Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Le marquis de Gallo et Gorani .
Petit flash back dans les années 1793 - 1794 ( qui nous ressuscite Marie-Caroline ) .
Nous aurons la surprise de retrouver Bombelles !
C'est l'alliance des polices secrètes de Marie Caroline, reine de Naples, et de l’empereur d’Autriche Léopold pour éliminer un adversaire téméraire et formidable accusateur de la politique de leurs souverains: le comte milanais Giuseppe Gorani, écrivain, diplomate et « honnête aventurier », auteur, entre autres, des sulfureux Mémoires secrets et critiques des cours, des gouvernements et des mœurs des principaux Etats de l’Italie (Paris, Buisson, 1793)
Marie Caroline y est dépeinte comme une Messaline. En premier lieu, dans ses rapports avec lord Acton.
Furieuse, Marie Caroline, au début de l'année 1794, écrit au marquis de Gallo et lui signale la présence de Gorani à Genève .
Elle demande à Gallo que Gorani soit :
[...] Amené à passer en Suisse. L’empereur alors le réclamerait comme un de ses sujets aux termes de l’édit rendu dernièrement par les Suisses et par lequel ils s’engagent à livrer les perturbateurs. Il y a là bas le baron de Buol, homme zélé pour la bonne cause. Si vous le croyez facile, faites-lui des propositions. Je crois rendre service aux autres en empêchant la diffusion de cet ouvrage
La stratégie manifeste de la reine était d'interdire la diffusion du livre dans les états autrichiens, faire arrêter Gorani par la police autrichienne et si cela se révélait impossible alors y arriver elle-même. Gallo écrit à Lord Acton le 10 avril 1794 pour l’informer de son action auprès du ministre des Affaires Etrangères autrichien Franz Thugut pour interdire la diffusion de l’ouvrage au moment de la sortie de la traduction allemande du livre dans les états prussiens et il en reçoit la promesse que l’ouvrage sera interdit dans les états autrichiens
. Le 3 juin, Marie Caroline écrit à Gallo pour l’informer qu’elle a lancé deux agents aux trousses de Gorani : les émigrés français, à son service en Suisse, le marquis de Bombelles et le chevalier de Bressac. « [...] Ils étaient bien près de l’attraper ; mais ce misérable est leste et ne sera pas facile à se laisser prendre »
. Marie Caroline s’impatiente mais Gallo agit prudemment car il est aussi aux ordres de lord Acton qui lui suggère d’agir avec circonspection. Dans une lettre à Acton du 15 septembre 1794, Gallo informe le ministre que Gorani se trouve à Zurich où Bressac a essayé d’obtenir son extradition mais sans succès Thugut s’étant montré prudent à cause des sympathies des Cantons pour la Révolution.
Bombelles et Bressac échouent dans les négociations diplomatiques car Gorani est protégé par les autorités Suisses et par d’autres puissants protecteurs...
Gorani est publié .
Il me manque le n° 3.
Petit flash back dans les années 1793 - 1794 ( qui nous ressuscite Marie-Caroline ) .
Nous aurons la surprise de retrouver Bombelles !
C'est l'alliance des polices secrètes de Marie Caroline, reine de Naples, et de l’empereur d’Autriche Léopold pour éliminer un adversaire téméraire et formidable accusateur de la politique de leurs souverains: le comte milanais Giuseppe Gorani, écrivain, diplomate et « honnête aventurier », auteur, entre autres, des sulfureux Mémoires secrets et critiques des cours, des gouvernements et des mœurs des principaux Etats de l’Italie (Paris, Buisson, 1793)
Marie Caroline y est dépeinte comme une Messaline. En premier lieu, dans ses rapports avec lord Acton.
Furieuse, Marie Caroline, au début de l'année 1794, écrit au marquis de Gallo et lui signale la présence de Gorani à Genève .
