Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
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La nuit, la neige
MARIE ANTOINETTE
Lucius
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: L'histoire de Marie-Antoinette :: Marie-Antoinette et la Révolution française
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Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
L'amour menaçant a écrit:
N'est-ce pas Chateaubriand, qui disait qu'on pouvait violer l'histoire, du moment où on lui faisait de beaux enfants ?
J'ignore si elle est de lui.
Mais Chateaubriand est un si bon conteur qu’on lui pardonne quelques petits arrangements avec la réalité.
Il eut été dommage qu’un écrivain si talentueux se contente de simples catalogues de faits, n’est-ce pas ?
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Ah ?Gouverneur Morris a écrit:
N'est-ce pas plutôt Dumas ?
Cette phrase lui va bien aussi. :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
La nuit, la neige a écrit:Mais Chateaubriand est un si bon conteur qu’on lui pardonne quelques petits arrangements avec la réalité.
Il eut été dommage qu’un écrivain si talentueux se contente de simples catalogues de faits, n’est-ce pas ?
C'est vrai qu'il est un excellent écrivain. Mais comme c'est un auteur romantique, mieux vaut le lire alors avec plaisir, et rester vigilant sur la véracité de certaines situations.
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Une fois sur le trône, Louis XVIII organise des cérémonies religieuses dédiées à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Voici une gravure de Jean-Demosthène DUGOURC, représentant le service anniversaire du 21 janvier 1816 à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette à Saint Denis.
Dessinateur fort apprécié des cours européennes, Jean Démosthène Dugourc a couvert par ses dessins à la plume tous les événements marquants du règne de Louis XVIII. Celui-ci représente le service anniversaire célébré le 21 janvier 1816 en la basilique de Saint-Denis à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Pour l’occasion, les murs et les colonnes de l’église ont été couverts de lourdes tentures de deuil ornées des armoiries royales et parsemées de fleurs de lis. À gauche, tournant le dos à l’autel, un prélat revêtu des ornements épiscopaux officie sur une estrade avec deux assistants. En contrebas, de nombreux ecclésiastiques entourent l’estrade un cierge allumé à la main. Face au chœur, un dais monumental domine la tribune où siège la famille royale. Assis dans les transepts, hauts dignitaires, nobles et personnalités invitées assistent à cette première cérémonie commémorative de la mort du roi Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793 (Source : Alain Galoin http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?m=marie-antoinette&d=1&i=1017 ).
Voici une gravure de Jean-Demosthène DUGOURC, représentant le service anniversaire du 21 janvier 1816 à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette à Saint Denis.
Dessinateur fort apprécié des cours européennes, Jean Démosthène Dugourc a couvert par ses dessins à la plume tous les événements marquants du règne de Louis XVIII. Celui-ci représente le service anniversaire célébré le 21 janvier 1816 en la basilique de Saint-Denis à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Pour l’occasion, les murs et les colonnes de l’église ont été couverts de lourdes tentures de deuil ornées des armoiries royales et parsemées de fleurs de lis. À gauche, tournant le dos à l’autel, un prélat revêtu des ornements épiscopaux officie sur une estrade avec deux assistants. En contrebas, de nombreux ecclésiastiques entourent l’estrade un cierge allumé à la main. Face au chœur, un dais monumental domine la tribune où siège la famille royale. Assis dans les transepts, hauts dignitaires, nobles et personnalités invitées assistent à cette première cérémonie commémorative de la mort du roi Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793 (Source : Alain Galoin http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?m=marie-antoinette&d=1&i=1017 ).
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Jean Demosthène, Dudu pour les intimes, comme Chateaubriand, fut de ceux qui observèrent les cendres de ce qui leur était d'abord apparu comme l'apogée des grandeurs terrestres.
Il fut un ornemaniste très actif du goût néo-classique de la fin du règne de Louis XVI, donnant des cartons de soierie en partance pour toute l'Europe, créant des décors pour le Garde Meuble. A la révolution, il s'enfuit en Espagne où il crée pour la cour des projets de décors néo-égyptiens.
Il fut un ornemaniste très actif du goût néo-classique de la fin du règne de Louis XVI, donnant des cartons de soierie en partance pour toute l'Europe, créant des décors pour le Garde Meuble. A la révolution, il s'enfuit en Espagne où il crée pour la cour des projets de décors néo-égyptiens.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette. Cimetière de la Madeleine
Quelques pièces tirées du dossier des Archives Nationales, relatif à l'exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette :
Tout d'abord ce "Détail de l'inhumation de Louis XVI et celle de la Reine ":
Ce document indique notamment :
* concernant l'inhumation du roi : "...le roi fut déposé, tout habillé, dans un cercueil, il avait une veste blanche une culotte grise et des bas gris. La tête fut placée entre les deux jambes du roi. La fosse avait 12 pieds de profondeur, au fond était un lit de chaux sur lequel on jeta de l'eau avant d'y placer le cercueil, par dessus on jeta un nouveau lit de chaux puis un lit de terre. Pendant cette opération les 2 prêtres psalmodièrent les vêpres des morts, qui furent écoutés dans le plus grand silence. Cette triste cérémonie dura environ trois quarts d'heure."
* concernant l'inhumation de Marie-Antoinette : "... au moment où la Reine arriva sur la place Louis XV, elle demanda en grâce d'être enterrée à côté du roi ce qui lui fut accordé. Un homme à cheval vint à toute jambe au cimetière portant l'ordre du pouvoir exécutif à cet effet. Le corps de la Reine ne fut point porté à l'Eglise, aucun prêtre n'eut la permission de l'accompagner. On le transporta directement au cimetière, où il fut inhumé à côté de celui du roi avec les mêmes procédés. On remarqua seulement qu'à cette époque on voyait encore des planches du cercueil du roy, ce qui prouverait que la chaux n'avait pas encore fait beaucoup de ravages. 9 mois d'intervalle du 21 janvier au 16 octobre."
Tout d'abord ce "Détail de l'inhumation de Louis XVI et celle de la Reine ":
Ce document indique notamment :
* concernant l'inhumation du roi : "...le roi fut déposé, tout habillé, dans un cercueil, il avait une veste blanche une culotte grise et des bas gris. La tête fut placée entre les deux jambes du roi. La fosse avait 12 pieds de profondeur, au fond était un lit de chaux sur lequel on jeta de l'eau avant d'y placer le cercueil, par dessus on jeta un nouveau lit de chaux puis un lit de terre. Pendant cette opération les 2 prêtres psalmodièrent les vêpres des morts, qui furent écoutés dans le plus grand silence. Cette triste cérémonie dura environ trois quarts d'heure."
* concernant l'inhumation de Marie-Antoinette : "... au moment où la Reine arriva sur la place Louis XV, elle demanda en grâce d'être enterrée à côté du roi ce qui lui fut accordé. Un homme à cheval vint à toute jambe au cimetière portant l'ordre du pouvoir exécutif à cet effet. Le corps de la Reine ne fut point porté à l'Eglise, aucun prêtre n'eut la permission de l'accompagner. On le transporta directement au cimetière, où il fut inhumé à côté de celui du roi avec les mêmes procédés. On remarqua seulement qu'à cette époque on voyait encore des planches du cercueil du roy, ce qui prouverait que la chaux n'avait pas encore fait beaucoup de ravages. 9 mois d'intervalle du 21 janvier au 16 octobre."
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Procès-verbal d'exhumation de la dépouille mortelle de Marie-Antoinette le 18 janvier 1815 :
Transcription :
Le dix-huit janvier dix-huit cent quinze, nous soussignés Charles-Henri Dambray, chancelier de France, commandeur des Ordres du Roi, accompagné de M. le comte de Blacas, ministre et secrétaire d'état au département de la Maison du Roi, de M. le bailli de Crussol, chevalier des Ordres du Roi, pair de France, de M. de la Faye, évêque de Nancy, premier aumônier de S.A.R. Madame, duchesse d'Angoulême, et enfin de M. Philippe Distel, chirurgien de S.M., commissaires nommés avec nous par le Roi pour procéder à la recherche des restes précieux de LL. MM. Louis XVI, et de la Reine Marie-Antoinette, son auguste épouse ;
Nous sommes transportés, à huit heures du matin, à l'ancien cimetière de la Madeleine, rue d'Anjou-Saint-Honoré, n° 48 ;
Entrés dans la maison attenante à laquelle le cimetière sert aujourd'hui de jardin, ladite maison occupée par le sieur Descloseaux, qui avait acheté précédemment ledit cimetière, pour veiller lui-même à la conservation des restes précieux qui s'y trouvent déposés, nous avons trouvé ledit sieur Descloseaux avec le sieur Danjou, son gendre, et plusieurs personnes de sa famille ; lesquels nous ont conduit dans l'ancien cimetière, et nous ont indiqué de nouveau la place où ledit sieur Danjou nous avait déclaré qu'il croyait pouvoir assurer que les corps de LL. MM. avaient été déposés, ainsi qu'il est constaté par l'information que nous avons faite le vingt-deux mai dernier. Ayant ainsi reconnu de nouveau le côté du jardin où nous devions faire les recherches qui nous étaient prescrites, nous les avons commencées par celle du corps de S.M. la Reine, afin d'arriver plus sûrement à découvrir celui de S.M. Louis XVI, que nous avions lieu de croire placé plus près du mur du cimetière du côté de la rue d'Anjou.
