Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
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Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
La nuit, la neige a écrit:
Enfin, la construction d’un lieu de mémoire, dans une entreprise de communication sans précédent, où l’entrepreneur en chef, Palloy, diffusant largement statuettes commémoratives, moellons gravés et médailles, a contribué à assurer sa propre gloire en même temps que celle de l’événement, érigé, du même coup, au rang de mythe national.
Merci de rappeler Palloy à notre bon souvenir !
... du bouturage en perspective ! te disais-je ... eh bien, y'a plus qu'à ! :n,,;::::!!!:
Madame de Chimay,
Jeu 31 Déc 2009 - 12:15
Je viens de remettre la main sur un livre que j'avais dans ma bibliothèque. Il s'intitule :
-Livre de Raison du patriote Palloy ; présenté et commenté par Romi
édition de Paris, 1956, 350 p
Voici ce que dit la 4ème de couverture : " Très riche en 1784, Pierre-François Palloy entrepreneur de bâtiments , n'avait qu'un désir : obtenir un grand chantier. Il rêvait de démolir la forteresse de la Bastille . Mais lorsqu'il eut dès le soir du 14 juillet 1789 commencé à faire piocher ses 400 ouvriers, il s'aperçut brusquement qu'il venait d'entreprendre une œuvre patriotique, se prit pour un héros national et, grisé , ne se préoccupa plus que de sa gloire...Il se ruina pour la conquérir ! "
Ce personnage a joué un rôle important en son genre !
Voici quelques liens . Ainsi, au musée Carnavalet, on peut admirer une maquette en taille réduite de la Bastille Dont Palloy est l'auteur
http://www.linternaute.com › Week−end › Musées › Artiste -
Il a construit aussi sa maison avec des matériaux de la Bastille
http://fr.topic-topos.com/maison-palloy-sceaux - France -
Emilie du Châtelet :
Une étudiante de Paris 1 Sorbonne travaille actuellement sur Palloy pour sa thèse, elle a fait un exposé très intéressant sur ses recherches au cours d'un séminaire cette année!
Mariie-Antoinette :
Cet homme entendait augmenter ses finances en adressant à toutes les mairies de France et de Navarre, une pierre de la Bastille
Il s'est pratiquement ruiné et une pierre existe encore au fronton de la Mairie de DORMANS, étape du retour de VARENNES - la Famille Royale a dormi en face de ladite Mairie, les lieux existent encore.
Il s'est occupé de faire dresser un mur de grande hauteur entourant les tours du Temple lors de l'arrivée du Roi et il était possible d'entrer dans l'espace simplement en tapant avec une pierre à la petite porte !!!!!
Il sera intéressant de lire cette thèse écrite sur un thème très original ... je suis à la disposition de cette étudiante pour lui fournir tout document concernant la Famille ROYALE.... gracieusement bien entendu.
Bonne soirée MARIE ANTOINETTE : :
Madame de Chimay :
Il est le fils d'un marchand de vin, engagé dans l'armée à 15 ans contre l'avis de sa famille ; il a la chance d'épouser la fille de son patron, architecte-entrepreneur et se retrouve ainsi à la tête d'une situation et d'une fortune de 500 000 livres!
Dès 1787, il se montre intéressé par une éventuelle démolition de la Bastille, dans l'air du temps depuis le projet proposé par Corbet en 1784.
Il ne participe pas à la prise ( comme il voudra plus tard le faire accroire) mais il y met ses ouvriers le jour même .
Très tôt, il comprend le parti à tirer de cette entreprise. Il parvient à se maintenir sur les lieux jusqu'en avril 1791( ce qui coûte fort cher à la ville ).
La destruction représente un ensemble colossal de matériaux divers ; hors le pont de la Concorde, souvent cité mais jamais attesté, des postes de gardes nationaux et la maison de Palloy à Sceaux....
Il se lance dans la fabrication d'encriers taillés dans la pierre puis de médailles en plomb provenant " des anneaux qui servaient à contenir les chaînes des malheureuses victimes", des bijoux sur lesquels était écrit en diamants "Liberté", des bonbonnières, des tabatières, presse-papiers, boutons, tabatières.....
Pour le dauphin, " le domino que j'ai fait tailler dans le marbre de la cheminée de M. de Launay", le portrait du roi gravé sur la pierre de l'autel, la lame d'une épée pour la Fayette forgée dans les verrous.
Il sait accroître le mythe de la Bastille en multipliant l'attachement personnel et personnalisé du public pour l'"objet Bastille". Il permet à chacun de participer à la destruction en s'appropriant un morceau.
Il sait exploiter l'idée de dax, l'un de ses employés qui invente les bastilles réduites taillées dans une pierre .La première réduction est achevée le 15 février 1790 .Le 25, il note : " Ce modèle est une fort bonne idée et je vais en faire ébaucher un grand nombre, peut être même en faire un pour chacun des quatre- vingt - trois départements ( ils viennent d'être crées le 15 janvier précédent). Idée géniale combinant trois facteurs : matériaux authentiques, représentation du monument et diffusion géographique. Il crée en août 1790 un corps des "apôtres de la Liberté" chargés de transmettre les maquettes dans les provinces
Il organise certaines fêtes révolutionnaires," des jeux de rôles", avec un goût de la mise en scène même s'il falsifie les squelettes retrouvés dans les soubassements en "victimes du despotisme alors que ce sont ceux d'ouvriers accidentés au XVI.
Il passa les quarante dernières années de sa vie à quémander auprès des régimes successifs le remboursement des frais engagés lors de la démolition.
Merci à l'excellent article écrit par Guillaume Monsaingeon lors de l'exposition "Sous les pavés, la Bastille" dans lequel je viens de "pomper".
Kiki ?
Merci, encore une chose que j'ignorais... mais grâce à vous
Je me serais bien offert un repas si le cachot ......
Au sujet de Palloy , je me souviens avoir lu que les répliques étaient trop longues à sculpter dans les pierres très dures de la forteresse alors ils ont fabriqué un espèce de mélange avec des petits morceaux , un espèce de mortier ( je n'y connais pas grand chose ) pour faire des moulages .
Maquette de la Bastille offerte par Palloy à l'Assemblée constituante, pierre de cachot, stuc et bois 1790.
Madame de Chimay :
" 25 août 1787
Il circule en ville une copie de la lettre écrite au roi le 20 août dernier par le marquis Ducrest , le frère de Mme de Genlis, dans laquelle le chancelier du duc d'Orléans a conseillé au roi de faire démolir la Bastille.
"C'est ,dit-il , une mesure propre à enivrer ses peuples d'amour."
J'ai fait imprimer de nouvelles copies afin d'en répandre l'idée : la démolition de cette forteresse peut être d'un excellent rapport : deux tiers d'arpent de superficie, des tours de 96 pieds, depuis la souche jusqu'au sommet , des murs épais de six pieds et demi...J'y mettrai quelque jour mes ouvriers.
Si le plan que Corbet a présenté voici trois ans avait réussi, j'aurais obtenu le chantier grâce à mes amis. Tous m'ont promis de me soutenir à la première occasion. "
Madame de Chimay :
13 Juillet 1789 à 10h du soir
Ce matin , à 11 h , j'ai assisté à la grande réunion des Frères dans l'église SAint Antoine. C'est Dufour , officier du Grand Orient , qui présida avec un député de la loge "modération "de l'Orient de Paris.
