Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
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Comtesse Diane
MARIE ANTOINETTE
Lucius
La nuit, la neige
Mme de Sabran
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Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
En général on les enterrait à côté.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Je ne connais pas beaucoup d'exemples à vrai dire, mais il doit y en avoir. Ça mériterait une étude sérieuse.
Je me souviens d'Armande Béjart obtenant l'aide de son curé pour faire enterrer son mari.
Je me souviens d'Armande Béjart obtenant l'aide de son curé pour faire enterrer son mari.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
Le décret du 23 mai 1806 décida que les nouvelles inscriptions seraient peintes à l'huile, la première fois à la charge de la ville, le renouvellement et l'entretien étant à la charge des propriétaires.
Ce décret reprit le code de couleurs élaboré pour la numérotation des maisons (noir sur fond ocre dans les rues perpendiculaires ou obliques à la seine, rouge sur fond ocre dans les rues parallèles à la Seine).
Les premières maisons qui furent numérotées, à Paris, sont celles qui avaient été construites sur le Pont Notre-Dame :
Inscriptions indiquant le nom des rues ; numérotage des maisons.
Quand Louis XV eut l'âge de gouverner en personne, il fit comme son aïeul Louis XIV et alla vivre au château de Versailles. C'est sous son règne qu'on eut enfin l'heureuse idée (1728) d'inscrire le nom des rues à leurs extrémités ; ce nom fut gravé sur des cartouches de pierre qui sont encore visibles sur certaines vieilles maisons d'angle du vieux Paris. Telle est, par exemple, la rue du Prévôt, aboutissant rue Saint-Antoine, où on lit encore l'ancienne inscription : rue Percée. Il y en a plusieurs autres dans le même quartier.
On commença aussi à numéroter les maisons ; ce système de désignation, si simple cependant, n'avait pas encore été employé, sauf pour les maisons du pont Notre-Dame au quinzième siècle.
( Paris sous les Bourbons. - Louis XV - Histoire de Paris )
http://fernandbournon.free.fr/paris/livre-1-chapitre-11.php
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Lucius a écrit:Finalement des moines du centre de la France feront semblant d'ignorer l'identité du corps et l'inhumèrent discrètement.
A la chapelle de Ferney (celle à la fameuse dédicace à double sens, Deo erexit Voltaire), ni dedans, ni vraiment dehors, comme en témoigne son tombeau bâti pour partie à l'intérieur, et pour partie hors d'oeuvre :
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Inscription et plaques de rues.
Je propose ce sujet, ayant souvent constaté que nos villes ne manquent pas d’anciennes inscriptions de noms de rues ou de places, retrouvées sur leurs vieux édifices.
Ces inscriptions dates souvent du 17ème ou du 18ème siècle, et indiquent quelquefois des noms qui ont disparu ou ont été modifiés.
Si on prend la peine, en déambulant dans ces villes (dont Paris) de lever la tête (en faisant attention quand on traverse...), on en découvre beaucoup. On n’a plus l’excuse, aujourd’hui, avec le portables, de ne pas avoir pris son appareil photo...
Depuis quelques temps, j’essaie de les photographier. Je me suis attaché, en particulier, à fixer les marques témoignant des changements apportés tout au cours de l’Histoire, entre autre à l’époque de la Révolution.
Commençons par des inscriptions relevées cet été dans le vieux Bordeaux. Vous noterez la « rue de la Raison » datant de la Révolution.
Sur le 2e cliché, 4 inscriptions, du haut vers le bas :
- place du palais ( 18ème )
- place Brutus (Révolution)
- place du palais ( 19eme )
- place du palais, plaque émaillée ( 20eme )
Continuons avec Paris :
Découverte près de la place des Victoires dans le 2e arrondissement, l’inscription ancienne de la rue « Vide Gousset », au nom si pittoresque, mais surtout, au dessous, un témoignage de l’époque révolutionnaire : « Section du Mail », la rue du Mail étant juste à côté. Dessous : une inscription assez effacée, que je n’ai pu décrypter...
