L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
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Mme de Sabran
La nuit, la neige
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L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Décidément, le mois de mars semble être celui de Fersen...
Annoncé pour le début du mois prochain :
L'énigme Fersen
De Françoise Wagener
Chez Albin Michel (Mars 2016)
Présentation :
« Marie-Antoinette n’a eu qu’un grand sentiment et peut-être une faiblesse » note la comtesse de Boigne, élevée quasiment sur les genoux de la Reine. L’objet de ce sentiment était l’énigmatique et très séduisant comte suédois Axel de Fersen. Alors que Versailles et Stockholm confortaient leur alliance séculaire, cet héritier de la première famille de son pays choisit très tôt, avec l’aval du brillant Gustave III, de servir la France. Cette allégeance ne se démentit jamais. Il épousa dès les premières heures de la Révolution la cause des souverains français, ses bienfaiteurs, mais échoua à les sauver, ce qui le brisa.
Mais qui fut véritablement Fersen, dont le nom suscite encore tant de fantasmes et une éternelle question restée à ce jour sans réponse ?
Françoise Wagener, à qui l’on doit quelques biographies très remarquées sur cette époque, a choisi de redonner à Fersen sa voix : grâce aux nombreux écrits intimes de son personnage, elle trace de l’intérieur un portrait en pied de celui qu’on disait froid et d’une réserve irritante, mais dont la nature profonde se révèle, au contraire, complexe autant que chaleureuse. Démarche inédite et originale qui permet de mieux évaluer la qualité de la relation, énigmatique elle aussi, de Fersen à la reine de France.
Communiqué de presse de l'éditeur, ici : http://www.albin-michel.fr/multimedia/Documents/espace_journalistes/communiques_de_presse/201603/WAGENER.pdf
Annoncé pour le début du mois prochain :
L'énigme Fersen
De Françoise Wagener
Chez Albin Michel (Mars 2016)
Présentation :
« Marie-Antoinette n’a eu qu’un grand sentiment et peut-être une faiblesse » note la comtesse de Boigne, élevée quasiment sur les genoux de la Reine. L’objet de ce sentiment était l’énigmatique et très séduisant comte suédois Axel de Fersen. Alors que Versailles et Stockholm confortaient leur alliance séculaire, cet héritier de la première famille de son pays choisit très tôt, avec l’aval du brillant Gustave III, de servir la France. Cette allégeance ne se démentit jamais. Il épousa dès les premières heures de la Révolution la cause des souverains français, ses bienfaiteurs, mais échoua à les sauver, ce qui le brisa.
Mais qui fut véritablement Fersen, dont le nom suscite encore tant de fantasmes et une éternelle question restée à ce jour sans réponse ?
Françoise Wagener, à qui l’on doit quelques biographies très remarquées sur cette époque, a choisi de redonner à Fersen sa voix : grâce aux nombreux écrits intimes de son personnage, elle trace de l’intérieur un portrait en pied de celui qu’on disait froid et d’une réserve irritante, mais dont la nature profonde se révèle, au contraire, complexe autant que chaleureuse. Démarche inédite et originale qui permet de mieux évaluer la qualité de la relation, énigmatique elle aussi, de Fersen à la reine de France.
Communiqué de presse de l'éditeur, ici : http://www.albin-michel.fr/multimedia/Documents/espace_journalistes/communiques_de_presse/201603/WAGENER.pdf
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Pas possible ! Encore une biographie de lang Axel ?!! :n,,;::::!!!:
Merci, cher ami, pour cette nouvelle référence .
Décidément, je crois que Marie-Antoinette et Fersen n'auront jamais autant passionné les foules qu'en ce début d'année 2016 !
Et j'ajoute que sa présentation annonce un livre à l'éloge de Fersen .
Quelques précisions :
LE LIVRE
Chevaleresque, amoureux, favori d’une reine au destin tragique, le comte Axel de Fersen s’inscrit au Panthéon des amants légendaires.