Elle demande à Gallo que Gorani soit :
[...] Amené à passer en Suisse. L’empereur alors le réclamerait comme un de ses sujets aux termes de l’édit rendu dernièrement par les Suisses et par lequel ils s’engagent à livrer les perturbateurs. Il y a là bas le baron de Buol, homme zélé pour la bonne cause. Si vous le croyez facile, faites-lui des propositions. Je crois rendre service aux autres en empêchant la diffusion de cet ouvrage
La stratégie manifeste de la reine était d'interdire la diffusion du livre dans les états autrichiens, faire arrêter Gorani par la police autrichienne et si cela se révélait impossible alors y arriver elle-même. Gallo écrit à Lord Acton le 10 avril 1794 pour l’informer de son action auprès du ministre des Affaires Etrangères autrichien Franz Thugut pour interdire la diffusion de l’ouvrage au moment de la sortie de la traduction allemande du livre dans les états prussiens et il en reçoit la promesse que l’ouvrage sera interdit dans les états autrichiens
. Le 3 juin, Marie Caroline écrit à Gallo pour l’informer qu’elle a lancé deux agents aux trousses de Gorani : les émigrés français, à son service en Suisse, le marquis de Bombelles et le chevalier de Bressac. « [...] Ils étaient bien près de l’attraper ; mais ce misérable est leste et ne sera pas facile à se laisser prendre »
. Marie Caroline s’impatiente mais Gallo agit prudemment car il est aussi aux ordres de lord Acton qui lui suggère d’agir avec circonspection. Dans une lettre à Acton du 15 septembre 1794, Gallo informe le ministre que Gorani se trouve à Zurich où Bressac a essayé d’obtenir son extradition mais sans succès Thugut s’étant montré prudent à cause des sympathies des Cantons pour la Révolution.
Bombelles et Bressac échouent dans les négociations diplomatiques car Gorani est protégé par les autorités Suisses et par d’autres puissants protecteurs...
Gorani est publié .
Il me manque le n° 3.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Ces Mémoires (pamphlétaires) sont accessibles en ligne, ici :
- Volume 1 : https://archive.org/details/mmoiressecrets01gora
- Volume 2 : https://archive.org/details/mmoiressecrets02gora
- Volume 3 : https://archive.org/details/mmoiressecretse00goragoog
- Volume 1 : https://archive.org/details/mmoiressecrets01gora
- Volume 2 : https://archive.org/details/mmoiressecrets02gora
- Volume 3 : https://archive.org/details/mmoiressecretse00goragoog
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Oui. J'ai aussi feuilleté quelques pages...
La plume trempée dans du vitriol, assurément ! :
La plume trempée dans du vitriol, assurément ! :
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
.
Sujet scindé, déplacé ici .
Oui, certes .
Il l'explique ainsi :
« Cette manière d’exister, par la fatalité d’être né le dernier de mes frères, m’a donc donné une sorte d’aversion contre ma famille, contre les lois et le gouvernement de mon pays. Je n’ai jamais pu m’accoutumer à une patrie qui n’en était pas une pour moi, ni me soumettre à vivre parmi des parents, que je ne pouvais faire autrement que de regarder comme des ennemis. C’est donc cette manière d’exister qui m’a rendu voyageur, rêveur, mécontent de tout. Si j’ai toujours montré de la rudesse dans le caractère, c’est à ces émotions fatales, à ce malheur habituel de haïr et d’être haï de mes parents que je le dois. [...] C’est donc cette manière d’être qui a influencé toutes les époques de ma vie, qui m’a fait embrasser différents projets, qui m’a poussé dans les rôles que j’ai bien ou mal joués, et qui est enfin la principale cause de ces mémoires. »
Giuseppe Gorani,
Préface aux Mémoires pour servir à l’histoire de ma vie
, (Publication posthume, 1936)
Sujet scindé, déplacé ici .
La nuit, la neige a écrit:
La plume trempée dans du vitriol, assurément ! :
Oui, certes .
