La Basilique de Saint-Denis
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Mme de Sabran
MARIE ANTOINETTE
La nuit, la neige
fleurdelys
8 participants
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La Basilique de Saint-Denis
Bénédiction des cercueils de Louis XVI et Marie-Antoinette dans la crypte de la basilique de Saint Denis à Paris dans une photo d'époque qui remonte aux années trente du siècle dernier. Le cercueil de la reine est celui à dx (cela signifie-t-il à droite?) :
Autre photo des cercueils de Louis XVI et Marie-Antoinette prise en 1900 immédiatement après le nettoyage de la crypte à Saint Denis. L'effondrement de l'ensemble du plafond endommagea particulièrement le cercueil de la reine Marie-Antoinette, (la première à partir de dx). Les autres cercueils sont affichés dans l'ordre Louis XVI, Madame Victoire, Madame Adélaïde, Louis XVIII et sa femme, mis un sous l'autre (c'est sans doute la première fois que cela leur arrivait... : ):
Bien à vous.
Autre photo des cercueils de Louis XVI et Marie-Antoinette prise en 1900 immédiatement après le nettoyage de la crypte à Saint Denis. L'effondrement de l'ensemble du plafond endommagea particulièrement le cercueil de la reine Marie-Antoinette, (la première à partir de dx). Les autres cercueils sont affichés dans l'ordre Louis XVI, Madame Victoire, Madame Adélaïde, Louis XVIII et sa femme, mis un sous l'autre (c'est sans doute la première fois que cela leur arrivait... : ):
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La Basilique de Saint-Denis
Merci ! pour ces vieilles photos Majesté
fleurdelys- Messages : 668
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 54
Localisation : Québec
Re: La Basilique de Saint-Denis
Merci...
J'ai déplacé ces messages ici, car il me semblait pourtant que nous avions ouvert un sujet avec quelques autres photos et divers commentaires.
Je ne le retrouve plus pour le moment... àè-è\': :
J'ai déplacé ces messages ici, car il me semblait pourtant que nous avions ouvert un sujet avec quelques autres photos et divers commentaires.
Je ne le retrouve plus pour le moment... àè-è\': :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: La Basilique de Saint-Denis
Annoncé sur le site de l'Office du Tourisme de la Seine-Saint-Denis, et dans l'onglet dédié à la Basilique de Saint-Denis :
Sur l’initiative de la Ville de Saint-Denis et de la communauté d’agglomération Plaine Commune et avec l'accord du Ministère de la Culture et de la communication, la flèche de la basilique, démontée au XIXe siècle va être remontée dans le cadre d'un chantier qui sera visitable à partir du printemps 2018.
Construite au début du XIIIe siècle, la flèche de Saint-Denis fut considérée, en son temps, comme un des ouvrages les plus spectaculaires de la région parisienne.
Dans la tradition des flèches de pierre romanes, elle achevait la construction du massif occidental de l’abbatiale, entreprise quelques décennies plus tôt par l’abbé Suger.
Figurant sur toutes les représentations anciennes de l’abbaye et de la ville, elle fut épargnée par les Guerres de Religion, comme par la Révolution.
À la suite des travaux commandés par Napoléon Ier pour remettre en état la basilique, elle fut restaurée par l’architecte François Debret, en 1837-1838.
Façade dénaturée et démontage de la flèche de la basilique
Au printemps 1846, déstabilisée par les tornades de 1842, 1843 et 1845, la flèche dut être précautionneusement démontée pour permettre la consolidation de la tour qui la portait, et elle devait être remontée par la suite.
Cependant, une polémique fut activée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui accusa Debret d’erreurs techniques. Elle entraîna la démission de Debret, et son remplacement par son principal détracteur.
Amplifiant la nature des désordres, et affirmant que la façade de la basilique avait été dénaturée, Viollet-le-Duc poursuivit le démontage de la flèche par celui de la tour nord.
Il proposa même la démolition complète de la façade et son remplacement par un projet neuf, comportant deux flèches symétriques.
Projet de Viollet-le-Duc pour la reconstruction de la façade de l'église
Ce dernier projet n’eut pas de suite, et le remontage de la flèche fut abandonné au profit d’autres priorités.
Depuis 1847, la façade de la basilique reste donc amputée de sa flèche et de sa tour nord.
Avant cette démolition, les travaux effectués par François Debret avaient été accompagnés de relevés et d’attachements exceptionnellement complets.
Ces documents, conservés aux Archives nationales et à la Médiathèque du patrimoine, représentent les ouvrages avec un niveau de détail remarquable.
D’autres relevés furent réalisés pendant les opérations de démontage, afin de permettre un remontage aussi fidèle que possible.
Ainsi, les façades de la tour et de la flèche sont représentées avec leur appareil de pierre, coté précisément, et tous leurs détails d’exécution.
D’autres dessins donnent les élévations intérieures de la tour, celles de l’escalier, des clochetons et du fleuron sommital, le détail des écailles habillant la flèche, et plusieurs coupes indiquent l’implantation exacte de chacun des ouvrages.
Les archives précisent même les tirants ou crochets métalliques qui liaisonnaient entre elles les assises de pierre.
Ces documents sont complétés par de nombreux croquis, par des photos qui comptent parmi les incunables de la photographie, et par les nombreuses pierres déposées, qui sont encore conservées dans le jardin arrière de la basilique.
D’une manière qui peut sembler paradoxale mais qui est bien réelle, la flèche de Saint-Denis est aujourd’hui plus précisément et plus complètement documentée que beaucoup de flèches médiévales qui sont encore en place.
Depuis le milieu du XIXe siècle, il est frappant de constater que tous les ouvrages historiques consacrés à Saint-Denis déplorent la disparition de la tour nord et de la flèche de la basilique, en regrettant qu’elles aient été victimes, l’une et l’autre, d’une médiocre querelle architecturale.
L’idée de leur remontage s’est donc imposée peu à peu, au point de devenir un véritable objectif municipal.
En 1987, Marcelin Berthelot, maire de Saint-Denis, lança officiellement le projet.
En 1991, une étude fut commandée par le Ministère de la Culture à l’architecte Jacques Lavedan, qui conclut aux parfaites possibilités technique et scientifique du remontage de la flèche.
Une variante contemporaine fut également envisagée, puis écartée par la Direction du patrimoine.
Le projet aujourd’hui engagé se situe donc en toute continuité intellectuelle et la restauration de la façade de la basilique lui a donné une nouvelle légitimité.
Reconstruire la basilique selon certaines dispositions
Expression de toutes les hardiesses, les grands clochers ont toujours été des ouvrages dont la forte valeur symbolique a été mise en cause par la relative fragilité de leurs structures. En même temps que Debret travaillait à Saint-Denis, l’architecte Henri Labrouste démontait la tour nord de la collégiale de Mantes, et c’est son successeur, Alphonse Durand, qui mena à bien son remontage, en 1851-1853.
Lorsque s’effondra le grand clocher de Saint-Marc de Venise, en 1902, chacun convint de le reconstruire selon les dispositions qui faisaient de lui une des principales composantes historiques de la ville.
Plus récemment, la reconstruction des églises de Varsovie et de Dresde a marqué la renaissance de ces villes victimes de la dernière guerre mondiale.
Depuis 1964, la Charte de Venise codifie les travaux effectués sur les édifices patrimoniaux et s’élève contre les adjonctions ou reconstructions arbitraires.
