Marie-Jean Hérault de Séchelles
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Eleonore a écrit:Hérault de Séchelles ne fut donc pas régicide .
Hérault est un héros !
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Comme le dit si bien Tina
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Sujet créé, les amis, nous digressions joyeusement ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Et oui l'une à du talent et l'autre pas. :
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Kiki avait écrit, à la Conciergerie :
Est-ce que les érudits qui fréquentent ce forum pourraient nous dire ce qu'ils savent de ce personnage auquel les historiens se sont curieusement fort peu intéressés, alors qu'Hérault de Sechelles a connu le destin exceptionnel d'être deux fois Président de la Convention Nationale et ... qu'après son jour de gloire du 10 août 1793... il a peut-être joué un rôle stratégique dans l'histoire du fils chéri de notre Reine ?
Majesté :
Marie-Jean Hérault de Séchelles (1759-1794),
dans son luxueux berceau il a tout trouvé : noblesse de vieille date, richesse, famille puissante et, en outre, une extrême beauté. Grand, athlétique, des yeux bleus dans une figure douce de blond, des manières exquises et l'élégance naturelle d'une éducation raffinée.
Ses débuts , à dix-huit ans, comme avocat du Roi au Châtelet ont eu autant de retentissement qu'une grande première de théâtre . Les femmes ne savaientr que préférer, de son aspect ou de son éloquence. Ce "divin" magistrat a , d'ailleurs, soigné ses effets en prenant des cours chez la célèbre tragédienne Clairon.
La Reine n'a pas non plus été indifférente à tant de charmes lorsqu'il Lui a été présentée par sa cousine, la Duchesse de Polignac. Elle lui a offert une ceinture brodée de Ses mains et surtout lui a permis d'obtenir la charge d'avocat général à six cents mille livres de rentes.
Il peut ainsi mener grand train, ce qui est fort agréable quand on est l'idole des dames...
Marie-Jean est un fils indigne. Tous les siens le pensent. Ce jeune avocat exalté ne jure que par la Révolution et fait fi de son rang d'aristocrate.
Il continue de déployer zèle et éloquence à répandre les idées nouvelles, et même auprès de ses clients. Heureusement , le Parlement a vu ses vacances prolongées et le conseil de famille tient là un excellent prétexte : autant profiter de ses congés forcés pour lui faire quitter la ville. Et s'il refuse d'obéir, on lui coupera les vivres. Mais Marie-Jean s'est montré ravi de la punition . Il a aussitôt pris la direction de Strasbourg, première halte de son exil vers la Suisse...
Bien à vous .
Mme de Sabran :
Je suis très heureuse de trouver fort beau ce portrait de Hérault de Séchelles. Je ne connaissais que celui, plutôt bof bof, du Musée Carnavalet. Devant celui-ci, je comprends pourquoi toutes les dames tombaient comme des mouches , et que Vénus faisait cascader cascader les vertus ... :
Mais ... j'ai le regret de le dire, Hérault est président de l'Assemblée au moment où sont décrétés les massacres de Septembre ... glup ...
Madame de Chimay :
Voici une petite bibliographie sur ce personnage :
Hérault de Séchelles : biographie suivi de théorie de l'ambition / Georges Bernier
Julliard, 1995, 207 p
ISBN 2-260-01129-2
Les origines avranchinaises du conventionnel Hérault de Séchelles
: 1380-1794 / par Albert Descoqs,...
Impr. de l'Avranchin, 1930, 15 p
Hérault de Séchelles : l'aristocrate du Comité de salut public / Jean-Jacques Locherer
Pygmalion, 1984,313 p
ISBN 2-85704-154-3 (Br.) : 86 F
Hérault de Séchelles ou Les infortunes de la beauté/ Frédérique Matonti
la Dispute, 1998, 91 p
ISBN 2-84303-011-0 (br.) : 35 F
Voilà, pour en savoir un peu plus sur ce personnage.
Cela en fait des ouvrages à lire...
Il me faudrait plusieurs vies !
Kiki :
Merci et pardonnez-moi, très chère Madame de Chimay, Smile si j'ose compléter votre liste par l'ouvrage de base, que vous avez oublié, mais que vous connaissez car c'est lui qui nous a ouvert une piste, qui nous est chère :
Hérault de Sechelles
Emile Dard
Librairie Académique Perrin
Paris ( 1907 )
Avec mes hommages
Majesté :
Paris, décembre 1790, Hérault de Séchelles rompt avec les siens .
Son exil ne lui a pas servi de leçon. Un an plus tôt, sa famille l'avait envoyé à l'étranger , pensant que loin de Paris, il abandonnerait rapidement ses idées progressistes. Mais sitôt rentré, Marie-Jean a été élu juge du premier arrondissement et a accepté cette investiture, au grand mécontentement des siens. Il affirme avoir entendu la voix de la Patrie.
Il ne tarde pas, en tous cas, à entendre celle de ses parents. Sa grand-mère lui cite l'exemple de son ami Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau qui, lui, a refusé les fonctions de juge qui lui étaient offertes. Rien n'y fait. Marie-Jean ne voit décidément plus les choses commeses parents.
A l'image d'autres, la famille de Séchelles semble définitivement divisée par la Révolution.
Le 19 avril 1791, envoyé à Strasbourg pour faire appliquer la Constitution civile du Clergé, rejetée par une bonne partie de la population, Hérault de Séchelles est menacé de mort.
Le 2 décembre 1791, à Paris, après avoir déserté le club des Jacobins pendant six mois, il réintègre la Société des amis de la Constitution.
Chaillot, 1er octobre 1792.
Elu député de la Convention en septembre, Marie-Jean Hérault de Séchelles n'a cependant rien changé à son existence frivole et libertine (serait-il de la gauche caviar de l'époque? ). Mais il lui faut désormais être discret.
La réputation du citoyen Hérault pourrait, en effet, souffrir des exploits amoureux du "divin Séchelles".
Il vient donc de dénicher à Chaillot un petit pavillon à l'abri des curieux et destiné à abriter ses amours. Dans cette garçonnière, le boudoir est en forme de grotte; la cheminée est creusée en coquille, les tentures sont de feuillages et le lit fait d'une couche de joncs encadrée de miroirs.Poussant le raffinement à l'extrême, Marie-Jean a donné libre cours à son goût libertin en couvrant le parquet d'un gazon semé de petites fleurs. Un ruisseau y serpente , qui s'élargit en bassin pour poissons rouges et coquillages.
Le bel amant n'a rien négligé pour attirer ses conquêtes.Mais personne ne peut savoir combien de beautés, brunes , rousses ou blondes , goûteront aux délices de ce nid d'amour et de son décor rococo, avant d'y succomber...
Bien à vous.
Invité :
Merci pour toutes ses infos Majesté!
Sacré chaud lapin que cet homme dis-donc!
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Marie-Jean Hérault de Séchelles, né à Paris le 15 novembre 1759 et guillotiné à Paris le 5 avril 1794, est un homme politique français, député de Seine-et-Oise à la Convention nationale.
Il est le fils de Jean-Baptiste Martin Hérault de Séchelles et de Marie-Marguerite Magon de La Lande, le petit-fils de René Hérault et probablement celui du maréchal Louis Georges Érasme de Contades. Son arrière grand-père fut Jean Moreau de Séchelles, contrôleur général des finances du Roi Louis XV
Il fut élève au Collège de Juilly.
