Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
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Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Avant de commencer la lecture de cette lettre, souvenons-nous que le cher Martin de Georgine n'est autre que Mme de Polignac,
sister est Lady Henrietta Spencer, plus tard Lady Duncannon/Lady Bessborough.
Notre correspondant mystère arrive de Chanteloup, le château du duc de Choiseul qui abrite son exil.
Le duc de Coigny quant à lui revient du camp français en Normandie qui se préparait pour lancer une invasion d'Angleterre. Ce projet fut abandonné, et tous les officiers sont rentrés à Versailles. Il y avait parmi eux Fersen qui ne retourna à Versailles que le 24 décembre, pour le réveillon chez Mme de Lamballe auquel était présente la reine.
Merci, ma chère Eve, pour toutes ces précisions !
Mme de Châlons ( née Aglaé d'Andlau ) rentre de Verderonne, chez sa mère :
Mais je n'ai pas trouvé d'illustration du Haute-Fontaine des Dillon !
Georgiana, elle-même, est au camp anglais de Warley avec son mari le duc. Tout le monde redoutait une confrontation sanglante en Angleterre.
Le décor est planté . Rideau !!! :n,,;::::!!!:
***
Paris 15 novembre 1779
Votre lettre, ma belle et bonne duchesse, faisait hier son entrée dans Paris par la porte Saint-Martin, tandis que j'y faisais la mienne par la barrière de Grenelle. Nous nous sommes joints au Carrousel, et après l'avoir accueillie comme elle devait l'être, je l'ai portée chez Martin que j'ai trouvée debout devant sa cheminée, lisant aussi une lettre de vous qui venait de lui être remise à l'instant, si bien qu'ayant troqué, chacun de nous deux a eu le plaisir de lire en un moment deux lettres de vous au lieu d'une.
J'arrivais de Chanteloup . Mon projet était d'y passer tout le mois. Point du tout, cette pauvre Mme Dillon m'écrit tout d'un coup, que voilà sa petite Henriette, enfant aimable et chérie, comme le sont toutes les Henriettes, qui vient de se casser la jambe; que ce malheur les retient à Haute-Fontaine, et qu'ils y ont besoin de tous leurs amis.
Je suis parti dans la soirée même, j'ai fait les soixante lieues sans m'arrêter et je m'en vais à Haute-Fontaine où j'arriverai ce soir. J'y dirai bien fidèlement à Mme Dillon les choses tendres dont vous me chargez pour elle. Assurément, ce n'est pas vous qu'on oublie. N'ayez plus d'inquiétude sur le sort de votre première lettre. Elle m'est parvenue, un peu tard à la vérité, mais elle m'a paru la plus aimable vieille que l'on pût rencontrer. Je serai tenté de dire que vous faites aimer jusqu'à votre absence, personne ne remplit mieux que vous le précepte d'écrire comme on parle, et n'y gagne davantage, car dans vos lettres comme dans votre conversation, c'est une bonté qui n'aurait pas besoin pour charmer de toute la grâce dont elle est accompagnée. Aussi, l'autre jour, après que j'eus parlé de vous, pendant plus d'une heure, dans le salon de Chanteloup, quelqu'un qui ne vous connaît pas demanda si vous étiez jolie? Je ne saurais vous dire le plaisir que me fit cette question-là, parce qu'elle me fit apercevoir que je n'avais seulement pas songé à dire un mot de votre figure, et qu'il est bien doux, quand on vous aime, de pouvoir, en négligeant ce point-là, faire un long éloge de vous.
Je pense que votre cher Martin vous écrira l'un de ces jours, en attendant, je veux vous tranquilliser sur son état. Il est infiniment meilleur qu'il n'était quand je suis parti pour la Touraine, plus de coliques, plus de vapeurs, plus de maux d'estomac, un très bon visage, et d'ailleurs rien de nouveau pour la troisième fois révolue. Ainsi, devant toutes les matrones de France, c'est de la belle et bonne grossesse, ou j'y brûle mes livres .
