La Journée des Claques, le 28 février 1791
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La Journée des Claques, le 28 février 1791
.
La Journée des Claques fit l'objet de notre jeu du Printemps, hier, ou comment les Chevaliers du Poignard, ces défenseurs du roi, avaient été désarmés sur l'ordre de Louis XVI lui-même, donc réduits à l'impuissance, et étaient ressortis des Tuileries au milieu d'une double haie d'honneur de la Garde Nationale dont tous les hommes leur balançaient de grandes gifles à tour de bras.
***
Les Chevaliers du Poignard
sont un groupe constitué lors de la Révolution française, le 28 février 1791 aux Tuileries.
La contrainte où vivait le roi Louis XVI, remarquée par des courtisans attachés au monarque et à sa famille, avait éveillé le zèle de quelques-uns d’entre eux, et fait concevoir le dessein de l’en délivrer. On a parlé d’une entreprise formée pour l’enlever et le conduire à Rouen par la rivière, entreprise qui ne fut peut-être qu’en projet, mais une autre, encore plus mal concertée, fut tentée par des jeunes gens de la cour.
Le comte d'Hézèques nous raconte :
***
Copie exacte des infâmes poignards :
Le bruit ayant couru qu’un attentat se préparait contre le roi Louis XVI, plusieurs centaines de gentilshommes se présentèrent aux Tuileries, le 28 février 1791. Ayant transformé en arsenal les armoires du château, ils y avaient caché des pistolets, de courtes épées, et jusqu’à des poignards, et venaient, portant pistolets et poignards, se mettre à son service.
Soupçonnant quelque complot, les chefs de la garde nationale, vinrent se plaindre au roi de l’évasion méditée, qu’ils appelaient une trahison. Le monarque ne trouva d’autre moyen d’épargner à ces jeunes gens de plus grands malheurs que de les désarmer lui-même, et de les engager à se retirer.
Il existe maintes représentations de ce désarmement des Chevaliers du Poignard :
Triomphe de la Garde Nationale :
un grand nombre d'aristocrates, se trouva dans les appartemens lundi soir la garde, toujours surveillante, s'appercevant de tous les mouvemens de ces messieurs (et qu'ils étoient armés) leur enjoignit de vuider leurs poches. On fut averti le Roi de ce qui se passoit, il vint entouré de ces veritables défenseurs enjoindre à ces traitres de quitter leurs pistolets... : [estampe]
Cependant, forcés de passer entre deux haies de gardes nationaux, ils ne le firent pas sans essuyer des huées, des propos insultants, et de bonnes paires de claques.
Le peuple parisien immortalisa cette journée en donnant le titre dérisoire de « Chevaliers du Poignard » à ceux qui, accusés d’avoir voulu enlever le roi et sa famille, restèrent tachés de ce nom pour avoir tenté sans succès de soutenir les débris d’une monarchie qui s’écroulait de toutes parts.
Chevalier du Poignard.
Estampe représentant le signe de ralliement des Chevaliers du Poignard, dans la journée le 28 février 1791 aux Tuileries.
Elle a été gravée sur un modèle ensanglanté trouvé sur le nommé de Villers, l'un des Chevaliers du Poignard, tué dans cette journée.
Éventail recto et verso destiné à être collé au dos de l'éventail.
Au recto, au centre, une Minerve casquée, portant un bonnet rouge au bout d'une pique, jurant sur un autel où on lit : "Vaincre ou mourir Constitution."
Des deux côtés, à gauche, Louis XVI congédiant les Chevaliers du Poignard. A droite, comme les Chevaliers du Poignard viennent de déposer leurs armes dans la vanne, un officier s'adresse à La Fayette :
"- Voilà mon Général, de quoi faire une contre révolution .
- Ne crains rien, répond M. de La Fayette à l'officier, il faut pour cela de l'esprit et du courage et les aristocrates n'ont ni l'un ni l'autre."
Au verso, récit in extenso de l'événement du 28 février, dont les deux tableaux du recto et leurs commentaires marquent les deux phases principales :
"Journée des claques où détail de ce qui s'est passé le 28 Février 1791 dans le Château des Thuilleries en présence du Roi." Suivent treize lignes de texte, et au-dessous : "Ext. de la Chronique du 2 et 6 mars"
http://frda.stanford.edu/en/catalog/mr643ht1994
La Journée des Claques fit l'objet de notre jeu du Printemps, hier, ou comment les Chevaliers du Poignard, ces défenseurs du roi, avaient été désarmés sur l'ordre de Louis XVI lui-même, donc réduits à l'impuissance, et étaient ressortis des Tuileries au milieu d'une double haie d'honneur de la Garde Nationale dont tous les hommes leur balançaient de grandes gifles à tour de bras.
