Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
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Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Mme de Tourzel évoque le sieur Palloy dans ses Mémoires quand il voulait offrir au dauphin un jeu de domino fabriqué en entier des pierres de la Bastille :
« Un nommé Palloi, architecte de la ville, et qui avait été à la tête des destructeurs de la Bastille, fit demander à la Reine la permission de présenter à Mgr le Dauphin un jeu de domino fait en entier des pierres de la Bastille.
On n'osa le refuser, et la Reine lui fit dire que s'il voulait aller trouver Mgr le Dauphin dans son jardin, il y recevrait son présent. J'étais ce jour-là dans mon lit, avec une si violente attaque de colique hépatique que j'avais été saignée trois fois dans la journée, et je n'étais précisément remplacée que par madame de Soucy, la belle-fille.
Je craignais que la frayeur de se compromettre ne lui fît faire quelque bassesse, et je priai la princesse de Tarente, qui suivait souvent avec moi le jeune prince à la promenade, de ne pas y manquer dans cette occasion, et de surveiller madame de Soucy.
Comme il fallait toujours éviter les interprétations malignes que les patriotes donnaient à toutes les paroles de la famille royale, nous convînmes que Mgr le Dauphin se bornerait à dire à M. Palloi: « Je suis bien sensible, monsieur, à l'idée que vous avez eue, qu'un jeu de domino pourrait m'amuser, et je vous remercie bien de celui que vous me donnez. » Il était furieux de recevoir un pareil présent, et il le fut encore davantage quand M. Palloi lui eut dit que le présent devait lui être d'autant plus agréable que, composé des pierres de la Bastille, il lui rappellerait la générosité avec laquelle le Roi, son père, avait renoncé à toute idée de despotisme et promis de lui inculquer, de bonne heure, des sentiments pareils aux siens. Mgr le Dauphin fit, en rougissant, la réponse qui lui avait été prescrite. Il demanda à rentrer dès que M. Palloi l'eut quitté, et fit sur-le-champ disparaître le domino, en demandant qu'on n'en parlât plus. »
« Un nommé Palloi, architecte de la ville, et qui avait été à la tête des destructeurs de la Bastille, fit demander à la Reine la permission de présenter à Mgr le Dauphin un jeu de domino fait en entier des pierres de la Bastille.
On n'osa le refuser, et la Reine lui fit dire que s'il voulait aller trouver Mgr le Dauphin dans son jardin, il y recevrait son présent. J'étais ce jour-là dans mon lit, avec une si violente attaque de colique hépatique que j'avais été saignée trois fois dans la journée, et je n'étais précisément remplacée que par madame de Soucy, la belle-fille.
Je craignais que la frayeur de se compromettre ne lui fît faire quelque bassesse, et je priai la princesse de Tarente, qui suivait souvent avec moi le jeune prince à la promenade, de ne pas y manquer dans cette occasion, et de surveiller madame de Soucy.
Comme il fallait toujours éviter les interprétations malignes que les patriotes donnaient à toutes les paroles de la famille royale, nous convînmes que Mgr le Dauphin se bornerait à dire à M. Palloi: « Je suis bien sensible, monsieur, à l'idée que vous avez eue, qu'un jeu de domino pourrait m'amuser, et je vous remercie bien de celui que vous me donnez. » Il était furieux de recevoir un pareil présent, et il le fut encore davantage quand M. Palloi lui eut dit que le présent devait lui être d'autant plus agréable que, composé des pierres de la Bastille, il lui rappellerait la générosité avec laquelle le Roi, son père, avait renoncé à toute idée de despotisme et promis de lui inculquer, de bonne heure, des sentiments pareils aux siens. Mgr le Dauphin fit, en rougissant, la réponse qui lui avait été prescrite. Il demanda à rentrer dès que M. Palloi l'eut quitté, et fit sur-le-champ disparaître le domino, en demandant qu'on n'en parlât plus. »
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
.
Il note même : " le domino que j'ai fait tailler dans le marbre de la cheminée de M. de Launay"
( article de Guillaume Monsaingeon lors de l'exposition Sous les pavés, la Bastille )
Il note même : " le domino que j'ai fait tailler dans le marbre de la cheminée de M. de Launay"
( article de Guillaume Monsaingeon lors de l'exposition Sous les pavés, la Bastille )
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Palloy a profité de la démolition de la prison pour en faire un business.
