Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
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Duc d'Ostrogothie
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille autrichienne
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Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Maximilien François Xavier d'Autriche, né le 8 décembre 1756 à Vienne, mort le 26 juillet 1801 dans le quartier Hetzendorf de Vienne, est le dernier des enfants du couple impérial, François Ier et Marie-Thérèse.
Frère benjamin donc de Marie-Antoinette, il vient lui rendre visite le 7 février 1775 presque cinq ans après qu'elle eut rejoint sa nouvelle patrie en avril 1770. La rencontre eut lieu au château de la Muette. Selon l'usage et pour garder à son périple un caractère aussi privé que possible, l'archiduc voyage sous un pseudonyme : comte de Burgau.
Les Parisiens sont vexés de son indifférence pour leur ville et se moquent de ses maladresses, par exemple à Buffon qui voulait lui offrir un présent, il répond « Je serais bien fâché de vous en priver ».
Petit extrait des Années Trianon
de Françoise Hermary-Vieille
Printemps 1786, autre visite en famille, même accueil glacial.
A la Cour comme à la ville, tous les yeux sont fixés sur Ferdinand et son épouse.
L'archiduc et l'archiduchesse de Milan
ont extrêmement plu par leur affabilité charmante. Mais leur arrivée a encore répandu quelque froideur au milieu de la famille royale. Ils se sont dispensés des visites de prévenance pour les princes du sang. Monsieur et Madame ont résolu de ne point se trouver aux fêtes qui leur éloient destinées, et sont allés passer le temps au Luxembourg. M. le comte d'Artois est de son côté parti pour Cherbourg. L'archiduc et le prince de Condé se trouvèrent ensemble dimanche dans la chambre du Roi. Sa Majesté dit au premier :.. Connoîssez-vous le prince de Condé? L'archiduc répondit qu'il ne l'avoit jamais vu. Eh bien, le voila!... •• Cette brusque apostrophe embarrassa l'archiduc, qui se vit forcé d'approcher M. le prince de Condé. Celui-ci l'attendit et le reçut avec dignité et froideur
Elle ( Marie-Antoinette ) s'ennuie maintenant avec son frère et sa femme, écrit le duc de Dorset à Georgiana de Devonshire le 18 mai, Elle les souhaite tous les deux dans le fond de l'Italie. Ils restent au moins trois semaines encore .
Frère benjamin donc de Marie-Antoinette, il vient lui rendre visite le 7 février 1775 presque cinq ans après qu'elle eut rejoint sa nouvelle patrie en avril 1770. La rencontre eut lieu au château de la Muette. Selon l'usage et pour garder à son périple un caractère aussi privé que possible, l'archiduc voyage sous un pseudonyme : comte de Burgau.
Les Parisiens sont vexés de son indifférence pour leur ville et se moquent de ses maladresses, par exemple à Buffon qui voulait lui offrir un présent, il répond « Je serais bien fâché de vous en priver ».
Petit extrait des Années Trianon
de Françoise Hermary-Vieille
Printemps 1786, autre visite en famille, même accueil glacial.
A la Cour comme à la ville, tous les yeux sont fixés sur Ferdinand et son épouse.
L'archiduc et l'archiduchesse de Milan
ont extrêmement plu par leur affabilité charmante. Mais leur arrivée a encore répandu quelque froideur au milieu de la famille royale. Ils se sont dispensés des visites de prévenance pour les princes du sang. Monsieur et Madame ont résolu de ne point se trouver aux fêtes qui leur éloient destinées, et sont allés passer le temps au Luxembourg. M. le comte d'Artois est de son côté parti pour Cherbourg. L'archiduc et le prince de Condé se trouvèrent ensemble dimanche dans la chambre du Roi. Sa Majesté dit au premier :.. Connoîssez-vous le prince de Condé? L'archiduc répondit qu'il ne l'avoit jamais vu. Eh bien, le voila!... •• Cette brusque apostrophe embarrassa l'archiduc, qui se vit forcé d'approcher M. le prince de Condé. Celui-ci l'attendit et le reçut avec dignité et froideur
Elle ( Marie-Antoinette ) s'ennuie maintenant avec son frère et sa femme, écrit le duc de Dorset à Georgiana de Devonshire le 18 mai, Elle les souhaite tous les deux dans le fond de l'Italie. Ils restent au moins trois semaines encore .
