Le comte de Caylus
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Le comte de Caylus
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Anne-Claude-Philippe de Tubières de Grimoard de Pestels de Lévis de Caylus, marquis d'Esternay, baron de Branzac, dit Anne-Claude de Pestels, ou le comte de Caylus ( N'en jetez plus ! àè-è\': ) , né à Paris le 31 octobre 1692 et mort le 5 septembre 1765, est un « archéologue », antiquaire, homme de lettres et graveur français.
Biographie
Le comte de Caylus est le fils cadet de Aimé-Jean-Anne, dit Anne III de Tubières de Grimoard de Pestels de Caylus (1666-1704), lieutenant-général, et de Marthe Le Valois de Vilette, une nièce de Madame de Maintenon et petite-fille d'Agrippa d'Aubigné.
À la mort de son père, il est élevé par son oncle, évêque d'Auxerre. Encore jeune, Caylus sert dans l’armée durant la fin de la guerre de Succession d'Espagne. La paix signée, il abandonne une prometteuse carrière militaire pour se consacrer à l’étude des arts. Il voyage en Angleterre, en Allemagne, en Italie, accompagne l'ambassadeur de France à Constantinople et en Grèce, où il étudie les antiquités.
Magnifique portrait de Roslin :
De nombreux voyages le conduisent ainsi à travers toute l'Europe. 48333310 De ses périples, on ignore s'il ramène des antiques. On sait tout au plus qu’il commence sa collection d’antiquités à la mort de sa mère en 1729. Il rassemble dès lors une importante collection d'antiques qu'il lègue à sa mort au Cabinet des Médailles, l'actuel département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Il fut en son temps l’un des premiers à considérer l’archéologie comme une science et eut une influence considérable sur Winckelmann, le théoricien du néoclassicisme, qui reconnut sa dette envers lui.
Il fréquente les salons littéraires et les fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, dans le cercle restreint des fidèles chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel , que la duchesse du Maine donnait en son Château de Sceaux.
Ses activités lui valent sa réception à l’Académie de peinture et de sculpture dès 1731, puis à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1742.
Il publie à partir de cette époque d'importants ouvrages sur les arts et les antiquités. :\\\\\\\\:
C'est à lui que l'on doit les premières bases de la méthode comparative en archéologie. On lui est redevable également d'une « définition rigoureuse » de la typologie :
« Le goût d'un pays étant une fois établi, on n'a qu'à le suivre dans ses progrès et ses altérations... Il est vrai que cette seconde opération est plus difficile que la première. Le goût d'un peuple diffère de celui d'un autre peuple, presque aussi sensiblement que les couleurs primitives diffèrent entre elles ; au lieu que les variétés du goût national en différents siècles peuvent être regardées comme les nuances très fines d'une même couleur »
Caylus rencontre Antoine Watteau avec qui il devient ami et qui lui donne des cours de dessin. Après la mort de Watteau, il rédige d’ailleurs une biographie qui reste une des sources principales d’informations sur la vie du peintre.
Il aide aussi les artistes grâce à ses conseils et à sa fortune, et fait lui-même des recherches sur les moyens employés par les anciens pour peindre à l'encaustique et sur la manière d'incorporer la peinture dans le marbre.
Il s'occupe également, soit comme amateur, soit comme artiste, de peinture et de gravure. Il devient lui-même graveur de talent, copiant de nombreuses toiles de grands maîtres.
Il fut membre honoraire de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1731 et suit avec assiduité les conférences hebdomadaires. Il est un soutien important pour de nombreux jeunes artistes, dont Edmé Bouchardon, préférant le néoclassicisme naissant au rococo encore de mode. Il exécute une importante suite de gravures, les Études prises dans le bas peuple ou les Cris de Paris (1737-46) d'après Bouchardon et avec l'aide du graveur Étienne Fessard.
Il est l’auteur de nombreux contes érotiques, dont l’inspiration lui vient certainement de la fréquentation des milieux louches du Paris de l’époque.
Les Faits et gestes du vicomte de Nantel
Caylus, Anne-Claude-Philippe de Pestels de Lévis de Tubières-Grimoard
Ces contes, parmi lesquels Histoire de Mr. Guillaume, cocher , daté de 1740, furent rassemblés dans plusieurs éditions, dont Œuvres badines complètes en 1757 ; mais il publie aussi des contes de fées (1741 : les Féeries nouvelles, 1743 : les Contes orientaux, 1745 : Cinq contes de fées, dont plusieurs seront plus tard repris par Andrew Lang, adaptés en anglais, dans son recueil The Green Fairy Book (1892).
