Camille et Lucile Desmoulins
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Camille et Lucile Desmoulins
Reinette avait écrit,
à la Conciergerie de sinistre mémoire, dans le sujet de Hérault de Séchelles :
Le pauvre Desmoulins est devenu presque fou lors de son procès. Il ne pouvait imaginer que lui, héros du 14 juillet, Républicain non par les circonstances mais d'avant même la Révolution, ami de Robespierre, pouvait finir sur l'échafaud. Alors quand il a appris que sa femme allait subir le même sort, ce fut la goutte d'eau. Comment ne pas compatir même si tous deux ont fait du mal à Marie-Antoinette par leurs pamphlets.
Lucile, après avoir traité la reine de tous les noms, écrit autour du 16 octobre 1793 :
O, vous pastourelles naïves
Qui portiez envie à mon sort,
Dans quelques romances plaintives
Placez mon nom après la mort.
Dites de Marie-Antoinette
L'ambition et les malheurs.
J'expire un peu plus satisfaite
Si votre reine obtient des pleurs.
Pour une "ennemie", c'est assez touchant. D'autant qu'elle finira de la même façon.
Désolée, je m'éloigne du propos.
.
à la Conciergerie de sinistre mémoire, dans le sujet de Hérault de Séchelles :
Le pauvre Desmoulins est devenu presque fou lors de son procès. Il ne pouvait imaginer que lui, héros du 14 juillet, Républicain non par les circonstances mais d'avant même la Révolution, ami de Robespierre, pouvait finir sur l'échafaud. Alors quand il a appris que sa femme allait subir le même sort, ce fut la goutte d'eau. Comment ne pas compatir même si tous deux ont fait du mal à Marie-Antoinette par leurs pamphlets.
Lucile, après avoir traité la reine de tous les noms, écrit autour du 16 octobre 1793 :
O, vous pastourelles naïves
Qui portiez envie à mon sort,
Dans quelques romances plaintives
Placez mon nom après la mort.
Dites de Marie-Antoinette
L'ambition et les malheurs.
J'expire un peu plus satisfaite
Si votre reine obtient des pleurs.
Pour une "ennemie", c'est assez touchant. D'autant qu'elle finira de la même façon.
Désolée, je m'éloigne du propos.
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Dernière édition par Mme de Sabran le Lun 06 Fév 2017, 11:33, édité 1 fois
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Reinette a écrit:
Pour une "ennemie", c'est assez touchant. D'autant qu'elle finira de la même façon.
.
Oui . Je trouve aussi .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Merci pour ce rappel. Ce petit poème m'avait assez touché quand je l'ai lu à l'époque. D'autant comme je le dis, Lucile Desmoulins ne fut pas la dernière à avoir participé à quelques pamphlets contre Marie-Antoinette. Comme quoi...
Lucile combattit un principe, la reine de France, celle qui vivait entièrement éloignée de ses sujets, toute à ses plaisirs dépensiers, enfin du moins le pensait-on ainsi et puis le sort de l'épouse, de la femme, de la mère a fini par faire pitié à quelques pourtant irréductibles...
Lucile combattit un principe, la reine de France, celle qui vivait entièrement éloignée de ses sujets, toute à ses plaisirs dépensiers, enfin du moins le pensait-on ainsi et puis le sort de l'épouse, de la femme, de la mère a fini par faire pitié à quelques pourtant irréductibles...
Invité- Invité
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Reinette a écrit: D'autant comme je le dis, Lucile Desmoulins ne fut pas la dernière à avoir participé à quelques pamphlets contre Marie-Antoinette.
Non, en effet .
Je devrais pouvoir retrouver une biographie de Camille que j'ai quelque part dans mon souk, dans laquelle je me souviens effectivement avoir lu que Lucile était une sacrée pétroleuse .
Portrait présumé de Lucile :
Attribué à Louis-Léopold Boilly
Portrait présumé de Lucile Desmoulins
Vers 1790
Image : Musée Carnavalet – Histoire de Paris / Paris Musées
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
J'avais lu aussi une bio de Desmoulins, assez ancienne. Mais tu m'avais rajouté des éléments sur lui qui ne plaident pas en sa faveur.
