"Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
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"Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
"Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Encore retrouvé en rangeant des livres ! Il faudrait que je relise cette biographie lue il y a environ 25 ans, que j'avais trouvée très intéressante à l'époque, de ce personnage atypique et souvent méconnu de la révolution Française, qui partageait avec moi le fait d'être un ancien élève du collège de Juilly.
Encore retrouvé en rangeant des livres ! Il faudrait que je relise cette biographie lue il y a environ 25 ans, que j'avais trouvée très intéressante à l'époque, de ce personnage atypique et souvent méconnu de la révolution Française, qui partageait avec moi le fait d'être un ancien élève du collège de Juilly.
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
J'ai beaucoup lu de Hérault de Séchelles et sur Hérault de Séchelles. Il me déconcerte. Je ne sais que penser de lui . En même temps, je le trouve séduisant ... ça se soigne, docteur ?
Je serais très curieuse de connaître votre avis sur cet " Antinoüs " de la Révolution. L'autre était le marseillais Barbaroux.
Je serais très curieuse de connaître votre avis sur cet " Antinoüs " de la Révolution. L'autre était le marseillais Barbaroux.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Pour être honnête, je me suis intéressé à la Révolution Française et principalement à Danton et aux Dantonistes "Indulgents", il y a environ 25 ans ! J'ai lu un certain nombre de choses, mais avec moins d'insistance "scientifique" (moins de livres tout simplement) que je peux le faire aujourd'hui pour Marie-Antoinette ou Cléopâtre. Il faudrait donc que j'actualise mes souvenirs : je vois Hérault de Séchelles comme un dilettante, une sorte de dandy "wildien" et qui d'un seul coup risque tout ! Un peu comme Fabre d'Eglantine, avec qui il il partage certains aspects de sa personnalité, mais peut-être encore plus, il est pour moi l'image d'un homme qui s'ennuie et joue avec la vie et essaye donc de facto de tromper la mort !
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Il est vrai qu'au plus fort de la Révolution, il cultive encore, avec ostentation, un certain narcissisme. C'est un homme à femmes, femmes du monde ou demi-mondaines, il ne connaît point de cruelles. Par son cousinage avec Mme de Polignac, et son charme personnel, il est dans les petits papiers de Marie-Antoinette. Il se moque de Dieu, des hommes, de Buffon, de tout ... C'est lui qui annonce que la patrie est en danger.
Quelle fut sa position quant à la condamnation à mort du roi ?
Nous en discutions il y a peu .
Lavater à Hérault :
Le 21 septembre 1793.
Mon cher Hérault,
Donnez-moi votre éloquence; prêtez-moi votre esprit pour vous exprimer le désir que j'ai de pouvoir vous parler à coeur ouvert sur les affaires de la France; donnez-moi du temps aussi pour vous faire sentir d'un côté combien je souhaite votre liberté et de l'autre, combien je suis convaincu que vos moyens sont également imprudents et forcés, absurdes et inhumains.
Laissez-moi aussi vous parler ouvertement. Vous me semblez ressembler aux Pharisiens de l'Evangile, qui lient les fardeaux pesants, et qu'on ne pouvait porter, sur les épaules des hommes, ils ne veulent pas les remuer du bout des doigts; aux hypocrites du temps de notre Seigneur, qui voient fort bien la paille dans l'oeil de leurs frères, tandis qu'ils ne voient pas une poutre qui est dans leurs yeux. Vous tyrannisez les hommes dix fois plus que vos tyrans, sur les trophées desquels vous vous élevez en criant : " Adieu tyrannie, va-t-en despotisme."
Depuis que vous avez tué et massacré votre bon roi d'une manière inouïe et de la façon la plus despotique; depuis que vous avez rompu l'inviolabilité qui lui était assurée; depuis que vous n'avez pas fait attention à ses protestations; depuis que vous agissez en inquisiteurs de Lisbonne; depuis que, le poignard à la main, vous forcez à la liberté; depuis que vous avez introduit la guillotine ambulante au lieu de la Bastille détruite; depuis que l'on n'ose dire et écrire tout ce qu'on a osé dire et écrire sous les rois les plus despotiques, j'ai horreur de vous entendre parler liberté.