Ces inscriptions dates souvent du 17ème ou du 18ème siècle, et indiquent quelquefois des noms qui ont disparu ou ont été modifiés.
Si on prend la peine, en déambulant dans ces villes (dont Paris) de lever la tête (en faisant attention quand on traverse...), on en découvre beaucoup. On n’a plus l’excuse, aujourd’hui, avec le portables, de ne pas avoir pris son appareil photo...
Depuis quelques temps, j’essaie de les photographier. Je me suis attaché, en particulier, à fixer les marques témoignant des changements apportés tout au cours de l’Histoire, entre autre à l’époque de la Révolution.
Commençons par des inscriptions relevées cet été dans le vieux Bordeaux. Vous noterez la « rue de la Raison » datant de la Révolution.
Sur le 2e cliché, 4 inscriptions, du haut vers le bas :
- place du palais ( 18ème )
- place Brutus (Révolution)
- place du palais ( 19eme )
- place du palais, plaque émaillée ( 20eme )
Continuons avec Paris :
Découverte près de la place des Victoires dans le 2e arrondissement, l’inscription ancienne de la rue « Vide Gousset », au nom si pittoresque, mais surtout, au dessous, un témoignage de l’époque révolutionnaire : « Section du Mail », la rue du Mail étant juste à côté. Dessous : une inscription assez effacée, que je n’ai pu décrypter...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
C'est formidable. Vous devriez éditer un petit guide à l'usage des amoureux de l'histoire de Paris.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Merci, merci, cher Févicq, c'est un sujet que j'aime beaucoup .
Et zou ! je fusionne.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Oui, même si le sujet est un peu différent, puisqu’il s’agit de reproduire les inscriptions anciennes, glanées ça et là, aussi hors de Paris (ex ci-dessus : Bordeaux...). Mais je peux très bien continuer ce sujet ici...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Vicq d Azir a écrit:Oui, même si le sujet est un peu différent, puisqu’il s’agit de reproduire les inscriptions anciennes, glanées ça et là, aussi hors de Paris (ex ci-dessus : Bordeaux...). Mais je peux très bien continuer ce sujet ici...
Je suis ravie que vous l'ayez fait remonter au portail, cher Févicq !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Vicq d Azir a écrit:Oui, même si le sujet est un peu différent, puisqu’il s’agit de reproduire les inscriptions anciennes, glanées ça et là, aussi hors de Paris (ex ci-dessus : Bordeaux...). Mais je peux très bien continuer ce sujet ici...
Le titre est corrigé, cher Févicq !
Vous avez raison, c'est beaucoup mieux ainsi .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Quelques lots présentés lors de la vente "Paris, mon amour", que nous présentons dans notre sujet : Ventes aux enchères 2019
- Enseigne de l'apothicaire "Au mortier d'argent"
XVIIIe siècle
Bois sculpté, anciennement argenté, figurant un mortier d’apothicaire, de forme balustre, sur piédouche, la panse à décor d’un mufle de lion mordant une guirlande de fruits et feuillages, le sommet orné d’une cordelette sur fond de croisillons, la base feuillagée, posant sur une console à décor de feuillages et cordelette.
127 x 76 x 15,5 cm.
Pilon disparu. Sur support moderne en bois recouvert de velours, en forme d’écusson
Photo : Lucien enchères
Provenance : Droguerie " Au mortier d’Argent ", anciennement apothicaire au XVIIIe siècle, puis pharmacie-droguerie, 33, rue Saint-Denis (Ier arrondissement).
- Potence et enseigne du cabaret "Le mouton à cinq pattes"
Epoque Louis XV
Fer forgé peint en noir et doré, à décor de rinceaux feuillagés, masque et fleurs.
Elle supporte une enseigne en ronde-bosse en tôle peinte en blanc et vert figurant un mouton, probablement du XIXe siècle.
Potence : 169 x 82 cm.
Enseigne : 36 x 36 x 6 cm.