Pas une évocation sans qu’aussitôt jaillisse l’éternelle, l’obsédante interrogation : a-t-il été, ou non, l’amant de Marie-Antoinette ? La
question est réductrice et demeure sans réponse formelle. Posons-la autrement. Comment l’héritier de la première famille de Suède a-t-il choisi de vouer sa carrière et sa vie à la Cour de France, et devenir, au prisme de la Révolution, le plus antirévolutionnaire qui soit? Quand a-t-il été séduit par Versailles et la reine par lui ? Quelle a été exactement sa relation à Louis XVI ? À Gustave III ? Comment cet officier de haut vol est-il devenu un diplomate acharné à faire avancer « LA » cause aux heures les plus tumultueuses et dangereuses de la Révolution ? Comment a-t-il vécu en Suède, au-delà du désastre ? Et pourquoi a-t-il connu une fin abominable, une sanglante et barbare agonie ?
Pour cerner Fersen, pour démêler ses mobiles et ses sentiments, il suffit, et c’est le parti pris de ce livre, d’écouter sa voix.
L’AUTEUR
Après avoir évoqué Mme Récamier (Grand Prix des Lectrices de Elle en 1987),
La Reine Hortense (Grand Prix d’Histoire de la Vallée-aux-Loups en 1992 et Prix Napoléon en 1993),
La Comtesse de Boigne (couronné par l’Académie française en 1997),
L’Impératrice Joséphine (Grand Prix de la Fondation Napoléon en 1999),
et Louise de Vilmorin, avec Je suis née inconsolable,
Françoise Wagener se penche, pour la première fois, sur le destin d’un homme, et pas n’importe lequel !
Aurélie Delfly
01 42 79 18 98 / 10 02
aurelie.delfly@albin-michel.fr
Régions, Suisse, Belgique : Nadine Straub
01 42 79 19 12 / 10 53
nadine.straub@albin-michel.frc
Merci, cher ami, pour cette nouvelle référence .
Décidément, je crois que Marie-Antoinette et Fersen n'auront jamais autant passionné les foules qu'en ce début d'année 2016 !
Et j'ajoute que sa présentation annonce un livre à l'éloge de Fersen .
Quelques précisions :
LE LIVRE
Chevaleresque, amoureux, favori d’une reine au destin tragique, le comte Axel de Fersen s’inscrit au Panthéon des amants légendaires.
Pas une évocation sans qu’aussitôt jaillisse l’éternelle, l’obsédante interrogation : a-t-il été, ou non, l’amant de Marie-Antoinette ? La
question est réductrice et demeure sans réponse formelle. Posons-la autrement. Comment l’héritier de la première famille de Suède a-t-il choisi de vouer sa carrière et sa vie à la Cour de France, et devenir, au prisme de la Révolution, le plus antirévolutionnaire qui soit? Quand a-t-il été séduit par Versailles et la reine par lui ? Quelle a été exactement sa relation à Louis XVI ? À Gustave III ? Comment cet officier de haut vol est-il devenu un diplomate acharné à faire avancer « LA » cause aux heures les plus tumultueuses et dangereuses de la Révolution ? Comment a-t-il vécu en Suède, au-delà du désastre ? Et pourquoi a-t-il connu une fin abominable, une sanglante et barbare agonie ?
Pour cerner Fersen, pour démêler ses mobiles et ses sentiments, il suffit, et c’est le parti pris de ce livre, d’écouter sa voix.
L’AUTEUR
Après avoir évoqué Mme Récamier (Grand Prix des Lectrices de Elle en 1987),
La Reine Hortense (Grand Prix d’Histoire de la Vallée-aux-Loups en 1992 et Prix Napoléon en 1993),
La Comtesse de Boigne (couronné par l’Académie française en 1997),
L’Impératrice Joséphine (Grand Prix de la Fondation Napoléon en 1999),
et Louise de Vilmorin, avec Je suis née inconsolable,
Françoise Wagener se penche, pour la première fois, sur le destin d’un homme, et pas n’importe lequel !