Nous y avons décidé qu'une insurrection populaire commencera dans le faubourg Saint Antoine. Ils espèrent tous en faire une vraie Révolution. On verra bien !
Nos frères La Fayette , Sieyès , Mounier, Le Chapelier lancent en même temps un manifeste par lequel les Conseillers du Roi vont être responsables de l'ensemble des événements.
En distribuant quelque argent à des coquins bien armés , on arrivera peut-êre à une Révolution. Les fonds ne manquent point ! Le frère Marquis de La Salle me promet de me mettre au courant, il prétend que je dois me tenir prêt avec des ouvriers pour aller démolir la Bastille, la démolition de cette forteresse étant un voeu du peuple qu'ils encouragent.
Depuis si longtemps que je l'attends ce sacré chantier ! Le frère Thuriot de La Rozière, de la loge " Les Amis Réunis", m'a assuré de son concours, de même que le frère Santerre , du " Contrat Social".
(...) J'ai déclaré que j'étais décidé à lutter contre cette forteresse où Sartines m'a fait emprisonner , pour avoir craché à la figure d'un de ses valets."
Madame de Chimay :
Mardi 14 juillet 1789 . Matin
"Le plan d'attaque de la Bastille est prêt...J'ai vu cette nuit le Marquis de La Salle. Je n'ai pas perdu une minute. Le gros du peuple ignore tout. Santerre s'occupera de les conduire. J'ai donné des instructions à Houette et à Jamin. Cette fois, l'heure de la démolition a sonné !
Mardi 14 juillet 1789 ( Ecrit dans la nuit, il fait jour ! )
Mes hommes sont enrés à la Bastille à 5h du soir ; le peuple se porta à la recherche des poudres, à la délivrance des prisonniers, mes hommes se mirent à éteindre le feu du gouvernement, éviter les déprédations et à bien surveiller tous les malveillants, ils prirent garde à ce qu'on n'enlevât rien : déjà mes pioches étaient à l'ouvrage !
C'est ainsi que se passa la nuit avec beaucoup de trouble et de confusion. J'y ai établi le sieur Houette , un de mes commis et je retournai à mon poste de Capitaine Commandant dans le district de l'Ile de Saint Louis , où je me trouve actuellement.
Mercredi 15 juillet 1789 . Matin
L'organisation du poste est reconnue, je suis relevé. Je vais voir si mes hommes travaillent à démolir."
Moi :
PRINCESSE, C'EST PALPITANT !!!!!!!!!!!!!!! :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!: :n,,;::::!!!:
Où trouve t-on ce Livre de raison du patriote Palloy ???
Madame de Chimay :
Mercredi 15 juillet . Soir.
"Je me suis porté , en quittant le poste , à la Bastille pour aider , par mes conseils, les ouvriers que j'ai augmentés en nombre.
J'ai fait faire appel des ouvriers qui avaient passé la nuit, je donnai ordre de fermer mes ateliers dans Paris et fis venir mes autres ouvriers pour continuer la démolition , en acceptant e en enrôlant tous les hommes qui se présentent.
Mon patriotisme est plus valide que la Bastille , les pierres tombent comme sont tombées les victimes des despotes.
Depuis le combat d'hier, Houette et moi-même n'avons pas dormi deux heures. Il a fallu équiper 700 hommes , j'ai failli manquer de pioches et de pelles...On ne pense pas au sommeil quand on entre dans la gloire et dans l'idéal de liberté.
Nous avons réussi à éteindre les incendies , mais les vainqueurs ne parvinrent pas à arrêter le pillage. Notre besogne a été interrompue souvent par la foule qui entre et sort. Il y a plus de mille curieux disséminés autour de la forteresse. ils poussent des hurlements de joie à chaque coup de pioche , mais ils ignorent le danger, une pierre peut les tuer à chaque instant. Il y a là des familles entières qui n'ont pas quitté le spectacle depuis hier , ils ont assisté au combat et assistent à l'apothéose.
Le coup est porté : je suis le héros de la destruction du bastion de la tyrannie ; Melle Contat , de la Comédie Française , qui a suivi hier tout le siège est venue me porter son gracieux encouragement . M. Beaumarchais est venu plusieurs fois en voisin.
Cette nuit, Houette a posté des hommes de confiance pour garder mes outils. Les vainqueurs surveillent les portes.
C'est au beau Sanerre que vont les hommages des citoyens , qui ont été fraterniser par milliers à sa brasserie de l'Hortensia. C'est lui qui a donné à coucher aux prisonniers sortis des cachots de la forteresse et c'est chez lui que furent portés solennellement les clefs des tours et les chaînes des victimes ; sa bière rouge a autant de succès que sa prestance ; dans le district des Enfants Trouvés, les habitants sont fiers de Sanerre l'aîné , qu'ils ont nommé Commandant de la Garde bourgeoise avant hier matin."
Chère Madame de Sabran,
J'ai acheté ce livre chez un bouquiniste . Je suis tombée dessus par hasard.
.
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Madame de Chimay :
Ven 15 Jan 2010 - 17:49
"Mieux encore , c'est l'architecte de la ville , Poyet , qui va prendre la direction des opérations avec Jallier de Savault, de montizon et de la Poize. ce Bernard Poyet , qui a la Bastille depuis 4 ans, est un scélérat. C'est lui qui a fait démolir les créneaux et abaissé les affûts des canons pour mieux tirer sur le peuple en bas des tours !
Ce matin, me trouvant sur les 8h à l'Hôtel de ville , je reçus de MM les Électeurs le titre d'Ingénieur en chef de la Commune et sur ce qu'il me fut demandé à quels émoluments je prétendais, j'ai répondu que je ne voulais qu'être utile tant qu'il y aura du danger. Mon temps , mes talents et ma vie étaient dévoués au salut public , ajoutant que si mes fonctions étaient perpétuelles, je m'en rapportais à l'équité de mes concitoyens , ce dont mention a été faite.
Je pense avoir agi avec plus d'intelligence que si j'avais exigé dès ce matin des émoluments qui auraient provoqué des discussions.
On me parla d'un prétendu souterrain entre la Bastille et Vincennes , sur ce , chargé par un ordre de vérifier ce qu'il pouvait y avoir de réel et aussitôt m'étant transporté chez les inspecteurs des carrières, j'ai reconnu qu'il n'y avait rien à appréhender que par deux points et je recommandai la plus exacte vigilance ; de là , j'allai à la Bastille et par une recherche très pénible, à laquelle j'employai 5 heures, je reconnus qu'il y avait une communication mais qu'elle était détruite depuis longtemps.
A l'intérieur de la forteresse , l'incendie a été arrêté, mais le pillage continue ; ce matin , j'ai vu jeter tous les papiers des archives du haut des tours. M. Beaumarchais en a ramassé beaucoup et j'en ai fait porter un plein chariot au district de Saint Louis."
Moi :
Mon cher la nuit, la neige, loin de moi l'idée de vous contrarier ( je le jure la main sur le cœur !!!!! ) , mais Palloy, via Mme de Chimay, est en train de nous dire que la maçonnerie a organisé la prise de la Bastille ... :
La nuit, la neige :
J'ai lu, j'ai lu.
Si d'aventure :
Le livre de Palloy est en vente là
http://www.livre-rare-book.com/book/5472488/7197
Moi :
Merci, merci, Si d'aventure !!! : je vais sauter dessus !!!!! :n,,;::::!!!:
J'ai ce vieux bouquin .