Il est avocat du Roi (procureur au Châtelet) à 18 ans. Grâce à une dispense de Marie-Antoinette dont il fut la coqueluche, il est en 1785 le plus jeune avocat général au Châtelet, où il se fait remarquer par ses "chaleurs antiphysiques" selon Coste d'Arnobat.
Il dit avoir figuré parmi ceux qui prennent la Bastille. Il est élu, en 1791, député à l'Assemblée législative dans le département de Seine-et-Oise, où il se manifesta contre la royauté. Après la journée du 10 août 1792, il contribue à la formation du premier tribunal révolutionnaire.
Élu à la Convention nationale par les départements de la Somme et de la Seine-et-Oise, où il est seigneur d'Épône, il opte pour ce dernier, siège avec les Montagnards, et devint aussitôt Commissaire pour l'organisation des Comités, suppléant au Comité de constitution, membre du Comité d'instruction publique, membre du Comité de sûreté générale et suppléant au Comité des secours publics. Il est président de l'Assemblée du 1er novembre au 15 novembre 1792, puis est envoyé dans le département du Mont-Blanc. Il est en mission lors du procès de Louis XVI et ne participe pas au scrutin. Il se prononce néanmoins à distance sur le sort de "ce roi parjure" le 13 janvier 1793 dans une lettre cosignée par ses trois collègues en mission, Henri Grégoire, Philibert Simond et Grégoire Jagot. Les quatre députés n'entendent pas "profiter de leur éloignement pour se soustraire à cette obligation" à savoir l'expression de "notre vœu" : "pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple". Une question qui a fait couler beaucoup d'encre et le concerne indirectement ce sont les débats sur l'attitude personnelle de son collègue l'abbé Grégoire qui aurait pour des raisons religieuses et philosophiques fait supprimer - par une rature ou une nouvelle rédaction du texte, on ne sait très bien- la mention "à mort" présente selon ses dires post-révolutionnaires dans une première version rédigée par ses trois collègues. Le cahier de correspondance d'Hérault de Séchelles [1] s'inscrit en faux contre cette allégation. Le texte y est identique et unique : sans rature aucune, ni autre jet contenant l'expression "condamnation à mort de Louis Capet..." En fait loin d'équivoquer, les 4 hommes ont explicité "notre vœu formel" dans une note envoyée à André Jeanbon Saint André qui la fit publier dans un journal jacobin bi-quotidien (le Créole Patriote-28 janvier 1793 matin) : pour la mort de Louis sans appel au peuple (souligné dans le texte). Hérault fut donc régicide d'intention. Le 3 février 1793 les quatre députés envoyèrent une lettre secrète à Danton, pour l'informer de la situation préoccupante du nouveau département du Mont-Blanc ; ce qui laisse entendre qu'Hérault a pu avoir des contacts particuliers avec le tribun d'Arcis qu'il suivra à l'échafaud le 16 germinal an II. Un des éléments de crainte de cette lettre résidait dans le risque d'un renforcement de la contre-révolution qu'une atteinte à la liberté des cultes caractérisée par la suppression de salaires aux prêtres constitutionnels provoquerait en Savoie. Danton était un des rares députés à s'y opposer ; et son expérience passée de missionnaire en Belgique en décembre 1792 et janvier 1793 lui permettrait peut-être de trouver une solution. Pragmatique, Hérault considérait qu'il fallait "payer les prêtres afin qu'ils vous servent."
Hérault ne participa pas le 13 avril 1793 à l'appel nominal sur la mise en accusation de Marat. Anti-girondin, il vota « non » sur le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze.Il est président de la Convention lors de la journée du 2 juin 1793 où la Convention nationale, assiégée par les sections parisiennes, descend dans la cour pour enjoindre à la force armée de se retirer. Le commandant Hanriot lui aurait rétorqué : « Vous n'avez pas d'ordre à donner ici ; retournez à votre poste, et livrez ceux que le peuple demande ». Hérault de Séchelles voulut protester, mais Hanriot commanda : « Canonniers à vos pièces ». Rentré en séance, les députés rendent un décret prononçant l'arrestation des vingt-deux Girondins dénoncés par les sections parisiennes.
En juin, il fut chargé, au nom du Comité de salut public, de présenter un rapport sur le projet de constitution dont il est le principal rédacteur. Ce sera la grande constitution de l'an I, terminée le 24 juin 1793 mais dont l'application sera reportée à la fin de la guerre. Sans doute y avait-il déjà réfléchi pendant sa mission dans les nouveaux départements. Le 16 février 1793 par lettre Jeanbon-Saint-André informait les 4 députés de l'exécution de leur demande quant à leur "vœu formel" sur le sort du roi, mais aussi avec satisfaction de l'évolution des projets constitutionnels : rejet des plan de Condorcet, Vergniaud et Barère. Hérault devint suppléant au Comité de législation et membre du Comité de salut public, du 11 juillet 1793 au 29 décembre 1793. Lié avec Danton, on l'accusa[2] d'entretenir des relations avec les émigrés, et la Convention, sur proposition de Saint-Just, le décréta d'accusation.
Il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire avec les dantonistes du 13 au 16 germinal an II (2 au 5 avril 1794), est condamné à mort et guillotiné avec eux.
Il est également un des principaux rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
Merci WIKI
Il est le fils de Jean-Baptiste Martin Hérault de Séchelles et de Marie-Marguerite Magon de La Lande, le petit-fils de René Hérault et probablement celui du maréchal Louis Georges Érasme de Contades. Son arrière grand-père fut Jean Moreau de Séchelles, contrôleur général des finances du Roi Louis XV
Il fut élève au Collège de Juilly.
Il est avocat du Roi (procureur au Châtelet) à 18 ans. Grâce à une dispense de Marie-Antoinette dont il fut la coqueluche, il est en 1785 le plus jeune avocat général au Châtelet, où il se fait remarquer par ses "chaleurs antiphysiques" selon Coste d'Arnobat.
Il dit avoir figuré parmi ceux qui prennent la Bastille. Il est élu, en 1791, député à l'Assemblée législative dans le département de Seine-et-Oise, où il se manifesta contre la royauté. Après la journée du 10 août 1792, il contribue à la formation du premier tribunal révolutionnaire.