Toutefois, contrairement à une idée reçue, elle ne s’oppose en rien au remontage d’un ouvrage ancien parfaitement documenté. C’est même en vertu de la charte de Venise que la Frauenkirche de Dresde a été dernièrement reconstruite, avec sans doute moins de plans anciens que n’en conserve la flèche de Saint-Denis, et c’est en respectant scrupuleusement cette même charte que les jardins de Hampton Court ou de Herrenhausen ont été intégralement replantés.
Au-delà des questions de doctrine, le remontage de la flèche de Saint-Denis s’est heurté longtemps aux dépenses qu’un tel ouvrage pouvait représenter.
Effectué par des entreprises traditionnelles, ce travail était estimé en 1992 à 60 millions de francs.
L’accord donné alors par le ministère de la Culture pour le remontage de la flèche de Saint-Denis, était d’ailleurs conditionné à l’absence de toute aide financière de l’Etat, mobilisé en priorité par la restauration de la basilique.
Or, les expériences récentes des chantiers de l’Hermione, à Rochefort, et de Guédelon, dans l’Yonne, ont montré que des chantiers exceptionnels pouvaient être source d’une véritable curiosité publique et généraient une fréquentation capable d’équilibrer leurs frais.
Depuis dix-huit ans, le chantier de Guédelon a attiré plus de cinq millions de visiteurs, qui ont intégralement couvert les dépenses d’une équipe permanente de quarante personnes, ainsi que tous les frais de la construction d’un gros château médiéval.
Accompagné d’un comité scientifique de haut niveau, ce chantier a également permis de retrouver des techniques et des méthodes de travail qui bénéficient désormais aux restaurations traditionnelles.
En tirant parti de cette expérience et en bénéficiant de la localisation de Saint-Denis au cœur de la région parisienne, l’ouverture au public du chantier de la flèche développera un attrait pédagogique sans équivalent.
Ce chantier augmentera la fréquentation de la basilique et sera capable d’attirer sur les travaux de restauration le mécénat qui leur manque actuellement.
Il s’inscrira également dans la logique de revalorisation du centre historique de Saint-Denis, concrétisée depuis 1982 par la création de l’Unité archéologique de Saint-Denis et qui se poursuit, notamment avec l’ouverture au public de la « Fabrique de la ville ».
Pour répondre aux attentes de la ville, tout en respectant la Charte de Venise, le projet ne consiste donc pas à reconstruire une flèche à Saint-Denis, mais bien à remonter la flèche ancienne de la basilique.
Parallèlement, la possibilité de réaliser le projet sans financement public dépend, elle aussi, de la conformité historique de l’ouvrage.
En effet, seul un chantier montrant les techniques anciennes de taille et de mise en œuvre des pierres est capable d’attirer les visiteurs curieux de comprendre la réalité d’un chantier médiéval. La conformité du projet avec ses dispositions historiques est directement liée à sa capacité d’autofinancement.
Le projet consiste donc à remonter la tour et la flèche nord de la basilique exactement dans l’état où elles furent restaurées par l’architecte François Debret, en 1837-1838.
Avec la restauration de la façade occidentale, l’ensemble du massif occidental de la basilique présentera un aspect cohérent, témoignage des dispositions de l’abbatiale aux XIIe et XIIIe siècles, mais également des premières restaurations menées en France au début du XIXe siècle.
Source et infos complémentaires : http://www.tourisme93.com/basilique/remontage-de-la-fleche-de-saint-denis.html
Remontage de la flèche de Saint-Denis
Sur l’initiative de la Ville de Saint-Denis et de la communauté d’agglomération Plaine Commune et avec l'accord du Ministère de la Culture et de la communication, la flèche de la basilique, démontée au XIXe siècle va être remontée dans le cadre d'un chantier qui sera visitable à partir du printemps 2018.
Construite au début du XIIIe siècle, la flèche de Saint-Denis fut considérée, en son temps, comme un des ouvrages les plus spectaculaires de la région parisienne.
Dans la tradition des flèches de pierre romanes, elle achevait la construction du massif occidental de l’abbatiale, entreprise quelques décennies plus tôt par l’abbé Suger.
Figurant sur toutes les représentations anciennes de l’abbaye et de la ville, elle fut épargnée par les Guerres de Religion, comme par la Révolution.
À la suite des travaux commandés par Napoléon Ier pour remettre en état la basilique, elle fut restaurée par l’architecte François Debret, en 1837-1838.
Façade dénaturée et démontage de la flèche de la basilique
Au printemps 1846, déstabilisée par les tornades de 1842, 1843 et 1845, la flèche dut être précautionneusement démontée pour permettre la consolidation de la tour qui la portait, et elle devait être remontée par la suite.
Cependant, une polémique fut activée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui accusa Debret d’erreurs techniques. Elle entraîna la démission de Debret, et son remplacement par son principal détracteur.
Amplifiant la nature des désordres, et affirmant que la façade de la basilique avait été dénaturée, Viollet-le-Duc poursuivit le démontage de la flèche par celui de la tour nord.
Il proposa même la démolition complète de la façade et son remplacement par un projet neuf, comportant deux flèches symétriques.
Projet de Viollet-le-Duc pour la reconstruction de la façade de l'église
Ce dernier projet n’eut pas de suite, et le remontage de la flèche fut abandonné au profit d’autres priorités.
Depuis 1847, la façade de la basilique reste donc amputée de sa flèche et de sa tour nord.
Avant cette démolition, les travaux effectués par François Debret avaient été accompagnés de relevés et d’attachements exceptionnellement complets.
Ces documents, conservés aux Archives nationales et à la Médiathèque du patrimoine, représentent les ouvrages avec un niveau de détail remarquable.
D’autres relevés furent réalisés pendant les opérations de démontage, afin de permettre un remontage aussi fidèle que possible.
Ainsi, les façades de la tour et de la flèche sont représentées avec leur appareil de pierre, coté précisément, et tous leurs détails d’exécution.
D’autres dessins donnent les élévations intérieures de la tour, celles de l’escalier, des clochetons et du fleuron sommital, le détail des écailles habillant la flèche, et plusieurs coupes indiquent l’implantation exacte de chacun des ouvrages.
Les archives précisent même les tirants ou crochets métalliques qui liaisonnaient entre elles les assises de pierre.
Ces documents sont complétés par de nombreux croquis, par des photos qui comptent parmi les incunables de la photographie, et par les nombreuses pierres déposées, qui sont encore conservées dans le jardin arrière de la basilique.
D’une manière qui peut sembler paradoxale mais qui est bien réelle, la flèche de Saint-Denis est aujourd’hui plus précisément et plus complètement documentée que beaucoup de flèches médiévales qui sont encore en place.
Depuis le milieu du XIXe siècle, il est frappant de constater que tous les ouvrages historiques consacrés à Saint-Denis déplorent la disparition de la tour nord et de la flèche de la basilique, en regrettant qu’elles aient été victimes, l’une et l’autre, d’une médiocre querelle architecturale.
L’idée de leur remontage s’est donc imposée peu à peu, au point de devenir un véritable objectif municipal.
En 1987, Marcelin Berthelot, maire de Saint-Denis, lança officiellement le projet.
En 1991, une étude fut commandée par le Ministère de la Culture à l’architecte Jacques Lavedan, qui conclut aux parfaites possibilités technique et scientifique du remontage de la flèche.
Une variante contemporaine fut également envisagée, puis écartée par la Direction du patrimoine.
Le projet aujourd’hui engagé se situe donc en toute continuité intellectuelle et la restauration de la façade de la basilique lui a donné une nouvelle légitimité.