Dernière édition par Mme de Sabran le Mar 31 Mai 2016, 20:46, édité 1 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55260
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Eh bien, ça ne s'arrange pas ...
L'archiduc a fait beaucoup de mécontents dans la famille des Bourbons, en suivant des conseils de hauteur qui l'ont isolé dans la société du duc de Penthièvre , de la princesse de Conti et de la duchesse d'Orléans. Mesdames, tantes du Roi, ont été étonnées de ce qu'après avoir accepté l'invitation d'un dîner chez elles, il leur a fait dire qu'il n'iroit pas. Leurs Altesses Royales partent pour Spa, où elles se rencontreront avec les sérénissimes gouverneurs des Pays-Bas.
L'archiduc a fait beaucoup de mécontents dans la famille des Bourbons, en suivant des conseils de hauteur qui l'ont isolé dans la société du duc de Penthièvre , de la princesse de Conti et de la duchesse d'Orléans. Mesdames, tantes du Roi, ont été étonnées de ce qu'après avoir accepté l'invitation d'un dîner chez elles, il leur a fait dire qu'il n'iroit pas. Leurs Altesses Royales partent pour Spa, où elles se rencontreront avec les sérénissimes gouverneurs des Pays-Bas.
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Mme de Sabran- Messages : 55260
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Tout était TERRIBLEMENT codifié à la Cour de Versailles (à Schönbrunn aussi mais beaucoup moins), et peut-être que Maximilien n'était pas au courant (ou s'en fichait royalement). Je ne prends pas sa défense et je pense qu'il a été un peu maladroit quelques fois, sa sœur étant Reine de France, et à cette époque toujours sans progéniture.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Trianon a écrit: peut-être que Maximilien n'était pas au courant (ou s'en fichait royalement).
Maximilien devait plutôt s'en ficher impérialement , non? :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Oui, impérialement, c'est plus approprié, soyons humblement humbles et jouons avec les mots, surtout quand il s'agit de parler de la famille des Habsbourg.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Sont confondues les visites de Maximilien en 1775 et celle bien plus tard du duc et la duchesse de Milan, c'est-à-dire l'archiduc Ferdinand (celui né juste un an avant Marie-Antoinette) et son épouse Marie-Béatrice d'Este, princesse héritière de Modène, duc et duchesse de Milan.
Ils viennent en France en 1786.
Maximilien ne se maria jamais et devint Prince Électeur de Cologne et évêque de Munster.
Ils viennent en France en 1786.
Maximilien ne se maria jamais et devint Prince Électeur de Cologne et évêque de Munster.
Invité- Invité
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Qui confond ? Françoise Hermary-Vieille ?
Les échos de la Correspondance secrète et la lettre de Dorset à Georgiana sont bien datés de 1786.
Les échos de la Correspondance secrète et la lettre de Dorset à Georgiana sont bien datés de 1786.
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Reinette a écrit:Sont confondues les visites de Maximilien en 1775 et celle bien plus tard du duc et la duchesse de Milan, c'est-à-dire l'archiduc Ferdinand (celui né juste un an avant Marie-Antoinette) et son épouse Marie-Béatrice d'Este, princesse héritière de Modène, duc et duchesse de Milan.
Ils viennent en France en 1786.
Maximilien ne se maria jamais et devint Prince Électeur de Cologne et évêque de Munster.
Entièrement d'accord avec vous Reinette. Mais, je n'ai pas tout suivi et comme Eléonore, je ne sais pas qui a fait confusion.
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Ah oui ! C'est moi qui n'ai pas mentionné la date donnée par la Correspondance Secrète : j'y saute !
Sinon l'on se croit toujours en 75 .
Sinon l'on se croit toujours en 75 .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Dans une dépêche, Mercy rapporte en mars 1775 le refus du duc de Chartres et des princes du sang, Condé, Conti, d'aller saluer Maximilien en premier, estimant que c'était à l'archiduc de leur faire la politesse .
Piquée, Marie-Antoinette prit à part Chartres et lui dit :
Vous auriez pu remarquer que le roi l'a traité en frère et qu'il l'a fait souper en particulier dans l'intérieur de la famille royale, honneur auquel je suppose que vous n'avez jamais prétendu .
Alexandre Maral ( Femmes de Versailles ) appelle Chartres " duc d'Orléans " ce qu'il ne sera qu'en 1785 après la mort du Gros duc, son père .
