Louis-Joseph-Xavier de France (1751-1761), duc de Bourgogne, frère ainé de Louis XVI

Je découvre ce beau et triste portrait par Fredou du jeune duc de Bourgogne durant sa maladie en 1760.

Je poste ce message ici, afin de compléter celui de Lucius...

Le 15 avril 2016, l'étude Millon, proposera à l'occasion d'une vente aux enchères organisée à Drouot, Paris :

- Jean Martial Fredou (1710-1795) - Portrait du duc de Bourgogne malade
Pierre noire, sanguine, craie blanche, et rehauts de pastel sur papier brun. 38 x 30 cm


Note de l'expert :
Une version de ce pastel se trouve en dépôt au Musée National du Château de Versailles
(Provenance vente Weldre, 16 juillet 1846)

Quelques mois avant la réalisation de ce portrait, en apprenant à monter un grand cheval de carton en présence de l'un de ses quatre gentilshommes de la chambre, le capitaine marquis de La Haye, l'enfant était tombé.
Très vite une tumeur maligne à la hanche s'était déclarée.

Le 9 avril 1760, quelques semaines après que Frédou ait exécuté son premier portrait du petit prince, le chirurgien Andouillé avait opéré afin d'endiguer le mal. Mais la tentative avait été vaine, et le duc de Bourgogne s'éteignit à Versailles le 22 mars 1761à l'âge de 9 ans. (Salmon, Pastels, musée National du Château de Versailles, 1997)

Louis-Joseph Xavier, né le 13 septembre 1751 à Versailles, mort le 22 mars 1761, était un prince de sang royal français de la dynastie des Bourbons.
Troisième enfant et fils aîné du dauphin Louis-Ferdinand et le second de Marie-Josèphe de Saxe, Louis-Joseph de France est donc le frère des futurs rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Il est titré duc de Bourgogne par son grand-père, Louis XV.

Le duc de Berry, âgé de seulement six ans, avait été donné comme compagnon par ses parents au petit prince mourant.
Le décès de son frère aîné, constamment donné en exemple, va éprouver le futur Louis XVI qui donnera à son fils aîné, promis également à une vie très brève, les mêmes prénoms de Louis-Joseph Xavier.  

* Source : http://www.millon.com/flash/index.jsp?id=26766&idCp=61&lng=fr


A comparer donc avec celui conservé à Versailles....


Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne
Par Jean-Martial Frédou, 1761
Pierre noire, sanguine, craie blanche, rehauts de pastels
RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Comme compagnon ou souffre douleur ?

Perso je pense que Bourgogne et Berry sont diamétralement opposés . Nous avions là le "winner" et le "looser" . Seul le dernier est resté ( attention j'ai un immense respect pour Louis XVI ) . Bourgogne en place c'eût été un autre registre . Nous serions certainement encore en Royauté . Je lance le débat

Grand canal a écrit:Perso je pense que Bourgogne et Berry sont diamétralement opposés . Nous avions là le "winner" et le "looser" .

N'était-ce pas leur gouverneur qui les surnommaient le Fort et le Faible quand Provence et Artois étaient appelés le Faux et le Franc? Les quatre F ...


Bien à vous.

Marc de Bombelles  ( qu'il n'est plus besoin de présenter :  notre cher marquis !    )  entra fort jeune, comme page, dans la maison du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XV, et le jeune prince témoignait la plus grande amitié à son compagnon de jeu. De complexion délicate le duc de Bourgogne était souvent souffrant, et chacun de l'entourer et d'essayer de le distraire .
On dut l'opérer d'une tumeur à la hanche, mais on ne le guérit point. Pendant cette maladie aux alternatives de mieux et de cruelles souffrances, les courtisans commençaient à ralentir leurs visites et entraient de préférence chez le duc de Berry (le futur Louis XVI). Un jour que le malade se trouvait dans une solitude presque complète, il fit signe à son page qu'il voulait lui parler; des paroles qu'il prononça on a établi ce mot «historique» qui semblerait un peu étonnant pour un enfant de dix ans, si l'on ne savait, d'autre part, que ce petit martyr royal, dont la fin fut si courageuse et édifiante, en était bien capable:
«   Bombelles, dit-il, sais-tu pourquoi nous ne voyons personne, tandis que la foule se porte chez mon frère?   C'est qu'ici, c'est la chambre de la douleur, et chez Berry, c'est la chambre de l'espérance .»