Après avoir fait faire par des ouvriers, du nombre desquels se trouvait un témoin de l'inhumation de la Reine, une découverte de terre de dix pieds de long sur cinq à six de largeur et cinq ou environ de profondeur, nous avons rencontré un lit de chaux de dix ou onze pouces d'épaisseur, que nous avons fait enlever avec beaucoup de précaution, et sous lequel nous avons trouvé l'empreinte bien distincte d'une bière de cinq pieds et demi ou environ de longueur, ladite empreinte tracée au milieu d'un lit épais de chaux, et le long de laquelle se trouvaient plusieurs débris de planche encore intacts. Nous avons trouvé dans cette bière un grand nombre d'ossemens que nous avons soigneusement recueillis ; il en manquait cependant quelques-uns, qui sans doute, étaient déjà réduits en poussière ; mais nous avons trouvé la tête entière, et la position où elle était placée, indiquait d'une manière incontestable qu'elle avait été détachée du tronc. Nous avons trouvé également quelques débris de vêtemens, et notamment deux jarretières élastiques assez bien conservées, que nous avons retirées pour être portées à S. M., ainsi que deux débris du cercueil ; nous avons respectueusement placé le surplus dans une boîte que nous avons fait apporter en attendant le cercueil de plomb que nous avons commandé. Nous avons également mis à part et serré dans une autre boîte la terre et la chaux trouvées avec les ossemens, et qui doivent être renfermées dans le même cercueil.
Cette opération faite, nous avons fait couvrir de fortes planches la place où se trouvait l'empreinte de la bière de S.M. la Reine, et nous avons procédé, à la recherche des restes de S. M. Louis XVI.
Suivant cet égard, les premières indications qui nous avaient été données, nous avons fait creuser entre la place où le corps de la Reine avait été trouvé et le mur du cimetière sur la rue d'Anjou, une large ouverture de douze pieds de longueur et jusqu'à douze pieds de profondeur, sans rien rencontrer qui nous annonçât le lit de chaux indicatif de la sépulture du Roi. Nous avons par là même reconnu la nécessité de creuser un peu plus bas, et toujours dans la même direction ; mais l'approche de la nuit nous a déterminés à suspendre le travail et à l'ajourner jusqu'à demain.
Nous sommes, en conséquence, sortis du cimetière avec les ouvriers que nous y avons amenés ; nous avons soigneusement fermé la porte en en prenant les clefs, et, après avoir retiré les deux caisses susmentionnées, que nous avons portées dans le salon du sieur Descloseaux, après les avoir scellées d'un cachet aux armes de France ; lesdites caisses, recouvertes d'un drap mortuaire, ont été entourées de cierges, et plusieurs ecclésiastiques de la chapelle de S. M. sont arrivés pour réciter pendant la nuit, autour de ces précieux restes, les prières de l'église.
Le directeur-général de la police, que nous avons mandé, a été chargé de placer une garde à la porte et autour du cimetière, et nous avons ajourné à demain 19, à huit heures du matin, la suite des opérations, dont nous avons arrêté et signé le présent procès-verbal, qui l'a été également par le sieur Descloseaux, propriétaire du terrain, et par le sieur Danjou, son gendre.
Fait et clos à Paris les jour et an que dessus.
Le chancelier de France, signé DAMBRAY ; BLACAS-D'AULPS, BAILLI DE CRUSSOL, A.L.H. DE LA FARE, évêque de Nancy ; DISTEL, DESCLOSEAUX, DANJOU.
Transcription :
Le dix-huit janvier dix-huit cent quinze, nous soussignés Charles-Henri Dambray, chancelier de France, commandeur des Ordres du Roi, accompagné de M. le comte de Blacas, ministre et secrétaire d'état au département de la Maison du Roi, de M. le bailli de Crussol, chevalier des Ordres du Roi, pair de France, de M. de la Faye, évêque de Nancy, premier aumônier de S.A.R. Madame, duchesse d'Angoulême, et enfin de M. Philippe Distel, chirurgien de S.M., commissaires nommés avec nous par le Roi pour procéder à la recherche des restes précieux de LL. MM. Louis XVI, et de la Reine Marie-Antoinette, son auguste épouse ;
Nous sommes transportés, à huit heures du matin, à l'ancien cimetière de la Madeleine, rue d'Anjou-Saint-Honoré, n° 48 ;
Entrés dans la maison attenante à laquelle le cimetière sert aujourd'hui de jardin, ladite maison occupée par le sieur Descloseaux, qui avait acheté précédemment ledit cimetière, pour veiller lui-même à la conservation des restes précieux qui s'y trouvent déposés, nous avons trouvé ledit sieur Descloseaux avec le sieur Danjou, son gendre, et plusieurs personnes de sa famille ; lesquels nous ont conduit dans l'ancien cimetière, et nous ont indiqué de nouveau la place où ledit sieur Danjou nous avait déclaré qu'il croyait pouvoir assurer que les corps de LL. MM. avaient été déposés, ainsi qu'il est constaté par l'information que nous avons faite le vingt-deux mai dernier. Ayant ainsi reconnu de nouveau le côté du jardin où nous devions faire les recherches qui nous étaient prescrites, nous les avons commencées par celle du corps de S.M. la Reine, afin d'arriver plus sûrement à découvrir celui de S.M. Louis XVI, que nous avions lieu de croire placé plus près du mur du cimetière du côté de la rue d'Anjou.
Après avoir fait faire par des ouvriers, du nombre desquels se trouvait un témoin de l'inhumation de la Reine, une découverte de terre de dix pieds de long sur cinq à six de largeur et cinq ou environ de profondeur, nous avons rencontré un lit de chaux de dix ou onze pouces d'épaisseur, que nous avons fait enlever avec beaucoup de précaution, et sous lequel nous avons trouvé l'empreinte bien distincte d'une bière de cinq pieds et demi ou environ de longueur, ladite empreinte tracée au milieu d'un lit épais de chaux, et le long de laquelle se trouvaient plusieurs débris de planche encore intacts. Nous avons trouvé dans cette bière un grand nombre d'ossemens que nous avons soigneusement recueillis ; il en manquait cependant quelques-uns, qui sans doute, étaient déjà réduits en poussière ; mais nous avons trouvé la tête entière, et la position où elle était placée, indiquait d'une manière incontestable qu'elle avait été détachée du tronc. Nous avons trouvé également quelques débris de vêtemens, et notamment deux jarretières élastiques assez bien conservées, que nous avons retirées pour être portées à S. M., ainsi que deux débris du cercueil ; nous avons respectueusement placé le surplus dans une boîte que nous avons fait apporter en attendant le cercueil de plomb que nous avons commandé. Nous avons également mis à part et serré dans une autre boîte la terre et la chaux trouvées avec les ossemens, et qui doivent être renfermées dans le même cercueil.
Cette opération faite, nous avons fait couvrir de fortes planches la place où se trouvait l'empreinte de la bière de S.M. la Reine, et nous avons procédé, à la recherche des restes de S. M. Louis XVI.
Suivant cet égard, les premières indications qui nous avaient été données, nous avons fait creuser entre la place où le corps de la Reine avait été trouvé et le mur du cimetière sur la rue d'Anjou, une large ouverture de douze pieds de longueur et jusqu'à douze pieds de profondeur, sans rien rencontrer qui nous annonçât le lit de chaux indicatif de la sépulture du Roi. Nous avons par là même reconnu la nécessité de creuser un peu plus bas, et toujours dans la même direction ; mais l'approche de la nuit nous a déterminés à suspendre le travail et à l'ajourner jusqu'à demain.
Nous sommes, en conséquence, sortis du cimetière avec les ouvriers que nous y avons amenés ; nous avons soigneusement fermé la porte en en prenant les clefs, et, après avoir retiré les deux caisses susmentionnées, que nous avons portées dans le salon du sieur Descloseaux, après les avoir scellées d'un cachet aux armes de France ; lesdites caisses, recouvertes d'un drap mortuaire, ont été entourées de cierges, et plusieurs ecclésiastiques de la chapelle de S. M. sont arrivés pour réciter pendant la nuit, autour de ces précieux restes, les prières de l'église.
Le directeur-général de la police, que nous avons mandé, a été chargé de placer une garde à la porte et autour du cimetière, et nous avons ajourné à demain 19, à huit heures du matin, la suite des opérations, dont nous avons arrêté et signé le présent procès-verbal, qui l'a été également par le sieur Descloseaux, propriétaire du terrain, et par le sieur Danjou, son gendre.
Fait et clos à Paris les jour et an que dessus.
Le chancelier de France, signé DAMBRAY ; BLACAS-D'AULPS, BAILLI DE CRUSSOL, A.L.H. DE LA FARE, évêque de Nancy ; DISTEL, DESCLOSEAUX, DANJOU.
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Merci Cosmo pour ce précieux document !!!
Mgr. De la Fare, évêque de Nancy, est resté d'abord célèbre pour son sermon de 1789 à Versailles, dans lequel il dénonçait les turpitudes et le luxe de la Cour, puis pour sa participation active dans la nuit du 4 août à l'abolition des privilèges de l'Eglise... Avant que de devenir aumônier de la duchesse d'Angoulême et de participer au sacre de Charles X en 1825...
Un homme sincère dans ses convictions, donc.
Mgr. De la Fare, évêque de Nancy, est resté d'abord célèbre pour son sermon de 1789 à Versailles, dans lequel il dénonçait les turpitudes et le luxe de la Cour, puis pour sa participation active dans la nuit du 4 août à l'abolition des privilèges de l'Eglise... Avant que de devenir aumônier de la duchesse d'Angoulême et de participer au sacre de Charles X en 1825...
Un homme sincère dans ses convictions, donc.
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Je suis toujours étonné de lire qu'on a retrouvé "des jarretières élastiques"... car la matière élastique me semble bien plus récente...
