Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
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Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Ce livre très original soulève beaucoup de questions et peut être largement sujet à débats, voire polémiques.
Il faut savoir en tirer les infos et analyses intéressantes et laisser de côté les idées nauséabondes.
Il faut savoir en tirer les infos et analyses intéressantes et laisser de côté les idées nauséabondes.
Invité- Invité
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Sujet déplacé ici.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
La biographie de Nesta Webster est le deuxième ouvrage que j'ai lu sur la Reine, étant jeune.
Ceci dit, cet écrivain est plus que controversé, puisqu'elle est conspirationniste. Son ouvrage est bien bâti, mais n'est pas exempt d'erreur.
La chose qui ne va pas, c'est son explication au sujet de l'affaire du collier. Elle noie cette histoire dans une bouillabaisse de complots improbables et de thèses fumeuses auxquelles on ne comprend rien. Elle fait de Cagliostro, le personnage principal alors que l'on est même pas sur qu'il ait été mêlé à quoi que ce soit. Elle y implique pèle mêle la franc-maçonnerie, les illuminatis et la marquise de Boulainvilliers. Le summum, c'est quand elle prétend que le cardinal a été hypnotisé par Cagliostro...
Ces explications peu crédibles cachent des questions vraiment pertinentes sur les déclarations contradictoires des protagonistes de l'affaire.
Pour le reste, il faudrait que je me replonge dans le livre pour vraiment mieux juger....
Ceci dit, cet écrivain est plus que controversé, puisqu'elle est conspirationniste. Son ouvrage est bien bâti, mais n'est pas exempt d'erreur.
La chose qui ne va pas, c'est son explication au sujet de l'affaire du collier. Elle noie cette histoire dans une bouillabaisse de complots improbables et de thèses fumeuses auxquelles on ne comprend rien. Elle fait de Cagliostro, le personnage principal alors que l'on est même pas sur qu'il ait été mêlé à quoi que ce soit. Elle y implique pèle mêle la franc-maçonnerie, les illuminatis et la marquise de Boulainvilliers. Le summum, c'est quand elle prétend que le cardinal a été hypnotisé par Cagliostro...
Ces explications peu crédibles cachent des questions vraiment pertinentes sur les déclarations contradictoires des protagonistes de l'affaire.
Pour le reste, il faudrait que je me replonge dans le livre pour vraiment mieux juger....
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
"Marie-Antoinette intime" par Nesta Webster, Editions Saint-Remi, 2008
Je ne reviendrai pas sur les polémiques que peut susciter l'auteur !
Cependant force est de reconnaître que les analyses développées par elle posent des question et des pistes de réflexion intéressantes sur plusieurs événements de la vie de Marie-Antoinette et notamment sur sa relation avec Fersen ! Bien sûr il est permis de douter de son explication de l'Affaire du collier comme l'a précédemment écrit attachboy :
même si je partage son opinion sur le fait que
Un livre à lire pour réfléchir quant aux analyses rigoureuses, en gardant son quant-à-soi !
Je ne reviendrai pas sur les polémiques que peut susciter l'auteur !
Cependant force est de reconnaître que les analyses développées par elle posent des question et des pistes de réflexion intéressantes sur plusieurs événements de la vie de Marie-Antoinette et notamment sur sa relation avec Fersen ! Bien sûr il est permis de douter de son explication de l'Affaire du collier comme l'a précédemment écrit attachboy :
La chose qui ne va pas, c'est son explication au sujet de l'affaire du collier. Elle noie cette histoire dans une bouillabaisse de complots improbables et de thèses fumeuses auxquelles on ne comprend rien. Elle fait de Cagliostro, le personnage principal alors que l'on est même pas sur qu'il ait été mêlé à quoi que ce soit. Elle y implique pèle mêle la franc-maçonnerie, les illuminatis et la marquise de Boulainvilliers. Le summum, c'est quand elle prétend que le cardinal a été hypnotisé par Cagliostro... a écrit:
même si je partage son opinion sur le fait que
.ces explications peu crédibles cachent des questions vraiment pertinentes sur les déclarations contradictoires des protagonistes de l'affaire. a écrit:
Un livre à lire pour réfléchir quant aux analyses rigoureuses, en gardant son quant-à-soi !
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
L'affaire du Collier est, en soi, quasiment surréaliste. Elle dépasse tout délire de l'uchronie la plus folle .
Comment Dumas aurait-il pu passer à côté ? C'eût été dommage . Et voici que Nesta Webster renchérit encore et encore sur Dumas . Vous me remettrez bien une petite louchée de complotisme ?! Enfin il y en a tout de même une bonne dose, je crois, dans cette escroquerie seulement crapuleuse au départ mais finalement tentaculaire dans ses implications politiques.
Ah bon ?! J'ai lu ce livre il y a si longtemps que je ne me souviens plus du tout de l'appréciation de Webster sur Fersen .
Qu'en dit-elle au juste, voulez-vous me rafraîchir la mémoire, cher Eddy ?
