Marie-Antoinette, le film de Sofia Coppola, avec Kirsten Dunst dans le rôle de la reine

Vous êtes vraiment sévères avec ce film qu'à mon sens il faut regarder comme une œuvre cinématographique et non comme un travail d'historien.
Je comprends que les amateurs de la Grande Histoire trouvent à redire mais le cinéma n'est-il pas le 7ème Art avec toute la liberté que le terme implique.

Peut être. Déformation professionnelle j’étudie l’Histoire et l’Histoire de l’art.
Mais après comme je l’ai dit, il m’arrive d’aimer les modernisations. Peut être, ici, était-ce trop excessif, même si comprends qu’on puisse l’aimer aussi

Le traitement des personnages est en effet excessif et même caricaturale ce que je n'aime pas du tout en général. Néanmoins la transposition dans la modernité d'aujourd'hui est bien sentie car Marie-Antoinette avait elle même les goûts d'une jeune femme de son temps.

oui,
en effet. je me suis peut être mal exprimée : là où la modernité me gêne le plus, c'est la réduction du à son côté frivole et l'accentuation de ce caractère. ainsi que lui attribuer un caractère je m'en foutiste du peuple avec la phrase "qu'ils mangent de la brioche, s'ils n'ont pas de pain … " , servie à tous les sauces quand il s'agit d'elle et ça le don de m'énerver légèrement

Pour ma part, je suis bien plus choquée par la Marie-Antoinette des Adieux à la Reine qui désigne aux égorgeurs une fausse duchesse de Polignac.

je ne l'ai pas vu donc je ne saurais me prononcer là-dessus.

Vous ne manquez rien.
Au contraire de la Marie-Antoinette de Jacquot, celle de Sophia Coppola est tellement rock'n'll , et l'on a tellement dit et redit à l'envi qu'elle est un pastiche de la jeune-fille moderne que personne ne peut faire la confusion .

Le film de Sofia Coppola a pour lui une esthétique certaine, très réussie, avec ses couleurs sucrées, comme des gourmandises ou les fameux macarons. Les blancs, roses et bleus pastels, le traitement de la lumière, les vues de Trianon et du parc sous le soleil sont très belles. Les costumes, bien que pas toujours authentiques, participent à cette esthétique, sans oublier la musique rock et années 80, pari casse-gueule mais réussi, qui s'intègre très bien à l'ensemble.

Ce film, c'est le dernier macaron qui traîne dans la coupelle, à la fin de la fête : on passe devant, on se dit qu'on en a assez mangé ce soir, qu'on a plus faim… Et pourtant, on ne résiste pas et on le prend, on mord dedans en s'en voulant un peu…
(Je sais de quoi je parle, j'ai le DVD et le CD du film… )

Tu as bien raison de te faire plaisir !

Mme de Sabran a écrit:

La nuit, la neige a écrit: A réécouter, si le sujet vous intéresse :

Le cours de l'Histoire, par Xavier Mauduit (France Culture)
Durée environ 52 mn

La Révolution dans son siècle (3/4) : Le Roi est mort, et la reine aussi !

J'ai écouté bien attentivement et relevé une bourde désopilante !  
Je la posterai demain dans le sujet idoine .

C'est  à 12.35.
Une de ses dames chuchote à Marie-Antoinette :

"  On dit que vous avez offert à Thomas de Fersen  
une petite visite de vos jardins . On voit Fersen admirant le royal buisson ...  "

Un article paru récemment et tentant de réhabiliter le film aux yeux des plus rigoristes :

https://www.thethings.com/heres-how-the-marie-antoinette-film-was-historically-accurate-and-how-it-wasnt/

C'est assez bien tourné mais le contresens que fait le journaliste sur "Let them eat cake" alors même que Sofia Coppola l'a habilement évité laisse songeur...

Mouais… Miss Coppola est bien gentille mais si elle a jamais lu une biographie de Marie-Antoinette, elle a dû lire la version hiéroglyphique traduite du japonais médiéval…

Au risque de me mettre tout le Forum à dos je dirais que, insoumise affranchie indomptée rebelle, c'est bien elle. Coppola n'a pas voulu tracer une fresque historique. Elle a compris la jeune Marie-Antoinette qui jette sa gourme. C'est du beau cinéma à l'américaine, soit dit sans notion péjorative, avec beaucoup de moyens, sur les lieux détail inappréciable.

Oui malgré ses écarts historiques et quelques personnages un peu forcées, c'est un film très réussi qui a le mérite de montrer Marie-Antoinette dans son humanité.
Hormis certaines inexactitudes, en particuliers les habits du mariage, les costumes et les perruques sont de très belle qualité.

Pour revenir sur ce clip de Mylène Farmer film, je le trouve très bon jusqu'au sacre de Louis XVI. Kirsten Dunst rend vraiment à merveille la gamine, l'enfant qu'est encore Marie-Antoinette à son arrivée en France. Ingénue, naïve, un peu moqueuse, rebelle et enjouée. Mais déjà en avance sur son temps puisqu'elle découvre à son arrivée le cabinet de la fameuse méridienne qui ne sera créé qu'en 1781 (c'était la petite vacherie "prends ça dans ta face Sofia", impossible de résister).

