L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
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L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Suivons notre inestimable amie Sophie von La Roche lorsqu’elle se rend chez la famille Bachmann dans l’après-midi du 24 mai 1785, pour admirer le cortège de l’Entrée de la reine à Paris, organisée pour la naissance de son deuxième fils, le duc de Normandie. Louis XVI l’avait déjà précédé le 1er avril dont j’ai publié le témoignage de Sophie en début de l’année.
Sophie vient tout juste de rentrer de son escapade qui l’avait menée à Bordeaux où habitent les parents de son amie Élise, grâce à qui elle a pu entreprendre le voyage en France.
« Le 24 [mai]. Ce matin, j’ai écrit à mes amis en Allemagne et à Bordeaux avant de me hâter l’après-midi chez monsieur Bachmann afin de ne pas manquer l’Entrée de la Reine, car, si l’on arrive trop tard, les voitures ne peuvent plus passer par le Quai des Orfèvres. Déjà les rues étaient pleines de voitures et de gens et les salons de monsieur Bachmann remplis de monde.
C’était surtout des jeunes femmes, vêtues avec le plus grand soin, qui semblaient savoir que sur le balcon de monsieur Bachmann tous les passants pouvaient les regarder de la tête aux pieds.
(...)
Toute cette variété de tenues me tint occupée jusqu’à l’approche du cortège. Le ciel s’était heureusement couvert, de sorte que les grands personnages ainsi que les spectateurs eurent moins à souffrir de la chaleur. Il y avait en tout vingt carrosses, chacun attelé de huit chevaux. Les carrosses d’apparat de la cour doivent, selon l’étiquette traditionnelle, offrir de la place à six personnes.
Dans le carrosse de la reine étaient en effet assises six dames, toutes portant des robes à l’espagnole. Les tissus étaient en général à fond blanc, brodés de lames d’or et d’argent, ce qui brille beaucoup mais ne tient qu’une journée, car les paillettes d’or et d’argent se détachent sous les mouvements des plis de la soie.
Il y avait dans les coiffures une telle diversité de fantaisies qu’on se serait cru au pays de l’imagination en voyant voleter et flotter autour des plus jolies têtes du royaume une telle variété de plumages, de crêpe, de dentelles et de fleurs. Mais les quatre millions de livres qui sont mis en circulation chaque année par mademoiselle Bertin, la modiste, me revinrent à l’esprit, et l’idée que des centaines de personnes en dépendent faisait de ces jolies paillettes quelque chose d’estimable et de sérieux.
La plupart des épaules blanches des dames ressortaient joliment des blondes des grands cols et des rubans des corsages, et cette façon actuelle de porter les robes à l’espagnole me plaît mieux que celle que j’ai vu autrefois à la cour bavaroise où la gorge et la nuque étaient laissées entièrement dénudées.
La reine était, elle aussi, vêtue de cette façon. Son teint est d’une blancheur éblouissante et elle était couverte de diamants. Sa beauté, véritablement royale, l’aurait fait remarquer si la première place qu’elle occupe n’y avait pas suffi ; en effet les deux épouses des frères du roi se distinguaient moins, encore que le visage de Madame de Provence exprimât beaucoup de caractère et d’intelligence, et celui de Madame d’Artois beaucoup de bonté.
A peine avais-je fini mes observations que les personnes autour de moi sur le balcon commencèrent à se regarder avec étonnement en murmurant : « Que se passe-t-il ? Les rues sont pleines de monde et personne ne crie “Vive la Reine !“ ». Le silence était frappant, comparé aux acclamations entendues lors de l’Entrée du Roi. Un homme plein d’esprit me dit : « Vous voyez là un trait de caractère du peuple qui a le courage de montrer son mécontentement. Il est accablé sans être soumis, comme le sont les grands : on en veut à la reine et on lui fait comprendre qu’on est venu pour la splendeur du cortège, non pour sa personne. »
Le plaisir de la curiosité associé au rejet silencieux, apparemment partagé par des milliers de personnes, m’attrista ; je ne souhaiterais pas de nos jours être reine.
(...)
Nous apprîmes alors que la reine rentrerait par une autre rue et nous nous dispersâmes. Comme mademoiselle de Labourot avait commandé sa voiture pour plus tard, je pus lui proposer de la raccompagner jusque chez elle où elle rentrait déjeuner. Cependant, quand ma voiture s’approcha de la rue Saint-Honoré, je dus m’arrêter près du palais du duc d’Orléans car la Garde Française s’y tenait dans l’attente du passage de la reine. Un officier se dirigea vers ma voiture en disant : « Vous êtes une étrangère, vous aimeriez sûrement voir le cortège de plus près, je vais m’en occuper. » Il fit aussitôt avancer plusieurs véhicules, si bien que je vis mieux le cortège que depuis le balcon, puisque je pus observer les carrosses de près et voir la vraie beauté de la reine et de bon nombre de ses dames. Beaucoup paraissaient fatiguées du fardeau de leur coiffure et d’avoir à rester assises à l’étroit, serrées les unes contre les autres ; leur mine trahissait une certaine contrariété et quelque ennui. Il me déplut de voir les gardes à cheval se comporter envers les pauvres piétons avec mépris et dureté, contrairement à l’infanterie qui était plus aimable et plus douce ; ils connaissent peut-être mieux les peines de la marche à pied.
