Galerie de portraits : Les manchons au XVIIIe siècle

J'ignore les identités et du peintre et de son charmant modèle !

Il s'agit d'une copie du portrait que nous présentons page 1 de ce même sujet.  

Louise-Henriette de Bourbon, duchesse de Chartres, puis duchesse d'Orléans (1726-1759).
L'artiste n'a pas été identifié.

French School, 18th Century
Portrait of Louise Henriette de Bourbon, Duchesse de Chartres and Duchesse d'Orléans (1726-1759), three-quarter-length, in a fur trimmed cloak and muff
inscribed 'BOURBON (Louise-Henriette de) Duchesse d'Orléans Fille de Louis-Armand de Bourbon, Prince de Conty, et de Louise-Elizabeth de Bourbon, Née le 20 Juin 1726, Mariée le 18 Décembre 1743, à Louis-Philippe, Duc d'Orléans, fils de Louis, Duc d'Orléans, et d'Auguste-Marie- Jeanne de Baden-Baden; Morte, au Palais-Royal, à Paris le 9 Février 1759.' (on the reverse)
oil on canvas, unframed
32 x 25¾ in. (81.3 x 65.4 cm.)
Image : Christie's

La nuit, la neige a écrit:Il s'agit d'une copie du portrait que nous présentons page 1 de ce même sujet.  

Oups, pardon !     Rien ne t'échappe, cher la nuit, la neige. Je te remercie.

Il s'agit donc de cette première épouse du Gros duc, si dissipée que lorsque l'on mettait en doute la légitimité de ses enfants, elle répliquait: " Sait-on lorsque l'on tombe dans un buisson d'épines laquelle nous pique ?! "

Notre nouvelle image d'accueil nous rappelle que la saison est aux manchons!

Que dites-vous de celui-ci, authentique La Tour (Neil Jeffares s'est prononcé) conservé dans une belle collection privée de l'Ouest de la France? Depuis des années, le propriétaire cherche à identifier la dame, mais en vain...

portrait de dame au manchon
Quentin de La Tour
(source de l'image : DR)

L'image est malheureusement un peu dure et ne rend pas totalement justice à l'original qui "vibre" beaucoup plus.

Peut-être Mr Jeffares avancera-t-il une identité dans la monumentale monographie sur La Tour à laquelle il travaille depuis des années? Les compétences reconnues et l'extrême minutie de cet historien feront certainement de ce livre un véritable événement dans l'édition d'art.

Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur les recherches de Neil Jeffares et sont curieux des écrits de cet auteur, je conseille la consultation de son blog (sans oublier bien sûr le dictionnaire en ligne des pastellistes avant 1800 qu'il enrichit continuellement):

Blog de Neil Jeffares (article sur La Tour)

le dictionnaire des pastellistes avant 1800

Joyeux Noël à tous!  

Cette blonde jeune-femme au manchon est censée être Lucile Desmoulins peinte par Jean-Léopold Boilly.
( musée de Cognacq-Jay )

Quelle adorable miniature !

Tout à fait d'actualité...  


Lady Henrietta Cavendish-Bentinck, Countess of Stamford (1737-1827)
Johann Zoffany (1733–1810) (attributed to)
Oil on canvas, c.1763
Image : The National Trust Collection / Commons Wikimedia


Feather muff
third quarter of the 18th century, early 19th century
chicken feathers and ermine
Image : The Metropolitan Museum of Art

Feather Muffs of all Colours - Fashion, Patriotism, and the Natural World in Eighteenth-century Britain

Merci pour cette nouvelle belle illustration !

La fin de la guerre de Sept Ans (1763) et l'acquisition de la traite des fourrures au Canada ont eu une conséquence inattendue dans la mode britannique. Malgré l'accès et la disponibilité accrus des fourrures par les fourreurs britanniques, les journaux notent avec dégoût que, sous l'influence des modistes français qui s'étaient déjà adaptés à leur perte d'approvisionnement en fourrure, les femmes britanniques à la mode n'avaient aucun goût pour les fourrures auxquelles elles préféraient les plumes. Le manchon en plumes est donc devenu pour la presse au vitriol un symbole antipatriotique de la flagornerie française qui visait à saper la victoire britannique qui avait coûté la vie au brave général Wolfe .
https://journals.openedition.org/apparences/3713?lang=en

Mille merci à vous deux. Voici une information du plus grand intérêt pour moi    

La nuit, la neige a écrit:
Feather muff
third quarter of the 18th century, early 19th century
chicken feathers and ermine
Image : The Metropolitan Museum of Art

C'est un legs de Régine au Met ?

Gouverneur Morris a écrit:
C'est un legs de Régine au Met ?

Recouvrons notre sérieux avec cette jolie gouache que j'emprunte au sujet dont la nuit, la neige nous régale ici :      
https://marie-antoinette.forumactif.org/t5739-le-peintre-jean-baptiste-mallet-1759-1835-chroniques-de-la-societe-de-la-fin-du-xviiie-siecle-a-l-empire#180690

Voici une dame qui respire l'opulence !  
Il y a du monde ...



