Le chancelier Kaunitz, ministre de Marie-Thérèse

Pour donner une idée de l'originalité vaniteuse et sans exemple du prince de Kaunitz, sans cesse en galanterie vis-à-vis de lui-même, il dit un jour à un Russe que je lui présentais : "Je vous conseille d'acheter mon portrait, monsieur, parce que dans votre pays on sera bien aise de connaître la figure d'un des hommes les plus célèbres, le meilleur homme de cheval, le meilleur ministre gouvernant cette monarchie depuis cinquante ans, un homme qui sait tout, s'entend à tout".

( le prince de Ligne )



...  et WIKI  :

D’une vieille famille noble de Bohême (remontant à 12841), il entra au service de la maison d'Autriche en 1735, fut ministre plénipotentiaire à Turin (1741), avant d'occuper le même poste aux Pays-Bas autrichiens d'octobre 1744 à juin 1746, en remplacement du comte de Königsegg-Erps.
Pratiquement à la tête du gouvernement général des Pays-Bas après le décès de la gouvernante, l'archiduchesse Marie-Anne (décembre 1744), propre sœur de Marie-Thérèse, il dut peu de temps après quitter Bruxelles en raison de l'invasion française (juillet 1745). Il gagna alors Anvers, puis Aix-la-Chapelle avec le reste du gouvernement bruxellois.

En juin 1746, il obtint son remplacement à Bruxelles par le comte Charles de Batthyany, pour raison de santé. Il fut ensuite négociateur au traité d'Aix-la-Chapelle (1748), puis ambassadeur à Versailles (1750-1753), où, inquiet des progrès de la Prusse, il prépara l'alliance franco-autrichienne de 1756.

Il fut alors appelé par Marie-Thérèse au poste de chancelier de cour et d’État des Habsbourg, qu'il devait occuper pendant près de quarante ans (1753-1792). Il confia au comte Daun la réorganisation de l’armée, d’où la création de l’académie militaire Marie-Thérèse et la remise en ordre de la frontière (Militärgrenze) aux confins de l’Empire ottoman. Il est à l'origine de la création du Conseil d'État qu'il dirige à partir de 1761.
Farouchement anticlérical, partisan du despotisme éclairé, il amorça sous Marie-Thérèse une politique de réformes reprises plus tard par Joseph II de manière plus énergique.
En ce qui concerne l'horizon institutionnel des Pays-Bas autrichiens, Kaunitz supprima en 1757 le Conseil suprême des Pays-Bas (à Vienne) et fit passer les affaires de ces provinces sous l'autorité directe du chancelier de cour et d'État. Bien qu'ayant beaucoup d'influence sur Joseph II, Kaunitz ne put le freiner lorsqu'il se lança en 1787 dans ses grandes réformes administratives que le chancelier jugeait dangereuses.
Kaunitz avait par contre approuvé les mesures de sécularisation prises depuis 1781.

Maintenu à son poste par Léopold II, Kaunitz fut démis par François II peu après son avènement (août 1792). Il possédait un régiment portant le collet rose, en souvenir du prince de Ligne, où servit Kléber en 1785 .





Toujours le prince de Ligne :

Le Prince de Kaunitz était accoutumé à entendre dire à Casanova : "Votre Altesse a raison!" comme par exemple, lorsque pour prouver qu'il n'y a pas d'égalité dans le monde, il lui disait : "Avez-vous autant de biens, de noblesse et de génie que moi? Donc nous ne sommes pas égaux." Cette assurance jamais contrariée fit, en ma présence, deux poltrons révoltés : Bourghause et Lucchesini.


...    et Fersen :

Chez Kaunitz, homme très extraordinaire et affectant encore plus de l'être; sa perruque placée à deux doigts des sourcils, habit rouge, bourse, culottes noires, manchettes de bottes, bottes; car sa seule manie est de monter tous les jours au manège. Il distribue, en entrant, des coups de tête à tous ceux qui sont là et qui sont fort empressés à les recevoir. Il est très sourd, mais il a la prétention qu'on ne s'en aperçoive pas. Il n'aime pas les odeurs; il ne prend jamais l'air; quand il traverse la cour pour aller au manège, - c'est de 4 à 6 heures -, il tient son mouchoir devant la bouche, et, malgré la grande chaleur qu'il faisait, on ferma toutes les fenêtres. Il me dit des choses très flatteuses sur mes recommandations, et je lui remis la lettre du roi [de Suède], qu'il mit dans sa poche sans la lire. Au bout d'une demi heure, il vint me demander des détails sur le départ du Roi [de France]. Comme il y avait du monde, je fus très laconique, et il ne me poussa pas.

