Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
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Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
J'en avais parlé ailleurs brièvement mais je tiens à insister ici sur l'intérêt majeur de ce livre.
L'auteur, l'historienne de qualité Benedetta Craveri, y fait preuve d'un travail remarquable. Nous lui devons également un excellent ouvrage sur les reines et les favorites.
Parcourant les XVIIème et XVIIIème siècles à travers le portrait de grandes dames (madame de Rambouillet, la duchesse de Longueville, madame de Sablé et maintenant je me retrouve auprès de la Grande Mademoiselle pour les premiers chapitres), nous découvrons, fouillons, creusons ce qui fait de ces deux siècles (enfin pour moi personnellement : ) les plus intéressants de notre Histoire. Déjà parce qu'il s'agit de l'apogée de la langue française (et son hégémonie incontestée). Je regrette de ne pas avoir lu ce livre lorsque j'ai passé mon bac !
Sans oublier de déterminer ce que sont les qualités d'un honnête homme, l'exigence absolue des Précieuses, les accords et désaccords entre la Cour et la Ville, la création de l'opinion publique, la nouvelle mission que s'octroie la noblesse, le rôle primoridale des femmes...
Un programme alléchant !
Je recommande vivement ce livre à tous ceux se régalant du moindre texte "spirituel" de cette période. Fous rires assurés. Nous touchons de près ce qu'est l'esprit, impossible à définir, sauf à lui adjoindre des épithètes. Le film Ridicule a voulu nous en donner un aperçu mais le scénario ne se focalise que sur la méchanceté des participants. Or ce n'est pas du tout cela. Au contraire, au risque de feindre, de simuler, c'est l'exquise politesse qui doit primer. Avec le paradoxe de rester naturel dont (d'après l'auteur) le prince de Ligne en est le dernier manifeste.
Cette force d'âme, cet absolu extrême, impossible pour le commun des mortels, quelques personnes, nobles mais aussi roturières vont l'atteindre, pour notre plus grand bonheur. boudoi30
Précisons au passage que l'auteur est italienne. J'imagine donc l'ampleur du travail ! Lire par exemple Les Maximes de La Rochefoucauld et les commenter dans ces conditions, chapeau !
L'auteur, l'historienne de qualité Benedetta Craveri, y fait preuve d'un travail remarquable. Nous lui devons également un excellent ouvrage sur les reines et les favorites.
Parcourant les XVIIème et XVIIIème siècles à travers le portrait de grandes dames (madame de Rambouillet, la duchesse de Longueville, madame de Sablé et maintenant je me retrouve auprès de la Grande Mademoiselle pour les premiers chapitres), nous découvrons, fouillons, creusons ce qui fait de ces deux siècles (enfin pour moi personnellement : ) les plus intéressants de notre Histoire. Déjà parce qu'il s'agit de l'apogée de la langue française (et son hégémonie incontestée). Je regrette de ne pas avoir lu ce livre lorsque j'ai passé mon bac !
Sans oublier de déterminer ce que sont les qualités d'un honnête homme, l'exigence absolue des Précieuses, les accords et désaccords entre la Cour et la Ville, la création de l'opinion publique, la nouvelle mission que s'octroie la noblesse, le rôle primoridale des femmes...
Un programme alléchant !
Je recommande vivement ce livre à tous ceux se régalant du moindre texte "spirituel" de cette période. Fous rires assurés. Nous touchons de près ce qu'est l'esprit, impossible à définir, sauf à lui adjoindre des épithètes. Le film Ridicule a voulu nous en donner un aperçu mais le scénario ne se focalise que sur la méchanceté des participants. Or ce n'est pas du tout cela. Au contraire, au risque de feindre, de simuler, c'est l'exquise politesse qui doit primer. Avec le paradoxe de rester naturel dont (d'après l'auteur) le prince de Ligne en est le dernier manifeste.