Reconstruire la basilique selon certaines dispositions
Expression de toutes les hardiesses, les grands clochers ont toujours été des ouvrages dont la forte valeur symbolique a été mise en cause par la relative fragilité de leurs structures. En même temps que Debret travaillait à Saint-Denis, l’architecte Henri Labrouste démontait la tour nord de la collégiale de Mantes, et c’est son successeur, Alphonse Durand, qui mena à bien son remontage, en 1851-1853.
Lorsque s’effondra le grand clocher de Saint-Marc de Venise, en 1902, chacun convint de le reconstruire selon les dispositions qui faisaient de lui une des principales composantes historiques de la ville.
Plus récemment, la reconstruction des églises de Varsovie et de Dresde a marqué la renaissance de ces villes victimes de la dernière guerre mondiale.
Depuis 1964, la Charte de Venise codifie les travaux effectués sur les édifices patrimoniaux et s’élève contre les adjonctions ou reconstructions arbitraires.
Toutefois, contrairement à une idée reçue, elle ne s’oppose en rien au remontage d’un ouvrage ancien parfaitement documenté. C’est même en vertu de la charte de Venise que la Frauenkirche de Dresde a été dernièrement reconstruite, avec sans doute moins de plans anciens que n’en conserve la flèche de Saint-Denis, et c’est en respectant scrupuleusement cette même charte que les jardins de Hampton Court ou de Herrenhausen ont été intégralement replantés.
Au-delà des questions de doctrine, le remontage de la flèche de Saint-Denis s’est heurté longtemps aux dépenses qu’un tel ouvrage pouvait représenter.
Effectué par des entreprises traditionnelles, ce travail était estimé en 1992 à 60 millions de francs.
L’accord donné alors par le ministère de la Culture pour le remontage de la flèche de Saint-Denis, était d’ailleurs conditionné à l’absence de toute aide financière de l’Etat, mobilisé en priorité par la restauration de la basilique.
Or, les expériences récentes des chantiers de l’Hermione, à Rochefort, et de Guédelon, dans l’Yonne, ont montré que des chantiers exceptionnels pouvaient être source d’une véritable curiosité publique et généraient une fréquentation capable d’équilibrer leurs frais.
Depuis dix-huit ans, le chantier de Guédelon a attiré plus de cinq millions de visiteurs, qui ont intégralement couvert les dépenses d’une équipe permanente de quarante personnes, ainsi que tous les frais de la construction d’un gros château médiéval.
Accompagné d’un comité scientifique de haut niveau, ce chantier a également permis de retrouver des techniques et des méthodes de travail qui bénéficient désormais aux restaurations traditionnelles.
En tirant parti de cette expérience et en bénéficiant de la localisation de Saint-Denis au cœur de la région parisienne, l’ouverture au public du chantier de la flèche développera un attrait pédagogique sans équivalent.
Ce chantier augmentera la fréquentation de la basilique et sera capable d’attirer sur les travaux de restauration le mécénat qui leur manque actuellement.
Il s’inscrira également dans la logique de revalorisation du centre historique de Saint-Denis, concrétisée depuis 1982 par la création de l’Unité archéologique de Saint-Denis et qui se poursuit, notamment avec l’ouverture au public de la « Fabrique de la ville ».
Pour répondre aux attentes de la ville, tout en respectant la Charte de Venise, le projet ne consiste donc pas à reconstruire une flèche à Saint-Denis, mais bien à remonter la flèche ancienne de la basilique.
Parallèlement, la possibilité de réaliser le projet sans financement public dépend, elle aussi, de la conformité historique de l’ouvrage.
En effet, seul un chantier montrant les techniques anciennes de taille et de mise en œuvre des pierres est capable d’attirer les visiteurs curieux de comprendre la réalité d’un chantier médiéval. La conformité du projet avec ses dispositions historiques est directement liée à sa capacité d’autofinancement.
Le projet consiste donc à remonter la tour et la flèche nord de la basilique exactement dans l’état où elles furent restaurées par l’architecte François Debret, en 1837-1838.
Avec la restauration de la façade occidentale, l’ensemble du massif occidental de la basilique présentera un aspect cohérent, témoignage des dispositions de l’abbatiale aux XIIe et XIIIe siècles, mais également des premières restaurations menées en France au début du XIXe siècle.
Source et infos complémentaires : http://www.tourisme93.com/basilique/remontage-de-la-fleche-de-saint-denis.html
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Basilique de Saint-Denis
Comme c'est intéressant ! Merci pour cet exposé .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Basilique de Saint-Denis
C'est un article clairement partial en faveur de la reconstruction.
Le consensus dont il est question en faveur de la reconstruction n'existe qu'au sein de l'équipe municipale, puisque la commission des monuments historiques a rendu, le 31 janvier dernier, un avis défavorable, que la ministre a décidé d'ignorer (c'est son droit), en essayant de camoufler le désaccord.
Le projet devra prouver que l'autofinancement est possible, sachant que les coûts seront très importants, puisqu'il s'agit d'une reconstruction complète, et qu'il faudra probablement consolider la tour pour supporter l'ouvrage.
Enfin, le projet de "reconstruction à l'identique" est mené par un ABF connu pour ses approximations.
Le consensus dont il est question en faveur de la reconstruction n'existe qu'au sein de l'équipe municipale, puisque la commission des monuments historiques a rendu, le 31 janvier dernier, un avis défavorable, que la ministre a décidé d'ignorer (c'est son droit), en essayant de camoufler le désaccord.
Le projet devra prouver que l'autofinancement est possible, sachant que les coûts seront très importants, puisqu'il s'agit d'une reconstruction complète, et qu'il faudra probablement consolider la tour pour supporter l'ouvrage.
Enfin, le projet de "reconstruction à l'identique" est mené par un ABF connu pour ses approximations.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La Basilique de Saint-Denis
Ah ! Ah ! Il y a du bluff et un coup de force médiatique dans l'air ?
Voici un article, cette fois-ci du journal La Croix (d'après l'AFP), qui titre également, comme si c'était fait... :
Je cite :
Après trente ans de flottement, le gouvernement a donné mercredi son feu vert, sous conditions, au projet de reconstruction de la flèche de la basilique de Saint-Denis.
La ministre de la Culture, Audrey Azoulay "souhaite favoriser ce projet de chantier-école et a décidé de suivre les recommandations de la Commission nationale (des monuments historiques) en donnant son accord au lancement des études" , a indiqué le ministère de la Culture dans un communiqué.
Élevée au début du XIIIe siècle et démontée à la suite d'une tornade survenue en 1846, cette flèche était haute de 86 mètres.
Le projet, porté par la mairie de Saint-Denis, propose de la reconstruire à l'identique.
Le 30 janvier, la Commission des monuments historiques avait émis (par huit voix contre six et deux abstentions) des réserves sur le projet, en demandant notamment des précisions sur la solidité de l'ouvrage.
Mais la ministre a décidé d'aller de l'avant après avoir rencontré la semaine dernière le maire de Saint-Denis, Laurent Russier (PCF) et le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec (FG), qui portent le projet.
"Les élus locaux y voient une occasion unique d’impliquer et de fédérer la population autour de ce patrimoine commun", note le communiqué du ministère de la Culture en soulignant que Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région, "a également fait connaître son soutien, notamment en termes d'emploi et de formation".
Les nouvelles études, censées lever les réserves de la Commission des monuments historiques, vont devoir "faire la preuve du caractère exceptionnel du chantier de la flèche en matière d’utilité sociale, d’adhésion et de participation populaire", a prévenu le ministère.
Les études devront notamment permettre "d’apporter toutes les assurances, au regard d'investigations complémentaires qui restent à conduire, que le massif occidental de la basilique pourra supporter sans dommage le chantier et le poids d'une tour et d'une flèche reconstruite".