( Comte de Fleury )

J'en profite pour poster trois portraits du duc de Bourgogne que nous n'avions pas encore présentés ici.

Oui, les très jeunes garçons portaient aussi de jolies robes...


Portrait de Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne
Par Jean-Marc Nattier
Huile sur toile
Commandé en 1754, présenté au Salon de 1755, collection du roi Louis XV
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot



Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne
Par Jean-Martial Frédou, vers 1760
Huile sur toile
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin


Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Historique :
Commande de la dauphine, Marie-Josèphe de Saxe, de onze portraits des enfants de France par Frédou, 1760-1762.
Portrait donné par le dauphin (père des enfants ou bien le futur Louis XVI) au marquis de Sinety, en 1768, nommé en 1760 sous-gouverneur du duc de Berry et, en 1762, sous-gouverneur du comte de Provence.
La dauphine lui avait déjà offert en 1762 une réplique du portrait du duc de Bourgogne malade aux trois crayons par Fredou.




Ainsi que ce portrait au pastel, toujours de Frédou...

Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne
Par Jean-Martial Frédou, vers 1760
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï

Historique :
Don de Frédou à Lelong, 28 juillet 1793 ; collection famille Delavigne-Thouet ; don de Robert Thouet et de sa soeur Madeleine Thouet au château de Versailles en souvenir de leur aïeule Mme Delavigne, première nourrice du comte d'Artois.


Voir notre sujet : Portraits de la famille royale par Jean-Martial Frédou

Voici le petit Bourgogne auprès de Marie-Josephe de Saxe, pastel de Maurice Quentin de la Tour .
Je lui trouve une ressemblance avec Provence.

Marie-Josèphe de Saxe, dauphine, et de son fils le duc de Bourgogne
Maurice-Quentin de La Tour (1704-1788)
Pastel sur papier
Legs de Jean-François de La Tour, frère de l’artiste, en 1807
Image : Musée Antoine Lécuyer

Très beau et très intéressant tableau !

Le buste du roi sur la console, le portrait du Dauphin au mur, celui de la Reine en gravure dans un livre ouvert sur le pupitre...

Dans l'embrasure de la porte, ne seraient-ce alors pas les gouvernantes avec Berry et Provence, habillés en filles car toujours pas passés aux hommes ?

Je scrute, je scrute : tu pourrais bien avoir raison !
Singulièrement, sur son portrait par Nattier ( peu en amont ), le petit Bourgogne porte une robe bleue ornée de zigzags de fourrure noire, très similaire à celle que porte là sa mère .

Il me semble bien distinguer un cordon bleu sur la poitrine de la “petite fille”

Une illustration que nous avions publiée dans notre galerie des portraits aux manchons du 18e siècle.

Vendu aux enchères il y a quelques années, le portrait avait été alors présenté comme un portrait présumé du duc de Bourgogne :


Portrait présumé de Louis-François-Xavier duc de Bourgogne à sept ans
Louis Dupont (1734-1765)
signé et daté 'L. Dupont p 1758' (en bas à gauche)
huile sur toile 53,5 x 45 cm
Image et infos complémentaires : Christie's - Vente du comte et de la comtesse Niel


Est-ce bien lui ? Hum...

Je me demande pourquoi le peintre aurait préféré l'accessoire "domestique" du manchon plutôt que ceux, honorifiques, de l'Ordre du Saint-Esprit quasi systématiquement peints lorsqu'il s'agit de jeunes princes, et en particulier du dauphin ?

Louis-Joseph-Xavier de France, duc de Bourgogne
Jean-Martial Frédou
1760
Pierre noire, sanguine, fusain, rehauts de lavis gris et de pastel sur papier brun marouflé sur toile
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Franck Raux