Invité- Invité
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Je m'en souviens très bien, mais dans quel sujet avais-je posté cela ?!!
Mystère et boule de gomme ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Camille et Lucile Desmoulins
CLIOXVIII a écrit:Elle est, me semble-t-il, la seule à avoir eu cette attitude face à la mort .zadigsab a écrit:Pour finir on explique qu'on moque beaucoup Mme du Barry pour sa réaction à l’échafaud (elle n'a pas su mourir avec dignité comme la Reine) mais reconnaissons qu'on n'aurait pas été forcément mieux qu'elle !
... du moins parmi les personnes très connues . Je doute qu'elle seule ait eu peur de la mort, pauvre Jeanne !
Camilles Desmoulins et Hébert notamment ont perdu tout courage et toute dignité devant la guillotine .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
C'est aussi comme ça que je juge la fin de Desmoulins !
Rien à voir avec Hébert qui eut une frousse d'enfant devant ce qu'il aura fait subir à tant de monde.... je ne sais s'il en a tant envoyés à l'échafaud en fait, mais l'on sait qui il contribua à y envoyer bien qu'une rumeur a couru selon laquelle son accusation d'inceste lors du procès de la Reine était une tentative pour La sauver.... àè-è\':
Bien à vous.
Rien à voir avec Hébert qui eut une frousse d'enfant devant ce qu'il aura fait subir à tant de monde.... je ne sais s'il en a tant envoyés à l'échafaud en fait, mais l'on sait qui il contribua à y envoyer bien qu'une rumeur a couru selon laquelle son accusation d'inceste lors du procès de la Reine était une tentative pour La sauver.... àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Camille et Lucile Desmoulins
CLIOXVIII a écrit:Desmoulins est mort dignement , ne pensant qu'à sa chère Lucile.
Il pensait à Lucile et leur petit Horace, c'est certain, mais il a fallu le faire monter de force sur la charrette, il se débattait etc...
Danton lui aurait dit : " Courage Camille, montrons que nous savons mourir ."
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Mme de Sabran a écrit:
Danton lui aurait dit : " Courage Camille, montrons que nous savons mourir ."
Ah, j'ai la mémoire qui flanche : ce mot n'est pas de Danton mais de Hérault de Séchelles. Même charrette, ainsi que Fabre d'Eglantine, Philippeaux, Chabot, les deux Frey et toute la fournée des dantonistes.
Camille sanglote, les gendarmes doivent l'arracher du banc auquel il se cramponne, ( ... ) il est presque nu dans la charrette tant il s'est débattu ...
( Arnold de Contades : Hérault de Séchelles ou la Révolution fraternelle )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Messages déplacés ici .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Pourquoi ai-je lu, plusieurs fois, que Robespierre était le parrain du petit Horace ?
En fait, Desmoulins à propos du non-baptême de son fils : au nom de la liberté de cultes, " le comparant (sur l'autel de la municipalité) voulait user des dispositions de la loi et s'épargner un jour de la part de son fils le reproche de l'avoir lié par serment à des opinions religieuses qui ne pouvaient pas encore être les siennes et de l'avoir fait débuter dans le monde par un choix inconséquent entre neuf cents et tant de religions qui partagent les hommes dans un temps où il ne pouvait pas seulement distinguer sa mère..."
En fait, Desmoulins à propos du non-baptême de son fils : au nom de la liberté de cultes, " le comparant (sur l'autel de la municipalité) voulait user des dispositions de la loi et s'épargner un jour de la part de son fils le reproche de l'avoir lié par serment à des opinions religieuses qui ne pouvaient pas encore être les siennes et de l'avoir fait débuter dans le monde par un choix inconséquent entre neuf cents et tant de religions qui partagent les hommes dans un temps où il ne pouvait pas seulement distinguer sa mère..."
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Mme de Sabran a écrit:Pourquoi ai-je lu, plusieurs fois, que Robespierre était le parrain du petit Horace ?
Je l'ai lu peut-être autant de fois ...
Merci pour cette rectification
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Camille Desmoulins, nous dit Wiki, né le 2 mars 1760 à Guise et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris, est un avocat, un journaliste et un révolutionnaire français. Avec Maximilien de Robespierre, Jean-Paul Marat et Georges Danton, il est l'une des figures majeures de la Révolution française.