Certainement un homme brillant mais franchement peu sympathique.

Mme de Sabran a écrit:

Il est vêtu d'une manière aussi baroque que son souverain, François Ier

Bien à vous.

Oui, j'y ai pensé aussi  :  :


Je me demande s'il ne s'agit pas du costume d'un ordre de chevalerie local.

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Dufort de Cheverny :

Les visites de M. de Kaunitz chez les princes m'occupaient considérablement. M. de Kaunitz était bien l'homme le plus poli, le plus haut et le plus instruit. Il prenait des notes sur tout, et à chaque instant il tirait ses tablettes. Tenant son mouchoir à deux mains, il se mouchait, même aux audiences du Roi, en appuyant le plat de ses mains de chaque côté de son nez, avec une gravité et une recherche que remarquaienl les vieux courtisans accoutumés à l'étiquette de Louis XIV. Dans ce temps-ci, en effet, on ne pouvait ni cracher, ni se moucher devant le Roi. Il avait conservé une étiquette que j'ai encore vue; c'est que les habits de gala eussent les manches ouvertes et qu'on ne pût les porter que boutonnés. Il n'était jamais autrement, parce que, grand et bien fait, sa taille paraissait ainsi avec avantage.
Le seul défaut, qu'il cachait avec bien de la peine, était un pied énorme.

Magnifique dans toutes ses dépenses, il avait loué vingt- cinq mille livres le palais de madame la duchesse de Bourbon, joignant l'hôtel
Lassay, qui a fait depuis l'hôtel de Condé. Ce loyer, énorme pour les temps, avait fait parler tout Paris .

Il vivait avec ce qu'il y avait de plus aimable dans la finance, et l'on disait que c'était par hauteur et pour tirer des lumières de tous les états. Aimable, sans gêne avec les inférieurs, il était poli, haut et fier avec ceux qui pouvaient rivaliser avec lui. Ménagé à Versailles par madame de Pompadour, considéré du Roi, tout le reste lui était égal. Son ordinaire, fastueux pour la représentation, se bornait à huit
ou dix personnes tous les jours; quelques ambassadeurs choisis, quelques gens de lettres, M. le président Ogier , depuis ambassadeur en Danemark, était sa société intime. Il me traitait avec toutes sortes d'amitiés; il m'avait invité une fois pour toutes, et je ne manquais pas d'y aller une fois la semaine.

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Le grand seigneur dans toute sa splendeur ! :

J'ai d'abord cru à une vaniteuse copie de son souverain, cependant la ressemblance des costumes me fait réfléchir à un uniforme.

je me lance à la recherche.

En tout cas ce n'est pas un habit de l'Ordre de la Toison d'Or, qui est bien connu.

Il s'agit en fait du "manteau espagnol", l'habit de cour viennois des XVIIe et XVIIIe siècle, jusqu'à ce que Joseph II ne l'abolisse et autorise le port de l'uniforme à la Cour impériale.

Voici un portrait de Joseph II et un autre de Marie Thérèse, portant un mantelet identique.

Merci Lucius pour cette identification

Bien à vous.

Mme de Sabran a écrit: Il n'aime pas les odeurs

Mercy Argenteau, qui fut son pupille, son protégé, était comme lui.
Il se parfumait à outrance pour ne sentir que son seul parfum : ceux des autres l’incommodaient (je le comprends tout à fait : ).

La nuit, la neige a écrit:
Il se parfumait à outrance pour ne sentir que son seul parfum : ceux des autres l’incommodaient (je le comprends tout à fait : ).

En effet, tu nous l'avais dit dans ton portrait chinois ! :

Ah bon ? Tu as une mémoire incroyable...