Provenance : Tapissier-décorateur " Au Mouton à Cinq Pattes ", 145, rue Saint Dominique (VIIe arrondissement)
Photo : Lucien enchères
- Sculptures de façade de la boulangerie "A Molière"
Trois statues en plâtre, figurant le buste de Molière sur piédouche de bois tourné et mouluré, et deux personnages en pied
de ses comédies, vraisemblablement Alceste et Dom Juan, en costumes de la seconde moitié du XVIIe siècle.
Vers 1820. Le buste de Molière est probablement plus ancien.
Buste de Molière :
h. sans le piédouche : 62 cm.
h. avec le piédouche : 93 cm.
Photo : Lucien enchères
Personnages :
h. pour l’un : 157 cm.
h. pour l’autre : 165 cm.
Deux estrades modernes en bois : 21 x 75 x 60 cm.
Photo : Lucien enchères
Provenance : Boulangerie " À Molière ", 26, rue du Pont Neuf, à l’angle de la rue Saint-Honoré (Ier arrondissement).
Photo : Collection Roxane Debuisson / Lucien enchères
Bibliographie :
Article du périodique "Musée des Familles" de mai 1838, traitant de la fontaine qui fut érigée en 1844 sous la direction de Louis Tullius
Joachim Visconti au 40, rue de Richelieu, rue où Molière expira un soir de 1673.
" On va élever enfin à Paris un monument à Molière. Oui, jusqu’à présent, le plus grand de nos écrivains, le plus profond de nos philosophes, Molière, le grand Molière, l’immortel Molière n’avait d’autre monument consacré à sa mémoire qu’un buste en plâtre qui servait d’enseigne à une boutique des Halles et à la façade d’une maison où il n’était pas même né. Quand les étrangers viendront à Paris, ils n’auront plus à nous reprocher notre ingratitude et notre oubli ".
- Enseigne du fabricant de fournitures pour cafés et bistrots "A l'éléphant"
Zinc et tôle peints en gris et rouge, épousant la forme d’un éléphant paré, la panse abritant une horloge sous verre, le cadran en métal à chiffres romains sur fond blanc, surmonté de l’inscription en lettres capitales " À l’ÉLÉPHANT ".
Circa 1840, 185 x 180 x 35 cm.
Photo : Lucien enchères
Provenance (extrait) : " Maison BRESSON ", fondée en 1824, à l’enseigne " À l’Éléphant ".
Fabricant de fournitures pour cafés et bistrots, spécialité de comptoirs en étain, pompes à bière et billards, 122 à 134, rue de Lyon (XIIe arrondissement).
Note au catalogue :
L’éléphant de la Bastille est un projet napoléonien de fontaine destinée à orner la place de la Bastille et à donner de l’eau aux riverains.
Alimentée par l’eau de l’Ourcq, cette fontaine devait être surmontée de la statue colossale d’un éléphant portant un howdah en forme de tour. Elle devait être implantée au débouché du canal.
Dernier projet pour la fontaine de l'Éléphant de la Bastille (1809-1810)
Aquarelle de Jean-Antoine Alavoine (1776-1834)
Contresignée par Dominique Vivant Denon et Alavoine (architecte du projet)
Musée du Louvre, Paris
Photo de la reproduction publiée dans Dominique-Vivant Denon, L'oeil de Napoléon, Album de l'exposition, octobre 1999 à janvier 2000
Source : Wikipedia
Confiée après 1812 à l’architecte Alavoine, sa réalisation fut remise en cause par la chute de Napoléon avant d’être abandonnée après la Révolution de 1830.
La statue de l’éléphant ne fut jamais exécutée en bronze, mais un modèle en plâtre à l’échelle 1, élevé en 1814 près du chantier puis détruit en 1846, constitua pendant une trentaine d’années un objet de curiosité. Victor Hugo l’immortalisa en en faisant le refuge de Gavroche, dans son roman Les Misérables.
Seuls les infrastructures, le bassin et le socle de cette fontaine furent réalisés entre 1810 et 1830. Encore visibles de nos jours, ils servent de base à la colonne de Juillet, inaugurée le 28 juillet 1840.