Élu à la Convention nationale par les départements de la Somme et de la Seine-et-Oise, où il est seigneur d'Épône, il opte pour ce dernier, siège avec les Montagnards, et devint aussitôt Commissaire pour l'organisation des Comités, suppléant au Comité de constitution, membre du Comité d'instruction publique, membre du Comité de sûreté générale et suppléant au Comité des secours publics. Il est président de l'Assemblée du 1er novembre au 15 novembre 1792, puis est envoyé dans le département du Mont-Blanc. Il est en mission lors du procès de Louis XVI et ne participe pas au scrutin. Il se prononce néanmoins à distance sur le sort de "ce roi parjure" le 13 janvier 1793 dans une lettre cosignée par ses trois collègues en mission, Henri Grégoire, Philibert Simond et Grégoire Jagot. Les quatre députés n'entendent pas "profiter de leur éloignement pour se soustraire à cette obligation" à savoir l'expression de "notre vœu" : "pour la condamnation de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple". Une question qui a fait couler beaucoup d'encre et le concerne indirectement ce sont les débats sur l'attitude personnelle de son collègue l'abbé Grégoire qui aurait pour des raisons religieuses et philosophiques fait supprimer - par une rature ou une nouvelle rédaction du texte, on ne sait très bien- la mention "à mort" présente selon ses dires post-révolutionnaires dans une première version rédigée par ses trois collègues. Le cahier de correspondance d'Hérault de Séchelles [1] s'inscrit en faux contre cette allégation. Le texte y est identique et unique : sans rature aucune, ni autre jet contenant l'expression "condamnation à mort de Louis Capet..." En fait loin d'équivoquer, les 4 hommes ont explicité "notre vœu formel" dans une note envoyée à André Jeanbon Saint André qui la fit publier dans un journal jacobin bi-quotidien (le Créole Patriote-28 janvier 1793 matin) : pour la mort de Louis sans appel au peuple (souligné dans le texte). Hérault fut donc régicide d'intention. Le 3 février 1793 les quatre députés envoyèrent une lettre secrète à Danton, pour l'informer de la situation préoccupante du nouveau département du Mont-Blanc ; ce qui laisse entendre qu'Hérault a pu avoir des contacts particuliers avec le tribun d'Arcis qu'il suivra à l'échafaud le 16 germinal an II. Un des éléments de crainte de cette lettre résidait dans le risque d'un renforcement de la contre-révolution qu'une atteinte à la liberté des cultes caractérisée par la suppression de salaires aux prêtres constitutionnels provoquerait en Savoie. Danton était un des rares députés à s'y opposer ; et son expérience passée de missionnaire en Belgique en décembre 1792 et janvier 1793 lui permettrait peut-être de trouver une solution. Pragmatique, Hérault considérait qu'il fallait "payer les prêtres afin qu'ils vous servent."
Hérault ne participa pas le 13 avril 1793 à l'appel nominal sur la mise en accusation de Marat. Anti-girondin, il vota « non » sur le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze.Il est président de la Convention lors de la journée du 2 juin 1793 où la Convention nationale, assiégée par les sections parisiennes, descend dans la cour pour enjoindre à la force armée de se retirer. Le commandant Hanriot lui aurait rétorqué : « Vous n'avez pas d'ordre à donner ici ; retournez à votre poste, et livrez ceux que le peuple demande ». Hérault de Séchelles voulut protester, mais Hanriot commanda : « Canonniers à vos pièces ». Rentré en séance, les députés rendent un décret prononçant l'arrestation des vingt-deux Girondins dénoncés par les sections parisiennes.
En juin, il fut chargé, au nom du Comité de salut public, de présenter un rapport sur le projet de constitution dont il est le principal rédacteur. Ce sera la grande constitution de l'an I, terminée le 24 juin 1793 mais dont l'application sera reportée à la fin de la guerre. Sans doute y avait-il déjà réfléchi pendant sa mission dans les nouveaux départements. Le 16 février 1793 par lettre Jeanbon-Saint-André informait les 4 députés de l'exécution de leur demande quant à leur "vœu formel" sur le sort du roi, mais aussi avec satisfaction de l'évolution des projets constitutionnels : rejet des plan de Condorcet, Vergniaud et Barère. Hérault devint suppléant au Comité de législation et membre du Comité de salut public, du 11 juillet 1793 au 29 décembre 1793. Lié avec Danton, on l'accusa[2] d'entretenir des relations avec les émigrés, et la Convention, sur proposition de Saint-Just, le décréta d'accusation.
Il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire avec les dantonistes du 13 au 16 germinal an II (2 au 5 avril 1794), est condamné à mort et guillotiné avec eux.
Il est également un des principaux rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
Merci WIKI
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Age : 65
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mme de Sabran :
Je n'ai pas lu ces biographies-ci , chère Mme de Chimay, mais deux autres , celle que lui a consacrée Emile Dard , et Arnold de Contades Hérault de Séchelles, ou la Révolution fraternelle , et puis aussi C'était tous les jours tempête de Jérôme Garcin . Cette dernière est une biographie romancée .
J'ai lu également Les épicuriens français, trois vies exemplaires : Hérault de Séchelles, Stendhal, Sainte-Beuve, de Jean Prévost .
Enfin, j'ai trouvé la bibliothèque de Caen, et dévoré, les Oeuvres littéraires et politiques de Hérault de Séchelles .
Hérault est l'un des acteurs les plus brillants et ambigus de la Révolution, en même temps tête à claques et terriblement séduisant . Je n'arrive pas à démêler quels sentiments il m'inspire .
Il était cousin germain de Mme de Polignac et parrain de Jules junior, avec pour marraine la comtesse Diane . Ce cousinage opportun a efficacement favorisé son avancement .
Je vous dis que Hérault était le cousin germain de Yolande de Polignac dont la mère s'appelait Jeanne Charlotte Hérault ( fille de René Hérault de Vaucresson le lieutenant de police de Louis XV ), mais en réalité, notre généalogiste petit Lulu ne me contredira pas, la mère de Marie Jean avait fauté : il était le fils du maréchal de Contades ...
Hérault fait partie des innombrables amants supposés éhontément attribués à Marie-Antoinette .
C'est lui qui a hurlé La Patrie est en danger !!!!
Mais, en tout ce qu'il a fait, son rôle est toujours minimisé, Robespierre et Saint-Just l'ayant en parfaite détestation et s'attribuant ses hauts faits ( je pense à la rédaction de la Constitution, par exemple ) .
Histoire de faire hurler certains ( car je suis taquine : ) je vous fais un scoop de derrière les fagots : Hérault était maçon. Il est entré à la loge des Neufs Soeurs dans les pas de Voltaire, Franklin ...
Il avait rendu visite à Buffon à Montbard :
La nuit, la neige :
J'avais proposé, dans le temps, ce petit livre sur La Folie : http://www.lafoliedix-huitieme.eu/journaux-voyage/topic994.html.
C'est notamment dans ce témoignage que Hérault souligne le goût du célèbre naturaliste pour les très jeunes filles...
Pas étonnant qu'il sursaute à l'opinion de Buffon sur Rousseau, car Hérault, pour sûr, est quant à lui un admirateur : dans sa bibliothèque personnelle, trônera le manuscrit original de La Nouvelle Héloïse qu'il dénicha et acheta à un prix exorbitant pour l'époque...
Mme de Sabran :
Et zut !!! je n'arrive pas à cliquer sur votre lien !
Buffon aimait les tendrons, oui, je me souviens d'avoir lu cela quelque part . Hérault au contraire, grand consommateur de jolies femmes devant l'Eternel, les aimait à tout âge, même un peu blettes .
La bru de Buffon est la fameuse Agnès du duc d'Orléans .
Chamfort aussi aima une Mme de Buffon dont la mort le laissa inconsolable . Savez-vous qui elle était par rapport au naturaliste ?
La nuit, la neige :
Nein !
( : )
.
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
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Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mr de Talaru a écrit:Marie-Jean Hérault de Séchelles, né à Paris le 15 novembre 1759 et guillotiné à Paris le 5 avril 1794, est un homme politique français, député de Seine-et-Oise à la Convention nationale.
Merci WIKI
... et merci, François !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Et tenez, voici un adorable portrait du petit Marie-Jean à sept ans .
Il a été peint à la demande du maréchal de Contades par François-Hubert Drouais .
Le peintre en fait aussi une copie pour Mme de Polignac .
Majesté :
Ce petit Pierrot Vigée-Lebrunisé est absolument charmant, en effet ...
Bien à vous.
Mme de Sabran :
Oui, il est craquant ! Il va devenir très beau et, selon l'expression consacrée, ne trouvera point de cruelles !