Monarchie ou République, cela m'est égal, mais liberté; ce ne sont pas les mots, ce ne sont pas les cris, ce ne sont pas les charlataneries des discours prononcés qui donneront cette liberté à la France. Permettez-moi d'être libre au sujet de vos discours, qui font pitié (l'éloquence à part). Où est la liberté, où est la sûreté de l'honneur, des biens, de la vie ?
O mon cher, vous, qui êtes ci-devant si doux, si juste, si respectable, est-il possible que vous ne sentiez pas l'hypocrisie dominante de vos héros de liberté, qui ne font que d'introduire les libertins les plus horribles contre la liberté.
Je serai ridicule à vos yeux, je m'en félicite; mais pensez à moi, votre sort sera horrible, parce que vous vous moquez des droits de l'humanité que vous affichez partout.
L'humanité se vengera de votre hypocrisie d'humanité.
Depuis Nimrod jusqu'à Marat, jamais le monde ne fut témoin de tant d'inhumanités.
Je vous plains, aimable Hérault, sage et savant ami; votre coeur s'est laissé entraîner par un fantôme magnifique et flatteur.
J'admire votre génie; j'aime votre coeur, je plains votre illusion.
Je vous en prie, au nom de l'humanité : devenez plus humain et ne forcez pas vos frères à être vos esclaves sous le nom de liberté; ne me croyez pas assez faible pour prendre le parti ou des princes en général ou des royalistes français, point du tout.
Je n'ai à dire que chose claire, simple et atterrante (sic). Tous vos rois et tous les rois de la terre ensemble n'ont jamais donné tant d'exemple d'un despotisme monstrueux, que vous en donnez depuis trois ans.
En vérité vous vous moquez de nous autres, de l'univers et des siècles à venir. Je ne parle pas des inhumanités atroces d'une populace effrénée. Je parle des actes publics, des décrets de la Convention nationale, des atrocités soutenues et privilégiées des plus grands soi disant antidespotes.
Au nom de l'humanité, je vous en conjure à genoux, ne vous moquez plus de l'univers et des siècles à venir. Ne parlez plus mot de liberté, en exerçant le plus abominable despotisme.
O despotisme ! je vois donc que tu es inséparable du sort des humains; je vois que tu prends toutes les faces possibles et tous les noms sacrés pour éblouir les peuples.
O liberté ! mot aussi saint que le nom sacré de la Religion, on abuse de toi comme d'elle; l'on condamne justement les prêtres qui voulaient forcer les hommes d'être sauvés et l'on ne condamnerait pas justement les tigres qui ne parlent que de liberté et ne font que forcer par la guillotine non leurs sujets, mais leurs citoyens, leurs égaux.
O liberté française, dix fois plus abominable que l'inégalité qui régnait autrefois.
Ma voix n'est rien; que la voix de l'univers le plus impartial ne soit rien. C'est votre raison, c'est votre humanité à qui j'en appelle. Mon Dieu ! est-il possible que vous soyez avili à tel degré que vous ne faites d'une partie de votre peuple que des esclaves, de l'autre que des bourreaux...
A ce moment même on vient de me dire qu'à Strasbourg, personne n'ose sceller une lettre sans l'avoir fait lire à la municipalité, et que c'est elle qui scelle toutes les lettres.
J'ignore si cela est; je n'en crois rien; mais si l'impossible était possible, et si la chose la plus incroyable se trouvait vraie par hasard, je rougirais non seulement d'être contemporain de ces monstres de liberté, je rougirais d'être appelé homme.