Voir aussi notre sujet, ici : L'éléphant de la Bastille
....A suivre !
- Enseigne de l'apothicaire "Au mortier d'argent"
XVIIIe siècle
Bois sculpté, anciennement argenté, figurant un mortier d’apothicaire, de forme balustre, sur piédouche, la panse à décor d’un mufle de lion mordant une guirlande de fruits et feuillages, le sommet orné d’une cordelette sur fond de croisillons, la base feuillagée, posant sur une console à décor de feuillages et cordelette.
127 x 76 x 15,5 cm.
Pilon disparu. Sur support moderne en bois recouvert de velours, en forme d’écusson
Photo : Lucien enchères
Provenance : Droguerie " Au mortier d’Argent ", anciennement apothicaire au XVIIIe siècle, puis pharmacie-droguerie, 33, rue Saint-Denis (Ier arrondissement).
- Potence et enseigne du cabaret "Le mouton à cinq pattes"
Epoque Louis XV
Fer forgé peint en noir et doré, à décor de rinceaux feuillagés, masque et fleurs.
Elle supporte une enseigne en ronde-bosse en tôle peinte en blanc et vert figurant un mouton, probablement du XIXe siècle.
Potence : 169 x 82 cm.
Enseigne : 36 x 36 x 6 cm.
Provenance : Tapissier-décorateur " Au Mouton à Cinq Pattes ", 145, rue Saint Dominique (VIIe arrondissement)
Photo : Lucien enchères
- Sculptures de façade de la boulangerie "A Molière"
Trois statues en plâtre, figurant le buste de Molière sur piédouche de bois tourné et mouluré, et deux personnages en pied
de ses comédies, vraisemblablement Alceste et Dom Juan, en costumes de la seconde moitié du XVIIe siècle.
Vers 1820. Le buste de Molière est probablement plus ancien.
Buste de Molière :
h. sans le piédouche : 62 cm.
h. avec le piédouche : 93 cm.
Photo : Lucien enchères
Personnages :
h. pour l’un : 157 cm.
h. pour l’autre : 165 cm.
Deux estrades modernes en bois : 21 x 75 x 60 cm.
Photo : Lucien enchères
Provenance : Boulangerie " À Molière ", 26, rue du Pont Neuf, à l’angle de la rue Saint-Honoré (Ier arrondissement).
Photo : Collection Roxane Debuisson / Lucien enchères
Bibliographie :
Article du périodique "Musée des Familles" de mai 1838, traitant de la fontaine qui fut érigée en 1844 sous la direction de Louis Tullius
Joachim Visconti au 40, rue de Richelieu, rue où Molière expira un soir de 1673.
" On va élever enfin à Paris un monument à Molière. Oui, jusqu’à présent, le plus grand de nos écrivains, le plus profond de nos philosophes, Molière, le grand Molière, l’immortel Molière n’avait d’autre monument consacré à sa mémoire qu’un buste en plâtre qui servait d’enseigne à une boutique des Halles et à la façade d’une maison où il n’était pas même né. Quand les étrangers viendront à Paris, ils n’auront plus à nous reprocher notre ingratitude et notre oubli ".
- Enseigne du fabricant de fournitures pour cafés et bistrots "A l'éléphant"
Zinc et tôle peints en gris et rouge, épousant la forme d’un éléphant paré, la panse abritant une horloge sous verre, le cadran en métal à chiffres romains sur fond blanc, surmonté de l’inscription en lettres capitales " À l’ÉLÉPHANT ".
Circa 1840, 185 x 180 x 35 cm.
Photo : Lucien enchères
Provenance (extrait) : " Maison BRESSON ", fondée en 1824, à l’enseigne " À l’Éléphant ".
Fabricant de fournitures pour cafés et bistrots, spécialité de comptoirs en étain, pompes à bière et billards, 122 à 134, rue de Lyon (XIIe arrondissement).
Note au catalogue :
L’éléphant de la Bastille est un projet napoléonien de fontaine destinée à orner la place de la Bastille et à donner de l’eau aux riverains.