Cette force d'âme, cet absolu extrême, impossible pour le commun des mortels, quelques personnes, nobles mais aussi roturières vont l'atteindre, pour notre plus grand bonheur. boudoi30
Précisons au passage que l'auteur est italienne. J'imagine donc l'ampleur du travail ! Lire par exemple Les Maximes de La Rochefoucauld et les commenter dans ces conditions, chapeau !
Invité- Invité
Bibliographie sur les salons du XVIIIè siècle
J’essaierai de regrouper ici les quelques références bibliographiques déjà évoquées, ici ou là, au sujet de ces fameux salons littéraires, mondains, culturels ou politiques.
Je commence donc par une nouveauté, qui semble aborder cette étude d’un point de vue, disons plus particulièrement « féministe ».
Ces dames au salon
Féminisme et fêtes galantes au XVIIIè siècle
De Anne-Marie Lugan Dardigna
Chez Odile Jacob (Octobre 2014)
Présentation de l’éditeur :
En France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les salons tenus par des femmes telles que Mme du Deffand, Mme du Châtelet ou Mme d’Épinay furent les lieux privilégiés de leurs revendications à exister.
Mais que s’est-il donc passé, dans le cours de ce XVIIIe siècle dont on a dit qu’il était le siècle des femmes ? Leur règne s’est affirmé à travers l’existence de ces salons où elles ont accueilli et protégé durant des décennies les philosophes et les écrivains, porteurs des idées nouvelles. Pourtant, la Révolution les oublie dans la Déclaration des droits de l’homme. L’égalité ne sera pas pour cette moitié-là de la société. Comment le statut des femmes a-t-il été de nouveau occulté par la figure de la mère qui prime encore aujourd’hui ?
Anne-Marie Lugan Dardigna est chercheuse et une figure du féminisme. Elle a notamment publié Femmes femmes sur papier glacé et, sur la littérature du xxe siècle, Les Châteaux d’Éros ou l’Infortune du sexe des femmes.
Ici, un court commentaire de lecture, en réécoute sur le site de la RTS.ch : http://www.rts.ch/espace-2/programmes/matinales/6183590-les-matinales-d-espace-2-du-14-10-2014.html#6183589
Je commence donc par une nouveauté, qui semble aborder cette étude d’un point de vue, disons plus particulièrement « féministe ».
Ces dames au salon
Féminisme et fêtes galantes au XVIIIè siècle
De Anne-Marie Lugan Dardigna
Chez Odile Jacob (Octobre 2014)
Présentation de l’éditeur :
En France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les salons tenus par des femmes telles que Mme du Deffand, Mme du Châtelet ou Mme d’Épinay furent les lieux privilégiés de leurs revendications à exister.
Mais que s’est-il donc passé, dans le cours de ce XVIIIe siècle dont on a dit qu’il était le siècle des femmes ? Leur règne s’est affirmé à travers l’existence de ces salons où elles ont accueilli et protégé durant des décennies les philosophes et les écrivains, porteurs des idées nouvelles. Pourtant, la Révolution les oublie dans la Déclaration des droits de l’homme. L’égalité ne sera pas pour cette moitié-là de la société. Comment le statut des femmes a-t-il été de nouveau occulté par la figure de la mère qui prime encore aujourd’hui ?
Anne-Marie Lugan Dardigna est chercheuse et une figure du féminisme. Elle a notamment publié Femmes femmes sur papier glacé et, sur la littérature du xxe siècle, Les Châteaux d’Éros ou l’Infortune du sexe des femmes.
Ici, un court commentaire de lecture, en réécoute sur le site de la RTS.ch : http://www.rts.ch/espace-2/programmes/matinales/6183590-les-matinales-d-espace-2-du-14-10-2014.html#6183589
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 22 Oct 2014, 10:38, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
LNLN, c'est vous le meilleur !!! :n,,;::::!!!: 3196910 3196910 3196910
Invité- Invité
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
On ne le dira jamais assez !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Meuh non.... boudoi29
Encore un livre que je n’aurais pas le temps de lire !