Il l'explique ainsi :
« Cette manière d’exister, par la fatalité d’être né le dernier de mes frères, m’a donc donné une sorte d’aversion contre ma famille, contre les lois et le gouvernement de mon pays. Je n’ai jamais pu m’accoutumer à une patrie qui n’en était pas une pour moi, ni me soumettre à vivre parmi des parents, que je ne pouvais faire autrement que de regarder comme des ennemis. C’est donc cette manière d’exister qui m’a rendu voyageur, rêveur, mécontent de tout. Si j’ai toujours montré de la rudesse dans le caractère, c’est à ces émotions fatales, à ce malheur habituel de haïr et d’être haï de mes parents que je le dois. [...] C’est donc cette manière d’être qui a influencé toutes les époques de ma vie, qui m’a fait embrasser différents projets, qui m’a poussé dans les rôles que j’ai bien ou mal joués, et qui est enfin la principale cause de ces mémoires. »
Giuseppe Gorani,
Préface aux Mémoires pour servir à l’histoire de ma vie
, (Publication posthume, 1936)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Tout un programme !
Au moins, en annonce-t-il la couleur, en effet... boudoi29 :
Au moins, en annonce-t-il la couleur, en effet... boudoi29 :
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
.
En réalité, Gorani est avant tout milanais, et c'est la domination Habsbourg de toute l'Italie qu'il a en travers de la gorge .
Marie-Caroline lui paraît un spécimen particulièrement repoussant de cette famille, mais à peine plus que les autres .
Sa pensée politique consiste en des considérations essentielles sur la nécessité de dénoncer à l’opinion publique le despotisme impérial, sacerdotal et aristocratique .
En réalité, Gorani est avant tout milanais, et c'est la domination Habsbourg de toute l'Italie qu'il a en travers de la gorge .
Marie-Caroline lui paraît un spécimen particulièrement repoussant de cette famille, mais à peine plus que les autres .
Sa pensée politique consiste en des considérations essentielles sur la nécessité de dénoncer à l’opinion publique le despotisme impérial, sacerdotal et aristocratique .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
« Dans ce temps j’avais voué à mon exécration tous les Princes et tous leurs Ministres. Si alors j’avais été maître de la destinée du monde, j’aurais d’un seul coup renversé tous les trônes et tous les autels catholiques romains avec eux. Telle était alors la disposition de mon esprit .Mais si, dans tous mes voyages, j’ai été à portée de me convaincre qu’on ne règne avec bonheur que lorsqu’on se laisse diriger par des principes de morale, j’ai aussi vu que sans fermeté il est impossible de bien gouverner, et que les plus beaux des règnes sont ceux qui se font remarquer par un heureux mélange d’amour et de crainte [...] »
Il ne supporte pas de voir Vienne comme « [...] le centre des négociations politiques, pour ce qui concerne les affaires de l’Italie [...] »
" Gorani affirme vouloir réaliser un travail d’historien. Toutefois, écrit Ioana Dumont, s’appuyant parfois simplement sur des anecdotes entendues, l’auteur ne réussit pas à échapper à la subjectivité et offre un portrait influencé par son regard républicain. Il y consigne la force et les faiblesses du pouvoir situé à la tête du duché ainsi que les vertus et les vices des princes composant le gouvernement. "
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/file/index/docid/701616/filename/Dumont_Ioana_-_Un_Milanais_et_sa_ville.pdf
Il ne supporte pas de voir Vienne comme « [...] le centre des négociations politiques, pour ce qui concerne les affaires de l’Italie [...] »
" Gorani affirme vouloir réaliser un travail d’historien. Toutefois, écrit Ioana Dumont, s’appuyant parfois simplement sur des anecdotes entendues, l’auteur ne réussit pas à échapper à la subjectivité et offre un portrait influencé par son regard républicain. Il y consigne la force et les faiblesses du pouvoir situé à la tête du duché ainsi que les vertus et les vices des princes composant le gouvernement. "
http://dumas.ccsd.cnrs.fr/file/index/docid/701616/filename/Dumont_Ioana_-_Un_Milanais_et_sa_ville.pdf
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Voilà qui est dit ! :Giuseppe Gorani a écrit: Si alors j’avais été maître de la destinée du monde, j’aurais d’un seul coup renversé tous les trônes et tous les autels catholiques romains avec eux. Telle était alors la disposition de mon esprit .
