La famille de Polastron

J'aimerais bien penser que nous avons là le portrait de la comtesse d'Andlau ( née Polastron ), mais elle semble la soeur jumelle de chacune des filles de Louis XV portraiturées par Nattier ... très joliment d'ailleurs, mais stéréotypées selon les critères de beauté du peintre.

Bien dit Eléo !

Il y a une vingtaine d'années, la retrospective Nattier qui s'était tenue à Versailles avait d'ailleurs un peu "tué" le peintre, dont on s'était aperçu que les modèles se ressemblaient toutes que ce soit au niveau du visage ou de la pose...

Tiens ! je découvre dans la biographie de Jeanne du Barry par Emmanuel de Waresquiel que la petite Betsi ( ou Betsy ) , Marie-Joseph Bécu de Cantigny, fille cachée de la comtesse et Arnaud de la Porte, intendant général de la Marine et conseiller d'Etat, avait pour " maître à écrire " un monsieur Polastron.

Je glane dans les lettres de Mirabeau à Julie quelques menus détails.

La comtesse d'Andlau, sœur du comte de Polastron, avait épousé, en 1736, Eléonor-François, comte d'Andlau, mestre de camp, d'une vieille famille d'Alsace, dont le frère fut le second mari de la mère de Mme de Genlis. Tiens donc !
(V. Mme de Genlis, Mémoires sur le XVIIIe siècle et la Révolution française, 10 vol., 1825,t. II, p. 346. — Mémoires de la baronne d'Oberkirch, publiés par le
comte de Montbrison, son petit-fils, 2 vol., 1853, t. 1, p. 174).

Elle avait été d'une grande beauté, et l'on songea, au temps de sa jeunesse, à la faire prendre comme maîtresse par Louis XV.
(V. Journal et Mémoires du marquis d'A rqenson , publiés pour la Société de l'histoire de France, par Rathery, 9 vol.,1859-1868, t. III, p. 430.)

Sa réputation, en tout cas, était fort compromise. Mme d'Andlau avait un fils qui épousa une des filles d'Helvétius, et une fille, la comtesse de Châlons, dont le mari, ministre du roi près l'électeur de Cologne, contribua pour une large part à faire élire l'archiduc Maximilien coadjuteur de cet électeur avec succession future ; Marie-Thérèse et Marie-Antoinette lui en savaient l'une et l'autre fort bon gré.

( Lettres à Julie, Mirabeau )
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97550896/f362.item