L'exhumation des rois et reines de France, profanation des tombes de la basilique Saint-Denis (1793)

Un livre que nous présentons ici, avec notamment une vidéo-conférence de l'auteur :

Tuer le mort, le désir révolutionnaire. De Paul-Laurent Assoun

Merci FdeF !  

Fauveau de Frénilly a écrit: (...) une barbarie que seule la France a connu peut-être.

Oh non ! L'exhumation de corps et la profanation de tombes sont vieilles comme l'histoire de l'humanité...


Si certains d'entre-nous sont intéressés, voici le lien vers l'archive en ligne de l'ensemble du document, conservé dans "l'Armoire de fer" des Archives nationales de Paris.

"Journal historique de l'extraction des cercueils de plomb des rois, reines, princes, princesses, abbés et autres personnes qui avaient leurs sépultures dans l'église de l'abbaye royale de Saint-Denis en France", du 12 octobre 1793 au 12 novembre 1793, et un supplément de quelques lignes pour la journée du 18 janvier 1794.

Les 19 pages consultables en cliquant : ICI

J'ai la femme de toutes les poster ici...  
J'ajoute seulement :

Le plan de l'église avec l'emplacement des tombes

Image : Archives nationales

Le plan du caveau des Bourbons

Image : Archives nationales

Le musée Tavet-Delacour de Pontoise conserve certains "restes"royaux dérobés à la Révolution:
- un fragment de la mâchoire de Dagobert, avec deux dents dans leurs alvéoles,
- un morceau de crâne de Saint Louis,
- deux dents maxillaires de Saint-Louis
- des dents d’Henri III,
- des cheveux de Philippe Auguste,
- deux dents de Louis XIV
- une dents du Grand dauphin
- une molaire d'Henri IV accrochée à un bridge,
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- des cheveux d'Henri IV,
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- le pouce de la main gauche d'Henri IV
- la jambe momifiée de Catherine de Médici
- la dent de Louis IX, autrement de St Louis
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Merci monsieur Coco / merci monsieur la nuit, la neige

Quel gâchis cet acharnement contre les princes. Ouvrirons-nous un jour les cercueils de Louis XVIII, du duc de Berry ou d'Angoulême? Et quand reverrons-nous Charles X en terre de France ou encore Madame Royale? Pour l'heure ils sont un attrait touristique trop payant...Il nous reste Picpus et la chapelle expiatoire.

Je viens de finir ce roman qui est le récit d'un certain Gautier, dernier organiste de l'abbaye de Saint- Denis, sur les exhumations des rois et autres personnalités. Les faits sont bien avérés. En revanche, je reste sur ma fin car que  sont devenus les tombeaux des rois et reines aujourd'hui à Saint Denis? A savoir, les corps étant mis tous dans une fosse commune (les Valois, les Bourbons) , qu y a t il dans les tombes? A part la certitude pour les corps "complets" de MA, Louis XVIII, Louis XVI (?) Et Mesdames?

Les fosses communes où les royaux ossements avaient été entassés en 1793 furent ouvertes en 1815, et leur précieux contenu rassemblé dans trois ossuaires scellés dans les murs de la crypte de la basilique :


http://docteur-jeje.blogspot.com/2010/11/la-basilique-saint-denis_08.html

Les tombeaux vides ne sont plus que des cénotaphes. Les cendres de Mesdames ainsi que celles des derniers Bourbons décédés sous la Restauration (à l'exception de celles de Louis XVIII) sont conservées dans leurs cercueils respectifs dans un caveau, posés sur des tréteaux, comme c'était l'usage sous l'Ancien Régime.

Merci Gouverneur Morris
A noter que c'est un certain Philippe -Jacques Ruhl qui a brisé la sainte ampoule utilisée lors du sacré des rois de France.

Je pensais que Louis XVIII était aussi dans un cercueil du caveau Saint Denis...

A noter également que dans le registre des profanations d'octobre 1793, pour le 16, sont mentionnés, sans plus, Sophie et Louis-Joseph de France, enfants de Louis XVI, et que à côté de la mention de cette date chapeautant la liste des profanations de ce jour-là, figure quand même ceci, en caractères ordinaires, le plus sobrement possible : "16 octobre (jour de l'exécution de Marie-Antoinette à Paris)". Soit dit en passant : y a-t-il des historiens-romanciers contemporains qui se soient étalés sur ce genre de coïncidence "troublante" ? Nous savons tous que, en 1787, Marie-Antoinette avait senti à distance que Sophie mourait.