Comment Dumas aurait-il pu passer à côté ? C'eût été dommage . Et voici que Nesta Webster renchérit encore et encore sur Dumas . Vous me remettrez bien une petite louchée de complotisme ?! Enfin il y en a tout de même une bonne dose, je crois, dans cette escroquerie seulement crapuleuse au départ mais finalement tentaculaire dans ses implications politiques.
Eddy2000 a écrit:Cependant force est de reconnaître que les analyses développées par elle posent des question et des pistes de réflexion intéressantes sur plusieurs événements de la vie de Marie-Antoinette et notamment sur sa relation avec Fersen !
Ah bon ?! J'ai lu ce livre il y a si longtemps que je ne me souviens plus du tout de l'appréciation de Webster sur Fersen .
Qu'en dit-elle au juste, voulez-vous me rafraîchir la mémoire, cher Eddy ?
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Ah bon ?! J'ai lu ce livre il y a si longtemps que je ne me souviens plus du tout de l'appréciation de Webster sur Fersen . Qu'en dit-elle au juste, voulez-vous me rafraîchir la mémoire, cher Eddy ? Very Happy a écrit:
Pour faire simple, en analysant les différents faits, situations et lettres, Nesta Webster ne croit pas à la véracité de l'histoire d'amour entre Fersen et Marie-Antoinette ! Pour elle, il n'y a absolument rien de concluant en ce qui concerne la période avant la Révolution Française : elle ne voit que politesse et courtoisie dans leur relation, constituée d'épisodes assez courts et distanciés. Fersen est juste un homme qui apparaît dans son cercle mais qu'on ne peut pas vraiment distinguer ! En ce qui concerne la période de la Révolution Française elle pense que Fersen fait preuve d'un attachement chevaleresque et d'un grand dévouement envers la Reine, mais qu'il ressort de l'analyse de ses lettres de son journal et des différentes situations que son véritable amour à ce moment-là est Eléonore Sullivan ; en ce qui concerne Marie-Antoinette elle estime qu'elle a pu éventuellement ressentir un amour pour Fersen lié à ce moment-là à la situation tragique et à sa fidélité et son dévouement exemplaires dans ces conditions, mais que ceci serait resté platonique ! Elle balaye d'un revers de la main la possibilité d'un rapport physique entre Marie-Antoinette et Fersen lors de la fameuse nuit aux Tuileries, ce qui ressortirait de l'analyse du journal de Fersen qui prouverait qu'il a passé cette nuit auprès d'Eléonore Sullivan. Ce qu'elle écrit est troublant et très bien argumenté. Il faudra cependant que je lise les travaux d'Evelyn Farr et d'Evelyne Lever sur la correspondance Marie-Antoinette - Fersen pour approfondir ce sujet !
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Je ne veux pas vous répondre sur le pouce ( j'ai beaucoup de messages en retard car j'étais en goguette ), mais je tiens au contraire à vous mitonner une belle petite réponse circonstanciée, car la question Fersen me touche tout particulièrement ... ( pour des raisons aussi historiques que personnelles . )
Mais d'ores et déjà, je colle à l'élève Webster un zéro pointé en psychologie élémentaire .
Mais d'ores et déjà, je colle à l'élève Webster un zéro pointé en psychologie élémentaire .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Mme de Sabran a écrit:Je ne veux pas vous répondre sur le pouce ( j'ai beaucoup de messages en retard car j'étais en goguette ), mais je tiens au contraire à vous mitonner une belle petite réponse circonstanciée, car la question Fersen me touche tout particulièrement ... ( pour des raisons aussi historiques que personnelles . )
Mais d'ores et déjà, je colle à l'élève Webster un zéro pointé en psychologie élémentaire .
J'attends avec impatience !
Pour l'instant je ne fais pas mienne l'opinion de Nesta Webster ! Comme je l'ai écrit, il faut que j'approfondisse le sujet !
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Pardonnez mon retard . J'arrive, j'arrive !Eddy2000 a écrit:J'attends avec impatience !
Je cherche, trie et compile mes sources.
Tant de prudence vous honore : il ne faut pas avaler joyeusement toutes les couleuvres, que diable !Eddy2000 a écrit:Pour l'instant je ne fais pas mienne l'opinion de Nesta Webster ! Comme je l'ai écrit, il faut que j'approfondisse le sujet !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Je vous la fais aussi courte que possible ...
Or donc Nesta Webster nous présente Fersen comme l'amant assigné à la Reine à notre époque, non seulement par les libellistes, mais par des écrivains animés par un penchant pour la romance ...
Comme si, en somme, l'idylle entre Marie-Antoinette et Fersen était une invention moderne, l'échappée imaginative romanesque de quelques doux rêveurs en mal d'émotions.
C'est passer sous silence que les intimes savaient, que Louis XVI lui-même savait .
Toutes les Cours européennes savaient et en faisaient des gorges chaudes.