En-dehors des erreurs historiques à faire dresser les cheveux sur la tête et sous la perruque poudrée, il y a aussi le casting, bien gratiné quand-même...
On a Louis XV, "le plus bel homme de son royaume", qui ressemble à un parvenu texan gentiment vicelard et égrillard, une du Barry blonde et pulpeuse, riche en coquines fossettes, qui se retrouve en mannequin brune élégamment sous-alimentée, un Louis XVI blond aux yeux bleus qui se retrouve brun, deux belles-soeurs très moches qui se retrouvent en pin-up, un Provence déjà enrobé et rondouillard qui se retrouve en jeune amoureux mince et élancé… Sans oublier Mercy qui, visiblement, n'a pas été informé que le confinement était terminé et qu'on pouvait donc retourner chez le coiffeur (la coiffure "oreilles de cocker" poivre et sel…).

Après, il y a du bon.
Mme de Noailles est très bien dans le jeu du :"Devinez où j'ai mis mon balai", Marie-Thérèse aussi, en matrone impériale ensachée dans sa robe amidonnée avec une lourdeur toute germanique, aussi copieuse qu'une potée bavaroise, les trois tantes bigotes, grincheuses et médisantes…
J'aime bien aussi notre brave Vergennes, immanquable, puisqu'il est déjà là en train d'écrire les dernières volontés de Louis XV et qu'il est toujours là, accourant en 1789 (avec d'autant plus de mérite qu'il est mort en 1787) pour annoncer au couple royal, buvant le thé dans des sièges de jardin de style "Louis la brocante" que la bastille est prise…
- Et mon mot historique "Non Sire, c'est une révolution !" alors ?
- Désolé mon cher Rochefoucauld-Liancourt, ça a été coupé au montage.
- Ce n'est pas une révolution, c'est un scandale !

Charles-Alexandre, je te veux tous les jours, dix messages par jour, tellement je suis toujours écroulée à la lecture de tes posts . C'est si bon, si jouissif de rire !
 Tu as défense absolue de t'éloigner de nous un instant !  
Encore, encore !!!

Non mais les sièges de jardin… Sérieusement, les sièges de jardin…


On s'attend presque à voir Chantal Ladesou débarquer en robe à paniers, perruque poudrée et chapeau à rubans pour tenter de leur refiler une véranda Akena, la reine des vérandas...

Calonne a écrit:Non mais les sièges de jardin… Sérieusement, les sièges de jardin…
...

C'est vrai qu'ils sont très design !

Calonne a écrit: une du Barry blonde et pulpeuse, riche en coquines fossettes, qui se retrouve en mannequin brune élégamment sous-alimentée

Mais non ! en entraineuse de saloon dixit Vicq d'Azir  

S'est-il trouvé un cinéaste pour demander à son actrice de zézayer conformément au personnage historique de Mme du Barry ?

Ce soir, sur TF1 Séries Films, était rediffusé le film " Marie-Antoinette ".

Je vous propose de (re)voir aussi (ou plutôt) le documentaire réalisé par Eleanor Coppola (l'épouse de Francis Ford Coppola et la mère de Sofia Coppola), au sujet du " making of ", des coulisses, du film.  

Durée : 25 mn

Bonjour.
Que dire des scènes du beau Fersen et la Reine à Trianon, bon bon bon  .... Au château des Tuileries sûrement. Mais cela reste de toute façon des moments privés de la reine. Les tableaux moches  de Mme Vigée Lebrun  sûrement une histoire de droits à l'image.... . Les scènes équestres sont de grande qualité à noter ainsi que les attelages. Croyez moi cela a été mon métier au cinéma.
Après il y a un grand esthétisme au niveau images et lumières. Le rythme du film est assez lent, mais justement l'ennui de la vie au château de Versailles est ainsi bien appuyé. J'ai adoré la scène du petit théâtre qui a surpris ma douce amie comédienne de son état et qui a saisi à ce moment précis une partie de la Reine qu'elle refusait de voir malgré les vifs  débats lors des mises en scènes de nos spectacles. J'ai adoré et regretté la scène du 1 er opéra sûrement Iphigénie. Et y voir chanter la grande Sophie Arnould..... Trop court trop court ce moment. Rahhh ! j'enrage que cela n'ait pas été plus développé. J'ai trouvé enfin très bien vue la mise en scène de la Reine de ses enfants, au Hameau de la Reine, et sa volonté de porter des robes simples dans son univers privé. Là, était montrée la modernité de la Reine. Mme Noailles sublime, on en redemande.... Bref, bien sûr des erreurs historiques qui énervent. Mais ce film américain a les défauts de films made in USA. Et la qualité de ses moyens financiers. Un film français à grand budget sur la Reine à Versailles, c'est pas pour demain croyez moi.
Enfin on avait par hasard des macarons, du coup on les a tous boulotés, avec ma tendre, en regardant le film devant la cheminée. Alors qu'ils traînaient depuis Noël...    

La nuit, la neige a écrit:

Je vous propose de (re)voir aussi (ou plutôt) le documentaire réalisé par Eleanor Coppola (l'épouse de Francis Ford Coppola et la mère de Sofia Coppola), au sujet du " making of ", des coulisses, du film.  

Je viens de regarder ce documentaire ( je le découvrais ) avec intérêt et grand plaisir d'écouter les trop courtes interventions d'Antonia Fraser.
Merci, cher la nuit, la neige.