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
il ne faut pas prendre le terme "elastique" comme à notre époque.
les jarretières trouvées dans la tombe de la Reine étaient tissées mais contenait un fil de caoutchouc permettant de les rendre élastiques, donc plus confortables.
le caoutchouc était connu depuis fort longtemps par les INCAS et autres peuplades d'amérique du sud.
1736/1747 LA CONDAMINE et DE LA GATAUDIERE trouvent le caoutchouc naturel
1770 - un anglais constate que le caoutchouc permet de créer des gommes à effacer pour l'encre.
1783 - le premier ballon à une enveloppe faite en soie imperméabilisée
par un vernis à base de caoutchouc
etc.....
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
les jarretières trouvées dans la tombe de la Reine étaient tissées mais contenait un fil de caoutchouc permettant de les rendre élastiques, donc plus confortables.
le caoutchouc était connu depuis fort longtemps par les INCAS et autres peuplades d'amérique du sud.
1736/1747 LA CONDAMINE et DE LA GATAUDIERE trouvent le caoutchouc naturel
1770 - un anglais constate que le caoutchouc permet de créer des gommes à effacer pour l'encre.
1783 - le premier ballon à une enveloppe faite en soie imperméabilisée
par un vernis à base de caoutchouc
etc.....
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Merci MARIE ANTOINETTE
C'est tout à fait l'éclaircissement que je comptais avoir en soulevant le problème
Bien à vous
C'est tout à fait l'éclaircissement que je comptais avoir en soulevant le problème
Bien à vous
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Très bonne information !!! Merci chère amie !!!
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Un article intéressant à lire : "La sépulture de Louis XVI et de Marie-Antoinette" de Louis Hastier (Revue des Deux Mondes).
Barras a nié l'authenticité des restes découverts, en ces termes :
L'authenticité des restes de Marie-Antoinette est pourtant établie par le témoignage du fossoyeur Joly, qui a participé aux fouilles en 1815 et celui de Descloseaux, voisin immédiat du cimetière qui avait été en situation de voir tout ce qui s'y passait (Descloseaux fera l'acquisition du cimetière après sa fermeture).
Joly a pris l'initiative, de lui-même, de creuser la tombe de Marie-Antoinette à côté de celle de Louis XVI (il n'avait reçu aucun ordre d'inhumer la reine à côté du roi semble-t-il - aucun ordre écrit tout du moins).
Louis Hastier nous présente en outre le témoignage inédit d'une certaine Mme Charton, qui a réalisé un pèlerinage sur la tombe de Louis XVI, dès le 18 février 1793 et mené sa petite enquête sur l'endroit exact de la sépulture du monarque. Cette royaliste, femme d'un commandant général de la garde nationale parisienne (Jean Charton) a laissé un récit où elle explique avoir été conduite sur place par un témoin (une "trônière", une femme offrant des cierges). Mme Charton a rencontré le fossoyeur, qui lui a montré où se trouvait le corps de Louis XVI. Il était le "long du mur" du cimetière.
Le fossoyeur a affirmé à Mme Charton que le roi avait été enterré habillé. Il a voulu délier les mains de Louis XVI avant de l'enterrer "mais les députés ne l'ont pas voulu absolument". Le fossoyeur a également indiqué à Mme Charton qu' "on ne lui en a pas coupé un seul (cheveu) ; ils étaient tous roulés derrière et attachés avec un peigne".
De façon surprenante, Descloseaux aurait voulu être enterré à Saint-Denis avec Louis XVI et Marie-Antoinette. Il a finalement été enterré au Père-Lachaise, avec l'épitaphe suivante, assez vindicative : boudoi32
Au terme de son étude, Louis Hastier conclut qu'on peut "affirmer avec une entière certitude que ce sont bien les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui ont été transférés le 21 janvier 1815 du cimetière de la Madeleine dans l'antique basilique de Saint-Denis."
Barras a nié l'authenticité des restes découverts, en ces termes :
L'authenticité des restes de Marie-Antoinette est pourtant établie par le témoignage du fossoyeur Joly, qui a participé aux fouilles en 1815 et celui de Descloseaux, voisin immédiat du cimetière qui avait été en situation de voir tout ce qui s'y passait (Descloseaux fera l'acquisition du cimetière après sa fermeture).
Joly a pris l'initiative, de lui-même, de creuser la tombe de Marie-Antoinette à côté de celle de Louis XVI (il n'avait reçu aucun ordre d'inhumer la reine à côté du roi semble-t-il - aucun ordre écrit tout du moins).
Louis Hastier nous présente en outre le témoignage inédit d'une certaine Mme Charton, qui a réalisé un pèlerinage sur la tombe de Louis XVI, dès le 18 février 1793 et mené sa petite enquête sur l'endroit exact de la sépulture du monarque. Cette royaliste, femme d'un commandant général de la garde nationale parisienne (Jean Charton) a laissé un récit où elle explique avoir été conduite sur place par un témoin (une "trônière", une femme offrant des cierges). Mme Charton a rencontré le fossoyeur, qui lui a montré où se trouvait le corps de Louis XVI. Il était le "long du mur" du cimetière.
Le fossoyeur a affirmé à Mme Charton que le roi avait été enterré habillé. Il a voulu délier les mains de Louis XVI avant de l'enterrer "mais les députés ne l'ont pas voulu absolument". Le fossoyeur a également indiqué à Mme Charton qu' "on ne lui en a pas coupé un seul (cheveu) ; ils étaient tous roulés derrière et attachés avec un peigne".
De façon surprenante, Descloseaux aurait voulu être enterré à Saint-Denis avec Louis XVI et Marie-Antoinette. Il a finalement été enterré au Père-Lachaise, avec l'épitaphe suivante, assez vindicative : boudoi32
Au terme de son étude, Louis Hastier conclut qu'on peut "affirmer avec une entière certitude que ce sont bien les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui ont été transférés le 21 janvier 1815 du cimetière de la Madeleine dans l'antique basilique de Saint-Denis."
Invité- Invité
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
On reste dans le sordide ou l'histoire. Je préfère le respect de l'histoire pour Marie Antoinette et Louis XVI. Mais j'ai relu l'ensemble du post. Si le corps de la Reine semble être le bon. Pour le roi cela ne semble pas si évident. A la lecture complémentaire du texte cité plus haut, le cas du corps du roi semble plus incertain. Quand pensez vous ? Et de cette lettre de Barras ?
De plus j'ai toujours cru que les tombeaux du roi et la reine étaient sous les marbres noirs. Non les corps sont dans une crypté en dessous c'est ça. Merci pour vos réponses. Amicalement
Avec la restauration, Provence enfin assis sur le trône qu'il avait tant convoité, donna l'ordre de faire procéder aux recherches des corps de son frère et de sa belle-soeur afin de pouvoir les faire transférer à Saint-Denis en grandes pompes. Il est vrai qu'il leur devait bien cela...
Louis XVI et Marie-Antoinette furent inhumés dans le cimetière de la Madeleine, celui-là même où reposent les morts de la Place Louis XV, lors des fêtes du mariage du Dauphin et de Archiduchesse d'Autriche. Dans ce cimetière reposent également les suisses morts le 10 août 1792 et beaucoup des guillotinés que Fouquier envoya à la mort dont la grande rivale de Marie-Antoinette : Madame du Barry.
Contrairement aux autres guillotinés, le Roi et la Reine ont chacun bénéficié d'une tombe. Leur corps furent déposés dans des cercueils non fermés recouverts de chaux vive.
Je vous invite à lire les lignes écrites par Paul et Pierrette Girault de Coursac. Louis XVI ne serait pas à Saint-Denis.
Un mot encore, si à la suite de nombreuses demandes, Louis XVIII consentit à faire faire des recherches en ce qui concerne le corps de « son neveu », Louis XVII, il est intéressant de savoir que le jour où l'enfant du temple devait être exhumé en présence de nombreuses personnes tant religieuses que civiles, un ordre « d'en haut » vint brusquement mettre fin à l'exhumation ! Là encore, de quoi avait peur l'oncle ? Que l'on découvre la supercherie ? Je vous laisse juge.
« Où est Louis XVI ?
La question semble très simple : son corps, enterré le jour de sa mort au cimetière de la Madeleine de la Ville L'Evêque, a été exhumé au début de la Restauration, en même temps que celui de Marie Antoinette ; tous deux reposent dans la crypte de l'ancienne basilique abbatiale, maintenant cathédrale de Saint Denis.
Portant, à y regarder de près, on est amené à réviser de confortables certitudes.
Inhumation des corps :
Le 21 janvier 1793 au petit matin, un prêtre nommé Benoît Leduc, fils naturel de Louis XV, avait présenté une pétition à al Convention. Avec une audace que n'avaient eu aucun des cousins du roi, terrés chacun dans leur palais, le duc de Penthièvre et le prince de Condé, Benoît Leduc demandait que lui soit remis le corps du Roi, pour le déposer « à côté de son père », dans le caveau de la cathédrale de Sens qui renferme les corps de son père le dauphin, fils de Louis XV et de sa mère Marie Josèphe de Saxe. Presque miraculeusement, nul ne songe à faire arrêter Benoît Leduc.
Mais l'Assemblée saisit cette occasion de s'occuper de la sépulture du tyran.
On lit dans le procès verbal de la séance du jour :
« un membre a demandé que le Conseil exécutif soit chargé de faire inhumer le corps de Louis Capet dans le lieu ordinaire destiné aux inhumations de la section dans l'étendue de laquelle il sera supplicié. Cette proposition est décrétée. »(A.N. Af.II, 3).