En revanche, comme convenu, je vous proposerai d’autres titres, toujours sur le même thème ; nous les avions déjà évoqués avec L’amour menaçant dans divers autres sujets :
L’âge d’or de la conversation
Benedetta Craveri
Chez Galimmard (existe aussi en format Poche )
Présentation :
Du règne de Louis XIII à la Révolution, la société française a élaboré un art de vivre dont la conversation fut l'ingrédient essentiel. Née comme un simple passe-temps, comme un jeu destiné au délassement et au plaisir, bientôt élevée au rang de rite cardinal de la société mondaine, elle s'ouvrit peu à peu à l'introspection, à l'histoire, à la réflexion philosophique et scientifique, au débat d'idées.
Son théâtre privilégié était les "ruelles", puis les salons où la noblesse, ayant déposé les armes et exclue de la sphère politique, fondait désormais sa supériorité sur un code raffiné de bonnes manières et un idéal de perfection esthétique.
Dans cet espace de liberté disjoint de la Cour, ce sont les femmes qui dictaient la règle du jeu et présidaient aux échanges entre mondains et gens de lettres, contribuant ainsi de façon décisive à la formation du français moderne, au développement de nouvelles formes littéraires, à la définition du goût.
De la marquise de Rambouillet à Madame du Deffand et Julie de Lespinasse, en passant par la duchesse de Longueville, la marquise de Sévigné, Ninon de Lenclos, autant de figures emblématiques par lesquelles Benedetta Craveri s'est laissée guider pour retracer de l'intérieur, dans sa chatoyante diversité, l'histoire de cette société mondaine qui fut un phénomène unique en Europe.
Et son livre, élégant, savant sans en avoir l'air, comme le demandait l'idéal de la conversation, nous fait comprendre pourquoi ce monde disparu continue d'exercer un attrait irrésistible.
C'est alors qu'est née l'idée d'une élite fondée sur le principe de la cooptation entre des hommes et des femmes qui se voulaient égaux et se choisissaient sur la base d'affinités réciproques. C'est alors que l'homme moderne a fait de la sociabilité un art et l'a portée à sa suprême perfection.
Encore un livre que je n’aurais pas le temps de lire !
En revanche, comme convenu, je vous proposerai d’autres titres, toujours sur le même thème ; nous les avions déjà évoqués avec L’amour menaçant dans divers autres sujets :
L’âge d’or de la conversation
Benedetta Craveri
Chez Galimmard (existe aussi en format Poche )
Présentation :
Du règne de Louis XIII à la Révolution, la société française a élaboré un art de vivre dont la conversation fut l'ingrédient essentiel. Née comme un simple passe-temps, comme un jeu destiné au délassement et au plaisir, bientôt élevée au rang de rite cardinal de la société mondaine, elle s'ouvrit peu à peu à l'introspection, à l'histoire, à la réflexion philosophique et scientifique, au débat d'idées.
Son théâtre privilégié était les "ruelles", puis les salons où la noblesse, ayant déposé les armes et exclue de la sphère politique, fondait désormais sa supériorité sur un code raffiné de bonnes manières et un idéal de perfection esthétique.
Dans cet espace de liberté disjoint de la Cour, ce sont les femmes qui dictaient la règle du jeu et présidaient aux échanges entre mondains et gens de lettres, contribuant ainsi de façon décisive à la formation du français moderne, au développement de nouvelles formes littéraires, à la définition du goût.
De la marquise de Rambouillet à Madame du Deffand et Julie de Lespinasse, en passant par la duchesse de Longueville, la marquise de Sévigné, Ninon de Lenclos, autant de figures emblématiques par lesquelles Benedetta Craveri s'est laissée guider pour retracer de l'intérieur, dans sa chatoyante diversité, l'histoire de cette société mondaine qui fut un phénomène unique en Europe.
Et son livre, élégant, savant sans en avoir l'air, comme le demandait l'idéal de la conversation, nous fait comprendre pourquoi ce monde disparu continue d'exercer un attrait irrésistible.