Bon exemplaire d'une copie d'époque de Jean Martin Will d'une estampe de la Gallerie des Modes et Costumes Français, l'un des premiers périodiques de mode fondé en 1778 et considéré comme le plus bel ouvrage sur les modes de l'époque. La composition reprend celle de la planche T 111 du 19ème cahier (13ème suite d'habillements à la mode en 1779) et représente une bourgeoise aisée en robe de satin rayée. La planche originale est gravée par Dupin d'après un dessin de Leclerc.
https://www.diktats.com/products/gallerie-des-modes-et-costumes-francais-gravure-n-t-111-bourgeoise-aisee-en-robe-de-satin-raye-1779-copie-allemande

Philippine-Charlotte de Prusse (1716-1801), duchesse de Brunswick-Wolfenbüttel, la soeur du roi Frédéric II de Prusse :


Portrait of Princess Philippine Charlotte of Prussia
Anonymous, after Anna Rosina de Gasc  (1713–1783)
oil on canvas
Friedenstein Castle
Image : Bildindex der Kunst und Architektur


Princess Philippine Charlotte of Prussia, Duchess of Brunswick-Wolfenbüttel
Johann Georg Ziesenis (1716-1776)
Oil on canvas, c. 1760
Collection Hatchlands Park, Surrey
Image : National Trust / Jane Mucklow


Portrait of Princess Philippine Charlotta of Prussia, Duchess of Brunswick-Wolfenbüttel
Attributed to Anna Rosina de Gasc-Lisiewska (German, 1713-1783)
Oil on canvas, 18th century
Image : via Stockholms Auktionsverk / Women painters


Philippine Charlotte von Preußen, Herzogin von Braunschweig-Wolfenbüttel
Anna Rosina de Gasc-Lisiewska
Image : Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg & Lindner, Daniel (2012)
Licence: CC BY-NC-SA

Voici une très coquette toilette de deuil !
Remarquons le manchon taillé dans le même satin blanc à pois noirs que le jupon .

La nuit, la neige a écrit:
Et tant que je suis dans ce sujet, je vous propose ce portrait présumé de la mère de l'artiste (à reproduire dans notre Galerie de portraits aux manchons du 18e siècle) et son intéressante présentation par l'institution qui le conserve.

Marie Françoise Augustin, née Guillaume
Jean-Baptiste Jacques Augustin (circle)
Watercolour and gouache on ivory, c. 1800
rectangular: 8.8cm x 7.6cm
Image : The Tansey Miniatures Foundation, Celle

Tes désirs sont des ordres, cher ami !  

Voici un volumineux et bien confortable manchon plongeant  ...    

...    et un autre, tout riquiqui !  

Ainsi que


La Tour, la marquise de Sesmaisons, vers 1738



Mais ce serait oublier que cet accessoire n'est pas exclusivement féminin.


De Troy, marquis de Raincourt, v.1740


Coypel, portrait présumé de Charles de Rohan-Rochefort, 1740-50


le marquis de Lory, v.1750

Merci Lucius ! Ces messieurs sont rares dans ce sujet...

L'hiver, bien sûr, est le thème de ce décor peint à fresque par Giambattista Tiepolo (1696-1770) et son fils, Giandomenico Tiepolo (1727-1804) dans la superbe Villa Valmarana "ai Nani" (Vincenza)

Villa Valmarana ai nani
Image : Fondoambiente





View of the Gothic Pavilion, Winter Stroll
Fresco, 1757
Villa Valmarana ai Nani, Vicenza
Images : Web Gallery of Art


Frescoes in the Villa Valmarana ai Nani in Vicenza (1757)

In 1757, Tiepolo and his son Giandomenico were invited to Vicenza to fresco rooms in the modestly scaled Palazzina in the Villa Valmarana ai Nani and in the adjoining guest quarters, the so-called 'foresteria'.

Image : Pinterest

Their patron was Count Giustino Valmarana (1688-1757), a scholar and theater enthusiast. The villa takes the name "ai nani" ("of the dwarfs") from the travertine figures set up in the garden, which portrays in the fashion of the time the different social classes in the form of grotesquely deformed dwarfs.

Tiepolo frescoed the vestibule (portego) and four ground-floor rooms of the villa (the Palazzina), while his son executed the decoration in the adjacent guest house (the Foresteria). In addition to the frescoes in the Foresteria, Giovanni Domenico also painted figural elements in the Palazzina, in part after his father's design, in part on his own. As for the large-figure scenes, there was apparently no strict division of labour between the Palazzina and the Foresteria. The elder Tiepolo painted one room in the Foresteria, and his son was drafted to paint specific figures in the Palazzina. Despite his considerable share in the painting and its originality, Giandomenico remained in his fathers's shadow.

Image : Pinterest

Les nombreuses fresques du site sont à découvrir ICI (Commons Wikimedia) et encore LÀ (Web Gallery of Art)

Et si vous comprenez l'italien, ou juste pour le plaisir des yeux...

Toujours de Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770), quelques autres personnages vénitiens dessinés de façon caricaturale :


Dans le détail...

Caricature of a man with a muff
Giovanni Battista Tiepolo (Venice 1696 - 1770 Madrid)
Pen and black ink and gray wash
209 by 218 mm; 8 1/4 by 6 in
Image : Sotheby's

Catalogue note

This spirited caricature is very close in size, execution and style to others by Giovanni Battista in his Tomo terzo di caricature, dated by Knox to the period of 1754-62.  The Tomo Terzo, formerly in the Algarotti-Corniani collection, was dismantled in order to be sold at Christie's on 9 April 1943. Tiepolo's caricatures must originally have been preserved in three volumes, and in an 1854 catalogue of the Algarotti-Corniani collection, two such volumes are listed, containing 'una copiosa collezione di disegni umoristici del Tiepolo'.1
1.  G. Knox, Tiepolo, A Bicentenary Exhibition, exhib. cat., Cambridge, Fogg Art Museum, 1970, no. 87

* Source et infos complémentaires : Sotheby's