Alimentée par l’eau de l’Ourcq, cette fontaine devait être surmontée de la statue colossale d’un éléphant portant un howdah en forme de tour. Elle devait être implantée au débouché du canal.
Dernier projet pour la fontaine de l'Éléphant de la Bastille (1809-1810)
Aquarelle de Jean-Antoine Alavoine (1776-1834)
Contresignée par Dominique Vivant Denon et Alavoine (architecte du projet)
Musée du Louvre, Paris
Photo de la reproduction publiée dans Dominique-Vivant Denon, L'oeil de Napoléon, Album de l'exposition, octobre 1999 à janvier 2000
Source : Wikipedia
Confiée après 1812 à l’architecte Alavoine, sa réalisation fut remise en cause par la chute de Napoléon avant d’être abandonnée après la Révolution de 1830.
La statue de l’éléphant ne fut jamais exécutée en bronze, mais un modèle en plâtre à l’échelle 1, élevé en 1814 près du chantier puis détruit en 1846, constitua pendant une trentaine d’années un objet de curiosité. Victor Hugo l’immortalisa en en faisant le refuge de Gavroche, dans son roman Les Misérables.
Seuls les infrastructures, le bassin et le socle de cette fontaine furent réalisés entre 1810 et 1830. Encore visibles de nos jours, ils servent de base à la colonne de Juillet, inaugurée le 28 juillet 1840.
Voir aussi notre sujet, ici : L'éléphant de la Bastille
....A suivre !
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Histoire du nom des rues et du numérotage des immeubles au XVIIIe siècle
Je poursuis avec deux autres lots qui sont intéressants ; l'un pour l'objet en lui même, et l'autre pour la note au catalogue qui complète ce que nous racontions déjà dans ce sujet...
- Plaque de borne limite - Défense expresse de bâtir
Pierre, de forme rectangulaire, portant l’inscription gravée :
" 1727 (chiffre 6 biffé), du règne de Louis XV, de par le Roy.
Défenses expresses sont faites de bâtir dans cette rue hors la présente borne et limite, aux peines portées par les déclarations de sa Majesté, de 1724 et 1726. n° 77 ".
Le numéro 77 correspond au numéro de la plaque. L’inscription encadre les armes de France couronnées.
Époque LOUIS XV.
Dans une armature de fer. 83 x 128 x 6 cm (Réparations).
Photo : Lucien enchères
Les bornes aux limites de la ville et des faubourgs de Paris ont été posées en conséquence des déclarations du roi de 1724, 1726 et 1728.
En 1748, Antoine Desgodets, architecte du roi, en publie la liste dans le fascicule
" Les lois des bâtiments suivant la coutume de Paris " au sein d’une chapitre " État des bornes de la ville et des faubourgs de Paris ".
Dans le seul faubourg Saint Honoré, cette liste compte trente-deux bornes aux limites.
Provenance : 6, rue Elzévir, anciennement rue des Récollets (IIIe arrondissement).
- Plaque nominative de la rue des Trois Visages
Pierre gravée, de forme rectangulaire, portant l’inscription " Rüe des Trois Visages, 3 "(pour 3e quartier, quartier Sainte-Opportune).
Époque LOUIS XV.
Support de fer peint.
Sans le support : 51 x 84 x 4 cm.
Avec support : 51 x 84 x 31 cm.
Photo : Lucien enchères
La rue des Trois Visages, voie privée, prit le nom de "rüe des Trois Visages" en 1782 du fait de la présence d’une enseigne représentant trois têtes sculptées. Elle devint impasse vers cette époque.
Elle était le vestige d’une rue de 1245 dénommée "rüe Jean L’Éveillé", commençant au 20-22 de l’actuelle rue des Bourdonnais et aboutissant à l’époque rue Bertin Poirée.
Provenance : Récupérée lors de la démolition d’un mur aveugle sur laquelle la plaque se trouvait fixée.