Piquée, Marie-Antoinette prit à part Chartres et lui dit :
Vous auriez pu remarquer que le roi l'a traité en frère et qu'il l'a fait souper en particulier dans l'intérieur de la famille royale, honneur auquel je suppose que vous n'avez jamais prétendu .
Alexandre Maral ( Femmes de Versailles ) appelle Chartres " duc d'Orléans " ce qu'il ne sera qu'en 1785 après la mort du Gros duc, son père .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Merci, Notre Grâce !
Sans doute était-ce à l'occasion de la venue de Ferdinand à Versailles ?
Sans doute était-ce à l'occasion de la venue de Ferdinand à Versailles ?
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Oui tout à fait . Le service fut fabriqué en 1785 et offert en 1786 à l'occasion de la visite en France de Ferdinand.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Mme de Sabran a écrit:
Elle ( Marie-Antoinette ) s'ennuie maintenant avec son frère et sa femme, écrit le duc de Dorset à Georgiana de Devonshire le 18 mai, Elle les souhaite tous les deux dans le fond de l'Italie. Ils restent au moins trois semaines encore .
...
Lots présentés prochainement en vente aux enchères, je cite :
The present shell-shaped dishes and the plates that follow are from a service presented by Louis XVI to the Archduke Ferdinand and Archduchess Maria Beatrice of Austria in 1786 in honor of their visit to France.
Described in the factory records as fond bleu céleste, Marguerites, barbeaux et Roses, the service was presented by Louis XVI to members of Marie-Antoinette's family.
A pair of Sèvres porcelain turquoise-ground shell-shaped dishes from the service given by Louis XVI to Archduke Ferdinand of Austria (compotiers coquilles)
Circa 1784, Blue interlaced L'S marks enclosing date letter GG,
Painter's mark for De Choisy, Gilder's marks from Le Guay L'aîné and Chauvaux l'aîné.
Painted with a central rose spray roundel surrounded by a band of faux pearls, the rim with alternating oval panels of roses, daisies and cornflowers surrounded by berried laurel, above gilt grasses and linked by beaded bands
8 5/8 in. (21.8 cm.) wide
* Source et infos complémentaires : Christie's N.Y - Vente du 15 octobre 2019
Provenance : Given by Louis XVI to his brother-in-law, Archduke Ferdinand of Austria, 1785.
A pair of Sèvres porcelain turquoise-ground plates from the Service given by Louis XVI to archduke Ferdinand of Austria (assiettes 'à palmes')
Circa 1784, Blue interlaced L'S marks enclosing date letters GG,
Painter's mark for Mme Pierre, one incised 34A
En suite to the preceding lot
9 3/8 in. (23.8 cm.) diameter
* Source et infos complémentaires : Christie's N.Y - Vente du 15 octobre 2019
Provenance : Given by Louis XVI to his brother-in-law, Archduke Ferdinand of Austria, 1785.
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Les encombrants beau-frère et belle soeur...
Ferdinand Charles Antoine de Habsbourg-Lorraine, archiduc d'Autriche, duc titulaire de Modène (1803-1806), de par son mariage le fondateur de la branche d'Autriche-Este
Par August Friedrich Oelenhainz
Huile sur toile, XVIIIe siècle
Image : Wikipedia
Marie-Béatrice d'Este, duchesse de Massa, princesse de Carrare (1760-1829)
Anton Von Maron (attribué à)
Huile sur toile, XVIIIe siècle
"Donné au Roi par le Roi des Belges pour Versailles", collection Louis-Philippe
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
La nuit, la neige- Messages : 18054
Date d'inscription : 21/12/2013
Gobelins tenture Histoire de Jason cadeau Maximilien Burgau
Tenture de l'Histoire de Jason offerte par Louis XVI à Maximilien au cours de sa visite en 1775 :
clichés personnels - ne pas reproduire sans autorisation
Elle est conservée aujourd'hui au palais royal de Milan. Le catalogue de l'exposition Les Gobelins au Siècle des Lumières nous donne les renseignements suivants :
Merci à l'ami qui a fait cette recherche et ces captures d'écran pour moi
clichés personnels - ne pas reproduire sans autorisation
Elle est conservée aujourd'hui au palais royal de Milan. Le catalogue de l'exposition Les Gobelins au Siècle des Lumières nous donne les renseignements suivants :
Merci à l'ami qui a fait cette recherche et ces captures d'écran pour moi
Gouverneur Morris- Messages : 11675
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Merci à tous les deux, mon cher Momo !