Le comte Jules se porte à merveille, Mme de Châlons revient demain de Verderonne pour les couches de Mme d'Andlau, sa belle-soeur, dont les approches se font sentir depuis hier. M. le duc de Coigny vient d'arriver sans vous avoir fait une visite. En vérité, j'en suis bien aise, et je le serai bien davantage quand la paix, la douce paix, aura fait rouvrir nos ports de Douvres et de Calais, car je crains toujours que, quand j'écris pour vous, ce ne soit en effet pour quelques uns de vos vilains corsaires. Je vois nonobstant que toutes mes lettres vous sont parvenues, hormis celle que je vous avais adressée à Hellevoitshluys qui était la première.
Quand serez-vous donc réunie à maman et à 'sister'? Il me semble qu'éloignée d'elles deux, vous devez ne sentir que le tiers de votre existence. Avez-vous quelquefois la bonté de leur parler de moi ? N'oubliez-vous pas de mettre aux pieds de milady Spencer mes adorations, nul autre terme ne rendrait bien les sentiments que j'ai pour elle.
Je ne vous demande pas votre secret, mais vos camps doivent être finis, ainsi j'espère que bientôt nous reverrons dans vos lettres que vous y dites en parlant d'elles deux: "Je viens de les voir. Je les quitte. Elles font ceci, elles disent cela," en un mot que vous nous ferez un peu vivre avec elles.
A propos de vivre, est-il vrai que votre milord Sandwich s'en est lassé ? Nous prétendons à Paris que, pour se tirer d'affaire, il s'est cassé la tête d'un bon coup de pistolet. En grande politique, vous ne m'en dites rien; moi qui n'ai pas tant de dissimulation, je vous dirais que dernièrement en marchant dans la rue, je suivais deux hommes du peuple dont l'un disait à l'autre: " Sais-tu que les Anglais ont empoisonné tous les fromages de Hollande?"
Adieu, ma belle belle et bonne, mille fois bonne duchesse. Je ne mange point de fromage [mais] vu le temps où le poison des Anglaises, comme vous, eût été bien dangereux pour moi, et un homme de votre pays nommé d'Helle, qui nous a déjà fait un opéra comique bien joli sous le tire "L'amant jaloux" vient d'en faire un autre qui s'appelle "Les événements imprévus" dont la musique est de Grétry. J'ai la pièce et les plus jolis airs qu'on a gravés pour Versailles. J'ai envie de vous envoyer cela, mais par la poste il vous en coûtera des frais . Dites-moi quelque autre moyen. Vous pouvez actuellement quand vous aurez la bonté de m'écrire, reprendre la première adresse. Imaginez-vous que nous venons de voir une fille, une franche créature, passer sous les fenêtres de Mme de Coigny avec un chapeau à la Devonshire ( * ), cette horrible profanation nous a révoltés.
Lettre citée avec la permission du duc de Devonshire et du Chatsworth House Trust .
( * ) : Le chapeau à la Devonshire est cette immense coiffure de paille noire agrémentée de rubans et plumes d'autruche, créée à Spa où toutes les femmes du monde rivalisaient d'élégance . Elle fut adoptée et mise à la mode par Georgiana .
Nous voyons la duchesse l'arborer sur le magnifique portrait bien connu de Reynolds :
sister est Lady Henrietta Spencer, plus tard Lady Duncannon/Lady Bessborough.
Notre correspondant mystère arrive de Chanteloup, le château du duc de Choiseul qui abrite son exil.
Le duc de Coigny quant à lui revient du camp français en Normandie qui se préparait pour lancer une invasion d'Angleterre. Ce projet fut abandonné, et tous les officiers sont rentrés à Versailles. Il y avait parmi eux Fersen qui ne retourna à Versailles que le 24 décembre, pour le réveillon chez Mme de Lamballe auquel était présente la reine.
Merci, ma chère Eve, pour toutes ces précisions !
Mme de Châlons ( née Aglaé d'Andlau ) rentre de Verderonne, chez sa mère :
Mais je n'ai pas trouvé d'illustration du Haute-Fontaine des Dillon !