Note au catalogue :
Les plaques nominatives des rues
En 1728, Louis XV fait fixer, à chaque intersection de rues, des plaques en pierre gravée, indiquant le nom des rues et le numéro du quartier.
Paris, alors limité par les anciennes fortifications, actuels Grands Boulevards, est divisé en vingt quartiers.
Quinze sont situés sur la rive droite, où se trouvent les lieux de pouvoir, le Louvre, les Tuileries, l’Hôtel de Ville, les ministères et les rues commerçantes les plus importantes, comme la rue Saint-Honoré, la plus prestigieuse, ou les rues Saint-Denis et Saint-Martin, très fréquentées.
La rive gauche, qui comprend surtout des Universités, des écoles et des couvents, ne comprend que cinq quartiers peu peuplés.
Le premier quartier est celui de l’île de la Cité, au cœur de Paris, le vingtième est celui du Luxembourg. Certaines de ces plaques existent encore dans Paris. Le promeneur attentif en découvrira rue du Prévôt, dans le Marais, ou rue de Seine, près du Luxembourg.
Sous Napoléon, le préfet de la Seine, Gaspard Chabrol de Volvic fait installer des plaques nominatives de rues en lave émaillée.
Le numérotage des immeubles
Le numérotage des immeubles connut, lui, différentes expériences tout au long du XVIIIe siècle.
Les galeries du Palais Royal furent numérotées dès leur construction. Elles conservent aujourd’hui encore une numérotation qui affiche les nombres impairs et pairs de manière mélangée : Première boutique au n° 1, deuxième au n° 2…
Certaines grandes boutiques possédaient donc une adresse du type " Palais Royal, numéros 17 et 18 ".
En 1779, Martin Kreenfelt de Storkes, chargé d’affaires de l’électeur de Cologne, eut l’idée de numéroter les maisons de Paris en faisant peindre un nombre sur chaque maison, de façon continue, sans distinguer pairs et impairs.
Les Parisiens y virent une menace fiscale, ce qui le contraignit à faire travailler ses ouvriers de nuit.
Le premier numéro fut posé rue de Grammont en 1779. Le procureur général, M. Joly de Fleury, s’offusqua qu’on numérotât son hôtel, rue de la Planche.
Le numérotage s’arrêta rapidement dans son quartier, puis dans tout Paris.
Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, critique cet arrêt et note :
" Il serait plus commode et plus facile d’aller tout de suite chez M. un tel, n° 87, que de trouver M. un tel au Cordon Bleu ou à la Barbe d’Argent, la 15e porte cochère à droite ou à gauche après telle rue ".
De 1791 à 1805, apparut le numérotage révolutionnaire, ou sectionnaire, dans lequel toutes les maisons étaient numérotées par ordre croissant, sans interruption d’une rue à l’autre, jusqu’à la limite de la section. Le n°1 pouvait donc se trouver voisin du 1761.
Plusieurs maisons portaient le même numéro dans une rue s’étendant sur plusieurs sections.
Enfin, en 1805, Napoléon 1er numérota les rues de Paris d’une façon simple et complète.
Les rues parallèles à la Seine furent numérotées d’Est en Ouest, les rues perpendiculaires à partir de la Seine. En entrant dans une rue, à gauche les numéros impairs, à droite les numéros pairs.
Ce système, encore utilisé de nos jours, s’est étendu à toutes les villes de France.
Source et informations complémentaires, ici : Lucien enchères - Vente de la collection Roxane Debuisson, Paris mon amour VIIIe édition
- Plaque de borne limite - Défense expresse de bâtir
Pierre, de forme rectangulaire, portant l’inscription gravée :
" 1727 (chiffre 6 biffé), du règne de Louis XV, de par le Roy.
Défenses expresses sont faites de bâtir dans cette rue hors la présente borne et limite, aux peines portées par les déclarations de sa Majesté, de 1724 et 1726. n° 77 ".
Le numéro 77 correspond au numéro de la plaque. L’inscription encadre les armes de France couronnées.
Époque LOUIS XV.
