Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Les enfants de Marie-Antoinette
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Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Gouverneur Morris a écrit:A moins qu'il ne s'agisse d'un déguisement, l'absence de cordon bleu me chiffonne quand même
C'est vrai qu'il s'agit d'un point essentiel. Je ne crois pas qu'il existe de portraits du dauphin sans cordon bleu.
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Pour comparer. Est-ce le même enfant ?
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Eh bien pour le présumé et le Vigée-Lebrun, je dirais oui, à des âges différents.
Par contre, le dauphin du Wertmüller diffère totalement.
Le Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François of France (1781-1789)
Par Adolf Ulrik Wertmüller
Huile sur toile, 1784
Image : National Museum Sweden / Wikipedia
Par contre, le dauphin du Wertmüller diffère totalement.
Le Dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François of France (1781-1789)
Par Adolf Ulrik Wertmüller
Huile sur toile, 1784
Image : National Museum Sweden / Wikipedia
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Je retrouve dans celui de Jacques Garcia un peu des traits du portrait du dauphin avec sa sœur où il tient un nid d'oiseau.
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Bouturage de mes quantités de posts concernant l'éducation des enfants royaux.
D'après O1 1774, a été projeté pour Louis-Joseph l' Idée d'un cabinet de modèles pour l'éducation de Monsieur le Dauphin.
Il s'agit d'un pavillon pour la marine et l'artillerie en contrebas des réservoirs du château. Un long bâtiment était prévu comprenant un grand cabinet de mécanique et d'ustensiles d'artillerie, un cabinet de vaisseaux et plans, un cabinet de machines et un de mécanique auxquels on accèderait par une petite galerie.
De grandes armoires devaient contenir un chantier de construction de plusieurs vaisseaux, l'appareil pour lancer les vaisseaux à la mer et celui pour caréner (remettre en état un vaisseau). D'autres contiendraient les différentes formes de grues, les différents cabestans, les différentes étraves, les bordages, les grues. Il y aurait aussi les différentes villes et ports du monde et les meilleurs atlas. Le cabinet de mécanique contiendrait une forge pour les ancres, les grands pontons en usage dans les ports de Hollande pour passer la barre du port d'Amsterdam, un modèle en relief des bassins du port de Brest.
Bref Louis XVI avait prévu de faire de son héritier un vrai marin scientifique ! Je trouve qu'à l'aube de la Révolution Industrielle, ce "parc d'attraction" est tout à fait de circonstance.
D'après O1 1774, a été projeté pour Louis-Joseph l' Idée d'un cabinet de modèles pour l'éducation de Monsieur le Dauphin.
Il s'agit d'un pavillon pour la marine et l'artillerie en contrebas des réservoirs du château. Un long bâtiment était prévu comprenant un grand cabinet de mécanique et d'ustensiles d'artillerie, un cabinet de vaisseaux et plans, un cabinet de machines et un de mécanique auxquels on accèderait par une petite galerie.
De grandes armoires devaient contenir un chantier de construction de plusieurs vaisseaux, l'appareil pour lancer les vaisseaux à la mer et celui pour caréner (remettre en état un vaisseau). D'autres contiendraient les différentes formes de grues, les différents cabestans, les différentes étraves, les bordages, les grues. Il y aurait aussi les différentes villes et ports du monde et les meilleurs atlas. Le cabinet de mécanique contiendrait une forge pour les ancres, les grands pontons en usage dans les ports de Hollande pour passer la barre du port d'Amsterdam, un modèle en relief des bassins du port de Brest.
Bref Louis XVI avait prévu de faire de son héritier un vrai marin scientifique ! Je trouve qu'à l'aube de la Révolution Industrielle, ce "parc d'attraction" est tout à fait de circonstance.
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Au passage une certaine personne que certains reconnaîtront m'avait répondu suite à ce message mais a ensuite exigé que ses messages soient supprimés suite à son départ. A bon entendeur, salut !
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Je continue ! :n,,;::::!!!:
olivia a écrit:
Bref Louis XVI avait prévu de faire de son héritier un vrai marin scientifique !