Pendant le passage du cortège, on vendait des feuillets indiquant les trente-quatre rues que la Reine devait parcourir, avec une chanson pour la reine et le petit duc de Normandie. On voit là l’empressement des journalistes et des musiciens lors de ce genre de manifestation. Tout le reste de la journée, les rues furent remplies de voitures à six ou huit chevaux qui amenaient des dames joliment parées vers le Temple où le comte d’Artois donnait un déjeuner pour la reine. Le soir je montais en voiture (...) voir l’illumination générale à laquelle j’avais moi aussi contribué en mettant une douzaine de lampes à mes fenêtres, comme notre propriétaire l’avait demandé à tous ses locataires ; en effet, la police devait frapper d’une amende de cent thalers toute maison non-illuminée. »
Extrait du Journal d'un voyage à travers la France, 1785, par Sophie von La Roche, traduit par Michel Lung, Thomas Dunskus et Anne Lung-Faivre, d'après l'édition originale (1787), aux Éditions de l'Entre-deux-Mers, 2012.
Sophie vient tout juste de rentrer de son escapade qui l’avait menée à Bordeaux où habitent les parents de son amie Élise, grâce à qui elle a pu entreprendre le voyage en France.
« Le 24 [mai]. Ce matin, j’ai écrit à mes amis en Allemagne et à Bordeaux avant de me hâter l’après-midi chez monsieur Bachmann afin de ne pas manquer l’Entrée de la Reine, car, si l’on arrive trop tard, les voitures ne peuvent plus passer par le Quai des Orfèvres. Déjà les rues étaient pleines de voitures et de gens et les salons de monsieur Bachmann remplis de monde.
C’était surtout des jeunes femmes, vêtues avec le plus grand soin, qui semblaient savoir que sur le balcon de monsieur Bachmann tous les passants pouvaient les regarder de la tête aux pieds.
(...)
Toute cette variété de tenues me tint occupée jusqu’à l’approche du cortège. Le ciel s’était heureusement couvert, de sorte que les grands personnages ainsi que les spectateurs eurent moins à souffrir de la chaleur. Il y avait en tout vingt carrosses, chacun attelé de huit chevaux. Les carrosses d’apparat de la cour doivent, selon l’étiquette traditionnelle, offrir de la place à six personnes.
Dans le carrosse de la reine étaient en effet assises six dames, toutes portant des robes à l’espagnole. Les tissus étaient en général à fond blanc, brodés de lames d’or et d’argent, ce qui brille beaucoup mais ne tient qu’une journée, car les paillettes d’or et d’argent se détachent sous les mouvements des plis de la soie.
Il y avait dans les coiffures une telle diversité de fantaisies qu’on se serait cru au pays de l’imagination en voyant voleter et flotter autour des plus jolies têtes du royaume une telle variété de plumages, de crêpe, de dentelles et de fleurs. Mais les quatre millions de livres qui sont mis en circulation chaque année par mademoiselle Bertin, la modiste, me revinrent à l’esprit, et l’idée que des centaines de personnes en dépendent faisait de ces jolies paillettes quelque chose d’estimable et de sérieux.
La plupart des épaules blanches des dames ressortaient joliment des blondes des grands cols et des rubans des corsages, et cette façon actuelle de porter les robes à l’espagnole me plaît mieux que celle que j’ai vu autrefois à la cour bavaroise où la gorge et la nuque étaient laissées entièrement dénudées.
La reine était, elle aussi, vêtue de cette façon. Son teint est d’une blancheur éblouissante et elle était couverte de diamants. Sa beauté, véritablement royale, l’aurait fait remarquer si la première place qu’elle occupe n’y avait pas suffi ; en effet les deux épouses des frères du roi se distinguaient moins, encore que le visage de Madame de Provence exprimât beaucoup de caractère et d’intelligence, et celui de Madame d’Artois beaucoup de bonté.