Vienne, les Espagnols, puis les Français et les Anglais...Mme de Sabran a écrit:Il ne supporte pas de voir Vienne comme « [...] le centre des négociations politiques, pour ce qui concerne les affaires de l’Italie [...] »
C'est sûr qu'il y avait bien du monde à gesticuler autour des états italiens ! boudoi29
Dernière édition par La nuit, la neige le Ven 25 Mar 2016, 18:30, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Il faut savoir, explique Ioana Dumont, que l’État de Milan tient une place toute particulière dans le cœur et dans la vie de Giuseppe Gorani. La ville de Milan est avant tout associée à sa naissance, car c’est là qu’il voit le jour le 15 février 1740. Cadet malheureux d’une ancienne famille noble mais non patricienne, composée de sept enfants, il est contraint, comme la majorité des benjamins, de quitter son foyer familial pour se frayer un chemin dans la vie.
Fuyant la carrière ecclésiastique qu’il a en aversion, goûtant l’honneur associé au monde militaire, il s’engage comme soldat en 1757 à la solde de l’Empire d’Autriche, qui domine et occupe la Lombardie au XVIIIe siècle. Sa carrière l’éloigne de Milan pour le conduire vers des routes européennes qui le mènent de la Prusse, où il est retenu captif pendant la Guerre de Sept ans, jusqu’au Portugal, où il devient conseiller du ministre Pombal; puis à Vienne, où ses qualités de diplomate le mettent quelques temps en faveur auprès de l’impératrice Marie-Thérèse. Son parcours se termine à Paris, où il participe à la Révolution. Lié aux Girondins, G. Gorani est chargé de missions diplomatiques délicates et obtient la nationalité française pour son dévouement. Entre temps, sa course folle, qui l’a également fait passer par l’Angleterre et par la Suisse, lui a permis de développer ses premières idées politiques. Sa réflexion s’est soldée par l’écriture, de son premier ouvrage, Il Vero Dispotismo, publié en 1770. Mais il faut savoir que tout au long de ses années d’errance, Milan n’est jamais loin. De passage pour quelques nuits, pour quelques mois ou pour quelques années, Giuseppe Gorani quitte sans cesse sa ville natale pour finir par y retourner.
Fuyant la carrière ecclésiastique qu’il a en aversion, goûtant l’honneur associé au monde militaire, il s’engage comme soldat en 1757 à la solde de l’Empire d’Autriche, qui domine et occupe la Lombardie au XVIIIe siècle. Sa carrière l’éloigne de Milan pour le conduire vers des routes européennes qui le mènent de la Prusse, où il est retenu captif pendant la Guerre de Sept ans, jusqu’au Portugal, où il devient conseiller du ministre Pombal; puis à Vienne, où ses qualités de diplomate le mettent quelques temps en faveur auprès de l’impératrice Marie-Thérèse. Son parcours se termine à Paris, où il participe à la Révolution. Lié aux Girondins, G. Gorani est chargé de missions diplomatiques délicates et obtient la nationalité française pour son dévouement. Entre temps, sa course folle, qui l’a également fait passer par l’Angleterre et par la Suisse, lui a permis de développer ses premières idées politiques. Sa réflexion s’est soldée par l’écriture, de son premier ouvrage, Il Vero Dispotismo, publié en 1770. Mais il faut savoir que tout au long de ses années d’errance, Milan n’est jamais loin. De passage pour quelques nuits, pour quelques mois ou pour quelques années, Giuseppe Gorani quitte sans cesse sa ville natale pour finir par y retourner.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Si ce Giuseppe Gorani exagère quelque peu avec son langage de pamphlétaire àè-è\': , il n'a pas non plus tout à fait tort. :
En plaçant nombre de ses enfants sur des trônes italiens (Léopold pour la Toscane, Ferdinand pour le duché de Modène, Marie-Amélie pour le duché de Parme et enfin Marie-Caroline pour le royaume des Deux-Siciles), Marie-Thérèse avait bien l'intention de faire de la péninsule une sorte de "colonie Habsbourg".