Dans une armature de fer. 83 x 128 x 6 cm (Réparations).
Photo : Lucien enchères
Les bornes aux limites de la ville et des faubourgs de Paris ont été posées en conséquence des déclarations du roi de 1724, 1726 et 1728.
En 1748, Antoine Desgodets, architecte du roi, en publie la liste dans le fascicule
" Les lois des bâtiments suivant la coutume de Paris " au sein d’une chapitre " État des bornes de la ville et des faubourgs de Paris ".
Dans le seul faubourg Saint Honoré, cette liste compte trente-deux bornes aux limites.
Provenance : 6, rue Elzévir, anciennement rue des Récollets (IIIe arrondissement).
- Plaque nominative de la rue des Trois Visages
Pierre gravée, de forme rectangulaire, portant l’inscription " Rüe des Trois Visages, 3 "(pour 3e quartier, quartier Sainte-Opportune).
Époque LOUIS XV.
Support de fer peint.
Sans le support : 51 x 84 x 4 cm.
Avec support : 51 x 84 x 31 cm.
Photo : Lucien enchères
La rue des Trois Visages, voie privée, prit le nom de "rüe des Trois Visages" en 1782 du fait de la présence d’une enseigne représentant trois têtes sculptées. Elle devint impasse vers cette époque.
Elle était le vestige d’une rue de 1245 dénommée "rüe Jean L’Éveillé", commençant au 20-22 de l’actuelle rue des Bourdonnais et aboutissant à l’époque rue Bertin Poirée.
Provenance : Récupérée lors de la démolition d’un mur aveugle sur laquelle la plaque se trouvait fixée.
Note au catalogue :
Les plaques nominatives des rues
En 1728, Louis XV fait fixer, à chaque intersection de rues, des plaques en pierre gravée, indiquant le nom des rues et le numéro du quartier.
Paris, alors limité par les anciennes fortifications, actuels Grands Boulevards, est divisé en vingt quartiers.
Quinze sont situés sur la rive droite, où se trouvent les lieux de pouvoir, le Louvre, les Tuileries, l’Hôtel de Ville, les ministères et les rues commerçantes les plus importantes, comme la rue Saint-Honoré, la plus prestigieuse, ou les rues Saint-Denis et Saint-Martin, très fréquentées.
La rive gauche, qui comprend surtout des Universités, des écoles et des couvents, ne comprend que cinq quartiers peu peuplés.
Le premier quartier est celui de l’île de la Cité, au cœur de Paris, le vingtième est celui du Luxembourg. Certaines de ces plaques existent encore dans Paris. Le promeneur attentif en découvrira rue du Prévôt, dans le Marais, ou rue de Seine, près du Luxembourg.
Sous Napoléon, le préfet de la Seine, Gaspard Chabrol de Volvic fait installer des plaques nominatives de rues en lave émaillée.
Le numérotage des immeubles
Le numérotage des immeubles connut, lui, différentes expériences tout au long du XVIIIe siècle.
Les galeries du Palais Royal furent numérotées dès leur construction. Elles conservent aujourd’hui encore une numérotation qui affiche les nombres impairs et pairs de manière mélangée : Première boutique au n° 1, deuxième au n° 2…
Certaines grandes boutiques possédaient donc une adresse du type " Palais Royal, numéros 17 et 18 ".
En 1779, Martin Kreenfelt de Storkes, chargé d’affaires de l’électeur de Cologne, eut l’idée de numéroter les maisons de Paris en faisant peindre un nombre sur chaque maison, de façon continue, sans distinguer pairs et impairs.
Les Parisiens y virent une menace fiscale, ce qui le contraignit à faire travailler ses ouvriers de nuit.
Le premier numéro fut posé rue de Grammont en 1779. Le procureur général, M. Joly de Fleury, s’offusqua qu’on numérotât son hôtel, rue de la Planche.
Le numérotage s’arrêta rapidement dans son quartier, puis dans tout Paris.