Voyez plutôt :
Extrait de la biographie de Fersen par Françoise Kermina, sur le secret de Polichinelle ( à l'échelle de l'Europe et même au-delà ) que constituait la relation du Suédois avec Marie-Antoinette :
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4922-nouveaux-resultats-du-decaviardage-de-la-correspondance-de-marie-antoinette-et-fersen-archives-nationales?highlight=DECAVIARDAGE
Ensuite, Mme Webster réfute consciencieusement les témoignages de Mme Boigne et du comte de Saint-Priest.
Suivent quelques platitudes de la main de Fersen, dans son Journal ou bien adressées à son père , mais nullement son aveu à sa soeur et confidente, Sophie :
"Je ne puis être à la seule personne à qui je voudrais être, la seule qui m'aime véritablement, ainsi je ne veux être à personne."
Il y a pourtant de longs extraits des lettres à Sophie ... mais Nesta Webster ne cite surtout pas cette phrase qui pourtant résume tout .
Puis vient la lettre de Taube à Gustave citée par Roger Sorg .
Roger Sorg, « Fersen officier français et Marie-Antoinette (Documents inédits) », dans Mercure de France, 15 juillet 1933, tome CCXLV, no 842, p. 314-336
Je vous cite donc un extrait de la remarquable biographie que Mme Haroche-Bouzinac a consacrée à la première femme de chambre de la reine .
Voici :
Penser qu'Henriette a eu connaissance de la réalité de la relation entre la reine et le bel envoyé du roi de Suède, Fersen, est vraisemblable . ( ... ) Croire que la reine ait pu cacher une relation aussi importante à celle qui a accès à sa vie intime est difficile. En 1785, Fersen lui fait des "visites secrètes". Dès 1787, en effet, Marie-Antoinette a fait aménager ses cabinets particuliers, "en haut", où le Suédois loge clandestinement. La preuve en est qu'Henriette a éliminé elle-même de ses papiers tout document relatif à ce sujet. Dans ses documents privés, sur une chemise vide, figurent ces mots de sa main : " ... rien qui puisse compromettre le nom de la reine relativement au comte de Fersen - on en saitet après - et trop dans cette liaison et moi je ne dois en rien dire. "
Comme Mme de Tourzel, qui prendra la succession de la comtesse Jules comme gouvernante des Enfants de France, le rappelle, elle sut " toujours garder le plus profond secret sur ce que cette princesse lui avait confié sans jamais chercher à s'en prévaloir. "
( Geneviève Haroche-Bouzinac, La vie mouvementée d'Henriette Campan )
Suivent Tilly, Mme de la Tour du Pin, d'Allonville, Bouillé ... qui tous ont la puce à l'oreille .
C'est ensuite cette chère Alma Söderhjelm que Nesta Webster habille pour l'hiver en contestant que Joséphine et Marie-Antoinette ne soit qu'une seule et même personne .
Alors là, franchement Mme Webster aurait mieux fait de s'abstenir de se ridiculiser aussi complètement car, sur ce point, que Mme Söderhjelm avait compris avant tout le monde, il n'y a plus un historien digne de ce nom qui oserait aujourd'hui émettre le moindre doute .
Alors ça vraiment ! Ce n'est pas du tout ce que je comprends, lorsque Mme Söderhjelm conclut :
" Dès le commencement jusqu'à leur séparation définitive, on ne trouve rien de superficiel ou de passager dans leurs relations. Le premier instant fut pour tous les deux, quoique d'une façon différente, décisif. Le lien qui les unit est attaché à ce qu'il y a de plus fort et de meilleur dans leur être. C'est pour eux deux un sentiment qui purifie et qui élève et qui est générateur des sentiments les plus nobles. Leurs relations resteront devant l'Histoire pleines de dignité et au-dessus des calomnies . "
Quant à la fameuse lettre de Marie-Antoinette :
" Je peux vous dire que je vous aime et je n'ai même le temps que de cela ( ... ) Adieu le plus aimé et le plus aimant des hommes ... "
... Mme Webster ne craint pas de dénoncer un faux, comme voici :
Bien-sûr les caviardages sont présentés comme cachant des secrets politiques et non pas des formules amoureuses. Mme Webster n'allait pas écrire autre chose. C'est un lieu commun.
Sur Eléonore Sullivan, cher Eddy, je vous recommande nos sujets :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t247-anna-eleanore-ou-eleonore-sullivan-puis-epouse-craufurd-ou-crawford-nee-eleanora-franchi?highlight=sullivan
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2455-quintin-craufurd-quentin-crawford-un-rival-de-fersen?highlight=rival
Quant au fameux et très controversé " Resté là " du 13 février ( que Mme Webster conteste, cela va de soi ), il a été éclairé par les décryptages des Archives .
Mme Lever en parle ( à la télé, la radio ) comme de la vraie révélation, pour elle, de ces décryptages :
Ce passage frappe beaucoup Evelyne Lever . Elle se rend à l'évidence .
Quand je pense combien nous avons glosé, débattu, épilogué sur le fameux " resté là " de février 1792 !
Alors " resté " ou pas "resté " ?
Eh bien oui : " resté ", comme la chose la plus naturelle, facile, et habituelle . Ce n'était pas la première fois qu'il restait là et y passait la nuit. D'ailleurs il le dit lui-même " passé par mon chemin ordinaire " .