Georgiana, elle-même, est au camp anglais de Warley avec son mari le duc. Tout le monde redoutait une confrontation sanglante en Angleterre.
Le décor est planté . Rideau !!! :n,,;::::!!!:
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Paris 15 novembre 1779
Votre lettre, ma belle et bonne duchesse, faisait hier son entrée dans Paris par la porte Saint-Martin, tandis que j'y faisais la mienne par la barrière de Grenelle. Nous nous sommes joints au Carrousel, et après l'avoir accueillie comme elle devait l'être, je l'ai portée chez Martin que j'ai trouvée debout devant sa cheminée, lisant aussi une lettre de vous qui venait de lui être remise à l'instant, si bien qu'ayant troqué, chacun de nous deux a eu le plaisir de lire en un moment deux lettres de vous au lieu d'une.
J'arrivais de Chanteloup . Mon projet était d'y passer tout le mois. Point du tout, cette pauvre Mme Dillon m'écrit tout d'un coup, que voilà sa petite Henriette, enfant aimable et chérie, comme le sont toutes les Henriettes, qui vient de se casser la jambe; que ce malheur les retient à Haute-Fontaine, et qu'ils y ont besoin de tous leurs amis.
Je suis parti dans la soirée même, j'ai fait les soixante lieues sans m'arrêter et je m'en vais à Haute-Fontaine où j'arriverai ce soir. J'y dirai bien fidèlement à Mme Dillon les choses tendres dont vous me chargez pour elle. Assurément, ce n'est pas vous qu'on oublie. N'ayez plus d'inquiétude sur le sort de votre première lettre. Elle m'est parvenue, un peu tard à la vérité, mais elle m'a paru la plus aimable vieille que l'on pût rencontrer. Je serai tenté de dire que vous faites aimer jusqu'à votre absence, personne ne remplit mieux que vous le précepte d'écrire comme on parle, et n'y gagne davantage, car dans vos lettres comme dans votre conversation, c'est une bonté qui n'aurait pas besoin pour charmer de toute la grâce dont elle est accompagnée. Aussi, l'autre jour, après que j'eus parlé de vous, pendant plus d'une heure, dans le salon de Chanteloup, quelqu'un qui ne vous connaît pas demanda si vous étiez jolie? Je ne saurais vous dire le plaisir que me fit cette question-là, parce qu'elle me fit apercevoir que je n'avais seulement pas songé à dire un mot de votre figure, et qu'il est bien doux, quand on vous aime, de pouvoir, en négligeant ce point-là, faire un long éloge de vous.
Je pense que votre cher Martin vous écrira l'un de ces jours, en attendant, je veux vous tranquilliser sur son état. Il est infiniment meilleur qu'il n'était quand je suis parti pour la Touraine, plus de coliques, plus de vapeurs, plus de maux d'estomac, un très bon visage, et d'ailleurs rien de nouveau pour la troisième fois révolue. Ainsi, devant toutes les matrones de France, c'est de la belle et bonne grossesse, ou j'y brûle mes livres .
Le comte Jules se porte à merveille, Mme de Châlons revient demain de Verderonne pour les couches de Mme d'Andlau, sa belle-soeur, dont les approches se font sentir depuis hier. M. le duc de Coigny vient d'arriver sans vous avoir fait une visite. En vérité, j'en suis bien aise, et je le serai bien davantage quand la paix, la douce paix, aura fait rouvrir nos ports de Douvres et de Calais, car je crains toujours que, quand j'écris pour vous, ce ne soit en effet pour quelques uns de vos vilains corsaires. Je vois nonobstant que toutes mes lettres vous sont parvenues, hormis celle que je vous avais adressée à Hellevoitshluys qui était la première.
Quand serez-vous donc réunie à maman et à 'sister'? Il me semble qu'éloignée d'elles deux, vous devez ne sentir que le tiers de votre existence. Avez-vous quelquefois la bonté de leur parler de moi ? N'oubliez-vous pas de mettre aux pieds de milady Spencer mes adorations, nul autre terme ne rendrait bien les sentiments que j'ai pour elle.