Aurélie Delfly
01 42 79 18 98 / 10 02
aurelie.delfly@albin-michel.fr
Régions, Suisse, Belgique : Nadine Straub
01 42 79 19 12 / 10 53
nadine.straub@albin-michel.frc
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Il y aura donc bien un livre sur Fersen qui sortira début mars
L'édition est téméraire de nous laisser ces numéros de téléphone...
On pourrait bien les utiliser àè-è\':
Bien à vous.
L'édition est téméraire de nous laisser ces numéros de téléphone...
On pourrait bien les utiliser àè-è\':
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Il s'agit du texte du communiqué de presse que j'ai inséré en lien.
Les numéros de téléphone du service presse ne concernent normalement que les journalistes... boudoi32
Les numéros de téléphone du service presse ne concernent normalement que les journalistes... boudoi32
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
L'édition est donc moins téméraire que je le pensais boudoi32
Bien à vous. :
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Comme souvent, cet amour semble être en sens unique, celui de Marie-Antoinette.
Françoise Wagener est une éminente historienne si l'on se réfère aux différents prix qu'elle a reçus. Mais, je préfère attendre avant d'acheter ce livre. Je suis sûre qu'au moins 1 personne (n'est-ce pas chère Marie-Antoinette ) achètera ce livre.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Trianon a écrit:
Comme souvent, cet amour semble être en sens unique, celui de Marie-Antoinette.
Où lisez-vous qu'il soit à sens unique, chère Trianon ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Mme de Sabran a écrit:Trianon a écrit:
Comme souvent, cet amour semble être en sens unique, celui de Marie-Antoinette.
Où lisez-vous qu'il soit à sens unique, chère Trianon ?
Chère amie, dans le titre du livre : "le grand amour de Marie-Antoinette".
Mais, nous en avons déjà si souvent discuté, et vous connaissez ma position, à savoir que pour moi ces deux personnes se sont véritablement aimées.
Je sens que je vais passer une bonne journée. Pas vous ? :
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Moi je préfère attendre le livre d'Eve... Car qu'est-ce que cet auteur peut bien dire d'autre en dehors de ce qui a déjà été écrit et remâché, si de nouveaux documents dans les archives n'ont pas été consultés ?
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Les reconnaissances de l'auteure sur ses précédents livres sont encourageantes.
Je suis curieux de connaître les sources pour "la voix" de Fersen. Depuis un an nous voyons que les courriers connus sont mieux décryptés et la tâche n'est pas terminée alors j'ai juste l'impression que ce livre arrive un peu trop tôt. J'aime que le livre semble aussi s'attacher à parler du parcours de Fersen et de ses motivations à participer à l'histoire de la France.
Olivier, piqué
Je suis curieux de connaître les sources pour "la voix" de Fersen. Depuis un an nous voyons que les courriers connus sont mieux décryptés et la tâche n'est pas terminée alors j'ai juste l'impression que ce livre arrive un peu trop tôt. J'aime que le livre semble aussi s'attacher à parler du parcours de Fersen et de ses motivations à participer à l'histoire de la France.
Olivier, piqué
Olivier- Messages : 1007
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Trianon a écrit:
Chère amie, dans le titre du livre : "le grand amour de Marie-Antoinette".
Mais, nous en avons déjà si souvent discuté, et vous connaissez ma position, à savoir que pour moi ces deux personnes se sont véritablement aimées.
Je sens que je vais passer une bonne journée. Pas vous ? :
Si fait !!! :n,,;::::!!!:
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
J'ai lu la biographie de la reine Hortense de Françoise Wagener. De la très haute qualité ! Elle s'appuie avant tout sur les écrits de ses protagonistes.
