Lettres du fameux correspondant mystère, à Georgiana de Devonshire

Eh bien quelle lettre !
Merci Eléonore !!!
On partage grâce à ces lettres fabuleuses le quotidien de ceux qu'on pensait déjà connaître mais qu'on découvre encore ici
L'auteur mystérieux appelle successivement Yolande  "Mme la comtesse Jules" puis "votre cher Martin"... c'est singulier et propre à faire perdre leur latin à ceux qui nous suivent mal ... :

Je raffole de la dormeuse... quelle belle voiture ! boudoi30

Bien à vous.

C'est vraiment passionnant !
De tels amis qui s'écrivent ainsi alors qu'une guerre les place dans des camps opposés !
Ce qui continue de m'intriguer de plus belle sur la suite politique des événements.

Nous avons l'impression d'y être.
Ce que je constate également, c'est que finalement Marie-Antoinette est très peu présente dans la sphère Polignac. C'est une figure au loin, en filigrane, comme une ombre.

Comme c'est charmant.
A l'écouter, on a l'impression qu'il aprt bientôt pour la guerre contre l'Albion.

D'ailleurs, de L'Isle était capitaine aux dragons.

Il s'étai fait une spécialité de veiller les malades. Ainsi en août 1774 il reste au chevet de la princesse de Hénin (tante chérie du marquis de La Tour du Pin Gouvernet, futur époux de la petite Henriette !!! ) alors que tous les autres amoureux du cénacles avaient fuis. Il en naquit un charmant conte de la Rose et de l’Étourneau.

Merci aussi de m'avoir fait découvrir cette voiture ! Je me suis souvent demandée comment faisaient les personnes de condition lorsqu'ils avaient de longues distances à parcourir. Je les voyais mal s'arrêter dans les auberges de grand chemin. :

Faut-il croire s'il s'agit d'une dormeuse du roi que Louis XVI aurait spécialement envoyé une voiture pour assurer le confort à madame Dillon et sa fille alitée ?
Je comprendrais mieux s'il s'agissait de Marie-Antoinette qui voulait retrouver au plus vite sa dame du palais et qui a toujours été soucieuse des enfants des personnes qui gravitaient autour d'elle. Mais là, c'est le roi dont il s'aqit.
Ou est-ce tout simplement un nom pour préciser le luxe de la voiture ?

Ce que je constate également, c'est que finalement Marie-Antoinette est très peu présente dans la sphère Polignac. C'est une figure au loin, en filigrane, comme une ombre.

On est pas encore dans l'apogée de la faveur ! S.M. fréquente encore le salon (le tripot) de la princesse de Guéménée.

Reinette a écrit:Faut-il croire s'il s'agit d'une dormeuse du roi que Louis XVI aurait spécialement envoyé une voiture pour assurer le confort à madame Dillon et sa fille alitée ?

Ou la voiture du service des postes royales ?
(on parle bien des "archers du roi", pour désigner un corps qui n'est pas affecté au seul service royale !!! )

Reinette a écrit:
Ce que je constate également, c'est que finalement Marie-Antoinette est très peu présente dans la sphère Polignac. C'est une figure au loin, en filigrane, comme une ombre.

Eh bien non justement, puisqu'elle écrit à Georgiana le 27 janvier 1784, par exemple :

Milady Foster a eu la bonté de venir à Versailles . J'ai eu bien du regret de ne pouvoir pas lui proposer à dîner, mais la Reine venait chez moi et cela ne m'a pas été possible

.

Oui c'est bien ce à quoi je pensais aussi. Madame de Polignac semble déjà harassée par sa nouvelle situation à la cour mais elle n'est pas encore gouvernante des Enfants de France, charge très prenante.

Reinette a écrit:Merci aussi de m'avoir fait découvrir cette voiture ! Je me suis souvent demandée comment faisaient les personnes de condition lorsqu'ils avaient de longues distances à parcourir. Je les voyais mal s'arrêter dans les auberges de grand chemin. :

Oh, si ! On envoyait une voiture de domestique avec un cuistot avec de l'avance, qui améliorait les repas préparés par les gargotiers, on préparait le nécessaire pour la nuit ..... et lorsque la voiture des maîtres arrivaient, hop, la voiture d'avant garde repartait pour préparer l'escale suivante .... (cf. les mémoires de la "petite Henriette" )

C'était très confortable ! (bon ça marche quand on a beaucoup de personnel bien sûr !! )

Mme de Sabran a écrit:

Reinette a écrit:
Ce que je constate également, c'est que finalement Marie-Antoinette est très peu présente dans la sphère Polignac. C'est une figure au loin, en filigrane, comme une ombre.

Eh bien non justement, puisqu'elle écrit à Georgiana le 27 janvier 1784, par exemple :

Milady Foster a eu la bonté de venir à Versailles . J'ai eu bien du regret de ne pouvoir pas lui proposer à dîner, mais la Reine venait chez moi et cela ne m'a pas été possible

.

Oui mais justement ! Rien, pas un mot sur Marie-Antoinette ! Juste le regret de constater qu'elle n'a pu recevoir à dîner lady Foster parce que Marie-Antoinette arrivait. On ne peut pas dire que nos correspondants soient très loquaces sur Marie-Antoinette !
Pour l'instant, si Martin, sa cousine, Georgine, sa soeur ou d'autres dames encore, sont les plus exquises créatures que la Terre ait connu, reçoivent louanges sur louanges des uns et des autres, rien de ce style concernant Marie-Antoinette.