Pffffff ... j'arrête là ... Je n'en peux plus !
Or donc Nesta Webster nous présente Fersen comme l'amant assigné à la Reine à notre époque, non seulement par les libellistes, mais par des écrivains animés par un penchant pour la romance ...
Comme si, en somme, l'idylle entre Marie-Antoinette et Fersen était une invention moderne, l'échappée imaginative romanesque de quelques doux rêveurs en mal d'émotions.
C'est passer sous silence que les intimes savaient, que Louis XVI lui-même savait .
Relisons Emmanuel de Waresquiel :
Rien ne le prouve, mais il est impossible que le roi n'ait pas su ... et admis .
Toutes les Cours européennes savaient et en faisaient des gorges chaudes.
Voyez plutôt :
Extrait de la biographie de Fersen par Françoise Kermina, sur le secret de Polichinelle ( à l'échelle de l'Europe et même au-delà ) que constituait la relation du Suédois avec Marie-Antoinette :
Si, si, ça y est ! Les Archives nationales se sont attelées à ce travail. Les résultats sont au-delà des espérances romantiques les plus échevelées .N. Webster a écrit:C'est une question qui a donné lieu à d'innombrables controverses pendant plus d'un siècle. Mais personne n'a réellement tenté de la résoudre quelque peu scientifiquement .
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4922-nouveaux-resultats-du-decaviardage-de-la-correspondance-de-marie-antoinette-et-fersen-archives-nationales?highlight=DECAVIARDAGE
Là tout de même, Mme Webster se fend de la fameuse lettre que nous connaissons tous par coeur, de Creutz à Gustave III ... La Reine ne pouvait pas le quitter des yeux les derniers jours; en le regardant, ils étaient remplis de larmes ...N. Webster a écrit:L'histoire doit se diviser en deux périodes bien distinctes : la légende, relative à ce chimérique amour qui eut lieu dit-on, entre 1778 et 1789, et le réel, relatant les faits connus concernant l'amitié de la Reine et de Fersen pendant la Révolution .
Joli euphémisme !N. Webster a écrit:Cette lettre triomphalement produite par tous les partisans de la théorie Fersen amant de la Reine, est l'unique document qu'ils puissent citer dans lequel un contemporain impartial émet l'opinion qu'elle a été jusqu'à sentir pour lui une tendresse fugitive .
Ensuite, Mme Webster réfute consciencieusement les témoignages de Mme Boigne et du comte de Saint-Priest.
Suivent quelques platitudes de la main de Fersen, dans son Journal ou bien adressées à son père , mais nullement son aveu à sa soeur et confidente, Sophie :
"Je ne puis être à la seule personne à qui je voudrais être, la seule qui m'aime véritablement, ainsi je ne veux être à personne."
Il y a pourtant de longs extraits des lettres à Sophie ... mais Nesta Webster ne cite surtout pas cette phrase qui pourtant résume tout .
Puis vient la lettre de Taube à Gustave citée par Roger Sorg .
Roger Sorg, « Fersen officier français et Marie-Antoinette (Documents inédits) », dans Mercure de France, 15 juillet 1933, tome CCXLV, no 842, p. 314-336
Eh bien, Mme Webster ne s'étonne pas du mutisme suspect de Mercy. Ne devrait-il pas tout naturellement parler de Fersen au même titre que tous les autres amis de Marie-Antoinette ? ... de même que de celui de Mme Campan qui nous l'explique elle-même.N. Webster a écrit:La vérité est toutefois, qu'à part la lettre du comte de Creutz disant qu'à son avis Marie-Antoinette avait ressenti une tendresse pour Fersen à son arrivée à la Cour en 1778, opinion qui n'est d'ailleurs confirmée ni par Mercy, ni par un autre ambassadeur de ce temps, nous ne savons strictement rien de l'origine de ce roman .
Je vous cite donc un extrait de la remarquable biographie que Mme Haroche-Bouzinac a consacrée à la première femme de chambre de la reine .
Voici :
Penser qu'Henriette a eu connaissance de la réalité de la relation entre la reine et le bel envoyé du roi de Suède, Fersen, est vraisemblable . ( ... ) Croire que la reine ait pu cacher une relation aussi importante à celle qui a accès à sa vie intime est difficile. En 1785, Fersen lui fait des "visites secrètes". Dès 1787, en effet, Marie-Antoinette a fait aménager ses cabinets particuliers, "en haut", où le Suédois loge clandestinement. La preuve en est qu'Henriette a éliminé elle-même de ses papiers tout document relatif à ce sujet. Dans ses documents privés, sur une chemise vide, figurent ces mots de sa main : " ... rien qui puisse compromettre le nom de la reine relativement au comte de Fersen - on en sait
Comme Mme de Tourzel, qui prendra la succession de la comtesse Jules comme gouvernante des Enfants de France, le rappelle, elle sut " toujours garder le plus profond secret sur ce que cette princesse lui avait confié sans jamais chercher à s'en prévaloir. "
( Geneviève Haroche-Bouzinac, La vie mouvementée d'Henriette Campan )
Suivent Tilly, Mme de la Tour du Pin, d'Allonville, Bouillé ... qui tous ont la puce à l'oreille .
