Plaisirs, soyez tous ranimés !
Est-il possible, en sa présence,
Que des yeux demeurent fermés !

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Mme de Sabran a écrit:

L'Amour s'y écrit :

En ces lieux du Barri s'avance :
Plaisirs, soyez tous ranimés !
Est-il possible, en sa présence,
Que des yeux demeurent fermés !

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eh nan, nan, j'y suis pour rien moi là-dedans !

Cool, l'amour ! ... personne ne t'accuse .   

Mme de Sabran a écrit:L'Amour s'y écrit :

En ces lieux du Barri s'avance :
Plaisirs, soyez tous ranimés !
Est-il possible, en sa présence,
Que des yeux demeurent fermés !.

Il n'y a là qu'invitation, de menace aucune  :   

Bien à vous.

Et puis, il y a amour et Amour ...   

Et ça veut dire quoi, çà ?!?

Eh bien, tu écris l'amour menaçant, alors que  Voisenon et Favart écrivent : l'Amour .

Il y a une petite nuance .
Tu ne peux pas être toutes les formes d'amour !   

Ouais..., j'ai oublié de mettre une majuscule, mais j'ai beau être une œuvre d'art, je reste néanmoins modeste ! boudoi32 

C'est tout à ton honneur !  : 


N'empêche que l'opération séduction / esbroufe de Lolo du Barry fait mouche !    
A quelques temps de là se présente le prince de Rohan-Soubise avec une proposition d'alliance, et pas des moindres : mademoiselle Hélène de Tournon, sa cousine, parente aussi des Condé, peut-être la plus illustre noblesse du Vivarais ...  la dot ?  soixante mille livres .  Not bad !   Encore faudra-t-il réussir à l'encaisser, car les Tournon sont plus riches en quartiers de noblesse qu'en argent sonnant et trébuchant .
Cette fois, aucune opposition de la part de Louis XV.   Au contraire, il est sous le charme .  Le Roué extrapole déjà, à quoi Jeanne lui réplique sans se démonter que si sa belle-fille a l'heur de plaire à Sa Majesté, c'est parfait : la charge de maîtresse du Roi ne sortira pas de la famille !

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Fille aînée d’Hugues François de Tournon, baron de Retourtour (1729-1789) ( qui s'était illustré dans les multiples traques de la Bête du Gévaudan ) et de Jeanne Marie de Souverain de Trelemont, Rose-Marie-Hélène de Tournon naît en Vivarais en 1757. Après Hélène, le baron et la baronne de Retourtour aura encore deux enfants : une deuxième fille, Françoise Marie Sophie (1765-1806) et un fils, Louis Paul François de Tournon de Meyres († 1787). La jeune Hélène est issue d’une des plus anciennes familles de Vivarais et est aussi une petite cousine éloignée du prince de Soubise. Malgré toutes ces bonnes alliances, la famille d’Hélène reste sans argent.

Le contrat du mariage du vicomte et de la vicomtesse Adolphe du Barry, rédigé comme toujours par Garnier-Deschênes et Lepot d'Auteuil, porte comme insigne marque d’honneur, les signatures de tous les derniers rois de France, celles de Louis XV, du Dauphin, du comte de Provence, et du comte d’Artois.
Le mariage est finalement célébré le 19 juillet 1773. A cette occasion, le Roué revient de son exil de deux mois à l’Isle-Jourdain (où il a été forcé d’aller se faire un peu oublier, suite au harcèlement de sa belle-sœur) .
Il est présenté pour la première fois au roi qui l’honore, prétendra-t-il dans sa lettre à Malesherbes de 1775, « de plusieurs marques de bonté ». Mais Mme du Barry le traite par la froideur.
En revanche, Jeanne comble de cadeaux magnifiques les jeunes mariés .

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Mme de Sabran a écrit:
En revanche, Jeanne comble de cadeaux magnifiques les jeunes mariés .
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Ce qui prouve par là ses qualités de cœur !

... sur lesquelles nous sommes tous d'accord !   

Dans la profusion de cadeaux de noce de Jeanne à Adolphe et Hélène, je vois respectueuses de gaze garnies de rubans .
Je demande à nos spécialistes en costumes ce que sont des respectueuses .   

Mme du Barry promet de plus aux jeunes mariés une donation de deux cents mille livres, et ce n'est pas tout ! elle obtient pour Lolo une nouvelle charge, et non des moindres, celle de capitaine des Suisses de Monseigneur le comte d'Artois !!!
Jean-Baptiste, de son côté, accorde à son fils une large part de ses bénéfices sur ses domaines de l'ïsle Jourdain et de Bouconne .

Ombre à ce tableau de bonheur parfait : si Louis XV est conquis par la nouvelle vicomtesse du Barry, le Dauphin et Marie-Antoinette ne cachent leur hostilité aux jeunes époux. Elle découle de l'aversion abominable que leur inspire Jeanne elle-même .
Le 1er août quand a lieu à Compiègne leur présentation officielle, Mme du Barry amène au Dauphin sa nouvelle nièce . Il se détourne, bougon, en tapotant de l'épinette sur une vitre. Quant à Marie-Antoinette elle esquisse un vague salut .
Le soir, au jeu, même froideur glaciale .

Quand le Dauphin apprend stupéfait que Lolo est nommé premier écuyer et, qu'à ce titre, il jouira de l'honneur de le déchausser après la chasse, il a un brusque accès de colère et s'écrie :
Qu'il ne m'approche pas ! Je lui donnerais de ma botte dans la joue !

( Mémoires historiques de Stéphanie-Louise de Bourbon-Conti )

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Mme de Sabran a écrit:

Quand le Dauphin apprend stupéfait que Lolo est nommé premier écuyer et, qu'à ce titre, il jouira de l'honneur de le déchausser après la chasse, il a un brusque accès de colère et s'écrie :
Qu'il ne m'approche pas ! Je lui donnerais de ma botte dans la joue !

( Mémoires historiques de Stéphanie-Louise de Bourbon-Conti )

... "dans la joue" ou ailleurs !   

...   plus douloureux dans la joue, je pense .    

Et pour l'ajuster ailleurs, son coup de botte, il faudrait que le Dauphin prenne la peine de se lever de son siège .   Sans doute n'y est-il pas disposé, pour ce faquin de vicomte !

Le Roué sait pertinemment n'avoir aucune illusion à se faire quant au crédit dont jouiront encore les du Barry sous le prochain règne.
Nul, il sera nul.  C'est bien clair .   Mais pourquoi se mettre martel en tête et se figurer le pire par avance ?!!
Il se croit bien assuré que le règne de Mme du Barry sur Louis XV durera encore de longues et belles années ...
Carpe diem ! :n,,;::::!!!: 

Je ne vous dis pas le mouvement de panique quand, en avril 1774, un an seulement après le mariage de Lolo,  Louis XV présente les premiers symptômes de la petite vérole, et se met à décliner très vite  ...

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Mme de Sabran a écrit:Le Roué sait pertinemment n'avoir aucune illusion à se faire quant au crédit dont jouiront encore les du Barry sous le prochain règne..

Son crédit sera alors bien rouillé...

Bien à vous.

... que oui !  : 

Louis a-t-il pris possession de sa charge malgré l'aversion du dauphin ?

Quel Louis ? Tu veux dire Adolphe, le rejeton du Roué ?    Eh bien, je crois qu'il n'en a même pas eu le temps, ou peut-être allez ! quelques mois à peine ... Quand Louis XV mourra, Lolo quittera Versailles, comme tous ses parents, avec armes et bagages et prendra la route de l'exil avec Hélène, sa femme .