Le XIXème siècle le démontre bien. Avec Milan et Venise en prime suite au congrès de Vienne, la politique d'expansion en Italie fut bien une priorité des Habsbourg.
Quant à Marie-Antoinette en France, puissance autrement plus importante, il était bien dans le désir de Marie-Thérèse que sa fille puisse inspirer la politique française dans le sens voulu par les Habsbourg. Ce sera un fiasco mais Marie-Antoinette à plusieurs reprises tentera de donner raisons aux menées expansionnistes (autres qu'italiennes) de sa mère et surtout de son frère. Par contre, hormis dans des papmhlets comme ici ou lors de son procès, il n'y a aucune trace d'intrigues de Marie-Antoinette (ou plutôt de Mercy) tentant de "rendre" la Lorraine à sa famille. Cela me paraît improbable car il était prévu que si madame Sophie avait été un garçon, il aurait été titré duc de Lorraine. Je doute que ce fut avec l'idée d'en refaire un duché indépendant.
Cependant aucun doute que des rumeurs ont dû circuler... Et qui ont dû en inquiéter plus d'un en Europe.
Bref c'est super intéressant de découvrir tout cela. La plume est dure mais néanmoins très instructive. Merci !
Nous sommes là devant un nationaliste italien avant l'heure. A mon avis, il a dû largement inspiré les futurs Garibaldi et cie...
Je ne résiste pas :n,,;::::!!!: :
Par contre, impossible de déterminer la langue. Pas de l'italien c'est sûr !
En plaçant nombre de ses enfants sur des trônes italiens (Léopold pour la Toscane, Ferdinand pour le duché de Modène, Marie-Amélie pour le duché de Parme et enfin Marie-Caroline pour le royaume des Deux-Siciles), Marie-Thérèse avait bien l'intention de faire de la péninsule une sorte de "colonie Habsbourg".
Le XIXème siècle le démontre bien. Avec Milan et Venise en prime suite au congrès de Vienne, la politique d'expansion en Italie fut bien une priorité des Habsbourg.
Quant à Marie-Antoinette en France, puissance autrement plus importante, il était bien dans le désir de Marie-Thérèse que sa fille puisse inspirer la politique française dans le sens voulu par les Habsbourg. Ce sera un fiasco mais Marie-Antoinette à plusieurs reprises tentera de donner raisons aux menées expansionnistes (autres qu'italiennes) de sa mère et surtout de son frère. Par contre, hormis dans des papmhlets comme ici ou lors de son procès, il n'y a aucune trace d'intrigues de Marie-Antoinette (ou plutôt de Mercy) tentant de "rendre" la Lorraine à sa famille. Cela me paraît improbable car il était prévu que si madame Sophie avait été un garçon, il aurait été titré duc de Lorraine. Je doute que ce fut avec l'idée d'en refaire un duché indépendant.
Cependant aucun doute que des rumeurs ont dû circuler... Et qui ont dû en inquiéter plus d'un en Europe.
Bref c'est super intéressant de découvrir tout cela. La plume est dure mais néanmoins très instructive. Merci !
Nous sommes là devant un nationaliste italien avant l'heure. A mon avis, il a dû largement inspiré les futurs Garibaldi et cie...
Je ne résiste pas :n,,;::::!!!: :
Par contre, impossible de déterminer la langue. Pas de l'italien c'est sûr !
Invité- Invité
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Les années passées à Milan entre 1774 et 1779 sont essentielles pour la formation intellectuelle de Giuseppe Gorani. Dans une ville où se renforce le despotisme des princes mais où le cosmopolitisme demeure bien présent, l’auteur se retrouve tiraillé entre un monde ancien, rigide et ancré dans ses privilèges et un monde nouveau qui se montre ouvert aux idées humanistes.