C'est alors qu'est née l'idée d'une élite fondée sur le principe de la cooptation entre des hommes et des femmes qui se voulaient égaux et se choisissaient sur la base d'affinités réciproques. C'est alors que l'homme moderne a fait de la sociabilité un art et l'a portée à sa suprême perfection.
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Si LNLN me le permet, je rajouterai ici l'autre ouvrage publié par Benedetta Craveri sur les salons et l'art de la conversation, paru en 1999 :
Cet essai éclaire d'un jour nouveau la personnalité et le rôle capital joué par Mme du Deffand dans la vie sociale et culturelle du XVIIIe siècle. Exploitant la riche correspondance de la marquise, il illustre le caractère et le comportement de cette femme libertine, douée d'une lucidité destructrice, qui attendit d'être âgée et aveugle pour éprouver une passion violente pour le jeune écrivain anglais Horace Walpole.
Au-delà de la simple biographie, ce livre fait revivre le monde des philosophes et des Lumières, autour des figures privilégiées de Voltaire et de d'Alembert, univers complexe où peu à peu se dessine une vision nouvelle de la réalité, lourde de conséquences.
(Le Cercle, Points)
Quant au livre évoqué par LNLN, dans la Revue d'histoire littéraire de la France d'octobre 2004, un article élogieux est consacré à cet ouvrage :
Au carrefour de l'histoire littéraire et d'une histoire d'une société aristocratique sous l'Ancien Régime, L'âge de la conversation de Benedetta Craveri s'adresse à un très large public. Ouvrage savant et ouvrage de bonne compagnie, harmonisant sa tonalité et son contenu, il peut se prévaloir d'un double mérite : le mérite d'un livre-somme qui couvre deux siècles de vie mondaine, et le mérite d'un livre-thèse qui, à l'abri de toute lourdeur didactique, conduit une véritable démonstration, la mise en lumière de l'intrication entre l'histoire des moeurs, le cheminement des idées, et la promotion de certaines formes littéraires.
Retraçant la vie des salons, depuis l'ouverture de l'hôtel de Rambouillet (sans doute vers 1618) jusqu'à la veille de la Révolution, L'âge de la conversation nous fait suivre, dans l'entrelac de l'Histoire avec majuscule, et des histoires individuelles, l'évolution des esprits et en même temps la continuité d'une culture.
Sans doute le locus amoenus, ce havre de paix et d'élégance aménagé par l'incomparable Arthénice, a-t-il fait place au fil du temps et de la personnalité de la maîtresse des lieux à des salons plus intellectuels, ou plus influents, voire à de véritables foyers d'opinions à la fin du XVIIIe siècle, mais par-delà leur diversité, tous ont contribué à l'édification, au prestige et à la pérennité d'un art de vivre à la française, d'une sociabilité qui exerçait son attraction dans l'Europe entière.
Cet essai éclaire d'un jour nouveau la personnalité et le rôle capital joué par Mme du Deffand dans la vie sociale et culturelle du XVIIIe siècle. Exploitant la riche correspondance de la marquise, il illustre le caractère et le comportement de cette femme libertine, douée d'une lucidité destructrice, qui attendit d'être âgée et aveugle pour éprouver une passion violente pour le jeune écrivain anglais Horace Walpole.
Au-delà de la simple biographie, ce livre fait revivre le monde des philosophes et des Lumières, autour des figures privilégiées de Voltaire et de d'Alembert, univers complexe où peu à peu se dessine une vision nouvelle de la réalité, lourde de conséquences.
(Le Cercle, Points)
Quant au livre évoqué par LNLN, dans la Revue d'histoire littéraire de la France d'octobre 2004, un article élogieux est consacré à cet ouvrage :
Au carrefour de l'histoire littéraire et d'une histoire d'une société aristocratique sous l'Ancien Régime, L'âge de la conversation de Benedetta Craveri s'adresse à un très large public. Ouvrage savant et ouvrage de bonne compagnie, harmonisant sa tonalité et son contenu, il peut se prévaloir d'un double mérite : le mérite d'un livre-somme qui couvre deux siècles de vie mondaine, et le mérite d'un livre-thèse qui, à l'abri de toute lourdeur didactique, conduit une véritable démonstration, la mise en lumière de l'intrication entre l'histoire des moeurs, le cheminement des idées, et la promotion de certaines formes littéraires.