Lucie-Simplice-Camille-Benoît Desmoulins est le fils aîné de Jean-Benoît-Nicolas Desmoulins, seigneur ( !!! ) de Bucquoy et de Sémery ( ), lieutenant général au bailliage de Guise, en Picardie et de Marie-Madeleine Godart. Il a sept frères et sœurs.
Né le 2 mars 1760, Camille Desmoulins est baptisé le 3 mars 1760 à l'église Saint-Pierre-Saint-Paul à Guise, comme l'indique son acte de baptême :
« 1760 : le deuxième jour du présent mois est né et a été baptisé le troisième jour de mars Lucie-Simplice-Camille-Benoît, fils de maistre Jean-Benoist-Nicolas Desmoulins, lieutenant-général civil et criminel au bailliage de Guise, et de dame Marie-Magdeleine Godart, son épouse. Le parrain, M. Joseph Godart, son oncle maternel, de la paroisse de Wiège ; la marraine, dame Magdeleine-Élisabeth Lescarbotte, de cette paroisse, qui ont signé avec nous le présent acte. »
Camille entre comme boursier au lycée Louis-le-Grand, où il fait de bonnes études : il est primé au concours général, la même année que son condisciple Maximilien de Robespierre. Étudiant en droit, le jeune bourgeois de province obtient son baccalauréat en septembre 1784, sa licence en mars 1785, prêtant le serment d'avocat au barreau de Paris le 7 mars 1785. Mais il bégaye, bredouille si bien qu'il n'a pas de clientèle et gagne difficilement sa vie en copiant des requêtes pour les procureurs.
Avocat et journaliste à Paris
Il fait alors partie de l’entourage de Mirabeau. Malgré un bégaiement remarqué, il devient un des principaux orateurs de la Révolution française. Son premier grand discours a lieu devant la foule réunie dans les jardins du Palais-Royal devant le café de Foy le 12 juillet 1789 après la démission de Necker à Versailles, prise pour un renvoi à Paris. Debout sur une chaise de café, un pistolet dans chaque main, il harangue la foule :
Monsieur Necker est renvoyé. Ce renvoi est le tocsin d'une Saint-Barthélémy des patriotes. Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Il ne nous reste qu'une ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître.
Iconographie de l'événement :
Desmoulins cueille alors une feuille de tilleul qu'il place sur son chapeau, « inventant » une cocarde vert d'espérance qui sera bientôt remplacée par la cocarde tricolore. À son appel, les Parisiens ne s'arment pas, mais organisent un cortège qui défile dans Paris et envahit les théâtres pour inviter les spectateurs à les rallier. Ce Camille excitant le peuple à la révolte dans la journée du 12 juillet est à l'origine du surnom de l'« homme du 14 juillet ».
Il fait ses débuts de journaliste en novembre 1789, où il publie Les Révolutions de France et de Brabant, journal qui comptera 86 numéros et tirera à 3 000 exemplaires, ce qui lui assure l'essentiel de ses revenus. Il y dénonce constamment le complot aristocratique. Il s’oppose également au suffrage censitaire, en déclarant qu’un tel mode d’élection aurait exclu Jésus-Christ ou Jean-Jacques Rousseau. Son journal est suspendu après la manifestation du Champ-de-Mars du 17 juillet 1791, bien qu’il n’ait lui-même pas participé à cet événement. Un autre journaliste jacobin, Joseph Du Saulchoy, par admiration pour lui, prendra la relève et fera publier le journal jusqu'en décembre 1791.
Le mariage avec Lucile
Camille Desmoulins, sa femme Lucile et leur bébé Horace.
Portrait de famille (artiste anonyme xviiie siècle), Versailles, Musée national du Château de Versailles, 1792.
Camille Desmoulins épouse Anne Lucile Laridon-Duplessis le 29 décembre 1790 en l'église Saint-Sulpice à Paris. Ce jeune couple, qui s’est écrit de nombreuses lettres d’amour, est considéré comme un symbole des « Amours sous la Révolution française ».