Je ne vous demande pas votre secret, mais vos camps doivent être finis, ainsi j'espère que bientôt nous reverrons dans vos lettres que vous y dites en parlant d'elles deux: "Je viens de les voir. Je les quitte. Elles font ceci, elles disent cela," en un mot que vous nous ferez un peu vivre avec elles.
A propos de vivre, est-il vrai que votre milord Sandwich s'en est lassé ? Nous prétendons à Paris que, pour se tirer d'affaire, il s'est cassé la tête d'un bon coup de pistolet. En grande politique, vous ne m'en dites rien; moi qui n'ai pas tant de dissimulation, je vous dirais que dernièrement en marchant dans la rue, je suivais deux hommes du peuple dont l'un disait à l'autre: " Sais-tu que les Anglais ont empoisonné tous les fromages de Hollande?"
Adieu, ma belle belle et bonne, mille fois bonne duchesse. Je ne mange point de fromage [mais] vu le temps où le poison des Anglaises, comme vous, eût été bien dangereux pour moi, et un homme de votre pays nommé d'Helle, qui nous a déjà fait un opéra comique bien joli sous le tire "L'amant jaloux" vient d'en faire un autre qui s'appelle "Les événements imprévus" dont la musique est de Grétry. J'ai la pièce et les plus jolis airs qu'on a gravés pour Versailles. J'ai envie de vous envoyer cela, mais par la poste il vous en coûtera des frais . Dites-moi quelque autre moyen. Vous pouvez actuellement quand vous aurez la bonté de m'écrire, reprendre la première adresse. Imaginez-vous que nous venons de voir une fille, une franche créature, passer sous les fenêtres de Mme de Coigny avec un chapeau à la Devonshire ( * ), cette horrible profanation nous a révoltés.
Lettre citée avec la permission du duc de Devonshire et du Chatsworth House Trust .
( * ) : Le chapeau à la Devonshire est cette immense coiffure de paille noire agrémentée de rubans et plumes d'autruche, créée à Spa où toutes les femmes du monde rivalisaient d'élégance . Elle fut adoptée et mise à la mode par Georgiana .
Nous voyons la duchesse l'arborer sur le magnifique portrait bien connu de Reynolds :
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Mme de Sabran a écrit:
Mais je n'ai pas trouvé d'illustration du Haute-Fontaine des Dillon !
Hélas, le château fut détruit en 1791. Il se trouvait entre Villers Cotteret et Soissons, dans l'Oise.
Comme c'est amusant d'apprendre des nouvelles de la future marquise de La Tour du Pin Gouvernet, alors que je viens juste de la quitter à l'âge de cinquante ans !!!
Mais qui est le correspondant mystère ? Nous bouillons d'impatience !
J'ai cru un instant qu'il s'agissait du comte Jules, mais il est cité.
Voila donc un autre amoureux de Georgine !!! Ma parole elle leur fait tous tourner la tête !!!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Lucius a écrit:
J'ai cru un instant qu'il s'agissait du comte Jules, mais il est cité.
Non, le comte Jules a un style un peu lourdingue .
J'ai d'abord pensé à Vaudreuil ( non pas sur cette lettre-là, d'ailleurs, car je ne les ai pas prises dans l'ordre ), mais il est cité aussi, dans la prochaine lettre . Ce ne serait pas vraiment un obstacle puisque nous avons vu Yolande écrire elle-même une déclaration aussi saugrenue que " votre cher Martin vous aime du plus tendre de mon coeur " ( !!! ), ou quelque chose d'approchant ...
Vraiment, j'aurais mis ma tête à couper ( et par les temps qui courent en France à l'époque, ce n'est pas la chose à faire ) que je lisais Vaudreuil !!! Mais Eve m'a montré une lettre de Vaudreuil à Calonne : ce n'est pas la même écriture .
En revanche, cette aisance épistolaire, ce ton mi-sérieux mi-rigolard me font follement penser au chevalier de l'Isle duquel nous savons par ses lettres au prince de Ligne qu'il est très attaché aux Dillon .