Heureusement, les témoignages du prince de Ligne et du comte d'Hézècques viennent rasséréner Mme Webster.N. Webster a écrit:Aucun des chroniqueurs cités ci-dessus ne peut être regardé comme témoin digne de foi. Au début du siècle, toutefois le témoignage d'un contemporain qui semblerait à première vue avoir plus de poids, a été donné au monde par les Mémoires de Saint-Priest . ( ... ) Ruminant toujours ses vieux griefs, tout en écrivant ses Mémoires, Saint-Priest parle de Louis XVI et de Marie-Antoinette avec une rancoeur inconcevable ...
C'est ensuite cette chère Alma Söderhjelm que Nesta Webster habille pour l'hiver en contestant que Joséphine et Marie-Antoinette ne soit qu'une seule et même personne .
Alors là, franchement Mme Webster aurait mieux fait de s'abstenir de se ridiculiser aussi complètement car, sur ce point, que Mme Söderhjelm avait compris avant tout le monde, il n'y a plus un historien digne de ce nom qui oserait aujourd'hui émettre le moindre doute .
N. Webster a écrit:Bien loin de croire à un amour romantique autant que platonique entre la Reine et Fersen, Mme Söderhjelm fait de son mieux pour briser la jolie légende en décrivant Fersen comme un Don Juan plutôt prosaïque et Marie-Antoinette comme la victime de sa fascination.
Alors ça vraiment ! Ce n'est pas du tout ce que je comprends, lorsque Mme Söderhjelm conclut :
" Dès le commencement jusqu'à leur séparation définitive, on ne trouve rien de superficiel ou de passager dans leurs relations. Le premier instant fut pour tous les deux, quoique d'une façon différente, décisif. Le lien qui les unit est attaché à ce qu'il y a de plus fort et de meilleur dans leur être. C'est pour eux deux un sentiment qui purifie et qui élève et qui est générateur des sentiments les plus nobles. Leurs relations resteront devant l'Histoire pleines de dignité et au-dessus des calomnies . "
Quant à la fameuse lettre de Marie-Antoinette :
" Je peux vous dire que je vous aime et je n'ai même le temps que de cela ( ... ) Adieu le plus aimé et le plus aimant des hommes ... "
... Mme Webster ne craint pas de dénoncer un faux, comme voici :
N. Webster a écrit:Etait-ce enfin le témoignage qu'attendaient depuis si longtemps les ennemis de Marie-Antoinette ?
Personne n'avait trouvé jusqu'alors une seule ligne de son écriture montrant qu'elle aimait Fersen. La preuve essentielle était-elle maintenant découverte ? Malheureusement pour ses détracteurs, le témoignage s'effondrait de lui-même et sur un point capital, la lettre n'était pas de son écriture, mais seulement d'après son chiffre .
Bien-sûr les caviardages sont présentés comme cachant des secrets politiques et non pas des formules amoureuses. Mme Webster n'allait pas écrire autre chose. C'est un lieu commun.
Sur Eléonore Sullivan, cher Eddy, je vous recommande nos sujets :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t247-anna-eleanore-ou-eleonore-sullivan-puis-epouse-craufurd-ou-crawford-nee-eleanora-franchi?highlight=sullivan
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2455-quintin-craufurd-quentin-crawford-un-rival-de-fersen?highlight=rival
Quant au fameux et très controversé " Resté là " du 13 février ( que Mme Webster conteste, cela va de soi ), il a été éclairé par les décryptages des Archives .
Mme Lever en parle ( à la télé, la radio ) comme de la vraie révélation, pour elle, de ces décryptages :
Duc d'Ostrogothie a écrit:1/ Lettre de Fersen à Marie-Antoinette du 29 octobre 1791 (cf. E. Farr, "Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète", p. 398).
"Il serait bien nécessaire que je vous visse. Mon Dieu, que j'en serais heureux. J'en mourrais de plaisir, cela se pourrait même. Je partirai d'ici seul avec le même officier qui vous porta ma lettre au mois de juillet. Le prétexte serait d'aller voir un gentilhomme du pays qui a gardé mes chevaux de selles tout l'été. J'arriverai le soir je crois chez vous et j'y resterai si cela se peut jusqu'au lendemain au soir et je repartirai alors. Cela me paraît faisable. Ce serait dans le courant de décembre."
Au vu de cette lettre, Evelyne Lever observe que Fersen avait sans doute l'habitude de venir voir Marie-Antoinette dans ses appartements car c'est avec beaucoup de naturel qu'il lui dit qu'il passera un soir chez elle et qu'il y restera jusqu'au lendemain soir ; ce qui prouve que ce n'est pas la première fois qu'il va passer la journée.... et la nuit avec elle.
Ce passage frappe beaucoup Evelyne Lever . Elle se rend à l'évidence .