Des pierres, il en fit des figurines révolutionnaires et maquette de la Bastille. Cette dernière se retrouvera à raison d'une par département; ce qui explique qu'un certain nombre de mairies possèdent une pierre de la Bastille de nos jours.
Il utilisa les verrous pour confectionner des lames d'épée, dont l'une fut offerte à La Fayette.
Des anciens verrous et chaînes, il fit faire des médailles de la Bastille frappées de slogans révolutionnaires.
Des pierres, il en fit des figurines révolutionnaires et maquette de la Bastille. Cette dernière se retrouvera à raison d'une par département; ce qui explique qu'un certain nombre de mairies possèdent une pierre de la Bastille de nos jours.
Il utilisa les verrous pour confectionner des lames d'épée, dont l'une fut offerte à La Fayette.
Des anciens verrous et chaînes, il fit faire des médailles de la Bastille frappées de slogans révolutionnaires.
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"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Pallie est en effet un grand opportuniste. Il y en aura beaucoup à cette époque, comme dans toutes les périodes troublées...
Après le 14 juillet 89, il crée des « objets dérivés » des matériaux issus de la démolition de la forteresse dont il a obtenu le monopole.
Ses médailles, qui auraient été frappées dans le fer des barreaux de la Bastille sont souvent cerclées de laiton, avec une bélière.
En 89 et 90, elles montrent le portrait du Roi, présenté comme le « restaurateur de la liberté française ». Sur l’une d’elle, il est encore « le bon roi Louis XVI » :
Palloy diffuse même des couteaux de poche ( la lame est bien sûr faite avec les fers de la Bastille )...
En 91et 92, les affaires continuent pour Palloy... Louis XVI, toujours représenté sur le français est devenu « le dernier roi d’un peuple libre » ...
Après le 14 juillet 89, il crée des « objets dérivés » des matériaux issus de la démolition de la forteresse dont il a obtenu le monopole.
Ses médailles, qui auraient été frappées dans le fer des barreaux de la Bastille sont souvent cerclées de laiton, avec une bélière.
En 89 et 90, elles montrent le portrait du Roi, présenté comme le « restaurateur de la liberté française ». Sur l’une d’elle, il est encore « le bon roi Louis XVI » :
Palloy diffuse même des couteaux de poche ( la lame est bien sûr faite avec les fers de la Bastille )...
En 91et 92, les affaires continuent pour Palloy... Louis XVI, toujours représenté sur le français est devenu « le dernier roi d’un peuple libre » ...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
... des bijoux . Mme de Genlis parade .
Merci, cher Févicq !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
La prison de la Bastille (modèle réduit d'après Palloy)
Merci, cher Vicq', pour ces images.
J'avoue que j'aime bien le petit couteau...
L'objet bien connu, et peut-être le plus célèbre, réalisé sous la direction de Palloy, est sans doute le modèle réduit de la Bastille (sculpté dans les blocs provenant de la prison forteresse).
Nous nous souvenons du modèle exposé à Carnavalet. Le verrons-nous à nouveau après cette campagne de travaux interminable ?
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Anonyme, sous la direction de l'entrepreneur Palloy
Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Pierre, entre 1789-1794
Hauteur : 37 cm. Largeur : 95 cm. Profondeur : 48 cm.
Photos : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice du musée (texte de Jean-Marie Bruson) :
Pierre-François Palloy (1755-1835), entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, multiplia les souvenirs de l’édifice, en utilisant tous les matériaux possibles.
Il fit notamment exécuter un grand nombre de modèles de la forteresse qu’il adressa aux ministres, aux 83 départements, à Louis XVI , et même à des personnalités étrangères, comme Washington.
Photos : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
J'avoue que j'aime bien le petit couteau...
L'objet bien connu, et peut-être le plus célèbre, réalisé sous la direction de Palloy, est sans doute le modèle réduit de la Bastille (sculpté dans les blocs provenant de la prison forteresse).
Nous nous souvenons du modèle exposé à Carnavalet. Le verrons-nous à nouveau après cette campagne de travaux interminable ?
Photo : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Anonyme, sous la direction de l'entrepreneur Palloy
Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Pierre, entre 1789-1794
Hauteur : 37 cm. Largeur : 95 cm. Profondeur : 48 cm.