Il s’agit d’un monde qui met à l’honneur l’idée de raison, d’égalité et de bonheur des nations. Comment cette période a-t-elle permis à Giuseppe Gorani de mûrir les aspects multiples de sa personnalité ? ( ... ) son statut de noble milanais lui permet les plus hautes fréquentations mondaines, pour enfin observer en quoi les idées qu’il développe en font un homme de lettres en rupture avec son temps.
Devenue simple province de l’Empire autrichien, l’État de Milan est dirigé depuis Vienne par des souverains qui entendent bien imposer leur présence.
Ces souverains, plus ou moins éclairés, se montrent ouverts en apparence aux principes véhiculés par les philosophes des Lumières. La philosophie des Lumières, dont les idées rayonnent tout particulièrement dans les années 1770, véhicule un projet large de bonheur de l’humanité qui, pour être atteint, nécessité la participation active des gouvernements qui doivent mettre en place une administration « éclairée » par la raison. Giuseppe Gorani critique de manière virulente l’attitude du gouvernement autrichien qui autorise, voir facilite l’achat des quartiers de noblesse par les roturiers.
Dans les " Recherches sur la science du gouvernement "(1784) il déclare ouvertement son aversion :
« Que dire de cette noblesse qu’on achète comme une marchandise ? Ne semble-t-il pas que les princes aient voulu rendre la noblesse déshonorante en en faisant un objet de trafic et de finance ? »
« Que dire de ceux qui doivent leur noblesse aux rapines d’un traitant, d’un banqueroutier, d’un charlatan, d’un magistrat qui a vendu la justice, d’un ministre déprédateur, d’un lâche capitaine qui a vendu sa patrie, d’un tuteur infidèle, d’un scélérat heureux. »
L’auteur invite le peuple milanais à ne plus leur vouer de considération et de respect :
« [...] et comment veut-on que ces soi-disant gentilshommes qui déshonorent l’humanité par leur conduite, et qui sont entichés de la chimère de leur prétendue noblesse, guérissent de cette folie, aussi longtemps que les plébéiens auront la bassesse de les respecter ? »
Il s’agit d’un monde qui met à l’honneur l’idée de raison, d’égalité et de bonheur des nations. Comment cette période a-t-elle permis à Giuseppe Gorani de mûrir les aspects multiples de sa personnalité ? ( ... ) son statut de noble milanais lui permet les plus hautes fréquentations mondaines, pour enfin observer en quoi les idées qu’il développe en font un homme de lettres en rupture avec son temps.
Devenue simple province de l’Empire autrichien, l’État de Milan est dirigé depuis Vienne par des souverains qui entendent bien imposer leur présence.
Ces souverains, plus ou moins éclairés, se montrent ouverts en apparence aux principes véhiculés par les philosophes des Lumières. La philosophie des Lumières, dont les idées rayonnent tout particulièrement dans les années 1770, véhicule un projet large de bonheur de l’humanité qui, pour être atteint, nécessité la participation active des gouvernements qui doivent mettre en place une administration « éclairée » par la raison. Giuseppe Gorani critique de manière virulente l’attitude du gouvernement autrichien qui autorise, voir facilite l’achat des quartiers de noblesse par les roturiers.
Dans les " Recherches sur la science du gouvernement "(1784) il déclare ouvertement son aversion :
« Que dire de cette noblesse qu’on achète comme une marchandise ? Ne semble-t-il pas que les princes aient voulu rendre la noblesse déshonorante en en faisant un objet de trafic et de finance ? »
« Que dire de ceux qui doivent leur noblesse aux rapines d’un traitant, d’un banqueroutier, d’un charlatan, d’un magistrat qui a vendu la justice, d’un ministre déprédateur, d’un lâche capitaine qui a vendu sa patrie, d’un tuteur infidèle, d’un scélérat heureux. »
L’auteur invite le peuple milanais à ne plus leur vouer de considération et de respect :
« [...] et comment veut-on que ces soi-disant gentilshommes qui déshonorent l’humanité par leur conduite, et qui sont entichés de la chimère de leur prétendue noblesse, guérissent de cette folie, aussi longtemps que les plébéiens auront la bassesse de les respecter ? »
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Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
La nuit, la neige a écrit:Tout un programme !