Le Conseil exécutif et le Département avaient devancé les intentions des députés puisque d'après le procès verbal d'inhumation, ils avaient donné leurs ordres au citoyen Picavez, curé constitutionnel de la paroisse de la Madeleine. (A.N. CC853).
Le lieu « ordinaire » désigné par le décret de la Convention est un terrain de peu d'étendue et de forme irrégulière, situé entre la rue d'Anjou et de la rue de la Pologne. Il a été découpé dans le vaste jardin du couvent des religieuses bénédictines, enclos de murs et converti à l'usage de cimetière lors du terrible accident qui a marqué les fêtes parisiennes du mariage du dauphin futur Louis XVI et de Marie Antoinette. Les 133 victimes de la bousculade lors du feu d'artifice sur la place Louis XV, ont été enterrées dans une fosse creusée près de la rue de Pologne.
Depuis la Révolution, le cimetière accueille les condamnés à mort. Une autre fosse, à peu près au milieu du terrain, a reçu quatre ecclésiastiques et les quelques 500 Suisses massacrés le 10 août pour avoir obéi aux ordres de Roederer et défendu le château vide, « la maison devant laquelle vous êtes placés ».
Le matin du 21 janvier, Lebblanc et Dubois, administrateurs du Département, sont allés vers 9 heures chercher le citoyen Picavez et ses deux vicaires, Damoreau et Renard pour se rendre au cimetière où tout a été préparé.
« Peu après », écrivent Leblanc et Dubois, « a été déposé dans ledit cimetière par un détachement de gendarmerie à pied, le cadavre de Louis Capet, que nous avons reconnu entier dans tous ses membres, la tête étant séparée du tronc. Nous avons remarqué que les cheveux du derrière de la tête étaient coupés, et que le cadavre était sans cravate, sans habit et sans souliers. Du reste, il était vêtu d'une chemise, d'une veste piquée en forme de gilet, d'une culotte de drap gris et d'une paire de bas de soie gris. Ainsi vêtu, il a été déposé dans une bière, laquelle a été descendue dans la fosse, qui a été recouverte à l'instant. Et le tout a été disposé et exécuté d'une manière conforme aux ordres donnés par le Conseil exécutif provisoire de la République française. (id.)
Tout le reste, les larmes de Picavez et de Renard, la musique jouant des « airs républicains », le flot de « peuple égaré », les prières récitées, les détails saugrenus : « la figure n'était pas décolorée (?!), ses traits étaient restés les mêmes (?!) et les yeux ouverts semblaient encore reprocher à ses juges l'attentat inouï dont ils venaient de se rendre coupables » tout cela est le fruit de l'imagination de Renard premier vicaire de la Madeleine, qui n'est plus citoyen , mais qui est désireux de se faire bien voir du nouveau pouvoir.
Un peu de travail de police
Louis XVI a donc été placé dans un cercueil léger, sans couvercle. Contrairement à une habitude prise au moins depuis le 10 août, son corps n'a pas été dévêtu. Il avait quitté son habit et sa cravate avant de monter sur l'échafaud et le bourreau, comme il le fait toujours, lui a pris ses souliers. Il porte encore ses autres vêtements, en étoffes d'excellente qualité et d'une grande solidité : de la toile de lin pour la chemise, un épais jersey de soie grise pour les bas, pour la calotte, du casimir gris, « étoffe de laine croisée, fine et légère », (Littré) ; pour la veste, un matériau particulièrement résistant : le piqué de Marseille, « étoffe de coton faite de deux tissus appliqués l'un contre l'autre, et unis par des points rangés en losanges ». Les losanges en questions de ce vêtement d'hiver ( qui joue le rôle de nos pull-overs) sont rembourrés selon l'usage marseillais, de cocons de vers à soie. La culotte est serrée aux genoux par des boucles de métal peut-être en acier, plus probablement en or.
Louis XVI, qui de son propre aveu (discours aux fédérés du Béarn en 1790), ne porte jamais de bagues, portait cependant deux anneaux en or très simples. Le matin de sa mort, il la remis à Cléry son anneau de mariage pour que le valet de chambre le porte à la Reine. (A.N. Af II3), mais il a gardé à son doigt l'anneau du sacre.
Un certain nombre d'éléments devraient permettre de l'identifier facilement. Louis XVI n'avait que 38 ans au moment de sa mort, et son âge devrait pouvoir être déterminé par un chirurgien un peu expérimenté. Il était très grand, tenant en cela comme sous d'autres rapports de sa famille maternelle ; d'après le plan du manteau du sacre ( A.N. K 163 ), il mesurait au moins 1 m 87 , plus probablement 1m 91. Cette taille, considérée comme élevée même de nos jours, était inhabituelle en France à la fin du XVIIIe siècle, et il bien fait, bien proportionné et très musclé, ce qu'on peut reconnaître même sur un squelette.
A cause de son habitude de boire de l'eau additionnée de jus de citron, il avait eu plusieurs « fluxions », dues à des caries du collet. Son dentiste, un très habile praticien, désapprouvait l'arrachage de dents et traitait les cavités en les obturant à la feuille d'or. [ note: après avoir fraisé la cavité, le dentiste l'obture par martellement d'une série de feuilles d'or collées, ayant la propriété de se souder à elle -même.]
Enfin, au moment de l'inhumation, il portait encore l'anneau du sacre. Ses mains liées ayant gonflé par arrêt partiel de la circulation du sang, on n'aurait pu lui enlever cet anneau qu'en lui coupant le doigt, chose difficile, en présence de si nombreux témoins.
Par ailleurs, les ordres du Conseil exécutif étaient de préparer une fosse de 9 pieds de profondeur ( la profondeur légale imposée par Louis XVI lui-même était de 6 pieds) c'est à dire de 2m 92. Le cercueil a été déposé sur un épais lit de chaux et la fosse ensuite comblée de terre.
Pour comprendre ce qui va suivre, il faut garder ces détails présents à la mémoire.
L'exhumation de 1815
En 1814, au moment de son retour en France « dans les fourgons de l'étranger », Louis XVIII sentait le besoin de faire oublier aux Français son action pendant l'émigration. Il avait déjà beaucoup utilisé dans cette vue sa nièce madame Royale, duchesse d'Angoulême, l ' »orpheline du Temple », la « fille de Louis XVI ». une exhumation solennelle de Louis XVI et de Marie Antoinette, suivie du transfert solennel de leurs restes à Saint Denis, ne pouvait manquer d'avoir une grande valeur de propagande.
Certes, on avait enterré depuis, beaucoup de monde au cimetière de la Madeleine, qui avait servi de fosse commune pour les victimes d'exécutions capitales jusqu'au 24 mars 1794. [ à partir du 25 mars, on utilise le cimetière des Errancis à la barrière de Monceau et un jardin couvert dans le VIIIe arrondissement de Paris].
Mais un ancien avocat , le citoyen Desclozeaux, qui habitait rue d'Anjou, la maison voisine du cimetière, avait noté non seulement l'emplacement de la tombe du Roi, mais aussi celui de la tombe de la Reine. La grande Terreur une fois passée, il s'était rendu acquéreur de l'enclos, l'avait décoré de charmilles et avait planté des saules pleureurs à l'endroit présumé de chacune des deux tombes. De plus le vicaire Renard pouvait encore à peu près localiser l'endroit où avait été enterré le Roi.
Après une enquête auprès de Desclozeaux, de son gendre Danjou, du vicaire Renard, du juge de paix du 1er arrondissement et de son greffier qui avaient assisté à l'inhumation du Roi, les travaux d'exhumation commencent le 18 janvier 1815, en présence du Grand Chancelier de France, d'Ambray, de l'aumônier de la duchesse d'Angoulême, Monseigneur de la Fare, du bailli de Crussol, du duc de Blacas, de Desclozeaux, de Paujon, de Renard, et d'un chirurgien de Louis XVIII, le docteur Distel. [ le décalage de près de 8 mois entre l'enquête et l'exhumation s'explique par les Cent Jours].
Les recherches commencent par la tombe de la Reine, afin, disent-ils, d'arriver plus sûrement à découvrir celui (le corps) de S.M. Le Roi Louis XVI, que nous avions lieu de croire plus près du mur du cimetière, du côté de la rue d'Anjou saint Honoré ».
Après avoir fait faire par des ouvriers, du nombre desquels était un témoin de l'inhumation de la Reine, une découverte de terre de 10 pieds de longueur sur 8 de largeur et de 8 de profondeur, nous avons rencontré un lit de chaux de 1à à 11 pouces (25 à 28cm) d'épaisseur, que nous avons fait enlever avec beaucoup de précaution, et sous lequel nous avons trouvé l'empreinte bien distincte d'une bière de 5, 5 pieds de longueur.
« Ladite empreinte , tracée au milieu d'un lit de chaux et le long de laquelle se trouvaient plusieurs débris de planches encore intacts, nous avons trouvé dans cette bière un grand nombre d'ossements de femme, que nous avons soigneusement recueillis ; il en manquait cependant quelques uns qui, sans doute, étaient déjà réduits en poussière, mais nous avons trouvé la tête entière, déplacée, et plus près de l'autre extrémité du corps ; la position où elle était placée, indiquait d'une manière incontestable qu'elle avait été détachée du tronc ; nous nous avons trouvé également quelques débris de vêtements de femme et notamment deux jarretières élastiques assez bien conservées, que nous avons retirées pour être portées à S.M. (Louis XVIII), ainsi que deux débris du cercueil ». (G. Lenôtre, p. cit.; p. 409 sq)
Donc pour Marie Antoinette, pas de problème : on la trouve à l'emplacement désigné par Desclozeaux et Daujou, dans un cercueil entre deux lits de chaux , comme prévu. Elle non plus n'a pas été dévêtue avant d'être enterrée – contrairement aux autres morts de la Révolution -. Bien qu'exécutée le 16 octobre 1793, elle n'a été inhumée que le 1er novembre suivant, et pourtant la chaux a conservé en partie les minces vêtements de la pauvre jeune femme, et surtout les deux jarretières, deux objets de petites dimensions en épais tricot (le caoutchouc n'était pas encore utilisé !)
