Marie-Antoinette, " Ils ont jugé la reine ". Docu-fiction sur Arte

Xème épisode ! Livres, télévision, cinéma; les créateurs ne savent que faire des remakes ! Et mon réalisateur cherche un producteur pour tourner un documentaire sur Louvel-Louis XVII, sans succès !  On peut dire que j'en aurai dépensé des sous et du temps pour lever une grande partie du voile sur l'énigme du Temple. Et c'est d'autres qui ont et feront de l'argent avec l'affaire ! (remarquez que je ne cours pas après spécialement). Je ne suis pas encore dans la dèche !

MARIE ANTOINETTE a écrit:samedi soir à 20 H 50 plus de téléphone, ni de conversations familiales  -  sur ARTE le téléfilm est programmé !!!!!

Nous ne manquerons pas le rendez-vous, chère Marie-Antoinette, merci !  
... et nous le rappellerons, le jour même, pour les têtes à vent .

Comme le rappelle notre ami D'Eon, je vous signale que le docu-fiction est d'ores et déjà disponible sur le site d'Arte TV.

D'éon a écrit:Je viens de le terminer à l'instant car il est déjà disponible sur arte.tv
C'est un très bon docufiction. Il y a quelques erreurs, certaines petites et d'autres plus grossières, mais les yeux profanes n'y verront rien. En tout cas, mention spéciale à l'interprète de Marie-Antoinette.

C'est ici en vidéo, si vous êtes impatients   :

Marie-Antoinette - Ils ont jugé la reine (Arte TV)

Merci pour l'info.

Je l'ai regardé et j'ai trouvé cela plutôt bien, notamment l'acteur qui joue Fouquier-Tinville. Le contexte politique, et les luttes de pouvoir ou d'influence entre Robespierre, Hébert et Fouquier-Tinville sont bien rendus, c'est assez intéressant.

L'actrice qui joue la reine est bien aussi, mais avec un bémol toutefois : je n'ai pas trop aimé lorsqu'elle crie avec colère "J'en appelle à toutes les mères"... D'après le compte-rendu du procès, la reine a montré de l'émotion lorsqu'elle a dit cela, mais elle ne s'est pas mise en colère et elle n'a pas crié. Je vois plutôt la reine dire cette phrase avec une forme de "colère rentrée", de manière sèche mais sans emportement, digne comme elle l'était toujours. C'est difficile à jouer certes...

Merci, mon cher duc, pour ces impressions personnelles .
Je n'ai pas encore eu le temps de regarder l'émission, mais je serai samedi soir devant ARTE, toute affaire cessante.

Ton appréciation du " J'en appelle à toutes les mères " me semble juste.
J'imagine une voix blanche, une respiration terriblement oppressée : Marie-Antoinette est atterrée .

Selon le compte-rendu du procès, publié en 1793, Marie-Antoinette "paraît vivement émue" lorsqu'elle prononce ces paroles.  Cela signifie-t-il qu'elle avait les larmes aux yeux ?

Je ne la vois pas "perdre le contrôle" et se mettre en colère, même si sa réponse est très sèche : "Si je n'ai pas répondu, c'est que la nature se refuse à répondre à une pareille inculpation faite à une mère. J'en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici."

Marie-Antoinette "paraît vivement émue" , voilà.
Mais certainement aucun effet théâtral, et je ne l'entends pas non plus " crier ". Cela ne lui ressemblerait pas.
Sa réponse est ferme et digne.

J'ai regardé ce docu-fiction et le recommande donc volontiers.  
Je l'ai trouvé réussi, tout comme l'essai d'Emmanuel de Waresquiel Juger la reine duquel il est adapté.

Les acteurs jouent bien, et la narration de Denis Podalydès est plaisante à écouter. J'aime bien sa voix...

Ce n'est pas ainsi que j'imaginais la salle du Tribunal révolutionnaire (voir nos discussions et description, ICI), mais bon ce n'est pas si important.  


Bien sûr nous ne pouvons pas dire que l'actrice ressemble physiquement à Marie-Antoinette, mais puisque son interprétation est convaincante (y compris à l'occasion de son célèbre appel à toutes les mères), cela ne m'a nullement dérangé.  
Et ce d'autant moins que Marie-Antoinette n'est pas le seul personnage de ce docu-fiction : de nombreux autres protagonistes et témoins de cet épisode de la Révolution française sont évoqués, notamment les jurés de son procès.  
C'est aussi ce que j'avais apprécié à la lecture du livre d'Emmanuel de Waresquiel.

Voir notre sujet, ici : Le procès de Marie-Antoinette


Une "petite lumière" s'est allumée au sujet d'un détail de la fiction, en l'occurence lorsque Marie-Antoinette confie discrètement à son avocat, Tronson du Coudray, un médaillon avec le portrait de son fils à remettre à sa "fidèle et ancienne première femme de chambre" : Mme Laborde.


Quelle Laborde ? C'est kiki ?    