Les témoins du mariage sont notamment Maximilien Robespierre et Louis-Sébastien Mercier. L'acte de mariage dans le registre paroissial de l'église Saint-Sulpice est ainsi rédigé :
« Ledit jour, vingt-neuf décembre 1790, a été célébré le mariage de Lucile-Simplice-Camille-Benoît Desmoulins, avocat, âgé de trente ans, fils de Jean-Benoît-Nicolas Desmoulins, lieutenant général au bailliage de Guise, et de Marie-Madeleine Godart, consentants, avec Anne-Lucile-Philippe Laridon-Duplessis, âgée de vingt ans, fille de Claude-Étienne Laridon-Duplessis, pensionnaire du Roi, et d'Anne-Françoise-Marc Boisdeveix, présents et consentants, les deux parties de cette paroisse, l'époux depuis six ans, rue du Théâtre-Français, l'épouse de fait et de droit depuis cinq ans avec ses père et mère, rue de Tournon ; trois bans publiés en cette église sans opposition, permission de fiancer et de marier le même jour en ce temps prohibé de l'avent, accordée par MM. les vicaires généraux le vingt-sept de ce mois, fiancailles faites.
Présents et témoins, du côté de l'époux : Jérôme Pétion, député à l'Assemblée nationale, rue du Fauxbourg Saint-Honoré, paroisse de la Madeleine-la-Ville-l'Évêque ; Charles-Alexis Brulard, député à l'Assemblée nationale, rue Neuve-des-Mathurins, paroisse de la Madeleine-la-Ville-l'Évêque ; du côté de l'épouse : Maximilien-Marie-Isidore Robespierre, député à l'Assemblée nationale, rue Saintonge, paroisse Saint-Louis-en-l'Île ; Louis-Sébastien Mercier, de plusieurs académies, rue des Maçons, paroisse Saint-Séverin, qui tous ont certifié le domicilie comme dessus et la liberté des parties, et ont signé.
Signé :
Camille Desmoulins (époux), Laridon-Duplessis (épouse), Laridon-Duplessis (père), Boisdeveix (mère), Pétion, Brulard, Robespierre, JP Brissot, Mercier
Berardier, député à l'Assemblée nationale,
Gueudeville, vicaire de Saint-Sulpice. »
Député à la Convention nationale
Avant et après la déclaration de guerre de 1792, Camille est résolument partisan de la paix, comme ses amis Robespierre, Danton et Marat. Cette opinion est formulée au Club des Jacobins, en décembre 1791, dans Jacques-Pierre Brissot démasqué en février 1792, puis à partir du 30 avril 1792 dans La Tribune des Patriotes, journal cofondé avec Fréron.
Après le 10 août 1792 et la chute de la Monarchie, il devient secrétaire du ministère de la Justice, dirigé par Danton. Il devient de plus en plus engagé dans la voie d’une répression des contre-révolutionnaires. Il est élu à la Convention nationale, où il siège parmi les Montagnards, mais ne joue pas de rôle important. Dans le procès du roi, en janvier 1793, il vote contre l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis.
Le 13 avril 1793, il se prononce contre la mise en accusation de Marat. Beaucoup de ses contemporains voient en lui un brillant orateur, mais incapable de jouer un rôle politique. Il s’oppose beaucoup à Jacques-Pierre Brissot, qui l’accuse d’être corrompu. Il publie contre lui Brissot dévoilé et Histoire des brissotins, où il rappelle la versatilité de son adversaire, ancien proche de La Fayette.
Il s’éloigne peu à peu des Montagnards, notamment après la condamnation des Girondins du 30 octobre 1793 qu'il aurait regrettée, d'après des sources thermidoriennes. Il fonde alors un nouveau journal, Le Vieux cordelier, ( première parution, le 5 décembre 1793) où il attaque les Hébertistes et lance des appels à la clémence.
Dans le septième et dernier numéro, resté longtemps inédit, il attaque pour la première fois Robespierre qu'il accuse d'avoir tenu au Club des Jacobins, le 30 janvier 1794, le langage belliciste de Brissot contre l'Angleterre.
Procès et exécution à Paris
Buste de Camille Desmoulins (François Martin, musée Carnavalet).