Voulez-vous quelques extraits ?
Allez, zou ! :n,,;::::!!!:
Ven 15 Jan 2010 - 17:49
"Mieux encore , c'est l'architecte de la ville , Poyet , qui va prendre la direction des opérations avec Jallier de Savault, de montizon et de la Poize. ce Bernard Poyet , qui a la Bastille depuis 4 ans, est un scélérat. C'est lui qui a fait démolir les créneaux et abaissé les affûts des canons pour mieux tirer sur le peuple en bas des tours !
Ce matin, me trouvant sur les 8h à l'Hôtel de ville , je reçus de MM les Électeurs le titre d'Ingénieur en chef de la Commune et sur ce qu'il me fut demandé à quels émoluments je prétendais, j'ai répondu que je ne voulais qu'être utile tant qu'il y aura du danger. Mon temps , mes talents et ma vie étaient dévoués au salut public , ajoutant que si mes fonctions étaient perpétuelles, je m'en rapportais à l'équité de mes concitoyens , ce dont mention a été faite.
Je pense avoir agi avec plus d'intelligence que si j'avais exigé dès ce matin des émoluments qui auraient provoqué des discussions.
On me parla d'un prétendu souterrain entre la Bastille et Vincennes , sur ce , chargé par un ordre de vérifier ce qu'il pouvait y avoir de réel et aussitôt m'étant transporté chez les inspecteurs des carrières, j'ai reconnu qu'il n'y avait rien à appréhender que par deux points et je recommandai la plus exacte vigilance ; de là , j'allai à la Bastille et par une recherche très pénible, à laquelle j'employai 5 heures, je reconnus qu'il y avait une communication mais qu'elle était détruite depuis longtemps.
A l'intérieur de la forteresse , l'incendie a été arrêté, mais le pillage continue ; ce matin , j'ai vu jeter tous les papiers des archives du haut des tours. M. Beaumarchais en a ramassé beaucoup et j'en ai fait porter un plein chariot au district de Saint Louis."
Moi :
Mon cher la nuit, la neige, loin de moi l'idée de vous contrarier ( je le jure la main sur le cœur !!!!! ) , mais Palloy, via Mme de Chimay, est en train de nous dire que la maçonnerie a organisé la prise de la Bastille ... :
La nuit, la neige :
J'ai lu, j'ai lu.
Si d'aventure :
Le livre de Palloy est en vente là
http://www.livre-rare-book.com/book/5472488/7197
Moi :
Merci, merci, Si d'aventure !!! : je vais sauter dessus !!!!! :n,,;::::!!!:
J'ai ce vieux bouquin .
Voulez-vous quelques extraits ?
Allez, zou ! :n,,;::::!!!:
Dernière édition par Mme de Sabran le Jeu 29 Mai 2014, 20:45, édité 1 fois
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Marie-Antoinette :
Ven 15 Jan 2010 - 19:26
Chers Amis,
Comme je n'ai pas les talents de vous photocopier directement les pages imprimées, je dois mettre les doigts sur le clavier pour vous adresser un texte concernant MADEMOISELLE PALLOY et son PAPA - texte de notre Grand LENOTRE !!!!!!!! paru dans un petit opuscule inconnu du grand auteur.
En ce qui concerne la correspondance ..... il s'agit d'un tirage il y a quelques années des lettres très connues, le livre faisant double emploi avec l'œuvre de Madame LEVER.
Étant amie avec le relieur de cet ouvrage, il m'a remis un numéro ZERO pour ma bibliothèque !!!!!!!
amusant ce Monsieur se nomme MARTIAL comme le relieur de la Reine et il est connu au sein d'un cercle d'artistes et artisans de qualité.
Je vais me lancer dans la frappe sur Mademoiselle PALLOY mais pas ce soir car sur THALASSA à 2O H 30 il y a un reportage sur l'affaire LA PEROUSE !!!!!!!!dernière expédition.
Amicalement MARIE ANTOINETTE : :
Moi :
Que c'est gentil à vous !!!! Merci, chère Marie-Antoinette !!! :n,,;::::!!!:
.
Ven 15 Jan 2010 - 19:26
Chers Amis,
Comme je n'ai pas les talents de vous photocopier directement les pages imprimées, je dois mettre les doigts sur le clavier pour vous adresser un texte concernant MADEMOISELLE PALLOY et son PAPA - texte de notre Grand LENOTRE !!!!!!!! paru dans un petit opuscule inconnu du grand auteur.
En ce qui concerne la correspondance ..... il s'agit d'un tirage il y a quelques années des lettres très connues, le livre faisant double emploi avec l'œuvre de Madame LEVER.
Étant amie avec le relieur de cet ouvrage, il m'a remis un numéro ZERO pour ma bibliothèque !!!!!!!
amusant ce Monsieur se nomme MARTIAL comme le relieur de la Reine et il est connu au sein d'un cercle d'artistes et artisans de qualité.
Je vais me lancer dans la frappe sur Mademoiselle PALLOY mais pas ce soir car sur THALASSA à 2O H 30 il y a un reportage sur l'affaire LA PEROUSE !!!!!!!!dernière expédition.
Amicalement MARIE ANTOINETTE : :
Moi :
Que c'est gentil à vous !!!! Merci, chère Marie-Antoinette !!! :n,,;::::!!!:
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Madame de Chimay:
Mar 19 Jan 2010 - 16:27
Chère Madame de Sabran,
Avez-vous pu vous procurer le livre de Palloy ?
Moi:
Je l'ai commandé, chère Princesse ! :n,,;::::!!!:
Je le recevrai très certainement dans le courant de la semaine prochaine !!!
Madame de Chimay:
C'est magnifique ! Donc , je vous laisse maintenant la primeur de poster et d'illustrer.
Je vais sans doute me procurer d'autres ouvrages sur le sujet. Comme cela, nous aurons un dossier très complet sur la Bastille.
Il faut aussi que j'avance dans les mémoires de la Bastille . Mais l'inconvénient de ce livre est qu'il est écrit en petits caractères et qu'il me faut une loupe pour le lire.
Je lis plusieurs livres à la fois , ce qui me donne l'impression de ne pas avancer. En attendant , mes piles s'allongent, s'allongent...
C'est terrible !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Lun 25 Jan 2010 - 18:40
J'ai reçu Le livre de raison du patriote Palloy . C'est un tout petit livre, comme dit notre Princesse de Chimay : très bien illustré .
Il commence d'emblée par la prise et démolition de la Bastille . Rien donc, malheureusement, sur les préparatifs de l'assaut de la forteresse .
Pour l'avoir d'une traite survolé, je constate que Palloy est extrêmement content et fier de lui . Ce n'est pas un modeste !
Bon, maintenant, je vais le lire pour de bon .
Je vous présente le patriote :
Madame de Chimay :
Il la guettait cette démolition de la Bastille....Que n'aurait-il donné pour pouvoir la démolir plus tôt encore...
Moi :
Oui ! Palloy notait, le 25 août 1787 :
Il circule en ville une copie de la lettre écrite au Roi, le 20 août dernier par le marquis Ducrest, le frère de Mme de Genlis, dans laquelle le chancelier du duc d'Orléans a conseillé au Roi de faire démolir la Bastille. " C'est, dit-il, une mesure propre à enivrer ses peuples d'amour ."