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Comte d'Hézècques a écrit:Moi je préfère attendre le livre d'Eve... Car qu'est-ce que cet auteur peut bien dire d'autre en dehors de ce qui a déjà été écrit et remâché, si de nouveaux documents dans les archives n'ont pas été consultés ?
L'un n'exclut pas l'autre : je vais dévorer les deux ! :n,,;::::!!!:
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Reinette a écrit:J'ai lu la biographie de la reine Hortense de Françoise Wagener. De la très haute qualité ! Elle s'appuie avant tout sur les écrits de ses protagonistes.
A la bonne heure !
Cela promet donc pour ce premier livre de mars
Bien à vous.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Mme de Sabran a écrit:Je l'ai !
Et... ? Potable ? :
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Comte d'Hézècques a écrit:Mme de Sabran a écrit:Je l'ai !
Et... ? Potable ? :
Sincèrement ayant eu la chance de déjà lire cet auteur avec la reine Hortense, je n'ai aucun doute.
Une qualité d'analyse des sources écrites qui fait très plaisir ! :n,,;::::!!!:
Il me le faudrait !
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Je me l'achéterai aussi, bientôt. Il me faudra aussi le livre d'Emile Dard... ainsi Fersen prendra de plus en plus de place dans ma bibliothèque, avec le livre d'Eve qui viendra bientôt rejoindre les rangs, évidemment
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
J'ai commandé le mien qui doit m'arriver demain
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Pour l'instant, ce ne sont qu'éloges, son physique, son caractère, sa droiture, son éducation ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Que l'on se rassure, voici un livre très bien pensant qui ne fera pas de vagues.
Le propos de Françoise Wagener est le même que celui de Oscar Gustaf von Heiden: Fersen était la perfection faite homme . Marie-Antoinette et lui partageaient un chaste amour.
... Fersen n'est perçu qu'au prisme du moindre mot, du moindre geste surinterprété de Marie-Antoinette . Le tout donnant lieu, comme bien l'on pense, à toutes sortes d'exagérations, de dénaturations, de falsifications, le réduisant à n'être qu'un héros de roman ...
( .... )
Jusqu'à l'époque dont nous parlons, cette jeune reine au cœur aimant mais n'admettant aucune familiarité qui ne soit de son fait, était susceptible de jolis vertiges, d'élans sentimentaux plus ou moins durables mais certainement pas de transgression avérée.
Cela change au moment où réapparaît le beau comte de Fersen, auréolé du prestige de sa conduite à la guerre . ( ... ) Il présentait toutes les qualités d'un grand seigneur avec, en plus, une réserve, une discrétion naturelle, un tact qui étaient d'un homme en qui placer sa confiance, un chevalier servant au premier sens du terme, un confident intelligent et loyal, un ami parfait, l'idéal de l'accomplissement masculin . Et c'est là ce dont elle avait besoin. Un étranger, de surcroît, sans avidité, situé de par sa naissance, sa nature et sa position hors les intrigues, les rivalités et les bassesses inhérentes à la vie de cour. ( ... ) A partir de cet été 1783, Marie-Antoinette n'aura pas d'autre favori digne de ce nom. Fersen sera l'ultime, le seul. Et, dès lors, plus qu'un favori, l'ami élu, l'ami de cœur, susceptible de lui apporter une plénitude inconnue d'elle jusque là; la certitude d'un dévouement indéfectible, d'une force morale confortant la sienne si nécessaire, à quoi s'ajoute le délice d'un sentiment secrètement partagé dans une complicité parfaite. Qu'il soit présent ou éloigné, ce sera souvent le cas, Fersen comble chez la reine un manque essentiel dans sa vie de femme, manque dû à la personnalité du roi, quels que soient d'ailleurs la solidarité grandissante et l'attachement réel existant entre les époux royaux, que les épreuves à venir fortifieront, nous y reviendront .