Photos : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Notice du musée (texte de Jean-Marie Bruson) :
Pierre-François Palloy (1755-1835), entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, multiplia les souvenirs de l’édifice, en utilisant tous les matériaux possibles.
Il fit notamment exécuter un grand nombre de modèles de la forteresse qu’il adressa aux ministres, aux 83 départements, à Louis XVI , et même à des personnalités étrangères, comme Washington.
Photos : Musée Carnavalet - Histoire de Paris
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Pierre-François Palloy, dit le Patriote (1755-1835), entrepreneur chargé de la démolition de la Bastille, en costume de la Garde nationale
A. Donchery
Huile sur toile, vers 1789
Inscription au verso : "Au citoyen Palloy, lieutenant colonel bataillon républicain : A.Donchery".
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Photographié récemment, au musée Carnavalet rénové et réaménagé...
Fragment d'une plaque figurant un plan de la Bastille
Pierre de la Bastille
vers 1789-90
Le plan gravé sur cette plaque reprend celui dessiné par Palloy, décliné ensuite sur de nombreux autres supports :
Plan de la Bastille / dédié à la municipalité de Paris
Pierre-François Palloy
Dessin, 18e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Table à jeu à décor de trompe-l'oeil
Pierre-François Palloy
Bois et pierre, vers 1791
Le tableau est constitué d'une plaque provenant des matériaux de démolition de la Bastille.
Décor de cartes à jouer portant devises et emblèmes d'inspiration révolutionnaire. 24 sont de véritables cartes à jouer et 10 autres présentent des motifs, rébus, et inscriptions révolutionnaires.
Inscription - Sur 10 cartes à jouer du plateau : "Nous sommes / frères / Aimons-nous", "je chante / l'AIR", "conservons nos [?] ars", "soyons unis", " sur le / carreau / est laristo", "Par Palloy de [...] ille"
Note du musée :
Une carte déchirée en deux représente le roi déguisé en valet pour s'enfuir. Cette carte peut-être associée au rébus figurant sur l'as de carreau : " sur le carreau est l'aristo ".
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Mme de Sabran a écrit:Bref, pour la forme et le ton, il y a vraiment peu à redire à Romi.
Pour le fond, c'est une autre histoire ... Et c'est là que je reste sur ma faim, bon dious de bon dious !!! Car ce qui m'intéresse le plus, c'est de savoir si les ouvriers de Palloy étaient bien à pied d'oeuvre aux abords de la Bastille dès potron-minet, le 14... ce qui signifierait incontestablement que Palloy connaissait à l'avance la suite des événements, comme le lui fait dire Romi !!!
Je ne rêve pas, je lis bien sur le cartel juste au-dessus :
Dès le 16 juillet, l'assemblée électorale parisienne désigne officiellement l'entrepreneur de maçonnerie Pierre-François Palloy pour mener à bien la démolition qu'il avait initiée dès le 14.
Notre patriote pour la vie Palloy n'était pourtant pas Madame Soleil !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Au sujet de l'anticipation de Palloy, lire nos messages Page 1 de ce sujet.
Et je cite Jean-Christian Petitfils dans son livre La Bastille (Tallandier), page 336-37 :
Le 14, vers cinq heures et demie du soir, tandis que les têtes du marquis de Launey, du prévôt de Flesselles et du major de Losme se balnaçaient déjà dans les rues de Paris, un petit homme virevoltant au regard malicieux, Pierre-François Palloy, arriva avec sept cents ouvriers, manutentionnaires ou chômeurs, et des voitures emplies de pioches, de pelles et d'outils divers. Sans mandat ni mission, il commença à attaquer le parapet des tours.
Démolition de la Bastille
Jean-baptiste Lesueur (1749-1826)
D'un ensemble de 83 gouaches révolutionnaires, 1789-1790
Au recto du montage ancien, sous la gouache, étiquette avec légende manuscrite à l'encre : " DEMOLITION DE LA BASTILLE. / La Bastille fût attaquée, et prise par le Peuple le 14 Juillet 1789. on se mit tout de suite à la démolir, / ce qui fût fait en peu de temps."