Considéré comme dantoniste, Camille Desmoulins est arrêté en même temps qu’eux le 31 mars 1794. Interrogé sur son identité devant le Tribunal révolutionnaire, Desmoulins répond : « J’ai trente-trois ans, âge du sans-culotte Jésus, âge critique pour les patriotes ».
Exclu des débats à la demande de Saint-Just, il est condamné à mort. Il est guillotiné place de la Révolution en même temps que Danton et leurs amis le 5 avril 1794. Sur l'échafaud, Camille Desmoulins aurait dit : « Voilà comment devait finir le premier apôtre de la liberté ! », avant de demander au bourreau Sanson de remettre à sa belle-mère une mèche de cheveux de Lucile.
Entre le 30 mars 1794, jour de son arrestation, et le 5 avril, jour de son exécution, le journaliste-avocat, chantre de la Révolution française, Camille Desmoulins écrit plusieurs des lettres d'amour à sa jeune épouse, Lucile, qu'il adorait. "Adieu, ma Lucile, ma chère Lucile ! Adieu, Horace, Annette ! Adieu, mon père ! Je sens fuir devant moi le rivage de la vie. Je vois encore Lucile ! je la vois, ma bien-aimée Lucile ! mes bras entrelacés te serrent, mes mains liées t'embrassent, et ma tête séparée repose encore sur toi ses yeux mourants. Je vais mourir." Cette lettre et plusieurs autres, les voilà entre les mains de Juliette Jestaz, conservatrice des imprimés et des manuscrits de la Bibliothèque historique de la ville de Paris. L'écriture est nerveuse. De grosses larmes tachent le papier, ont dissous l'encre. Il est là, devant nous, le Camille qui a perdu toute sa superbe, incarcéré dans la prison du Luxembourg, en train d'écrire les dernières lettres à sa bien-aimée à la lueur d'une chandelle. Il pense à son fils qui grandira sans lui. De grosses larmes coulent sur ses joues avant d'exploser sur le papier. Il ne prend même pas la peine de les essuyer. Il continue à couvrir le papier de mots, de phrases. Il ne peut plus s'arrêter. Les autres codétenus le regardent avec pitié ou encore avec dédain.
Lucile lui répond aussitôt : "As-tu pris quelque moment pour endormir ta douleur, mon bon loup, unique bien, bonheur de mon âme, mon ami, calme tes esprits ; songe à ta santé, ta Lucile t'en conjure. As-tu reçu mes cheveux... ?" Oui, il les a reçus avec adoration. Il les emporte jusqu'au pied de l'échafaud. Il confie la mèche au bourreau Sanson avant de lui confier sa tête, le priant de la remettre à son épouse. Ce que celui-ci, ému, fera. Desmoulins meurt en appelant : "Lucile..." Une semaine plus tard, c'est au tour de la jeune femme d'embrasser la "grande veuve", accusée d'avoir voulu faire évader son Camille. Elle est heureuse : "Ô joie ! Dans quelques heures, je vais donc revoir Camille !"
De Camille et Lucile, les amoureux de la Révolution, il ne reste plus que quelques lettres...
FRÉDÉRIC LEWINO ET ANNE-SOPHIE JAHN
Son dernier mot, avant que ne tombe le couperet, est « Lucile ».
Ses restes sont inhumés dans une fosse commune du cimetière des Errancis avant d'être transférés aux catacombes de Paris.
Son acte de décès dans l'état civil de Paris est rédigé de la façon suivante :
« Du sept floréal l'an deuxième de la République, acte de décès de Lucie-Simplice-Camille-Benoît Desmoulins, du 16 germinal, profession : homme de lettres, âgé de trente-trois ans, natif de Guise, district de Vervins, domicilié à Paris, place du Théâtre-Français. »
(La place du Théâtre-Français est l'actuelle place de l'Odéon).
Acte d'accusation de Lucile :
Anne Lucile Laridon-Duplessis, femme de Camille Desmoulins, sera également guillotinée une semaine plus tard, le 13 avril 1794.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Merci d'avoir complété ce sujet...
Eh bien, il y avait du monde connu à ce mariage...
Les têtes d'affiche de la Révolution ont signé le contrat !