Quand je pense combien nous avons glosé, débattu, épilogué sur le fameux " resté là " de février 1792 !
Alors " resté " ou pas "resté " ?
Eh bien oui : " resté ", comme la chose la plus naturelle, facile, et habituelle . Ce n'était pas la première fois qu'il restait là et y passait la nuit. D'ailleurs il le dit lui-même " passé par mon chemin ordinaire " .
Pffffff ... j'arrête là ... Je n'en peux plus !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Merci pour ce récapitulatif chère Eléonore
Pour Marguerite Jallut, conservatrice de Versailles dans les années 1960 (si je ne me trompe pas), le sérieux de la relation intime de Fersen et Marie-Antoinette était d'une évidence, claire comme de l'eau de roche (ou de la ville d'Avray dans le cas de Marie-Antoinette ) ; elle mentionne dans son très beau livre consacré à la reine le sujet de la commande d'un poêle suédois en 1787 pour faire installer dans la chambre que Fersen allait occuper à partir de cette année-là (en secret) au palais de Versailles, afin d'être le plus près possible de l'être à qui tout le guidait...
Pour Marguerite Jallut, conservatrice de Versailles dans les années 1960 (si je ne me trompe pas), le sérieux de la relation intime de Fersen et Marie-Antoinette était d'une évidence, claire comme de l'eau de roche (ou de la ville d'Avray dans le cas de Marie-Antoinette ) ; elle mentionne dans son très beau livre consacré à la reine le sujet de la commande d'un poêle suédois en 1787 pour faire installer dans la chambre que Fersen allait occuper à partir de cette année-là (en secret) au palais de Versailles, afin d'être le plus près possible de l'être à qui tout le guidait...
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Mme de Sabran a écrit:Je vous la fais aussi courte que possible ...
Or donc Nesta Webster nous présente Fersen comme l'amant assigné à la Reine à notre époque, non seulement par les libellistes, mais par des écrivains animés par un penchant pour la romance ...
Comme si, en somme, l'idylle entre Marie-Antoinette et Fersen était une invention moderne, l'échappée imaginative romanesque de quelques doux rêveurs en mal d'émotions.
C'est passer sous silence que les intimes savaient, que Louis XVI lui-même savait .Relisons Emmanuel de Waresquiel :Rien ne le prouve, mais il est impossible que le roi n'ait pas su ... et admis .
Toutes les Cours européennes savaient et en faisaient des gorges chaudes.
Voyez plutôt :
Extrait de la biographie de Fersen par Françoise Kermina, sur le secret de Polichinelle ( à l'échelle de l'Europe et même au-delà ) que constituait la relation du Suédois avec Marie-Antoinette :Si, si, ça y est ! Les Archives nationales se sont attelées à ce travail. Les résultats sont au-delà des espérances romantiques les plus échevelées .N. Webster a écrit:C'est une question qui a donné lieu à d'innombrables controverses pendant plus d'un siècle. Mais personne n'a réellement tenté de la résoudre quelque peu scientifiquement .
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4922-nouveaux-resultats-du-decaviardage-de-la-correspondance-de-marie-antoinette-et-fersen-archives-nationales?highlight=DECAVIARDAGELà tout de même, Mme Webster se fend de la fameuse lettre que nous connaissons tous par coeur, de Creutz à Gustave III ... La Reine ne pouvait pas le quitter des yeux les derniers jours; en le regardant, ils étaient remplis de larmes ...N. Webster a écrit:L'histoire doit se diviser en deux périodes bien distinctes : la légende, relative à ce chimérique amour qui eut lieu dit-on, entre 1778 et 1789, et le réel, relatant les faits connus concernant l'amitié de la Reine et de Fersen pendant la Révolution .Joli euphémisme !N. Webster a écrit:Cette lettre triomphalement produite par tous les partisans de la théorie Fersen amant de la Reine, est l'unique document qu'ils puissent citer dans lequel un contemporain impartial émet l'opinion qu'elle a été jusqu'à sentir pour lui une tendresse fugitive .
Ensuite, Mme Webster réfute consciencieusement les témoignages de Mme Boigne et du comte de Saint-Priest.
Suivent quelques platitudes de la main de Fersen, dans son Journal ou bien adressées à son père , mais nullement son aveu à sa soeur et confidente, Sophie :
"Je ne puis être à la seule personne à qui je voudrais être, la seule qui m'aime véritablement, ainsi je ne veux être à personne."
Il y a pourtant de longs extraits des lettres à Sophie ... mais Nesta Webster ne cite surtout pas cette phrase qui pourtant résume tout .
Puis vient la lettre de Taube à Gustave citée par Roger Sorg .