Hérault sera un tombeur, un vrai .
Narcissique au demeurant , il s'aime, il se plaît, il s'écoute parler et se regarde passer dans les glaces ! Mais comme il se veut encore plus parfait ( et qu'il est avocat, il faut le dire, l'élocution ça compte ! ) il va prendre des cours de diction comme un acteur de théâtre chez la Clairon, Claire Legris de Latude de son vrai nom, célèbre comédienne en son temps .
Est-elle parente du fameux Latude dont nous parlions dans le sujet de Palloy ? Je l'ignore ...
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Cécile :
A propos de Hérault de Seychelles, j'habite non loin d'Epône, ville dont il était le seigneur.
Malheureusement son château, a disparu, dans les bombardements de 1944.
Reste le parc, quelques dépendances et un petit pavillon au fond du parc. Et l'emplacement du château, avec des plaques en pierre qui situent les emplacements des pièces de la demeure.
C'est dans ce cadre bucolique à 50 kms de Paris, qu'il aurait écrit une bonne partie de la Constitution...
Voici ce qu'on peut trouver sur ce château sur Wikipédia ( car le site de la ville d'Epône ne dit rien sur son patrimoine...
___________
Le château d'Épône est un ancien château du XVIIe siècle, détruit en 1944 par l'armée allemande, qui se trouvait au centre d'Épône dans les Yvelines (France). Il n'en reste aujourd'hui que les communs, occupés par le centre culturel municipal et le parc, ouvert au public.
Mme de Sabran :
Il s'agit du Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epone .
L'enfance de Marie-Jean se partage entre les châteaux d'Epone ci-dessus, celui de Séchelles en Picardie et celui de Montgoeffroy en Anjou, propriété du maréchal de Contades, que voici :
.
A propos de Hérault de Seychelles, j'habite non loin d'Epône, ville dont il était le seigneur.
Malheureusement son château, a disparu, dans les bombardements de 1944.
Reste le parc, quelques dépendances et un petit pavillon au fond du parc. Et l'emplacement du château, avec des plaques en pierre qui situent les emplacements des pièces de la demeure.
C'est dans ce cadre bucolique à 50 kms de Paris, qu'il aurait écrit une bonne partie de la Constitution...
Voici ce qu'on peut trouver sur ce château sur Wikipédia ( car le site de la ville d'Epône ne dit rien sur son patrimoine...
___________
Le château d'Épône est un ancien château du XVIIe siècle, détruit en 1944 par l'armée allemande, qui se trouvait au centre d'Épône dans les Yvelines (France). Il n'en reste aujourd'hui que les communs, occupés par le centre culturel municipal et le parc, ouvert au public.
Mme de Sabran :
Il s'agit du Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epone .
L'enfance de Marie-Jean se partage entre les châteaux d'Epone ci-dessus, celui de Séchelles en Picardie et celui de Montgoeffroy en Anjou, propriété du maréchal de Contades, que voici :
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Dernière édition par Mme de Sabran le Jeu 22 Jan 2015, 16:51, édité 1 fois
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Majesté :
Le 13 juin 1793, le Comité de salut public s'aggrandit. Cinq nouveaux membres viennent d'y être nommés, dont trois députés montagnards qui distingués en luttant contre la Gironde : Saint-Just, Couthon et Hérault de Séchelles. En outre , il sera divisé en six sections correspondants à chacun des ministères. Il passe donc à douze membres, après avoir subi deux réorganisations techniques : le 5 juin, Berlier a remplacé Bréard, parti pour cause de "maladie" (ça sera plus tard l'idée d'un autre politique, ça ), puis Gasparin et Jeanbon Saint-André ont été élus hier aux postes qu'occupaient Jean-Baptiste Treilhard et Robert Lindet.
Cette réorganisation renforce le contrôle du Comité sur le Gouvernement .
Paris , 29 décembre 1793.
Dans les cas les plus désespérés, l'attaque est parfois préférable à la défense. Pour l'avoir compris, Hérault de Séchelles vient de sauver sa tête. Depuis le 16 décembre, il était accusé par Bourdon de l'Oise de collusion avec des agents de l'étranger. C'était une façon de lui reprocher ses origines.
"Je suis noble, et alors?" a-t-il déclaré aux députés. Et, les mains tendues vers le portrait de Le Peletier , noble et "martyr"(il a été assassiné le 20 janvier 1793, car régicide...), il a offert sa démission au Comité du salut public , que les députés ont refusée.
Le 15 mars 1794, Saint-Just obtient l'arrestation de Hérault de Séchelles , après avoir lancé contre lui l'accusation d'entretenir des relations avec des contre-révolutionnaires recherchés pour fait d'émigration.
Marie-Jean passe en jugement en même temps que Danton, qui fait trembler ses juges tant il rugit, Camille Desmoulins, parent de Fouquier-Tinville, entre autres. Hérault de Séchelles est trop modéré au goût de Robespierre .
Tout ce monde est condamné à mort . L'exécution a lieu le 5 avril 1794 ...
Sur la charrette, Danton crie de sa voix puissante:
"Robespierre me suit !!!"
Bien à vous .
.
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Kiki :
Voici un petit paragraphe de Beauchesne le concernant, une description intéressante, bien ciblée (normal c'est de Beauchesne ) mais à priori plutôt bonne .
"Lorsque , trop tard convertis, les Vergniaud, les Condorcets, les Gensonné, cherchaient à rappeler à l'ordre et aux lois une populace surexcitée par l'impunité de ses premiers excès, Hérault répondit froidement : "La force du peuple et la raison, c'est la même chose." Il appuya avec chaleur la catastrophe du 31 Mai. Adjoint au comité de salut public, il rédigea ce code de nivellement et d'anarchie qu'on appela la Constitution de 1793. En mission dans le Haut-Rhin, il y organisa la terreur. Dénoncé, peu de temps après, comme ex-noble et aristocrate, il fut dénoncé par Couthon, Robespierre ne pensant pas que le moment de le perdre fût encore arrivé. Hérault se justifia à la tribune de la Convention, et offrit sa démission de membre du comité de salut public, qui ne fut pas acceptée. Robespierre pendant deux mois se joua de lui; mais le 19 Mars 1794, il le fit jeter dans la maison d'arrêt du Luxembourg, sous un misérable prétexte, et l'enveloppa ensuite comme par hasard dans la conjuration de Danton, de Camille Desmoulins, etc., avec lesquels il fut condamné à mort. Il mourut avec un grand courage. Descendu de la charette, il s'approcha de Danton pour lui donner un dernier adieu : "Montez donc, lui dit le farouche tribun, nos têtes auront le temps de se baiser dans le panier."
Voici un article très complet et très intéressant sur Hérault de Séchelles :
http://www.humanite.fr/2009-07-23_Tribune-libre_Marie-Jean-ou-l-oubli
Mme de Sabran :
Merci, pour cet article intéressant !
Hérault est effectivement une des figures de premier plan les plus méconnues de la Révolution. Terriblement arriviste et (semble t-il) insensible, il est en même temps troublant et diablement séduisant tant par sa beauté de nouvel Antinoüs que par son esprit brillant ...
C'est sa dernière maîtresse, Adèle de Bellegarde, qui pose pour le tableau de David "L'enlèvement des Sabines". Hérault est, pour l'état civil, le cousin germain de Mme Polignac, mais en réalité enfant naturel du maréchal de Contadès.