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Par cette opération politico-publicitaire inattendue, il surgissait ainsi sur le devant de la scène. Cette fois, c'était bien au symbole du despotisme et du pouvoir absolu que l'on s'en prenait. La Bastille, il fallait la raser, l'anéantir, la pulvériser !...
Fils d'un marchand de vin, Palloy, après six ans passés dans l'armée, avait commencé sa carrière comme commis d'architecte, puis avait rapidement grimpé les échelons : maître maçon, architecte et enfin entrepreneur de travaux publics. Il était fort riche. Vaniteux, assoiffé de notoriété, il s'était poussé grâce à son entregent et à ses relations dans la franc-maçonnerie, où il s'était fait nommer " Souverain-Prince Rose-Croix de la Société des Amis de la Jeunesse et de l'Humanité ".
Porter le premier " le fer de la vengeance dans les flancs du monstre de pierre ", comme il le disait, était son rêve, plus encore son obsession, qu'il poursuivait depuis le temps où fleurissaient les projets de transformation du quartier Saint-Antoine. Ses frères en loge, le marquis de La Salle, Thuriot de la Rozière, Santerre l'Aîné, l'avaient encouragé en ce sens.
Le 17 juillet, jour où la fameuse horloge du bâtiment de l'état-major était enlevée par Regnault, maître-horloger de la rue Vieille-du-Temple, l'assemblée des électeurs parisiens, mise devant le fait accompli, vota la démolition de la forteresse et chargea un comité de quatre architectes de superviser les travaux de Palloy. Les ouvriers furent payés trente-six sous par jour et les chefs de chantier quarante-cinq sous.
La Bastille devint alors le rendez-vous à la mode. Le vicomte de Mirabeau, l'élégant Beaumarchais, d'autres encore vinrent aider les démolisseurs.
(...)
Et je cite Jean-Christian Petitfils dans son livre La Bastille (Tallandier), page 336-37 :
Le 14, vers cinq heures et demie du soir, tandis que les têtes du marquis de Launey, du prévôt de Flesselles et du major de Losme se balnaçaient déjà dans les rues de Paris, un petit homme virevoltant au regard malicieux, Pierre-François Palloy, arriva avec sept cents ouvriers, manutentionnaires ou chômeurs, et des voitures emplies de pioches, de pelles et d'outils divers. Sans mandat ni mission, il commença à attaquer le parapet des tours.
Démolition de la Bastille
Jean-baptiste Lesueur (1749-1826)
D'un ensemble de 83 gouaches révolutionnaires, 1789-1790
Au recto du montage ancien, sous la gouache, étiquette avec légende manuscrite à l'encre : " DEMOLITION DE LA BASTILLE. / La Bastille fût attaquée, et prise par le Peuple le 14 Juillet 1789. on se mit tout de suite à la démolir, / ce qui fût fait en peu de temps."
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Par cette opération politico-publicitaire inattendue, il surgissait ainsi sur le devant de la scène. Cette fois, c'était bien au symbole du despotisme et du pouvoir absolu que l'on s'en prenait. La Bastille, il fallait la raser, l'anéantir, la pulvériser !...
Fils d'un marchand de vin, Palloy, après six ans passés dans l'armée, avait commencé sa carrière comme commis d'architecte, puis avait rapidement grimpé les échelons : maître maçon, architecte et enfin entrepreneur de travaux publics. Il était fort riche. Vaniteux, assoiffé de notoriété, il s'était poussé grâce à son entregent et à ses relations dans la franc-maçonnerie, où il s'était fait nommer " Souverain-Prince Rose-Croix de la Société des Amis de la Jeunesse et de l'Humanité ".
Porter le premier " le fer de la vengeance dans les flancs du monstre de pierre ", comme il le disait, était son rêve, plus encore son obsession, qu'il poursuivait depuis le temps où fleurissaient les projets de transformation du quartier Saint-Antoine. Ses frères en loge, le marquis de La Salle, Thuriot de la Rozière, Santerre l'Aîné, l'avaient encouragé en ce sens.
Le 17 juillet, jour où la fameuse horloge du bâtiment de l'état-major était enlevée par Regnault, maître-horloger de la rue Vieille-du-Temple, l'assemblée des électeurs parisiens, mise devant le fait accompli, vota la démolition de la forteresse et chargea un comité de quatre architectes de superviser les travaux de Palloy. Les ouvriers furent payés trente-six sous par jour et les chefs de chantier quarante-cinq sous.