L'auteur s'applique à raconter la vie de Fersen, narration dans laquelle, jusqu'à la Révolution, Marie-Antoinette n'apparaît que très peu et en filigrane.
Lorsqu'elle comble Fersen d'une attention particulière, Françoise Wagener explique qu'il n' y a pas là de quoi s'étonner : Marie-Antoinette est aussi aimable avec tout le monde, c'est dans son caractère .
Il y a très peu de citations de témoignages des contemporains de la prédilection de la reine pour le Suédois, et les citations sont parfois tronquées .
Ainsi, l'auteur nous dit que Creutz écrit à Gustave :
" 10 avril 1779. Je dois confier à Votre Majesté que le jeune comte de Fersen a été si bien vu de la Reine que cela a donné des ombrages à plusieurs personnes.
J'avoue que je ne puis m'empêcher de croire qu'elle avait du penchant pour lui: j'en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu'il a pris d'aller en Amérique. En s'éloignant il écartait tous les dangers; mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La Reine ne pouvait le quitter des yeux les derniers jours . "
Il manque la fin de la phrase :
" J'avoue que je ne puis m'empêcher de croire qu'elle avait du penchant pour lui: j'en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu'il a pris d'aller en Amérique. En s'éloignant il écartait tous les dangers; mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La Reine ne pouvait le quitter des yeux dans les derniers jours; en le regardant ils étaient remplis de larmes. Je supplie Votre Majesté d'en garder le secret pour elle et pour le Sénateur Fersen. "
Le logement " en haut " est rapidement évoqué en bas de page, dans une note :
Fersen n'avait jamais résidé à Versailles . Quand il y venait, il descendait à l'hôtel ou chez des amis ( les Breteuil, par exemple ) , jamais pour très longtemps. Il semble toutefois que, fin mai 1787, et en octobre de la même année, il ait pu disposer d'un pied-à-terre au château, un petit "logement en haut", alloué par Marie-Antoinette, aménagé par ses soins, pour le dépanner ( j'aime bien " pour le dépanner " ! : ). Le livre de correspondance en fait état dans ses courriers à " Joséphine " . Rien de très extraordinaire dans cet immense palais, aux ressources infinies en la matière, où gravitaient ( à demeure ) des centaines de personnes . La reine, toujours obligeante, s'occupait elle-même des détails concernant ses amis ou ses serviteurs. Et ce ne fut que provisoire. Le livre des dépenses de Fersen montre à cette époque combien lui coûtaient ses allées et venues incessantes entre Paris et Versailles. En tous cas, c'est la preuve - qui les date - de leur rapprochement, de leur intimité grandissante .
Marie-Antoinette est en effet remarquablement obligeante, car ce logement n'était pas perdu dans cet immense palais, aux ressources infinies en la matière mais dans ses appartements privés, à elle, la reine. Et ce logement était secret .
S'il avait été destiné à n'être que provisoire, Fersen aurait-il eu le caprice de demander l'installation compliquée d'un poêle suédois ? demande à laquelle Marie-Antoinette obtempère dans l'instant .
Survient la Révolution .
La compassion qu'il éprouve envers envers Marie-Antoinette se double d'estime pour le courage dont elle fait preuve .
Compassion, estime, c'est tout ?
Quand Marie-Antoinette envoie une mèche de ses cheveux à Sophie, la sœur de Fersen ( !!! ), " C'est elle qui vous les donne . Elle est si bonne et si parfaite, il me semble que je l'aime encore plus depuis qu'elle vous aime ( ... ) Je ne mourrai content que lorsque vous l'aurez vue ... " ....
F. Wagener explique que c'est une pratique courante à l'époque .
Elle ajoute :
Comme on le constate, Fersen a parcouru toute la carte du Tendre : de Tendre-sur-inclination à Tendre-sur-Reconnaissance et Tendre-sur-Estime. Ou si l'on préfère de plus récentes catégories de l'Eros à Agapè ...