J'en ai fait imprimer de nouvelles copies afin d'en répandre l'idée : la démolition de cette forteresse peut être d'un excellent rapport : deux tiers d'arpents de superficie, des tours de quatre-vingt-seize pieds d'élévation depuis la souche jusqu'au sommet, des murs épais de six pieds et demi ....J'y mettrai quelque jour mes ouvriers .
Si le plan que Corbet a présenté voici trois ans avait réussi, j'aurais obtenu le chantier grâce à mes amis, tous m'ont promis de me soutenir à la première occasion .
La Bastille telle quelle existe, en 1787 .
Et voici, maintenant, le plan qu'avait proposé Corbet et qui n'eut pas de suites :
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Mar 26 Jan 2010 - 16:22
A la veille de la Révolution, Palloy, entrepreneur des bâtiments du Roi à la tête de quatre cents ouvriers, est riche, bien embourgeoisé par un mariage de raison avec la fille de son patron. Lui l'ancien enfant du peuple, pas révolutionnaire dans l'âme, ne souhaite aucun bouleversement de la société . Pourtant, à fréquenter les loges maçonniques, il entend souvent parler de la destruction encore hypothétique de la Bastille, aboutissement symbolique d'un plan de soulèvement exposé en plusieurs étapes dans le Code National destiné à initier les masses aux théories du Grand Orient publié en 1788 . Ce grand chantier de démolition de la Bastille, il en rêve .
Il se tient au courant, au jour le jour, de la progression de la sédition et de la marche des événements, par sa fréquentation assidue des frères .
Il le note dans son livre de raison que nous cite Mme de Chimay en amont . C'est, noir sur blanc, la planification programmée de l'assaut de la Bastille . La date est arrêtée . La Bastille tombera le 14 juillet .
Dès le 12 juillet, Palloy fait compter pelles et pioches disponibles et s'organise, avec Houette et Jamin, ses meilleurs commis, pour rassembler ouvriers et outils en suffisance . Le 13, il est fin prêt . Le 14, dès le matin, il poste ses hommes à quelques pas de la Bastille .
Tout se déroule comme prévu . Santerre se met à la tête de la troupe des assaillants.
La Bastille rend les armes à cinq heures et demie . A six, les ouvriers de Palloy sont à pied d'oeuvre et attaquent avec ardeur sa maçonnerie . Ils sont rétribués vingt-cinq sous par jour pour cette besogne .
Le travail de démolition est mené de paire avec l'extinction du feu du gouvernement et la surveillance des malveillants et des pilleurs .
La nuit du 14 au 15 se passe avec d'autant plus de troubles et de confusion que Palloy ne peut quitter son poste de capitaine commandant de la Garde nationale, dans le district de l'île Saint-Louis, pour veiller à tout . Il charge son commis et homme de confiance Houette de la surveillance des travaux .
Palloy, dans son uniforme de capitaine commandant:
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Mar 26 Jan 2010 - 17:56, j'écris, à la Conciergerie ( : )
Mercredi 15 juillet .
Palloy est relevé de son poste . Il n'a pas dormi deux heures, Houette non plus ! Il peut retourner sur le chantier .
Il n'y a pas assez d'hommes ! Il décide de fermer ses ateliers dans Paris pour que tout son personnel ne soit concentré que sur la démolition de la Bastille . Et cela ne lui semble pas suffire encore . Il embauche, il embauche à tour de bras, pour avoir jusqu'à sept cents hommes . Cette fois, c'est de pelles et de pioches qu'il craint de ne pas avoir en suffisance !
Il y a plus de mille curieux disséminés autour de la forteresse . Ils poussent des hurlements de joie à chaque coup de pioche, mais ils ignorent le danger, une pierre peut les tuer à chaque instant. Il y a là des familles entières qui n'ont pas quitté le spectacle depuis hier, ils ont assisté au combat et assistent à l'apothéose .
Le coup est porté : je suis le héros de la destruction du bastion de la Tyrannie: Mlle Contat, de la Comédie Française, qui a suivi hier tout le siège, est venue me porter son gracieux encouragement, M. Beaumarchais est venu plusieurs fois en voisin ...
Madame de Chimay :
En fait, cette démolition de la Bastille , c'est l'histoire d'une vengeance . Palloy s'en explique très bien quand il écrit ( page 19 ):
"Je leur ai déclaré que j'étais décidé à lutter contre cette forteresse où Sartine m'a fait emprisonner , pour avoir craché à la figure d'un de ses valets."
Moi :
On sent bien là une hargne toute personnelle, cependant, c'est l'attrait de la gloire surtout qui anime Palloy et lui donne des ailes ! ...... ainsi qu'un soupçon de paranoïa . Il se méfie des traîtres, qui veulent le pendre d'abord ( il voit la corde apprêtée à cet effet ) puis tombent sur lui à coups de marteau, à ce qu'il raconte ..... Il dit lutter et se défendre pendant quatre heures ( !!!!! ) contre ses assassins !
Voilà qu'il reçoit l'ordre officiel de démolition de la forteresse ( le 16 juillet ) :
Outre que Palloy se croit menacé de mort et ne se rend plus surveiller son chantier sans être armé, voilà que lui sont infligées quelques déconvenues .
Le Comité permanent des Electeurs, par exemple, stipule que la Bastille sera démolie sans perte de temps .
J'estime en avoir perdu moins que quiconque ! se récrie t-il, outré .
Pire ! Deux architectes de la ville de Paris seront chargés de diriger l'opération de démolition , sous le commandement du marquis de la Salle ! Est-ce possible ? On veut lui couper l'herbe sous le pied !
C'est bien la peine d'avoir des amis dans ce Comité, récrimine t-il ! Le bouquet m'était réservé cet après-midi ( 16 juillet ) : l'Assemblée des Electeurs, au grand complet, a approuvé le décret du Comité permanent, sans parler de moi, moi qui ai, le premier, porté le fer de la vengeance dans les flancs du monstre de pierre .
Palloy a une dent toute particulière contre l'architecte Poyet qui aurait, selon lui, fait démolir les créneaux et abaisser les affûts des canons de la Bastille pour mieux tirer sur le peuple !
Sur les quatre architectes désignés, c'est Poyet le plus sournois . C'est un scélérat . Il est traitre et je me demande s'il n'est pas responsable de l'attentat contre ma personne qui a failli me coûter la vie hier soir .
Quoique dans une ambiance plus exécrable que festive finalement, la démolition se poursuit car, écrit Palloy, mon patriotisme est plus valide que la Bastille . Les pierres tombent comme sont tombées les victimes des despotes .
Palloy est débordé par le problème de la surveillance des lieux ..... Les visiteurs, des milliers qui vont et viennent librement, emportent, à titre de souvenirs, des morceaux de chaînes, des débris de bois ou de pierre . Des ouvriers volent des solives, des madriers ....
Je vous observe, Messieurs, écrit Palloy au Comité des Electeurs, que tout le monde enlève à la Bastille beaucoup d'objets, et même ceux qui sont chargés de veiller .
M. de la Reynie enlève lui-même à plein carrosse; est-ce d'après vos ordres ? Je n'en sais rien .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Madame de Chimay :
Pour La Reynie, c'est vraiment étonnant ! Je vérifierai dans sa bio !
Mais Palloy aime bien se vanter comme vous l'avez souligné, chère Madame de Sabran .
