Château de Bellevue à Meudon

Merci, aussi de ma part cher Vicq, pour cette belle promenade sous le neige.

Paris n'est pas habitué à autant de neige?
Comme au temps de Marie Antoinette.

Vue de la ville magique!!
Au 18ème siècle il devait être plus délicieux pour la verdure des prairies, pâturages, bois-

Leos

Permettez moi Fevicq de vous communiquer mon intérêt et mon enthousiasme pour votre reportage sur l'ancien domaine de Bellevue.

Toutefois, je ne peux m'empêcher d'avoir le cœur serré face aux destructions massives du château et de ses dépendances aux siècles précédents. Vous avez le grand mérite, Fevicq, de nous promener avec vous, sur les lieux et de nous faire découvrir les vestiges résiduels de ce qui reste de ce magnifique édifice. Ces vestiges ne sont pas superficiels au contraire, je perçois comme une ombre, un souffle qui nous font revivre Mme de Pompadour, Louis XV, Mesdames de France.
Bravo à vous Fevicq !

Merci beaucoup Dominique...
Terminons cette visite par la route des Gardes. Cette route contournait le domaine de Bellevue, en particulier le jardin anglais de Mesdames. Il y avait beaucoup de passage, puisque c’était le chemin de Paris à Versailles.
Plus beaucoup de témoignages du passé sur cette voie très fréquentée encore aujourd’hui. En voici pourtant quelques uns :
D’abord La Chapelle - Ermitage de Mesdames, seule fabrique du jardin anglais encore debout. ( mille mercis à Marie-Jeanne pour me l’avoir indiquée...) :




Pas très loin, ce qu’il reste de l’inévitable grotte :



Un peu plus bas, en direction de Bellevue, quelques maisons anciennes sont toujours là... Nul doute qu’elles ont vu passer le Roi et la Reine...









Au bas de la côte, terminant la visite, on rejoint la ville, avec, sur la droite, l’allée majestueuse qui mène au Château Neuf. Au fond, les deux pavillons d’entrée :

Alors, merci à vous cher Févicq et à Marie-Jeanne !  
Votre photo de la petite chapelle de Mesdames dans la neige, à travers les branches rouge vif des cornouillers, est particulièrement réussie.  

Ce fut un plaisir de vous accompagner dans cette promenade...
Comme promis, voici, pour compléter, quelques informations sur le théâtre de Madame de Pompadour. Celle-ci le fit aménager dans les communs appelés « la basse cour », situés à la droite du château en venant du parc.
Ces communs, en forme de rectangle, avec une cour intérieure, servaient entre autre d’écuries, de remise pour les voitures,etc. Le théâtre, de petite dimension, fut aménagé à l’angle sud-ouest. Il présentait cette particularité d’avoir des baies vitrées en fond de scène ; ainsi, à la fin des spectacles, et quand le temps le permettait, pouvait-t-on jouir de la vue sur le parc, ou encore, comble de raffinement, assister à un feu d’artifice...
La marquise de Pompadour prit une part active à la conception de ce théâtre, et à sa décoration. Elle dessina elle-même les décors des loges et de la scène, imposant le plus souvent possible la couleur rose...
Plusieurs opéras et concerts furent donnés là, en présence de Louis XV. Je ne sais pas si Mesdames continuèrent la tradition. ...
Une partie du bâtiment a été conservée, dont j’ai montré le cliché. Mais la salle elle-même n’existe plus...
Successivement : l’emplacement de la « Basse-Cour », les plan de la salle, le bâtiment actuel :

Vos photos sont très réussies avec cette belle lumière d'hiver, vous avez bien fait de braver les intempéries !

Votre historique sur le petit théâtre est très intéressant, je découvre les baies vitrées en fond de scène. Il y a quelques mois, j'ai assisté à une conférence passionnante à Versailles, le conservateur nous a longuement expliqué que ces ouvertures avaient pour fonction de créer une perspective afin de prolonger le décor qui se confondait en trompe l'œil avec l'extérieur. Cette idée très répandue était une prolongation des représentations en plein air dans les jardins de Versailles sous Louis XIV. Dans certaines salles plus grandes le fond de scène pouvait s'ouvrir entièrement comme par exemple au théâtre de l'Odéon.