Lucius a écrit:Voila donc un autre amoureux de Georgine !!! Ma parole elle leur fait tous tourner la tête !!!
Non, non ! Ici nous n'avons pas de déclarations enflammées pathétiques comme celles laborieusement prodiguées à Georgine par le comte Jules, mais simplement l'exquise politesse teintée de galanterie française que toute l'Europe nous enviait .
Lucius a écrit:Henriette Dillon nous raconte l'événement : (chapitre V)
Merci, mon précieux petit Lulu ! :n,,;::::!!!:
.
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Lucius a écrit:
Mais qui est le correspondant mystère ? Nous bouillons d'impatience !
J'ai cru un instant qu'il s'agissait du comte Jules, mais il est cité.
Voila donc un autre amoureux de Georgine !!! Ma parole elle leur fait tous tourner la tête !!!
C'est un casse-tête, mon cher Lucius. Ce n'est pas le comte jules, ni Vaudreuil, ni le duc de Coigny. C'est un homme qui se dit 'vieux' et taciturne, qui ne danse pas, qui est militaire je crois (il parle d'être pris prisonnier par des Anglais), et qui était fort attaché à Mme de Polignac et un intime de toute la famille. Et il écrivait des lettres merveilleuses, élégantes, charmantes, avec beaucoup d'informations et un style excellent. Evidemment il avait rencontré Georgiana à Spa l'été de 1779 avec le comte Jules et Mme de Polignac…
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Ne serait-ce pas Bezenval ?
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Les paris sont ouverts, ce peut-être la devinette d'automne !
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Louis Philippe de Ségur ?
Mais je ne crois pas qu'il ai jamais été prisonnier des anglais.
Il est familier de tous les salons (Luxembourg, Beauvau, Deffand, Geoffrin), des Polignac, de la reine, du prince de Ligne ..... tous lui reconnaissant un excellent style, une agilité d'esprit ..... jusqu'à Catherine II qui l’appréciait beaucoup lors de son ambassade de 1785 à 1789.
Il est est colonel du régime de Soissons ce qui lui permis de combattre auprès des insurgés américains, n'ayant pu y joindre pus tôt ses amis La Fayette et Noailles, car son père refusait de lui accorder un passe droit.
Mais je ne crois pas qu'il ai jamais été prisonnier des anglais.
Il est familier de tous les salons (Luxembourg, Beauvau, Deffand, Geoffrin), des Polignac, de la reine, du prince de Ligne ..... tous lui reconnaissant un excellent style, une agilité d'esprit ..... jusqu'à Catherine II qui l’appréciait beaucoup lors de son ambassade de 1785 à 1789.
Il est est colonel du régime de Soissons ce qui lui permis de combattre auprès des insurgés américains, n'ayant pu y joindre pus tôt ses amis La Fayette et Noailles, car son père refusait de lui accorder un passe droit.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Majesté a écrit:Ne serait-ce pas Bezenval ?
J'ai pensé à Besenval, mais on n'est pas convaincu... la devinette de l'automne serait bon, il y a assez de pistes à suivre dans toutes ses lettres. Par exemple, pour ce qui concerne Besenval, est-ce qu'il parle dans ses mémoires des événements et des lieux mentionnés dans les lettres??
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Mais Ségur est un petit jeune !!
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
outremanche a écrit:Majesté a écrit:Ne serait-ce pas Bezenval ?
J'ai pensé à Besenval, mais on n'est pas convaincu... la devinette de l'automne serait bon, il y a assez de pistes à suivre dans toutes ses lettres. Par exemple, pour ce qui concerne Besenval, est-ce qu'il parle dans ses mémoires des événements et des lieux mentionnés dans les lettres??
Quels sont ces événements, qu'on puisse regarder dans les mémoires en question ....