PS : Quel est cet étrange dessin illustrant la mort de Desmoulins ?
Eh bien, il y avait du monde connu à ce mariage...
Les têtes d'affiche de la Révolution ont signé le contrat !
PS : Quel est cet étrange dessin illustrant la mort de Desmoulins ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Ils sont d'un tout autre style que le précédent... :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Camille et Lucile Desmoulins
On croit rêver !
Ce que ferait Camille Desmoulins ( du moins à ce qu'il disait ) s'il était à la place de ... Marie-Antoinette :
"Si le destin m'avait placée sur le trône, si j'étais Reine enfin, et qu'ayant fait le malheur de mes sujets, une mort certaine, qui serait la juste punition de mes crimes, me fût préparée, je n'attendrais pas le moment où une populace effrénée viendrait m'arracher à mon palais pour me traîner indignement au pied de l'échafaud, je préviendrais ses coups, dis-je, et voudrais en mourant en imposer à l'univers entier.
Je ferais préparer une vaste enceinte dans une place publique, j'y ferais dresser un bûcher et des barrières l'entoureraient, et trois jours avant ma mort je ferais savoir au peuple mes intentions ; au fond de l'enceinte et vis-à-vis le bûcher je ferais dresser un autel.
Pendant trois jours j'irais au pied de cet autel prier le grand maître de l'univers ; le troisième jour, pour expirer, je voudrais que toute ma famille en deuil m'accompagnât au bûcher ; cette cérémonie se ferait à minuit, à la lueur des flambeaux."
Il faisait moins le malin, en avril 1794 ... lui qui avait envoyé tant et tant d'innocents à la mort .
Ce que ferait Camille Desmoulins ( du moins à ce qu'il disait ) s'il était à la place de ... Marie-Antoinette :
"Si le destin m'avait placée sur le trône, si j'étais Reine enfin, et qu'ayant fait le malheur de mes sujets, une mort certaine, qui serait la juste punition de mes crimes, me fût préparée, je n'attendrais pas le moment où une populace effrénée viendrait m'arracher à mon palais pour me traîner indignement au pied de l'échafaud, je préviendrais ses coups, dis-je, et voudrais en mourant en imposer à l'univers entier.
Je ferais préparer une vaste enceinte dans une place publique, j'y ferais dresser un bûcher et des barrières l'entoureraient, et trois jours avant ma mort je ferais savoir au peuple mes intentions ; au fond de l'enceinte et vis-à-vis le bûcher je ferais dresser un autel.
Pendant trois jours j'irais au pied de cet autel prier le grand maître de l'univers ; le troisième jour, pour expirer, je voudrais que toute ma famille en deuil m'accompagnât au bûcher ; cette cérémonie se ferait à minuit, à la lueur des flambeaux."
Il faisait moins le malin, en avril 1794 ... lui qui avait envoyé tant et tant d'innocents à la mort .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Camille et Lucile Desmoulins
A quelle occasion a-t-il écrit ce mot ? Un pamphlet ? Une lettre ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Camille et Lucile Desmoulins
Eh bien ! Tu as bien fait de me faire vérifier !!! 40544810 Merci .
C'est Lucile qui s'exprime ainsi .
J'ai bouturé en confiance ( là où tu sais . : ) et reproduit chez nous une erreur que nous avions laissée passer là-bas, puisque nous rebondissions tous allègrement sans la relever .
Et voici donc ce que je trouve sur le net :
" C'est en de telles circonstances qu'on eût souhaité que Lucile apprît à Camille à modérer sa nature toujours prête à quelques traits excessifs et que la femme aimée lui eût enseigné avec la modération et la fermeté, une certaine netteté d'attitude plus proche de la dignité. Mais Camille, médiocre orateur et partant ne faisant guère figure à la tribune de la Convention ( il faisait partie du Comité de correspondance, et s'y trouvait mieux à sa place), Camille dépité de demeurer au second plan, voulait sans doute, par de tels éclats, maintenir sa popularité, sa réputation d'impitoyable frondeur.
Quant à Lucile, elle-même se laissait entraîner à des écarts de pensée, d'imagination, et on a bien la preuve de l'exaltation de ses idées dans certaines pages tombées alors de sa plume féminine.