Son "Voyage à Montbard " (chez Buffon ) est délectable !!! J'en ai donné un extrait où Buffon expose son opportunisme bon teint à l'égard de la religion .
Puisque nous parlons de Hérault, que j'avais vilipendé à l'occasion de sa réaction glaciale à la lecture de la si belle lettre de Lavater (que j'avais recopiée en entier), je tiens à rappeler qu'il n'est pas régicide ! Il a esquivé avec adresse le vote dont l'issue fut fatale à Louis XVI.
" Nous apprenons par les papiers publics que la Convention Nationale doit prononcer demain sur Louis Capet, écrit Marie-Jean Hérault de Séchelles, le 13 janvier 93, au nom des quatre commissaires envoyés en Savoie. Privés de prendre part à vos délibérations, mais instruits par une lecture réfléchie des pièces imprimées et par la connaissance que chacun de nous avait acquise depuis longtemps des trahisons non-interrompues de ce roi parjure, nous croyons que c'est un devoir pour tous les députés d'annoncer leur opinion publiquement et que ce serait une lâcheté de profiter de notre éloignement pour nous soustraire à cette obligation.
Nous déclarons donc que notre vœu est pour la condamnation de Louis Capet par la Convention Nationale, sans appel au Peuple. Nous proférons ce vœu dans la plus intime conviction, à distance des agitations, où la vérité se montre sans mélange, et dans le voisinage du tyran piémontais ."
Ainsi Hérault, ses collègues Grégoire, Simond et Jagot, restaient-ils sur une prudente réserve en omettant de se prononcer sur la nature de la peine. Cette tiédeur leur valut d'être très violemment dénoncés au club des Jacobins.
" Grégoire prétend dans ses mémoires qu'une première rédaction de la lettre lui fut présentée par ses collègues et qu'elle contenait les mots " à mort "; mais il ne consentit à la signer qu'après les avoir fait effacer, écrit Emile Dard ( auteur d'une excellente biographie de Hérault de Séchelles que je vous recommande chaudement ). M. Aulard déclare à ce sujet n'avoir pas trouvé aux Archives l'original de cette lettre. La minute existe cependant, à sa date, dans le cahier de correspondance de Hérault. Elle est tout entière de son écriture et ne contient aucune rature : Hérault de Séchelles ne fut donc pas régicide."
Le voilà dès lors suspect aux yeux des plus virulents amis de Robespierre. Suivez mon regard !
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Madame de Chimay a écrit:
J'ai également le voyage à Montbard de Hérault de Séchelles et lui aussi traine dans mes piles.
la nuit, la neige :
Vous pouvez passer...
Pas très intéressant. Rolling Eyes
Nous en avions parlé ici.
Mme de Sabran :
Ah bon, vous n'avez pas trouvé intéressante la discussion sur le principe divin ? Moi, si ! Très !!!!!
Buffon explique à Hérault qu'il ne croit pas, mais que tout homme raisonnable doit faire semblant pour ne pas s'attirer d'ennuis ...
Madame de Chimay :
Chère Madame de Sabran ,
Avez-vous lu la théorie de l'ambition ? Qu'en pensez-vous ?
Mme de Sabran :
Oui . J'en pense que Hérault savait de quoi il parlait . Il était dévoré d'ambition !
Reinette :
Fabre d'Eglantine était le talon d'achille de Danton ( forcément avec toutes les magouilles qu'il avait faites ! ). Robespierre avait des dossiers en béton sur Fabre d'Eglantine. Logique, il ne pouvait souffrir les profiteurs. Il lui a suffit d'attendre pour cueillir les dantonistes
Je trouve aussi que cela rend très sympathique Danton, en plus de sa verve fabuleuse. Mais enfin, il n'a pas hésité à s'en mettre plein les poches. Et ça, pour Robespierre, c'est impardonnable. Et je le comprends quand on souhaite établir une république vertueuse.
On a face à face deux géants, qui s'opposent tant ils sont tout en contraste.
En fait je suis incapable de trancher entre les deux. Débat qui fait rage depuis justement la Révolution. Alain Decaux et André Castelot se sont largement disputés à ce propos. C'était même leur comabt habituel. Castelot penchait pour Danton, Decaux pour Robespierre. Et pour beaucoup, Danton serait la droite, Robespierre la gauche. Là, bof, je ne trouve pas.
Le film du bicentenaire montre très bien ce combat.
Je ne tranche pas entre eux, impossible. Tous pourris, dans le même sac. Même si je leur accorde à chacun de grandes qualités.
Moi je tranche direct en disant qu'ils n'avaient qu'à pas tuer Louis XVI et le laisser en place, na.
Il serait monté encore plus haut s'il ne s'était pas fait de Robespierre et Saint-Just des ennemis implacables .
Mme de Sabran:
Sympathique, Danton ? Comme vous y allez !
La nuit, la neige :
C'est vrai Reinette !
Qu'est-ce qui vous arrive ?!
Madame de Chimay :
Je sens que Danton sera le prochain conventionnel que je vais me faire...
Mme de Sabran :
Vous allez vous faire Danton ?
Nous ne dirons rien au Prince, c'est promis !
Kiki :
Entre Reinette qui voit Danton avec les yeux de Chimène, et Mme de Chimay, plus hot, qui veut se faire Danton, moi je vous le dis, le Boudoir marche sur la tête, ce soir !
Madame de Chimay :
Ne cherchez plus . Ce soir , c'est la fête de la musique et on diffuse du hard rock à très haut décibel ( que j'entends toutes fenêtres fermées ), ce qui fait que je suis extrêment nerveuse et je me sens complètement électrique.
J'espère que cela ne va pas durer toute la nuit sinon je suis partie pour une nuit blanche et rebelote demain.
Ne m'en parlez pas ! J'ai les oreilles en compote pour le moment. Les jeunes du village exagèrent vraiment !
Il est presque minuit et demi , et cela ne s'arrête pas .
Qu'est-ce que j'en ai marre ! Vraiment !
Je crois que l'année prochaine , je vais investir dans des boules quies !
OUAHHHH !!!!!
J'ai les nerfs en pelote complète !
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Chère Princesse, ce qu'elle pouvait nous faire tordre de rire ...
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Hé, les aminches, vous savez quoi ? Hérault était Charlie !!!
"Le monde doit sortir enfin de la nuit des préjugés; le despotisme des rois sera éclipsé par la souveraineté des peuples; les rêveries du paganisme et les folies de l'Eglise seront remplacées par la raison et la vérité...La Nature sera le Dieu des Français, comme l'Univers est son temple."
boudoi26
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Mais on ne peut pas extirper du cerveau des gens le besoin de croire ...
La Raison des uns n'est pas la Vérité de tous . Ce serait beaucoup trop simple !
Là, Hérault se met le doigt dans l'oeil ( même si je suis entièrement d'accord avec lui ) .
Et puis, nous en parlons bien légèrement . Nous papotons autour d'une tasse de thé ... Mais c'est qu'à la Révolution il n'en allait pas de même !!!
Le sujet était crucial , il était éminemment politique ! Il s'agissait rien moins que de mener à bien la déchristianisation de la France en promulgant, favorisant, propageant le culte de la Raison . La Commune de Paris fit de Notre-Dame un temple de la Raison .
Souvenons-nous du 10 août 1793, Hérault était à ce moment le président de la Convention . Il fut le héros d'une fête grandiose sous forme de parcours initiatique, théâtral, avec presque autant de figurants qu'un film de Cecil B. de Mille, décors et costumes de David .