Retraçant la vie des salons, depuis l'ouverture de l'hôtel de Rambouillet (sans doute vers 1618) jusqu'à la veille de la Révolution, L'âge de la conversation nous fait suivre, dans l'entrelac de l'Histoire avec majuscule, et des histoires individuelles, l'évolution des esprits et en même temps la continuité d'une culture.
Sans doute le locus amoenus, ce havre de paix et d'élégance aménagé par l'incomparable Arthénice, a-t-il fait place au fil du temps et de la personnalité de la maîtresse des lieux à des salons plus intellectuels, ou plus influents, voire à de véritables foyers d'opinions à la fin du XVIIIe siècle, mais par-delà leur diversité, tous ont contribué à l'édification, au prestige et à la pérennité d'un art de vivre à la française, d'une sociabilité qui exerçait son attraction dans l'Europe entière.
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Je parle du livre de Bendetta Craveri ailleurs. Livre que je conseille vivement !
Invité- Invité
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Continuons avec une autre référence, également déjà citée à l’occasion de quelques-uns de nos échanges :
Le monde des salons
De Antoine Lilti
Chez Fayard
Présentation :
ll est banal de dire que le XVIIIe siècle a vu se déplacer la vie, sociale de la Cour vers la Ville, de Versailles vers Paris. Mais il ne suffit pas d'énumérer des anecdotes prenant pour cadre les salons de Mme du Deffand et de Mme Geoffrin, et de citer les écrivains ou les artistes qui les ont fréquentés.
Ce qu'il faut comprendre, c'est la signification historique d'une forme de sociabilité.
Ce livre offre, pour la première fois, une véritable histoire sociale et culturelle des salons parisiens du XVIIIe siècle, et permet de réviser de nombreuses idées reçues.
Ces salons n'étaient pas, comme on le dit trop souvent, des lieux de discussion critique permettant de diffuser largement les idées des Lumières, mais bien plutôt les centres de la sociabilité mondaine, dévolus aux plaisirs de la table et du mot d'esprit, au théâtre de société comme aux intrigues politiques.
C'est dans les salons que se recomposent les identités aristocratiques, que se forment les réputations littéraires et politiques, et que se prépare l'accès à la Cour.
Le loisir lettré et les pratiques culturelles des salons deviennent alors un élément essentiel de la distinction aristocratique et de l'imaginaire national, tandis que de nombreux écrivains des Lumières adhèrent aux pratiques et aux idéaux des élites parisiennes et de la noblesse de Cour.
Antoine Lilti propose ainsi une histoire de la mondanité au XVIIIe siècle qui permet de comprendre comment s'est noué, durablement, dans la société et la culture françaises, le lien entre les élites du pouvoir et la littérature.
Le monde des salons
De Antoine Lilti
Chez Fayard
Présentation :
ll est banal de dire que le XVIIIe siècle a vu se déplacer la vie, sociale de la Cour vers la Ville, de Versailles vers Paris. Mais il ne suffit pas d'énumérer des anecdotes prenant pour cadre les salons de Mme du Deffand et de Mme Geoffrin, et de citer les écrivains ou les artistes qui les ont fréquentés.
Ce qu'il faut comprendre, c'est la signification historique d'une forme de sociabilité.
Ce livre offre, pour la première fois, une véritable histoire sociale et culturelle des salons parisiens du XVIIIe siècle, et permet de réviser de nombreuses idées reçues.
Ces salons n'étaient pas, comme on le dit trop souvent, des lieux de discussion critique permettant de diffuser largement les idées des Lumières, mais bien plutôt les centres de la sociabilité mondaine, dévolus aux plaisirs de la table et du mot d'esprit, au théâtre de société comme aux intrigues politiques.
C'est dans les salons que se recomposent les identités aristocratiques, que se forment les réputations littéraires et politiques, et que se prépare l'accès à la Cour.