Caylus eut pour ami l'abbé Jean-Jacques Barthélemy, qui l'aida dans plusieurs de ses travaux.
Diderot, qui ne cacha jamais son animosité pour Caylus de son vivant, le décrivant comme « un antiquaire acariâtre et brusque », rédige à sa mort l’épigramme : « La mort nous a délivrés du plus cruel des amateurs ».
Son cénotaphe en porphyre inspire à Diderot le distique suivant : « Ci-gît un antiquaire acariâtre et brusque / Oh, qu'il est bien logé dans cette cruche étrusque ». Lors de sa mort en 1765, son corps est en effet déposé à Saint Germain l'Auxerrois dans une urne funéraire romaine en porphyre datant du IIe siècle ou IIIe siècle.
Le Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines
Le comte de Caylus a largement contribué à l’histoire de l’archéologie par la rédaction d’un recueil des antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines qu’il rédige entre 1752 et 17656. Le dernier et septième volume a été publié à titre posthume en 1767. Les antiquités gauloises sont introduites à partir du troisième volume (1759).
Cet ouvrage présente les objets et les monuments antiques, au nombre total de 2890, qui composent le cœur de sa collection. On compte pourtant pas moins de 400 objets qui ne lui appartiennent pas. Il publie ainsi un grand nombre d'objets provenant des fouilles de Pompéi et d'Herculanum, en dépit des interdictions du Roi des Deux-Siciles. Ces interdictions concernaient tout autant le commerce des antiquités de Campanie que leur diffusion par le dessin et la gravure.
Le Tyran le Blanc, attribué au comte de Caylus
Cette première traduction du roman de Joanot Martorell est en réalité une adaptation, tant l’œuvre a été remaniée et amputée. De surcroît, tout montre que l'adaptateur ignorait que le roman était catalan, et qu'il traduisait à partir de la traduction italienne de Lelio Manfredi, datant de 1538. Il n'en demeure pas moins que cette adaptation est une belle infidèle, au style fort agréable.
Le succès du roman est attesté par le nombre de ses éditions – cinq ont été recensées –, qui s’échelonnent de 1737 à 1786, et reprises dans les deux premiers tomes des Œuvres badines complettes.
Le français est à l’époque la langue de culture par excellence de l’Europe des Lumières, et bien des grands de ce monde lurent le Tyran en français, comme Catherine de Russie, qui en possédait un exemplaire. Les beaux esprits ne l’ignoraient point. La citation qu’en fait Jean-Jacques Rousseau ( notre quiche indigeste : ) dans Les Confessions montre à l’évidence que l’allusion était comprise des gens du monde :
« Je jugeai qu’un homme qui passe deux heures tous les matins à brosser ses ongles peut bien passer quelques instants à remplir de blanc les creux de sa peau. Le bonhomme Gauffecourt, qui n’était pas sac-à-diable, l’[Friedrich Melchior Grimm] avait assez plaisamment surnommé Tyran-le-Blanc [sic] ».
Merci WIKI !
Le comte de Caylus (1692-1765) fut un des personnages les plus influents de sa génération. Issu de la haute noblesse, il sert déjà brillamment dès sa quinzième année dans les armées du roi, mais abandonne très vite cette carrière qui visiblement ne lui plait guère. En 1714, il part pour l’Italie où il séjourne deux années. À son retour, Caylus fréquente assidûment l’hôtel du financier Pierre Crozat, sorte de phalanstère des arts, où il se lie avec Watteau, Rosalba Carriera, et surtout Pierre-Jean Mariette avec qui il collaborera à de nombreux projets. En 1731, Caylus est reçu à l’Académie de peinture et de sculpture où il fonde, pour les élèves, un prix d’expression de têtes. S’ouvre alors une période de sa vie qui va le voir se passionner de plus en plus pour l’Antiquité ; lorsqu’en 1742, l’Académie des inscriptions le nomme à un poste honoraire, il propose un autre prix destiné à expliquer par les auteurs et par les monuments les usages des anciens peuples. On voit se dessiner le projet du Recueil d’Antiquités, alimenté par les collections d’objets antiques qu’il rassemble. Au moment de sa disparition, les sept tomes sont achevés.