Re-belotte le 10 novembre . Dans le choeur de Notre-Dame se dressait, sur une montagne, un temple de la Raison . L'actrice, Mlle Aubry, incarnait la déesse de la Raison et déclamait un hymne à la Liberté de la plume de Chénier ( qui finira pourtant comme tout le monde à la guillotine, après avoir corné la page du livre qu'il lisait encore dans la charrette ( j'adore !!! ) ... )
Robespierre était farouchement hostile à cette déesse Raison . Il en tenait plutôt pour l'Etre Suprême, avatar de Dieu mais qui faisait moins de vagues .
Le culte de la Raison récupéré opportunément par Hérault, dans l'unique but de parader et se faire mousser, allait précipiter sa perte en décuplant la haine que lui vouait déjà Maximilien .
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Madame de Chimay :
Un portrait !!! un portrait et du vrai papa et de la maman !
Ce serait très gentil de votre part !
Mme de Sabran :
Vos désirs sont des ordres, chère Princesse . Very Happy
Voici le vrai pôpa de Marie-Jean :
Une tradition tenace dans la famille de Contades donne pour père à Hérault le maréchal ci-dessus dont Marie Marguerite ( née Magon de la Lande) , la maman de Hérault, se trouvait être la nièce par alliance et la cadette de 36 ans !!!
On ne saurait méconnaître ce qu'une telle supposition présente d'invraisemblable ( .... ) le maréchal avait 56 ans et Mme de Séchelles 17 . Elle ne vaudrait même pas de fixer longtemps l'attention, si certains faits probants ne venaient la corroborer, et notamment celui-ci : c'est qu'à dater de la naissance de Marie-Jean, sa mère devenue veuve et le maréchal qui vivait quasiment séparé de sa femme ont associé leur vies aussi étroitement que le permettaient les convenances .
( Ernest Daudet : Le roman d'un conventionnel )
Madame de Chimay :
Mais la légende en-dessous du portrait ne dit-elle pas qu'Hérault de Séchelles en est le petit-fils ?
Ce qui expliquerait l'écart d'âge.
Mme de Sabran :
... son terrible petit-fils !!!
... parce que l'auteur de la biographie de Hérault que j'ai sous les yeux, Arnold de Contades, pense que Hélène Moreau a plutôt fauté avec le fils du maréchal, ce qui ferait de ce dernier le grand-père du conventionnel .
Comme quoi les avis sont partagés quant à la filiation paternelle de Marie-Jean !
Pour étayer la thèse du maréchal de Contades grand-père et non père de Marie-Jean, Arnold de Contades s'appuie sur la vraisemblance d'une idylle entre Hélène Moreau de Séchelles ( grand-mère du conventionnel ) et le fameux maréchal .
Hélène épouse de René Hérault de Vaucresson, après deux filles mariées la première à M. de Marville, et la seconde au comte de Polastron ( parents de la future duchesse de Polignac ), met au monde un petit tardillon qu'Emile Dard croit enfant posthume de René Hérault ( mort en août 1740 ) .
Un brevet d'enseigne aux Grenadiers de France accordé, en 1750, par Louis XV à Hérault de Séchelles ( père du futur conventionnel ) âgé de seulement onze ans, peut nous amener à la déduction qu'il est né en 1739 .
Sa maman, Hélène, avait-elle fait crac crac avec le maréchal neuf mois auparavant ? C'est plausible . Hélène n'est pas un parangon de fidélité conjugale . On lui prête des amants . Les plus souvent cités sont Boufflers ( père du mien ) et Durfort . C'est chez ce dernier qu'Hélène rencontre le maréchal de Contades, marié depuis douze ans à Nicole Françoise Magon de la Lande et notoirement infidèle lui aussi . Il vient de dépasser la trentaine, Hélène n'a que dix ans de moins que lui et un vieux mari bien diminué par la maladie .
En effet, l'état de mauvaise santé aggravé de René Hérault au moment qui nous occupe, phase aïgue de l'hydropisie qui va lui être fatale dans les mois à venir, rend assez aléatoire la possibilité pour lui d'avoir conçu in extremis, un pied dans la tombe ...
Au contraire, les dates de séjours de service en France du fringant maréchal concordent avec la possibilité de cette conception . Dès lors, l'intérêt que porte le maréchal à Hélène et l'enfant ne se dément pas .
Quand il est question de le marier, on lui propose Nicole Françoise Magon de la Lande ( très beau parti, dot considérable ) la propre nièce par alliance du maréchal qui préside le mariage, dit Emile Dard ( ce que conteste Arnold de Contades ) .
Et voilà les parents de Marie-Jean Hérault de Séchelles , selon Arnold de Contades, ce qui finalement ne change pas grand-chose à la problématique de la filiation paternelle de Hérault . Père, pour les uns, ou grand-père, pour les autres, le maréchal ne semble pas avoir été étranger à la généalogie du futur révolutionnaire ... qui n'aurait plus de cousinage patent avec Mme de Polignac, ce que tout le monde savait et qui ne gênait apparemment personne.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Invité :
J'apprends que Hérault de Séchelles a fait une petite tournée en Suisse et en Italie pendant la révolution. Un voyage a but personnel officiellement mais qui semble avoir pris l'apparence d'un espionnage pour les pays concernés au point qu'il y eut des tentatives d'aggression contre lui et qu'il a même été arrêté sur place par peur qu'il transmette la "fièvre révolutionnaire"
Mme de Sabran :
En automne 1790, Hérault est à Turin où il rencontre le duc de Polignac. Jules met en garde son cousin contre la police que roi de Sardaigne a lancée à ses trousses . En effet, Hérault est soupçonné d'espionnage, de prosélytisme révolutionnaire .
Le moindre mal serait un ordre d'expulsion contre lui ... Polignac lui promet sa protection si les choses tournaient mal, et l'engage à disparaître au plus vite .
Hérault quitte Turin, mais il est arrêté à Rivoli, quelques jours plus tard . Après trois semaines de prison, il est rendu à la liberté, expulsé et banni à vie des Etats du roi de Sardaigne .
Invité :
Je commence à rejoindre ton avis, Mme de Sabran, lorsque tu émettais quelques doutes sur l'intégrité de Hérault de Séchelles. J'ai lu qu'il avait d'abord été membre des Jacobins, pour ensuite déserter ce club pour les Feuillants, plus à droite. Une fois élu comme député à l'Assemblée législative en 1791, il siégeait sur les bancs de droites, et il défendait assez ardemment la monarchie constitutionnelle et les peu de pouvoirs qu'avait encore louis XVI. Cependant au cours de cette même année il se mit à siéger d'un seul coup sur les bancs de la gauche, il réintégra le club des jacobins et il finit même par en devenir le président, en 1792 je crois. A partir de là ses discours étaient clairement plus violents politiquement, et il se mit à critiquer ouvertement la monarchie.
Donc je viens effectivement à conclure que Hérault de Séchelles était en fait un excellent opportuniste, qui a d'abord senti les dangers de la révolution et qui a voulu freiner les choses, mais qui a très vite compris que l'avenir politique se trouvait à gauche, vers les plus extrémistes comme les Jacobins. L'évolution de sa carrière juridique et politique fortement ascendante montre qu'il avait de l'ambition, beaucoup d'ambition, et qu'il avait le talent et le flair de sentir les évolutions des événements pour les anticiper et en profiter.