Je ne savais pas alors que j'avais autant raison.
La marine est à peine étudiée lors des éducations des héritiers du trône. Le duc de Bourgogne père de Louis XV ne l'aborde que lors de son voyage à travers la France en 1700 quand il accompagne son frère jusqu'aux Pyrénées. Il a tout de même 18 ans.
La charge de Grand Amiral est traditionnellement réservée aux bâtards : le duc de Vendôme fils de Henri IV, le duc de Vermandois (fils de Louis XIV et La Vallière), le comte de Toulouse (fils de Louis XIV et la Montespan), puis son fils Penthièvre et enfin, mais pas bâtard bien que ce terme lui irait très bien dans le vocabulaire d'aujourd'hui, son gendre le duc d'Orléans lui-même. Ceci pour dire que cette partie du registre militaire n'est pas négligeable mais pas non plus digne du roi qui doit être le général en chef de l'armée de terre.
Mais voilà qu'un ministre de la Marine de Louis XV est ami avec le gouverneur des petits-fils du roi. J'ai nommé Maurepas. Est-ce que La Vauguyon a voulu rendre hommage à son ami exilé pour l'éducation des petits-fils du roi ? Son ami lui a fait comprendre qu'un futur roi "marin" est indispensable ? En tout cas, tous les sous-précepteurs ayant un quelconque rapport avec la marine (géographie, dessin, mathématiques...) étaient des protégés de Maurepas. Et nous savons tous que cette éducation maritime sera déterminante chez Louis XVI.
La Vauguyon n'a pas pour autant négligé l'armée de terre. Le futur Louis XVI lira tous les ouvrages possibles et inimaginables sur les tactiques militaires. De la Guerre des Gaules aux plus récentes publications, à un moment où cette tactique militaire se modifie profondément. On ne fait plus la guerre dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle comme sous Louis XIV. De plus, les gentilhommes de la manche, adultes accompagnant le Dauphin sont tous des soldats émérites, La Vauguyon le premier (son attitude à Fontenoy le fera remarquer du Dauphin père).
Mais La Vauguyon a oublié un aspect essentiel : l'aspect pratique.
Jusque-là, tous les héritiers devaient à un moment de leur éducation prendre ou défendre un siège avec d'autres enfants (princes du sang, grands seigneurs) et faire comme si. On construisait un fort miniature dans une cour de château (mais jamais à Versailles, le père de Louis XVI y eut droit à Compiègne) et cela pouvait durer plusieurs jours. Les touchés devaient faire les morts, il fallait les récupérer sur une civière, etc.
Or La Vauguyon n'a pas commandé de faux fort.
Les deux aspects militaires ont été interchangés : la marine prend le pas sur l'armée de terre.
Ce n'est pas si mal voir puisque la seule guerre de Louis XVI (enfin disons que pour la deuxième, elle fut plutôt à l'insu de son plein gré ) se jouera essentiellement sur les mers. Et qu'il la gagnera. Et contre la marine anglaise ! Contre laquelle Napoléon se cassera toujours les dents. Comme quoi...
Fut-ce un mauvais calcul, puisqu'au final Louis XVI n'apparaîtra jamais comme un vrai roi meneur de troupes ? Je suis certaine qu'il y a eu un presque un choc culturel. Les Français ont rejeté ce roi qui n'était plus tout à fait roi. Car son rôle militaire est presque la raison d'être du monarque. Ce n'est pas pour rien que tout le long de la Révolution, on a attendu une dictature militaire. Enfin disons plutôt qu'on attendait un sauveur militaire : La Fayette, Dumouriez, d'autres encore et puis un est arrivé qui a surpris tout le monde.