S’il est certain que Caylus a joué un rôle pionnier en établissant un système global de classification fondé avant tout sur l’observation et la comparaison des œuvres, il n’en reste pas moins qu’il ne réussit pas à se détacher de l’idée d’un progrès dans les arts, depuis l’ancienne Égypte jusqu’à l’apothéose grecque de la perfection. Ce cadre rigide, dont toute mutation ou influence extérieure propre à induire un changement est exclue, l’enferme dans un carcan dont il ne peut s’échapper, même en présence d’une évidence qu’il reconnaît pourtant. Il s’oblige, par exemple, à attribuer une petite tête égyptienne en bois d’époque Ptolémaïque à la sphère grecque tout en affirmant que l’objet « […] a été trouvé en Égypte. Je le sais à n’en pouvoir douter, mais il a trop d’élégance et de correction pour l’attribuer à aucun artiste de ce pays. Je le crois de la main d’un Grec habile, qui a fort bien saisi l’air sauvage et africain de cette jeune personne » (Caylus 1752 : 132).
5Ce fut le génie de Winckelmann de briser cet étau, en établissant une distinction entre le point culminant de la perfection de l’art atteint à un moment donné de l’histoire, et la beauté d’un style : « Le Beau idéal ».
https://nda.revues.org/178
Anne-Claude-Philippe de Tubières de Grimoard de Pestels de Lévis de Caylus, marquis d'Esternay, baron de Branzac, dit Anne-Claude de Pestels, ou le comte de Caylus ( N'en jetez plus ! àè-è\': ) , né à Paris le 31 octobre 1692 et mort le 5 septembre 1765, est un « archéologue », antiquaire, homme de lettres et graveur français.
Biographie
Le comte de Caylus est le fils cadet de Aimé-Jean-Anne, dit Anne III de Tubières de Grimoard de Pestels de Caylus (1666-1704), lieutenant-général, et de Marthe Le Valois de Vilette, une nièce de Madame de Maintenon et petite-fille d'Agrippa d'Aubigné.
À la mort de son père, il est élevé par son oncle, évêque d'Auxerre. Encore jeune, Caylus sert dans l’armée durant la fin de la guerre de Succession d'Espagne. La paix signée, il abandonne une prometteuse carrière militaire pour se consacrer à l’étude des arts. Il voyage en Angleterre, en Allemagne, en Italie, accompagne l'ambassadeur de France à Constantinople et en Grèce, où il étudie les antiquités.
Magnifique portrait de Roslin :
De nombreux voyages le conduisent ainsi à travers toute l'Europe. 48333310 De ses périples, on ignore s'il ramène des antiques. On sait tout au plus qu’il commence sa collection d’antiquités à la mort de sa mère en 1729. Il rassemble dès lors une importante collection d'antiques qu'il lègue à sa mort au Cabinet des Médailles, l'actuel département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Il fut en son temps l’un des premiers à considérer l’archéologie comme une science et eut une influence considérable sur Winckelmann, le théoricien du néoclassicisme, qui reconnut sa dette envers lui.
Il fréquente les salons littéraires et les fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, dans le cercle restreint des fidèles chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel , que la duchesse du Maine donnait en son Château de Sceaux.
Ses activités lui valent sa réception à l’Académie de peinture et de sculpture dès 1731, puis à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1742.
Il publie à partir de cette époque d'importants ouvrages sur les arts et les antiquités. :\\\\\\\\:
C'est à lui que l'on doit les premières bases de la méthode comparative en archéologie. On lui est redevable également d'une « définition rigoureuse » de la typologie :
« Le goût d'un pays étant une fois établi, on n'a qu'à le suivre dans ses progrès et ses altérations... Il est vrai que cette seconde opération est plus difficile que la première. Le goût d'un peuple diffère de celui d'un autre peuple, presque aussi sensiblement que les couleurs primitives diffèrent entre elles ; au lieu que les variétés du goût national en différents siècles peuvent être regardées comme les nuances très fines d'une même couleur »
Caylus rencontre Antoine Watteau avec qui il devient ami et qui lui donne des cours de dessin. Après la mort de Watteau, il rédige d’ailleurs une biographie qui reste une des sources principales d’informations sur la vie du peintre.
