Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
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MARIE ANTOINETTE
Comte d'Hézècques
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Antoinette Saint-Huberty fut à son époque la meilleure actrice-cantatrice qu’on ait jamais connue. :n,,;::::!!!:
Elle jouait admirablement ce qu’elle chantait ; cette qualité lui valut l’approbation de Louis XVI, qui ne pouvait pas souffrir l’opéra. Il lui donna deux mille francs de pension, après qu’elle eut joué Didon, à Fontainebleau, devant toute la cour. Elle n’était pas belle, mais, comme Le Kain ( * ), son rare talent l’embellissait.
( * ) : Henri-Louis Caïn, dit Le Kain , est un tragédien français né le 31 mars 1729 à Paris et mort dans la même ville le 8 février 1778.
Née à Strasbourg le 15 décembre 1756, fille d’un ancien militaire qui ne lui laissa aucune fortune, elle monta sur le théâtre en Pologne et en Prusse. Un chevalier de Croisy l’épousa à Berlin, la conduisit à Strasbourg, et enfin à Paris, où elle débuta, en 1777, par un petit rôle, qui lui fut confié dans le chef-d’œuvre de Gluck, Armide.
...............
Ce grand compositeur devina les brillantes destinées qui attendaient l’humble débutante : il la protégea. Madame Croisy faisait vivre son mari avec des appointements si modiques que le ménage ne pouvait habiter, dans la rue du Mail, qu’une mansarde, dont un grabat et une malle servant de chaise, composaient tout le mobilier.
Cette détresse, loin d’exciter le respect des princesses de l’Opéra, était pour elles matière à raillerie, et un jour que la pauvre Saint-Huberty arriva à la répétition, vêtue de son éternelle robe noire : " Ah ! voici madame la Ressource ", s’écrièrent ses rivales. " Oui, dit aussitôt Gluck, avec sa franchise brusque et sa voix brutale, oui, vous avez raison, la Ressource de l’Opéra. "
Bien envoyé !!!
Ginguené dit quelque part en parlant de madame Saint-Huberty :
« Le talent de cette actrice prenait sa source dans son extrême sensibilité. On peut mieux chanter un air ; mais on ne peut donner ni aux airs, ni aux récitatifs, un accent plus vrai, plus passionné. On ne peut avoir une action plus dramatique, un silence plus éloquent. On n’a point oublié son terrible jeu muet, son immobilité tragique, et l’effrayante expression du son visage, pendant la longue ritournelle du chœur des prêtres, à la fin du troisième acte de Didon, et pendant la durée de ce chœur. Quelqu’un lui parlant de l’impression qu’elle avait paru éprouver, et qu’elle avait communiquée à tous les spectateurs : Je l’ai réellement éprouvée, répondit-elle : Dès la dixième mesure, je me suis sentie morte. »
Pendant douze ou treize ans, madame Saint-Huberty obtint les plus beaux succès.
Un soir, à la Comédie italienne , les spectateurs l’apercevant dans une loge , se levèrent spontanément, et l’applaudirent avec transport en s’écriant : " Voilà Didon ! Voilà la reine de Carthage ! "
Ce jour même, elle avait réconcilié Gluck et Piccini. Cette actrice est la première qui ait été couronnée sur la scène.
Des intrigues la dégoûtèrent du théâtre.
Vers le commencement de la Révolution, elle suivit, dans l’émigration, le comte d’Antraigues, et l’épousa.
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t2268-l-enigmatique-comte-d-antraigues?highlight=antraigues
Elle le sauva, en Italie, de la colère du général Bonaparte ; ses efforts et son éloquence firent rendre à d’Antraigues la liberté, et sa femme conserva aussi courageusement des papiers essentiels à la cause des Bourbons.
Le roi Louis XVIII lui donna la décoration de Saint-Michel.
Un assassinat horrible termina ses jours et ceux de son mari.
La police de France ayant appris qu’il existait une liaison entre Canning et d’Entraigues, envoya des émissaires en Angleterre, qui parvinrent à corrompre un Piémontais, domestique de d’Antraigues, et qui, jusque là fidèle, possédait la confiance de ses maîtres. Ce malheureux, avant d’aller porter les dépêches dont d’Antraigues le chargeait souvent pour Canning, les déposait, pendant quelques heures, entre les mains des agents français.
Le 22 juillet 1812, d’Antraigues demanda sa voiture pour aller ajouter verbalement quelques renseignements à ceux qu’il venait d’envoyer à Canning, par son domestique, dans la matinée même ; le traître, à qui les espions n’avaient pas encore donné le temps de faire sa commission, jugea que son infidélité allait être découverte et perdit la tête.
Egaré par la honte ou le désespoir, il poignarda le comte et son épouse, avant de se tuer lui-même.
Ainsi périt madame Saint-Huberty à l’âge de 56 ans.
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article6073
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
On connaît bien le portrait d'Antoinette Saint-Huberty, qui immortalisa le rôle de Didon... mais merci, Éléonore , de nous rappeler qu'elle devint Comtesse d'Antraigues ... un nom très à la mode de par chez nous en ce moment :
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Il existe aussi un pastel de Mme Antoinette de St-Huberty, datant de 1780 :
et un pastel datant des années 1790 :
et un pastel datant des années 1790 :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Cette femme aux yeux marrons serait Marie-Antoinette ???Comte d'Hézècques a écrit:Il existe aussi un pastel de Mme Antoinette de St-Huberty, datant de 1780 :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Oh non, la tradition veut que ce soit Mme de Saint-Huberty, mais sûrement pas Marie-Antoinette. La dame sur ce portrait ne ressemble pas du tout à la reine...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Voici un poème dans l'Almanach des muses pour l'année 1787. Le poète y encense les talents dramatiques de Mme de Saint-Huberti dans ses différents rôles :
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Merci, cher Félix ! ... merveilleux Almanach des Muses !!! :n,,;::::!!!:
Voici Mme Saint-Huberty justement dans le rôle de Didon, par Lucas de Montigny .
...............
Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny, né à Rouen en 1747 et mort à Paris en 1810, est un sculpteur français.
Après une formation dans sa ville natale, Lucas de Montigny entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1774.
À la Révolution dont il épousa les idées, Lucas de Montigny fut très actif, sculptant les bustes de Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Mirabeau ou Jean-Barthélémy Le Couteulx de Canteleu.
Son " fils " ( ), Jean-Marie-Nicolas (dit Coco), fut élevé dans l’entourage de Mirabeau qui était fort probablement son vrai père.
