Mariage et liaisons hors mariage au XVIIIe siècle

Celui de Mme de Boigne
est assez typique des mariages du temps ...

Après dix mois d'une union très orageuse, monsieur de Boigne me proposa un matin de me ramener à mes parents. J'acceptai et fus reçue avec joie. Mais ce n'était pas le compte du reste de ma famille, ni de ma société, qui voulaient exploiter le millionnaire et se souciaient fort peu que j'en payasse les frais. Ce fut alors que je me trouvai victime et témoin de la plus odieuse persécution. Je lui reproche surtout de m'avoir, avant l'âge de dix-sept ans, arraché toutes les illusions avec lesquelles j'étais si bénévolement entrée dans le monde dix mois avant.
Monsieur de Boigne n'eut pas plus tôt lâché sa proie qu'il la regretta. Alors mes parents et ce qu'il y avait de plus distingué dans l'émigration se mirent à sa solde. L'un se chargeait de m'espionner, l'autre d'interroger mes gens. Celui-ci avait du crédit à Rome et ferait casser mon mariage. Celui-là trouverait des nullités dans le contrat, etc., etc. On faisait des parties chez lui où j'étais déchirée; on inventait des noirceurs; on les exprimait en prose et en vers qu'on lui vendait à beaux deniers comptants. Enfin tout le monde s'acharnait contre une enfant de dix-sept ans que, la veille, on comblait d'adulations.

Vous avez une idée bien noire de la société ancienne ! Et vous supposez que le temps jadis n'est composé que de butors millionnaires, de demoiselles en détresses et de familles rapia .... on se croirait plus chez Molière que dans l'infini variété des existences humaines .... et des conditions sociales

Le mariage était une association d'intérêts, économiques dans toute la société ( y compris chez les bourgeois en ville et chez les paysans à la campagne ), ou politiques dans les Cours.
L'amour n'y entrait pour rien, sauf exception .  Les mariés ne se choisissaient pas.  
Toutes les unions étaient de convenance cependant certaines, parce qu'elles étaient heureusement assorties, devenaient de véritables mariages d'amour .   Il en a été ainsi jusqu'au début du XXème siècle .
Mais, tu as bien raison de le souligner, ce n'est qu'une généralité .  
C'était la norme.

Ce que je voulais dire c'est qu'un tel orage n'est heureusement pas le lot de la majorité, qui savent faire contre mauvaise fortune bon coeur.

C'est cela, exactement ! Tous les mariages ne viraient pas à l'affrontement . Bien sûr que non. En général, ils ronronnaient plutôt dans une indifférence de bon aloi. Les époux vivaient leur vie, chacun de son côté . Le bon ton était de cultiver l'apparence de l'harmonie . Et tout le monde était content .

Oui Lucius, rares étaient les mariages d'amour. Je pense que comme les intérêts étaient moins importants chez les paysans, c'est chez eux qu'on pouvait espérer trouver un semblant d'amour et un mariage sincère.
Je suis d'accord avec vous Éléonore quand vous parlez des bourgeois et de la noblesse. Et cela ne se distinguait pas qu'en France. Nous étions au XVIIIème siècle, il ne faut pas l'oublier.
Mais, cher Lucius, savez-vous que cela existe encore de nos jours au XXIème siècle, et beaucoup plus que vous ne l'imaginez.!!!!! Mais là, heureusement, ce n'est pas la majorité.

Celui de Juliette Récamier
selon J. Turquan

Elle avait quinze ans et lui quarante deux.  Mais c'était encore la mode de ces mariages disproportionnés. Un homme apportait à sa femme un rang dans le monde ou une fortune, et, pourvu que celle ci gardât quelques dehors convenables et discrets dans les liaisons qui se greffaient à peu près forcément sur ces unions contre tout bon sens, il s'estimait content .

C'est bien ce que nous disions juste au dessus .

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Chamfort rapporte que Monsieur de ... disait à Madame :

" - Je crois qu'il n'y a qu'un homme dans toute cette ville qui ne soit pas cocu .
- Qui donc ? demanda sa femme.
- Mais, dis le mari, tu le connais !
- J'ai beau chercher, je ne vois pas . "  


                       

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Très bien, très bien... :

“Voulez-vous savoir ce qui fait les bons mariages ? - les sens dans la jeunesse - l'habitude dans l'âge mûr - le besoin réciproque dans la vieillesse.”

( le duc de Lévis )

Montesquieu, dans ses    :


Un mari qui voudrait seul posséder sa femme serait regardé comme un perturbateur de la joie publique  (  :  :  :  )  et comme un insensé qui voudrait jouir de la lumière du soleil à l'exclusion des autres hommes .    


En tenant, au cours de leur voyage et de leur séjour prolongé à Paris (1712-1720), une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés et des mollahs,   il dépeint d’un œil faussement naïf – celui qu’une civilisation lointaine pourrait porter sur l’Occident, réduit dès lors lui-même à quelques contrées exotiques – les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIème siècle.

(  Wiki )

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“Se marier est une sottise, mais lorsqu'un homme le fait à l'époque où ses forces physiques diminuent, elle devient mortelle...” :

( Casanova )

Je viens de le répéter au Marquis :
" Vous n'êtes rien qu'un perturbateur de la joie publique, Albert ! "   

Du moins, à ce que prétend Montesquieu ! :

Mme de Sabran a écrit:

“Se marier est une sottise, mais lorsqu'un homme le fait à l'époque où ses forces physiques diminuent, elle devient mortelle...”  :

( Casanova )

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Le chevalier de Boufflers avait une tante notoirement trompée par son mari, la malheureuse .   boudoi29
 Il mourut .
Quelqu'un de compatissant demanda à sa veuve :

--- Le maréchal va-t-il beaucoup vous manquer, Madame ?
--- Peut-être. Mais au moins, je saurai où il passe ses nuits .


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Belle épitaphe !


Bien à vous.

Mme de Sabran a écrit:.

Le chevalier de Boufflers avait une tante notoirement trompée par son mari, la malheureuse .  
 Il mourut .
Quelqu'un de compatissant demanda à sa veuve :

--- Le maréchal va-t-il beaucoup vous manquer, Madame ?
--- Peut-être. Mais au moins, je saurai où il passe ses nuits .


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Quel humour de la part de cette veuve. Si tous les cocus pouvaient en avoir autant. boudoi29 : :

Mme de Sabran a écrit:.

Le chevalier de Boufflers avait une tante notoirement trompée par son mari, la malheureuse .  
 Il mourut .
Quelqu'un de compatissant demanda à sa veuve :

--- Le maréchal va-t-il beaucoup vous manquer, Madame ?
--- Peut-être. Mais au moins, je saurai où il passe ses nuits .

Très bien, très bien... :

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M. d'Amblimont avait pour principe de n'être jamais de l'avis de sa femme.



( H. de Reinach-Foussemagne, La marquise de Laage de Volude )

C'est malin !!!

"Un homme de lettre peut avoir une maîtresse qui fasse des livres ; mais il faut que sa femme fasse des chemises."

( Denis Diderot )

Du reste a-t-il mis sa théorie en pratique puisque son Antoinette Champion était lingère de son état .