Voici ce qu'il dit : " Qu'importe , c'est donc moi et mes hommes qui auront l'honneur de faire tomber en poussière le monument de la tyrannie". ( page 27 )
On dirait que ça l'amuse de laisser son nom dans l'histoire associé à la démolition de la Bastille , qu'il s'en fait même un titre de gloire !
Moi :
Absolument ! Palloy est ivre de gloire beaucoup plus qu'avide d'argent sonnant et trébuchant !
Il croit être en train de passer à la postérité, et il a raison, puisque nous sommes, vous et moi, en train de parler de lui deux siècles plus tard !
Madame de Chimay :
Je crois en fait qu'il y a un gros problème de reconnaissance sociale au XVIIIe siècle. Est-ce pour cela que beaucoup ont basculé du côté de la révolution , sans aucun doute. Car il y avait une frustration sociale lorsque l'on n'était pas né noble.
On retrouve aujourd'hui ce même problème de reconnaissance sociale pour les différents méiers. Avant tout ce que les gens veulent , c'est être écouté , compris et avoir de bonnes conditions de travail et d'avancement social .
C'est étonnant le parallèle entre notre époque et le XVIIIe siècle !
Qu'en pensez-vous, chère Madame de Sabran ?
Moi :
Si si bien sûr ! Le plus gros bourgeois pèse moins lourd dans la balance sociale que le plus petit hobereau .
La société de l'Ancien Régime est par essence même inégalitaire dès le berceau !
Avec le bouleversement de la Révolution et le régime démocratique républicain, la loi devient la même pour tous, les distinctions de rang ou de condition sont abolies et chacun est tenu, à la mesure de ses moyens, de contribuer aux dépenses de l'Etat par ses impôts .
Madame de Chimay :
Notre société est aussi inégalitaire. La révolution a simplement remplacé le nom par l'argent.
D'où une frustration sociale de plus en plus grande .... mêlée à la montée du chômage , la multiplication des délocalisations ...
Moi :
Palloy comptabilise scrupuleusement l'état de ses dépenses pour la paye et les travaux .
Il visite soigneusement les horribles cachots de la forteresse maudite encore tout imprégnés de la sueur, des pleurs et du sang des malheureux .
Mais cela ne lui semble pas encore assez affreux sans doute car il rajoute, le poil hérissé :
Qui dirait que dessous les marches de descente et sous les dalles de cachots il y a peut-être des cadavres enchaînés ...
La foule des curieux se pressant toujours autant à la Bastille, des ouvriers ont l'idée d'en monnayer l'entrée . En effet, il a été imprimé des cartons d'entrée à l'usage des employés, entrepreneurs, maçons .....
Les ouvriers de Palloy étant bien connus des sentinelles entrent et sortent pour la plupart sans montrer leurs cartes qui sont vendues aux visiteurs à l'entrée de la forteresse pour la somme de six livres, parfois plus cher puisqu'un étranger est allé jusqu'à payer la sienne douze livres !
Sans la fameuse carte, les visiteurs ne peuvent voir que la première cour .
Pour mettre fin aux abus de ce petit trafic, Palloy en réfère au marquis de la Salle . Un ordre est envoyé aux chefs d'atelier pour que toute gratification perçue du public soit placée dans un Tronc de Bienfaisance pour ceux qui exposent leur vie en travaillant à la démolition . ( 19 juillet )
Rien ne décourage le public dont l'afflux ne décroît pas .
Houette, l'un des commis, écrit à Palloy qu'il y a même des guides à présent qui font visiter les cachots ! Le célèbre Latude, par exemple, fait un triomphe . Son cachot ne désemplit pas . Latude est là, en personne, et ne tarit pas de détails sur ses trente-cinq années derrière les verroux de la Bastille:
Personne n'ose le chasser . Il exhibe même un fragment d'une corde de paille dont il fit usage pour une de ses évasions .
On l'a entendu affirmer qu'il regrettait le bon temps de sa captivité, en parlant le plus sérieusement du monde des cinq plats qu'on lui servait pour son dîner, et des trois autres qu'il avait pour souper sans compter le dessert .
Palloy se promet de le chasser sous un prétexte quelconque ...
Chaque soir, des fanatiques et des jeunes-femmes qui aiment les aventures rares se laissent enfermer dans les cachots avec les rats et les araignées. Ils sont fiers, le lendemain, de raconter qu'ils ont passé une nuit dans les oubliettes de la forteresse .
Le sieur Palloy n'est pas peu fier d'exhiber sa devise aux yeux de tous : " Je me suis fait graver un cachet patriotique et sur ma voiture , j'ai fait exécuter en peinture un écusson patriotique qui représente la conquête de la Bastille . Autour, il y a la devise que j'ai choisie : Ex Unitate Libertas.
Sur le chantier , les chefs des travaux ont reçu des jetons et des médailles qui portent ma devise. Les ouvriers en ont qui représentent la Bastille en démolition, la devise est changée , car ils ne la comprennent pas. J'ai fait écrire "Destruction du despotisme."
Il avait le sens et le flair des affaires, notre Palloy !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Merci Eléonore !
Il y avait des messages importants et intéressants à sauver de la Conciergerie !
Tout ce qui est bouturé ici est tout ce qui ne peut plus être détruit par Miche et Pou ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Il y avait des messages importants et intéressants à sauver de la Conciergerie !
Tout ce qui est bouturé ici est tout ce qui ne peut plus être détruit par Miche et Pou ! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Ah ! Ce bon vieux Palloy, et les francs-mac, sortent de terre.... :
Merci pour le bouturage, avec les nombreux messages de la princesse de Chimay ( ).
Merci pour le bouturage, avec les nombreux messages de la princesse de Chimay ( ).
La nuit, la neige- Messages : 18133
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
La nuit, la neige a écrit :
Sam 30 Jan 2010 - 11:19
Funck Brentano cite le gouverneur de Launay, qui répond aux Mémoires de Linguet, et défend ainsi "sa" gestion de la Bastille :
Mets nombreux et abondants, vin potable, quoique la périodicité du menu affectât douloureusement certaines imaginations.
On peut même affirmer que le régime de la Bastille est trop succulent pour la vie sédentaire et confinée à laquelle on y est astreint.
Et je l'avais déjà évoqué au sujet de Sade ! Il est assez confortablement installé dans la Bastille.
Comme tous les prisonniers "de marque", il a le droit de meubler sa chambre avec ses propres effets, et bénéficie d'un régime de traitement correct.
Le tout payer par sa belle famille, instigatrice de la lettre de cachet demandée au roi, et qui entretenait ainsi son maintien dans ce lieu.
A noter, cruelle et sordide ironie, qu'il loge au deuxième étage d'une tour que l'on nomme sur place : la deuxième liberté.
Ainsi, les plus pauvres n'avaient pas de traitement de faveur.
Et cela ne pouvait valoir le coup !
Pour personne du reste, une prison est une prison.
Après le donjon de Vincennes et la Bastille, il n'y a qu'à lire avec quelles fureurs et horreurs Sade, incarcéré, a vomi ses 120 journées de Sodome.
Je te réponds :
Les prisonniers avaient , en effet, le droit de faire venir des meubles du dehors. Sade, pour sa part , accrocha aux murailles nues de sa cellule de longues et brillantes tentures .
D'autres détenus installaient à leur guise tableaux de familles, commodes, pupitres, guéridons, nécessaires, fauteuils, coussins ( en velours d'Utrecht , précisent même les inventaires des objets appartenant aux prisonniers ) .....