C’est vrai, à de très rares exceptions près je ne supporte pas les parfums.
Au mieux, ils me donnent la nausée.

Quant aux « odeurs », je n’en parle même pas... :roll: :

La nuit, la neige a écrit:

Quant aux « odeurs », je n’en parle même pas... :roll: :

Nous sommes deux ... boudoi32

Lucius a écrit:Il s'agit en fait du "manteau espagnol", l'habit de cour viennois des XVIIe et XVIIIe siècle, jusqu'à ce que Joseph II ne l'abolisse et autorise le port de l'uniforme à la Cour impériale.

Voici un portrait de Joseph II et un autre de Marie Thérèse, portant un mantelet identique.

Merci ! J'avais pensé également à un ordre de chevalerie en excluant la Toison d'or. Donc merci pour ces recherches !

Diantre ! comme il est fagoté ...  
Ce diplomate, ambassadeur d'Autriche auprès du roi de France, qui avait l'oreille de Marie-Thérèse et qui sera l'un des artisans du rapprochement franco-autrichien concrétisé par le projet de mariage du dauphin de France avec l'archiduchesse Marie-Antoinette,  allait aussi devenir le mentor du comte de Mercy-Argenteau, puis son correspondant assidu toute la vie .
Le « prince de Kaunitz » est né à Vienne le 2 février 1711 et mort dans cette même ville le 27 juin 1794.

Il fut ministre plénipotentiaire à Turin (1741), puis au même poste aux Pays-Bas Autrichiens d'octobre 1744 à juin 1746. Pratiquement à la tête du gouvernement général des Pays-Bas après la mort de la gouvernante, l'archiduchesse Marie-Anne en décembre 1744  ( sœur de Marie-Thérèse ) ,  mais il dut peu de temps après quitter Bruxelles en raison de l'invasion française (juillet 1745).
Il fut ensuite négociateur au traité d'Aix-la-Chapelle (1748), puis ambassadeur à Versailles (1750-1753), où, inquiet des progrès de la Prusse, il prépara l'alliance franco-autrichienne de 1756.
Ses instructions :   d'une part assurer Louis XV du désir sincère de Marie-Thérèse de se rapprocher de la France; d'autre part, semer habilement la zizanie entre Versailles et Berlin .

Vers la fin de l'année 1751, Kaunitz reçoit à Paris, en qualité de " gentilhomme d'ambassade " (  en quelque sorte statut d'apprenti-diplomate bénévole ), le comte de Mercy-Argenteau.   La place est bonne :  Kaunitz mène grand train dans le très fastueux hôtel de Lassay moyennant, de son propre aveu, un loyer exorbitant.  Il y loge plus de cent personnes et cinquante chevaux, mais ne se gène pas pour se plaindre auprès de Marie-Thérèse du coût de la vie à Paris !  




Quand Kaunitz suit la Cour à Compiègne ou Fontainebleau, son " gentilhomme d'ambassade "   ( Mercy )  essaie de s'agglutiner à lui.   Pourtant il écrit à son oncle, le chanoine d'Argenteau : " Je vis petitement selon mes facultés qui sont des plus médiocres (  ) , mais enfin je tâche de me tirer d'affaires." ( 15 mai 1751 )
Kaunitz fréquente volontiers des salons littéraires dont, le plus souvent, celui de Mme Geoffrin.  Il y croise d'Alembert, Helvétius, Marivaux, David Hume ...

Kaunitz fut-il libre-penseur, voire athée ?    En tous cas, résolument anticlérical, les exigences de Rome et du clergé l'insupportaient . Toutefois le respect dû à la très dévote Marie-Thérèse lui interdisait de manifester toute incrédulité.