Notons que la robe qui brûle et dévore Creüse rappelle très exactement la tunique empoisonnée que Nessos offre à la naïve Déjanire afin de faire mourir son époux Héraclès .
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Mme de Sabran a écrit:Notons que la robe qui brûle et dévore Creüse rappelle très exactement la tunique empoisonnée que Nessos offre à la naïve Déjanire afin de faire mourir son époux Héraclès .
Moi ça me rappelle surtout celle que la Montespan offre à Angélique mais bon à chacun ses références
Gouverneur Morris- Messages : 11675
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Je propulse ici un petit échange ayant trait au séjour à Versailles de Ferdinand.
Nous n'avons pas le mot de la fin !
Merci à vous, cher Dominique.
Nous n'avons pas le mot de la fin !
Dominique Poulin a écrit:... j'ai quelques documents dans un dossier concernant les archiducs Ferdinand et Maximilien, les frères les plus méconnus de Marie-Antoinette après Joseph II et Leopold II.
C'est le marquis de Bombelles qui nous renseigne dans son Journal à la date du 12 mai 1786 :
".... L'archiduc devait loger au château. On lui avait préparé pour appartement les pièces qui servaient à Mme de Caumont lorsqu'elle était gouvernante des enfants de M. le comte d'Artois.
Sur la nouvelle que l'archiduc couchait toutes les nuits avec sa femme, on avait été obligé de prendre au garde-meuble un grand lit ; et cette nouvelle, bientôt répandue dans Versailles, s'y commentait suivant la manière de voir de chaque individu. Mais ces préparatifs ont été inutiles. L'archiduc, ayant su qu'il lui en coûterait 50 000 livres s'il logeait au château, a fort sagement préféré la maison de Touchet le Baigneur. "
*Touchet le Baigneur recevait ses hôtes à l'enseigne de " Louis XIII ou le Juste ", rue du Vieux-Versailles.
Lecréateur a écrit:
Très intriguant; toute personne ainsi invitée (officiellement, quand même !) devait ainsi passer à la caisse ? On aurait pu, peut-être, s'attendre à une telle pingrerie de la part de Joseph II, mais à Versailles...
Oui, c'est à peine croyable... mais j'essaie de trouver des excuses pour la trésorerie royale. Par exemple : ce ménage impérial et royal aurait été logé au château... mais en tant qu'invité incognito ? Peut-être que pour un voyage tout à fait officiel avec protocole adhoc etc etc, c'aurait été "à l'oeil" ?
Dominique Poulin a écrit:... Oui, mais tout de même, il s'agit du frère de la reine, un archiduc !
Ferdinand de Habsbourg ne voyage certes pas officiellement en France, comme le fit Gustave III en 1784.
En cette année 1786, l'archiduchesse Marie-christine et son mari, Albert de Saxe-Teschen séjournent également à Versailles, il me semble qu'ils ont dormi au château. Mais une fois encore, ces derniers voyagent incognito, un incognito tout relatif et qui ne trompe personne, comme pour l'archiduc Ferdinand et Marie-Béatrice.
Une remarque :
Marie-Antoinette, en 1786, sortait tout juste de l'affaire du Collier, avec l'exil du cardinal de Rohan et l'emprisonnement de la pseudo comtesse de La Motte.
A ce sujet, Simone Bertiere, dans sa biographie de la reine, suggère que ces deux visites princières d'un frère et d'une sœur de la reine, auraient été téléguidées de Vienne par Joseph II, inquiet de la tournure des événements en France après la désastreuse affaire du Collier. Joseph II aurait, et je dis bien aurait, instruit son frère et sa sœur de recommandations pour sonder l'état psychologique de la reine, en bref rapporter le maximum d'informations sur la vie officielle, politique et intime de la reine de France.
Ferdinand et Marie-Christine en seront pour leurs frais. La reine insiste auprès de l'ambassadeur Mercy-Argenteau pour ne voir ses parents quasi exclusivement que dans un cadre officiel et uniquement sur invitation. Elle ne veut pas les voir " débarquer " dans ses appartements privés et de plus elle n'organise pas de festivités en leur honneur ni au château, ni au Petit Trianon.