Le comte de Belle-Isle, quant à lui, n'a pas voulu se passer d'une bibliothèque de 333 volumes et 10 atlas, un service complet de linge fin et d'argenterie pour la table, un lit de damas rouge bordé d'or, pareil au lit deux paravents, deux fauteuils à carreaux, un fauteuil de cuir, trois chaises de tapisserie, une garniture de cheminée en cuivre doré, tables, commodes, guéridons, flambeaux de cuivre dorés, etc ...
La deuxième liberté était la huitième tour de la forteresse .
Cette dénomination bizarre venait de ce que, pendant longtemps, on y avait enfermé les prisonniers qui, à la Bastille, jouissaient d'un régime de faveur, ceux qui, durant le jour, avaient la " liberté " de se promener dans les cours du château .
Ces prisonniers étaient, comme disait l'administration de la Bastille, " dans la liberté de la cour "; les officiers du château les appelaient les " prisonniers de la liberté ", par opposition aux prisonniers " renfermés "; et celle des huit tours de la Bastille où ils étaient logés fut ainsi , tout naturellement , appelée " tour de la liberté " .
C'est la tour dont les fondations ont été retrouvées et reconstruites dans le square qui s'étend entre le pont de Sully et le boulevard Henri IV .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Pour un peu, on imaginerait les prisonniers installés comme des coqs en pâte ! Il ne faudrait tout de même pas oublier qu'ils étaient sous les verrous .
Cela dit, non, les plus pauvres, les détenus sortis du menu peuple ne pouvaient goûter l'hospitalité forcée de la Bastille : les personnes que l'on enfermait dans la Bastille faisaient l'objet d'une lettre de cachet . C'étaient des écrivains censurés pour leurs publications clandestines et subversives, ou plus souvent encore des fils de famille débauchés, incarcérés à la demande de leurs proches pour étouffer quelque scandale .
La demande de suppression des lettres de cachet, dans les cahiers de doléances, n'apparaît qu'au niveau des cahiers de baillages, rarement au niveau des cahiers de villages. Le peuple lui-même est indifférent à ce problème qui ne le concerne guère .
La Bastille n'est devenue un symbole qu'après les événements .
( Le Livre noir de la Révolution Française )
Bref, la Bastille est LA prison aristocratique par excellence, une prison de luxe .
C'est une faveur particulière du Roi, de se voir condamné à une si belle prison , écrit Sébastien Locatelli, en 1665.
Rappelons un mot à d'Argenson, au sujet d'un personnage de médiocre condition, que cet individu ne méritait pas assez de " considération " pour être mis à la Bastille .
Le peuple craint encore plus le Châtelet que la Bastille. Il ne redoute pas cette dernière, parce qu'elle lui est comme étrangère .
( Tableau de Paris, de Mercier )
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
L'histoire des archives de la Bastille est presque aussi rocambolesque que celle de la prise de la Bastille elle-même. :
Les papiers de la Bastille ne sont pas seulement les archives nées de l’activité quotidienne de la prison. Lieu royal très protégé, la forteresse servait aussi de dépôt à l’Administration, pour des documents d’importance. «Papiers de famille importants, traités de paix, plans d’attaque et de campement... », écrit Charpentier dans sa Bastille dévoilée, ajoutant : « C’est à ce cloaque infect qu’alloient se dégorger secrètement tous les canaux du despotisme ».
Les Archives se répartissent ainsi :
- Archives de la Lieutenance de Police (correspondance, notes, procès-verbaux, gazetins de police, dossiers des divers bureaux)
- Archives de la prison de la Bastille – et du donjon de Vincennes (livres d’écrou et dossiers concernant les prisonniers : procédures, consignes de détention, courrier reçu ou émis)
- Archives des chambres de l’Arsenal, du Châtelet et du Parlement
- Archives de la Maison du roi
- Papiers privés de certains membres du personnel de la prison (en particulier la collection des documents généalogiques et patrimoniaux de son dernier gouverneur).
http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_fds_col/a.archives_bastille.html
Cela me rappelle qu'il y a eu une exposition à la bibliothèque de l'Arsenal en 2010-2011 sur "La Bastille, enfer des vivants".
du 9 novembre 2010 au 13 février 2011
Bibliothèque de l'Arsenal
La Bastille, si présente dans la mémoire collective française, a disparu mais ses archives, conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal, continuent à la faire vivre. Lors de la prise de la forteresse, les émeutiers précipitent dans les fossés les archives qui y sont gardées. Après diverses tribulations, elles sont récupérées en 1798 par l’administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal. Plus ou moins oubliées, elles sont peu à peu « dévoilées » au cours du XIXe siècle, acquérant une aura chargée de mystère.
Construite sous Charles V pour la défense de l’Est parisien, la forteresse a toujours joué le rôle de lieu d’incarcération ; mais c’est à partir du règne personnel de Louis XIV qu’elle devient cette « Bastille de droit divin », prison politique fonctionnant sur le mode du « bon plaisir » et du secret. Loin d’être réservée à une élite sociale et intellectuelle, comme on l’a souvent imaginé, la Bastille accueille des prisonniers de toutes classes, depuis les plus grands personnages jusqu’au petit peuple « maldisant ». L’exposition entend montrer au public l’écart entre les réalités dont témoignent les archives et les légendes qui sont attachées à la forteresse, donnant l’image réelle de la société d’Ancien Régime, jusqu’en ses dernières années.
Plusieurs pièces spectaculaires sont présentées, comme la maquette monumentale de la Bastille ou la « chemise » du célèbre prisonnier Latude portant un texte écrit avec son sang, mais surtout de fascinantes pièces d’archives. De ces documents souvent encore souillés de la boue des fossés, revêtus de signatures illustres ou couverts des humbles écritures des prisonniers, émane une émotion presque palpable.
Dernière édition par Cosmo le Ven 30 Mai 2014, 22:05, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Jean Henri, dit Danry puis Latude, garçon chirurgien né en Languedoc en 1725 et monté à Paris en 1748, est l’archétype du prisonnier de la Bastille. Pour s’attirer la faveur de Mme de Pompadour il avait imaginé de lui envoyer une pseudo boîte explosive et de dénoncer lui-même ce complot imaginaire.
Couvercle de la « boîte explosive » envoyée par Latude à Mme de Pompadour. 1749. Carton, 14 x 21 cm.
Il fut arrêté le 1er mai 1749 et jeté à la Bastille. Dès lors il multiplia les évasions et les réincarcérations dans les diverses prisons parisiennes. Il se montra un prisonnier insupportable et extravagant, se répandant en suppliques et récriminations. En 1784, ayant réussi à apitoyer jusqu’à la reine Marie-Antoinette, il fut libéré et devint la coqueluche des salons. Après la prise de la Bastille, il remplit le rôle de victime exemplaire du despotisme de l’Ancien régime, écrivant des Mémoires pleins d’exagérations. Il mourut en 1805.
Source :
http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_fds_col/a.archives_bastille.html
Couvercle de la « boîte explosive » envoyée par Latude à Mme de Pompadour. 1749. Carton, 14 x 21 cm.