Enfin pour Louis XVI ce n'était qu'un début et nous ne saurons jamais ce que ç'aurait pu être si on lui avait laissé le temps de mener sa politique maritime à fond. Nous savons déjà qu'il va organiser l'expédition La Pérouse, que son seul voyage (plus un deuxième qui là encore n'est pas vraiment un choix personnel) sera destiné à la mer mais j'apprends aussi qu'en 1785 il a destitué le duc d'Orléans de sa charge de Grand Amiral pour la donner au Comte d'Artois. C'est certes un cadet mais c'est déjà plus proche de la famille royale. J'ai mis plus haut, aidée par madame Sophie, son projet colossal de cabinet d'études maritimes pour le premier Dauphin. Mais en plus, en pleine Révolution, alors que des noms prestigieux sont évoqués comme Condorcet, voire même Robespierre, il nomme à la stupeur générale Fleurieu comme gouverneur du Dauphin. Je me rappelle que Jean Chalon avait dit qu'il s'agissait d'un obscur inconnu (ah la la , ce pauvre Louis XVI vraiment, il est trop nul) et plus tard dans Liberté des mers des GDC, je me suis rendue compte qu'en réalité ce n'était pas n'importe qui. L'ayant lu, il ya près de dix ans, je ne sais plus ce qu'il a fait exactement mais mon livre sur les éducations princières me le rappelle (que je ne regrette pas cet achat !). C'est un hydrographe, grand scientifique, conseiller personnel de Louis XVI qui visite les ports en son nom. Contrairement à toutes les traditions, il ne nomme pas un maréchal de camp comme gouverneur de l'héritier du trône, alors que c'est le gouverneur qui fera du futur roi un roi-soldat. Le duc d'Harcourt pour le premier Dauphin l'était encore. Fleurieu n'est même pas officier de marine. Non, tout simplement un scientifique.
Ceci me laisse penser qu'après lui, Louis XVI voulait que ses fils soient encore plus marins et scientifiques que lui et pourquoi pas qu'ils aient la chance de voguer sur la mer. Car là encore grâce à ce livre, j'ai su enfin pourquoi les rois ne voyageaient plus à partir de Louis XIV. Trop dangereux. Idem pour le Dauphin. Sauf toujours en cas de guerre. D'où peut-être aussi pourquoi Louis XVI s'est accordé le droit d'aller à Cherbourg : la partie militaire qui l'intéressait vraiment.
Peut-on imaginer un jeune Louis-Charles mousse sur un bateau, puis montant en grade, apprenant le métier de la mer comme le souhaitait son père et toujours aussi loin de toute hauteur comme le désirait sa mère ? C'est sûrement profondément utopique. Parce que déjà seul garçon. Mais si Louis-Joseph aurait vécu, pourquoi pas. Les comtes de Provence et d'Artois ont eu droit de traverser la France parce que cadets. Et maintenant c'est le lot de beaucoup de princes héritiers actuels. Comme quoi Louis XVI et Marie-Antoinette étaient vraiment en avance sur leur temps !
olivia a écrit:
Bref Louis XVI avait prévu de faire de son héritier un vrai marin scientifique !
Je ne savais pas alors que j'avais autant raison.
La marine est à peine étudiée lors des éducations des héritiers du trône. Le duc de Bourgogne père de Louis XV ne l'aborde que lors de son voyage à travers la France en 1700 quand il accompagne son frère jusqu'aux Pyrénées. Il a tout de même 18 ans.
La charge de Grand Amiral est traditionnellement réservée aux bâtards : le duc de Vendôme fils de Henri IV, le duc de Vermandois (fils de Louis XIV et La Vallière), le comte de Toulouse (fils de Louis XIV et la Montespan), puis son fils Penthièvre et enfin, mais pas bâtard bien que ce terme lui irait très bien dans le vocabulaire d'aujourd'hui, son gendre le duc d'Orléans lui-même. Ceci pour dire que cette partie du registre militaire n'est pas négligeable mais pas non plus digne du roi qui doit être le général en chef de l'armée de terre.
Mais voilà qu'un ministre de la Marine de Louis XV est ami avec le gouverneur des petits-fils du roi. J'ai nommé Maurepas. Est-ce que La Vauguyon a voulu rendre hommage à son ami exilé pour l'éducation des petits-fils du roi ? Son ami lui a fait comprendre qu'un futur roi "marin" est indispensable ? En tout cas, tous les sous-précepteurs ayant un quelconque rapport avec la marine (géographie, dessin, mathématiques...) étaient des protégés de Maurepas. Et nous savons tous que cette éducation maritime sera déterminante chez Louis XVI.