Elles devront également démontrer que l'opération sera "autofinancée" grâce aux recettes générées par la visite du chantier et le mécénat, "préservant ainsi le financement par l’Etat des travaux indispensables pour la basilique".
Président du comité de soutien pour la reconstruction de la flèche après avoir été président de l'association pour la reconstruction de la frégate de La Fayette, "L'Hermione", l'écrivain et académicien Erik Orsenna estime que "le patrimoine de Saint-Denis mérite d'être restauré".
"Je suis très heureux" de la décision du ministère de la Culture, a-t-il dit à l'AFP.
"Reconstruire est une formidable manière de faire vivre la République", a-t-il assuré.
"Voir comment se construit un morceau de cathédrale à portée de métro et à un endroit qui réunit chaque dimanche, sur un marché, 130 nationalités, c'est quand même pas mal".
Le chantier de l'Hermione avait attiré à Rochefort (Charente-Maritime) 4,6 millions de visiteurs, dont la visite payante avait financé à plus de 60 % le projet.
Autre son de cloche pour Alexandre Gady, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne et président de l'association "Sites et Monuments", opposée à la reconstruction.
Selon lui, la reconstruction de la flèche n'est pas justifiée.
"Les motivations d’un tel projet sont d’abord politiques. On veut redonner de l’attractivité à ce département durement touché par le chômage et les problèmes d’intégration. Hélas, si la flèche neuve de Saint-Denis permettait de transformer cette situation, cela tiendrait du miracle !", a-t-il déclaré au journal La Croix.
Les adversaires des reconstructions mettent aussi en avant la Charte de Venise de 1964, texte qui codifie les travaux effectués sur les édifices patrimoniaux et s'élève contre les ajouts arbitraires.
Le coût des travaux de reconstruction de la flèche est estimé à 13 millions d'euros.
* Source : http://www.la-croix.com/France/Feu-vert-pour-reconstruction-fleche-basilique-Saint-Denis-2017-02-15-1300824949
Voici un article, cette fois-ci du journal La Croix (d'après l'AFP), qui titre également, comme si c'était fait... :
Je cite :
Feu vert pour la reconstruction de la flèche de la basilique de Saint-Denis
Après trente ans de flottement, le gouvernement a donné mercredi son feu vert, sous conditions, au projet de reconstruction de la flèche de la basilique de Saint-Denis.
La ministre de la Culture, Audrey Azoulay "souhaite favoriser ce projet de chantier-école et a décidé de suivre les recommandations de la Commission nationale (des monuments historiques) en donnant son accord au lancement des études" , a indiqué le ministère de la Culture dans un communiqué.
Élevée au début du XIIIe siècle et démontée à la suite d'une tornade survenue en 1846, cette flèche était haute de 86 mètres.
Le projet, porté par la mairie de Saint-Denis, propose de la reconstruire à l'identique.
Le 30 janvier, la Commission des monuments historiques avait émis (par huit voix contre six et deux abstentions) des réserves sur le projet, en demandant notamment des précisions sur la solidité de l'ouvrage.
Mais la ministre a décidé d'aller de l'avant après avoir rencontré la semaine dernière le maire de Saint-Denis, Laurent Russier (PCF) et le président de Plaine Commune, Patrick Braouezec (FG), qui portent le projet.
"Les élus locaux y voient une occasion unique d’impliquer et de fédérer la population autour de ce patrimoine commun", note le communiqué du ministère de la Culture en soulignant que Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région, "a également fait connaître son soutien, notamment en termes d'emploi et de formation".
Les nouvelles études, censées lever les réserves de la Commission des monuments historiques, vont devoir "faire la preuve du caractère exceptionnel du chantier de la flèche en matière d’utilité sociale, d’adhésion et de participation populaire", a prévenu le ministère.
Les études devront notamment permettre "d’apporter toutes les assurances, au regard d'investigations complémentaires qui restent à conduire, que le massif occidental de la basilique pourra supporter sans dommage le chantier et le poids d'une tour et d'une flèche reconstruite".
Elles devront également démontrer que l'opération sera "autofinancée" grâce aux recettes générées par la visite du chantier et le mécénat, "préservant ainsi le financement par l’Etat des travaux indispensables pour la basilique".
Président du comité de soutien pour la reconstruction de la flèche après avoir été président de l'association pour la reconstruction de la frégate de La Fayette, "L'Hermione", l'écrivain et académicien Erik Orsenna estime que "le patrimoine de Saint-Denis mérite d'être restauré".
"Je suis très heureux" de la décision du ministère de la Culture, a-t-il dit à l'AFP.
"Reconstruire est une formidable manière de faire vivre la République", a-t-il assuré.
"Voir comment se construit un morceau de cathédrale à portée de métro et à un endroit qui réunit chaque dimanche, sur un marché, 130 nationalités, c'est quand même pas mal".
Le chantier de l'Hermione avait attiré à Rochefort (Charente-Maritime) 4,6 millions de visiteurs, dont la visite payante avait financé à plus de 60 % le projet.
Autre son de cloche pour Alexandre Gady, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne et président de l'association "Sites et Monuments", opposée à la reconstruction.
Selon lui, la reconstruction de la flèche n'est pas justifiée.
"Les motivations d’un tel projet sont d’abord politiques. On veut redonner de l’attractivité à ce département durement touché par le chômage et les problèmes d’intégration. Hélas, si la flèche neuve de Saint-Denis permettait de transformer cette situation, cela tiendrait du miracle !", a-t-il déclaré au journal La Croix.
Les adversaires des reconstructions mettent aussi en avant la Charte de Venise de 1964, texte qui codifie les travaux effectués sur les édifices patrimoniaux et s'élève contre les ajouts arbitraires.
Le coût des travaux de reconstruction de la flèche est estimé à 13 millions d'euros.
* Source : http://www.la-croix.com/France/Feu-vert-pour-reconstruction-fleche-basilique-Saint-Denis-2017-02-15-1300824949
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Basilique de Saint-Denis
Il est amusant de lire que la décision négative, tranchée et nette de la commission devient "les réserves de la commission" !
Les journaux annoncent depuis plusieurs années la lancée des travaux. Nous sommes à la veille d'une élection, ce sera le prochain mandat qui tranchera vraiment.
Les journaux annoncent depuis plusieurs années la lancée des travaux. Nous sommes à la veille d'une élection, ce sera le prochain mandat qui tranchera vraiment.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: La Basilique de Saint-Denis
La Basilique n'est plus à quelques années près, elle en a vu d'autres... boudoi32
Franck Ferrand évoquait ce sujet d'histoire et/ou d'actualité à l'occasion de son émission Au coeur de l'Histoire diffusée vendredi dernier.
Sur place, il recevait aux micros d'Europe 1 Serge Santos, Administrateur de la basilique de Saint-Denis.
Michel Carmona est également venu s'entretenir avec l'animateur, et présenter avec lui la fin de vie de Catherine de Médicis.
Si l'émission vous intéresse, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-delocalisation-a-la-necropole-de-st-denis-2980973
Franck Ferrand évoquait ce sujet d'histoire et/ou d'actualité à l'occasion de son émission Au coeur de l'Histoire diffusée vendredi dernier.
Sur place, il recevait aux micros d'Europe 1 Serge Santos, Administrateur de la basilique de Saint-Denis.
Michel Carmona est également venu s'entretenir avec l'animateur, et présenter avec lui la fin de vie de Catherine de Médicis.