A partir de là je reconnais qu'il est difficile de savoir ce qu'il pensait vraiment, si réellement il changeait d'avis et d'idées, ou s'il calculait pour mieux grimper les échelons. Pour l'instant son intelligence et son opportunisme sont évidents, par contre juger ses principes et ses idées est bien plus difficile qu'avec Robespierre ou Saint-just.
Mais je suis encore loin d'avoir fini le livre donc j'attends encore de voir.
Mme de Sabran :
J'applaudis à ton analyse ! Un opportuniste très ambitieux, c'est ainsi que je sens Hérault, moi aussi . Ce qui m'énerve, c'est que , en même temps, je le trouve très séduisant ... Il a une beauté ravageuse, une intelligence décapante, un côté insaisissable, j'm'en foutiste, et aristocratique canaille déstabilisant ... bref ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Il me semble voir beaucoup d'hommes sur un toit : les uns tombent et les autres glissent; la vie n'est pas autre chose .
( Hérault de Séchelles )
... et puis :
On ne fait les grands progrès qu'à l'époque où l'on devient mélancolique, qu'à l'heure où, mécontent du monde réel, on est forcé de s'en faire un plus supportable
Reinette :
C'était un cynique cet homme là ! Belle Gueule mais sinistre à souhait !
Je préfère le prince de Ligne car lui , au moins , était amusant !
Vive Ligne ! :c^ùù!!:
Mme de Sabran :
Hérault n'était pas sinistre du tout . C'était un jouisseur, un dandy, narcissique et m'as-tu vu . Il avait de l'humour, et l'amour de la vie et des femmes chevillé au corps . Il les lui fallait toutes , et il ne trouvait point de cruelles .
Cela ne l'a pas empêché d'aller à la guillotine avec l'air dégagé d'un gentilhomme qui part en goguette, comme s'il voulait une dernière fois se payer les têtes de Robespierre et Saint-Just !
Voici, de l'humour corrosif de Hérault, l'exemple le plus connu :
De retour de mission en Savoie, en Mai 1793, il entre au Comité de Salut Public, et se voit chargé avec Couthon et Saint-Just de rédiger un projet de Constitution.
Hérault, qui n'a que très peu de considération pour ses deux collègues ( il a, en revanche, une très haute idée de lui-même ), décide de les ridiculiser en proposant de s'inspirer des Tables de Minos ( j'ai dû poster déjà quelque part la lettre qu'il rédige à l'attention du responsable de la Bibliothèque Nationale, pour les réclamer ... )
Saint-Just ne le lui pardonnera pas ...
Mais j'arrête là , parce que je suis sûre de faire une redite .
Voilà ! C'était du grand Hérault ! : : :
Invité :
C'est dommage qu'entre lui et Saint-Just ça n'ait pas collé, car ces deux là auraient fait la paire Mais c'est peut-être justement pourquoi ils ont été en conflit, car ils avaient cette même tendance à s'imposer et à grimper sur l'autre si nécessaire.
Saint-Just était meilleur je pense à ce jeu là, d'autant plus qu'il était plus jeune, mais Hérault de Séchelles doit effectivement être un des rares à avoir osé répliquer
Il aurait été vraiment souhaitable que quelqu'un arrive à maîtriser et contrôler ces deux esprits là, vraiment doués et méritants je pense...
Mme de Sabran :
Eh ! ça ne pouvait pas coller : Hérault était le bras droit de Danton, Saint-Just le valet de Robespierre .
Invité :
Voilà ce qui pourrait expliquer le grand calme dont a faire preuve Hérault de Séchelles sur l'échafaud, lui qui aurait déclaré fin 1792 : Wink
"[...]et lorsqu'ils m'arracheront la vie ils croiront tuer un homme de trente-deux ans; et bien, j'en aurai quatre-vingts, car je veux vivre en un jour pour dix années!"
Reinette:
Il a vécu sa vie à fond. Je le vois genre une rock-star des années soixante/soixante-dix qui s'est brulé les ailes trop tôt. Beau, brillant, hors-norme, chouchouté de tous avec une attitude j'm'en foutiste qui agace mais qui plaît aussi.
Il a beau avoir trahi les siens à qui il devait tout, il a vraiment un côté attirant. Quel homme ce devait être!
Madame de Chimay :
Hérault de Séchelles a tout du play-boy .
Amour, gloire et beauté...
Mme de Sabran :
Ecoutez , j'ai en main ce livre:
Oeuvres littéraires et politiques : édition établie et présentée par Hubert Juin de
Hérault de Séchelles
J'en reste baba...Il fait l'éloge de l'abbé Suger.
L'ouvrage comporte sa visite à Buffon. et dans le codicille polique et pratique d'un jeune habitant d'Epone, voici ce qu'il écrit :
Chapitre premier
Préceptes généraux pour avoir du génie
Crois-toi, connais-toi, respecte-toi. la pratique habituelle de ces trois maximes fait l'homme sain, éclairé, bon et heureux.
S'ensuit toute une série de petites phrases préceptes.
Parmi les autres œuvres :
-Réflexion sur la déclamation
-Sur la conversation
-Détails sur la société d'Olten
-Eloge d'Athanase Auger
-Pensées et anecdotes
Voilà pour les œuvres littéraires. Pour les œuvres politiques :
-Discours sur la responsabilité des ministres
-Discours sur les préparatifs de la guerre
-Discours sur la police de sûreté générale
-Rapport sur la constitution du peuple français
-Fête de l'unité de la république française
et il y a une partie correspondance
Préceptes généraux pour avoir du génie
"Principaux objets d'étude : homme d'intérieur et extérieur, univers, sciences, lettres, arts , métiers, agriculture , politique".
-"Qui bene definit et dividit tanquam Deus".
-"Fixez l'oeil successivement sur un certain nombre d'individus, en commençant par le vôtre, et le prenant pour terme de comparaison ; puis, cherchez ce qu'ils ont de commun, vous trouverez que ce qui est dans un est partout ; que tous les composés , vivant les uns des autres, se dérobent et se renvient sans cesse la matière, les qualités, le mouvement ; que tous ces composés , semblables quant à l'espèce, ne différent que par la quantité et la situation de leurs éléments. Par ce procédé , vous acquerrez d'abord la science particulière, puis la science générale : or, pour le suivre, il suffit de s'abandonner à l'impulsion de l'instinct qui nous porte à commencer par l'analyse et à finir par la synthèse . tout homme suivrait cette route , s'il n'était tyrannisé par des maîtres qui, arrivés à cette époque où l'esprit, surchargé de faits, sent le besoin et a la faculté de réunir des faits analogues, de les classer sous des noms communs pour éviter la confusion et abréger le travail, en négligeant les distinctions inutiles, se mettent entre nous et les objets réels, logent des noms dans notre mémoire, et au lieu des observations que le plaisir et la douleur y déposeraient, transportent à l'enfance la méthode de l'âge mûr, et nous font commencer par où nous devrions finir."
C'est cela oui ... : : :
.
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Kiki :
Allez, encore une petite maxime de HDS :
"Ainsi, une fois que la tête a pris de l'activité, il faut éloigner de soi les raisonnements ( hommes ou livres ), s'entourer de praticiens ( car un seul homme ne peut pas tout voir ), trier leurs observations collectives, et leurs aperçus généraux, les vérifier , les étendre par l'analogie, et vérifier encore."