La Vauguyon n'a pas pour autant négligé l'armée de terre. Le futur Louis XVI lira tous les ouvrages possibles et inimaginables sur les tactiques militaires. De la Guerre des Gaules aux plus récentes publications, à un moment où cette tactique militaire se modifie profondément. On ne fait plus la guerre dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle comme sous Louis XIV. De plus, les gentilhommes de la manche, adultes accompagnant le Dauphin sont tous des soldats émérites, La Vauguyon le premier (son attitude à Fontenoy le fera remarquer du Dauphin père).
Mais La Vauguyon a oublié un aspect essentiel : l'aspect pratique.
Jusque-là, tous les héritiers devaient à un moment de leur éducation prendre ou défendre un siège avec d'autres enfants (princes du sang, grands seigneurs) et faire comme si. On construisait un fort miniature dans une cour de château (mais jamais à Versailles, le père de Louis XVI y eut droit à Compiègne) et cela pouvait durer plusieurs jours. Les touchés devaient faire les morts, il fallait les récupérer sur une civière, etc.
Or La Vauguyon n'a pas commandé de faux fort.
Les deux aspects militaires ont été interchangés : la marine prend le pas sur l'armée de terre.
Ce n'est pas si mal voir puisque la seule guerre de Louis XVI (enfin disons que pour la deuxième, elle fut plutôt à l'insu de son plein gré ) se jouera essentiellement sur les mers. Et qu'il la gagnera. Et contre la marine anglaise ! Contre laquelle Napoléon se cassera toujours les dents. Comme quoi...
Fut-ce un mauvais calcul, puisqu'au final Louis XVI n'apparaîtra jamais comme un vrai roi meneur de troupes ? Je suis certaine qu'il y a eu un presque un choc culturel. Les Français ont rejeté ce roi qui n'était plus tout à fait roi. Car son rôle militaire est presque la raison d'être du monarque. Ce n'est pas pour rien que tout le long de la Révolution, on a attendu une dictature militaire. Enfin disons plutôt qu'on attendait un sauveur militaire : La Fayette, Dumouriez, d'autres encore et puis un est arrivé qui a surpris tout le monde.
Enfin pour Louis XVI ce n'était qu'un début et nous ne saurons jamais ce que ç'aurait pu être si on lui avait laissé le temps de mener sa politique maritime à fond. Nous savons déjà qu'il va organiser l'expédition La Pérouse, que son seul voyage (plus un deuxième qui là encore n'est pas vraiment un choix personnel) sera destiné à la mer mais j'apprends aussi qu'en 1785 il a destitué le duc d'Orléans de sa charge de Grand Amiral pour la donner au Comte d'Artois. C'est certes un cadet mais c'est déjà plus proche de la famille royale. J'ai mis plus haut, aidée par madame Sophie, son projet colossal de cabinet d'études maritimes pour le premier Dauphin. Mais en plus, en pleine Révolution, alors que des noms prestigieux sont évoqués comme Condorcet, voire même Robespierre, il nomme à la stupeur générale Fleurieu comme gouverneur du Dauphin. Je me rappelle que Jean Chalon avait dit qu'il s'agissait d'un obscur inconnu (ah la la , ce pauvre Louis XVI vraiment, il est trop nul) et plus tard dans Liberté des mers des GDC, je me suis rendue compte qu'en réalité ce n'était pas n'importe qui. L'ayant lu, il ya près de dix ans, je ne sais plus ce qu'il a fait exactement mais mon livre sur les éducations princières me le rappelle (que je ne regrette pas cet achat !). C'est un hydrographe, grand scientifique, conseiller personnel de Louis XVI qui visite les ports en son nom. Contrairement à toutes les traditions, il ne nomme pas un maréchal de camp comme gouverneur de l'héritier du trône, alors que c'est le gouverneur qui fera du futur roi un roi-soldat. Le duc d'Harcourt pour le premier Dauphin l'était encore. Fleurieu n'est même pas officier de marine. Non, tout simplement un scientifique.