Si l'émission vous intéresse, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-delocalisation-a-la-necropole-de-st-denis-2980973
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Basilique de Saint-Denis
La nuit, la neige a écrit:
Si l'émission vous intéresse, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/acdh-lintegrale-delocalisation-a-la-necropole-de-st-denis-2980973
Ce sera avec grand plaisir, dès que possible ! Merci, cher la nuit, la neige ... :n,,;::::!!!:
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Basilique de Saint-Denis
Le 21 janvier 1815, les cendres de MarieAntoinette et de Louis XVI sont transférées sur ordre de Louis XVIII à la Basilique royale de Saint-Denis.
@LouisRielFrance
16 oct. 2017
https://twitter.com/LouisRielFrance/status/919891571524464640
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
MARIE-ANTOINETTE À LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS
Je cite, pour une large partie, un texte publié sur le site internet de la basilique cathédrale de Saint-Denis...
MARIE-ANTOINETTE À LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS
Du VIIe au XIXe siècle, 43 rois et 32 reines furent inhumés dans la basilique de Saint-Denis et plus de 70 gisants et tombeaux du XIIIe au XVIe siècle s’y trouvent encore. Au XVIIIe la puissance de l’abbaye de Saint-Denis avait déjà décru depuis deux siècles environ, mais les souverains la visitaient encore au moment des funérailles grandioses. Marie-Antoinette y vint au moins pour celles de Louis XV, alors qu’elle n’a pas 20 ans.
Les rois Bourbons furent tous inhumés dans un caveau de la crypte le caveau des Bourbons dans des cercueils de plomb recouverts de bois et posés sur des tréteaux de fer, mais sans aucune représentation sculptée. Seuls Louis XVI et Marie-Antoinette ont aujourd’hui deux somptueux priants de marbre blanc commandés à la Restauration par Louis XVIII, frère de Louis XVI, en 1815.
Eglise de Saint-Denis, sous l'Empire
John Hill (graveur), d'après John-Claude Nattes (dessinateur)
Aquatinte, 1807
Image : Château de Versailles
LA PROFANATION DES TOMBEAUX ROYAUX À SAINT-DENIS
Quelques mois après la mort de Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793, et pendant la détention de Marie-Antoinette à la Conciergerie, la Convention ordonne, afin de commémorer le premier anniversaire de la chute de la royauté le 10 août 1792, de démanteler les tombeaux de Saint-Denis, ce qui est partiellement réalisé du 10 août au 25 octobre 1793.
Hubert Robert, La violation des caveaux des rois dans la basilique Saint-Denis, en octobre 1793
Esquisse, huile sur toile. Vers 1793
Image : RMN-Grand Palais, musée Carnavalet / Commons Wikimedia
Après la destruction des monuments royaux, décrétée par la Convention sur le rapport de Barère, on avait éventré la crypte de l'abbatiale, c'est-à-dire, l'ancienne chapelle souterraine de la Vierge construite au IXe siècle par l'abbé Hilduin, devenue en 1683 le caveau des Bourbons, et on avait défoncé le sol à la recherche des sarcophages royaux.
Voir notre sujet : L'éxhumation des rois et reines de France, profanation des tombes de la basilique Saint-Denis
LA NÉCROPOLE SOUS LA RESTAURATION
De retour sur le trône en avril 1814, Louis XVIII décide de réaffecter la basilique à l’inhumation des souverains Bourbons. Il supprime alors le caveau que Napoléon avait fait installer pour sa sépulture dans la crypte.
Ces travaux précèdent une grandiose cérémonie funèbre, organisée le 21 janvier 1815, date anniversaire de l’exécution du dernier monarque, au cours de laquelle, on installe dans la crypte les cendres de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Allégorie du retour des Bourbons le 24 avril 1814 : Louis XVIII relevant la France de ses ruines
Louis-Philippe Crépin (1772 - 1851)
Huile sur toile, 1814
Personnes représentées : Figure de La France, Louis XVIII, Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d'Angoulême, Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, Louis V-Joseph de Bourbon, VIIIe prince de Condé, Charles X, Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry, Alexandre Ier, empereur de Russie
Les 18 et 19 janvier 1815, à la demande de la duchesse d’Angoulême, seule survivante des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Louis XVIII fit exhumer les dépouilles des souverains guillotinés pour les transférer à la basilique de Saint-Denis.
Louis XVIII est assisté de trois hommes de cour d’avant 1789 : le marquis de Dreux-Brézé, grand maître des cérémonies depuis 1781, Papillon de La Ferté, intendant des Menus-Plaisirs, et leur architecte, Francois-Joseph Bélanger.
Les corps du roi et de la reine sont exhumés du cimetière de la Madeleine à neuf heures du matin et sont accompagnés par le comte d’Artois (frère de Louis XVI, futur Charles X), ses fils et de nombreux dignitaires.
Translation des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette à la basilique de Saint-Denis, le 21 janvier 1815
Jean-Démosthène Dugourc (1749 - 1825)
Dessin, 19e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
"Translation des restes de L.L.M.M. Louis XVI et Marie-Antoinette, à l'église royale de St Denis, le 21 Janvier 1815. Exécuté d'après les ordres de M. le Baron de la Ferté sur les projets et dessins de M. Bellanger architecte"
Dugourc, qui avait été dessinateur du cabinet du comte de Provence sous l’Ancien Régime, avait continué sa carrière discrètement pendant la Révolution, avant de retrouver son ancien maître, devenu roi, en 1815.
Parmi les troupes, on remarquait, pour la première fois depuis leur dissolution en 1775 et 1787, les mousquetaires, gendarmes et chevau-légers de la Maison militaire du roi. L’ancien architecte de Napoléon, Pierre Fontaine, écrit dans son journal que la cérémonie, en faisant revivre le souvenir d’une « époque funeste », a « répandu la consternation dans tous les esprits » (Fontaine, 1987, I, 440,21 janvier 1815).
Mais le préfet de police assure au roi que « un peuple immense l’a entouré de ses hommages et de ses respects… Un silence religieux régnait sur tous les points où passait le convoi » (Firmin-Didot, [1899], p 227-230, rapport du 21 janvier 1815 ; Mansel, 2004, p. 82-83, citant une lettre de John Bowes Wright, 29 janvier 1815).
Le char, de grande taille et attelé de huit chevaux houssés de velours noir, transportait le sarcophage peint en faux marbre contenant les deux cercueils. Il était surmonté d’une pyramide drapée d’un crêpe funéraire et du manteau royal, elle-même surmontée de la couronne de France.
Détail - Translation des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette à la basilique de Saint-Denis, le 21 janvier 1815
La hâte des préparatifs et le manque de moyens contraignirent Bélanger à la modestie du décor de l’église. La façade était simplement tendue de noir, avec six figures colossales de plâtre : les quatre vertus cardinales et deux génies ailés soutenant la couronne de l’immortalité.
Gêné sans doute par ce peu de faste, Dugourc la représenta postérieurement dans son dessin telle qu’elle fut lors de la cérémonie de 1817, organisée par Hittorff.
Tenture de la façade de Saint-Denis pour la commémoration de la mort de Louis XVI et Marie-Antoinette, le 21 janvier 1817
Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867)
Crayon et aquarelle, 1817
Image : Cologne, Wallraf-Richartz-Museum et Fondation Corboud
LE DÉCOR FASTUEUX DE LA BASILIQUE POUR LA CÉRÉMONIE
Bélanger avait également créé l’aménagement intérieur de l’église : il nous est connu par un dessin de Dugourc.