E poi, another one :
Le nombre et l'espèce des pensées d'un contemplatif dépendent un peu de la nature et de l'ampleur de ses vêtements . La pensée semble être emprisonnée dans un habit étroit comme le corps vain et esclave de la mode l'est dans le monde qui le comprime . Le génie est plus libre dans un habit flottant; il semble que l'on prenne, quitte et reprenne tous les préjugés reçus en prenant, quittant et reprenant l'habit taillé par l'opinion .
( Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epone . Hérault de Séchelles )
...
L'un d'entre nous :
Ce devait être une tronche!
.
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Invité :
Là par contre j'adhère moins.
Reinette :
C'est vrai que c'est même limite stupide.
Non, vraiment, il est très sympathique mais alors il planait sévère, ce type.
Mme de Sabran :
Non . Il manie simplement la métaphore . C'est une figure de style : ça n'a rien de stupide !
Du reste , lui-même sanglait sa taille svelte dans des habits du dernier chic :
C'est " poudré à frimas ", revêtu de sa culotte en nankin des Indes et de sa redingote en bazin anglais qu'il continue à rouler dans son élégant whisky, soit pour se rendre à la Grand-Chambre de l'ex-Parlement, soit pour participer à quelque réunion mondaine, dans l'un des salons qui subsistent ...
( Arnold de Contadès : Hérault de Séchelles, ou la Révolution fraternelle )
Kiki :
Ce n'est peut-être pas stupide mais il était en sérieux décalage. J'aime bien quand même! J'apprécie même beaucoup! Jouer au grand seigneur en pleine Terreur, en tant que conventionnel, faut le faire! :\\\\\\\\:
Et les femmes de tomber comme des mouches...
Mme de Sabran :
En voici deux exemples :
Mme de Sainte-Amarante, d'abord, à Mme de Morency :
Je ne connais pas d'autre défaut à Séchelles que l'inconstance, la légèreté près des femmes, aussi un peu orgueilleux; mais il a un coeur excellent, une âme sensible, bon, noble, généreux, loyal, probe, délicat : voilà bien, je crois, de quoi contrebalancer le goût de varier ses plaisirs en changeant de maîtresses . Puis, tant de femmes charmantes lui font des avances, qu' il ne pourrait sans injustice être fidèle à une aux dépens des autres . La Reine, la voluptueuse Antoinette, en a voulu ( 40544810 ) ; comme il était avocat de la noblesse, qu'il était célèbre alors, tant par ses talents que par sa beauté, la Reine lui donna un jour sa ceinture à l'Oeil de Boeuf, à Versailles, mais les Polignac ont fait une cabale pour le déjouer .
... et Mme de Morency, littéralement pâmée ( ses sels !!! ses sels !!!!!! ) :
Vénus a présidé à sa naissance et l'a créé pour être le Chérubin de son autel .... Son âme est aussi belle que son corps ..... C'est le Dieu de l'Amour; ce sont toutes les grâces d'Apollon; en un mot , c'est Séchelles ! :c^ùù!!: :c^ùù!!: :c^ùù!!:
Invité :
Mais je suspecte tout de même ces demoiselles d'en rajouter un poil.
Kiki:
Jaloux, va ! :
.
Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Marie-Jean Hérault de Séchelles
Invité :
A partir de fin 1793, la situation commença très vite et très sérieusement à se dégrader pour Hérault de Séchelles. Il était alors en mission dans le Haut-Rhin, envoyé par le Comité de salut public, pour y affermir la République et faire respecter les nouvelles lois. Cette mission là n'a pas été une grande réussite pour lui, d'une part parce qu'il a été responsable d'une mini Terreur en faisant exécuter bon nombre de personne (notamment des prêtres réfractaires), et d'autre part parce qu'il a très vite été soupçonné de complicité avec les puissances étrangères de l'autre côté de la frontière.
Il a tenté de prendre contact avec Saint-Just, alors en mission non loin à Strasbourg, ce dernier ayant alors eu cette remarque très dure envers lui alors qu'il écrivait au CSP :
"La confiance n'a plus de prix lorsqu'on la partage avec des hommes corrompus; alors on fait son devoir par le seul amour de la patrie, et ce sentiment est le plus pur."
Une fois l'échec de sa mission véritablement rendu public, Hérault s'est vu recevoir ce courrier très sec du CSP bien qu'il ait essayé de sauver les apparences :
"Le comité pense que ta mission est finie, que tu dois rentrer au sein de la Convention nationale; il t'invite donc à revenir sur-le-champ au poste que le peuple t'a confié.
Salut et fraternité.
Les membres du Comité de salut public, chargés de la correspondance, Billaud-Varenne, Couthon, Barère"
Nul doute que Hérault de Séchelles était déjà presque mort...
Kiki :
Je pense que même s'il n'a mouillé dans aucune magouille de l'époque, ni protégé des traitres avérés comme Dumouriez, sa simple origine était suspecte. A l'heure de l'épuration la plus totale de 1794, il aurait été difficile d'échapper à la guillotine. Même Orléans qui a prouvé son civisme (enfin façon de parler) en votant la mort de Louis XVI a fini guillotiné. Son crime : être un Bourbon. Alors un petit cousin de madame de Polignac, protégé des "ci-devants tyrans", ce ne devait pas être au goût de Robespierre et Saint-Just.
Invité :
Comme prévu, la descente aux enfers de Hérault de Séchelles ne s'est pas fait attendre. Alors qu'il était encore en mission dans le Haut-Rhin, un député de la Convention à Paris l'avait dénoncé comme complice de conspirateurs bien connus. Hérault ne put donc se défendre publiquement qu'une fois rentré à Paris (bien forcé par le message du Comité que j'ai cité plus haut), où il mit en jeu sa démission du Comité de salut public dans un discours bien huilé pour prouver son intégrité.
Dans l'ensemble il a été assez convaincant, mais manifestement les membres du Comité de salut public l'avaient encore en ligne de mire, et Robespierre lui-même lui a écrit cette lettre, signée par ses collègues :
"Citoyen collègue,
Tu avais été dénoncé à la Convention nationale, qui nous avait renvoyé cette dénonciation. Nous avons besoin de savoir si tu persistes dans la démission que tu as, dit-on, offerte hier à la Convention nationale. Nous te prions d'opter entre ta persévérance dans ta démission et un rapport du Comité sur la dénonciation dont tu a été l'objet, car nous avons ici un devoir indispensable à remplir. Nous attendons ta réponse écrite dans le jour ou demain au plus tard."
Robespierre, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, Carnot, Barère."
Toujours avec son insolence qui le caractérise, Hérault n'a pas répondu à cette lettre comme cela lui était pourtant demandé par Robespierre, et à partir de là il ne faisait plus partie du Comité de salut public.
Hérault de Séchelles, pourtant par habitude très intelligent, semble avoir fait ses plus grosses erreurs alors qu'il était étroitement surveillé par le Comité de salut public. Il allait maladroitement et d'ailleurs illégalement rendre visite à quelques prisonniers, donnant ainsi justement le prétexte nécessaire à Saint-Just pour le faire arrêter.
Mme de Sabran :
Exactement ! Il aurait pu collaborer avec Pierre Dac et Francis Blanche à l'écriture de la chanson des Quatre Barbus Le parti d'en rire, tellement il se fichait du tiers comme du quart , de tout et de tous ... mouais ! un sacré drôle de zig, Marie-Jean !
Parmi les griefs de Robespierre à son encontre, il y avait, entre autres, l'accusation de collusion avec le baron de Batz.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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