J'en arrive au sujet qui fâche, Éléonore Sullivan .
Que n'a-t-on pas dit de cette liaison ! Parce qu'ils dépréciaient la belle madame Sullivan, à leurs yeux une aventurière ayant commencé sur les tréteaux, "une marchande de pommes " disait-on à Londres ( ... ) , les tenants de la relation "pure" du beau Suédois avec la reine ont supposé que cette liaison n'était qu'un trompe l'oeil, une " couverture " pour déjouer les ragots, ce qui, par parenthèse, vaudrait aussi dans le cas de figure inverse, une relation impure avec la souveraine . ( :\\\\\\\\: : ) Très difficile pour eux d'admettre que pouvait coexister dans la vie de Fersen sa dévotion à la reine de France ( un sentiment que l'entourage savait partagé ) et un lien de dix ans avec une gourgandine, fût-elle de haut vol. Et cependant, quand on lit les écrits intimes de Fersen, il est clair que, sans ambigüité ni aucun cynisme, cet élégant cloisonnement dont l'époque était coutumière le permit et que, désormais dans sa vie et dans son cœur s'installèrent à la fois l'attachement puissant à la reine ( "Elle") et la très réelle et très sensuelle liaison avec Eléonore ( "El"), Mme Sullivan. C'est ainsi. ( ... ) Ajoutons qu'en plus d'être l'ami du maître des lieux et l'amant de la maîtresse de la maison, Fersen entretenait une liaison épisodique avec une femme de chambre de Mme Sullivan ...
Première nouvelle ! même si nous savons bien que cette femme de chambre portait à Fersen ses repas .
Fersen / D.S.K. même combat ?!!
... des sources !!!
Rendons grâce à des chercheurs particulièrement attentifs et ingénieux qui, ayant trouvé la bonne clé de déchiffrement, ont rétabli les deux phrases censurées, dévoilant la véritable tonalité du billet :
" J'existe mon bien-aimé et c'est pour vous adorer " et pour finir: " Adieu, le plus aimé des hommes. Calmez-vous si vous pouvez. Ménagez-vous pour moi. Je ne pourrai plus vous écrire mais rien au monde ne m'empêchera de vous adorer jusqu'à la mort."
Voilà qui confirme tout ce que nous savions : Fersen se savait aimé " véritablement ", de la manière la plus passionnée qui soit, aimé pour lui, absolument et sans partage.
Le propos de Françoise Wagener est le même que celui de Oscar Gustaf von Heiden: Fersen était la perfection faite homme . Marie-Antoinette et lui partageaient un chaste amour.
... Fersen n'est perçu qu'au prisme du moindre mot, du moindre geste surinterprété de Marie-Antoinette . Le tout donnant lieu, comme bien l'on pense, à toutes sortes d'exagérations, de dénaturations, de falsifications, le réduisant à n'être qu'un héros de roman ...
( .... )
Jusqu'à l'époque dont nous parlons, cette jeune reine au cœur aimant mais n'admettant aucune familiarité qui ne soit de son fait, était susceptible de jolis vertiges, d'élans sentimentaux plus ou moins durables mais certainement pas de transgression avérée.
Cela change au moment où réapparaît le beau comte de Fersen, auréolé du prestige de sa conduite à la guerre . ( ... ) Il présentait toutes les qualités d'un grand seigneur avec, en plus, une réserve, une discrétion naturelle, un tact qui étaient d'un homme en qui placer sa confiance, un chevalier servant au premier sens du terme, un confident intelligent et loyal, un ami parfait, l'idéal de l'accomplissement masculin . Et c'est là ce dont elle avait besoin. Un étranger, de surcroît, sans avidité, situé de par sa naissance, sa nature et sa position hors les intrigues, les rivalités et les bassesses inhérentes à la vie de cour. ( ... ) A partir de cet été 1783, Marie-Antoinette n'aura pas d'autre favori digne de ce nom. Fersen sera l'ultime, le seul. Et, dès lors, plus qu'un favori, l'ami élu, l'ami de cœur, susceptible de lui apporter une plénitude inconnue d'elle jusque là; la certitude d'un dévouement indéfectible, d'une force morale confortant la sienne si nécessaire, à quoi s'ajoute le délice d'un sentiment secrètement partagé dans une complicité parfaite. Qu'il soit présent ou éloigné, ce sera souvent le cas, Fersen comble chez la reine un manque essentiel dans sa vie de femme, manque dû à la personnalité du roi, quels que soient d'ailleurs la solidarité grandissante et l'attachement réel existant entre les époux royaux, que les épreuves à venir fortifieront, nous y reviendront .