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Nous cherchons un homme qui passe sa vie chez Mme de Polignac qu'il adore absolument, et à qui le cher Martin parle cent fois par jour de Georgine, et pour laquelle ( Yolande, pas Georgine ) nous le verrons bientôt se jeter sur la route, par un temps de chien, parce qu'il apprend qu'elle est souffrante .
Il est de toute évidence un intime entre les intimes ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Lucius a écrit:outremanche a écrit:Majesté a écrit:Ne serait-ce pas Bezenval ?
J'ai pensé à Besenval, mais on n'est pas convaincu... la devinette de l'automne serait bon, il y a assez de pistes à suivre dans toutes ses lettres. Par exemple, pour ce qui concerne Besenval, est-ce qu'il parle dans ses mémoires des événements et des lieux mentionnés dans les lettres??
Quels sont ces événements, qu'on puisse regarder dans les mémoires en question ....
On va vous donner plusieurs lettres de ce monsieur, et il faut noter les événements, les lieux etc. pour voir si aucun d'entre eux s'accordent avec les sources extérieurs comme des mémoires ou d'autres lettres publiées de la même époque. Par exemple, dans la lettre du 15 novembre 1779, on parle d'être revenu de Chanteloup, on va à grande vitesse à Haute-Fontaine… on est comme chez soi dans le salon à Paris de Mme de Polignac.
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Visiblement Bésenval passe beaucoup de temps à Chanteloup.
Mais ses mémoires parlent de sujet en général, plutôt un conglomérat de petites notices historique qu'un récit continu sur ce qu'il fait.
Mais ses mémoires parlent de sujet en général, plutôt un conglomérat de petites notices historique qu'un récit continu sur ce qu'il fait.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Ce correspondant ne pouvait pas être le comte d'Adhémar non plus, car il est mentionné comme partant pour Bruxelles dans sa deuxième lettre que je viens de vérifier pour Eléonore. Il y a aussi mention du duc de Guines, donc ce n'est pas lui.
Nous savons, par élimination, que le correspondant n'est pas: le Comte Jules, Vaudreuil, d'Adhémar, le duc de Coigny, le duc de Guines.
Il nous reste Besenval, le Chevalier de L'Isle, le Prince de Ligne (est-ce que quelqu'un a un exemple de son écriture?), le comte Valentin Esterhazy, le prince de Guéménée, le duc de Choiseul et Monsieur X?????
Nous savons, par élimination, que le correspondant n'est pas: le Comte Jules, Vaudreuil, d'Adhémar, le duc de Coigny, le duc de Guines.
Il nous reste Besenval, le Chevalier de L'Isle, le Prince de Ligne (est-ce que quelqu'un a un exemple de son écriture?), le comte Valentin Esterhazy, le prince de Guéménée, le duc de Choiseul et Monsieur X?????
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Je trouve formidable de lire le double témoignage de la jambe cassée de la jeune Henriette Dillon.
Pour la personne mystère, pouvons-nous être sûr qu'il s'agit d'un homme ? Puisque madame de Polignac se travestit elle-même dans ces lettres.
Pour la personne mystère, pouvons-nous être sûr qu'il s'agit d'un homme ? Puisque madame de Polignac se travestit elle-même dans ces lettres.
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Reinette a écrit:Je trouve formidable de lire le double témoignage de la jambe cassée de la jeune Henriette Dillon.
Pour la personne mystère, pouvons-nous être sûr qu'il s'agit d'un homme ? Puisque madame de Polignac se travestit elle-même dans ces lettres.
Il n'y a pas le moindre doute que c'est un homme. Nous avons plusieurs lettres, et cet homme est un militaire.
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Alors il faudrait trouver un proche des Polignac, des Dillon mais également de Choiseul, assez mûr, qui aime les livres et qui en plus a un style merveilleux. Pour le prince de Ligne c'est exclu puisqu'à cette date, il ne s'est pas mis au service de la France pour la guerre.
Dommage qu'Henriette ne fasse pas la liste de ses garde-malade !
Dommage qu'Henriette ne fasse pas la liste de ses garde-malade !
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
C'est aussi ce que j'ai pensé à la lecture de l'extrait proposé par Lucius !