Voici Mme Saint-Huberty justement dans le rôle de Didon, par Lucas de Montigny .
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Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny, né à Rouen en 1747 et mort à Paris en 1810, est un sculpteur français.
Après une formation dans sa ville natale, Lucas de Montigny entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1774.
À la Révolution dont il épousa les idées, Lucas de Montigny fut très actif, sculptant les bustes de Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Mirabeau ou Jean-Barthélémy Le Couteulx de Canteleu.
Son " fils " ( ), Jean-Marie-Nicolas (dit Coco), fut élevé dans l’entourage de Mirabeau qui était fort probablement son vrai père.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Une cantatrice au service de Marie-Antoinette
"Celle-ci n'était pas une jolie femme. Elle n'avait ni les beaux yeux, ni la noblesse svelte de Sophie (Arnould). Mais son visage était ravissant de physionomie et d'expression"
( Mémoires de Mme Le Brun )
Très intéressant article suit.
Merci au Petit Carnet de Maxence !
Tiens ! J'ignorais que le comte d'Antraigues était le neveu de Saint-Priest !
Née le 15 décembre 1756 à Strasbourg, Anne Antoinette Clavel, fille d'un musicien du théâtre de Strasbourg pensionné par l'Electeur de Bavière, montra de réelles dispositions pour le chant lyrique. Grâce à lui elle parcourut l'Europe et c'est à Varsovie qu'elle rencontra le compositeur Jean-Baptiste Moyne dit Lemoyne qui compléta son éducation musicale. Elle fut alors sous la protection de la princesse Lubomirska. De retour en France elle débutait à peine sur le théâtre de Strasbourg qu'elle était remarqué par le chargé d'affaire et rabatteur de jolies dames du prince Henry de Prusse. Il lui offrit un emploi au théâtre de la cour à Berlin où elle le suivit et l'épousa en 1775. Lassée des violences conjugales, des faillites de Monsieur Croisilles de Saint-Huberty son époux, elle le quitte lui et sa troupe. Elle quitte aussi la ville de Varsovie où elle se produisait pour gagner rapidement Paris.
Là, le grand compositeur Gluck l'engagea dans l' "Armide", puis lui fit obtenir une place à l'Académie royale de musique. Le mari de notre cantatrice y obtiendra le poste de garde-magasin! En novembre 1780, Gluck lui confiait le rôle d'Angélique dans le "Roland" de Piccini et l'année suivante elle conquérait la faveur du public dans "Iphigénie en Tauride" et "Ariane à Naxos".
Les deux divas de l'Académie, Mlles Levasseur et Laguerre, étant sur le déclin notre étoile montante devint indispensable et la première cantatrice en titre, obtenant 8000 livres de traitement sans les feux, plus une pension de 1500 livres et un congé annuel de deux mois du fait de la protection particulière de Louis XVI.
Notre cantatrice en 1781 réussit à faire prononcer l'annulation de son triste mariage et fait envoyer son ex mari en province sous bonne escorte. Elle devint alors une artiste en vue sous le nom de scène de Mme Saint-Huberty son ancien nom de femme mariée mais sans la particule.
* Mme Vigée Le Brun passionnée de musique et de chant peignit son portrait au pastel en 1782.
* Puis Mme Vallayer-Coster l'immortilisa dans le rôle de Didon en 1785 (toile qui fut achetée en 2001 par le Metropolitan Museum of Arts de New York). Cet opéra de Marmontelet Piccini fut créé à Fontainebleau en l'honneur de Marie-Antoinette. La cantatrice, en reine de Carthage, y parut les cheveux épars, les pieds et les jambes nus, la tunique attachée sous le sein découvert, ce qui étonna la cour. Ce portrait eut un accueil mitigé au salon de 1785.
* Jacques-Antoine-Marie Lemoine fit un portrait très séduisant de la cantatrice au point qu'il fut aussitôt gravé en couleurs par Janinet.
* Bernard de Luneville fixa à son tour son profil par la technique de la main levée comme il l'avait fait pour la reine et les princesses du sang.
Un portrait de Marie Antoinette d' Anna Vallayer-Coster de 1788 :
Devenue la maîtresse du libertin marquis de Louvois, elle s'éprit ensuite du comte Turconi, riche gentilhomme italien, qui lui offrit le château des Forges à Groslay dans la vallée de Montmorency où elle demeurait l'été. Devenue riche elle acquit une villa à Neuilly. Le reste de l'année elle vivait entre Paris et Auteuil y menant grand train.
En 1785 elle fait une tournée de 23 représentations dans le Midi de la France où l'on remarquera son goût du luxe. A Marseille, à une fête sur l'eau à laquelle elle parut en Cléopatre couronnée de rose et de jasmin, trônant sur une galère dorée et enguirlandée de fleurs, entourée d'une flottille de 200 adorateurs éperdus !
A son retour de Marseille elle posa pour :
* Joshua Reynolds qui la peignit en costume de scène.
* Louis Roland Trinquesse compatriote de Pierre Paul Prund'hon qui la représenta dans son rôle d'Iphigénie en Tauride (tableau exposé au Salon de la Correspondance en 1785) puis en 1791 en Iphigénie en Aulide
* Puis pour un dessin de Dutertre, et un dessin de Levacher de Charnoy et enfin en 1781 par Lucas de Montigny.
* Les miniaturistes Gabrielle Capet, François Dumont et Adolphe Hall firent son portrait à la veille de la révolution.
A la veille de la révolution elle vivait très souvent dans une magnifique villa à Mendrisio à la frontière italio-suisse. En avril 1790 elle prend peur, quitte Paris, l'Opéra et sa maison de Groslay, demande un passeport pour la Suisse où elle rejoint à Lausanne son amant Emmanuel Louis-Henri de Launay comte d'Antraigues (né le 25 décembre 1753 à Montpellier, neveu de François Emmanuel de Guignard comte de Saint-Priest ministre de Louis XVI, il fut également l'ami de Jean-Jacques Rousseau), ardent partisan de la révolution en 1788, théoricien de la contre-révolution en 1789, envoyé à l'Assemblée nationale par la noblesse du Bas Vivarais mais qui sous prétexte d'un séjour en Suisse pour le rétablissement de sa santé, avait quitté la France où des brochures d'opposition l'avaient un peu trop mis en lumière.
Les amants vécurent à Mendrisio chez le comte Turconi et cela se termina par un mariage secret le 29 décembre 1790 régularisant ainsi une situation vieille de sept ans.