Au moins, en annonce-t-il la couleur, en effet... boudoi29 :
Le vitriol est de quelle couleur alors?
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Reinette a écrit:
Je ne résiste pas :n,,;::::!!!: :
J'adore aussi cette scène drôlissime qui accentue la majesté de Sissi Schneider ! boudoi30
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Giuseppe Gorani, détracteur patenté de Marie-Caroline
Gorani et Marie-Thérèse
Giuseppe Gorani a l’occasion d’observer la politique menée par les souverains autrichiens sur la Lombardie autrichienne. À partir de 1765, Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780) et Joseph II (1741-1790), empereurs d’Autriche et rois de Bohème et de Hongrie, gouvernent en co-régence et s’intéressent de près à leur province milanaise.
Gorani les a rencontrés personnellement lors de son séjour à Vienne en 1767 où il s’est rendu afin d’entreprendre une carrière diplomatique au service de l’Autriche. Son expérience portugaise, au cours de laquelle il a servi à la cour du premier ministre de cet État, le marquis de Pombal, de 1765 à 1767, lui a permis de s’entretenir à diverses reprises avec Marie-Thérèse.
Dans l’Histoire de Milan (1796) G. Gorani décrit Marie-Thérèse comme dotée d'un esprit brillant :
« On ne pouvait contester à cette princesse une grande étendue et élévation d’esprit, le don très rare de former des projets pleins de perspicacité, un certain ordre dans les idées qui les prépare et les développant par degrés, sans jamais en laisser le succès au pouvoir . "
En effet, si elle n’a pas de grandes idées, Marie-Thérèse possède cependant quelques principes solides qu’elle cherche à appliquer avec constance.
G. Gorani le confirme par les mots suivants :
« Ce fut beaucoup pour elle d’avoir su trouver des ressources, sans aucune violence, sans accabler ses peuples et entièrement de leur bonne et libre volonté. Environnée d’ennemis et n’ayant pour vrais amis que son courage, sa fermeté, sa présence d’esprit, ses talents, ses vertus et l’amour de ses peuples, elle se soutint avec une sagesse qui sera toujours, pour sa mémoire, un titre incontestable à l’immortalité. »
Giuseppe Gorani a l’occasion d’observer la politique menée par les souverains autrichiens sur la Lombardie autrichienne. À partir de 1765, Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780) et Joseph II (1741-1790), empereurs d’Autriche et rois de Bohème et de Hongrie, gouvernent en co-régence et s’intéressent de près à leur province milanaise.
Gorani les a rencontrés personnellement lors de son séjour à Vienne en 1767 où il s’est rendu afin d’entreprendre une carrière diplomatique au service de l’Autriche. Son expérience portugaise, au cours de laquelle il a servi à la cour du premier ministre de cet État, le marquis de Pombal, de 1765 à 1767, lui a permis de s’entretenir à diverses reprises avec Marie-Thérèse.
Dans l’Histoire de Milan (1796) G. Gorani décrit Marie-Thérèse comme dotée d'un esprit brillant :
« On ne pouvait contester à cette princesse une grande étendue et élévation d’esprit, le don très rare de former des projets pleins de perspicacité, un certain ordre dans les idées qui les prépare et les développant par degrés, sans jamais en laisser le succès au pouvoir . "
En effet, si elle n’a pas de grandes idées, Marie-Thérèse possède cependant quelques principes solides qu’elle cherche à appliquer avec constance.
G. Gorani le confirme par les mots suivants :
« Ce fut beaucoup pour elle d’avoir su trouver des ressources, sans aucune violence, sans accabler ses peuples et entièrement de leur bonne et libre volonté. Environnée d’ennemis et n’ayant pour vrais amis que son courage, sa fermeté, sa présence d’esprit, ses talents, ses vertus et l’amour de ses peuples, elle se soutint avec une sagesse qui sera toujours, pour sa mémoire, un titre incontestable à l’immortalité. »
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