La Bastille devint alors le rendez-vous à la mode. Le vicomte de Mirabeau, l'élégant Beaumarchais, d'autres encore vinrent aider les démolisseurs.
(...)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Une nouvelle maquette de la Bastilles s'ajoute ici à celles déjà présentées quelques messages en amont.
Celle-ci sera prochainement présentée à l'occasion de la vente Révolution ! que nous présentons dans notre sujet des ventes aux enchères (année 2023)
Rare maquette du fort de la Bastille
D'après le modèle de Dax-Palloy
Carton laqué façon bois sur une terrasse en bois. Bon état général, infimes manques.
Présentée sous une vitrine moderne en plexiglas.
Fin du XVIIIe - début du XIXe siècle.
H. 21 x L. 36,5 x P. 21 cm
Historique :
Survenue après une succession d'épisodes tumultueux, la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 est aujourd'hui considérée comme le symbole de la Révolution française, dont elle marque le commencement.
Dès le 15 juillet 1789, Pierre-François Palloy (1755-1835) entreprend des travaux de démolition qui emploient 800 ouvriers. Alors que la plupart des pierres sont réemployées dans des constructions parisiennes, une partie d'entre elles sert à alimenter le marché des souvenirs et produits dérivés commémorant la Révolution française. Palloy saisit immédiatement la portée symbolique de cet épisode et fait réaliser divers objets-souvenirs (médailles commémoratives, boutons, jeux de cartes ou de dominos, etc.).
Surtout, il organise la diffusion à grande échelle de maquettes du monument façonnées dans la pierre originale, d'après un modèle créé par un tailleur de pierre du nom de Dax. Notre exemplaire réalisé en carton et bois est contemporain, ou du tout début du XIXe. Il aurait été réalisé par l'un des prisonniers de la Bastille, selon la tradition orale, et est un des rares exemples anciens de cette maquette qui subsiste encore aujourd'hui.
Et dans la même vente aux enchères cette :
Rare plaque rectangulaire en pierre de la Bastille
Sculptée de l'inscription en creux :
“République française une et indivisible / La liberté et l'égalité ou la mort / La loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Cette pierre, autre-fois partie de la Bastille, fait aujourd'huy partie de nos trophées. C'est au courage des Français libres qu'est confié le soin d'empêcher que les débris de cet affreux monument se rassemblent jamais pour qu'ils restent dispersés, il faut que nous restions unis”.
1789-1795.
Cassée et recollée. H. 52,4 x L. 73,5 cm
Historique :
(...)
Dès le 15 juillet 1789, Pierre-François Palloy (1755-1835) entreprend des travaux de démolition qui emploient 800 ouvriers. Alors que la plupart des pierres sont réemployées dans des constructions parisiennes, une partie d'entre elles sert à alimenter le marché des souvenirs et produits dérivés commémorant la Révolution française. Palloy saisit immédiatement la portée symbolique de cet épisode et fait réaliser divers objets-souvenirs (médailles commémoratives, boutons, jeux de cartes ou de dominos, etc.). Notre plaque en est un rare exemple notamment par sa taille imposante ; elle fut gravée postérieurement à cet épisode, entre 1792, date de la Première République, et 1795, date de la Déclaration des droits et des devoirs de l'Homme et du citoyen.
* source et infos complémentaires : Giquello et Associés - Révolution ! Collection du docteur André Bernheim (Drouot Paris, 21 janvier 2023)
Celle-ci sera prochainement présentée à l'occasion de la vente Révolution ! que nous présentons dans notre sujet des ventes aux enchères (année 2023)
Rare maquette du fort de la Bastille
D'après le modèle de Dax-Palloy
Carton laqué façon bois sur une terrasse en bois. Bon état général, infimes manques.
Présentée sous une vitrine moderne en plexiglas.
Fin du XVIIIe - début du XIXe siècle.
H. 21 x L. 36,5 x P. 21 cm
Historique :
Survenue après une succession d'épisodes tumultueux, la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 est aujourd'hui considérée comme le symbole de la Révolution française, dont elle marque le commencement.