Notre cantatrice devenue comtesse d'Antraigues, dite la "comtesse Amélie", en 1792 par des voyages incognito où comme artiste pouvait aller et venir à sa guise, favorisa la correspondance échangée entre son mari (devenu agent de la cour d'Espagne) et le comité secret des Tuileries. Son mari chef des services secrets royalistes dirigeait les informations qu'il recevait de ses agents secrets de Paris vers l'Espagne, l'Angleterre, le Portugal et la Russie. Il est fort probable qu'elle fut chargée de courriers de la reine qui avait appuyé ses débuts et aurait ainsi apporté à la famille royale des messages de l'émigration.
En 1792 la comtesse d'Antraigues donnait naissance à un fils près de Milan. Elle vivra de 1753 à 1796 à Mendrisio. Lorsque les français entrèrent à Venise le comte d'Antraigues qui était depuis deux ans attaché au Consulat de Russie partit avec sa famille pour Trieste en mai 1797 où ils furent arrêtés sur les ordres de Bernadotte. La comtesse d'Antraigues sollicitera alors Joséphine Bonaparte pour que son mari soit libéré et vendit les diamants qui lui restaient.
Au mois de juillet suivant le couple part pour Dresde, là le comte d'Antraigues et son fils reçoivent l'ordre royal de Constantin et une pension de la part du roi des Deux Siciles.
Le voyage a continué vers Vienne où le 16 juin 1808 l'ex Madame de Saint-Hubert devenue comtesse d'Antraigues recevait de l'Empereur d'Autriche confirmation d'une pension de mille ducats en mémoire des services rendus comme surintendante de la musique à feue sa Majesté Marie Antoinette de France.
Puis vint le séjour à Leipzig où le comte d'Antraigues proposa ses services au tsar Paul 1er de Russie qui les accepta. Antoinette comtesse d'Antraigues chantait encore dans les cercles privés et écrivit à cette époque une nouvelle en allemand "Ernesta".
Dans l'aisance à nouveau le couple fuyant les armées françaises partit pour l'Angleterre. La cantatrice se produisit encore à titre privé dans les salons de l'aristocratie. Sur le perron de leur maison de campagne à Barnes-Terrace dans la banlieue sud ouest de Londres, elle et son mari furent assassiné à l'arme blanche par Lorenzo leur domestique italien qu'ils avaient renvoyé le soupçonnant de livrer à Foucher pour Napoléon la correspondance politique du comte. Ce domestique était probablement à la solde des services secrets anglais. Le gouvernement anglais mis la main sur tous les documents confidentiels originaux et la correspondance politique que le comte avait conservé depuis le début de la révolution.
Il y avait entre autres
un codicille secret du testament de Louis XVI,
dans lequel le roi aurait dévoilé que son frère avait trahit la cause royaliste et ne devait pas lui succéder au trône de France,
document remis à Malesherbes (juriste et botaniste) dernier avocat du roi, qui le transmettra à son amie et confidente Mme Blondel née Sabine Francès, qui à son tour le transmettra par l'intermédiaire du chevalier Sandrier des Pomelles (qui viendra en Suisse en 1795) à son neveu le comte d'Antraigues.
Une copie de ce codicille écrite par François Hue (officier de la chambre du roi qui restera attaché au service de la famille royale au Temple) et corrigée de la main de Louis XVI, fut elle aussi envoyée hors de France.
Il y avait également les clauses secrètes du traité de Tilsitt.
Une partie de ces documents furent restituée aux Bourbons, une autre au fils du comte d'Antraigues tandis que le ministre anglais Castlereagh, directeur des services secrets britanniques, gardait le reste.
http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/06/03/9410004.html
"Celle-ci n'était pas une jolie femme. Elle n'avait ni les beaux yeux, ni la noblesse svelte de Sophie (Arnould). Mais son visage était ravissant de physionomie et d'expression"
( Mémoires de Mme Le Brun )
Très intéressant article suit.
Merci au Petit Carnet de Maxence !
Tiens ! J'ignorais que le comte d'Antraigues était le neveu de Saint-Priest !
Née le 15 décembre 1756 à Strasbourg, Anne Antoinette Clavel, fille d'un musicien du théâtre de Strasbourg pensionné par l'Electeur de Bavière, montra de réelles dispositions pour le chant lyrique. Grâce à lui elle parcourut l'Europe et c'est à Varsovie qu'elle rencontra le compositeur Jean-Baptiste Moyne dit Lemoyne qui compléta son éducation musicale. Elle fut alors sous la protection de la princesse Lubomirska. De retour en France elle débutait à peine sur le théâtre de Strasbourg qu'elle était remarqué par le chargé d'affaire et rabatteur de jolies dames du prince Henry de Prusse. Il lui offrit un emploi au théâtre de la cour à Berlin où elle le suivit et l'épousa en 1775. Lassée des violences conjugales, des faillites de Monsieur Croisilles de Saint-Huberty son époux, elle le quitte lui et sa troupe. Elle quitte aussi la ville de Varsovie où elle se produisait pour gagner rapidement Paris.
Là, le grand compositeur Gluck l'engagea dans l' "Armide", puis lui fit obtenir une place à l'Académie royale de musique. Le mari de notre cantatrice y obtiendra le poste de garde-magasin! En novembre 1780, Gluck lui confiait le rôle d'Angélique dans le "Roland" de Piccini et l'année suivante elle conquérait la faveur du public dans "Iphigénie en Tauride" et "Ariane à Naxos".
Les deux divas de l'Académie, Mlles Levasseur et Laguerre, étant sur le déclin notre étoile montante devint indispensable et la première cantatrice en titre, obtenant 8000 livres de traitement sans les feux, plus une pension de 1500 livres et un congé annuel de deux mois du fait de la protection particulière de Louis XVI.
Notre cantatrice en 1781 réussit à faire prononcer l'annulation de son triste mariage et fait envoyer son ex mari en province sous bonne escorte. Elle devint alors une artiste en vue sous le nom de scène de Mme Saint-Huberty son ancien nom de femme mariée mais sans la particule.
* Mme Vigée Le Brun passionnée de musique et de chant peignit son portrait au pastel en 1782.
* Puis Mme Vallayer-Coster l'immortilisa dans le rôle de Didon en 1785 (toile qui fut achetée en 2001 par le Metropolitan Museum of Arts de New York). Cet opéra de Marmontelet Piccini fut créé à Fontainebleau en l'honneur de Marie-Antoinette. La cantatrice, en reine de Carthage, y parut les cheveux épars, les pieds et les jambes nus, la tunique attachée sous le sein découvert, ce qui étonna la cour. Ce portrait eut un accueil mitigé au salon de 1785.