Louise-Marguerite-Émilie-Henriette Quetpée de Laborde, l'épouse en seconde noce du chevalier de Jarjayes, elle même veuve de Philippe-Joseph Hinner, harpiste de la reine, et mère de Louise Antoinette Laure Hinner, future Laure de Berny, amie d’Honoré de Balzac (nous dit Wiki).

Nous l'évoquions brièvement, ici : Maison et dames du palais de la reine Marie-Antoinette

La scène qui précède celle du trajet de la funeste charrette est très touchante et bien pensée. Mais je n'en parle pas afin de préserver "l'effet de surprise" pour ceux qui n'ont pas encore vu ce docu-fiction.

Ah qu'il me tarde ! Vivement samedi !!!
Merci, cher la nuit, la neige, de nous faire partager tes impressions ... auxquelles je me fie entièrement .

Oui, c'est une des particularités du livre magistral de Waresquiel d'autant s'attarder sur la présentation de chacun des jurés, ces hommes qui avaient la reine à leur merci, qui la tenaient, qui jouissaient de la faire mourir .

Quelle horreur ...

Vivement ce soir!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Oui, nous ne le manquerons pas .

Ah, ça, non!
Je vais m'organiser pou être prête à l’heure, et m'installer bien confortablement devant la télé.

BON FILM A TOUS!

Affreux ...
Le procédé dramatique qui nous montre la reine condamnée déshabillée puis habillée par Rosalie et, simultanément, Marie-Antoinette dauphine sur l'île aux Epis, déshabillée puis habillée par ses dames, m'a fait monter les larmes aux yeux.
On a beau connaître la fin de l'histoire, elle est insoutenable .

J'ai apprécié l'interprétation de la comédienne, elle tient le film, touchante dans la sobriété, rien de trop.

Je l'ai trouvée parfaite aussi, très juste, convaincante .

Très beau film-documentaire ; tous les acteurs sont remarquables ; la véracité historique a été respectée dans tous ses détails.
J'ai été bouleversé, je n'ai pu m'empêcher de verser des larmes lorsque dans sa dernière lettre Marie-Antoinette confie ses enfants à Madame Elisabeth.
Ces sous-hommes d'Hebert et de Fouquier-Tinville me soulèvent le cœur, ceci dit remarquablement interprétés. Robespierre, plus politique, froid et calculateur.
La reine, toujours si digne, si courageuse, quelle belle interprétation que celle qui joue la fin de son existence. Le traitement inique et monstrueux réservé au dauphin me révolte et me fait sortir de mes gonds, c'est probablement la triste et deliquescente réalité qu'il a vécue, mais a t-il réellement reçu des coups de cette marionnette d' " instituteur " qu'était Simon ?
Comme souvent chez moi l'émotion a pris le dessus, mais comment pourrait-il en être autrement ? Le sentiment domine en moi, je ne peux raisonner autrement pour la reine et sa famille ; j'ai toujours l'impression de vivre le naufrage de cette femme avec une empathie douloureuse.

Effectivement il est assez bien réussi et bien interprété. Cependant je doute que les historiens de l'IHRF apprécient les références à la terreur mise à l'ordre du jour quand on connaît la position de JC Martin qui justement a dans ses dernières recherches affirmé que c'était un mythe. La terreur n'a jamais été à l'ordre du jour mais incontrôlée suite au débat de la convention qui n'arrivait à se positionner sur la terreur. Bref un peu cliché du coup. Et concernant le citoyen Simon qui a du mal à écrire à Herbert, étonnant car il était instituteur me semble-t-il ? Là il passe pour un parfait crétin, mais peut-être que c'était le cas, je ne sais pas trop... Et il bat l'enfant ? Je suis assez surprise aussi, je ne pensais pas.

Emilie du Châtelet a écrit:
Et il bat l'enfant ? Je suis assez surprise aussi, je ne pensais pas.

Qu'il " corrige " le petit ( comme on disait autrefois ) ne m'étonne pas plus que ça, chère Emilie . La fessée était chose courante, parfois coups avec la boucle de la ceinture .

Qu'il ait fait boire force alcool à Louis-Charles est plausible aussi. Il faut que le petit ait subi beaucoup d'avanies pour qu'il puisse s'exclamer un jour en parlant de sa mère et sa tante ( ou sa soeur ) : " Ces putains-là ne sont pas encore guillotinées ?! "
D'ailleurs, au fait ! d'où vient ce témoignage, auquel je n'arrive pas à croire ?

J'ai regardé 10 minutes. Simon en train de battre Louis XVII n'est pas un fait avéré. Je ne pense pas qu'Hébert et Chaumette avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient de cet enfant si important.

pilayrou a écrit:J'ai regardé 10 minutes. Simon en train de battre Louis XVII n'est pas un fait avéré. Je ne pense pas qu'Hébert et Chaumette avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient de cet enfant si important.

Ce pauvre petit était plutôt traité comme de la roupie de sansonnet que comme un otage important...