Oh mon cher Hérault ! pourquoi la nature vous a t-elle donné de l'humanité, de l'éloquence, du génie, si ce n'est pas pour vous opposer à une tyrannie dont on n'a point d'exemple dans l'histoire du temps le plus despotique.
Nous avons tous deux le même but : ce but est la liberté de nos égaux, mais les moyens, oh que ceux que j'emploie sont différents des vôtres !
Vous voulez détruire le despotisme par le despotisme et introduire la liberté par la tyrannie; moi, j'introduis au moins cette liberté dans mon petit cercle, dans ma paroisse, et dans ma maison, par la raison, qui ne commande pas, et par des sacrifices continuels de tout ce qu'on appelle autorité.
C'est trop tard, je le pressens et ma voix est trop faible, mais quod scripsi, scripsi ... Vous allez déchirer vos entrailles, vous allez donner les prétextes les plus spécieux aux despotes de combattre votre liberté qui ne peut être regardée d'une autre façon que comme le despotisme le plus cruel d'un côté, et, de l'autre, comme l'esclavage le plus horrible.
Mais c'est en vain que je parle; par un mot vous m'anéantirez ... vous m'appellerez aristocrate et puis me voilà rien ... je suis trop rien, et vous êtes devenu trop grand pour que je puisse prétendre qu'une pauvre ligne de ma main ait quelque influence sur votre raison ou sur votre coeur.
Mais, dans six mois, dans un an, jetez un coup d'oeil dans un moment perdu sur ce misérable papier-ci, et alors dites-moi, si vous pouvez : tu avais grand tort. Dites alors, le despotisme sous le nom de liberté est la mère de la liberté, et la tyrannie sous le nom d'égalité est le moyen le plus sage et le plus humain de réduire les hommes à l'usage de leurs droits naturels. Cela je le prévois trop, vous n'oserez pas me le dire, vous ne le direz pas ... Peut-être vous déchirerez cette lettre, vous détruirez le portrait de l'auteur que vous avez dessiné.
Quelle fut sa position quant à la condamnation à mort du roi ?
Nous en discutions il y a peu .
Lavater à Hérault :
Le 21 septembre 1793.
Mon cher Hérault,
Donnez-moi votre éloquence; prêtez-moi votre esprit pour vous exprimer le désir que j'ai de pouvoir vous parler à coeur ouvert sur les affaires de la France; donnez-moi du temps aussi pour vous faire sentir d'un côté combien je souhaite votre liberté et de l'autre, combien je suis convaincu que vos moyens sont également imprudents et forcés, absurdes et inhumains.
Laissez-moi aussi vous parler ouvertement. Vous me semblez ressembler aux Pharisiens de l'Evangile, qui lient les fardeaux pesants, et qu'on ne pouvait porter, sur les épaules des hommes, ils ne veulent pas les remuer du bout des doigts; aux hypocrites du temps de notre Seigneur, qui voient fort bien la paille dans l'oeil de leurs frères, tandis qu'ils ne voient pas une poutre qui est dans leurs yeux. Vous tyrannisez les hommes dix fois plus que vos tyrans, sur les trophées desquels vous vous élevez en criant : " Adieu tyrannie, va-t-en despotisme."
Depuis que vous avez tué et massacré votre bon roi d'une manière inouïe et de la façon la plus despotique; depuis que vous avez rompu l'inviolabilité qui lui était assurée; depuis que vous n'avez pas fait attention à ses protestations; depuis que vous agissez en inquisiteurs de Lisbonne; depuis que, le poignard à la main, vous forcez à la liberté; depuis que vous avez introduit la guillotine ambulante au lieu de la Bastille détruite; depuis que l'on n'ose dire et écrire tout ce qu'on a osé dire et écrire sous les rois les plus despotiques, j'ai horreur de vous entendre parler liberté.
Monarchie ou République, cela m'est égal, mais liberté; ce ne sont pas les mots, ce ne sont pas les cris, ce ne sont pas les charlataneries des discours prononcés qui donneront cette liberté à la France. Permettez-moi d'être libre au sujet de vos discours, qui font pitié (l'éloquence à part). Où est la liberté, où est la sûreté de l'honneur, des biens, de la vie ?