Il aide aussi les artistes grâce à ses conseils et à sa fortune, et fait lui-même des recherches sur les moyens employés par les anciens pour peindre à l'encaustique et sur la manière d'incorporer la peinture dans le marbre.
Il s'occupe également, soit comme amateur, soit comme artiste, de peinture et de gravure. Il devient lui-même graveur de talent, copiant de nombreuses toiles de grands maîtres.
Il fut membre honoraire de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1731 et suit avec assiduité les conférences hebdomadaires. Il est un soutien important pour de nombreux jeunes artistes, dont Edmé Bouchardon, préférant le néoclassicisme naissant au rococo encore de mode. Il exécute une importante suite de gravures, les Études prises dans le bas peuple ou les Cris de Paris (1737-46) d'après Bouchardon et avec l'aide du graveur Étienne Fessard.
Il est l’auteur de nombreux contes érotiques, dont l’inspiration lui vient certainement de la fréquentation des milieux louches du Paris de l’époque.
Les Faits et gestes du vicomte de Nantel
Caylus, Anne-Claude-Philippe de Pestels de Lévis de Tubières-Grimoard
Ces contes, parmi lesquels Histoire de Mr. Guillaume, cocher , daté de 1740, furent rassemblés dans plusieurs éditions, dont Œuvres badines complètes en 1757 ; mais il publie aussi des contes de fées (1741 : les Féeries nouvelles, 1743 : les Contes orientaux, 1745 : Cinq contes de fées, dont plusieurs seront plus tard repris par Andrew Lang, adaptés en anglais, dans son recueil The Green Fairy Book (1892).
Caylus eut pour ami l'abbé Jean-Jacques Barthélemy, qui l'aida dans plusieurs de ses travaux.
Diderot, qui ne cacha jamais son animosité pour Caylus de son vivant, le décrivant comme « un antiquaire acariâtre et brusque », rédige à sa mort l’épigramme : « La mort nous a délivrés du plus cruel des amateurs ».
Son cénotaphe en porphyre inspire à Diderot le distique suivant : « Ci-gît un antiquaire acariâtre et brusque / Oh, qu'il est bien logé dans cette cruche étrusque ». Lors de sa mort en 1765, son corps est en effet déposé à Saint Germain l'Auxerrois dans une urne funéraire romaine en porphyre datant du IIe siècle ou IIIe siècle.
Le Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines
Le comte de Caylus a largement contribué à l’histoire de l’archéologie par la rédaction d’un recueil des antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines qu’il rédige entre 1752 et 17656. Le dernier et septième volume a été publié à titre posthume en 1767. Les antiquités gauloises sont introduites à partir du troisième volume (1759).
Cet ouvrage présente les objets et les monuments antiques, au nombre total de 2890, qui composent le cœur de sa collection. On compte pourtant pas moins de 400 objets qui ne lui appartiennent pas. Il publie ainsi un grand nombre d'objets provenant des fouilles de Pompéi et d'Herculanum, en dépit des interdictions du Roi des Deux-Siciles. Ces interdictions concernaient tout autant le commerce des antiquités de Campanie que leur diffusion par le dessin et la gravure.
Le Tyran le Blanc, attribué au comte de Caylus
Cette première traduction du roman de Joanot Martorell est en réalité une adaptation, tant l’œuvre a été remaniée et amputée. De surcroît, tout montre que l'adaptateur ignorait que le roman était catalan, et qu'il traduisait à partir de la traduction italienne de Lelio Manfredi, datant de 1538. Il n'en demeure pas moins que cette adaptation est une belle infidèle, au style fort agréable.
Le succès du roman est attesté par le nombre de ses éditions – cinq ont été recensées –, qui s’échelonnent de 1737 à 1786, et reprises dans les deux premiers tomes des Œuvres badines complettes.
Le français est à l’époque la langue de culture par excellence de l’Europe des Lumières, et bien des grands de ce monde lurent le Tyran en français, comme Catherine de Russie, qui en possédait un exemplaire. Les beaux esprits ne l’ignoraient point. La citation qu’en fait Jean-Jacques Rousseau ( notre quiche indigeste : ) dans Les Confessions montre à l’évidence que l’allusion était comprise des gens du monde :
« Je jugeai qu’un homme qui passe deux heures tous les matins à brosser ses ongles peut bien passer quelques instants à remplir de blanc les creux de sa peau. Le bonhomme Gauffecourt, qui n’était pas sac-à-diable, l’[Friedrich Melchior Grimm] avait assez plaisamment surnommé Tyran-le-Blanc [sic] ».