Ceci me laisse penser qu'après lui, Louis XVI voulait que ses fils soient encore plus marins et scientifiques que lui et pourquoi pas qu'ils aient la chance de voguer sur la mer. Car là encore grâce à ce livre, j'ai su enfin pourquoi les rois ne voyageaient plus à partir de Louis XIV. Trop dangereux. Idem pour le Dauphin. Sauf toujours en cas de guerre. D'où peut-être aussi pourquoi Louis XVI s'est accordé le droit d'aller à Cherbourg : la partie militaire qui l'intéressait vraiment.
Peut-on imaginer un jeune Louis-Charles mousse sur un bateau, puis montant en grade, apprenant le métier de la mer comme le souhaitait son père et toujours aussi loin de toute hauteur comme le désirait sa mère ? C'est sûrement profondément utopique. Parce que déjà seul garçon. Mais si Louis-Joseph aurait vécu, pourquoi pas. Les comtes de Provence et d'Artois ont eu droit de traverser la France parce que cadets. Et maintenant c'est le lot de beaucoup de princes héritiers actuels. Comme quoi Louis XVI et Marie-Antoinette étaient vraiment en avance sur leur temps !
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Je réfléchis encore sur cette différence d'éducation à partir de Louis XVI concernant le militaire.
Tous les enfants royaux, à l'instar de la noblesse, devaient porter l'épée. Louis XIII et Louis XIV la portant déjà même avant de quitter leurs robes, vers 4-5 ans.
Les petits princes apprenaient à porter l'épée, à vivre avec, à se mouvoir avec constamment. Ils ne devaient pas l'utiliser réellement mais son port était la marque de la noblesse et le chef de celle-ci devait savoir l'utiliser mieux que quiconque. C'était son signe distinctif. Louis XVI ne quittera la sienne qu'au Temple.
Par contre, par mesure de sécurité, il leur était interdit de toucher aux couteaux et ciseaux avant 12-13 ans.
Et ensuite, je suis sûre qu'il est possible de trouver un portrait d'un des petits-fils de Louis XV portant l'épée enfant mais je n'y arrive pas. Peut-être que ce type d'images commencent déjà à se raréfier.
En tout cas, impossible pour Louis-Joseph. Le cas de Louis-Charles est différent car si ses parents ne le font certainement pas portraiturer en portant l'épée, il est Prince Royal durant la Révolution, période où le goût militaire s'intensifie. Et par propagande, on a :
Exception qui confirme la règle : l'enfant est bien armé, mais sans épée. il est un citoyen lambda, plus le représentant de la noblesse. L'armée devient nationale et non plus l'apanage d'une caste.
Au final, les fils de Louis XVI ne porte plus l'épée (même si bien entendu ils en ont, mais je parle en terme d'image) mais sont plutôt habillés en petits marins.
Tous les enfants royaux, à l'instar de la noblesse, devaient porter l'épée. Louis XIII et Louis XIV la portant déjà même avant de quitter leurs robes, vers 4-5 ans.
Les petits princes apprenaient à porter l'épée, à vivre avec, à se mouvoir avec constamment. Ils ne devaient pas l'utiliser réellement mais son port était la marque de la noblesse et le chef de celle-ci devait savoir l'utiliser mieux que quiconque. C'était son signe distinctif. Louis XVI ne quittera la sienne qu'au Temple.
Par contre, par mesure de sécurité, il leur était interdit de toucher aux couteaux et ciseaux avant 12-13 ans.
Louis XIII :
Louis XIV :
Le Grand Dauphin :
Le duc de Bourgogne père de Louis XV :
Louis XV :
Le Dauphin :
Louis XIV :
Le Grand Dauphin :
Le duc de Bourgogne père de Louis XV :
Louis XV :
Le Dauphin :
Et ensuite, je suis sûre qu'il est possible de trouver un portrait d'un des petits-fils de Louis XV portant l'épée enfant mais je n'y arrive pas. Peut-être que ce type d'images commencent déjà à se raréfier.