Le loisir lettré et les pratiques culturelles des salons deviennent alors un élément essentiel de la distinction aristocratique et de l'imaginaire national, tandis que de nombreux écrivains des Lumières adhèrent aux pratiques et aux idéaux des élites parisiennes et de la noblesse de Cour.
Antoine Lilti propose ainsi une histoire de la mondanité au XVIIIe siècle qui permet de comprendre comment s'est noué, durablement, dans la société et la culture françaises, le lien entre les élites du pouvoir et la littérature.
La nuit, la neige- Messages : 18060
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
La biographie très complète de Maurice Hamon sur Madame Geoffrin. Très intéressant ouvrage à lire après les salons de Lilti car il permet d'approfondir le sujet.
Présentation :
Comment le grand historien de Saint-Gobain en est-il venu à s’intéresser à Mme Geoffrin, l’une des grandes égéries des salons parisiens au XVIIIe siècle, et l’une des principales promotrices des Lumières (c’est dans son salon que l’on lut pour la première fois L’Orphelin de la Chine, de Voltaire, en 1755) . François Geoffrin, fils d’un modeste marchand de toile, devenu caissier de Saint- Gobain à la force du poignet, a épousé un tendron de 15 ans. Il meurt à 84 ans en 1749, mais sa veuve (morte en 1777) et sa fille, Mme de La Ferté-Imbault, disposent, allié à l’autre plus gros actionnaire, d’un « clan genevois » d’une fortune considérable. Elles reçoivent fastueusement, leurs amis sont cosmopolites, et on parle chez elles de littérature, de musique, de théâtre, de politique étrangère (plusieurs décisions concernant les relations internationales de France sont prises chez elles). Quant aux liens avec la cour de Louis XV, ils sont nombreux : le libre-échangisme, de plus en plus en vogue, est popularisé chez Mme Geoffrin. Beaucoup plus que les salons de Mme de Lambert, de Mme d’Épinay ou même de Mme Necker, de Mme Du Deffand, Mme de Tencin, celui de Mme Geoffrin n’a pas seulement une influence sur les idées, mais il représente une puissance politique et financière capable de faire jeu égal avec la Cour royale ou avec les plus grands seigneurs de la plus haute aristocratie.
Présentation :
Comment le grand historien de Saint-Gobain en est-il venu à s’intéresser à Mme Geoffrin, l’une des grandes égéries des salons parisiens au XVIIIe siècle, et l’une des principales promotrices des Lumières (c’est dans son salon que l’on lut pour la première fois L’Orphelin de la Chine, de Voltaire, en 1755) . François Geoffrin, fils d’un modeste marchand de toile, devenu caissier de Saint- Gobain à la force du poignet, a épousé un tendron de 15 ans. Il meurt à 84 ans en 1749, mais sa veuve (morte en 1777) et sa fille, Mme de La Ferté-Imbault, disposent, allié à l’autre plus gros actionnaire, d’un « clan genevois » d’une fortune considérable. Elles reçoivent fastueusement, leurs amis sont cosmopolites, et on parle chez elles de littérature, de musique, de théâtre, de politique étrangère (plusieurs décisions concernant les relations internationales de France sont prises chez elles). Quant aux liens avec la cour de Louis XV, ils sont nombreux : le libre-échangisme, de plus en plus en vogue, est popularisé chez Mme Geoffrin. Beaucoup plus que les salons de Mme de Lambert, de Mme d’Épinay ou même de Mme Necker, de Mme Du Deffand, Mme de Tencin, celui de Mme Geoffrin n’a pas seulement une influence sur les idées, mais il représente une puissance politique et financière capable de faire jeu égal avec la Cour royale ou avec les plus grands seigneurs de la plus haute aristocratie.