Roger Sorg, « Fersen officier français et Marie-Antoinette (Documents inédits) », dans Mercure de France, 15 juillet 1933, tome CCXLV, no 842, p. 314-336Eh bien, Mme Webster ne s'étonne pas du mutisme suspect de Mercy. Ne devrait-il pas tout naturellement parler de Fersen au même titre que tous les autres amis de Marie-Antoinette ? ... de même que de celui de Mme Campan qui nous l'explique elle-même.N. Webster a écrit:La vérité est toutefois, qu'à part la lettre du comte de Creutz disant qu'à son avis Marie-Antoinette avait ressenti une tendresse pour Fersen à son arrivée à la Cour en 1778, opinion qui n'est d'ailleurs confirmée ni par Mercy, ni par un autre ambassadeur de ce temps, nous ne savons strictement rien de l'origine de ce roman .
Je vous cite donc un extrait de la remarquable biographie que Mme Haroche-Bouzinac a consacrée à la première femme de chambre de la reine .
Voici :
Penser qu'Henriette a eu connaissance de la réalité de la relation entre la reine et le bel envoyé du roi de Suède, Fersen, est vraisemblable . ( ... ) Croire que la reine ait pu cacher une relation aussi importante à celle qui a accès à sa vie intime est difficile. En 1785, Fersen lui fait des "visites secrètes". Dès 1787, en effet, Marie-Antoinette a fait aménager ses cabinets particuliers, "en haut", où le Suédois loge clandestinement. La preuve en est qu'Henriette a éliminé elle-même de ses papiers tout document relatif à ce sujet. Dans ses documents privés, sur une chemise vide, figurent ces mots de sa main : " ... rien qui puisse compromettre le nom de la reine relativement au comte de Fersen - on en saitet après- et trop dans cette liaison et moi je ne dois en rien dire. "
Comme Mme de Tourzel, qui prendra la succession de la comtesse Jules comme gouvernante des Enfants de France, le rappelle, elle sut " toujours garder le plus profond secret sur ce que cette princesse lui avait confié sans jamais chercher à s'en prévaloir. "
( Geneviève Haroche-Bouzinac, La vie mouvementée d'Henriette Campan )
Suivent Tilly, Mme de la Tour du Pin, d'Allonville, Bouillé ... qui tous ont la puce à l'oreille .Heureusement, les témoignages du prince de Ligne et du comte d'Hézècques viennent rasséréner Mme Webster.N. Webster a écrit:Aucun des chroniqueurs cités ci-dessus ne peut être regardé comme témoin digne de foi. Au début du siècle, toutefois le témoignage d'un contemporain qui semblerait à première vue avoir plus de poids, a été donné au monde par les Mémoires de Saint-Priest . ( ... ) Ruminant toujours ses vieux griefs, tout en écrivant ses Mémoires, Saint-Priest parle de Louis XVI et de Marie-Antoinette avec une rancoeur inconcevable ...
C'est ensuite cette chère Alma Söderhjelm que Nesta Webster habille pour l'hiver en contestant que Joséphine et Marie-Antoinette ne soit qu'une seule et même personne .
Alors là, franchement Mme Webster aurait mieux fait de s'abstenir de se ridiculiser aussi complètement car, sur ce point, que Mme Söderhjelm avait compris avant tout le monde, il n'y a plus un historien digne de ce nom qui oserait aujourd'hui émettre le moindre doute .N. Webster a écrit:Bien loin de croire à un amour romantique autant que platonique entre la Reine et Fersen, Mme Söderhjelm fait de son mieux pour briser la jolie légende en décrivant Fersen comme un Don Juan plutôt prosaïque et Marie-Antoinette comme la victime de sa fascination.
Alors ça vraiment ! Ce n'est pas du tout ce que je comprends, lorsque Mme Söderhjelm conclut :
" Dès le commencement jusqu'à leur séparation définitive, on ne trouve rien de superficiel ou de passager dans leurs relations. Le premier instant fut pour tous les deux, quoique d'une façon différente, décisif. Le lien qui les unit est attaché à ce qu'il y a de plus fort et de meilleur dans leur être. C'est pour eux deux un sentiment qui purifie et qui élève et qui est générateur des sentiments les plus nobles. Leurs relations resteront devant l'Histoire pleines de dignité et au-dessus des calomnies . "
Quant à la fameuse lettre de Marie-Antoinette :
" Je peux vous dire que je vous aime et je n'ai même le temps que de cela ( ... ) Adieu le plus aimé et le plus aimant des hommes ... "
... Mme Webster ne craint pas de dénoncer un faux, comme voici :N. Webster a écrit:Etait-ce enfin le témoignage qu'attendaient depuis si longtemps les ennemis de Marie-Antoinette ?
Personne n'avait trouvé jusqu'alors une seule ligne de son écriture montrant qu'elle aimait Fersen. La preuve essentielle était-elle maintenant découverte ? Malheureusement pour ses détracteurs, le témoignage s'effondrait de lui-même et sur un point capital, la lettre n'était pas de son écriture, mais seulement d'après son chiffre .
Bien-sûr les caviardages sont présentés comme cachant des secrets politiques et non pas des formules amoureuses. Mme Webster n'allait pas écrire autre chose. C'est un lieu commun.