Merci WIKI !
Le comte de Caylus (1692-1765) fut un des personnages les plus influents de sa génération. Issu de la haute noblesse, il sert déjà brillamment dès sa quinzième année dans les armées du roi, mais abandonne très vite cette carrière qui visiblement ne lui plait guère. En 1714, il part pour l’Italie où il séjourne deux années. À son retour, Caylus fréquente assidûment l’hôtel du financier Pierre Crozat, sorte de phalanstère des arts, où il se lie avec Watteau, Rosalba Carriera, et surtout Pierre-Jean Mariette avec qui il collaborera à de nombreux projets. En 1731, Caylus est reçu à l’Académie de peinture et de sculpture où il fonde, pour les élèves, un prix d’expression de têtes. S’ouvre alors une période de sa vie qui va le voir se passionner de plus en plus pour l’Antiquité ; lorsqu’en 1742, l’Académie des inscriptions le nomme à un poste honoraire, il propose un autre prix destiné à expliquer par les auteurs et par les monuments les usages des anciens peuples. On voit se dessiner le projet du Recueil d’Antiquités, alimenté par les collections d’objets antiques qu’il rassemble. Au moment de sa disparition, les sept tomes sont achevés.
S’il est certain que Caylus a joué un rôle pionnier en établissant un système global de classification fondé avant tout sur l’observation et la comparaison des œuvres, il n’en reste pas moins qu’il ne réussit pas à se détacher de l’idée d’un progrès dans les arts, depuis l’ancienne Égypte jusqu’à l’apothéose grecque de la perfection. Ce cadre rigide, dont toute mutation ou influence extérieure propre à induire un changement est exclue, l’enferme dans un carcan dont il ne peut s’échapper, même en présence d’une évidence qu’il reconnaît pourtant. Il s’oblige, par exemple, à attribuer une petite tête égyptienne en bois d’époque Ptolémaïque à la sphère grecque tout en affirmant que l’objet « […] a été trouvé en Égypte. Je le sais à n’en pouvoir douter, mais il a trop d’élégance et de correction pour l’attribuer à aucun artiste de ce pays. Je le crois de la main d’un Grec habile, qui a fort bien saisi l’air sauvage et africain de cette jeune personne » (Caylus 1752 : 132).
5Ce fut le génie de Winckelmann de briser cet étau, en établissant une distinction entre le point culminant de la perfection de l’art atteint à un moment donné de l’histoire, et la beauté d’un style : « Le Beau idéal ».
https://nda.revues.org/178
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Le comte de Caylus
Merci d'avoir ouvert ce sujet...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le comte de Caylus
Mais je t'en prie, c'est un plaisir .
Et tu sais quoi ? Je ne le connaissais pas même, ce comte de Caylus .
Et tu sais quoi ? Je ne le connaissais pas même, ce comte de Caylus .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le comte de Caylus
La gazette Drouot du 5 janvier 2018 consacre un article au comte de Caylus : "Plaidoyer pour Caylus", par Carole Blumenfeld.
On en retient principalement, que Caylus fut l'un des principaux vecteurs de l'introduction en France du style "néo-grec" ou "néo-romain", du "retour à l'Antique", qui devait remplacer le style "rocaille".
Caylus s'était lié d'amitié avec de nombreux artistes, notamment Watteau , avec lequel il parcourait Paris en louant de petites chambres ici et là pour y faire poser le modèle.
Une fois sorti de l'armée, Caylus se livra au Grand Tour italien, au cours duquel il s'intéressa, dès 1715, aux premières fouilles d'Herculanum.
La fréquentation de Watteau et des peintres du cercle de Crozat l'avait doté, selon Marc Fumaroli, "du discernement exercé qu'on appelait au XVIIIème siècle le bon goût."
Caylus collabora de toutes ses forces, avec son argent, son intelligence, son talent du travail en équipe à la réussite du "retour à l'Antique" souhaité par la monarchie (Marc Fumaroli).
Elu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1731, Caylus se dépensa sans relâche pour faciliter et accompagner dans son sens la vie des artistes.