* Jacques-Antoine-Marie Lemoine fit un portrait très séduisant de la cantatrice au point qu'il fut aussitôt gravé en couleurs par Janinet.
* Bernard de Luneville fixa à son tour son profil par la technique de la main levée comme il l'avait fait pour la reine et les princesses du sang.
Un portrait de Marie Antoinette d' Anna Vallayer-Coster de 1788 :
Devenue la maîtresse du libertin marquis de Louvois, elle s'éprit ensuite du comte Turconi, riche gentilhomme italien, qui lui offrit le château des Forges à Groslay dans la vallée de Montmorency où elle demeurait l'été. Devenue riche elle acquit une villa à Neuilly. Le reste de l'année elle vivait entre Paris et Auteuil y menant grand train.
En 1785 elle fait une tournée de 23 représentations dans le Midi de la France où l'on remarquera son goût du luxe. A Marseille, à une fête sur l'eau à laquelle elle parut en Cléopatre couronnée de rose et de jasmin, trônant sur une galère dorée et enguirlandée de fleurs, entourée d'une flottille de 200 adorateurs éperdus !
A son retour de Marseille elle posa pour :
* Joshua Reynolds qui la peignit en costume de scène.
* Louis Roland Trinquesse compatriote de Pierre Paul Prund'hon qui la représenta dans son rôle d'Iphigénie en Tauride (tableau exposé au Salon de la Correspondance en 1785) puis en 1791 en Iphigénie en Aulide
* Puis pour un dessin de Dutertre, et un dessin de Levacher de Charnoy et enfin en 1781 par Lucas de Montigny.
* Les miniaturistes Gabrielle Capet, François Dumont et Adolphe Hall firent son portrait à la veille de la révolution.
A la veille de la révolution elle vivait très souvent dans une magnifique villa à Mendrisio à la frontière italio-suisse. En avril 1790 elle prend peur, quitte Paris, l'Opéra et sa maison de Groslay, demande un passeport pour la Suisse où elle rejoint à Lausanne son amant Emmanuel Louis-Henri de Launay comte d'Antraigues (né le 25 décembre 1753 à Montpellier, neveu de François Emmanuel de Guignard comte de Saint-Priest ministre de Louis XVI, il fut également l'ami de Jean-Jacques Rousseau), ardent partisan de la révolution en 1788, théoricien de la contre-révolution en 1789, envoyé à l'Assemblée nationale par la noblesse du Bas Vivarais mais qui sous prétexte d'un séjour en Suisse pour le rétablissement de sa santé, avait quitté la France où des brochures d'opposition l'avaient un peu trop mis en lumière.
Les amants vécurent à Mendrisio chez le comte Turconi et cela se termina par un mariage secret le 29 décembre 1790 régularisant ainsi une situation vieille de sept ans.
Notre cantatrice devenue comtesse d'Antraigues, dite la "comtesse Amélie", en 1792 par des voyages incognito où comme artiste pouvait aller et venir à sa guise, favorisa la correspondance échangée entre son mari (devenu agent de la cour d'Espagne) et le comité secret des Tuileries. Son mari chef des services secrets royalistes dirigeait les informations qu'il recevait de ses agents secrets de Paris vers l'Espagne, l'Angleterre, le Portugal et la Russie. Il est fort probable qu'elle fut chargée de courriers de la reine qui avait appuyé ses débuts et aurait ainsi apporté à la famille royale des messages de l'émigration.
En 1792 la comtesse d'Antraigues donnait naissance à un fils près de Milan. Elle vivra de 1753 à 1796 à Mendrisio. Lorsque les français entrèrent à Venise le comte d'Antraigues qui était depuis deux ans attaché au Consulat de Russie partit avec sa famille pour Trieste en mai 1797 où ils furent arrêtés sur les ordres de Bernadotte. La comtesse d'Antraigues sollicitera alors Joséphine Bonaparte pour que son mari soit libéré et vendit les diamants qui lui restaient.
Au mois de juillet suivant le couple part pour Dresde, là le comte d'Antraigues et son fils reçoivent l'ordre royal de Constantin et une pension de la part du roi des Deux Siciles.
Le voyage a continué vers Vienne où le 16 juin 1808 l'ex Madame de Saint-Hubert devenue comtesse d'Antraigues recevait de l'Empereur d'Autriche confirmation d'une pension de mille ducats en mémoire des services rendus comme surintendante de la musique à feue sa Majesté Marie Antoinette de France.
Puis vint le séjour à Leipzig où le comte d'Antraigues proposa ses services au tsar Paul 1er de Russie qui les accepta. Antoinette comtesse d'Antraigues chantait encore dans les cercles privés et écrivit à cette époque une nouvelle en allemand "Ernesta".
Dans l'aisance à nouveau le couple fuyant les armées françaises partit pour l'Angleterre. La cantatrice se produisit encore à titre privé dans les salons de l'aristocratie. Sur le perron de leur maison de campagne à Barnes-Terrace dans la banlieue sud ouest de Londres, elle et son mari furent assassiné à l'arme blanche par Lorenzo leur domestique italien qu'ils avaient renvoyé le soupçonnant de livrer à Foucher pour Napoléon la correspondance politique du comte. Ce domestique était probablement à la solde des services secrets anglais. Le gouvernement anglais mis la main sur tous les documents confidentiels originaux et la correspondance politique que le comte avait conservé depuis le début de la révolution.
Il y avait entre autres
un codicille secret du testament de Louis XVI,
dans lequel le roi aurait dévoilé que son frère avait trahit la cause royaliste et ne devait pas lui succéder au trône de France,
document remis à Malesherbes (juriste et botaniste) dernier avocat du roi, qui le transmettra à son amie et confidente Mme Blondel née Sabine Francès, qui à son tour le transmettra par l'intermédiaire du chevalier Sandrier des Pomelles (qui viendra en Suisse en 1795) à son neveu le comte d'Antraigues.
Une copie de ce codicille écrite par François Hue (officier de la chambre du roi qui restera attaché au service de la famille royale au Temple) et corrigée de la main de Louis XVI, fut elle aussi envoyée hors de France.
Il y avait également les clauses secrètes du traité de Tilsitt.