Les murs étaient tendus de tissu noir jusqu’au niveau de la première galerie haute, le triforium, des blasons et des palmettes en argent était disposés sur la tenture. Un gigantesque arc triomphal de style gothique était disposé à l’entrée du chœur de la basilique et une grande tenture surmontée de la couronne royale pendait de la voûte au-dessus du sarcophage. Enfin deux grandes torchères, quatre couronnes de cuivre, et de multiples chandeliers achevaient la décoration.
Pompe funèbre de Louis XVI et de Marie-Antoinette célébrée dans la basilique de Saint-Denis le 21 janvier 1815
DUGOURC Jean Démosthène , BELANGER François Joseph (inspiré par)
Dessin exécuté par les soins de l'administration des menus plaisirs du roi.
Plume, rehauts de bistre et rehaut d'encre de Chine, 1815
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Les deux cercueils avaient été disposés sur le catafalque. Les tribunes latérales étaient occupées par les princes du sang, la famille royale et la cour. Les grands dignitaires, les membres de la chambre des pairs, les maréchaux de France et les ministres étaient placés dans des stalles dans la nef. Dans le chœur, auquel on accédait par huit marches de marbre noir, les musiciens étaient installés côté nord et le clergé côté sud.
Le protocole était fort complexe et la cérémonie très longue. L’homélie avait duré trois quarts d’heure. La famille royale était au complet : Monsieur, futur Charles X, le duc d’Angoulême, son fils aîné, le duc de Berry, son second fils, le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, le prince de Condé, duc de Bourbon, seigneur de Chantilly.
Jusqu’à la révolution de 1830, il y aura des services anniversaires officiels chaque 21 janvier pour Louis XVI ; et jusqu’en 1826, il y en aura pour Marie-Antoinette chaque 16 octobre, pas seulement à Saint-Denis, mais dans toute la France.
Service anniversaire célébré le 21 janvier 1816 en l'église royale de Saint-Denis à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette
Jean-Démosthène Dugourc
Plume, rehauts de bistre, rehauts d'encre de Chine, 1816
commandé à Dugourc par l'administration des Menus-plaisirs du roi ; collection du Garde-meuble national
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
LE RETOUR DES CENDRES ROYALES
Deux ans plus tard, Louis XVIII ordonna la recherche des ossements royaux qui, après la profanation des sépultures d’octobre 1793, avaient été jetés dans deux fosses communes dans l’ancien cimetière situé au nord de la basilique. Bien que l’on fît appel au même entrepreneur qu’en 1793, M. Scellier, il semble que l’on retrouva les cendres royales avec difficultés.
Le cimetière des Valois; Exhumation des restes des Rois à Saint-Denis, 15 janvier 1817
Jean-Baptiste Debret (dessinateur), François Joseph Heim (dessinateur)
Vers 1817-1820
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
François Debret, l’architecte restaurateur de la basilique de 1813 à 1846, cousin et élève de Jacques-Louis David, croqua la scène ce qui permit au peintre Heim de réaliser une des immenses toiles qui orne aujourd’hui encore la sacristie commandée par Napoléon en 1806.
On y voit une procession, éclairée par des torches, qui se dirige vers le portail nord de la basilique alors qu’on aperçoit la lune derrière la flèche du monument. Une dizaine de cercueils frappés aux armes de France, bourrés d’ossements, prirent place dans un ossuaire de la crypte derrière de grandes plaques de marbre où sont gravés les noms de tous les souverains ensevelis dans la nécropole depuis Dagobert.
Depuis, en application d’une ordonnance de Louis XVIII, chaque 21 janvier et 16 octobre a lieu une messe dite « du bout de l’an », à la mémoire des souverains décapités.
Transfert des ossements des rois du lieu dit Cimetière des Valois, dans un caveau le 18 janvier 1817 à St Denis
François-Joseph Heim
Huile sur toile, 1817
Image : Collection musée du Domaine départementale de Sceaux / Pascal Lemaître
LES STATUES PRIANTS DE LOUIS XVI ET MARIE-ANTOINETTE
Le 24 avril 1816, Louis XVIII ordonne le réaménagement de la basilique royale. Un des projets concerne l’installation d’une chapelle expiatoire au nord de l’édifice dont on conserve le projet grâce à un beau dessin de François Debret. On y voit les deux statues priants de Louis XVI et Marie Antoinette, aujourd’hui encore en place dans le monument, mais du côté Sud.
Vue de l'intérieur de l'église royale de Saint-Denis
L'un des Debret (frères)
encre grise, aquarelle, mine de plomb, plume
Image : RMN-Grand Palais, musée du Louvre / Michèle Bellot
Les deux priants appartiennent à une même commande, mais sont confiés à deux sculpteurs : Pierre Petitot pour la reine et Edme Gaulle pour le roi. Le premier termine son œuvre en 1819 et le second l’achèvera au prix de nombreuses difficultés, et seulement en 1831 du fait des nombreuses critiques qui lui sont adressées.
Portraits des sculpteurs : Pierre Petitot, par Pierre-Paul Prud'hon (Musée des Beaux-Arts de Dijon) et d'Edme Gaulle, par François Devosge (Musée d'art et d'histoire de Langres)
Images : Commons Wikimedia
Les deux petits modèles sont présentés au salon de 1817, mais le secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts relève que les artistes ont besoin de conseils… Il indique que la destination de ces œuvres dans « un temple qui excite la curiosité des nationaux et des étrangers » exige qu’elles soient de grandes qualités, ressemblantes, et qu’elles expriment la noblesse.
La statue priant du roi ne sera achevée qu’après la révolution de 1830, aussi sera-t-elle directement reléguée dans les dépôts attenants à la basilique, où rapidement celle de la reine la rejoindra.
Image : Ebay
Statue de Marie-Antoinette en prière, ancien emplacement Basilique Saint-Denis
Négatif souple
Image : Bibliothèque Historique de la Ville de Paris / René Giton dit René-Jacques
Statue de Louis XVI en prière, ancien emplacement Basilique Saint-Denis
Négatif souple
Image : Bibliothèque Historique de la Ville de Paris / René Giton dit René-Jacques
Au cours des XIXe et XXe siècles, les priants de Louis XVI et Marie-Antoinette seront déplacés à plusieurs reprises de la crypte vers l’église haute, avant d’être remontés en 1975 vers l’actuelle chapelle Saint-Louis, dans une disposition nouvelle puisqu’elles se trouvent dorénavant réunies sur un socle commun.
Orants de Louis XVI et Marie-Antoinette, Basilique de Saint-Denis
Image : Eric Pouhier /
Le roi est représenté les mains jointes en tenue de sacre alors que la reine dans un mouvement d’adoration porte une tenue de cour conforme à la mode des années où la sculpture est réalisée. Sur les prie-Dieu placés devant le roi, on trouve le testament de Louis XVI et sur celui de la reine la dernière lettre à Madame Elisabeth.
Par cette commande de priants, Louis XVIII renouait avec la grande tradition des monuments sculptés de Saint-Denis dont le dernier exemple monumental était celui d’Henri II et Catherine de Médicis.
Source texte :
Basilique Cathédrale de Saint-Denis
Collections du château de Versailles
MARIE-ANTOINETTE À LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS
Du VIIe au XIXe siècle, 43 rois et 32 reines furent inhumés dans la basilique de Saint-Denis et plus de 70 gisants et tombeaux du XIIIe au XVIe siècle s’y trouvent encore. Au XVIIIe la puissance de l’abbaye de Saint-Denis avait déjà décru depuis deux siècles environ, mais les souverains la visitaient encore au moment des funérailles grandioses. Marie-Antoinette y vint au moins pour celles de Louis XV, alors qu’elle n’a pas 20 ans.