L'ancienne ferme que vous avez photographiée était à l'origine la baraque des capucins, un cabaret. A l'angle de la rue du même nom se situait l'ancienne porte des capucins qui fermait le domaine de Bellevue et donnait accès au couvent situé un peu plus haut.
Au début du 19ème siècle lorsque Madame Vigée Le Brun revint d'émigration, elle fit un séjour dans ce couvent car elle vivait mal les changements survenus dans la société parisienne.

A la fin du 19ème siècle, une demeure de qualité fut construite à l'emplacement de l'ancien couvent. Décorée de fresques murales par le peintre Maurice Denis, elle a donnée lieu à de vives polémiques lors de son projet de démolition. N'étant pas inscrite au patrimoine, les peintures ont été prélevées et la maison démolie en 1988 pour construire une résidence moderne. Il reste un très beau parc  à l'arrière.

Le bâtiment que vous avez photographié, (image qui précède celle de l'allée qui mène au parc de l'observatoire), date de la marquise et est protégé. Il contiendrait un joli salon circulaire et un pavillon de musique décoré par Richard Mique en 1785. A ma connaissance les propriétaires ne l'ont jamais ouvert à la visite lors des journée du patrimoine.

Il est vrai que Bellevue n'a pas été épargné, bien peu de chose subsiste du 18ème siècle, pas plus que les grandes demeures construites au 19ème lorsque les terrains du domaine ont été lotis.Il en reste deux seulement dont celle ou se trouve les vestiges de la grotte au charme si mystérieux dans son fouillis de verdure.

Merci, chère Marie-Jeanne, pour toutes ces précisions . Meudon / Bellevue n'a pas de secrets pour vous !

Marie-Jeanne a écrit:Le bâtiment que vous avez photographié, (image qui précède celle de l'allée qui mène au parc de l'observatoire), date de la marquise et est protégé. Il contiendrait un joli salon circulaire et un pavillon de musique décoré par Richard Mique en 1785. A ma connaissance les propriétaires ne l'ont jamais ouvert à la visite lors des journée du patrimoine

Qui ne rêverait de se faire petite souris pour y pénétrer ? ...

Merci chère Marie-Jeanne pour vos informations et vos conseils.
Pour la maison dont vous parlez, sur la route des gardes, je l’ai photographiée car je cherchais le bâtiment connu comme le « Petit Bellevue ». Pensez-vous que c’est bien celui-ci ?

Oui c'est bien celui ci ou se trouverait un salon circulaire et une salle de musique décorée en 1785 par Richard Mique.
Je ne sais pas s'il s'agit de deux pièces différentes ou d'une même pièce. Quand on regarde les vues du ciel sur Google, on distingue une petite construction accolée à la maison, c'est éventuellement la salle de musique mais sans certitude aucune.
Il faudrait que je recherche d'avantage de renseignements sur cette bâtisse qui, semble t-il a été restaurée, sans trop de changement.

Et peut-être obtenir un droit de visite ? Pourquoi pas, pour la bonne cause...

J'y pensais justement !

Vicq d Azir a écrit:( suite de la présentation du Château de Bellevue) :
Chers amis,
Je ne sais pas ce que vous en penserez, mais il me semble que le Château de Bellevue, à Meudon, fait partie des demeures royales, par la volonté de Louis XV, et que les posts envoyés le concernant (pas seulement les miens...), auraient tout à fait leur place dans ce chapitre des demeures royales, plutôt que dans le chapitre « autres lieux associés ». ...Ainsi, les « trois châteaux » de Meudon seraient-ils regroupés...
Enfin, ceci est mon avis. Merci en tout cas. ...

Vous avez tout à fait raison, cher Févicq !  

Et hop !
C'est chose faite .

C’est trop cool ...
Merci chère Eléonore....

Mais de rien, cher Févicq, c'est un plaisir !