Il fut arrêté le 1er mai 1749 et jeté à la Bastille. Dès lors il multiplia les évasions et les réincarcérations dans les diverses prisons parisiennes. Il se montra un prisonnier insupportable et extravagant, se répandant en suppliques et récriminations. En 1784, ayant réussi à apitoyer jusqu’à la reine Marie-Antoinette, il fut libéré et devint la coqueluche des salons. Après la prise de la Bastille, il remplit le rôle de victime exemplaire du despotisme de l’Ancien régime, écrivant des Mémoires pleins d’exagérations. Il mourut en 1805.
Source :
http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_fds_col/a.archives_bastille.html
Invité- Invité
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
La nuit, la neige a écrit:Ah ! Ce bon vieux Palloy, et les francs-mac, sortent de terre.... :
.
Tu te souviens qu'à l'époque tu me disais toujours : " Tiens, revoilà Mme de Sabran avec ses francs-mac !"
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Oui ! : Cela faisait longtemps.Mme de Sabran a écrit:
Tu te souviens qu'à l'époque tu me disais toujours : " Tiens, revoilà Mme de Sabran avec ses francs-mac !"
Je sais bien qu’ils ont toute ton attention !
Et que nous n’avons pas toujours la même vision des choses...
Ainsi, par exemple :
Ce n’est pas faux, bien sûr, mais enfin cela n’a pas vraiment de sens !Mme de Sabran a écrit:
La Bastille n'est devenue un symbole qu'après les événements.
(Le Livre noir de la Révolution Française)
La nuit, la neige- Messages : 18133
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Kiki a écrit :
C'est une faveur particulière du Roi, de se voir condamné à une si belle prison , écrit Sébastien Locatelli, en 1665.
D'où l'humiliation de Beaumarchais, lorsque Louis XVI le condamne, par lettre de cachet, à être enfermé à la prison de Saint Lazare : celle réservée au tout venant.
L'un d'entre nous :
Eh !!! ...... blessure d'amour-propre en prime !
Cécile :
Je trouve le gouverneur de la Bastille plutôt sympa de se soucier de la distraction de son prisonnier artiste et d'en profiter pour améliorer la déco des cellules...
Dommage que nous n'en ayons plus aucun témoignage pictural...
Moi :
Oui ! Je trouve toutes ces informations sur la vie à la Bastille complètement sidérantes !!!
Tenez, il y avait aussi un barbier qui visitait les prisonniers :
Nul doute que nous avons , là encore, le témoignage d'un privilégié !
Majesté :
Eh oui...Valérie Damidot avait un prédécesseur à la Bastille
Bien à vous.
Madame de Chimay :
Chère Madame de Sabran,
Merci pour toutes ces informations.
On est bien loin de l'historiographie officielle de la Révolution française !
Kiki :
On se demande vaguement si l'on est à la Bastille ou au Club Med .....
Moi :
Encore plus fort ! ou, comment grossir son bas de laine avec un providentiel petit emprisonnement !
La nuit, la neige :
Je puis dire au reste que, mis à la Bastille en vertu d'un ordre du roi, pris par M. de Choiseul alors tout-puissant et fort en colère contre moi, je n'y ai éprouvé aucune des duretés qu'on a reprochées à l'Ancien Régime.
On me donnait par jour une bouteille d'assez bon vin, un pain d'une livre fort bon ; à dîner, une soupe, du boeuf, une entrée et un dessert ; le soir du rôti et de la salade.
Renfermé d'ailleurs hermétiquement, et ne sortant point de ma chambre pendant les six premières semaines de ma captivité.
(...)
Je voyais quelque gloire littéraire éclairer les murs de ma prison : persécuté, j'allais être plus connu.
Les gens de lettres que j'avais vengés, et la philosophie dont j'étais le martyr, commenceraient ma réputation.
Les gens du monde, qui aiment la satire, allaient m'accueillir mieux que jamais.
La carrière s'ouvrait devant moi, et je pourrais y courir avec plus d'avantage. Ces six mois de Bastille, seraient une excellente recommandation, et feraient infailliblement ma fortune.
Telles étaient les espérances dont je me berçais, et, s'il faut le dire, elles n'ont pas été trompées, et je n'ai pas trop mal calculé les suites de cet évènement de ma vie littéraire.
Madame de Chimay :
Pourquoi la Révolution Française a t-elle éprouvé le besoin de tout rabaisser et de traiter tout cela sous l'angle misérabiliste ?
La nuit, la neige :
Campagne de communication...
Mais bon, ce n'était pas un club de vacances non plus, hein !
Même si quelques privilégiés n'ont peut-être pas aussi soufferts que cela, d'autres y ont croupi corps et âme.
Et ce n'est pas trop les conditions de détention qui étaient mal jugées, mais davantage, justement, l'iniquité des traitements et l'arbitraire de la justice royale.
Tiens, en parlant d'arbitraire, m'en vais regarder le Napoléon avec Clavier sur Direct 8.
A lire l'abbé Morellet ici dans ses Mémoires : la Bastille, THE place to be pour un intellectuel !
Moi :
Vous avez raison ! N'était-ce pas la résidence secondaire favorite de Voltaire !!!
L'abbé Morellet y voit un tremplin pour sa notoriété !
Franz Funck-Brentano assure que, depuis le début du XVIIIème, les cachots et les chaînes, punition temporaire réservée aux prisonniers insubordonnés, devinrent hors d'usage à l'avènement de Louis XVI .
Breteuil va jusqu'à interdire de mettre au cachot qui que ce soit .
Pendant le règne de Louis XVI , on n'embastillait plus qu'une moyenne de 16 prisonniers par an !
La Bastille avait une sorte de succursale, le Donjon de Vincennes, que l'on ferma purement et simplement , en février 1784, faute de prisonniers ....
La Bastille elle-même coûtait une fortune à l'Etat, entre les émoluments de son gouverneur, les traitements et entretien des officiers de la garnison, porte-clefs, médecins, chirurgien, apothicaire, aumôniers, nourriture et habillement des prisonniers, entretien enfin des bâtiments .......
Necker songeait à la fermer à l'exemple du Donjon de Vincennes, par mesure d'économie, et parce qu'elle était à peu près vide de prisonniers.
Fermeture et démolition .
C'est parce que l'idée de cette démolition était dans l'air que Palloy en faisait une idée fixe, voyant là l'occasion d'un grand chantier digne de son ambition ...
On débattait de cette question en haut lieu . C'est ainsi que, nous l'avons vu en amont du sujet, Corbet, en 1784, présente sur plan son projet de Place Louis XVI .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
La nuit, la neige a écrit:
Oui ! : Cela faisait longtemps.
Je sais bien qu’ils ont toute ton attention !
Et que nous n’avons pas toujours la même vision des choses...
... tssss ! comme dirait quelqu'un que je connais ... ( : )
Ne nous chamaillons pas encore avec nos francs-mac !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Kiki a écrit:
On se demande vaguement si l'on est à la Bastille ou au Club Med .....
.
Salut Kiki ! :4869: :
La Bastille était en effet une sorte de "club med" surtout comparée à la prison du Châtelet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t926-la-prison-du-chatelet#21234
Le problème c'est que : 1) d'une part, comme toute forteresse imposante, la Bastille marquait le paysage parisien et rappelait l'autorité du roi... et que 2) Le peuple connaissait la prison du Châtelet, très usitée mais pas la prison de la Bastille, prison beaucoup plus secrète, réservée à l'élite. Le secret entourant la Bastille alimentait les fantasmes... on pensait que la Bastille était sinon pire que celle du Châtelet, au moins aussi terrible.. Sachant que le Châtelet était vraiment un cul de basse-fosse pourri.