C'est lui qui lança Bouchardon, qu'il découvrît en 1733 et qu'il considérait comme un grand artiste "à l'Antique".
Il lui fit passer commande de grands travaux comme la fontaine de Grenelle.
Il fit également beaucoup pour envoyer à Stockholm le frère de Bouchardon et faire élire à l'Académie Alexandre Roslin, allant jusqu'à organiser son mariage.
Selon Marc Fumaroli, Caylus "avait acquis le sens de l'Antique après avoir reçu, sous le règne de Louis XIV, le culte du grand goût de Versailles. Il a beaucoup retenu des plus beaux moments de la Régence et du règne de Louis XV, même s'il s'est résolu en 1748 à se dévouer au rejet du "rocaille" et à la réussite du néo-grec sinon du néo-romain. (...)".
Caylus fut également le protecteur de Pierre-Charles Trémolières (sur ce peintre mort trop tôt, voir : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3656-pierre-charles-tremolieres-1703-1739-un-peintre-discret-au-siecle-des-lumieres?highlight=trémolières ) qui peignit ce portrait de lui :
On en retient principalement, que Caylus fut l'un des principaux vecteurs de l'introduction en France du style "néo-grec" ou "néo-romain", du "retour à l'Antique", qui devait remplacer le style "rocaille".
Caylus s'était lié d'amitié avec de nombreux artistes, notamment Watteau , avec lequel il parcourait Paris en louant de petites chambres ici et là pour y faire poser le modèle.
Une fois sorti de l'armée, Caylus se livra au Grand Tour italien, au cours duquel il s'intéressa, dès 1715, aux premières fouilles d'Herculanum.
La fréquentation de Watteau et des peintres du cercle de Crozat l'avait doté, selon Marc Fumaroli, "du discernement exercé qu'on appelait au XVIIIème siècle le bon goût."
Caylus collabora de toutes ses forces, avec son argent, son intelligence, son talent du travail en équipe à la réussite du "retour à l'Antique" souhaité par la monarchie (Marc Fumaroli).
Elu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1731, Caylus se dépensa sans relâche pour faciliter et accompagner dans son sens la vie des artistes.
C'est lui qui lança Bouchardon, qu'il découvrît en 1733 et qu'il considérait comme un grand artiste "à l'Antique".
Il lui fit passer commande de grands travaux comme la fontaine de Grenelle.
Il fit également beaucoup pour envoyer à Stockholm le frère de Bouchardon et faire élire à l'Académie Alexandre Roslin, allant jusqu'à organiser son mariage.
Selon Marc Fumaroli, Caylus "avait acquis le sens de l'Antique après avoir reçu, sous le règne de Louis XIV, le culte du grand goût de Versailles. Il a beaucoup retenu des plus beaux moments de la Régence et du règne de Louis XV, même s'il s'est résolu en 1748 à se dévouer au rejet du "rocaille" et à la réussite du néo-grec sinon du néo-romain. (...)".
Caylus fut également le protecteur de Pierre-Charles Trémolières (sur ce peintre mort trop tôt, voir : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3656-pierre-charles-tremolieres-1703-1739-un-peintre-discret-au-siecle-des-lumieres?highlight=trémolières ) qui peignit ce portrait de lui :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le comte de Caylus
Physionomie sympathique.
Son double menton donne envie de lui faire gouzi-gouzi !
Son double menton donne envie de lui faire gouzi-gouzi !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le comte de Caylus
Et quel est ce portrait nouvellement acquis ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le comte de Caylus
Dans l'article publié sur le site La tribune de l'Art, que nous évoquions récemment dans ce sujet ci : La gestion du Louvre mise en cause, est justement présenté un autre portrait du comte de Caylus, acheté l'année dernière par le musée du Louvre.
Il s'agit d'un superbe médaillon en bronze, de Louis-Claude Vassé, faisant partie du monument de Caylus dont le musée conserve les autres éléments.
Je cite la présentation de la maison Sotheby's, qui a vendu ce portrait.