On notera cependant que le docteur Distel ne s'est pas préoccupé ni de l'âge du cadavre (Marie Antoinette allait avoir 38 ans), ni de l'état de sa dentition : nous savons par les rapports de l'ambassadeur d'Autriche, que le dentiste de Vienne lui avait gâté la bouche « en lui arrachant trop de dents » , et notamment de dents de devant.
Un Cadavre en fuite
Les ennuis commencent avec « la recherche des restes de S.M. Louis XVI ». Ils ont beau suivre les indications des témoins , creuser jusqu'à 12 pieds de profondeur « entre la place où le corps de la Reine avait été trouvé et le mur du cimetière sur la rue d'Anjou », la nuit les « oblige » à arrêter la fouille entreprise. (G. Lenôtre, p. 411)
Le lendemain 19 janvier 1815, à 8 heures et demi du matin, le travail recommence et cette fois, ils mettent au jour une trouvaille inexplicable si l'on se réfère au procès verbal d'inhumation et à celui de l'enquête de 1814 :
« Lesdits ouvriers ont ouvert en notre présence une tranchée de 9 pieds , un peu au – dessus de la tombe de S.M. La Reine, et plus près du mur du côté de la rue d'Anjou. Nous avons découvert à la dite profondeur quelques terres mêlées de beaucoup de chaux et quelques minces débris de planches, signe indicatif d'un cercueil de bois. Nous avons fait continuer la fouille avec plus de précaution encore, mais au lieu de trouver un lit de chaux pure comme autour du cercueil de la Reine, nous avons reconnu que la terre et la chaux étaient mêlées à dessein, en telle sorte cependant que la chaux dominait beaucoup dans ce mélange, mais n'avait pas la même consistance que celle trouvée dans nos opérations d'hier ». (G. Lenôtre, p. 412sq.)
D'après le fossoyeur et plombeur de cercueil Barbier (son rapport est à la B.N.), la fouille a été continuée latéralement le 18, et on avait approché des grandes fosses des morts de la Révolution. Mais la suite est encore plus extraordinaire :
« C'est au milieu de cette chaux et de cette terre que nous avons trouvé les ossements d'un corps d'homme, dont plusieurs , entièrement corrodés étaient prêts de tomber en poussière. La tête ,couverte de chaux se trouvait placée au milieu des os des jambes, circonstances qui nous a paru d'autant plus remarquable (?) que cette situation était indiquée comme celle de la tête de Louis XVI
dans l'enquête faite le 12 mai 1814 » (Lenôtre op. Cit. p. 413)
Il y a mieux encore:
« Nous avons recherché soigneusement s'il ne restait aucune trace de vêtements, sans pouvoir en découvrir, sans doute parce que la quantité de chaux était beaucoup plus considérable, avait produit plus d'effet (?). Nous avons recueilli tous les restes que nous avons pu retrouver dans cet amas confus, de chaux, d'ossements et nous les avons réunis dans un grand drap préparé à cet effet , ainsi que plusieurs morceaux de chaux encore entiers adhérents aux os ». (G. Lenôtre o. cit. p. 213sq)
Enfin les commissaires désignés par Louis XVIII ont continué à « faire creuser à 25 pieds de distance jusqu'aux 12 pieds de terre pour chercher s'il n'existait pas de lit de chaux complet qui nous indiquât une autre sépulture du Roi ».
Le fossoyeur Barbier, homme de l'art, a précisé qu'à l'endroit où l'on a découvert le corps présumé de Louis XVI, commençait une des grandes fosses des morts et qu'on apercevait les premiers squelettes mêlés à la chaux. Le brave homme, cherchant à concilier ce qu'il voit avec ce qu'on lui a dit qu'il faut croire, explique tout, en supposant que les révolutionnaires ont rouvert la tombe du Roi quelques temps après l'inhumation pour détruire plus sûrement le corps en ajoutant encore de la chaux. Il a cru qu'on avait voulu mêler ce corps à ceux de la fosse voisine.
Il n'en reste pas moins que ce corps n'était pas à l'emplacement prévu et que les morts ne vont pas rendre visite à leurs voisins par leurs propres moyens, et il n'y a pas lieu de s'étonner des doutes qui ont poussé le Grand Chancelier et ses collègues à faire continuer les recherches pendant une grande partie de la journée du 19 janvier 1815.
Le mystère reste entier
On aura remarqué la différence des deux trouvailles. Pour la Reine, inhumée pourtant après être restée exposée 15 jours à l'air et aux intempéries, et déjà en état de de composition, on a trouvé le squelette entre deux lits de chaux, bien complet et avec le squelette, des cheveux, des débris de vêtements, un bas et deux jarretières en bon état de conservation (cf. Rapport de Barbier), le tout à l'emplacement noté par Desclozeaux et son gendre. Ceci n'a rien d'étonnant : l'enveloppement dans la chaux était l'embaumement à bon marché chez les égyptiens. A Rome, les catacombes ont livré des corps de martyrs ainsi déposés, avec des débris assez considérables de leur linceul en toile de lin. LA chaux vive se combien en effet très bien avec les liquides du corps pour former autour de lui une coque de chaux étriate et les os et les étoffes se conservent bien ainsi protégés à l'abri de l'air et des insectes. [le phénomène se produit quelque soit la quantité de chaux employée].
Pour Louis XVI inhumé de la même façon mais tout au plus une heure après sa mort on ne trouve que quelques ossements corrodés, mêlés intimement à un amas confus à la terre et à la chaux. Alors que ses vêtements étaient d'une qualité autrement solide que ceux de la Reine, on n'en trouve pas la moindre trace, comme s'il avait été enterré nu. Malgré des doutes parfaitement justifiés, on ne se livre à aucune vérification et le chirurgien de Louis XVIII se contente de dire qu'il s'agit d'un corps d'homme. La position de la tête semble une preuve suffisante, et personne ne songe à cette tête soit « couverte de chaux », pas plus qu'on ne s'étonne de l'absence de l'anneau du sacre.
En réalité et malgré les apparences, c'est le fossoyeur et plombeur de cercueils qui a raison, même s'il se trompe sur l'interprétation des faits.
Louis XVIII a besoin du corps de Louis XVI et il en a besoin tout de suite. Une grande cérémonie a été préparée ; o n a prévu un long défilé de Paris à Saint Denis, une pompe funèbre, la réouverture solennelle du caveau des rois de France vidé par la Révolution ; une messe de Requiem a été commandée à Cherubini, le musicien en vogue ; on lira en chaire le testament du Roi ; il y aura une oraison funèbre ; le tout pour le 21 janvier. D'où l'exhumation ordonnée pour le 18. Mais Louis XVI manque à l'appel.
Les fossoyeurs n'ont trouvé que de la terre mêlée à de la chaux : quelqu'un est déjà passé par là. Heureusement rien n'est si commun dans ce terrible cimetière qu'un corps d'homme décapité, déposé en terre la tête ente les jambes. N'importe quel guillotiné fera l'affaire pourvu qu'on n'y regarde pas de trop près.
Et les amis des serviteurs de Louis XVI n'y regarderont pas de trop près : le Grand Chancelier, Blacas, Monseigneur de La Fare, le Prince de Poix qui s'est joint à eux, jacobin de la première heure devenu agent des princes. Les fossoyeurs n'oseront pas mette en doute la parole de personnes aussi considérables.
Desclozeaux, son gendre, le vicaire Renard n'iraient pas risquer de perdre les récompenses qu'on leur a promises.
Quant au docteur Distel, la curiosité scientifique n'est manifestement pas son fort. Il n'y a que l'état du cadavre qui gêne. En effet, quand on déposait en terre les victimes de la guillotine, on les
déposait après les avoir « dépouillées » dans une grande fosse qu'on ne fermait que lorsqu'elle était comble, en arrosant chaque cadavre de quelques pelletées de chaux vive. La chaux ayant déjà rongé les chairs de ceux des rangées supérieures, attaquait de nouveau les squelettes de la rangée inférieure : il n'y en avait pas assez pour former la coque protectrice dont il es t question. En un mot, Louis XVI a été exhumé après son inhumation, d'où le mélange de terre et de chaux avec quelques débris de cercueil.
Mais à Louis XVIII, il fallait un cadavre : celui de Marie Antoinette ne suffisait pas à une époque où vivaient encore tant de parisiens qui avaient été « idolâtres de leur Roi », pour reprendre l'expression du conventionnel Salles. Alors on a pris le premier cadavre venu dans la première fosses rencontrée : d'où l'absence totale de vêtements ; d'où la corrosion excessive des os et les « morceaux de chaux entiers adhérents aux os », signe qu'après le dépôt avec assez peu de chaux, de la nouvelle chaux est tombée, attaquant de nouveau le corps déjà réduit à l'état de squelette ; d'où l'empressement des envoyés de Louis XVIII à attacher une valeur de preuve à la position de la tête , alors que tous les décapités étaient enterrés la tête entre les jambes !
Et c'est ce mort anonyme, placé dans un cercueil de plomb avec une plaque d'argent doré, qui va être promené de la rue d'Anjou à la basilique Saint Denis entre deux haies formées par la garnison de paris, le crêpe au bras, suivi par huit carrosses de la Cour et par les ducs d'Angoulême et de Berry, encadré par les gendarmes, l'infanterie et les grenadiers et voltigeurs, le canon tonnant de minute en minute. (cf. Lenôtre, p. 422sq.)
