Anna-Eleanore ou Eléonore Sullivan, puis épouse Craufurd (ou Crawford), née Eleanora Franchi

C'est un point important . Merci, Votre Grâce !

lorsqu'on connait un peu mieux le caractère de FERSEN, on se rend compte qu'il est un homme qui aime profiter de ses relations, hommes ou femmes, ELEONORE lui servait de paravent pour se rendre facilement aux TUILERIES, et couvrait ses démarches auprès de la Reine en jouant l'amant !!!!!
alors que la reine le pensait parti vers l'Espagne pour conclure un accord pour l'envoi des deux enfants hors de France, il est resté quelques jours "planqué" chez SULLIVAN et à fait croire à son retour à la Reine que la mission n'avait pas réussie.

lorsqu'il est reparti définitivement pour la SUEDE, il a proposé le mariage à ELEONORE et aurait écrit à sa soeur SOPHIE qu'il voulait faire une........fin !!!!! ELEONORE a refusé cette offre pour ne pas aller d'enterrer dans les terres suédoises.

en un mot FERSEN n'était pas le preux chevalier que l'on veut nous décrire !!!!!

MARIE ANTOINETTE

Fersen n'a-t-il pas fait preuve d'une loyauté et d'un courage sans pareils lorsqu'il a risqué sa vie pour tenter de soustraire Marie-Antoinette à ses geôliers, notamment en organisant sa fuite des Tuileries au mois de juin 1791 ? Ce faisant, il agissait non pas tant pour sauver la monarchie française, que pour sauver la femme qu'il aimait. Lorsque, après son entrevue avec la reine les 13 et 14 février 1792, celle-ci refuse de s'enfuir avec lui sans le roi, il écrit en effet dans son journal : « Je ne crois pas qu’elle [Marie-Antoinette] se sépare jamais du roi » (Journal de Fersen, 22 mars 1792). Cela démontre bien que dans l'esprit de Fersen, ce qui compte avant tout c'est de sauver la femme qu'il aime (Marie-Antoinette), plutôt que la monarchie. Si Fersen avait agi égoïstement, en espérant des retombées pour sa personne, ou uniquement comme "agent secret de Gustave III" comme on peut le lire parfois ici ou là, il aurait tenté de sauver le roi avant tout, et non la reine seule.

Que Fersen ait pris une maîtresse en 1791 ou 1792, en la personne d'Eléonore Sullivan, ne fait pas douter de la sincérité de son attachement envers Marie-Antoinette. A ce moment-là, la reine est emprisonnée aux Tuileries et très difficile d'accès. Or, Fersen est un homme, pas un moine , il n'a pas fait voeu de chasteté. En outre, Marie-Antoinette entretient une relation avec Barnave après Varennes, dont Fersen est très jaloux (il écrit dans son journal que selon la rumeur "la reine couche avec Barnave"). Elle refuse également de s'enfuir seule avec lui, ce qui provoque son désarroi.

Pour le reste, Fersen écrira dans son journal, après la mort de la reine, qu'Eléonore est incapable de remplacer Marie-Antoinette dans son coeur et il se reprochera même ses "torts" envers Marie-Antoinette (son infidélité sans doute). Voilà ce qu'il écrit dans son Journal le 5 novembre 1793, date à laquelle on ne saurait objectivement le soupçonner d'être "intéressé" puisque le roi et la reine sont morts, et qu'il n'est plus impliqué dans les affaires de la monarchie française :
« Je voudrais recueillir sur cette grande et infortunée princesse que j’aimerois toutte ma vie, les détails les plus minutieux, tout d’elle m’est précieux. Oh, combien je me reproche mes torts envers elle et combien je sais à présent que je l’aimois. Eleonore ne la remplacera pas dans mon cœur, quelle douceur, quelle tendresse, quelle bonté, quels soins, quel cœur aimant et sensible et délicat. L’autre (Ndlr : Eleonore Sullivan) n’a pas tout cela… » (Journal de Fersen, 5 novembre 1793).

Je poste à nouveau ici un portrait dit être celui de cette bien jolie femme.
Nous l'avions déjà présenté au début de ce sujet, mais l'image était tronquée et de mauvaise qualité :


Anna Franchi,
maîtresse du duc de Wurtenberg,
future Lady Crawford,
dont la fille épousa le comte d'Orsay.
collection Gramont

Merci, c'est un ravissement !

Elle était effectivement très belle :



Dans son livre "Un rival de Fersen, Quintin Craufurd", Emile Dard - qui doute que la liaison entre Marie-Antoinette et Fersen soit allée jusqu'à la "possession" et penche pour un amour qui serait "resté pur" (et non "resté là" ) - envisage tout de même une hypothèse intéressante : une liaison affichée de Fersen avec une autre femme telle qu'Eléonore Sullivan n'était-elle pas le meilleur moyen de donner le change et de faire taire la rumeur qui circulait au sujet de ses rapports avec Marie-Antoinette ? Cette thèse me paraît intéressante.

Nous discutons de ce livre par le menu justement ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2455-un-rival-de-fersen-quintin-craufurd?highlight=CRAUFURD