O mon cher, vous, qui êtes ci-devant si doux, si juste, si respectable, est-il possible que vous ne sentiez pas l'hypocrisie dominante de vos héros de liberté, qui ne font que d'introduire les libertins les plus horribles contre la liberté.
Je serai ridicule à vos yeux, je m'en félicite; mais pensez à moi, votre sort sera horrible, parce que vous vous moquez des droits de l'humanité que vous affichez partout.
L'humanité se vengera de votre hypocrisie d'humanité.
Depuis Nimrod jusqu'à Marat, jamais le monde ne fut témoin de tant d'inhumanités.
Je vous plains, aimable Hérault, sage et savant ami; votre coeur s'est laissé entraîner par un fantôme magnifique et flatteur.
J'admire votre génie; j'aime votre coeur, je plains votre illusion.
Je vous en prie, au nom de l'humanité : devenez plus humain et ne forcez pas vos frères à être vos esclaves sous le nom de liberté; ne me croyez pas assez faible pour prendre le parti ou des princes en général ou des royalistes français, point du tout.
Je n'ai à dire que chose claire, simple et atterrante (sic). Tous vos rois et tous les rois de la terre ensemble n'ont jamais donné tant d'exemple d'un despotisme monstrueux, que vous en donnez depuis trois ans.
En vérité vous vous moquez de nous autres, de l'univers et des siècles à venir. Je ne parle pas des inhumanités atroces d'une populace effrénée. Je parle des actes publics, des décrets de la Convention nationale, des atrocités soutenues et privilégiées des plus grands soi disant antidespotes.
Au nom de l'humanité, je vous en conjure à genoux, ne vous moquez plus de l'univers et des siècles à venir. Ne parlez plus mot de liberté, en exerçant le plus abominable despotisme.
O despotisme ! je vois donc que tu es inséparable du sort des humains; je vois que tu prends toutes les faces possibles et tous les noms sacrés pour éblouir les peuples.
O liberté ! mot aussi saint que le nom sacré de la Religion, on abuse de toi comme d'elle; l'on condamne justement les prêtres qui voulaient forcer les hommes d'être sauvés et l'on ne condamnerait pas justement les tigres qui ne parlent que de liberté et ne font que forcer par la guillotine non leurs sujets, mais leurs citoyens, leurs égaux.
O liberté française, dix fois plus abominable que l'inégalité qui régnait autrefois.
Ma voix n'est rien; que la voix de l'univers le plus impartial ne soit rien. C'est votre raison, c'est votre humanité à qui j'en appelle. Mon Dieu ! est-il possible que vous soyez avili à tel degré que vous ne faites d'une partie de votre peuple que des esclaves, de l'autre que des bourreaux...
A ce moment même on vient de me dire qu'à Strasbourg, personne n'ose sceller une lettre sans l'avoir fait lire à la municipalité, et que c'est elle qui scelle toutes les lettres.
J'ignore si cela est; je n'en crois rien; mais si l'impossible était possible, et si la chose la plus incroyable se trouvait vraie par hasard, je rougirais non seulement d'être contemporain de ces monstres de liberté, je rougirais d'être appelé homme.
Oh mon cher Hérault ! pourquoi la nature vous a t-elle donné de l'humanité, de l'éloquence, du génie, si ce n'est pas pour vous opposer à une tyrannie dont on n'a point d'exemple dans l'histoire du temps le plus despotique.
Nous avons tous deux le même but : ce but est la liberté de nos égaux, mais les moyens, oh que ceux que j'emploie sont différents des vôtres !
Vous voulez détruire le despotisme par le despotisme et introduire la liberté par la tyrannie; moi, j'introduis au moins cette liberté dans mon petit cercle, dans ma paroisse, et dans ma maison, par la raison, qui ne commande pas, et par des sacrifices continuels de tout ce qu'on appelle autorité.