Mais bizarrement, en arrivant sur le boulevard, la couronne qui surmontait le « char funèbre » accrochée par un réverbère, serait tombée et se serait brisée sur le pavé. [ mais l'histoire est sans doute trop jolie pour être vraie]
C'est ce mort anonyme qui repose maintenant dans le caveau muré sous napoléon III, puis restauré au début de ce siècle.
En ce qui concerne Louis XVI, nul ne sait qui a ouvert la tombe et enlevé le corps. En histoire, il faut savoir avouer qu'on ne sait pas . Ce qui est certain, c'est que Louis XVIII, certainement informé dans la nuit du 18 au 19 janvier 1815, a dû se dire que le frère qu'il avait tant jalousé, tant contribué à pousser à l'échafaud, trouvait le moyen de le contrecarrer encore, 22ans après sa mort !
De plus j'ai toujours cru que les tombeaux du roi et la reine étaient sous les marbres noirs. Non les corps sont dans une crypté en dessous c'est ça. Merci pour vos réponses. Amicalement
Avec la restauration, Provence enfin assis sur le trône qu'il avait tant convoité, donna l'ordre de faire procéder aux recherches des corps de son frère et de sa belle-soeur afin de pouvoir les faire transférer à Saint-Denis en grandes pompes. Il est vrai qu'il leur devait bien cela...
Louis XVI et Marie-Antoinette furent inhumés dans le cimetière de la Madeleine, celui-là même où reposent les morts de la Place Louis XV, lors des fêtes du mariage du Dauphin et de Archiduchesse d'Autriche. Dans ce cimetière reposent également les suisses morts le 10 août 1792 et beaucoup des guillotinés que Fouquier envoya à la mort dont la grande rivale de Marie-Antoinette : Madame du Barry.
Contrairement aux autres guillotinés, le Roi et la Reine ont chacun bénéficié d'une tombe. Leur corps furent déposés dans des cercueils non fermés recouverts de chaux vive.
Je vous invite à lire les lignes écrites par Paul et Pierrette Girault de Coursac. Louis XVI ne serait pas à Saint-Denis.
Un mot encore, si à la suite de nombreuses demandes, Louis XVIII consentit à faire faire des recherches en ce qui concerne le corps de « son neveu », Louis XVII, il est intéressant de savoir que le jour où l'enfant du temple devait être exhumé en présence de nombreuses personnes tant religieuses que civiles, un ordre « d'en haut » vint brusquement mettre fin à l'exhumation ! Là encore, de quoi avait peur l'oncle ? Que l'on découvre la supercherie ? Je vous laisse juge.
« Où est Louis XVI ?
La question semble très simple : son corps, enterré le jour de sa mort au cimetière de la Madeleine de la Ville L'Evêque, a été exhumé au début de la Restauration, en même temps que celui de Marie Antoinette ; tous deux reposent dans la crypte de l'ancienne basilique abbatiale, maintenant cathédrale de Saint Denis.
Portant, à y regarder de près, on est amené à réviser de confortables certitudes.
Inhumation des corps :
Le 21 janvier 1793 au petit matin, un prêtre nommé Benoît Leduc, fils naturel de Louis XV, avait présenté une pétition à al Convention. Avec une audace que n'avaient eu aucun des cousins du roi, terrés chacun dans leur palais, le duc de Penthièvre et le prince de Condé, Benoît Leduc demandait que lui soit remis le corps du Roi, pour le déposer « à côté de son père », dans le caveau de la cathédrale de Sens qui renferme les corps de son père le dauphin, fils de Louis XV et de sa mère Marie Josèphe de Saxe. Presque miraculeusement, nul ne songe à faire arrêter Benoît Leduc.
Mais l'Assemblée saisit cette occasion de s'occuper de la sépulture du tyran.
On lit dans le procès verbal de la séance du jour :
« un membre a demandé que le Conseil exécutif soit chargé de faire inhumer le corps de Louis Capet dans le lieu ordinaire destiné aux inhumations de la section dans l'étendue de laquelle il sera supplicié. Cette proposition est décrétée. »(A.N. Af.II, 3).
Le Conseil exécutif et le Département avaient devancé les intentions des députés puisque d'après le procès verbal d'inhumation, ils avaient donné leurs ordres au citoyen Picavez, curé constitutionnel de la paroisse de la Madeleine. (A.N. CC853).
Le lieu « ordinaire » désigné par le décret de la Convention est un terrain de peu d'étendue et de forme irrégulière, situé entre la rue d'Anjou et de la rue de la Pologne. Il a été découpé dans le vaste jardin du couvent des religieuses bénédictines, enclos de murs et converti à l'usage de cimetière lors du terrible accident qui a marqué les fêtes parisiennes du mariage du dauphin futur Louis XVI et de Marie Antoinette. Les 133 victimes de la bousculade lors du feu d'artifice sur la place Louis XV, ont été enterrées dans une fosse creusée près de la rue de Pologne.
Depuis la Révolution, le cimetière accueille les condamnés à mort. Une autre fosse, à peu près au milieu du terrain, a reçu quatre ecclésiastiques et les quelques 500 Suisses massacrés le 10 août pour avoir obéi aux ordres de Roederer et défendu le château vide, « la maison devant laquelle vous êtes placés ».
Le matin du 21 janvier, Lebblanc et Dubois, administrateurs du Département, sont allés vers 9 heures chercher le citoyen Picavez et ses deux vicaires, Damoreau et Renard pour se rendre au cimetière où tout a été préparé.
« Peu après », écrivent Leblanc et Dubois, « a été déposé dans ledit cimetière par un détachement de gendarmerie à pied, le cadavre de Louis Capet, que nous avons reconnu entier dans tous ses membres, la tête étant séparée du tronc. Nous avons remarqué que les cheveux du derrière de la tête étaient coupés, et que le cadavre était sans cravate, sans habit et sans souliers. Du reste, il était vêtu d'une chemise, d'une veste piquée en forme de gilet, d'une culotte de drap gris et d'une paire de bas de soie gris. Ainsi vêtu, il a été déposé dans une bière, laquelle a été descendue dans la fosse, qui a été recouverte à l'instant. Et le tout a été disposé et exécuté d'une manière conforme aux ordres donnés par le Conseil exécutif provisoire de la République française. (id.)
Tout le reste, les larmes de Picavez et de Renard, la musique jouant des « airs républicains », le flot de « peuple égaré », les prières récitées, les détails saugrenus : « la figure n'était pas décolorée (?!), ses traits étaient restés les mêmes (?!) et les yeux ouverts semblaient encore reprocher à ses juges l'attentat inouï dont ils venaient de se rendre coupables » tout cela est le fruit de l'imagination de Renard premier vicaire de la Madeleine, qui n'est plus citoyen , mais qui est désireux de se faire bien voir du nouveau pouvoir.
Un peu de travail de police
Louis XVI a donc été placé dans un cercueil léger, sans couvercle. Contrairement à une habitude prise au moins depuis le 10 août, son corps n'a pas été dévêtu. Il avait quitté son habit et sa cravate avant de monter sur l'échafaud et le bourreau, comme il le fait toujours, lui a pris ses souliers. Il porte encore ses autres vêtements, en étoffes d'excellente qualité et d'une grande solidité : de la toile de lin pour la chemise, un épais jersey de soie grise pour les bas, pour la calotte, du casimir gris, « étoffe de laine croisée, fine et légère », (Littré) ; pour la veste, un matériau particulièrement résistant : le piqué de Marseille, « étoffe de coton faite de deux tissus appliqués l'un contre l'autre, et unis par des points rangés en losanges ». Les losanges en questions de ce vêtement d'hiver ( qui joue le rôle de nos pull-overs) sont rembourrés selon l'usage marseillais, de cocons de vers à soie. La culotte est serrée aux genoux par des boucles de métal peut-être en acier, plus probablement en or.
Louis XVI, qui de son propre aveu (discours aux fédérés du Béarn en 1790), ne porte jamais de bagues, portait cependant deux anneaux en or très simples. Le matin de sa mort, il la remis à Cléry son anneau de mariage pour que le valet de chambre le porte à la Reine. (A.N. Af II3), mais il a gardé à son doigt l'anneau du sacre.
Un certain nombre d'éléments devraient permettre de l'identifier facilement. Louis XVI n'avait que 38 ans au moment de sa mort, et son âge devrait pouvoir être déterminé par un chirurgien un peu expérimenté. Il était très grand, tenant en cela comme sous d'autres rapports de sa famille maternelle ; d'après le plan du manteau du sacre ( A.N. K 163 ), il mesurait au moins 1 m 87 , plus probablement 1m 91. Cette taille, considérée comme élevée même de nos jours, était inhabituelle en France à la fin du XVIIIe siècle, et il bien fait, bien proportionné et très musclé, ce qu'on peut reconnaître même sur un squelette.
A cause de son habitude de boire de l'eau additionnée de jus de citron, il avait eu plusieurs « fluxions », dues à des caries du collet. Son dentiste, un très habile praticien, désapprouvait l'arrachage de dents et traitait les cavités en les obturant à la feuille d'or. [ note: après avoir fraisé la cavité, le dentiste l'obture par martellement d'une série de feuilles d'or collées, ayant la propriété de se souder à elle -même.]
Enfin, au moment de l'inhumation, il portait encore l'anneau du sacre. Ses mains liées ayant gonflé par arrêt partiel de la circulation du sang, on n'aurait pu lui enlever cet anneau qu'en lui coupant le doigt, chose difficile, en présence de si nombreux témoins.