Dès le 15 juillet 1789, Pierre-François Palloy (1755-1835) entreprend des travaux de démolition qui emploient 800 ouvriers. Alors que la plupart des pierres sont réemployées dans des constructions parisiennes, une partie d'entre elles sert à alimenter le marché des souvenirs et produits dérivés commémorant la Révolution française. Palloy saisit immédiatement la portée symbolique de cet épisode et fait réaliser divers objets-souvenirs (médailles commémoratives, boutons, jeux de cartes ou de dominos, etc.).
Surtout, il organise la diffusion à grande échelle de maquettes du monument façonnées dans la pierre originale, d'après un modèle créé par un tailleur de pierre du nom de Dax. Notre exemplaire réalisé en carton et bois est contemporain, ou du tout début du XIXe. Il aurait été réalisé par l'un des prisonniers de la Bastille, selon la tradition orale, et est un des rares exemples anciens de cette maquette qui subsiste encore aujourd'hui.
Et dans la même vente aux enchères cette :
Rare plaque rectangulaire en pierre de la Bastille
Sculptée de l'inscription en creux :
“République française une et indivisible / La liberté et l'égalité ou la mort / La loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Cette pierre, autre-fois partie de la Bastille, fait aujourd'huy partie de nos trophées. C'est au courage des Français libres qu'est confié le soin d'empêcher que les débris de cet affreux monument se rassemblent jamais pour qu'ils restent dispersés, il faut que nous restions unis”.
1789-1795.
Cassée et recollée. H. 52,4 x L. 73,5 cm
Historique :
(...)
Dès le 15 juillet 1789, Pierre-François Palloy (1755-1835) entreprend des travaux de démolition qui emploient 800 ouvriers. Alors que la plupart des pierres sont réemployées dans des constructions parisiennes, une partie d'entre elles sert à alimenter le marché des souvenirs et produits dérivés commémorant la Révolution française. Palloy saisit immédiatement la portée symbolique de cet épisode et fait réaliser divers objets-souvenirs (médailles commémoratives, boutons, jeux de cartes ou de dominos, etc.). Notre plaque en est un rare exemple notamment par sa taille imposante ; elle fut gravée postérieurement à cet épisode, entre 1792, date de la Première République, et 1795, date de la Déclaration des droits et des devoirs de l'Homme et du citoyen.
* source et infos complémentaires : Giquello et Associés - Révolution ! Collection du docteur André Bernheim (Drouot Paris, 21 janvier 2023)
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Après le 14 juillet, une visite à la Bastille s'impose. C'est une partie de plaisir à laquelle il est de bon ton de ne point manquer. Lié avec l'architecte chargé de la démolition ( Palloy ), l'abbé Bertrand emmène un jour en carrosse Mme de Flahaut, Gouverneur Morris, Mme Duplessis et M. de Capellis. Complaisant, l'architecte fait tout voir à ses élégants visiteurs, « plus même, note Gouverneur Morris dans son journal, que je le désirais, car la puanteur est horrible ». A la suite de celte impressionnante visite, retour au Louvre où Morris et Mme de Flabaut demeurent longtemps en tête-à-tête. L'âme sensible de la jeune femme est douloureusement frappée par le spectacle qu'elle vient de voir.
( Baron de Maricourt, Mme de Souza )
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Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Pierre-François Palloy (1755-1835), le démolisseur de la Bastille
Ordonnance du Comité permanent de l'Hôtel de ville affectant les dons des visiteurs du chantier de démolition de la Bastille à un tronc de bienfaisance pour les ouvriers du chantier, 18 juillet 1789.
J'espère que cela ne palliait pas des salaires de misère payés par Palloy.
Le Comité permanent de l'Hôtel de ville, dont la décision n'a pas été appliquée, était l'assemblée des grands électeurs du Tiers-état de la ville qui, le 15 juillet, s'étaient déclarés réunis en permanence : c'est ainsi que se créa la première municipalité provisoire de Paris.
( Larousse, Chronique de la Révolution )
J'espère que cela ne palliait pas des salaires de misère payés par Palloy.
Le Comité permanent de l'Hôtel de ville, dont la décision n'a pas été appliquée, était l'assemblée des grands électeurs du Tiers-état de la ville qui, le 15 juillet, s'étaient déclarés réunis en permanence : c'est ainsi que se créa la première municipalité provisoire de Paris.
( Larousse, Chronique de la Révolution )
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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Localisation : l'Ouest sauvage
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