Sur Eléonore Sullivan, cher Eddy, je vous recommande nos sujets :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t247-anna-eleanore-ou-eleonore-sullivan-puis-epouse-craufurd-ou-crawford-nee-eleanora-franchi?highlight=sullivan
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2455-quintin-craufurd-quentin-crawford-un-rival-de-fersen?highlight=rival
Quant au fameux et très controversé " Resté là " du 13 février ( que Mme Webster conteste, cela va de soi ), il a été éclairé par les décryptages des Archives .
Mme Lever en parle ( à la télé, la radio ) comme de la vraie révélation, pour elle, de ces décryptages :Duc d'Ostrogothie a écrit:1/ Lettre de Fersen à Marie-Antoinette du 29 octobre 1791 (cf. E. Farr, "Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète", p. 398).
"Il serait bien nécessaire que je vous visse. Mon Dieu, que j'en serais heureux. J'en mourrais de plaisir, cela se pourrait même. Je partirai d'ici seul avec le même officier qui vous porta ma lettre au mois de juillet. Le prétexte serait d'aller voir un gentilhomme du pays qui a gardé mes chevaux de selles tout l'été. J'arriverai le soir je crois chez vous et j'y resterai si cela se peut jusqu'au lendemain au soir et je repartirai alors. Cela me paraît faisable. Ce serait dans le courant de décembre."
Au vu de cette lettre, Evelyne Lever observe que Fersen avait sans doute l'habitude de venir voir Marie-Antoinette dans ses appartements car c'est avec beaucoup de naturel qu'il lui dit qu'il passera un soir chez elle et qu'il y restera jusqu'au lendemain soir ; ce qui prouve que ce n'est pas la première fois qu'il va passer la journée.... et la nuit avec elle.
Ce passage frappe beaucoup Evelyne Lever . Elle se rend à l'évidence .
Quand je pense combien nous avons glosé, débattu, épilogué sur le fameux " resté là " de février 1792 !
Alors " resté " ou pas "resté " ?
Eh bien oui : " resté ", comme la chose la plus naturelle, facile, et habituelle . Ce n'était pas la première fois qu'il restait là et y passait la nuit. D'ailleurs il le dit lui-même " passé par mon chemin ordinaire " .
Pffffff ... j'arrête là ... Je n'en peux plus !
Mme de Sabran, j'ai lu votre réponse ainsi que le sujet sur le forum ! Il apparaît, au vu de ces éléments, que cette relation amoureuse était donc réelle, établie et certainement consommée !
Il se pourrait donc que Louis XVI savait !
Si cela est avéré, difficile de ne pas interpréter son silence et son absence de réaction comme une nouvelle preuve de sa faiblesse de caractère !
Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Eddy2000 a écrit:
Il se pourrait donc que Louis XVI savait !
Si cela est avéré, difficile de ne pas interpréter son silence et son absence de réaction comme une nouvelle preuve de sa faiblesse de caractère !
Quant à moi, je serais prudent à confondre silence et absence de réaction avec faiblesse de caractère.
Il se peut que le couple royal, que rien n'unissait, ait longuement discuté de leur relation et que le roi avait fini par accepter Fersen comme amant de sa femme, connaissant sa discrétion, et rassuré peut-être qu'il s'agissait d'un étranger et non d'un français.
Notons qu'en 1783 il y avait eu de vives discussions entre le roi et la reine à Fontainebleau en octobre et novembre.
Mme Cradock, une anglaise qui séjournait en France à cette époque-là, note dans son journal le 1er décembre 1783, en nous racontant une montée de ballon devant les Tuileries : "La reine, dont l'air sérieux nous frappa, était assise sur le balcon du palais".
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Re: Nesta Webster : Marie-Antoinette intime
Comte d'Hézècques a écrit:Eddy2000 a écrit:
Il se pourrait donc que Louis XVI savait !
Si cela est avéré, difficile de ne pas interpréter son silence et son absence de réaction comme une nouvelle preuve de sa faiblesse de caractère !
Quant à moi, je serais prudent à confondre silence et absence de réaction avec faiblesse de caractère.
Il se peut que le couple royal, que rien n'unissait, ait longuement discuté de leur relation et que le roi avait fini par accepter Fersen comme amant de sa femme, connaissant sa discrétion, et rassuré peut-être qu'il s'agissait d'un étranger et non d'un français.
Notons qu'en 1783 il y avait eu de vives discussions entre le roi et la reine à Fontainebleau en octobre et novembre.
Mme Cradock, une anglaise qui séjournait en France à cette époque-là, note dans son journal le 1er décembre 1783, en nous racontant une montée de ballon devant les Tuileries : "La reine, dont l'air sérieux nous frappa, était assise sur le balcon du palais".
Oui, cela est une possibilité ! Mais cette relation semblant avoir été portée à la connaissance des cours étrangères, vous conviendrez que cela était une prise de risques considérable pour Louis XVI, quant au fait que cela pouvait écorner considérablement le prestige de son image et le prestige de la Royauté, ainsi que sa crédibilité et celle de la Royauté. Impossible de ne pas penser que ces rumeurs ont affaibli la vision de sa personne, ainsi que sa position et sa situation, jugées déjà fragiles par certains de ses contemporains !
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