La Famille Royale est autorisée à passer l’été et l’automne de 1790 à Saint Cloud ( du 4 juin au 8 novembre ): pour eux, les derniers beaux jours...
Adélaïde d’Osmond, qui avait 9ans et demi à l’époque, a laissé plus tard un témoignage émouvant de la dernière visite de la Reine à Bellevue, où la Reine s’était rendue de St Cloud, tout proche, afin de rendre visite à Mesdames Tantes. On retrouve ce témoignage dans les mémoires qu’elle rédigera plus tard, alors qu’elle était devenue comtesse de Boigne.
Adèle d’Osmond avait été compagne de jeu du premier Dauphin, et résidait souvent à Bellevue, car sa mère était dame d’honneur de Mme. Adélaïde.
Je situerai la scène après la Fédération, peut-être en août ou septembre. La scène se passe sur la terrasse du château, que je vous ai présentée plus haut dans le reportage sur Bellevue. Écoutons Adèle...
« J’ai parfaitement présente une scène de cet été. Je n’avais pas vu la Reine depuis des mois. Elle vint à Bellevue sous l’escorte de la Garde Nationale ; j’étais élevée dans l’horreur de cet habit. La Reine, je crois, était déjà à peu près prisonnière, car ce monde ne la quittait jamais. Toujours est-il que, lorsqu’elle m’envoya chercher, je la trouvai sur la terrasse entourée de gardes nationaux. Mon petit cœur se gonfla à cet aspect, et je me mis à sangloter. La Reine s’agenouilla, appuya son visage contre le mien, et les voila tous deux de mes longs cheveux blonds, en me sollicitant de cacher mes larmes. Je sentis couler les siennes. J’entends encore son « paix, paix, mon Adèle »; elle resta longtemps dans cette attitude.
Tous les spectateurs étaient émus, mais il fallait l’incurie de l’enfance pour oser le témoigner dans ces moments où tout était danger. Je ne sais si cette scène fut rapportée, mais la Reine ne revint plus à Bellevue, et c’est la dernière fois que je l’ai vue....
J’ai conservé de ce moment une impression qui est encore très vive. Je peindrai son costume : elle était en « pierrot de linon » blanc, brodé en branches de lilas de couleur, un fichu bouffant, un grand chapeau de paille, dont les larges rubans lilas flottants se rattachaient par un gros noeud à l’endroit où le fichu croisait....
Son fils, le second Dauphin, l’avait accompagnée à Bellevue, et il jouait avec mon frère dans le sable. Les gardes nationaux se mêlaient à ces jeux, et les deux enfants étaient trop jeunes pour en être gênés. Je ne m’en serais pas approchée pour l’empire du monde. Je restai près de la Reine, qui me tenait par la main. On m’a dit depuis qu’elle s’était crue obligée d’expliquer à sa suite que le premier Dauphin m’aimait beaucoup, qu’elle ne m’avait pas vue depuis sa mort, et que c’était là le motif de notre mutuelle sensibilité. »

Sa tenue ressemblait beaucoup à ceci.  
(Musée Galliera)

Oui, merci Marie-Jeanne, c’est tout à fait ça...

Mme de Boigne a écrit:La Reine s’agenouilla, appuya son visage contre le mien, et les voila tous deux de mes longs cheveux blonds, en me sollicitant de cacher mes larmes. Je sentis couler les siennes. J’entends encore son « paix, paix, mon Adèle »; elle resta longtemps dans cette attitude.

Je trouve ce « paix, paix, mon Adèle » particulièrement émouvant.
Au plus fort du drame, toujours ce souci d'autrui de Marie-Antoinette .

Ce « paix mon Adèle », je l’avais gardé dans l’oreille, comme si je m’étais trouvé là ( mais après tout, Vicq d’Azir était-il peut-être du voyage...), sans pouvoir retrouver le lien avec les mémoires d’Adèle de Boigne... Puis, j’ai remis la main sur le livre, dont je vous recommande la lecture. Mais vous le connaissez sans doute...

Oh oui ! https://marie-antoinette.forumactif.org/t2610-memoires-de-la-comtesse-de-boigne?highlight=boigne

Chers,
J'aime aussi cette mémoire… colorée. descriptif qui évoque une idée plus claire.

Madame de Tourzel a écrit dans ses mémoires que pendant l'été de 1790, la reine allait souvent avec ses enfants dans le parc de la Meudon. Je pense qu'elle devait passer par Bellevue plus souvent.

Aussi Madame Elisabeth dans une des lettres de mai 1790, avant de séjour de la cour, écrit .. Je vais aller voir le jardin anglais à Bellevue.


Gentille Marie. Jeanne Merci pour la photo de la robe ..


Leos

Existerait il un livre sur le hameau de Mesdames? Merci

A priori il n'existe que ce livre:
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Bellevue, le château de la marquise de pompadour à Meudon 1748-1824 de Francis Villadier (2008: Ville de Meudon)

Tiens ! C'est bien peu, en effet ...

Oui, mais c’est un livre magnifique, et très complet...