Par ailleurs, les ordres du Conseil exécutif étaient de préparer une fosse de 9 pieds de profondeur ( la profondeur légale imposée par Louis XVI lui-même était de 6 pieds) c'est à dire de 2m 92. Le cercueil a été déposé sur un épais lit de chaux et la fosse ensuite comblée de terre.
Pour comprendre ce qui va suivre, il faut garder ces détails présents à la mémoire.
L'exhumation de 1815
En 1814, au moment de son retour en France « dans les fourgons de l'étranger », Louis XVIII sentait le besoin de faire oublier aux Français son action pendant l'émigration. Il avait déjà beaucoup utilisé dans cette vue sa nièce madame Royale, duchesse d'Angoulême, l ' »orpheline du Temple », la « fille de Louis XVI ». une exhumation solennelle de Louis XVI et de Marie Antoinette, suivie du transfert solennel de leurs restes à Saint Denis, ne pouvait manquer d'avoir une grande valeur de propagande.
Certes, on avait enterré depuis, beaucoup de monde au cimetière de la Madeleine, qui avait servi de fosse commune pour les victimes d'exécutions capitales jusqu'au 24 mars 1794. [ à partir du 25 mars, on utilise le cimetière des Errancis à la barrière de Monceau et un jardin couvert dans le VIIIe arrondissement de Paris].
Mais un ancien avocat , le citoyen Desclozeaux, qui habitait rue d'Anjou, la maison voisine du cimetière, avait noté non seulement l'emplacement de la tombe du Roi, mais aussi celui de la tombe de la Reine. La grande Terreur une fois passée, il s'était rendu acquéreur de l'enclos, l'avait décoré de charmilles et avait planté des saules pleureurs à l'endroit présumé de chacune des deux tombes. De plus le vicaire Renard pouvait encore à peu près localiser l'endroit où avait été enterré le Roi.
Après une enquête auprès de Desclozeaux, de son gendre Danjou, du vicaire Renard, du juge de paix du 1er arrondissement et de son greffier qui avaient assisté à l'inhumation du Roi, les travaux d'exhumation commencent le 18 janvier 1815, en présence du Grand Chancelier de France, d'Ambray, de l'aumônier de la duchesse d'Angoulême, Monseigneur de la Fare, du bailli de Crussol, du duc de Blacas, de Desclozeaux, de Paujon, de Renard, et d'un chirurgien de Louis XVIII, le docteur Distel. [ le décalage de près de 8 mois entre l'enquête et l'exhumation s'explique par les Cent Jours].
Les recherches commencent par la tombe de la Reine, afin, disent-ils, d'arriver plus sûrement à découvrir celui (le corps) de S.M. Le Roi Louis XVI, que nous avions lieu de croire plus près du mur du cimetière, du côté de la rue d'Anjou saint Honoré ».
Après avoir fait faire par des ouvriers, du nombre desquels était un témoin de l'inhumation de la Reine, une découverte de terre de 10 pieds de longueur sur 8 de largeur et de 8 de profondeur, nous avons rencontré un lit de chaux de 1à à 11 pouces (25 à 28cm) d'épaisseur, que nous avons fait enlever avec beaucoup de précaution, et sous lequel nous avons trouvé l'empreinte bien distincte d'une bière de 5, 5 pieds de longueur.
« Ladite empreinte , tracée au milieu d'un lit de chaux et le long de laquelle se trouvaient plusieurs débris de planches encore intacts, nous avons trouvé dans cette bière un grand nombre d'ossements de femme, que nous avons soigneusement recueillis ; il en manquait cependant quelques uns qui, sans doute, étaient déjà réduits en poussière, mais nous avons trouvé la tête entière, déplacée, et plus près de l'autre extrémité du corps ; la position où elle était placée, indiquait d'une manière incontestable qu'elle avait été détachée du tronc ; nous nous avons trouvé également quelques débris de vêtements de femme et notamment deux jarretières élastiques assez bien conservées, que nous avons retirées pour être portées à S.M. (Louis XVIII), ainsi que deux débris du cercueil ». (G. Lenôtre, p. cit.; p. 409 sq)
Donc pour Marie Antoinette, pas de problème : on la trouve à l'emplacement désigné par Desclozeaux et Daujou, dans un cercueil entre deux lits de chaux , comme prévu. Elle non plus n'a pas été dévêtue avant d'être enterrée – contrairement aux autres morts de la Révolution -. Bien qu'exécutée le 16 octobre 1793, elle n'a été inhumée que le 1er novembre suivant, et pourtant la chaux a conservé en partie les minces vêtements de la pauvre jeune femme, et surtout les deux jarretières, deux objets de petites dimensions en épais tricot (le caoutchouc n'était pas encore utilisé !)
On notera cependant que le docteur Distel ne s'est pas préoccupé ni de l'âge du cadavre (Marie Antoinette allait avoir 38 ans), ni de l'état de sa dentition : nous savons par les rapports de l'ambassadeur d'Autriche, que le dentiste de Vienne lui avait gâté la bouche « en lui arrachant trop de dents » , et notamment de dents de devant.
Un Cadavre en fuite
Les ennuis commencent avec « la recherche des restes de S.M. Louis XVI ». Ils ont beau suivre les indications des témoins , creuser jusqu'à 12 pieds de profondeur « entre la place où le corps de la Reine avait été trouvé et le mur du cimetière sur la rue d'Anjou », la nuit les « oblige » à arrêter la fouille entreprise. (G. Lenôtre, p. 411)
Le lendemain 19 janvier 1815, à 8 heures et demi du matin, le travail recommence et cette fois, ils mettent au jour une trouvaille inexplicable si l'on se réfère au procès verbal d'inhumation et à celui de l'enquête de 1814 :
« Lesdits ouvriers ont ouvert en notre présence une tranchée de 9 pieds , un peu au – dessus de la tombe de S.M. La Reine, et plus près du mur du côté de la rue d'Anjou. Nous avons découvert à la dite profondeur quelques terres mêlées de beaucoup de chaux et quelques minces débris de planches, signe indicatif d'un cercueil de bois. Nous avons fait continuer la fouille avec plus de précaution encore, mais au lieu de trouver un lit de chaux pure comme autour du cercueil de la Reine, nous avons reconnu que la terre et la chaux étaient mêlées à dessein, en telle sorte cependant que la chaux dominait beaucoup dans ce mélange, mais n'avait pas la même consistance que celle trouvée dans nos opérations d'hier ». (G. Lenôtre, p. 412sq.)
D'après le fossoyeur et plombeur de cercueil Barbier (son rapport est à la B.N.), la fouille a été continuée latéralement le 18, et on avait approché des grandes fosses des morts de la Révolution. Mais la suite est encore plus extraordinaire :
« C'est au milieu de cette chaux et de cette terre que nous avons trouvé les ossements d'un corps d'homme, dont plusieurs , entièrement corrodés étaient prêts de tomber en poussière. La tête ,couverte de chaux se trouvait placée au milieu des os des jambes, circonstances qui nous a paru d'autant plus remarquable (?) que cette situation était indiquée comme celle de la tête de Louis XVI
dans l'enquête faite le 12 mai 1814 » (Lenôtre op. Cit. p. 413)
Il y a mieux encore:
« Nous avons recherché soigneusement s'il ne restait aucune trace de vêtements, sans pouvoir en découvrir, sans doute parce que la quantité de chaux était beaucoup plus considérable, avait produit plus d'effet (?). Nous avons recueilli tous les restes que nous avons pu retrouver dans cet amas confus, de chaux, d'ossements et nous les avons réunis dans un grand drap préparé à cet effet , ainsi que plusieurs morceaux de chaux encore entiers adhérents aux os ». (G. Lenôtre o. cit. p. 213sq)
Enfin les commissaires désignés par Louis XVIII ont continué à « faire creuser à 25 pieds de distance jusqu'aux 12 pieds de terre pour chercher s'il n'existait pas de lit de chaux complet qui nous indiquât une autre sépulture du Roi ».
Le fossoyeur Barbier, homme de l'art, a précisé qu'à l'endroit où l'on a découvert le corps présumé de Louis XVI, commençait une des grandes fosses des morts et qu'on apercevait les premiers squelettes mêlés à la chaux. Le brave homme, cherchant à concilier ce qu'il voit avec ce qu'on lui a dit qu'il faut croire, explique tout, en supposant que les révolutionnaires ont rouvert la tombe du Roi quelques temps après l'inhumation pour détruire plus sûrement le corps en ajoutant encore de la chaux. Il a cru qu'on avait voulu mêler ce corps à ceux de la fosse voisine.
Il n'en reste pas moins que ce corps n'était pas à l'emplacement prévu et que les morts ne vont pas rendre visite à leurs voisins par leurs propres moyens, et il n'y a pas lieu de s'étonner des doutes qui ont poussé le Grand Chancelier et ses collègues à faire continuer les recherches pendant une grande partie de la journée du 19 janvier 1815.
Le mystère reste entier
On aura remarqué la différence des deux trouvailles. Pour la Reine, inhumée pourtant après être restée exposée 15 jours à l'air et aux intempéries, et déjà en état de de composition, on a trouvé le squelette entre deux lits de chaux, bien complet et avec le squelette, des cheveux, des débris de vêtements, un bas et deux jarretières en bon état de conservation (cf. Rapport de Barbier), le tout à l'emplacement noté par Desclozeaux et son gendre. Ceci n'a rien d'étonnant : l'enveloppement dans la chaux était l'embaumement à bon marché chez les égyptiens. A Rome, les catacombes ont livré des corps de martyrs ainsi déposés, avec des débris assez considérables de leur linceul en toile de lin. LA chaux vive se combien en effet très bien avec les liquides du corps pour former autour de lui une coque de chaux étriate et les os et les étoffes se conservent bien ainsi protégés à l'abri de l'air et des insectes. [le phénomène se produit quelque soit la quantité de chaux employée].