C'est trop tard, je le pressens et ma voix est trop faible, mais quod scripsi, scripsi ... Vous allez déchirer vos entrailles, vous allez donner les prétextes les plus spécieux aux despotes de combattre votre liberté qui ne peut être regardée d'une autre façon que comme le despotisme le plus cruel d'un côté, et, de l'autre, comme l'esclavage le plus horrible.
Mais c'est en vain que je parle; par un mot vous m'anéantirez ... vous m'appellerez aristocrate et puis me voilà rien ... je suis trop rien, et vous êtes devenu trop grand pour que je puisse prétendre qu'une pauvre ligne de ma main ait quelque influence sur votre raison ou sur votre coeur.
Mais, dans six mois, dans un an, jetez un coup d'oeil dans un moment perdu sur ce misérable papier-ci, et alors dites-moi, si vous pouvez : tu avais grand tort. Dites alors, le despotisme sous le nom de liberté est la mère de la liberté, et la tyrannie sous le nom d'égalité est le moyen le plus sage et le plus humain de réduire les hommes à l'usage de leurs droits naturels. Cela je le prévois trop, vous n'oserez pas me le dire, vous ne le direz pas ... Peut-être vous déchirerez cette lettre, vous détruirez le portrait de l'auteur que vous avez dessiné.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Régicide dans l'intention semble-t-il mais absent lors du vote !
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Oui, c'est cela, il était en mission, en Savoie .
Je tâcherai, demain, de retrouver une citation de lui sur les différents partis politiques qui s'affrontent, et dont il se fiche, comme du reste : du grand Hérault !
Il y a tant et tant à dire ... je passerais bien la nuit entière sur Hérault. ( )
Mais il se fait tard et je vais plutôt sagement vous dire à demain.
Je tâcherai, demain, de retrouver une citation de lui sur les différents partis politiques qui s'affrontent, et dont il se fiche, comme du reste : du grand Hérault !
Il y a tant et tant à dire ... je passerais bien la nuit entière sur Hérault. ( )
Mais il se fait tard et je vais plutôt sagement vous dire à demain.
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Comment a-t-il fini ?
Mr ventier- Messages : 1126
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Je vous ai dit comment il se fichait de tout, du tiers comme du quart, de la vie, de la mort ... eh bien, le 5 avril 1794, dans la charrette qui livrait les dantonistes à Sanson, il affichait toujours la même désinvolture rigolarde qui irritait tant ce pisse-vinaigre de Robespierre.
" Il semblait se rendre à un banquet . "
Au fait, cher M. Ventier, figurez-vous que Hérault avait suivi des cours de diction de Mlle Clairon !
Cela lui réussit : des contemporains ont pu dire après l'un de ses mémorables discours : " Hérault a mirabeauté "
Je cherche ma citation sur les partis, et je reviens .
" Il semblait se rendre à un banquet . "
Au fait, cher M. Ventier, figurez-vous que Hérault avait suivi des cours de diction de Mlle Clairon !
Cela lui réussit : des contemporains ont pu dire après l'un de ses mémorables discours : " Hérault a mirabeauté "
Je cherche ma citation sur les partis, et je reviens .
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Ah, voici !