Les rois Bourbons furent tous inhumés dans un caveau de la crypte le caveau des Bourbons dans des cercueils de plomb recouverts de bois et posés sur des tréteaux de fer, mais sans aucune représentation sculptée. Seuls Louis XVI et Marie-Antoinette ont aujourd’hui deux somptueux priants de marbre blanc commandés à la Restauration par Louis XVIII, frère de Louis XVI, en 1815.
Eglise de Saint-Denis, sous l'Empire
John Hill (graveur), d'après John-Claude Nattes (dessinateur)
Aquatinte, 1807
Image : Château de Versailles
LA PROFANATION DES TOMBEAUX ROYAUX À SAINT-DENIS
Quelques mois après la mort de Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793, et pendant la détention de Marie-Antoinette à la Conciergerie, la Convention ordonne, afin de commémorer le premier anniversaire de la chute de la royauté le 10 août 1792, de démanteler les tombeaux de Saint-Denis, ce qui est partiellement réalisé du 10 août au 25 octobre 1793.
Hubert Robert, La violation des caveaux des rois dans la basilique Saint-Denis, en octobre 1793
Esquisse, huile sur toile. Vers 1793
Image : RMN-Grand Palais, musée Carnavalet / Commons Wikimedia
Après la destruction des monuments royaux, décrétée par la Convention sur le rapport de Barère, on avait éventré la crypte de l'abbatiale, c'est-à-dire, l'ancienne chapelle souterraine de la Vierge construite au IXe siècle par l'abbé Hilduin, devenue en 1683 le caveau des Bourbons, et on avait défoncé le sol à la recherche des sarcophages royaux.
Voir notre sujet : L'éxhumation des rois et reines de France, profanation des tombes de la basilique Saint-Denis
LA NÉCROPOLE SOUS LA RESTAURATION
De retour sur le trône en avril 1814, Louis XVIII décide de réaffecter la basilique à l’inhumation des souverains Bourbons. Il supprime alors le caveau que Napoléon avait fait installer pour sa sépulture dans la crypte.
Ces travaux précèdent une grandiose cérémonie funèbre, organisée le 21 janvier 1815, date anniversaire de l’exécution du dernier monarque, au cours de laquelle, on installe dans la crypte les cendres de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Allégorie du retour des Bourbons le 24 avril 1814 : Louis XVIII relevant la France de ses ruines
Louis-Philippe Crépin (1772 - 1851)
Huile sur toile, 1814
Personnes représentées : Figure de La France, Louis XVIII, Louis-Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, Marie-Thérèse-Charlotte de France, duchesse d'Angoulême, Alexandre-Angélique de Talleyrand-Périgord, Louis V-Joseph de Bourbon, VIIIe prince de Condé, Charles X, Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry, Alexandre Ier, empereur de Russie
Les 18 et 19 janvier 1815, à la demande de la duchesse d’Angoulême, seule survivante des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Louis XVIII fit exhumer les dépouilles des souverains guillotinés pour les transférer à la basilique de Saint-Denis.
Louis XVIII est assisté de trois hommes de cour d’avant 1789 : le marquis de Dreux-Brézé, grand maître des cérémonies depuis 1781, Papillon de La Ferté, intendant des Menus-Plaisirs, et leur architecte, Francois-Joseph Bélanger.
Les corps du roi et de la reine sont exhumés du cimetière de la Madeleine à neuf heures du matin et sont accompagnés par le comte d’Artois (frère de Louis XVI, futur Charles X), ses fils et de nombreux dignitaires.
Translation des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette à la basilique de Saint-Denis, le 21 janvier 1815
Jean-Démosthène Dugourc (1749 - 1825)
Dessin, 19e siècle
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
"Translation des restes de L.L.M.M. Louis XVI et Marie-Antoinette, à l'église royale de St Denis, le 21 Janvier 1815. Exécuté d'après les ordres de M. le Baron de la Ferté sur les projets et dessins de M. Bellanger architecte"
Dugourc, qui avait été dessinateur du cabinet du comte de Provence sous l’Ancien Régime, avait continué sa carrière discrètement pendant la Révolution, avant de retrouver son ancien maître, devenu roi, en 1815.
Parmi les troupes, on remarquait, pour la première fois depuis leur dissolution en 1775 et 1787, les mousquetaires, gendarmes et chevau-légers de la Maison militaire du roi. L’ancien architecte de Napoléon, Pierre Fontaine, écrit dans son journal que la cérémonie, en faisant revivre le souvenir d’une « époque funeste », a « répandu la consternation dans tous les esprits » (Fontaine, 1987, I, 440,21 janvier 1815).
Mais le préfet de police assure au roi que « un peuple immense l’a entouré de ses hommages et de ses respects… Un silence religieux régnait sur tous les points où passait le convoi » (Firmin-Didot, [1899], p 227-230, rapport du 21 janvier 1815 ; Mansel, 2004, p. 82-83, citant une lettre de John Bowes Wright, 29 janvier 1815).
Le char, de grande taille et attelé de huit chevaux houssés de velours noir, transportait le sarcophage peint en faux marbre contenant les deux cercueils. Il était surmonté d’une pyramide drapée d’un crêpe funéraire et du manteau royal, elle-même surmontée de la couronne de France.
Détail - Translation des restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette à la basilique de Saint-Denis, le 21 janvier 1815
La hâte des préparatifs et le manque de moyens contraignirent Bélanger à la modestie du décor de l’église. La façade était simplement tendue de noir, avec six figures colossales de plâtre : les quatre vertus cardinales et deux génies ailés soutenant la couronne de l’immortalité.
Gêné sans doute par ce peu de faste, Dugourc la représenta postérieurement dans son dessin telle qu’elle fut lors de la cérémonie de 1817, organisée par Hittorff.
Tenture de la façade de Saint-Denis pour la commémoration de la mort de Louis XVI et Marie-Antoinette, le 21 janvier 1817
Jacques-Ignace Hittorff (1792-1867)
Crayon et aquarelle, 1817
Image : Cologne, Wallraf-Richartz-Museum et Fondation Corboud
LE DÉCOR FASTUEUX DE LA BASILIQUE POUR LA CÉRÉMONIE
Bélanger avait également créé l’aménagement intérieur de l’église : il nous est connu par un dessin de Dugourc.
Les murs étaient tendus de tissu noir jusqu’au niveau de la première galerie haute, le triforium, des blasons et des palmettes en argent était disposés sur la tenture. Un gigantesque arc triomphal de style gothique était disposé à l’entrée du chœur de la basilique et une grande tenture surmontée de la couronne royale pendait de la voûte au-dessus du sarcophage. Enfin deux grandes torchères, quatre couronnes de cuivre, et de multiples chandeliers achevaient la décoration.
Pompe funèbre de Louis XVI et de Marie-Antoinette célébrée dans la basilique de Saint-Denis le 21 janvier 1815
DUGOURC Jean Démosthène , BELANGER François Joseph (inspiré par)
Dessin exécuté par les soins de l'administration des menus plaisirs du roi.
Plume, rehauts de bistre et rehaut d'encre de Chine, 1815
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
Les deux cercueils avaient été disposés sur le catafalque. Les tribunes latérales étaient occupées par les princes du sang, la famille royale et la cour. Les grands dignitaires, les membres de la chambre des pairs, les maréchaux de France et les ministres étaient placés dans des stalles dans la nef. Dans le chœur, auquel on accédait par huit marches de marbre noir, les musiciens étaient installés côté nord et le clergé côté sud.