Invité- Invité
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
La France, les femmes et le pouvoir d'Eliane Viennot chez Perrin
Les résistances de la société (XVIe-XVIIIe siècle)
Le second volume poursuit l'enquête jusqu'à la veille de la Révolution française. Il décrit le rapide déclin de l'activité politique des grandes dames et des reines, mais aussi le début de la «longue marche» vers l'égalité qui caractérise toute la fin de l'Ancien Régime – en dépit de l'opposition farouche des secteurs que l'on dit les plus «éclairés» de la société. Mettant en relation les conflits qui la traversent et les discours de l’un et l’autre camp, il montre l’appro-fondissement de la «querelle des femmes», depuis les chocs frontaux qui suivent l'arrivée au pouvoir d’Henri IV jusqu’à la mise au point du nouvel argumentaire misogyne de la «différence naturelle des sexes», auquel les féministes eurent tant de mal à s’opposer.
Voici le lien du site de l'auteur qui vous permettra d'en lire des extraits :
http://www.elianeviennot.fr/FFP-livres.html
Les résistances de la société (XVIe-XVIIIe siècle)
Le second volume poursuit l'enquête jusqu'à la veille de la Révolution française. Il décrit le rapide déclin de l'activité politique des grandes dames et des reines, mais aussi le début de la «longue marche» vers l'égalité qui caractérise toute la fin de l'Ancien Régime – en dépit de l'opposition farouche des secteurs que l'on dit les plus «éclairés» de la société. Mettant en relation les conflits qui la traversent et les discours de l’un et l’autre camp, il montre l’appro-fondissement de la «querelle des femmes», depuis les chocs frontaux qui suivent l'arrivée au pouvoir d’Henri IV jusqu’à la mise au point du nouvel argumentaire misogyne de la «différence naturelle des sexes», auquel les féministes eurent tant de mal à s’opposer.
Voici le lien du site de l'auteur qui vous permettra d'en lire des extraits :
http://www.elianeviennot.fr/FFP-livres.html
Invité- Invité
Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Fraîchement diffusé sur Arte, et pour quelques semaines encore...
Des femmes au salon
Aux sources de l'émancipation féminine
Documentaire de Carole Wrona
France, 2020
Durée : 51 mn
Présentation :
Centré sur cinq d’entre elles, ce documentaire rend hommage aux femmes fortunées qui, sous l’Ancien Régime, ont promu savants et artistes, et ouvert la voie à l’émancipation féminine à travers leur indépendance intellectuelle.
Lecture de la tragédie "L'orphelin de la Chine " de Voltaire dans le salon de Madame Geoffrin
Gabriel-Charles-Anicet Lemonnier (1743-1824)
Huile sur toile, 1812
Commande de Joséphine Beauharnais, ce tableau du peintre Lemonnier a été exposé au Salon de 1814
Image : Photo RMN-Grand Palais - D. Arnaudet
Le 22 janvier 1981, Marguerite Yourcenar fait son entrée à l’Académie française "accompagnée d’une troupe invisible de femmes qui auraient dû recevoir beaucoup plus tôt cet honneur". La première "immortelle" de l’histoire rend ainsi hommage aux oubliées qui, sous l’Ancien Régime, notamment, ont favorisé la carrière d’une foule d’écrivains, de philosophes et de savants.
La première d’entre elles, Catherine de Rambouillet, fuit la cour d’Henri IV pour réunir dans son hôtel particulier une société raffinée, entre conversations diurnes de ruelle – l’espace entre le mur et le lit, sur lequel trône la maîtresse de maison – et soirées dédiées aux arts. Une habituée des lieux, Madeleine de Scudéry, reçoit à son tour le samedi et devient l’ambassadrice de la préciosité, en signant de nombreux romans sous le nom de son frère académicien, Georges.
Disparues à l’apogée de l’absolutisme, les ruelles renaissent après la mort du Roi-Soleil. Mme de Lambert tient alors le premier salon de l’histoire, antichambre des Lumières, et inaugure un âge d’or des sociétés savantes. Plus tard, à l’aube de la Révolution, la bourgeoise Marie-Thérèse Geoffrin et la noble Marie du Deffand, ennemies jurées, joueront de leur intelligence et de leurs deniers pour attirer les esprits les plus brillants, à l’instar de d’Alembert, qui a codirigé la rédaction de l’Encyclopédie, ou du mathématicien Nicolas de Condorcet, apôtre de l’égalité des sexes, qui ouvrira un salon avec son épouse Sophie.