L'auteur s'applique à raconter la vie de Fersen, narration dans laquelle, jusqu'à la Révolution, Marie-Antoinette n'apparaît que très peu et en filigrane.
Lorsqu'elle comble Fersen d'une attention particulière, Françoise Wagener explique qu'il n' y a pas là de quoi s'étonner : Marie-Antoinette est aussi aimable avec tout le monde, c'est dans son caractère .
Il y a très peu de citations de témoignages des contemporains de la prédilection de la reine pour le Suédois, et les citations sont parfois tronquées .
Ainsi, l'auteur nous dit que Creutz écrit à Gustave :
" 10 avril 1779. Je dois confier à Votre Majesté que le jeune comte de Fersen a été si bien vu de la Reine que cela a donné des ombrages à plusieurs personnes.
J'avoue que je ne puis m'empêcher de croire qu'elle avait du penchant pour lui: j'en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu'il a pris d'aller en Amérique. En s'éloignant il écartait tous les dangers; mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La Reine ne pouvait le quitter des yeux les derniers jours . "
Il manque la fin de la phrase :
" J'avoue que je ne puis m'empêcher de croire qu'elle avait du penchant pour lui: j'en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu'il a pris d'aller en Amérique. En s'éloignant il écartait tous les dangers; mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La Reine ne pouvait le quitter des yeux dans les derniers jours; en le regardant ils étaient remplis de larmes. Je supplie Votre Majesté d'en garder le secret pour elle et pour le Sénateur Fersen. "
Le logement " en haut " est rapidement évoqué en bas de page, dans une note :
Fersen n'avait jamais résidé à Versailles . Quand il y venait, il descendait à l'hôtel ou chez des amis ( les Breteuil, par exemple ) , jamais pour très longtemps. Il semble toutefois que, fin mai 1787, et en octobre de la même année, il ait pu disposer d'un pied-à-terre au château, un petit "logement en haut", alloué par Marie-Antoinette, aménagé par ses soins, pour le dépanner ( j'aime bien " pour le dépanner " ! : ). Le livre de correspondance en fait état dans ses courriers à " Joséphine " . Rien de très extraordinaire dans cet immense palais, aux ressources infinies en la matière, où gravitaient ( à demeure ) des centaines de personnes . La reine, toujours obligeante, s'occupait elle-même des détails concernant ses amis ou ses serviteurs. Et ce ne fut que provisoire. Le livre des dépenses de Fersen montre à cette époque combien lui coûtaient ses allées et venues incessantes entre Paris et Versailles. En tous cas, c'est la preuve - qui les date - de leur rapprochement, de leur intimité grandissante .
Marie-Antoinette est en effet remarquablement obligeante, car ce logement n'était pas perdu dans cet immense palais, aux ressources infinies en la matière mais dans ses appartements privés, à elle, la reine. Et ce logement était secret .
S'il avait été destiné à n'être que provisoire, Fersen aurait-il eu le caprice de demander l'installation compliquée d'un poêle suédois ? demande à laquelle Marie-Antoinette obtempère dans l'instant .
Survient la Révolution .
La compassion qu'il éprouve envers envers Marie-Antoinette se double d'estime pour le courage dont elle fait preuve .