Lecréateur a écrit:
Nous savons tous que, en 1787, Marie-Antoinette avait senti à distance que Sophie mourait.

Plaît-il ?!

Je ne peux malheureusement, à l'instant présent, que recourir à Wikipedia, qui est parfois bien utile :
"Malgré l'hypothèse d'une santé fragile ou d'une atteinte de la tuberculose ou d'une malformation crânienne[réf. souhaitée] sur les causes de son décès, aucun témoignage d'époque ne permet de s'orienter vers une hypothèse plus probante l'une que l'autre. Le témoignage laissé sur la mort de la princesse dans les Mémoires de Madame la Duchesse de Tourzel ne mentionne rien de la sorte, seulement une mort subite du nourrisson, parti dans une constitution normale à sa promenade en landau, et ramené mort[réf. souhaitée] dans les bras de Madame de Tourzel au château, alors première gouvernante de Louis-Charles. Les gouvernantes, toutes réunies dans les appartements de la princesse après la catastrophe, ne sauront comment annoncer la nouvelle à la Reine qui adorait sa fille, la surnommant dans ses lettres « mon fol amour ». Madame de Tourzel expliqua dans ses mémoires qu'elle eut ces mots « quelle que soit la manière dont on lui annoncera, elle ne s'en remettra jamais ! », avant de voir arriver la Reine en courant et en pleurs, venue car ayant eu un terrible pressentiment, bien que personne n'eût encore communiqué sur la mort de l'enfant. En voyant toutes ses dames et gouvernantes réunies choquées et pleurant dans la chambre de sa fille, sans un mot Marie-Antoinette comprit et perdit immédiatement connaissance. Les mémoires et lettres de Madame de Tourzel, qui constituent le témoignage authentique le plus fiable, expliquèrent que la Reine lui confia avoir senti sa fille mourir en elle. C'était le 19 juin 1787 au château de Versailles. La petite princesse fut inhumée le 20 juin 1787 à la basilique Saint-Denis"

Merci, cher Lecréateur, pour ce témoignage poignant .
Marie-Antoinette aura tant souffert dans son coeur de mère !

Je rappelle notre sujet consacré à cette enfant, et à lire notamment les conclusions de l'autopsie réalisée le lendemain de son décès :

Sophie-Hélène de France, dite Madame Sophie (1786-1787)

Lecréateur a écrit:A noter également que dans le registre des profanations d'octobre 1793, pour le 16, sont mentionnés, sans plus, Sophie et Louis-Joseph de France, enfants de Louis XVI, et que à côté de la mention de cette date chapeautant la liste des profanations de ce jour-là, figure quand même ceci, en caractères ordinaires, le plus sobrement possible : "16 octobre (jour de l'exécution de Marie-Antoinette à Paris)". Soit dit en passant : y a-t-il des historiens-romanciers contemporains qui se soient étalés sur ce genre de coïncidence "troublante" ?

Il s'agissait de finir de tuer la mère en Marie-Antoinette le jour où l'on exécutait la reine en elle...

En 1815, quand on a ouvert les fosses, aucun corps n'était identifiable?

Gouverneur Morris a écrit:
Il s'agissait de finir de tuer la mère en Marie-Antoinette...

Le même jour, dans la même matinée... Il semble possible, d'après les documents rapportant les travaux des fossoyeurs ce jour-là, d'en établir une sorte de chronologie. On sait à quelques minutes près, me semble-t-il, quand Marie-Antoinette a été exécutée, et puis comparer avec les horaires des équipes de fossoyeurs en action à Saint-Denis. - Les lieux sont proches : 3 km 5 de la Porte de la Chapelle à la basilique.

Tout à fait Lecré !

Monsieur de Coco a écrit:En 1815, quand on a ouvert les fosses, aucun corps n'était identifiable?

Non, seulement un corps je crois possédait encore du tissu musculaire qui reliait ses membres, mais il n'était pas identifiable. C'est que les Révolutionnaires avient bien sûr répandu de la chaux vive sur les corps avant de refermer les fosses...