- PORTRAIT OF ANNE CLAUDE PHILIPPE DE THUBIÈRES (1692-1765), COUNT OF CAYLUS
Circa 1767
Louis-Claude Vassé (1716-1772)
Louis-Claude Vassé (1716-1772)
Portrait du comte de Caylus
Bronze - D. 51,5 cm
Photo : Sotheby’s
Provenance
Central piece of the funeral monument of the Count of Calyus, erected in 1769 in the church of Saint-Germain-l'Auxerrois, Paris
Sent to the Museum for the French Monuments in December 1793, when the monument was dismantled during the Revolution; Paris sale, Drouot, 22 June 1988, acquire by the prensent owner; private collection, Paris.
Note au catalogue (extraits) :
According to his wishes, an ancient porphyry urn acquired from the Bailiff of Breteuil would hold his ashes.
(...)
In 1766, the Marquis of Lignerac, Caylus’s heir, requested of the Académie that Soufflot, the architect, and Vassé, the sculptor, be entrusted with building the monument that would hold the porphyry urn.
On 23 November 1769, a service in honour of Caylus was held in a chapel of the church of Saint Germain l’Auxerrois, where the monument had been erected.
It was dismantled during the French Revolution but is known to us through descriptions made at the time and from a print by Pierre Chenu.
Pierre Chenu, gravure du tombeau du Comte de Caylus
Photo : B.N.F.Paris (inv. n° Ef3)
The ancient urn today in the Louvre was placed on a pedestal of black veined marble and topped with an oil lamp.
Our bronze medallion stood atop the monument, above the epitaph Caylus himself had written “Cy git Caylus” (Here lies Caylus).
Urne funéraire dite du comte de Caylus
Photo : Musée du Louvre
(...)
Our medallion, saved from the destruction of the Revolution, shows a perfect marriage of the idealization of antique profiles and the realism that stems from observation from life.
Photo : Sotheby's
(...)
Only two other examples are known: a marble signed and dated from the Salon of 1767 (ENSBA, Paris, inv. no. MU 7603), and a terracotta at the Bibliothèque Nationale de France, that was accidentally destroyed.
L.C. Vassé, médaillon en marbre Comte de Caylus, signé et daté 1767
Paris, ENSBA, (inv. MU7603)
Photo : RMN/ image Beaux-arts de Paris
* Source et infos complémentaires : http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2016/excellence-pf1711/lot.41.html
Il s'agit d'un superbe médaillon en bronze, de Louis-Claude Vassé, faisant partie du monument de Caylus dont le musée conserve les autres éléments.
Je cite la présentation de la maison Sotheby's, qui a vendu ce portrait.
- PORTRAIT OF ANNE CLAUDE PHILIPPE DE THUBIÈRES (1692-1765), COUNT OF CAYLUS
Circa 1767
Louis-Claude Vassé (1716-1772)
Louis-Claude Vassé (1716-1772)
Portrait du comte de Caylus
Bronze - D. 51,5 cm
Photo : Sotheby’s
Provenance
Central piece of the funeral monument of the Count of Calyus, erected in 1769 in the church of Saint-Germain-l'Auxerrois, Paris
Sent to the Museum for the French Monuments in December 1793, when the monument was dismantled during the Revolution; Paris sale, Drouot, 22 June 1988, acquire by the prensent owner; private collection, Paris.
Note au catalogue (extraits) :
According to his wishes, an ancient porphyry urn acquired from the Bailiff of Breteuil would hold his ashes.
(...)
In 1766, the Marquis of Lignerac, Caylus’s heir, requested of the Académie that Soufflot, the architect, and Vassé, the sculptor, be entrusted with building the monument that would hold the porphyry urn.
On 23 November 1769, a service in honour of Caylus was held in a chapel of the church of Saint Germain l’Auxerrois, where the monument had been erected.
It was dismantled during the French Revolution but is known to us through descriptions made at the time and from a print by Pierre Chenu.
Pierre Chenu, gravure du tombeau du Comte de Caylus
Photo : B.N.F.Paris (inv. n° Ef3)
The ancient urn today in the Louvre was placed on a pedestal of black veined marble and topped with an oil lamp.
Our bronze medallion stood atop the monument, above the epitaph Caylus himself had written “Cy git Caylus” (Here lies Caylus).
Urne funéraire dite du comte de Caylus
Photo : Musée du Louvre
(...)
Our medallion, saved from the destruction of the Revolution, shows a perfect marriage of the idealization of antique profiles and the realism that stems from observation from life.
Photo : Sotheby's
(...)
