La grille du petit Trianon

La Grille du petit Trianon

Parmi les ouvrages remarquables réalisés par Louis Gamain, on peut citer la réalisation de la grille de la porte du dragon ainsi que celles des grilles des jardins en 1749 (59), et l’édification de la grille royale du Petit Trianon en 1768 (60).

Descriptif de la réfection de la grille royale du Petit Trianon (60)

« Ladite grille composée d’une porte à deux ventaux de huit pieds de haut (2,60 m) sur dix pieds de large (3,25 m) avec montants, traverses et barreaux droits assemblés à tenons et mortaises, deux frises par le bas dont une remplie d’ovales et l’autre de petites anses de panier avec dards, le haut de ladite porte couronné de fleurs de lis en fer étiré, piques et glands, deux chambranles aux côtés des dites portes, garnis de montants et traverses formant châssis, remplis d’arcades fermées et ronds entrelacés au milieu sur lesquelles sont rivées des graines garnies de fleurons, lesdits couronnés par le haut d’un cercle orné de moulures, accompagné de deux anses de panier aux côtés avec feuilles d’ornements et fleurs de lis au milieu, et une couronne royale au dessus.
Par bas un socle en fer plat orné de moulures profilées sur les quatre faces.
Deux travées aux deux côtés des portes distribuées en quatre panneaux et six pilastres, les panneaux remplis de barreaux droits couronnés par le haut de fleurs de lis, piques et glands idem à ceux des portes, et par le bas remplis d’anses de panier avec dards idem à ceux des portes.
Les six pilastres composés de deux barreaux de fer étiré avec ovales entrelacés au milieu et par le bas deux rouleaux avec volutes et entretoises au milieu, graines rivées dessus garnies de fleurons, par le haut deux anses de panier entrelacées et rivées sur les barreaux, lesdits pilastres couronnés de deux ailes entrelacées avec feuilles d’ornements haut et bas.
Seize arcs boutants dont quatre avec enroulements et volutes pour retenir les chambranles aux côtés des dites portes, et douze autres au droit des pilastres, coudés et cintrés.
Tous lesdits fers dépouillés de leurs ornements d’après le détail qui en a été fait suivant le tarif du poids de fer approuvés par Messieurs de l’Académie conformément aux épaisseurs des fers, l’entrepreneur ayant confondu les bronzes dans la pesée. Tous les fers qui composent la susdite grille pèsent ensemble 7 484 livres à raison de douze sols la livre, estimation : 4 490 livres, 8 sols.
À laquelle somme, il convient d’ajouter les trois dixièmes d’augmentation conformément aux nouveaux détails arrêtés par Messieurs les officiers des bâtiments de Sa Majesté 1 347 l, 2 s, 3 d
Total 5 837 l, 10 s, 3 d

Les serrures des portes composées de fiches, verrous et ferrures estimé 90 l, 5 s
À laquelle somme ajouter un sixième d’augmentation, idem que dessus 15 l, 10 d
Total : 105 l, 5 s, 10 d

Les ornements de ladite grille d’après les détails faits, la somme de 1 018 l
À laquelle somme ajouter un sixième d’augmentation, idem que dessus 169 l, 13 s, 4 d
Total 1 187 l, 13 s, 4 d

Valeur de ladite grille 7 130 livres, 9 sols, 5 deniers
Arrêté à Versailles le 3 décembre 1771, signé Gabriel.

Comme on peut le constater les travaux de la grille royales du Petit Trianon ne seront soldés que trois ans après leur exécution en 1771.

Les références (59) et (60) correspondent aux cotes suivantes des Archives nationales :
(59) AN O/1/1806
(60) AN O/1/1816

Un grand merci pour tant de détails, cher Berry !
Cette grille est splendide !!! Il faut l'imaginer grande ouverte livrant passage à de brillants attelages ...

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Merci, cher Berry !

Louis Gamain est donc le père de François, ce renégat qui trahira le secret de l'armoire de fer, un sujet que vous connaissez bien : vous avez longuement traité de la famille Gamain dans votre intéressant ouvrage Les après-midi de Louis XVI :

Je porte autour du cou la fleur de lys de cette grille, en argent .
Cette grille est à la fois majestueuse et assez simple si on l'imagine patinée par le temps... Car cette dorure n'a rien de simple, je vous l'accorde : 


Bien à vous.

Mme de Sabran a écrit:Louis Gamain est donc le père de François, ce renégat qui trahira le secret de l'armoire de fer

Louis Gamain est l'oncle de François Gamain, le père de François est Nicolas Gamain.
Les deux autres frères de Louis Gamain sont Jean Gamain et Jacques Gamain. Ils sont tous serruriers du roi à Versailles sauf Jacques Gamain qui est serrurier à Paris. En plus François Gamain à un frère Charles Nicolas Gamain qui est aussi serrurier du roi à Versailles. Et cerise sur le gâteau, Louis Gamain à une fille Adélaîde Aimée Gamain mariée à Toussaint Jacques Natier, lui même serrurier du roi à Versailles.
C'est un peu compliqué, je vous l'accorde !
il faut absolument que je vous envoie la généalogie détaillée de la famille Gamain qui venant de sa Thiérache s'est établie à Versailles au début du XVIIIe siècle sous le règne de Louis XV. L'ainé des 4 frères Gamain, Jean Gamain arrive à Versailles en 1727 pour se marier avec Suzanne Bonnet, veuve du serrurier Claude Moulin. Le marié avait 29 ans et l'épousée 52 ans !!! mais les affaires sont les affaires et expliquent cette différence d'âge.

Je viens d'ouvrir un sujet pour la famille Gamain !

Merci à tous pour ces intéressants sujets ! On notera la couleur verte retrouvée de la grille (cliché posté par Eléonore) qui, immanquablement avec le temps, finit toujours par virer au bleu (cliché plus ancien posté par Berry).

Gouverneur Morris a écrit:Merci à tous pour ces intéressants sujets ! On notera la couleur verte retrouvée de la grille (cliché posté par Eléonore) qui, immanquablement avec le temps, finit toujours par virer au bleu (cliché plus ancien posté par Berry).

Je t'avoue, mon cher Momo, qu'à vrai dire je vois les grilles plutôt bleues que vertes sur l'une et l'autre photo ...  mais je n'ai pas encore pris mon deuxième café ( comme dirait l'un d'entre nous     ) ...  
En tout cas, nous n'allons pas demander à little Pau de départager ces deux couleurs  !  :

Ce bleu-vert s'accorde divinement avec les tons rosés du Petit Trianon .  

duc de Berry a écrit:

Ladite grille composée d’une porte à deux ventaux de huit pieds de haut (2,60 m) sur dix pieds de large (3,25 m) avec montants, traverses et barreaux droits assemblés à tenons et mortaises, deux frises par le bas dont une remplie d’ovales et l’autre de petites anses de panier avec dards, le haut de ladite porte couronné de fleurs de lis en fer étiré, piques et glands, deux chambranles aux côtés des dites portes, garnis de montants et traverses formant châssis, remplis d’arcades fermées et ronds entrelacés au milieu sur lesquelles sont rivées des graines garnies de fleurons, lesdits couronnés par le haut d’un cercle orné de moulures, accompagné de deux anses de panier aux côtés avec feuilles d’ornements et fleurs de lis au milieu, et une couronne royale au dessus.

Que voici :