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Les Chevaliers du Poignard
sont un groupe constitué lors de la Révolution française, le 28 février 1791 aux Tuileries.
La contrainte où vivait le roi Louis XVI, remarquée par des courtisans attachés au monarque et à sa famille, avait éveillé le zèle de quelques-uns d’entre eux, et fait concevoir le dessein de l’en délivrer. On a parlé d’une entreprise formée pour l’enlever et le conduire à Rouen par la rivière, entreprise qui ne fut peut-être qu’en projet, mais une autre, encore plus mal concertée, fut tentée par des jeunes gens de la cour.
Le comte d'Hézèques nous raconte :
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Copie exacte des infâmes poignards :
Le bruit ayant couru qu’un attentat se préparait contre le roi Louis XVI, plusieurs centaines de gentilshommes se présentèrent aux Tuileries, le 28 février 1791. Ayant transformé en arsenal les armoires du château, ils y avaient caché des pistolets, de courtes épées, et jusqu’à des poignards, et venaient, portant pistolets et poignards, se mettre à son service.
Soupçonnant quelque complot, les chefs de la garde nationale, vinrent se plaindre au roi de l’évasion méditée, qu’ils appelaient une trahison. Le monarque ne trouva d’autre moyen d’épargner à ces jeunes gens de plus grands malheurs que de les désarmer lui-même, et de les engager à se retirer.
Il existe maintes représentations de ce désarmement des Chevaliers du Poignard :
Triomphe de la Garde Nationale :
un grand nombre d'aristocrates, se trouva dans les appartemens lundi soir la garde, toujours surveillante, s'appercevant de tous les mouvemens de ces messieurs (et qu'ils étoient armés) leur enjoignit de vuider leurs poches. On fut averti le Roi de ce qui se passoit, il vint entouré de ces veritables défenseurs enjoindre à ces traitres de quitter leurs pistolets... : [estampe]
Cependant, forcés de passer entre deux haies de gardes nationaux, ils ne le firent pas sans essuyer des huées, des propos insultants, et de bonnes paires de claques.
Le peuple parisien immortalisa cette journée en donnant le titre dérisoire de « Chevaliers du Poignard » à ceux qui, accusés d’avoir voulu enlever le roi et sa famille, restèrent tachés de ce nom pour avoir tenté sans succès de soutenir les débris d’une monarchie qui s’écroulait de toutes parts.
Chevalier du Poignard.
Estampe représentant le signe de ralliement des Chevaliers du Poignard, dans la journée le 28 février 1791 aux Tuileries.
Elle a été gravée sur un modèle ensanglanté trouvé sur le nommé de Villers, l'un des Chevaliers du Poignard, tué dans cette journée.
Éventail recto et verso destiné à être collé au dos de l'éventail.
Au recto, au centre, une Minerve casquée, portant un bonnet rouge au bout d'une pique, jurant sur un autel où on lit : "Vaincre ou mourir Constitution."
Des deux côtés, à gauche, Louis XVI congédiant les Chevaliers du Poignard. A droite, comme les Chevaliers du Poignard viennent de déposer leurs armes dans la vanne, un officier s'adresse à La Fayette :
"- Voilà mon Général, de quoi faire une contre révolution .
- Ne crains rien, répond M. de La Fayette à l'officier, il faut pour cela de l'esprit et du courage et les aristocrates n'ont ni l'un ni l'autre."
Au verso, récit in extenso de l'événement du 28 février, dont les deux tableaux du recto et leurs commentaires marquent les deux phases principales :
"Journée des claques où détail de ce qui s'est passé le 28 Février 1791 dans le Château des Thuilleries en présence du Roi." Suivent treize lignes de texte, et au-dessous : "Ext. de la Chronique du 2 et 6 mars"
http://frda.stanford.edu/en/catalog/mr643ht1994
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
Merci, Éléonore, pour ce rappel de cette journée traumatisante...
Je n'en connaissais que l'intitulé... les témoignages que tu cites là me font frémir... j'ai le sentiment de les (re?) découvrir !
Bien à vous.
Je n'en connaissais que l'intitulé... les témoignages que tu cites là me font frémir... j'ai le sentiment de les (re?) découvrir !
C'est lui qui le dit... il sait de qui il parle :
- Ne crains rien, répond M. de La Fayette à l'officier, il faut pour cela de l'esprit et du courage et les aristocrates n'ont ni l'un ni l'autre."