Une partie de ces documents furent restituée aux Bourbons, une autre au fils du comte d'Antraigues tandis que le ministre anglais Castlereagh, directeur des services secrets britanniques, gardait le reste.
http://maxence2943.canalblog.com/archives/2008/06/03/9410004.html
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Et rappelons que la Reine est partie pour l’échafaud avec ses souliers de couleur prunelle « à la Saint Huberty ». Celui qu’elle laissera tomber en gravissant l’échelle fut recueilli, comme on sait, par un aristocrate normand, et se trouve aujourd’hui au musée des beaux-arts de Caen. Le talon est en forme de bobine, la pointe rebique, le cuir est fauve, la ganse de soie est verte. La ruche, aussi de soie, est blanche.
On avait aussi évoqué cette relique dans le sujet sur les chaussures de la Reine...
On avait aussi évoqué cette relique dans le sujet sur les chaussures de la Reine...
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Age : 76
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Ceux qui apprécient l'excellente série télévisée 10 pour cent sont familiers du modèle ; il a les honneurs du générique :
Gouverneur Morris- Messages : 11795
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Vicq d Azir a écrit:Et rappelons que la Reine est partie pour l’échafaud avec ses souliers de couleur prunelle « à la Saint Huberty ». Celui qu’elle laissera tomber en gravissant l’échelle fut recueilli, comme on sait, par un aristocrate normand, et se trouve aujourd’hui au musée des beaux-arts de Caen.
Malheureusement, ce petit soulier n'est pas exposé ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Au moment où vous y êtes allée mais ça a pu changer depuis ?
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Prochainement proposée en vente aux enchères, cette jolie miniature :
Portrait de Madame de Saint-Huberty dans le rôle de Didon
François DUMONT (1751-1831)
Miniature sur ivoire, de forme ronde
Signée et datée 'Dumont. f. / 1785' à droite
Cerclage en métal doré et écrin formant chevalet
Diamètre : 7,2 cm
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Paris, vente du 14 juin 2023
Nous retrouvons la cantatrice dans le rôle titre de l'Opéra "Didon" (1783), de Niccolo Puccini, et telle que immortalisée par de nombreux artistes du temps :
Madame de Saint-Huberty in the Role of Dido
Anne Vallayer-Coster
Oil on canvas, 1785
57 3/8 x 40 in.
Image : National Museum of Women in the Arts, Washington
Mademoiselle St Huberti dans le rôle de Didon
Jean-François JANINET (Paris 1752 – Paris 1814), d’après André DUTERTRE (Paris 1753 – Paris 1842)
1786
Gravure au lavis pour "Costumes et Annales des grands théâtres, en figures au lavis et coloriées" de Jean-Charles Le Vacher de Charnois (Paris 1749 – Paris 1792) - 1ère année portrait n°8
Image : Galerie MAS (Paris)
Note : Ce costume est une innovation conduite sur la scène de l’Opéra par la première chanteuse Antoinette-Cécile Clavel, dite Saint-Huberty. Elle demande pour le rôle de Didon, dans l’opéra du même nom de Marmontel et Piccinni créé en 1783, un habit à l’Antique qui fait sensation : « elle avait fait faire son costume d’après un dessin commandé à Moreau, dessinateur du cabinet du roi […] une tunique de toile de lin, avec les brodequins lacés sur le pied nu, une innovation »
(Edmond de Goncourt, La Saint-Huberty, Paris, Dentu, 1882, p. 100-101.)
Ou encore cette version sculptée, dont la terre cuite, aujourd'hui perdue, figura dans la vente après le décès de Mirabeau, en mars 1792 :
La Saint-Huberty dans le rôle de Didon
Jean-Robert-NicolasLucas de Montigny (1747 - 1810)
Plâtre, après 1784
Sur le ruban du bouquet, à ses pieds : "St huberti / [...] o [...] jam[a]is / immortelles"; sur la plinthe à gauche : "[...]ny. 17[...]"
Hauteur : 0,928 m ; Largeur : 0,315 m ; Profondeur : 0,285 m
Image : Musée du Louvre / Pierre Philibert
Images : Musée du Louvre / Pierre Philibert
Portrait de Madame de Saint-Huberty dans le rôle de Didon
François DUMONT (1751-1831)
Miniature sur ivoire, de forme ronde
Signée et datée 'Dumont. f. / 1785' à droite
Cerclage en métal doré et écrin formant chevalet
Diamètre : 7,2 cm
* Source et infos complémentaires : Artcurial - Paris, vente du 14 juin 2023
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Nous retrouvons la cantatrice dans le rôle titre de l'Opéra "Didon" (1783), de Niccolo Puccini, et telle que immortalisée par de nombreux artistes du temps :
Madame de Saint-Huberty in the Role of Dido
Anne Vallayer-Coster
Oil on canvas, 1785
57 3/8 x 40 in.
Image : National Museum of Women in the Arts, Washington
Mademoiselle St Huberti dans le rôle de Didon
Jean-François JANINET (Paris 1752 – Paris 1814), d’après André DUTERTRE (Paris 1753 – Paris 1842)
1786
Gravure au lavis pour "Costumes et Annales des grands théâtres, en figures au lavis et coloriées" de Jean-Charles Le Vacher de Charnois (Paris 1749 – Paris 1792) - 1ère année portrait n°8
Image : Galerie MAS (Paris)
Note : Ce costume est une innovation conduite sur la scène de l’Opéra par la première chanteuse Antoinette-Cécile Clavel, dite Saint-Huberty. Elle demande pour le rôle de Didon, dans l’opéra du même nom de Marmontel et Piccinni créé en 1783, un habit à l’Antique qui fait sensation : « elle avait fait faire son costume d’après un dessin commandé à Moreau, dessinateur du cabinet du roi […] une tunique de toile de lin, avec les brodequins lacés sur le pied nu, une innovation »
(Edmond de Goncourt, La Saint-Huberty, Paris, Dentu, 1882, p. 100-101.)
Ou encore cette version sculptée, dont la terre cuite, aujourd'hui perdue, figura dans la vente après le décès de Mirabeau, en mars 1792 :
La Saint-Huberty dans le rôle de Didon
Jean-Robert-NicolasLucas de Montigny (1747 - 1810)
Plâtre, après 1784
Sur le ruban du bouquet, à ses pieds : "St huberti / [...] o [...] jam[a]is / immortelles"; sur la plinthe à gauche : "[...]ny. 17[...]"