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Pour Guéméné, si vous aviez des lettres de la fin 1782, ça pourrait être concluant (gros chagrin de la mort de Mme Dillon, et banqueroute).
Je ne pense pas qu'il s'agisse de Choiseul, il parle de Chanteloup en visiteur , pas en propriétaire !
Je ne pense pas qu'il s'agisse de Choiseul, il parle de Chanteloup en visiteur , pas en propriétaire !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Les Guéméné sont assidus de Spa, le prince connait très bien Hautefontaine (il y a sa chasse, et sa belle Dillon).
Mais fréquente-t-il CHanteloup ? Je m'y plonge tout à l'heure.
Mais fréquente-t-il CHanteloup ? Je m'y plonge tout à l'heure.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Je ne crois pas que Choiseuĺ se déplaçait comme il l'entendait. Et que je sache il n'a jamais été un intime des Polignac. De plus, je ne doute pas qu'il savait écrire. Mais j'imagine plus sa plume trempée dans le fiel qu'à faire des mamours à tous les grands personnages d'Europe.
Guéméné non plus n'est pas un dévoué corps et âme à notre chère comtesse Jules mais il est certain qu'il était proche des Dillon. Par contre si nous connaissons une lettre (inoubliable !) de Ligne à son égard, je ne connais rien de sa propre main.
Guéméné non plus n'est pas un dévoué corps et âme à notre chère comtesse Jules mais il est certain qu'il était proche des Dillon. Par contre si nous connaissons une lettre (inoubliable !) de Ligne à son égard, je ne connais rien de sa propre main.
Invité- Invité
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Voici une nouvelle lettre de notre Inconnu !
J'exulte de plaisir à la lire !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Claye, le 17 octobre 1779.
Savez-vous, Madame la duchesse, ce que c'est que le château d'où j'ai l'honneur de vous écrire ? C'est le temple de votre idole, de celle de sister, de la mienne. C'est le Wimbledon de votre cher Martin. Nous y menons depuis huit jours une vie libre, douce, gaie et d'autant plus ressemblante à celle de Spa que nos charmantes Anglaises, toujours présentes à notre souvenir, y sont rappelées sans cesse dans nos conversations; toutes les fois qu'il est question d'une grâce, d'un agrément, d'un charme dont on veut trouver le modèle, c'est l'une de vous que l'on cite, que l'on tâche d'imiter, à qui l'on fait dire ce qu'elle dirait en effet, si, rendue à nos regrets, à nos voeux, elle se retrouvait au milieu de nous; de façon qu'en dépit des barrières que l'océan et les rois ont posées entre Londres et Paris, nous trouvons le doux secret de vivre avec vous, depuis le matin jusqu'au soir. J'entendais encore tout à l'heure au bal qui se donne actuellement dans le château, Madame la comtesse Jules et Madame de Châlons nous dire, en voyant danser la Lockhart: "Vous souvenez-vous avec quelle légèreté, quelle grâce inexprimable, sister la dansait? Comme la duchesse était contente! Comme elle croyait danser, en voyant sa sœur jouir d'un plaisir qu'elle-même était obligée de s'interdire!" Ces réflexions, ce souvenir, cette danse dont l'air m'a rappelé vous et sister comme si je vous voyais, m'ont fait vous chercher dans le bal. Je ne vous ai point trouvées. Je m'en suis attristé. J'ai dit: "Pauvre moi!" Et puisque votre présence n'était qu'une illusion, en vous écrivant, en vous parlant comme si je l'avais le bonheur d'être à vos côtés, voyons, dans ce cas là, quelles questions vous me feriez afin que j'y répondre – où est, et que fait la comtesse Jules?