C'est ainsi qu'elle écrit, à propos de Marie-Antoinette bientôt accusée comme Louis XVI, et plus encore inutilement encore immolée que lui :
" Ce que je ferais si j'étais à sa place."
"Si le destin m'avait placée sur le trône, si j'étais Reine enfin, et qu'ayant fait le malheur de mes sujets, une mort certaine, qui serait la juste punition de mes crimes, me fût préparée, je n'attendrais pas le moment où une populace effrénée viendrait m'arracher à mon palais pour me traîner indignement au pied de l'échafaud, je préviendrais ses coups, dis-je, et voudrais en mourant en imposer à l'univers entier.
Je ferais préparer une vaste enceinte dans une place publique, j'y ferais dresser un bûcher et des barrières l'entoureraient, et trois jours avant ma mort je ferais savoir au peuple mes intentions ; au fond de l'enceinte et vis-à-vis le bûcher je ferais dresser un autel.
Pendant trois jours j'irais au pied de cet autel prier le grand maître de l'univers ; le troisième jour, pour expirer, je voudrais que toute ma famille en deuil m'accompagnât au bûcher ; cette cérémonie se ferait à minuit, à la lueur des flambeaux."
Ce n'était donc point Lucile qui pouvait ramener et maintenir Camille dans la voie grave. Cette jeune fille souriante, qui sut mourir comme une Romaine, vécut en Athénienne, honnête, aimant, - plus que cela, adorant - son mari ; mais ne sachant ni le conseiller, ni le modérer. "
http://home.nordnet.fr/blatouche/AR1.html
C'est Lucile qui s'exprime ainsi .
J'ai bouturé en confiance ( là où tu sais . : ) et reproduit chez nous une erreur que nous avions laissée passer là-bas, puisque nous rebondissions tous allègrement sans la relever .
Et voici donc ce que je trouve sur le net :
" C'est en de telles circonstances qu'on eût souhaité que Lucile apprît à Camille à modérer sa nature toujours prête à quelques traits excessifs et que la femme aimée lui eût enseigné avec la modération et la fermeté, une certaine netteté d'attitude plus proche de la dignité. Mais Camille, médiocre orateur et partant ne faisant guère figure à la tribune de la Convention ( il faisait partie du Comité de correspondance, et s'y trouvait mieux à sa place), Camille dépité de demeurer au second plan, voulait sans doute, par de tels éclats, maintenir sa popularité, sa réputation d'impitoyable frondeur.
Quant à Lucile, elle-même se laissait entraîner à des écarts de pensée, d'imagination, et on a bien la preuve de l'exaltation de ses idées dans certaines pages tombées alors de sa plume féminine.
C'est ainsi qu'elle écrit, à propos de Marie-Antoinette bientôt accusée comme Louis XVI, et plus encore inutilement encore immolée que lui :
" Ce que je ferais si j'étais à sa place."
"Si le destin m'avait placée sur le trône, si j'étais Reine enfin, et qu'ayant fait le malheur de mes sujets, une mort certaine, qui serait la juste punition de mes crimes, me fût préparée, je n'attendrais pas le moment où une populace effrénée viendrait m'arracher à mon palais pour me traîner indignement au pied de l'échafaud, je préviendrais ses coups, dis-je, et voudrais en mourant en imposer à l'univers entier.
Je ferais préparer une vaste enceinte dans une place publique, j'y ferais dresser un bûcher et des barrières l'entoureraient, et trois jours avant ma mort je ferais savoir au peuple mes intentions ; au fond de l'enceinte et vis-à-vis le bûcher je ferais dresser un autel.
Pendant trois jours j'irais au pied de cet autel prier le grand maître de l'univers ; le troisième jour, pour expirer, je voudrais que toute ma famille en deuil m'accompagnât au bûcher ; cette cérémonie se ferait à minuit, à la lueur des flambeaux."
Ce n'était donc point Lucile qui pouvait ramener et maintenir Camille dans la voie grave. Cette jeune fille souriante, qui sut mourir comme une Romaine, vécut en Athénienne, honnête, aimant, - plus que cela, adorant - son mari ; mais ne sachant ni le conseiller, ni le modérer. "
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