Et le jeune Mercy de noter :
" Je continue ici à m'appliquer de mon mieux, cherchant à mériter les bontés que S.E.M. le comte de Kaunitz me témoigne.  Ce ministre en a pour moi beaucoup plus que je ne puis le dire. Je le regarde comme mon protecteur et celui duquel dépend ma fortune. "




C'était clairvoyant . Kaunitz mettait en oeuvre la politique de relations amicales avec la France, se faisait apprécier de Louis XV, de Mme de Pompadour, de la Cour en général, du cardinal de Bernis et du duc de Choiseul très certainement ...   toujours Mercy dans son sillage .
Sur quoi,    il fut rappelé par Marie-Thérèse qui lui confiait le poste de chancelier de cour et d’État des Habsbourg, qu'il devait occuper pendant près de quarante ans de 1753 à 1792 !!!
 Partisan du despotisme éclairé, Kaunitz amorça sous Marie-Thérèse une politique de réformes reprises plus tard par Joseph II de manière plus énergique.  Il exerçait sur la mère et le fils un tel ascendant que, sans en porter le titre, il était ni plus ni moins l'équivalent d'un premier ministre .  Léopold II lui conserva sa charge, mais il fut démis en 1792  par François II.

Oh !  Il possédait, nous dit Wiki,   un régiment portant le collet rose,  en souvenir du prince de Ligne ...    
Nous voyons cet uniforme ci-dessous,   sur Kléber en 1785.  



Les portraits ne manquent pas du prince de Kaunitz !




Fersen, qui le rencontre à Vienne en août 1791,  nous en brosse un, pas piqué des hannetons !

Chez Kaunitz, homme très extraordinaire et affectant encore plus de l'être; sa perruque placée à deux doigts des sourcils, habit rouge, bourse, culottes noires, manchettes de bottes; car sa seule manie est de monter tous les jours au manège. Il distribue, en entrant, des coups de tête à tous ceux qui sont là et qui sont fort empressés à les recevoir. Il est très sourd, mais il a la prétention qu'on ne s'en aperçoive pas. Il n'aime pas les odeurs; il ne prend jamais l'air; quand il traverse la cour pour aller au manège, - c'est de 4 à 6 heures -, il tient son mouchoir devant la bouche, et, malgré la grande chaleur qu'il faisait, on ferma toutes les fenêtres. Il me dit des choses très flatteuses sur mes recommandations, et je lui remis la lettre du roi [de Suède], qu'il mit dans sa poche sans la lire. Au bout d'une demi heure, il vint me demander des détails sur le départ du Roi [de France]. Comme il y avait du monde, je fus très laconique, et il ne me poussa pas.

Je ne suis pas sûr qu'il existe une biographie française sur le chancelier Kaunitz, pourtant un personnage indispensable de la géopolitique au XVIIIe siècle et le bras droit de Marie-Thérèse et de Joseph II.
La documentation française ne me paraît pas énorme à son sujet, il faudrait vérifier, ce que je ferais.

Non, en effet .  

Seulement, nous dit Wiki, en français :
Dictionnaire d'histoire de Belgique. Vingt siècles d'institutions. Les hommes, les faits, dir. Hervé Hasquin, Didier Hatier, Namur, 2000 (2e édition revue et corrigée), p. 372.

Hervé Hasquin, justement !

Le chancelier Kaunitz résidait aussi souvent que possible dans le château d'Austerlitz, propriété de sa famille depuis 1509, en somme un sacré bail !    

C'est là que l'encore jeune Mercy vint lui faire sa cour      entre deux ambassades :  
-  de Russie qu'il était bien aise de quitter et où il avait été aux premières loges du coup d'état de Catherine pour se débarrasser du tsar,  son époux
-  et de Paris où il n'était pas mécontent de retourner .



Or ce château est éponyme de la très fameuse bataille !

En effet ...  Comment nommer la célèbre bataille de Napoléon ?
Après la victoire, l'empereur déposa l´épée et prit la plume.  Comment baptiser la bataille ?!! Pas facile-facile : elle s’était déroulée sur une étendue de 120 kilomètres carrés, non loin de Prace, Tvarožná, Telnice, Šlapanice .
Napo nomma la bataille d´après le lieu de son séjour avec tout son état-major : « la bataille d´Austerlitz ».

Il harangua ses soldats du haut du balcon de ce château de feu le chancelier Kaunitz:

« Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France; là, vous serez l‘objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire,  "J‘étais à la bataille d‘Austerlitz“, pour que l‘on réponde,  " Voilà un brave“ ».

