La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
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La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
La nuit, la neige a écrit:Existent quelques autres représentations où la scène est, disons, plus « mouvementée »
La scène de la séparation de Marie-Antoinette et son fils, racontée par Madame Royale :
Ce 3 de juillet, à 10 heures du soir, on nous lut un décret de la convention qui portoit que mon frère seroit séparé de ma mère et mis dans l'appartement le plus sûr de la tour.
A peine mon frère l'eut entendu qu'il jetta les hauts cris et se jetta dans les bras de ma mère, demandant de n'en être pas séparée.
Ma mère fut saisie aussi de ce cruel ordre et ne voulut pas donner mon frère, et défendit le lit où il étoit contre les municipaux.
Ceux-ci vouloient l'avoir, menaçoit d'employer la violence et de faire monter la garde pour l'emmener de force.
Une heure se passa en pourparlers, en injures et en menace des municipaux, en défense et en pleurs de nous tous. Enfin ma mère consentit à rendre son fils ; nous le levâmes, et après qu'il fut habillé, ma mère le remit dans les mains des municipaux en le baignant de ses pleurs, comme si elle eût prévu dans l'avenir qu'elle ne le reverroit plus.
Ce pauvre petit nous embrassa tous bien tendrement, et il sortit en pleurs avec ses gens.
Ma mère chargea les municipaux qui s'en alloient de demander instamment au conseil général de voir son fils, ne fûssent qu'aux repas ; ils s'en chargèrent.
Ma mère se croyoit au comble du malheur par la séparation de son fils ; elle le croyoit cependant entre les mains d'un homme instruit et honnête ; sa désolation augmenta quand elle sut que c'étoit Simon, cordonnier, qu'elle avoit connu municipal, qui étoit chargé de la personne de son malheureux enfant.
Ma mère redemanda plusieurs fois de le voir sans pouvoir l'obtenir ; mon frère, de son côté, pleura deux jours entiers sans pouvoir se consoler et demanda de nous voir.
Les municipaux ne restèrent plus chez ma mère ; nous fûmes jour et nuit enfermés sous verroux ; les gardes ne venoient que trois fois par jour pour apporter les repas et faire la visite des barreaux de fer des fenêtres pour voir si ils étoient en ordre.
Nous montions souvent sur la Tour. Mon frère y montoit tous les jours, et le seul plaisir de ma mère étoit de le voir passer de loin par une petite fenêtre ; elle y restoit des heures pour guetter l'instant de voir cet enfant si chéri.
Ma mère n'en savoit des nouvelles que très peu par des municipaux et par Tison, qui descendoit les jours de blanchissage, voyoit Simon, et là en savoit des nouvelles.
Tison tâcha de réparer sa conduite ; il se conduisit mieux, dit à ma mère quelques nouvelles, mais peu.
Simon maltraitoit très fort mon frère de ce qu'il pleuroit d'être séparé de nous ; cet enfant, saisi, n'osa plus verser de larmes.
La convention, — sous un faux bruit qui couroit qu'on avoit vu mon frère sur le boulevard, la garde grognoit de ne pas le voir et disoit qu'il n'étoit plus au Temple, — la convention le fit descendre au jardin pour qu'on le voye.
Mon frère se plaignit d'être séparé de ma mère et demanda à voir la loi qui l'ordonnoit.
Les membres étant montés chez ma mère, elle leur porta plainte de la cruauté qu'on avoit eue de lui ôter son fils ; ils répondirent que c'étoit des mesures qu'ils avoient cru nécessaires de prendre.
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Mme de Sabran- Messages : 55300
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
Madame Royale a écrit:Nous montions souvent sur la Tour. Mon frère y montoit tous les jours, et le seul plaisir de ma mère étoit de le voir passer de loin par une petite fenêtre ; elle y restoit des heures pour guetter l'instant de voir cet enfant si chéri.
Ce détail seulement suffit à démentir les prétentions de Naundorff qui raconte avoir été sorti du Temple dès le 3 juillet... àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
Majesté a écrit:Madame Royale a écrit:Nous montions souvent sur la Tour. Mon frère y montoit tous les jours, et le seul plaisir de ma mère étoit de le voir passer de loin par une petite fenêtre ; elle y restoit des heures pour guetter l'instant de voir cet enfant si chéri.
Tu nous avais posté ce tableau, dans le C.D.B.
Mme de Sabran- Messages : 55300
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
La nuque nue de la Reine , sans boucle tombant de Sa coiffe fait frémir
On La croirait en partance pour l'échafaud...
Bien à vous.
On La croirait en partance pour l'échafaud...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La séparation de Marie-Antoinette et de son fils
C'est épouvantable ! aussi bien le témoignage de Madame Royale que le tableau ci-dessus.
Déchirant.
Déchirant.
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
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