Elle est dans la grande salle d'en bas, à voir danser Armand et Aglaé, ses deux enfants; dès qu'ils auront fini leur contredanse, elle ira dans le salon se remettre à continuer une veste qu'elle brode pour le petit Polastron, son véritable frère. Comment se porte-t-elle aujourd'hui ? Assez bien, ma bonne duchesse. Le séjour à la campagne répare promptement, en elle, tous les dommages qu'y fait celui de la cour. L'air pur du matin la ranime, la rafraîchit, c'est l'effet qu'il produit sur toutes les fleurs. Et Mme de Châlons ? Mme de Châlons est quitte d'une petite fluxion qu'elle a eue sur la joue. Elle donnerait beaucoup pour la poser contre la vôtre, car elle vous aime, vous aime avec une tendresse dont l'amant le plus jaloux, le plus emporté, ne pourrait s'empêcher d'être content.
Et le comte Jules? Il a tué ce matin tant de perdreaux qu'il est revenu de la chasse avec une enflure au bras; il en souffre, il en jure un peu, sauf votre respect, mais j'ai lieu d'espérer que le mal n'est pas grave puisqu'il ne l'empêche point de danser la Lockhart, sans doute en mémoire de vous et de sister. Je ne saurais bien démêler laquelle des deux il aime le mieux; et je le crois, puisque moi qui vous parle, je cherche longtemps au fond de mon coeur avant d'y trouver quelque légère préférence.
Vous allez me demander encore des nouvelles de M. le duc de Coigny. Il part d'ici se rendre directement à l'armée de Bretagne d'où vous ne tarderez pas à le voir arriver à la tête de 4000 dragons qui, rangés en bataille, dans Piccadilly feront sous vos fenêtres un très bel effet. M. d'Adhémar nous a quittés hier pour retourner à Bruxelles. M. de Vaudreuil est ici avec bien d'autres hommes que vous ne connaissez pas. J'en exempte pourtant le duc de Guines qui, de temps en temps, accompagne de sa flûte Mme la comtesse Jules, d'une façon si ravissante que je ne saurais bonnement vous dire si, par la douceur et le charme des sons, la flûte l'emporte sur la voix ou la voix sur la flûte. Ce que j'en sais, c'est que si la musique du Paradis ressemble à celle-là, j'y demande plus que jamais à Dieu une place à côté de milady Spencer qui ne peut manquer d'en avoir une brillante (et qu'elle occupera convenablement j'en réponds), car c'est encore un de ses mérites de bien savoir tenir sa place par tout; mais qu'on me dise un mérite qu'elle n'a pas? Quelle maman, vous avez là! Que le ciel la conserve pour vous! Vous pour elle, et moi pour vous adorer toutes!
Nous quittons après-demain notre douce et paisible demeure pour aller à Marly. Je ne ferai qu'y déposer votre Martin et je m'en irai à Haute Fontaine parler de vous avec Mme Dillon. Votre Aglaé s'en va passer 15 jours à Verderonne, chez Madame sa mère.
Etes-vous contente de moi ? Vous ai-je bien dit tout ce qu'il fallait vous dire? Si je manque à quelque chose, reprenez-moi. Je n'y manquerai plus. Avez-vous vu notre commissionnaire ? Vous a-t-il remis fidèlement nos lettres, nos paquets, nos hommages? Recevez-les encore, aimez-les toujours. Ils sont pour vous, constants, dignes de vous.
Lettre citée avec l'aimable permission du duc de Devonshire et du Chatsworth House Trust .
Claye, le Wimbledon du cher Martin . ( : )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Mme de Sabran a écrit:
Claye, le Wimbledon du cher Martin . ( : )
Ouuuups !
Quand il me prend dans ses bras, qu'il me parle tout bas, je vois la vie en bleu ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire
Ce que je trouve un peu singulier, c'est la manière de mentionner le petit Polastron, son véritable frère.
Pourquoi, véritable ?
Il s'agit d'Adhémar de Polastron, le demi-frère de Yolande, né du deuxième mariage de son père le vicomte de Polastron avec Mlle de Noé. Il est de neuf ans plus jeune que Yolande . Ce qui lui fait vingt et un an en 1779.
Peut-être est-ce pour mettre en exergue qu'Adhémar, ce " seulement " demi-frère est un véritable frère pour elle !
Je ne vois pas bien d'autre explication ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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