Hauteur : 0,928 m ; Largeur : 0,315 m ; Profondeur : 0,285 m
Image : Musée du Louvre / Pierre Philibert
Images : Musée du Louvre / Pierre Philibert
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Un portrait charmant, conservé par le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui le présente ainsi :
Portrait de Madame Saint-Huberti de l’Académie Royale de Musique (autre titre : Portrait de Mme Saint-Huberty, comtesse d’Antraigues)
Portrait de Madame Saint-Huberti de l’Académie Royale de Musique
Jean-François Janinet, d’après Jacques-Antoine-Marie Lemoine
Estampe sur papier, 1783
160 x 115 mm
Image : Musba Bordeaux
Présentation du musée
Jacques-Antoine-Marie Lemoine (1751-1824) est un peintre miniaturiste français, formé à l’Académie de Rouen auprès de Jean-Baptiste Descamps (1714-1791). Il s’est ensuite rendu à Paris, où il a travaillé avec les peintres Jean-Jacques Lagrenée, Maurice Quentin de Latour et le graveur Jean-François Janinet. En 1795, Lemoine est revenu à Rouen où il est devenu membre ordinaire de l’Académie. Son œuvre comporte de nombreux portraits d’acteurs et de chanteurs, d’artistes, de financiers ou encore d’hommes de pouvoir. Il peignait surtout des pastels, et à partir de 1784, il peignit également sur ivoire et sur porcelaine.
Le portrait d’Anne-Antoinette-Cécile Clavel dite Mme Saint-Huberty (1756-1812) représente une des plus grandes cantatrices françaises de l’époque des Lumières. Elle débuta à l’Académie Royale de Musique dans le rôle secondaire de Mélisse de l’Armide de Gluck (1777). Elle se produisit également en province, à Lyon, Marseille et à Bordeaux. À Bordeaux, elle fut l’invitée du « Musée » et son Académie de Musique en 1782 et 1784.
L’acquisition du musée des Beaux-Arts est une épreuve avant la lettre de la gravure de Jean-François Janinet (1752-1814) imprimée en couleurs en 1787 d’après Lemoine pour l’édition des Costumes et Annales des Grands Théâtres de Paris, publiée de 1786 à 1789.
M.de S.t Huberti // De l'Académie Royalle de Musique / Le Moine del. ; F. Janinet sculp.
Jean-François Janinet (Graveur), d'après Jacques-Antoine-Marie Lemoine
1783
gravure en taille-douce, impression en couleurs au repérage
Image : Bibliothèque nationale de France
Cette estampe sur papier est en rapport direct ( ) avec le Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie de Jean Robert Nicolas Lucas de Montigny.
La virtuosité de l’artiste éclate dans le traitement à la fois de l’expression du chant et de l’intensité tragique du moment où le modèle figuré implore Diane de l’épargner du sacrifice auquel elle était condamnée.
Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie
Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny
Plâtre, 1784
H 61,5 cm, avec socle H 83 cm
Signé et daté, sur le buste, à droite : Lucas de Montigny fecit 1784
Collection Gabriel de Montigny (arrière-petit-fils de l’artiste)
Image : Musba Bordeaux
* Source texte et images : Musba - Musée des Beaux Arts de Bordeaux
Image : Galerie Kugel
ANTOINETTE CLAVEL DITE LA SAINT HUBERTY DANS LE RÔLE D’IPHIGÉNIE
Buste en plâtre de Lucas de Montigny (1784)
Le rôle d’Iphigénie, créé en 1779 par Melle Levasseur, fut repris en 1784 par Antoinette Clavel, dite la Saint-Huberty, à l’âge de 28 ans, alors qu’elle était au faite de sa gloire. Bien que peu jolie, elle enthousiasmait le public parisien par son jeu d’actrice irréprochable. Elle fut une des cantatrices les plus réputées dans l’Europe du siècle des Lumières. Elle fut notamment la première à l’Opéra à renoncer au costume moderne pour le costume antique.
Elle s’était illustrée en 1783 et au début de 1784 dans son interprétation de Didon, drame écrit et mis en musique pour elle par Marmontel et Puccini et l’on sait que Montigny la portraitura aussi dans ce rôle pour répondre à une commande de Mirabeau, l’amant de la cantatrice. La statue en terre cuite mentionnée dans l’inventaire après-décès de Mirabeau en mars 1792 a disparu mais il nous en reste un plâtre aujourd’hui conservé au Louvre. (voir précédents messages)
Mlle de Saint-Huberti (Didon, dans l'Opéra de Didon)
Jean-François Janinet
1786
Gravure en taille douce, épreuve d'essai, avant la pl. de noir
Image : Bibliothèque nationale de France
Invitée à Bordeaux par « le Musée » et son Académie de Musique, le 7 août 1784, Mademoiselle de Saint-Huberti chantera la scène d’Atys. La séance publique se termine par un autre concert dans lequel "Mad. Saint Huberti de l’Académie Royale de Musique à chanté une ariette italienne et une ariette française".
Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny né à Rouen en 1747, et décédé à Paris en 1810, fut l’élève de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). À la Révolution dont il épousa les idées, Lucas de Montigny fut très actif, sculptant les bustes de Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Mirabeau.
Il épousa en 1777 Edmée-Adelaïde Baignères, fille du premier médecin du roi qui fut aussi le médecin de Mirabeau. C’est certainement grâce à l’intercession de son beau-père que Lucas de Montigny obtint, avant la statue de la Saint-Huberty en Didon, la commande du buste en marbre de Mirabeau, le seul qui ait été fait du vivant de l’orateur, et conservé aujourd’hui au musée du Louvre.
Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau
Jean-Robert-Nicolas, Lucas de Montigny
Marbre, vers 1791
H 57 cm x L 40,5 cm
Réplique du marbre du musée Paul-Arbaud d'Aix-en-Provence, probablement exécuté d'après le modèle en plâtre commandé par la société des Jacobins, et montré au Salon de 1791, n° 461
Image : Musée du Louvre / Pierre Philibert
Bien qu’il ne fut pas admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture, sa production fut importante, notamment dans l’art du portrait et il expose régulièrement aux Salons du Louvre de 1791 à 1808. Ses portraits sont de précieux témoignages des traits de ses célèbres contemporains tels Voltaire et Rousseau. Le buste d’un autre acteur, Préville, dans le rôle de Figaro se trouve aujourd’hui au musée du Louvre. Après une vie de déboires aussi bien personnels que professionnels, n’étant pas reconnu à sa juste valeur, il mourut en 1810 chez son fils, Jean-Marie-Nicolas, gendre du sculpteur Roland et plus probablement fils naturel de Mirabeau qui lui légua son immense fortune et collection.