En tout cas, impossible pour Louis-Joseph. Le cas de Louis-Charles est différent car si ses parents ne le font certainement pas portraiturer en portant l'épée, il est Prince Royal durant la Révolution, période où le goût militaire s'intensifie. Et par propagande, on a :
Exception qui confirme la règle : l'enfant est bien armé, mais sans épée. il est un citoyen lambda, plus le représentant de la noblesse. L'armée devient nationale et non plus l'apanage d'une caste.
Au final, les fils de Louis XVI ne porte plus l'épée (même si bien entendu ils en ont, mais je parle en terme d'image) mais sont plutôt habillés en petits marins.
Dernière édition par Reinette le Lun 21 Avr 2014, 20:14, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Merci, chère Reinette,pour ce sujet si intéressant! Il m'a toujours étonnée que Louis XVI n'avait aucune expérience militaire.
Avez-vous vu les armures d'enfant de Louis XIII et Louis XIV et d'autres princes aux Invalides? Fascinant. On les voit grandir avec chaque armure.
Avez-vous vu les armures d'enfant de Louis XIII et Louis XIV et d'autres princes aux Invalides? Fascinant. On les voit grandir avec chaque armure.
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Ah non hélas !
Je reprendrai le sujet plus tard, occupation familiale.
Je reprendrai le sujet plus tard, occupation familiale.
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
la nuit, la neige a écrit:
Merci pour tes recherches olivia...
olivia a écrit:
De rien, c'est toujours un plaisir de partager ses analyses.
De plus, je m'appuie fortement sur le livre Devenir prince qui m'apporte de nouvelles idées, me confirme des impressions et m'ouvre d'autres perspectives. Bref, je me régale.
la nuit, la neige a écrit:
olivia a écrit:
il est un citoyen lambda, plus le représentant de la noblesse. L'armée devient nationale et non plus l'apanage d'une caste.
Au début de l’arrivée de la famille royale aux Tuileries, il y a bien un petit bataillon dans lequel il est incorporé (à titre honorifique, vu son âge) : le Royal dauphin.
Ah oui, c'est vrai. C'était traditionnel d'ailleurs. Les princes royaux jouaient souvent à la guerre avec d'autres enfants mais qui appartenaient à la plus haute noblesse. Tandis que là, je crois que c'était surtout des enfants de bourgeois et artisans.
Une fois de plus, La Vauguyon ne donnera pas un régiment miniature au futur Louis XVI et ses frères. A la place, l'héritier du trône passera la charrue. Symboliquement, ce n'est pas non plus si négatif. L'agriculture est certainement plus bénéfique que la guerre pour le peuple. Mais bon, ça a dû surprendre, voire choquer.
Merci pour tes recherches olivia...
olivia a écrit:
De rien, c'est toujours un plaisir de partager ses analyses.
De plus, je m'appuie fortement sur le livre Devenir prince qui m'apporte de nouvelles idées, me confirme des impressions et m'ouvre d'autres perspectives. Bref, je me régale.
la nuit, la neige a écrit:
olivia a écrit:
il est un citoyen lambda, plus le représentant de la noblesse. L'armée devient nationale et non plus l'apanage d'une caste.
Au début de l’arrivée de la famille royale aux Tuileries, il y a bien un petit bataillon dans lequel il est incorporé (à titre honorifique, vu son âge) : le Royal dauphin.
Ah oui, c'est vrai. C'était traditionnel d'ailleurs. Les princes royaux jouaient souvent à la guerre avec d'autres enfants mais qui appartenaient à la plus haute noblesse. Tandis que là, je crois que c'était surtout des enfants de bourgeois et artisans.
Une fois de plus, La Vauguyon ne donnera pas un régiment miniature au futur Louis XVI et ses frères. A la place, l'héritier du trône passera la charrue. Symboliquement, ce n'est pas non plus si négatif. L'agriculture est certainement plus bénéfique que la guerre pour le peuple. Mais bon, ça a dû surprendre, voire choquer.
