Une lettre de Mme de Laage de Volude à Louise de Polastron

Nous nous souvenons de l'amie de Madame Élisabeth, Blimonette      ,
ainsi surnommée par la sœur du roi parce que Mme de Laage de Volude était née mademoiselle d'Amblimont .  Je tiens beaucoup aux deux a a de Laage de Volude, trop souvent écrit à la va vite Lage de Volude.
Bref ! ...  :

Voici une lettre tout simplement adorable de Blimonette à Louise de Polastron, dans laquelle la marquise en exil évoque les jours heureux, le couvent de Panthémont des jeunes-filles bien nées, la chaleur de l'amitié et la douceur de vivre d'avant la Révolution .

Je vous laisse savourer    :


Que j'ai ri de ton discours, bonne chère petite, que tu es gentille, j'aurais voulu te tenir là et te baiser comme pain . Quand je me reporte au jour de notre première communion, il y a vingt ans, je te vois à mon  côté au milieu du chœur de Panthémont, ta jolie figure, ta taille mignonne, ton air si doux et si candide  . Et notre confession générale, et toutes nos enfances, et tout le temps que nous avions devant nous, et cet avenir si heureux d'abord et après si orageux !
Je passe mes journées à me concentrer dans ces visions, à me rappeler nos anciens et chers amis, vingt-deux ans que nous sommes liées, que nous n'avons rien de caché l'une pour l'autre, que nous connaissons jusqu'au dernier repli de notre cœur et de notre âme ! Mon enfant, quel lien !  Il n'y en a pas de plus tendre et de plus solide .  De ce 1er novembre 1778 jusqu'à ce 1er novembre 1798, je suis tout notre vie .  Que de choses ! Je pourrais être grand-mère; toi tu portes des lunettes, Aglaé ( Guichette ) a une fille de plus de seize ans .   Et ce qu'il y a de pire, c'est que nous sommes séparées, moi malheureuse dans ce moment sous tous les rapports .



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J'aime cette habitude des surnoms qu'avait Madame Élisabeth !

Cette lettre est charmante et témoigne de la simplicité affectueuse qui régnait dans ce cercle  boudoi30 


Bien à vous.