"Armée des ombres"
Des origines de l’émancipation féminine à sa pleine expression au siècle des Lumières – stoppée, paradoxalement, durant la Révolution, puis avec le Code Napoléon –, ce documentaire illustré de peintures, gravures et d’extraits de films muets retrace l’histoire de cette "armée des ombres" en se focalisant sur cinq femmes d’exception qui ont remporté une première victoire fondamentale : celle de l’indépendance intellectuelle.
Documentaire en vidéo, ici : Arte TV - Des femmes au salon, aux sources de l'émancipation féminine
Des femmes au salon
Aux sources de l'émancipation féminine
Documentaire de Carole Wrona
France, 2020
Durée : 51 mn
Présentation :
Centré sur cinq d’entre elles, ce documentaire rend hommage aux femmes fortunées qui, sous l’Ancien Régime, ont promu savants et artistes, et ouvert la voie à l’émancipation féminine à travers leur indépendance intellectuelle.
Lecture de la tragédie "L'orphelin de la Chine " de Voltaire dans le salon de Madame Geoffrin
Gabriel-Charles-Anicet Lemonnier (1743-1824)
Huile sur toile, 1812
Commande de Joséphine Beauharnais, ce tableau du peintre Lemonnier a été exposé au Salon de 1814
Image : Photo RMN-Grand Palais - D. Arnaudet
Le 22 janvier 1981, Marguerite Yourcenar fait son entrée à l’Académie française "accompagnée d’une troupe invisible de femmes qui auraient dû recevoir beaucoup plus tôt cet honneur". La première "immortelle" de l’histoire rend ainsi hommage aux oubliées qui, sous l’Ancien Régime, notamment, ont favorisé la carrière d’une foule d’écrivains, de philosophes et de savants.
La première d’entre elles, Catherine de Rambouillet, fuit la cour d’Henri IV pour réunir dans son hôtel particulier une société raffinée, entre conversations diurnes de ruelle – l’espace entre le mur et le lit, sur lequel trône la maîtresse de maison – et soirées dédiées aux arts. Une habituée des lieux, Madeleine de Scudéry, reçoit à son tour le samedi et devient l’ambassadrice de la préciosité, en signant de nombreux romans sous le nom de son frère académicien, Georges.
Disparues à l’apogée de l’absolutisme, les ruelles renaissent après la mort du Roi-Soleil. Mme de Lambert tient alors le premier salon de l’histoire, antichambre des Lumières, et inaugure un âge d’or des sociétés savantes. Plus tard, à l’aube de la Révolution, la bourgeoise Marie-Thérèse Geoffrin et la noble Marie du Deffand, ennemies jurées, joueront de leur intelligence et de leurs deniers pour attirer les esprits les plus brillants, à l’instar de d’Alembert, qui a codirigé la rédaction de l’Encyclopédie, ou du mathématicien Nicolas de Condorcet, apôtre de l’égalité des sexes, qui ouvrira un salon avec son épouse Sophie.
"Armée des ombres"
Des origines de l’émancipation féminine à sa pleine expression au siècle des Lumières – stoppée, paradoxalement, durant la Révolution, puis avec le Code Napoléon –, ce documentaire illustré de peintures, gravures et d’extraits de films muets retrace l’histoire de cette "armée des ombres" en se focalisant sur cinq femmes d’exception qui ont remporté une première victoire fondamentale : celle de l’indépendance intellectuelle.
Documentaire en vidéo, ici : Arte TV - Des femmes au salon, aux sources de l'émancipation féminine
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Re: Les femmes et les salons littéraires, philosophiques et politiques du XVIIIe siècle
Si vous n'aviez pas vu ce documentaire sur Arte (lien ci-dessus), le voici disponible pour quelques jours encore sur la plateforme Youtube :
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