A peine avais-je fini mes observations que les personnes autour de moi sur le balcon commencèrent à se regarder avec étonnement en murmurant : « Que se passe-t-il ? Les rues sont pleines de monde et personne ne crie “Vive la Reine !“ ». Le silence était frappant, comparé aux acclamations entendues lors de l’Entrée du Roi. Un homme plein d’esprit me dit : « Vous voyez là un trait de caractère du peuple qui a le courage de montrer son mécontentement. Il est accablé sans être soumis, comme le sont les grands : on en veut à la reine et on lui fait comprendre qu’on est venu pour la splendeur du cortège, non pour sa personne. »
Le plaisir de la curiosité associé au rejet silencieux, apparemment partagé par des milliers de personnes, m’attrista ; je ne souhaiterais pas de nos jours être reine.
(...)
Nous apprîmes alors que la reine rentrerait par une autre rue et nous nous dispersâmes. Comme mademoiselle de Labourot avait commandé sa voiture pour plus tard, je pus lui proposer de la raccompagner jusque chez elle où elle rentrait déjeuner. Cependant, quand ma voiture s’approcha de la rue Saint-Honoré, je dus m’arrêter près du palais du duc d’Orléans car la Garde Française s’y tenait dans l’attente du passage de la reine. Un officier se dirigea vers ma voiture en disant : « Vous êtes une étrangère, vous aimeriez sûrement voir le cortège de plus près, je vais m’en occuper. » Il fit aussitôt avancer plusieurs véhicules, si bien que je vis mieux le cortège que depuis le balcon, puisque je pus observer les carrosses de près et voir la vraie beauté de la reine et de bon nombre de ses dames. Beaucoup paraissaient fatiguées du fardeau de leur coiffure et d’avoir à rester assises à l’étroit, serrées les unes contre les autres ; leur mine trahissait une certaine contrariété et quelque ennui. Il me déplut de voir les gardes à cheval se comporter envers les pauvres piétons avec mépris et dureté, contrairement à l’infanterie qui était plus aimable et plus douce ; ils connaissent peut-être mieux les peines de la marche à pied.
Pendant le passage du cortège, on vendait des feuillets indiquant les trente-quatre rues que la Reine devait parcourir, avec une chanson pour la reine et le petit duc de Normandie. On voit là l’empressement des journalistes et des musiciens lors de ce genre de manifestation. Tout le reste de la journée, les rues furent remplies de voitures à six ou huit chevaux qui amenaient des dames joliment parées vers le Temple où le comte d’Artois donnait un déjeuner pour la reine. Le soir je montais en voiture (...) voir l’illumination générale à laquelle j’avais moi aussi contribué en mettant une douzaine de lampes à mes fenêtres, comme notre propriétaire l’avait demandé à tous ses locataires ; en effet, la police devait frapper d’une amende de cent thalers toute maison non-illuminée. »
Extrait du Journal d'un voyage à travers la France, 1785, par Sophie von La Roche, traduit par Michel Lung, Thomas Dunskus et Anne Lung-Faivre, d'après l'édition originale (1787), aux Éditions de l'Entre-deux-Mers, 2012.
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Ven 15 Mai 2015, 22:25, édité 2 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
C'est formidable !!! :n,,;::::!!!:
Merci, merci de nous faire partager une description aussi remarquable ! :;\':;\':;
Merci, merci de nous faire partager une description aussi remarquable ! :;\':;\':;
Invité- Invité
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
C'est passionnant. J'ai hâte de me jeter sur cette relation !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Je ne cesserai pas de recommander la lecture de ce magnifique journal si riche en détails de la vie quotidienne en 1785 et les impressions d'une étrangère de tout ce qu'elle voit en France
Ce soir je rajouterai encore à ce sujet un extrait de la Correspondance Secrète et aussi d'une lettre de Fersen à Gustav III en ce qui concerne la cérémonie des Relevailles
Ce soir je rajouterai encore à ce sujet un extrait de la Correspondance Secrète et aussi d'une lettre de Fersen à Gustav III en ce qui concerne la cérémonie des Relevailles
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Sophie von la Roche a écrit:Il y avait en tout vingt carrosses, chacun attelé de huit chevaux. Les carrosses d’apparat de la cour doivent, selon l’étiquette traditionnelle, offrir de la place à six personnes.
Dans le carrosse de la reine étaient en effet assises six dames, toutes portant des robes à l’espagnole. Les tissus étaient en général à fond blanc, brodés de lames d’or et d’argent, ce qui brille beaucoup mais ne tient qu’une journée, car les paillettes d’or et d’argent se détachent sous les mouvements des plis de la soie.
Il y avait dans les coiffures une telle diversité de fantaisies qu’on se serait cru au pays de l’imagination en voyant voleter et flotter autour des plus jolies têtes du royaume une telle variété de plumages, de crêpe, de dentelles et de fleurs.
Quel coup d'oeil merveilleux ! C'est quasi-cinématographique ( technicolor bien sûr ) !