Emilie du Châtelet a écrit: Et concernant le citoyen Simon qui a du mal à écrire à Herbert, étonnant car il était instituteur me semble-t-il ? .

Simon était savetier de profession (cordonnier de nos jours).

J'ai trouvé Reine Millot caricaturale  , toute bariolée qu'elle était de bleu blanc rouge,  " vitupérante "  et vociférante, déversant son fiel...

Euh ...  je veux bien croire qu'elle détestait Marie-Antoinette, mais une pauvre fille de cet acabit, sans éducation, émergeant du menu peuple, devait se sentir quand même impressionnée dans une salle de tribunal, devant la ci-devant reine et ces emplumés, tous personnages importants et connus ...

Quant à sa déposition !
Comment imaginer une seule seconde le comte de Coigny  ( frère du duc que nous connaissons bien ) confiant à cette femme de peu que, mais oui, mais oui !  la reine envoie des sommes folles à l'empereur, son frère !


Je ne connais pas,  de plus singulier et de plus terrible exemple de la transformation que la bêtise et la malignité populaire font subir aux mots même les plus innocents, aux plaisanteries même les plus insignifiantes, que la déposition de Renée Millot dans ce lamentable procès de la reine, où je recherche à dessein les traces des médisances et des conversations de Versailles. « Renée Millot, fille domestique, dépose qu’en 1788, se trouvant de service au grand commun, à Versailles, elle avait pris sur elle de demander au ci-devant comte de Coigny, qu’elle voyait un jour de bonne humeur : Est-ce l’empereur continuera toujours à faire la guerre aux Turcs ? Mais, mon Dieu ! cela ruinera la France par le grand nombre de fonds que la reine fait passer pour cet effet à son frère, et qui en ce moment doivent au moins se monter à deux cents millions. — Tu ne te trompes pas, lui dit-il ; Oui, il en coûte déjà plus de deux cents millions, et nous ne sommes pas au bout. » Qui ne voit d’ici la scène du grand commun en 1788 ? Le comte de Coigny en belle humeur, une petite fille qui se met à lui parler politique et qui sait exactement combien de millions la reine a fait passer en Autriche, ce qui redouble la bonne humeur du comte et ce qui lui fait répondre avec un ton de persiflage que la pauvre sotte ne comprend pas : Oui, deux cents millions, et nous ne sommes pas au bout ! — Voilà la scène de 1788. Voyez ce qu’elle est devenue en 1793 !

Saint-Marc Girardin
Mirabeau et la cour de Louis XVI
Revue des Deux Mondes, Nouvelle période, tome 11, 1851 (p. 722-738).

Emilie du Châtelet a écrit:
Effectivement il est assez bien réussi et bien interprété. Cependant je doute que les historiens de l'IHRF apprécient les références à la terreur mise à l'ordre du jour quand on connaît la position de JC Martin qui justement a dans ses dernières recherches affirmé que c'était un mythe. La terreur n'a jamais été à l'ordre du jour mais incontrôlée suite au débat de la convention qui n'arrivait à se positionner sur la terreur. Bref un peu cliché du coup.

Oui, Jean-Clément Martin a écrit plusieurs essais et articles à ce sujet, dont ce livre que nous présentons ici (avec notamment, en lien, une archive radio lorsqu'il fut l'invité de l'émission Au coeur de l'Histoire, venu présenter son livre et ses recherches) :

La Terreur, vérités et légendes. De Jean-Clément Martin

Vous retrouverez également un résumé de son analyse, ainsi que le compte rendu de la séance du 5 septembre 1793 à la Convention nationale, ici :

Présentation :
Commentaire pédagogique sur cette formule utilisée en septembre 1793 pendant la Révolution française. La revendication des sans-culottes n'a pas été acceptée par la Convention qui voulait au contraire que la justice et le courage soient à l'ordre du jour.

La Terreur à l'ordre du jour. Jean-Clément Martin

quelques remarques sur le film

la petite montre accrochée au clou était une petite montre en acier offerte par sa mère.
partie du palais à 11 H 00, la charrette est arrivée à 12 H 00 place LOUIS XV.

le choix des lieux pour le procès est un mauvais choix, la grand chambre est de belle taille, pas d'escalier- les jurés étaient en face des avocats - la reine se trouvait en plein centre de la pièce dans un fauteuil devant les tables d'une part d'HERMANN et de FOUQUIER.

la foule se tenait au fond derrière la Reine et au moment de sa réponse concernant l'affaire de CHARLES, question posée par un juré et non HEBERT, les femmes se sont exclamées contre les juges.

je trouve que le lieu de tournage était mesquin, on dirait un manque de moyens financiers !!!!!!
c'est dommage !!!!!! à cause de la qualité des comédiens et le respect du texte.

MARIE ANTOINETTE


On peut acquérir le film en le téléchargeant 9; 90 - si un membre du forum voudrais le faire et après le mettre du DVD je suis d'accord pour en supporter les frais !!!
d'avance merci.