On connaît les relations difficiles entre les deux sœurs. Il semble que Marie-christine aurait cherché à sonder sa sœur cadette. La reine, sentant le piège, eluda ou coupa court à des conversations ou les confidences restèrent lettre morte.
Quant à Ferdinand, je ne sais pourquoi, mon sentiment est qu'elle " s'en fichait " complètement. Seul Louis XVI prit du plaisir à voir son beau-frère Ferdinand, notamment en l'invitant à ses chasses.
Albert, le mari de Marie-Christine, recut aussi des invitations pour chasser avec le souverain.
Autre point :
Ces deux visites princières successives correspondent au moment de la grossesse avancée de Marie-Antoinette, puis à quelques semaines près, à la naissance de la princesse Sophie.
Bien quofficiellement, les contemporains bien informés disent que la souveraine se relevait bien de ses dernières couches, Marie-Antoinette estimait être fatiguée et déclina de grandes festivités pour son frère et sa sœur.
Dernier point : pourquoi faire payer la note à l'archiduc Ferdinand ? Marie-christine a t-elle reçu le même traitement ?
C'est étrange tout de même, il était au contraire de coutume de défrayer les hôtes de marque de toutes les dépenses. Est-ce relatif à l'état inquiétant des finances de l'Etat qui ne pouvait plus se permettre ce type de privilèges ? Pourtant en 1786, le contrôleur général des Finances, Calonne, est encore aux commandes, n'a t-il pas fait acheter aux frais de la Couronne, les châteaux de Saint-Cloud et de Rambouillet pour plusieurs millions de livres ?
Bref, je donne quelques pistes, mais je n'ai pas les tenants et aboutissants de cette question.
Merci à vous, cher Dominique.
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Mme de Sabran- Messages : 55260
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
La meilleure chose à faire serait de se plonger à la fois dans ce qui a été déjà publié, et abondamment, au sujet de ces échanges de visites officielles (ou non), et dans les archives de plusieurs Etats.
La réciprocité étant la pierre angulaire de la diplomatie, il conviendrait de se plonger dans ce qui a été publié sur la question dans plusieurs pays et surtout dans leurs archives... mais la vie étant par définition trop courte, il ne faut pas y penser... et se limiter à telle visite précise de souverains précis. Les archives des Affaires Etrangères doivent regorger de manuels envisageant tous les cas possibles (empereurs ou rois, princes électeurs ou non, pays avec lesquels la France a signé des traités etc)
La réciprocité étant la pierre angulaire de la diplomatie, il conviendrait de se plonger dans ce qui a été publié sur la question dans plusieurs pays et surtout dans leurs archives... mais la vie étant par définition trop courte, il ne faut pas y penser... et se limiter à telle visite précise de souverains précis. Les archives des Affaires Etrangères doivent regorger de manuels envisageant tous les cas possibles (empereurs ou rois, princes électeurs ou non, pays avec lesquels la France a signé des traités etc)
Lecréateur- Messages : 1692
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Les visites des archiducs Maximilien et Ferdinand d'Autriche, à Versailles
Oui, je partage votre point de vue.
Ces visites étaient toutefois privées, l'aspect politique était secondaire en conséquence. Cela n'a pas dû empêcher Louis XVI de converser de cet aspect avec ses beaux frères Albert de Saxe-Teschen, gouverneur des Pays-Bas autrichiens et Ferdinand de Habsbourg, gouverneur du Milanais. Ces princes étaient malgré tout inféodés à la chancellerie de Vienne, et donc dépendant des injonctions impériales.
Pour moi, il n'y eut aucune conclusion diplomatique d'envergure entre la France et ces princes.
Ces visites étaient toutefois privées, l'aspect politique était secondaire en conséquence. Cela n'a pas dû empêcher Louis XVI de converser de cet aspect avec ses beaux frères Albert de Saxe-Teschen, gouverneur des Pays-Bas autrichiens et Ferdinand de Habsbourg, gouverneur du Milanais. Ces princes étaient malgré tout inféodés à la chancellerie de Vienne, et donc dépendant des injonctions impériales.
Pour moi, il n'y eut aucune conclusion diplomatique d'envergure entre la France et ces princes.
Dominique Poulin- Messages : 6930
Date d'inscription : 02/01/2014
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