Charles-François-Gabriel Lucas de Montigny (1844-1908), arrière petit-fils du statuaire Jean-Robert Nicolas de Montigny, petit-fils de Jean Marie Nicolas Lucas de Montigny, qui fut adopté par Mirabeau, voua un véritable culte à ce dernier. Héritier des documents appartenant à la famille de Mirabeau, il a légué à l’Académie d’Aix-en-Provence les papiers de sa famille ainsi que le buste du tribun fait d’après nature en 1791 par son arrière grand-père.
Buste acquis en décembre 2017 par la Société des Amis du Musée des Beaux-arts, Paris, 25.000 euros
Offert la même année au Musée des Beaux-arts de Bordeaux.
* Source texte : Socité des Amis du musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Portrait de Madame Saint-Huberti de l’Académie Royale de Musique (autre titre : Portrait de Mme Saint-Huberty, comtesse d’Antraigues)
Portrait de Madame Saint-Huberti de l’Académie Royale de Musique
Jean-François Janinet, d’après Jacques-Antoine-Marie Lemoine
Estampe sur papier, 1783
160 x 115 mm
Image : Musba Bordeaux
Présentation du musée
Jacques-Antoine-Marie Lemoine (1751-1824) est un peintre miniaturiste français, formé à l’Académie de Rouen auprès de Jean-Baptiste Descamps (1714-1791). Il s’est ensuite rendu à Paris, où il a travaillé avec les peintres Jean-Jacques Lagrenée, Maurice Quentin de Latour et le graveur Jean-François Janinet. En 1795, Lemoine est revenu à Rouen où il est devenu membre ordinaire de l’Académie. Son œuvre comporte de nombreux portraits d’acteurs et de chanteurs, d’artistes, de financiers ou encore d’hommes de pouvoir. Il peignait surtout des pastels, et à partir de 1784, il peignit également sur ivoire et sur porcelaine.
Le portrait d’Anne-Antoinette-Cécile Clavel dite Mme Saint-Huberty (1756-1812) représente une des plus grandes cantatrices françaises de l’époque des Lumières. Elle débuta à l’Académie Royale de Musique dans le rôle secondaire de Mélisse de l’Armide de Gluck (1777). Elle se produisit également en province, à Lyon, Marseille et à Bordeaux. À Bordeaux, elle fut l’invitée du « Musée » et son Académie de Musique en 1782 et 1784.
L’acquisition du musée des Beaux-Arts est une épreuve avant la lettre de la gravure de Jean-François Janinet (1752-1814) imprimée en couleurs en 1787 d’après Lemoine pour l’édition des Costumes et Annales des Grands Théâtres de Paris, publiée de 1786 à 1789.
M.de S.t Huberti // De l'Académie Royalle de Musique / Le Moine del. ; F. Janinet sculp.
Jean-François Janinet (Graveur), d'après Jacques-Antoine-Marie Lemoine
1783
gravure en taille-douce, impression en couleurs au repérage
Image : Bibliothèque nationale de France
Cette estampe sur papier est en rapport direct ( ) avec le Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie de Jean Robert Nicolas Lucas de Montigny.
La virtuosité de l’artiste éclate dans le traitement à la fois de l’expression du chant et de l’intensité tragique du moment où le modèle figuré implore Diane de l’épargner du sacrifice auquel elle était condamnée.
Buste d’Antoinette Clavel dite la Saint-Huberty dans le rôle d’Iphigénie
Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny
Plâtre, 1784
H 61,5 cm, avec socle H 83 cm
Signé et daté, sur le buste, à droite : Lucas de Montigny fecit 1784
Collection Gabriel de Montigny (arrière-petit-fils de l’artiste)
Image : Musba Bordeaux
* Source texte et images : Musba - Musée des Beaux Arts de Bordeaux
Image : Galerie Kugel
ANTOINETTE CLAVEL DITE LA SAINT HUBERTY DANS LE RÔLE D’IPHIGÉNIE
Buste en plâtre de Lucas de Montigny (1784)
Le rôle d’Iphigénie, créé en 1779 par Melle Levasseur, fut repris en 1784 par Antoinette Clavel, dite la Saint-Huberty, à l’âge de 28 ans, alors qu’elle était au faite de sa gloire. Bien que peu jolie, elle enthousiasmait le public parisien par son jeu d’actrice irréprochable. Elle fut une des cantatrices les plus réputées dans l’Europe du siècle des Lumières. Elle fut notamment la première à l’Opéra à renoncer au costume moderne pour le costume antique.
Elle s’était illustrée en 1783 et au début de 1784 dans son interprétation de Didon, drame écrit et mis en musique pour elle par Marmontel et Puccini et l’on sait que Montigny la portraitura aussi dans ce rôle pour répondre à une commande de Mirabeau, l’amant de la cantatrice. La statue en terre cuite mentionnée dans l’inventaire après-décès de Mirabeau en mars 1792 a disparu mais il nous en reste un plâtre aujourd’hui conservé au Louvre. (voir précédents messages)
Mlle de Saint-Huberti (Didon, dans l'Opéra de Didon)
Jean-François Janinet
1786
Gravure en taille douce, épreuve d'essai, avant la pl. de noir
Image : Bibliothèque nationale de France
Invitée à Bordeaux par « le Musée » et son Académie de Musique, le 7 août 1784, Mademoiselle de Saint-Huberti chantera la scène d’Atys. La séance publique se termine par un autre concert dans lequel "Mad. Saint Huberti de l’Académie Royale de Musique à chanté une ariette italienne et une ariette française".
Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny né à Rouen en 1747, et décédé à Paris en 1810, fut l’élève de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). À la Révolution dont il épousa les idées, Lucas de Montigny fut très actif, sculptant les bustes de Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Mirabeau.
Il épousa en 1777 Edmée-Adelaïde Baignères, fille du premier médecin du roi qui fut aussi le médecin de Mirabeau. C’est certainement grâce à l’intercession de son beau-père que Lucas de Montigny obtint, avant la statue de la Saint-Huberty en Didon, la commande du buste en marbre de Mirabeau, le seul qui ait été fait du vivant de l’orateur, et conservé aujourd’hui au musée du Louvre.
Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau
Jean-Robert-Nicolas, Lucas de Montigny
Marbre, vers 1791
H 57 cm x L 40,5 cm
Réplique du marbre du musée Paul-Arbaud d'Aix-en-Provence, probablement exécuté d'après le modèle en plâtre commandé par la société des Jacobins, et montré au Salon de 1791, n° 461
Image : Musée du Louvre / Pierre Philibert
Bien qu’il ne fut pas admis à l’Académie royale de peinture et de sculpture, sa production fut importante, notamment dans l’art du portrait et il expose régulièrement aux Salons du Louvre de 1791 à 1808. Ses portraits sont de précieux témoignages des traits de ses célèbres contemporains tels Voltaire et Rousseau. Le buste d’un autre acteur, Préville, dans le rôle de Figaro se trouve aujourd’hui au musée du Louvre. Après une vie de déboires aussi bien personnels que professionnels, n’étant pas reconnu à sa juste valeur, il mourut en 1810 chez son fils, Jean-Marie-Nicolas, gendre du sculpteur Roland et plus probablement fils naturel de Mirabeau qui lui légua son immense fortune et collection.
Charles-François-Gabriel Lucas de Montigny (1844-1908), arrière petit-fils du statuaire Jean-Robert Nicolas de Montigny, petit-fils de Jean Marie Nicolas Lucas de Montigny, qui fut adopté par Mirabeau, voua un véritable culte à ce dernier. Héritier des documents appartenant à la famille de Mirabeau, il a légué à l’Académie d’Aix-en-Provence les papiers de sa famille ainsi que le buste du tribun fait d’après nature en 1791 par son arrière grand-père.
Buste acquis en décembre 2017 par la Société des Amis du Musée des Beaux-arts, Paris, 25.000 euros
Offert la même année au Musée des Beaux-arts de Bordeaux.
* Source texte : Socité des Amis du musée des Beaux-Arts de Bordeaux
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Antoinette-Cécile Clavel (1756-1812), dite Mme Saint-Huberty
Mme Saint-Huberty prononçait d'une façon qui paraîtrait exagérée aujourd'hui, peut-être un peu dans le goût grandiloquent d'une Sarah Bernhardt , mais comme elle le disait elle-même, il le fallait pour se faire comprendre dans cet immense vaisseau, où la voix doit porter dans toutes les parties de la salle. Cela donnait d'ailleurs une grande énergie à son jeu, mais son talent de tragédienne était tel qu'elle se faisait applaudir même sans parler, par exemple dans Didon, simplement par la manière dont elle regardait Énée avant de lui adresser ces vers ( que les Fersenophiles connaissent bien )
Ariane abandonnée était aussi un des rôles où elle excellait; et, dans Colette du Devin de village, c'était la petite fille des champs. Elle ne faisait pas de grands bras pour exprimer sa douleur, elle ne venait pas se poser devant le publie pour la lui raconter, elle pleurait en chantant :
On ne se serait jamais imaginé que ce fut cette même femme si imposante dans la reine de Carthage, et si déchirante dans Ariane. Son chant, lorsqu'il était dialogué, ne semblait pas être noté. Elle était parfaite musicienne et se retrouvait toujours avec la mesure, malgré ses " phrases à effet ".
On a souvent répété que Talma était le premier qui eût fait révolution dans les costumes; mais Mme Saint-Huberty avait déjà commencé à imiter ceux des statues grecques et romaines. Elle avait déjà supprimé la poudre et les hanches, et si l'on recherchait dans les costumes du temps, il serait facile de s'en convaincre. Cependant elle n'avait pas encore osé les aborder aussi franchement que Talma,
qui avait été secondé par David et par la Révolution.
Le croirions-nous ! Mme Saint-Huberty et sa petite protégée, l'actrice Louise Fusil, furent sans le savoir des " précurseures " ( ) de ce que nous appelons aujourd'hui le play-back.
Louise le raconte ainsi :
Le talent de Madame Saint-Huberty était extraordinaire puisqu'à l'âge que j'avais alors, j'en avais été frappée au point d'imiter parfaitement sa manière de dire le chant. On s'amusait souvent a me faire placer derrière un paravent pour compléter l'illusion. Elle prononçait d'une façon qui paraîtrait exagérée, aujourd'hui que si peu de chanteurs font entendre les paroles; mais comme elle le disait elle-même, il le fallait pour se faire comprendre dans cet immense vaisseau, où la voix doit porter dans toutes les parties de la salle.
( Louise Fusil, Souvenirs d'une actrice )
Louise, cachée derrière son paravent, me fait irrésistiblement penser à cette scène de Singing in the rain où Debbie Reynolds planquée derrière le rideau de théâtre prête sa voix à Jean Hagen.
Ariane abandonnée était aussi un des rôles où elle excellait; et, dans Colette du Devin de village, c'était la petite fille des champs. Elle ne faisait pas de grands bras pour exprimer sa douleur, elle ne venait pas se poser devant le publie pour la lui raconter, elle pleurait en chantant :
Si des galants de la ville
J'eusse écouté les discours ...
J'eusse écouté les discours ...
On ne se serait jamais imaginé que ce fut cette même femme si imposante dans la reine de Carthage, et si déchirante dans Ariane. Son chant, lorsqu'il était dialogué, ne semblait pas être noté. Elle était parfaite musicienne et se retrouvait toujours avec la mesure, malgré ses " phrases à effet ".
On a souvent répété que Talma était le premier qui eût fait révolution dans les costumes; mais Mme Saint-Huberty avait déjà commencé à imiter ceux des statues grecques et romaines. Elle avait déjà supprimé la poudre et les hanches, et si l'on recherchait dans les costumes du temps, il serait facile de s'en convaincre. Cependant elle n'avait pas encore osé les aborder aussi franchement que Talma,
qui avait été secondé par David et par la Révolution.
Le croirions-nous ! Mme Saint-Huberty et sa petite protégée, l'actrice Louise Fusil, furent sans le savoir des " précurseures " ( ) de ce que nous appelons aujourd'hui le play-back.
Louise le raconte ainsi :
Le talent de Madame Saint-Huberty était extraordinaire puisqu'à l'âge que j'avais alors, j'en avais été frappée au point d'imiter parfaitement sa manière de dire le chant. On s'amusait souvent a me faire placer derrière un paravent pour compléter l'illusion. Elle prononçait d'une façon qui paraîtrait exagérée, aujourd'hui que si peu de chanteurs font entendre les paroles; mais comme elle le disait elle-même, il le fallait pour se faire comprendre dans cet immense vaisseau, où la voix doit porter dans toutes les parties de la salle.
( Louise Fusil, Souvenirs d'une actrice )
Louise, cachée derrière son paravent, me fait irrésistiblement penser à cette scène de Singing in the rain où Debbie Reynolds planquée derrière le rideau de théâtre prête sa voix à Jean Hagen.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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