Compassion, estime, c'est tout ?
Quand Marie-Antoinette envoie une mèche de ses cheveux à Sophie, la sœur de Fersen ( !!! ), " C'est elle qui vous les donne . Elle est si bonne et si parfaite, il me semble que je l'aime encore plus depuis qu'elle vous aime ( ... ) Je ne mourrai content que lorsque vous l'aurez vue ... " ....
F. Wagener explique que c'est une pratique courante à l'époque .
Elle ajoute :
Comme on le constate, Fersen a parcouru toute la carte du Tendre : de Tendre-sur-inclination à Tendre-sur-Reconnaissance et Tendre-sur-Estime. Ou si l'on préfère de plus récentes catégories de l'Eros à Agapè ...
J'en arrive au sujet qui fâche, Éléonore Sullivan .
Que n'a-t-on pas dit de cette liaison ! Parce qu'ils dépréciaient la belle madame Sullivan, à leurs yeux une aventurière ayant commencé sur les tréteaux, "une marchande de pommes " disait-on à Londres ( ... ) , les tenants de la relation "pure" du beau Suédois avec la reine ont supposé que cette liaison n'était qu'un trompe l'oeil, une " couverture " pour déjouer les ragots, ce qui, par parenthèse, vaudrait aussi dans le cas de figure inverse, une relation impure avec la souveraine . ( :\\\\\\\\: : ) Très difficile pour eux d'admettre que pouvait coexister dans la vie de Fersen sa dévotion à la reine de France ( un sentiment que l'entourage savait partagé ) et un lien de dix ans avec une gourgandine, fût-elle de haut vol. Et cependant, quand on lit les écrits intimes de Fersen, il est clair que, sans ambigüité ni aucun cynisme, cet élégant cloisonnement dont l'époque était coutumière le permit et que, désormais dans sa vie et dans son cœur s'installèrent à la fois l'attachement puissant à la reine ( "Elle") et la très réelle et très sensuelle liaison avec Eléonore ( "El"), Mme Sullivan. C'est ainsi. ( ... ) Ajoutons qu'en plus d'être l'ami du maître des lieux et l'amant de la maîtresse de la maison, Fersen entretenait une liaison épisodique avec une femme de chambre de Mme Sullivan ...
Première nouvelle ! même si nous savons bien que cette femme de chambre portait à Fersen ses repas .
Fersen / D.S.K. même combat ?!!
... des sources !!!
Rendons grâce à des chercheurs particulièrement attentifs et ingénieux qui, ayant trouvé la bonne clé de déchiffrement, ont rétabli les deux phrases censurées, dévoilant la véritable tonalité du billet :
" J'existe mon bien-aimé et c'est pour vous adorer " et pour finir: " Adieu, le plus aimé des hommes. Calmez-vous si vous pouvez. Ménagez-vous pour moi. Je ne pourrai plus vous écrire mais rien au monde ne m'empêchera de vous adorer jusqu'à la mort."
Voilà qui confirme tout ce que nous savions : Fersen se savait aimé " véritablement ", de la manière la plus passionnée qui soit, aimé pour lui, absolument et sans partage.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Mme de Sabran a écrit:Ajoutons qu'en plus d'être l'ami du maître des lieux et l'amant de la maîtresse de la maison, Fersen entretenait une liaison épisodique avec une femme de chambre de Mme Sullivan ...
Première nouvelle ! même si nous savons bien que cette femme de chambre portait à Fersen ses repas .
Fersen / D.S.K. même combat ?!!
C'est plutôt au vicomte de Valmont que cette information me fait penser... (avec Julie et la présidente de Tourvel).
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
En tous cas, voilà une affirmation gratuite .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Espérons que nous n'en trouverons plus nulle part
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: L'énigme Fersen, de Françoise Wagener
Après les miennes, nous attendons tes impressions !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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