Merci, merci, cher Félix !
;
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Mme de Sabran a écrit:
Quel coup d'oeil merveilleux ! C'est quasi-cinématographique ( technicolor bien sûr ) !
Merci, merci, cher Félix !
Oui n'est-ce pas ?
On s'y croit presque... il nous manque juste la machine à remonter le temps
Fersen, quant à lui, est moins enthousiaste par rapport aux équipages. Dans une lettre écrite le 26 mai, il relate la journée à son roi, Gustav III :
« L'entrée de la Reine s'est faite avant-hier. Votre Majesté verra par le Journal de Paris l'ordre de la marche ; les équipages n'étaient pas très beaux et la Reine a été reçue très froidement. Il n'y a pas eu une seule acclamation, mais un silence parfait. Il y avait une foule de monde énorme. Le soir la Reine a été fort applaudie à l'opéra ; les applaudissements ont duré près d'un quart d'heure. Le soir il y a eu quelques illuminations très belles – celle de la Place Louis XV était superbe. L'ambassadeur d'Espagne, qui loge dans un des pavillons, donna un petit feu d'artifice très joli mais trop petit. La Reine fut dans la place pour le voir, et lorsqu'elle en partit il y eut un 'vive la Reine' général. L'illumination du baron de Staël était très jolie. La Reine et madame Élisabeth ont couché aux Tuileries. Hier elles ont été aux Italiens; la Reine y a été fort applaudie. »
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Comte d'Hézècques a écrit:
Fersen, quant à lui, est moins enthousiaste par rapport aux équipages. Dans une lettre écrite le 26 mai, il relate la journée à son roi, Gustav III :
« L'entrée de la Reine s'est faite avant-hier. Votre Majesté verra par le Journal de Paris l'ordre de la marche ; les équipages n'étaient pas très beaux et la Reine a été reçue très froidement. Il n'y a pas eu une seule acclamation, mais un silence parfait. . »
Ce sont les retombées de l'affaire du Collier, à n'en pas douter ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Mme de Sabran a écrit:
Ce sont les retombées de l'affaire du Collier, à n'en pas douter ...
Cela ne se peut, puisque l'affaire du collier n'allait éclater qu'en août de cette année-là
Il faut en conclure que la popularité de la reine était déjà ternie bien avant le scandale du collier...
Voici l'explication que la Correspondance Secrète nous donne :
« De Versailles, le 8 juin 1785
Pendant le dernier voyage de la Reine à Paris, le peuple a montré si peu d'empressement que cette princesse, dont le cœur est si bon, en a été affectée, et qu'elle a dit avec douleur en entrant aux Tuileries :
- Mais que leur ai-je donc fait ?
Cette question touchante, il n'est personne qui ne puisse et ne doive la faire ; car Sa Majesté, qui a toujours montré beaucoup de penchant à obliger, n'a jamais fait un malheureux.
Lors de ce dernier voyage même, elle a versé des secours très considérables sur les infortunés. Qui aurait dit que ces Parisiens, dont l'amour pour leurs maîtres est la vertu naturelle, affligeraient ainsi leur cœur en leur refusant un tribut qu'ils ne cessent de mériter ?
Le mal vient de plus loin. Des écrits clandestins et calomnieux, des chansons licencieuses faites à la cour même, ont altéré la douceur et l'amabilité françaises, et c'est un bien mauvais service rendu à une nation que de semer entre elle et ses souverains une froideur fâcheuse et funeste. Jamais le gouvernement n'a montré une aussi grande sévérité pour les écrits publics, et jamais on n'a vu paraître tant de satires clandestines dont les auteurs se sont dérobés aux recherches.
Ces couplets, ces chansons, ces satires ont circulé et ont fait un mal effroyable, en apprenant aux peuples à moins respecter ce qui faisait autrefois l'objet de leur vénération et de leur amour. Beaux esprits, grands philosophes qui méprisez ce que vous appelez préjugés, dites-nous si vous avez quelque frein plus salutaire pour conserver les mœurs et l'autorité que le respect général pour ceux qui en sont les dépositaires inspire ? »
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
L'observation de Fersen était donc très juste, malheureusement.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Continuons cette grande journée, avec la Correspondance secrète du 18 mai 1785 :
Invité- Invité
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Quel superbe coup d'oeil cela a dû être !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Je veux bien croire qu'avec une paire de boucles d'oreilles à 800,000 livres achetée en mai 1785, la reine était étonnée que Böhmer lui cassait les augustes pieds deux mois plus tard pour un collier plus qu'onéreux...
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L’Entrée de la Reine à Paris le 24 mai 1785
Comte d'Hézècques a écrit: Böhmer lui cassait les augustes pieds
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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