Only two other examples are known: a marble signed and dated from the Salon of 1767 (ENSBA, Paris, inv. no. MU 7603), and a terracotta at the Bibliothèque Nationale de France, that was accidentally destroyed.
L.C. Vassé, médaillon en marbre Comte de Caylus, signé et daté 1767
Paris, ENSBA, (inv. MU7603)
Photo : RMN/ image Beaux-arts de Paris
* Source et infos complémentaires : http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2016/excellence-pf1711/lot.41.html
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le comte de Caylus
Intéressant, merci.
Le sarcophage de porphyre est actuellement présenté dans le département d'antiquité romaine.
Le sarcophage de porphyre est actuellement présenté dans le département d'antiquité romaine.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le comte de Caylus
Il s'agit effectivement du médaillon de Vassé passé chez Sotheby's le 28 novembre 2017. Il est d'ailleurs reproduit dans l'article de la gazette Drouot sur le comte de Caylus.
Le monument funéraire de Caylus est cool mais je lui préfère celui d'Antonio Canova à la basilique des Frari de Venise (il donne presque envie de casser sa pipe tellement il est bien).
Le monument funéraire de Caylus est cool mais je lui préfère celui d'Antonio Canova à la basilique des Frari de Venise (il donne presque envie de casser sa pipe tellement il est bien).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le comte de Caylus
C'est bien parce-que c'est toi qui me le demandes .
Tiens, je vais faire un sujet sur ce monument funéraire.
Tiens, je vais faire un sujet sur ce monument funéraire.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le comte de Caylus
"Grande Galerie", le journal du Louvre, consacre un article au comte de Caylus dans son édition des mois de mars/avril/ mai 2018 :
L'article rappelle qu' "ayant l'oreille des directeurs des bâtiments du roi, Caylus joua un grand rôle dans la vie culturelle parisienne. Son action en faveur du goût grec et de l'influence antique dans l'art moderne fut considérable. (...)"
L'article rappelle qu' "ayant l'oreille des directeurs des bâtiments du roi, Caylus joua un grand rôle dans la vie culturelle parisienne. Son action en faveur du goût grec et de l'influence antique dans l'art moderne fut considérable. (...)"
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Le comte de Caylus
Ce monument se trouvait dans la dernière chapelle du bas côté nord de l'église Saint-Germain l'Auxerrois.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le comte de Caylus
Un épisode récent de l'émission de radio Au coeur de l'Histoire était consacré, non pas au comte de Caylus, mais à sa mère !
Sortie du "néant" par sa lointaine tante, madame de Maintenon, qui la prendra sous son aile, et de qui nous connaissons les intéressants Souvenirs.
Au cours de l'émission, est cependant évoqué le destin du comte de Caylus, dont il est question dans ce sujet.
Présentation :
Franck Ferrand propose aujourd’hui de suivre les pas de Mme de Caylus, petite cousine de Mme de Maintenon et témoin privilégié de la cour de Louis XIV.
Avec Françoise Chandernagor, il revient sur la personnalité vive et sur le destin romanesque de cette mémorialiste douée d’un formidable talent littéraire.
Si vous souhaitez faire un tour à la cour de Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-mme-de-caylus-temoin-privilegie-de-la-cour-13052018-rediff-3650795
Sortie du "néant" par sa lointaine tante, madame de Maintenon, qui la prendra sous son aile, et de qui nous connaissons les intéressants Souvenirs.
Au cours de l'émission, est cependant évoqué le destin du comte de Caylus, dont il est question dans ce sujet.
Présentation :
Franck Ferrand propose aujourd’hui de suivre les pas de Mme de Caylus, petite cousine de Mme de Maintenon et témoin privilégié de la cour de Louis XIV.
Avec Françoise Chandernagor, il revient sur la personnalité vive et sur le destin romanesque de cette mémorialiste douée d’un formidable talent littéraire.
Si vous souhaitez faire un tour à la cour de Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-mme-de-caylus-temoin-privilegie-de-la-cour-13052018-rediff-3650795
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le comte de Caylus
L'auteur de l'Allée du Roi s'en est beaucoup inspirée. Si vous connaissez le film par cœur, vous reconnaîtrez bien des traits, des phrases même.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Le comte de Caylus
Oui. J'avais beaucoup aimé le livre, et aussi le film avec la lumineuse Dominique Blanc...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
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