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
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Comtesse Diane- Messages : 7398
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
Le prince de Poix s'était embarqué dans cette galère. Il est le ridicule héros de la seule anecdote que la postérité ait retenue de cette Journée des Claques . J'y reviendrai ...
Pour l'instant je fais une petite escale chez la comtesse Diane, sur la route de l'Ardèche.
Zamor est du voyage .
Pour l'instant je fais une petite escale chez la comtesse Diane, sur la route de l'Ardèche.
Zamor est du voyage .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
Bonne route... et bonne lecture... je sais qu'elle le sera
Bien à toi
Bien à toi
Invité- Invité
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
Merci.
Je connaissais cet épisode des "chevaliers du poignard", mais j'ignorais qu'on le nommait aussi "la journée des claques"...
Je connaissais cet épisode des "chevaliers du poignard", mais j'ignorais qu'on le nommait aussi "la journée des claques"...
La nuit, la neige- Messages : 18054
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
C'est sous ce nom aussi que je connaissais cet événement !
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
La nuit, la neige a écrit:Merci.
Je connaissais cet épisode des "chevaliers du poignard", mais j'ignorais qu'on le nommait aussi "la journée des claques"...
Oui moi aussi. Et j'ignorais que cet épisode eut une telle conclusion.
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
.
La seule anecdote qui nous soit parvenue de cette journée, noire pour la monarchie, concerne Philippe de Noailles.
Prince de Poix, plus communément appelé " Petit Pois " par dérision, Philippe de Noailles devient " Le prince des Haricots, reçu citoyen et giflé le 28 février ", ainsi que l'illustre la gravure ci-dessous :
L'aventure est relatée par le Journal politique
ou Gazette des Gazettes :
La seule anecdote qui nous soit parvenue de cette journée, noire pour la monarchie, concerne Philippe de Noailles.
Prince de Poix, plus communément appelé " Petit Pois " par dérision, Philippe de Noailles devient " Le prince des Haricots, reçu citoyen et giflé le 28 février ", ainsi que l'illustre la gravure ci-dessous :
L'aventure est relatée par le Journal politique
ou Gazette des Gazettes :
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
D'après le Courrier national
cette fameuse journée du 28 février où le prince de Poix reçut la même dérouillée que tout autre, l'ambassadeur de Suède était présent, spectateur réjoui, du côté des donneurs de claques ( les rieurs ) :
Il s'agit de ce vendu de baron de Staël .
Extrait des Lectures du soir ...
cette fameuse journée du 28 février où le prince de Poix reçut la même dérouillée que tout autre, l'ambassadeur de Suède était présent, spectateur réjoui, du côté des donneurs de claques ( les rieurs ) :
Il s'agit de ce vendu de baron de Staël .
Extrait des Lectures du soir ...
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
... accolade du Président de l'Assemblée .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La Journée des Claques, le 28 février 1791
Mathiez commente l’affaire du donjon de Vincennes en l’intégrant dans l’histoire des “chevaliers du poignard” :
Le 28 février, des ouvriers du faubourg Saint-Antoine allèrent démolir le donjon de Vincennes. Pendant que La Fayette et la garde nationale se rendaient à Vincennes pour faire cesser le désordre, quatre cents nobles, armés de poignards, se donnaient rendez-vous aux Tuileries, mais La Fayette, prévenu à temps, put revenir au château pour désarmer “les chevaliers du poignard”. On soupçonna que l’émeute de Vincennes avait été soudoyée par la Cour ( :roll: ) et que les chevaliers du poignard s’étaient rassemblés pour protéger la fuite du roi pendant que la garde nationale serait occupée hors de Paris.
MATHIEZ Albert, La Révolution française, Paris, Bartillat, 2012 [1922], p. 166-167.
https://books.google.fr/books?isbn=9791023204414
Le 28 février, des ouvriers du faubourg Saint-Antoine allèrent démolir le donjon de Vincennes. Pendant que La Fayette et la garde nationale se rendaient à Vincennes pour faire cesser le désordre, quatre cents nobles, armés de poignards, se donnaient rendez-vous aux Tuileries, mais La Fayette, prévenu à temps, put revenir au château pour désarmer “les chevaliers du poignard”. On soupçonna que l’émeute de Vincennes avait été soudoyée par la Cour ( :roll: ) et que les chevaliers du poignard s’étaient rassemblés pour protéger la fuite du roi pendant que la garde nationale serait occupée hors de Paris.
MATHIEZ Albert, La Révolution française, Paris, Bartillat, 2012 [1922], p. 166-167.
https://books.google.fr/books?isbn=9791023204414
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