Le protocole était fort complexe et la cérémonie très longue. L’homélie avait duré trois quarts d’heure. La famille royale était au complet : Monsieur, futur Charles X, le duc d’Angoulême, son fils aîné, le duc de Berry, son second fils, le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, le prince de Condé, duc de Bourbon, seigneur de Chantilly.
Jusqu’à la révolution de 1830, il y aura des services anniversaires officiels chaque 21 janvier pour Louis XVI ; et jusqu’en 1826, il y en aura pour Marie-Antoinette chaque 16 octobre, pas seulement à Saint-Denis, mais dans toute la France.
Service anniversaire célébré le 21 janvier 1816 en l'église royale de Saint-Denis à la mémoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette
Jean-Démosthène Dugourc
Plume, rehauts de bistre, rehauts d'encre de Chine, 1816
commandé à Dugourc par l'administration des Menus-plaisirs du roi ; collection du Garde-meuble national
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux
LE RETOUR DES CENDRES ROYALES
Deux ans plus tard, Louis XVIII ordonna la recherche des ossements royaux qui, après la profanation des sépultures d’octobre 1793, avaient été jetés dans deux fosses communes dans l’ancien cimetière situé au nord de la basilique. Bien que l’on fît appel au même entrepreneur qu’en 1793, M. Scellier, il semble que l’on retrouva les cendres royales avec difficultés.
Le cimetière des Valois; Exhumation des restes des Rois à Saint-Denis, 15 janvier 1817
Jean-Baptiste Debret (dessinateur), François Joseph Heim (dessinateur)
Vers 1817-1820
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot
François Debret, l’architecte restaurateur de la basilique de 1813 à 1846, cousin et élève de Jacques-Louis David, croqua la scène ce qui permit au peintre Heim de réaliser une des immenses toiles qui orne aujourd’hui encore la sacristie commandée par Napoléon en 1806.
On y voit une procession, éclairée par des torches, qui se dirige vers le portail nord de la basilique alors qu’on aperçoit la lune derrière la flèche du monument. Une dizaine de cercueils frappés aux armes de France, bourrés d’ossements, prirent place dans un ossuaire de la crypte derrière de grandes plaques de marbre où sont gravés les noms de tous les souverains ensevelis dans la nécropole depuis Dagobert.
Depuis, en application d’une ordonnance de Louis XVIII, chaque 21 janvier et 16 octobre a lieu une messe dite « du bout de l’an », à la mémoire des souverains décapités.
Transfert des ossements des rois du lieu dit Cimetière des Valois, dans un caveau le 18 janvier 1817 à St Denis
François-Joseph Heim
Huile sur toile, 1817
Image : Collection musée du Domaine départementale de Sceaux / Pascal Lemaître
LES STATUES PRIANTS DE LOUIS XVI ET MARIE-ANTOINETTE
Le 24 avril 1816, Louis XVIII ordonne le réaménagement de la basilique royale. Un des projets concerne l’installation d’une chapelle expiatoire au nord de l’édifice dont on conserve le projet grâce à un beau dessin de François Debret. On y voit les deux statues priants de Louis XVI et Marie Antoinette, aujourd’hui encore en place dans le monument, mais du côté Sud.
Vue de l'intérieur de l'église royale de Saint-Denis
L'un des Debret (frères)
encre grise, aquarelle, mine de plomb, plume
Image : RMN-Grand Palais, musée du Louvre / Michèle Bellot
Les deux priants appartiennent à une même commande, mais sont confiés à deux sculpteurs : Pierre Petitot pour la reine et Edme Gaulle pour le roi. Le premier termine son œuvre en 1819 et le second l’achèvera au prix de nombreuses difficultés, et seulement en 1831 du fait des nombreuses critiques qui lui sont adressées.
Portraits des sculpteurs : Pierre Petitot, par Pierre-Paul Prud'hon (Musée des Beaux-Arts de Dijon) et d'Edme Gaulle, par François Devosge (Musée d'art et d'histoire de Langres)
Images : Commons Wikimedia
Les deux petits modèles sont présentés au salon de 1817, mais le secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts relève que les artistes ont besoin de conseils… Il indique que la destination de ces œuvres dans « un temple qui excite la curiosité des nationaux et des étrangers » exige qu’elles soient de grandes qualités, ressemblantes, et qu’elles expriment la noblesse.
La statue priant du roi ne sera achevée qu’après la révolution de 1830, aussi sera-t-elle directement reléguée dans les dépôts attenants à la basilique, où rapidement celle de la reine la rejoindra.
Image : Ebay
Statue de Marie-Antoinette en prière, ancien emplacement Basilique Saint-Denis
Négatif souple
Image : Bibliothèque Historique de la Ville de Paris / René Giton dit René-Jacques
Statue de Louis XVI en prière, ancien emplacement Basilique Saint-Denis
Négatif souple
Image : Bibliothèque Historique de la Ville de Paris / René Giton dit René-Jacques
Au cours des XIXe et XXe siècles, les priants de Louis XVI et Marie-Antoinette seront déplacés à plusieurs reprises de la crypte vers l’église haute, avant d’être remontés en 1975 vers l’actuelle chapelle Saint-Louis, dans une disposition nouvelle puisqu’elles se trouvent dorénavant réunies sur un socle commun.
Orants de Louis XVI et Marie-Antoinette, Basilique de Saint-Denis
Image : Eric Pouhier /
Le roi est représenté les mains jointes en tenue de sacre alors que la reine dans un mouvement d’adoration porte une tenue de cour conforme à la mode des années où la sculpture est réalisée. Sur les prie-Dieu placés devant le roi, on trouve le testament de Louis XVI et sur celui de la reine la dernière lettre à Madame Elisabeth.
Par cette commande de priants, Louis XVIII renouait avec la grande tradition des monuments sculptés de Saint-Denis dont le dernier exemple monumental était celui d’Henri II et Catherine de Médicis.
Source texte :
Basilique Cathédrale de Saint-Denis
Collections du château de Versailles
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
BASILIQUE SAINT-DENIS joyau oublié de l'histoire de France
BASILIQUE SAINT-DENIS joyau oublié de l'histoire de France
Le Figaro Magazine du WE dernier a publié un article très intéressant sur cette magnifique "Basilique-Cathédrale"
oubliée dans les quartiers de St Denis dont la population est plus proche de l'Afrique du Nord que notre France de l'époque.
Pauvres roi de France abandonnés dans cette France qui ne s'intéresse plus à son histoire pourtant prestigieuse.
Nos jeunes ne risquent pas de la connaitre avec le peu d'histoire qu'ils apprennent à l'école!
La Révolution a presque réussi à enterrer nos rois définitivement dans l'oubli.
Même le président Macron dans son dernier discours du 1er tour le 10 avril faisait référence à 1789 et la Révolution pour son prochain
quinquennat!
Ce n'est pas à mon avis le meilleur des guides pour retrouver une France apaisée et reconciliée avec son histoire.
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: La Basilique de Saint-Denis
A t'on plus de détails sur la recherche et leur retour à St Denis des rois suite au pillage de 1793.
Et pourquoi parle t'on de cendre et pas d'os ?
Et pourquoi parle t'on de cendre et pas d'os ?
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: La Basilique de Saint-Denis
Cher Ventier,
Sans doute par ce que ce terme est plus élégant pour désigner des restes humains inhumés, même si aujourd'hui on ne l'emploie plus guère en dehors de toute crémation
Sans doute par ce que ce terme est plus élégant pour désigner des restes humains inhumés, même si aujourd'hui on ne l'emploie plus guère en dehors de toute crémation
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
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