Invité- Invité
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Oui le chien a déjà la patte levée :
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Mme de Sabran- Messages : 55516
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Que recherches-tu ?Gouverneur Morris a écrit:
Une piste ?
Le nom du peintre ?
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Duc_de_Chartres_et_sa_famille.jpg
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Merci LNLN ! Non en fait, je voulais juste dire : une piste pour identifier l'enfant sur le portrait posté par Cosmo ?
C'est qu'il était poupon Louis-Philippe jeune :
C'est qu'il était poupon Louis-Philippe jeune :
Gouverneur Morris- Messages : 11798
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Majesté a écrit:Aujourd'hui est le 225ème anniversaire de la mort de Louis-Joseph...
Bien à lui !
Quelle belle image angélique Majesté
Une mort d'autant plus triste que Louis XVI et Marie-Antoinette n'ont même pas eu le temps de faire le deuil de cette disparition tragique, accablés par des affaires d'état. L'agonie de l'enfant allait de pair avec l'agonie de la royauté...
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Cela ne pouvait que toucher que les parents, et là aussi est la cruauté de l'étiquette, comme "le Roi est mort, vive le Roi", "le Dauphin est mort, vive le Dauphin".
La différence cette fois-ci, c'est que le contexte politique a rendu cet évènement secondaire...
Pauvre petit garçon, il aura au moins été aimé sincèrement par ses parents !!!
La différence cette fois-ci, c'est que le contexte politique a rendu cet évènement secondaire...
Pauvre petit garçon, il aura au moins été aimé sincèrement par ses parents !!!
Invité- Invité
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Je suis impardonnable, je n'y ai pensé qu'hier 5 Juin.
Le Cher et Tendre Louis-Joseph dont le destin sur Terre fut bref mais je suis sûre qu'il est très heureux maintenant.
Alors, soyons heureux pour lui. Il n'y a plus de tristesse. Essayons en tout cas.
Le Cher et Tendre Louis-Joseph dont le destin sur Terre fut bref mais je suis sûre qu'il est très heureux maintenant.
Alors, soyons heureux pour lui. Il n'y a plus de tristesse. Essayons en tout cas.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Absolument l'amour menaçant et Comte d'Hézècques.
Ce petit bout de chou était très courageux et n'ignorait pas qu'il allait mourir.
Malheureusement, quand on est Roi et Reine, il faut savoir mettre de côté les sentiments, même la perte de son enfant.
Je te chéris mon petit Louis-Joseph, après tant d'années après ta disparition, regarde comme tu as toujours une pléiade de gens qui t'aiment et qui pensent encore à toi. :c^ùù!!: :c^ùù!!:
Ce petit bout de chou était très courageux et n'ignorait pas qu'il allait mourir.
Malheureusement, quand on est Roi et Reine, il faut savoir mettre de côté les sentiments, même la perte de son enfant.