Sébastien Mercier, dans son Tableau de Paris, critique cet arrêt et note :
" Il serait plus commode et plus facile d’aller tout de suite chez M. un tel, n° 87, que de trouver M. un tel au Cordon Bleu ou à la Barbe d’Argent, la 15e porte cochère à droite ou à gauche après telle rue ".
De 1791 à 1805, apparut le numérotage révolutionnaire, ou sectionnaire, dans lequel toutes les maisons étaient numérotées par ordre croissant, sans interruption d’une rue à l’autre, jusqu’à la limite de la section. Le n°1 pouvait donc se trouver voisin du 1761.
Plusieurs maisons portaient le même numéro dans une rue s’étendant sur plusieurs sections.
Enfin, en 1805, Napoléon 1er numérota les rues de Paris d’une façon simple et complète.
Les rues parallèles à la Seine furent numérotées d’Est en Ouest, les rues perpendiculaires à partir de la Seine. En entrant dans une rue, à gauche les numéros impairs, à droite les numéros pairs.
Ce système, encore utilisé de nos jours, s’est étendu à toutes les villes de France.
Source et informations complémentaires, ici : Lucien enchères - Vente de la collection Roxane Debuisson, Paris mon amour VIIIe édition
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
J'apprécie décidément beaucoup ce sujet .
La nuit, la neige a écrit:
Le premier numéro fut posé rue de Grammont en 1779. Le procureur général, M. Joly de Fleury, s’offusqua qu’on numérotât son hôtel, rue de la Planche.
... tant que cela ne désignait pas son épouse !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Très beau sujet !!!!! Instructif, étonnant, formidable on redécouvre la ville.
Que pouvait vouloir dire Transnonain ? Il va falloir rechercher dans le Hillairey.
Que pouvait vouloir dire Transnonain ? Il va falloir rechercher dans le Hillairey.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Merci cher ami...
Il y a encore beaucoup d’inscriptions anciennes aux murs de nos villes. Il suffit de lever la tête pour les découvrir, mais attention en traversant...
Pour les clichés, je suis très satisfait de l’application de retouches photos, qui permet de rétablir les images des plaques dans leur forme rectangulaire ( détail technique...)
Toujours sur Paris:
dans le quartier St Honoré ;
le mètre étalon, place Vendôme ;
la plaque « Louis XVI », place de la Concorde.
Il y a encore beaucoup d’inscriptions anciennes aux murs de nos villes. Il suffit de lever la tête pour les découvrir, mais attention en traversant...
Pour les clichés, je suis très satisfait de l’application de retouches photos, qui permet de rétablir les images des plaques dans leur forme rectangulaire ( détail technique...)
Toujours sur Paris:
dans le quartier St Honoré ;
le mètre étalon, place Vendôme ;
la plaque « Louis XVI », place de la Concorde.
Dernière édition par Vicq d Azir le Lun 25 Fév 2019, 10:54, édité 2 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
La nuit, la neige a écrit:
La Révolution française entreprit surtout une épuration idéologique des noms de rues.
On supprima ceux qui évoquaient trop ouvertement la royauté ou la religion.
L’abbé Grégoire proposa en 1794 de renommer les rues de la capitale : « Les noms de la plupart des rues de Paris sont ou barbares ou ridicules, ou patronymiques. En général, ils sont insignifiants».
La République, à son tour, fera disparaître sans états d'âme tous ces nouveaux noms inspirés des principes de 89.
Une trace, à Bordeaux, de cette période tourmentée :
Marie-Fernand Philippart
fut maire de Bordeaux de novembre 1919 à mai 1925. Il se consacra à des œuvres de solidarité et de prévoyance. À sa réputation de grand homme d'affaires s'ajoute celle d'un patron social, il développe les services médicaux gratuits et multiplie les caisses de retraite. En 1919, il organisa un groupement des patrons sociaux.
Ses plus grands opposants viennent de l'extrême-droite et de l'Action française.
( Merci WIKI )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Histoire du nom des rues, de leurs plaques, et décors urbains au XVIIIe siècle
Et peut-être encore un changement de nom dans une cinquantaine d'années...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
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