Sur quoi l'empereur commanda la célèbre " Table d'Austerlitz " .  



Le dessin d'ensemble fut confié à Percier (Paris, 22 août 1764 - Paris, 5 septembre 1838) qui choisit, pour le plateau, le parti d'un médaillon central avec le portrait de l'Empereur, entouré de rayons portant des noms de batailles et séparant de plus petits médaillons avec les portraits de ses compagnons (c'est improprement que cet ouvrage fut parfois appelé table des Maréchaux).

Achevée en 1810, la table fut envoyée au palais des Tuileries, puis dans la grande galerie du Louvre; en 1812, elle fut exposée au Salon sous le nom de l'auteur des médaillons, Isabey, né à Nancy  le 11 avril 1767 et mort à Paris le 18 avril 1855, dont c'était quasiment la première réalisation sur porcelaine .

http://www.cbx41.com/2016/10/table-d-austerlitz-chateau-de-malmaison.html

Chere Eleanor,
Sur les webpages du château on écrit.: un morceau de France en Moravie.
Dommage qu'ils ne soient pas dans d'autres langues ..
Austerlitz.... en tchèque est dit: Slavkov
lLe château n'est pas loin de Zlin, J'y suis allé plusieurs fois.
Chaque année, autour de 2 décembre, il y a des célébrations de bataille ..
Leos

Quand Pie VI vint à Vienne voir Joseph II, la conduite du prince de Kaunitz envers le pape fut presque offensante !
Pie VI avait fait au ministre l’honneur de le visiter dans son hôtel ; il fut reçu avec tout le faste et l’apparat de circonstance, mais M. de Kaunitz avait gardé le costume le plus négligé de son intérieur, et quand le pape, au départ, lui donna sa main à baiser, le prince se contenta de la secouer avec une bonhomie affectée, en s’écriant en français : " ... de tout mon cœur ! de tout mon cœur ! "

Nous nous souvenons qu'il était farouchement anticlérical et athée, au grand damne de la bigote Marie-Thérèse, mais qui fermait les yeux au nom des rapports confiants qu'ils entretenaient tous deux.
Il pouvait se "lâcher" davantage sous le règne de Joseph II...

Ah, tais-toi, la piété ne l'étouffait pas, c'est sûr !
Marie-Thérèse ne savait pas comment elle était entourée .

Il faut dire que, lors donc de ce séjour à Vienne,  le pape poussait le ridicule jusqu'à exposer l'une de ses mules dans son antichambre pour que tout un chacun puisse venir la baiser avec dévotion ....
Encore plus fort !  Selon M. Ramshorn,  Pie VI fit porter sa pantoufle à domicile chez tous les grands seigneurs dans le même but .
 Il y avait bien de quoi s'étrangler de rire pour les impies de tout poil !  

Gonflé !!!
Kaunitz appelle Marie-Antoinette un mauvais payeur !

Il écrit au comte de Mercy, de Vienne, le 5 janvier 1781 :

Sur tout ce que vous me dites de la Reine, je vois bien que vous avez besoin de toute la patience et sagesse, dont vous êtes capable. Mais que faire ? D'un " mauvais payeur ", comme on dit, il faut prendre ce que l'on peut, et je m'en rapporte à vous .

Oh , shocking !!!    ...    un écart de langage de Kaunitz !  
Il écrit à Mercy, en octobre 1784 :  

Je ne vous cacherai pas cependant que je regrette un peu , beaucoup même, tout l'argent que ces foutus Hollandais vont nous faire dépenser, et qui sera très considérable, attendu que l'Empereur se propose de rassembler aux Pays-Bas une armée de 80,000 hommes, indépendamment des troupes étrangères qu'il pourra peut-être se déterminer de prendre à sa solde.

La vengeance est un plat qui se mange froid .

M. de Kaunitz vécut encore six ans : sa haine pour la France put jouir du spectacle du bouleversement de ce pays ; mais ce à quoi il ne s'attendait pas sans doute, c'est que le lieu de sa sépulture ( Austerlitz ) serait le théâtre le plus brillant d'un des triomphes de la nation française sur la sienne.

( le marquis de Bouillé )