Je te chéris mon petit Louis-Joseph, après tant d'années après ta disparition, regarde comme tu as toujours une pléiade de gens qui t'aiment et qui pensent encore à toi. :c^ùù!!: :c^ùù!!:
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
A Gustave III, son ambassadeur en France, Stedingk :
« La reine est accouchée d’un dauphin aujourd’hui (22 octobre) à une heure vingt-cinq minutes après midi… On avertit Mme la duchesse de Polignaç à onze heures et demie. Le roi était au moment de partir pour la chasse avec Monsieur et M. le comte d’Artois. Les carrosses étaient déjà montés, et plusieurs personnes parties. Le roi passa chez la reine ; il la trouva souffrante, quoiqu’elle n’en voulut pas convenir. Sa majesté contre-manda aussitôt la chasse. Les carrosses s’en allèrent. Ce fut le signal pour tout le monde de courir chez la reine, — les dames, la plupart dans le plus grand négligé, les hommes comme on était. Le roi cependant s’était habillé. Les portes des antichambres furent fermées, contre l’usage, pour ne pas embarrasser le service, ce qui a produit un bien infini. J’allai chez la duchesse de Polignac, elle était chez la reine ; mais j’y trouvai Mme la duchesse de Guiche, Mme de Polastron, Mme la comtesse de Grammont la jeune, Mme de Deux-Ponts et M. de Châlons. — Après un cruel quart d’heure, une femme de la reine tout échevelée, tout hors d’elle, entre et nous crie : « Un dauphin ! mais défense d’en parler encore. » Notre joie était trop grande pour être contenue. Nous nous précipitons hors de l’appartement, qui donne dans la salle des gardes de la reine. La première personne que j’y rencontre est Madame, qui courait chez la reine au grand galop. Je lui crie : « Un dauphin, madame ! quel bonheur ! » Ce n’était que l’effet du hasard et de mon excessive joie ; mais cela parut plaisant, et on le raconte de tant de manières que je crains bien que cela ne servira pas à me faire aimer par Madame…
« L’antichambre de la reine était charmante à voir. La joie était au comble, toutes les têtes en étaient tournées. On voyait rire, pleurer alternativement des gens qui ne se connaissaient presque pas. Hommes et femmes sautaient au cou les uns des autres, et les gens les moins attachés à la reine étaient entraînés par la joie générale ; mais ce fut bien autre chose quand, une demi-heure après la naissance, les deux battans de la chambre de la reine s’ouvrirent, et qu’on annonça M. le dauphin. Mme de Guéménée, toute rayonnante de joie, le tint dans ses bras, et traversa dans son fauteuil les appartemens pour le porter chez elle. Ce furent des acclamations et des battemens de mains qui pénétrèrent dans la chambre de la reine et certainement jusque dans son cœur. C’était à qui toucherait l’enfant, la chaise même. On l’adorait, on la suivait en foule. Arrivé dans son appartement, un archevêque voulut qu’on le décorât d’abord du cordon bleu, mais le roi dit qu’il fallait qu’il fût chrétien premièrement. Le baptême s’est fait à trois heures après midi…
« On n’avait pas osé dire d’abord à la reine que c’était un dauphin, pour ne pas lui causer une émotion trop vive. Tout ce qui l’entourait se composait si bien que la reine, ne voyant autour d’elle que de la contrainte, crut que c’était une fille. Elle dit : « Vous voyez comme je suis raisonnable, je ne vous demande rien. » Le roi, voyant ses inquiétudes, crût qu’il était temps de l’en tirer. Il lui dit, les larmes aux yeux : « M. le dauphin demande d’entrer. » On lui apporta l’enfant, et ceux-qui ont été témoins de cette scène disent qu’ils n’ont jamais rien vu de plus touchant. Elle dit à Mme de Guéménée, qui prit l’enfant : « Prenez-le, il est à l’état ; mais aussi je reprends ma fille. » Il est temps que je finisse ce bulletin ; je demande très humblement pardon à votre majesté du désordre qui y règne. On me dit que le courrier part, et je n’ai pas le temps de le mettre au net. »
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
La réponse de Gustave :
« Les détails que vous m’envoyez sur l’accouchement de la reine de France m’ont fait un plaisir infini. Personne ne pouvait s’y intéresser plus que moi, et je vous assure qu’on a eu autant de joie à Drottningholm de la naissance du dauphin qu’on en a pu avoir à Versailles. Vous m’avez transporté un instant dans ce dernier château… Je n’ai pu m’empêcher de rire de la manière galante avec laquelle vous avez annoncé à Madame que son mari avait perdu l’espérance d’être roi de France. Il est si naturel d’être attaché à la reine, et elle vous a si particulièrement comblé de bontés, que vous ne pouviez moins vivement partager un événement si heureux pour elle sans manquer à la reconnaissance que vous lui devez, et comme Suédois, et comme particulièrement honoré de sa bienveillance. »
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Mme de Sabran- Messages : 55516
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Joseph de France (1781-1789), premier dauphin
Je suis ravie de lire ce texte. J'ignorais complètement l'origine de toutes ces anecdotes que nous retrouvons aux descriptions de la naissance du dauphin. Merci beaucoup !
Invité- Invité
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