Lucius a écrit:

Reinette a écrit:Merci aussi de m'avoir fait découvrir cette voiture ! Je me suis souvent demandée comment faisaient les personnes de condition lorsqu'ils avaient de longues distances à parcourir. Je les voyais mal s'arrêter dans les auberges de grand chemin. :

Oh, si ! On envoyait une voiture de domestique avec un cuistot avec de l'avance, qui améliorait les repas préparés par les gargotiers, on préparait le nécessaire pour la nuit ..... et lorsque la voiture des maîtres arrivaient, hop, la voiture d'avant garde repartait pour préparer l'escale suivante .... (cf. les mémoires de la "petite Henriette" )

C'était très confortable ! (bon ça marche quand on a beaucoup de personnel bien sûr !! )

Il faudrait vraiment que je les lise un jour. Je n'en ai lu que des extraits pour l'instant.

Lucius a écrit:

Reinette a écrit:Faut-il croire s'il s'agit d'une dormeuse du roi que Louis XVI aurait spécialement envoyé une voiture pour assurer le confort à madame Dillon et sa fille alitée ?

Ou la voiture du service des postes royales ?
(on parle bien des "archers du roi", pour désigner un corps qui n'est pas affecté au seul service royale !!! )

Ah oui, je pensais à un système de ce genre.

Je trouve cela plutôt surprenant en bien de voir ce cénacle qu'on dit si comploteur assez discret sur leur illustre hôte .... mais peut être est-ce dû à la nationalité de la destinataire ?

Peut-être à cette date de 1779, y a-t-il un devoir de réserve parce que nous sommes alors en guerre ? Interdiction d'évoquer autant que possible le roi et la reine car cela pourrait être compromettant ?

Et en 1779 la reine ne vient peut être pas aussi souvent qu'elle le fera par la suite ?

D'ailleurs, Sa Grâce a-t-elle déjà rencontré la reine ? Car dans l'ensemble ce courrier ne parle que des gens que la duchesse connait ....

Oui, je ne sais plus à quelle date Georgiana vient en France. Mais après la guerre, c'est certain.
Enfin si elle ne connaît pas personnellement la reine, elle en a forcément déjà entendu parlé ! Et comme tu le dis, c'est assez délicat de la part de personnes qui la connaissent bien de ne pas l'évoquer, comme s'ils auraient étalé leur faveur. Et c'est donc aussi la preuve que Georgiana ne fait pas preuve de curiosité mal placée et apprécie avant tout ses nouveaux amis français pour eux-même et non pas parce qu'ils gravitent auprès de la reine de France.

Tout à fait. Car seule l'amitié peut faire recevoir avec intérêt l'annonce de la jambe cassé d'Henriette et la confection de la future veste d'Armand !!

outremanche a écrit:Mais on se parlait d'être vieux à trente ans...
Il y a une lettre du duc de Dorset dans laquelle il explique qu'en France on est vieille à vingt-sept ans!.

... le duc de Dorset que la rumeur donnait aussi pour amant à Marie-Antoinette :

Avec quelle horreur ai-je vu donner à la Reine, à Paris, et de là dans toute l'Europe, grâce aux infâmes libelles : le duc de Coigny, M. le comte d'Artois, M. de Fersen, le prince George de Darmstadt, le duc de Dorset, M. Conway, milord Strativen, quelques autres anglais aussi sots que lui, deux ou trois allemands bien bêtes ...

( Le prince de Ligne : Fragments de l'histoire de ma vie)

.

Reinette a écrit:Oui, je ne sais plus à quelle date Georgiana vient en France.

1789-1791 si je ne m'abuse. Le fils tant attendu y naquit (quel ironie du sort !! )

Serait-elle venue au moment de la Révolution, après le départ des Polignac ?

Ils passèrent par Paris en juillet 1789, pour aller à Spa, avec la comtesse Spencer et Lady Foster. Arrivé là, on apprend qu'elle est enceinte. La peur d'une énième fausse couche les cloue à Bruxelles. Mais les habitants voient d'un mauvais œil ces étrangers venant d'une puissance monarchique. Il leur faut donc repartir vers Paris. En voyage ils croisent le duc d'Arenberg qui fuyant, leur offre sa maison de Passy. C'est là qu'elle donne naissance au marquis d'Hartington, avec l'aide de sa mère et de la duchesse douairière d'Arenberg. (relation trouvée sur des sites anglais)

Je viens de retourner chez moi, ainsi je ne peux pas répondre longuement,mais Georgiana ainsi que Lady Elizabeth Foster et Lady Spencer était toutes connues de la reine au début des années 1780.

Prends tout ton temps !

Lucius a écrit:

Reinette a écrit:Oui, je ne sais plus à quelle date Georgiana vient en France.

1789-1791 si je ne m'abuse. Le fils tant attendu y naquit (quel ironie du sort !! )

Dans la biographie d'Amanda Foreman, la première visite de Georgiana à Versailles et son amitié avec Marie-Antoinette commença en 1775, quand elle visita la cour de France deux fois (en avril et en août). Cette amitié ne cessa qu'avec la mort de la reine. Sa connaissance avec les Polignac commença probablement vers la même époque, et elle les rencontra aussi à Spa en 1775. Nos lettres datent de 1779, l'année ou elle avait renouvelé son amitié avec Mme de Polignac et son entourage, encore une fois à Spa. Tout cela explique le ton très familier dans la correspondance de 1779; ils étaient tous amis déjà depuis quatre ans.

" Le chapeau à la Devonshire est cette immense coiffure de paille noire agrémentée de rubans et plumes d'autruche"
Copié en utilisant du feutre ; certain que l'original ait été en paille ?