L'avocat Bellart entendit de la bouche de Hérault de Séchelles le récit du double massacre de Foullon et Bertier. " Hérault parlait avec une sorte de naturel et de légèreté. Il contait cette aventure presque plaisamment, comme quelque chose qui n'eût été que ridicule ... Figurez-vous cette scène, narrait-il en ricanant, et ce malotru présentant la tête au beau-père comme s'il eût dit " Baise papa, baise papa ! " . Bellart en a le frisson, mais il ajoute : " Cet homme n'était pas barbare; il n'était pas révolutionnaire même. Il l'était si peu que quand on lui demandait de quel parti il était, il répondait qu'il était du parti qui se f... des deux autres. Et cela était vrai. "
C'est si vrai que Hérault écrit, dans son Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epone :
" Se tenir à califourchon sur les deux partis opposés. Point de bannières, de peur de se couper en deux et de faire les seconds rôles . "
( Madame de Polignac et Marie-Antoinette )
“Théorie de l'ambition -
Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epône suivi de Sur la conversation”
L'avocat Bellart entendit de la bouche de Hérault de Séchelles le récit du double massacre de Foullon et Bertier. " Hérault parlait avec une sorte de naturel et de légèreté. Il contait cette aventure presque plaisamment, comme quelque chose qui n'eût été que ridicule ... Figurez-vous cette scène, narrait-il en ricanant, et ce malotru présentant la tête au beau-père comme s'il eût dit " Baise papa, baise papa ! " . Bellart en a le frisson, mais il ajoute : " Cet homme n'était pas barbare; il n'était pas révolutionnaire même. Il l'était si peu que quand on lui demandait de quel parti il était, il répondait qu'il était du parti qui se f... des deux autres. Et cela était vrai. "
C'est si vrai que Hérault écrit, dans son Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epone :
" Se tenir à califourchon sur les deux partis opposés. Point de bannières, de peur de se couper en deux et de faire les seconds rôles . "
( Madame de Polignac et Marie-Antoinette )
“Théorie de l'ambition -
Codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Epône suivi de Sur la conversation”
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Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Pardon, mais je ne résiste pas au plaisir ...
... pour les petits vieux du Forum :
Francis Blanche et Pierre Dac , dignes émules de Hérault de Séchelles.
Le Parti d'en rire.
... pour les petits vieux du Forum :
Francis Blanche et Pierre Dac , dignes émules de Hérault de Séchelles.
Le Parti d'en rire.
- Spoiler:
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55310
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
Pour Mme de Sabran
Vu au cours de mes pérégrinations sur la toile, sans doute les connaissez-vous déjà ?
"Hérault de Séchelles ou la Révolution fraternelle" par Arnold de Contades, Perrin, 1978
"Hérault de Séchelles - L'aristocrate du Comité de Salut Public" par Jean-Jacques Locherer, Pygmalion, 1984
"Trois destinées sous la Révolution - Hérault De Séchelles, Fabre D'eglantine, Saint-Just" par Paul Marcus, Bruno Leprince, 2017
Vu au cours de mes pérégrinations sur la toile, sans doute les connaissez-vous déjà ?
"Hérault de Séchelles ou la Révolution fraternelle" par Arnold de Contades, Perrin, 1978
"Hérault de Séchelles - L'aristocrate du Comité de Salut Public" par Jean-Jacques Locherer, Pygmalion, 1984
"Trois destinées sous la Révolution - Hérault De Séchelles, Fabre D'eglantine, Saint-Just" par Paul Marcus, Bruno Leprince, 2017
Re: "Hérault de Séchelles" par Georges Bernier, Julliard, 1995
En tout cas, madame Sabran, la lettre de Mr Lavater m'a vraiment touché et ému . Je l'ai copiée. Elle me servira dans le cadre de mes spectacles. J'aimerais bien en savoir plus sur ce monsieur.
Quant aux cours de diction donnés par Mlle Clairon, encore une fois cela me prouve que toutes ces filles ont eu une énorme influence dans se siècle. Elles ont traversé le 18 ème siècle et l'ont influencé. Hélas, l'histoire ne leur aura pas rendu un juste hommage. Ce forum y participe. C'est bien
Quant aux cours de diction donnés par Mlle Clairon, encore une fois cela me prouve que toutes ces filles ont eu une énorme influence dans se siècle. Elles ont traversé le 18 ème siècle et l'ont influencé. Hélas, l'histoire ne leur aura pas rendu un juste hommage. Ce forum y participe. C'est bien
Mr ventier- Messages : 1126
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
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