Pour Louis XVI inhumé de la même façon mais tout au plus une heure après sa mort on ne trouve que quelques ossements corrodés, mêlés intimement à un amas confus à la terre et à la chaux. Alors que ses vêtements étaient d'une qualité autrement solide que ceux de la Reine, on n'en trouve pas la moindre trace, comme s'il avait été enterré nu. Malgré des doutes parfaitement justifiés, on ne se livre à aucune vérification et le chirurgien de Louis XVIII se contente de dire qu'il s'agit d'un corps d'homme. La position de la tête semble une preuve suffisante, et personne ne songe à cette tête soit « couverte de chaux », pas plus qu'on ne s'étonne de l'absence de l'anneau du sacre.
En réalité et malgré les apparences, c'est le fossoyeur et plombeur de cercueils qui a raison, même s'il se trompe sur l'interprétation des faits.
Louis XVIII a besoin du corps de Louis XVI et il en a besoin tout de suite. Une grande cérémonie a été préparée ; o n a prévu un long défilé de Paris à Saint Denis, une pompe funèbre, la réouverture solennelle du caveau des rois de France vidé par la Révolution ; une messe de Requiem a été commandée à Cherubini, le musicien en vogue ; on lira en chaire le testament du Roi ; il y aura une oraison funèbre ; le tout pour le 21 janvier. D'où l'exhumation ordonnée pour le 18. Mais Louis XVI manque à l'appel.
Les fossoyeurs n'ont trouvé que de la terre mêlée à de la chaux : quelqu'un est déjà passé par là. Heureusement rien n'est si commun dans ce terrible cimetière qu'un corps d'homme décapité, déposé en terre la tête ente les jambes. N'importe quel guillotiné fera l'affaire pourvu qu'on n'y regarde pas de trop près.
Et les amis des serviteurs de Louis XVI n'y regarderont pas de trop près : le Grand Chancelier, Blacas, Monseigneur de La Fare, le Prince de Poix qui s'est joint à eux, jacobin de la première heure devenu agent des princes. Les fossoyeurs n'oseront pas mette en doute la parole de personnes aussi considérables.
Desclozeaux, son gendre, le vicaire Renard n'iraient pas risquer de perdre les récompenses qu'on leur a promises.
Quant au docteur Distel, la curiosité scientifique n'est manifestement pas son fort. Il n'y a que l'état du cadavre qui gêne. En effet, quand on déposait en terre les victimes de la guillotine, on les
déposait après les avoir « dépouillées » dans une grande fosse qu'on ne fermait que lorsqu'elle était comble, en arrosant chaque cadavre de quelques pelletées de chaux vive. La chaux ayant déjà rongé les chairs de ceux des rangées supérieures, attaquait de nouveau les squelettes de la rangée inférieure : il n'y en avait pas assez pour former la coque protectrice dont il es t question. En un mot, Louis XVI a été exhumé après son inhumation, d'où le mélange de terre et de chaux avec quelques débris de cercueil.
Mais à Louis XVIII, il fallait un cadavre : celui de Marie Antoinette ne suffisait pas à une époque où vivaient encore tant de parisiens qui avaient été « idolâtres de leur Roi », pour reprendre l'expression du conventionnel Salles. Alors on a pris le premier cadavre venu dans la première fosses rencontrée : d'où l'absence totale de vêtements ; d'où la corrosion excessive des os et les « morceaux de chaux entiers adhérents aux os », signe qu'après le dépôt avec assez peu de chaux, de la nouvelle chaux est tombée, attaquant de nouveau le corps déjà réduit à l'état de squelette ; d'où l'empressement des envoyés de Louis XVIII à attacher une valeur de preuve à la position de la tête , alors que tous les décapités étaient enterrés la tête entre les jambes !
Et c'est ce mort anonyme, placé dans un cercueil de plomb avec une plaque d'argent doré, qui va être promené de la rue d'Anjou à la basilique Saint Denis entre deux haies formées par la garnison de paris, le crêpe au bras, suivi par huit carrosses de la Cour et par les ducs d'Angoulême et de Berry, encadré par les gendarmes, l'infanterie et les grenadiers et voltigeurs, le canon tonnant de minute en minute. (cf. Lenôtre, p. 422sq.)
Mais bizarrement, en arrivant sur le boulevard, la couronne qui surmontait le « char funèbre » accrochée par un réverbère, serait tombée et se serait brisée sur le pavé. [ mais l'histoire est sans doute trop jolie pour être vraie]
C'est ce mort anonyme qui repose maintenant dans le caveau muré sous napoléon III, puis restauré au début de ce siècle.
En ce qui concerne Louis XVI, nul ne sait qui a ouvert la tombe et enlevé le corps. En histoire, il faut savoir avouer qu'on ne sait pas . Ce qui est certain, c'est que Louis XVIII, certainement informé dans la nuit du 18 au 19 janvier 1815, a dû se dire que le frère qu'il avait tant jalousé, tant contribué à pousser à l'échafaud, trouvait le moyen de le contrecarrer encore, 22ans après sa mort !
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Que sont devenues les jarretières de la Reine ? Y en a-t-il une trace ?
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Il est précisé dans le procès verbal d'exhumation des cendres (cité ci-dessus) que ces fragments de jarretières auraient été remis au roi.
Notre ami Vicq d'Azir nous disait, dans le sujet de La dernière jarretière de Marie-Antoinette, que le morceau de tissu du médaillon de gauche était...
Nous évoquons ce reliquaire dans le sujet consacré au Musée Carnavalet, mais en précisant qu'il s'agit de celui réalisé par Pauline de Tourzel (l'a-t-elle cédé ensuite au Bourbon Parme ? ), et il n'est pas (précisément) question d'un échantillon de jarretière dans le descriptif de l'objet, mis en ligne par musée :
Notre ami Vicq d'Azir nous disait, dans le sujet de La dernière jarretière de Marie-Antoinette, que le morceau de tissu du médaillon de gauche était...
Vicq d Azir a écrit:
Il s’agit du morceau de jarretière de filoselle noire retrouvée lors de l’ exhumation de 1815, et qui a servi à identifier le corps de la Reine. Ce morceau est présenté sur le reliquaire ayant appartenu aux Bourbon-Parme, habituellement exposé à Carnavalet, mais en ce moment en dépôt à la Conciergerie.
Nous évoquons ce reliquaire dans le sujet consacré au Musée Carnavalet, mais en précisant qu'il s'agit de celui réalisé par Pauline de Tourzel (l'a-t-elle cédé ensuite au Bourbon Parme ? ), et il n'est pas (précisément) question d'un échantillon de jarretière dans le descriptif de l'objet, mis en ligne par musée :
La nuit, la neige a écrit:
Reliquaire en forme de cénotaphe intitulé "Souvenirs de la famille de S.M. Louis XVI", ornés d'objets rassemblés par Pauline de Tourzel (1771-1839), fille de la gouvernante des enfants royaux au Temple
18e siècle
Image : Forum Marie-Antoinette
Ce reliquaire expose un couteau de cuisine utilisé par Madame de Tourzel au Temple, des portraits et mèches de cheveux de la famille royale, une tabatière, et dissimule un jeu de quilles du dauphin, un tissu extrait du cercueil de Marie-Antoinette le 18 janvier 1815, une tresse faite par la reine à la Conciergerie, son cure-dent et un fil de sa paillasse, une amulette de pèlerinage de la duchesse d’Angoulême, une monnaie portée par Louis XVI pendant la fuite de Varennes et un album de lettres.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Voici deux échantillons des fameuses jarretières en tissu élastique retrouvés sur la dépouille de la Reine. Ces fragments auraient été identifiés par des religieuses (?) qui les avaient fournies, ce qui aurait permis l’identification du corps :
À propos des reliquaires conservés à Carnalet, il y en a deux différents. C’est dans celui qui contient : une chemise de Chartres de la Duchesse d’Angoulême et le fil tressé par la Reine dans son cachot, que se trouve un fragment de jarretière ( ou de bas de filoselle ) retrouvé dans la fosse. Un autre fragment, que je présente ici, est passé en vente publique récemment ( origine famille Descloseaux ).
À propos des reliquaires conservés à Carnalet, il y en a deux différents. C’est dans celui qui contient : une chemise de Chartres de la Duchesse d’Angoulême et le fil tressé par la Reine dans son cachot, que se trouve un fragment de jarretière ( ou de bas de filoselle ) retrouvé dans la fosse. Un autre fragment, que je présente ici, est passé en vente publique récemment ( origine famille Descloseaux ).
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Exhumation des dépouilles mortelles de Louis XVI et Marie-Antoinette au cimetière de la Madeleine
Vicq d Azir a écrit:
À propos des reliquaires conservés à Carnalet, il y en a deux différents. C’est dans celui qui contient : une chemise de Chartres de la Duchesse d’Angoulême et le fil tressé par la Reine dans son cachot, que se trouve un fragment de jarretière ( ou de bas de filoselle ) retrouvé dans la fosse.
Je ne pense pas connaître ce second reliquaire. Mais je ne suis pas sûr de comprendre : est-ce bien celui d'où est extraite cette image ? Et exposé un temps à la Conciergerie ?
Car cela semble être le même objet que le reliquaire " Tourzel " (forme pyramidale, noir, décoré de fleurs de lys à la base).
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
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