La réalité est que la Bastille était une prison royale (emprisonnement sur lettre de cachet uniquement) et que le roi, qui tenait à sa réputation, y traitait correctement "ses" prisonniers (enfin, à partir de Louis XV / Louis XVI en tout cas...).
Invité- Invité
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Cosmo a écrit: vraiment un cul de basse-fosse pourri. .
Le terme seul fait froid dans le dos ... brrrrrr !
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Mme de Sabran a écrit:Cosmo a écrit: vraiment un cul de basse-fosse pourri. .
Le terme seul fait froid dans le dos ... brrrrrr !
Oui. Il ne fallait pas être claustro.
Les oubliettes sont des cachots souterrains installés dans les châteaux et les forteresses du Moyen Âge dans lesquels étaient précipités les prisonniers condamnés à y être « oubliés », c'est-à-dire enfermés à perpétuité.
Le cul de basse-fosse est un cachot souterrain, creusé dans la basse-fosse même.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Oubliette
Voici les oubliettes de la Bastille (je doute qu'elles étaient encore usitées sous Louis XVI) :
Et les oubliettes de château de Pierrefonds :
Invité- Invité
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
La nuit, la neige a écrit :
Vous disiez : La Bastille avait une sorte de succursale, le Donjon de Vincennes, que l'on ferma purement et simplement , en février 1784, faute de prisonniers ....
C'est là que Sade croisera un autre célèbre prisonnier, son cousin éloigné : Mirabeau.
C'est depuis ce donjon, et dans des conditions de détention très difficiles, que ce dernier écrira notamment son Des lettres de cachet et des prisons d'Etat, qui fit grand bruit lors de sa publication.
Il faut juger l'accusé dans les formes les plus régulières, il faut que son emprisonnement soit légal, que sa détention le soit aussi ; il faut que l'accusé soit conseillé, soutenu, défendu, instruit de tout ce qui peut contribuer à sa justification.
L'indépendance des juges dans l'administration est aussi nécessaire que leur liberté pour garantir la liberté, l'honneur et la vie des citoyens.
Je sais, et je l'ai dit formellement, que la loi pour être juste, légitime, obligatoire, doit avoir un consentement libre et général.
Dans l'Etat où les citoyens ne participent point au pouvoir de la législation par la désignation d'un corps de représentants librement élus par la plus grande partie de la Nation et sujet au contrôle de leurs constituants, il n'y a pas, il ne saurait y avoir, de libertés publiques.
Et à sa chère Sophie, sa célèbre phrase :
Je suis né gentilhomme dans un pays esclave, c'est à dire que je suis né esclave des esclaves, mais je sais qu'il y a des chemins éternellement et infailliblement ouverts à la liberté (...) tout sans exception est permis à l'homme pour rompre ses chaînes !
Moi :
Sade et Mirabeau étaient cousins à la mode de Bretagne ? Tiens donc ! Si je l'ai su, je l'avais oublié . Et ils ont séjourné en même temps au Donjon de Vincennes, dites-vous ?
Des lettres de cachet et des prisons d'Etat fut écrit dans un furieux élan d'indignation : c'est son propre père qui se débarrassait ainsi, sans vergogne aucune et presque à longueur de temps, de Mirabeau, fils trop brillant qui lui faisait de l'ombre !
La phrase à Sophie est très belle !
Tout sans exception est permis à l'homme pour rompre ses chaînes ...... tout ou presque ......
La nuit, la neige :
Oh ! et pas seulement : le fils, la mère, la fille !! Quelle famille ! Prisons ou couvents : il les pourchassait.
Il faut dire que les chiens ne faisant pas de chat, lui même avait séjourné un temps à Vincennes.
Moi :
Vous devriez nous ouvrir un sujet Mirabeau, cher ami !
La nuit, la neige :
C'est déjà fait non ?
J'sais plus. boudoi32
Majesté :
Eh que oui !
C'est ici : biiiiiiiiiiiiiiiiip !
Bien à vous.
_________________
... demain est un autre jour .
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Cosmo a écrit:
Oui. Il ne fallait pas être claustro.
Les oubliettes sont des cachots souterrains installés dans les châteaux et les forteresses du Moyen Âge dans lesquels étaient précipités les prisonniers condamnés à y être « oubliés », c'est-à-dire enfermés à perpétuité.
... enterré vivant . Quelle épouvante !
.
Je reviens à la Bastille toujours en cours de démolition . Le chantier avance avec la plus grande promptitude . Palloy est même obligé de refouler les ouvriers qui viennent encore se faire embaucher .
La foule des visiteurs se presse toujours . Certains, comme messieurs de Mirabeau, Beaumarchais ou le marquis de Lusignan tiennent à jeter eux-mêmes une pierre du haut des tours dans les fossés, geste tellement symbolique !
La paye des ouvriers a lieu tous les dimanches . Le tronc de solidarité réservé aux générosités des visiteurs a été forcé et dévalisé malgré la surveillance . Les ouvriers se sont battus . Ils ont menacé leurs chefs . Il y a là des provocations qui doivent venir d'aristocrates déguisés , écrit Palloy, le 30 juillet .
Il demande à être inscrit sur la liste des Vainqueurs de la Bastille. Il en recevra le brevet le 23 juin 90.
Si Paroy n'invente pas encore la petite Bastille que l'on retourne pour qu'il neige sur elle, Romi le présente tout de même comme le père de la publicité, l'ancêtre des public-relations qui, en inventant le petit souvenir de Paris , est le grand précurseur des fabricants de Tour Eiffel-encriers ou d'Arc de Triomphe-bonbonnières .
Il fait commerce de souvenirs de la Bastille . Cela va de la pierre basique assortie de son certificat d'authenticité, comme ceci :
.... à de menus objets comme des bagues ou des pendentifs en pierre de la Bastille, ou encore ce grenadier en cailloux de la forteresse ( voisinant ici avec son ruban de Vainqueur de la Bastille ) :
Mais le fin du fin, le must du must, c'est une petite Bastille sculptée dans une de ses pierres . Palloy fait un véritable tabac !
Elle est portée en triomphe par des Sans-culottes :
...... présentée victorieusement dans les clubs :
Palloy inonde Paris, la France, et la Navarre de ses petites Bastilles . Il écrira, des années plus tard, à Charles X :
J'eus la pensée, Sire, de soutenir le principe de la Révolution et, à cet effet, de partager et de répandre les dépouilles de la Bastille sur la surface du globe ...
C'est que, dit Romi, il gère les affaires de la Bastille comme s'il avait l'intention d'en tirer profit, alors qu'il ne recherche qu'une place dans l'histoire .
Ce n'est pas exactement l'avis de Tulard, Fayard et Fierro : .... cet entrepreneur de travaux publics s'est fait attribuer la démolition de la Bastille et batit une jolie fortune en utilisant ses pierres comme souvenirs sous forme de bustes des héros du jour et de forteresses en miniature .
Se faisant appeler le " Patriote Palloy ", il s'insinue partout où l'on peut prendre de l'argent et finit par être accusé de concussion en 1794.
Acquitté, il se retire à Sceaux, mais continue à se ridiculiser jusqu'à la fin de son existence par ses envois de projets et de mémoires ridicules et par des hommages en vers et en prose ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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