Education et enfance de Marie-Antoinette à Vienne

Voici l'emploi du temps de MARIE ANTOINETTE d'après une instruction de la main de MARIE THERESE

__8 h réveil  - prière " élévation à Dieu"
ensuite elle sort de son lit.

Prières du matin ;  toilette et déjeuner jusqu'à 9 H 00

9 H 00/9 H 30 la kammerfrau lui fait répéter et apprendre par cœur le catéchisme allemand et  faire la lecture d'un chapitre dans ROYAUMONT.

9 H 30 /10 H 00 permission de jouer.

1/2 h maitre d'écriture  et nouvelle récréation jusqu'à 11 H 00

11H /11H30  - confesseur

LIBERTE jusqu'à MIDI.   - une heure pour dîner.

nouvelle récréation jusqu'à 14 H 00

ensuite jusqu'à 16 H 00  - 1/2 heures ou 3/4 d'heure on emploie le temps à lui enseigner le français, selon qu'elle est disposée.

Goûter et récréation vers 16 H 00 puis de 16 H à 17 H 00 amusement avec des jeux de cartes, des livres et des images propres à lui apprendre les termes français.

A 17 H 00 elle danse autant que cela peut l'amuser.

elle récite quelques PATER pour l'habituer à se rappeler la présence de DIEU.

Récréation jusqu'à 19 H 30 qui est l'heure du souper.

20 H 30 toilette du soir et coucher.

lorsque le temps le permet on arrange les heures de façon qu'elle puisse sortir en carrosse  l'hiver, et se promener au jardin l'été.

Suivant son application et sa pénétration  on lui donne les maîtres, de musique, de dessin, de langues  qu'elle peut désirer, en prenant toujours le temps des jeux.

Visite chaque matin du médecin de la cour  le docteur VAN SWIETEN et rapport à l'IMPERATRICE  qui ne voit que tous les 8 ou 10 jours l'ensemble de la tribu.

il n'est permis à personne de corriger de la main ou du fouet les jeunes princesses, excepté à la KAMMERFRAU et à la sous-gouvernantes.


l'éducation de la future dauphine a été très négligée parce que l'Impératrice ne s'est assurée de rien par elle-même : l'archiduchesse a demandé le renvoi de sa grande maitresse en avouant à sa mère que toutes les pages d'écriture et toutes ses lettres étaient habituellement tracées au crayon ; il en est de même de ses prétendus dessins.

Elle sait merveilleusement bien l'ITALIEN et traduit les poêtes les plus difficiles
elle écrit le FRANCAIS,sans correction, mais le parle élégamment ; elle ne sait pas l'allemand... elle connaît le "viennois".
La musique lui plaît beaucoup ; elle joue du clavecin et connaît un peu la harpe, elle déchiffre à livre ouvert

bonne soirée
MARIE ANTOINETTE 

MARIE ANTOINETTE a écrit:
11H /11H30  - confesseur

Je me demande ce qu'elle racontait comme pêchés à son confesseur :

A quel âge cet emploi du temps était-il suivi ?

Merci beaucoup pour ce partage !

Je rejoins Lucius sur la question de l'âge.

Un énorme merci !!!  

Pour l'âge, nous pouvons supposer à partir de ses douze ans quand Marie-Caroline n'est plus là et que le français devient une nécessité... Mais avant cela, l'emploi du temps devait être assez ressemblant, avec l'italien comme étude principale.

Ce que j'adore (enfin, ce serait plutôt ironique...), c'est qu'on s'adapte à l'humeur de l'enfant pour lui proposer les matières à travailler. Pas étonnant que Marie-Antoinette ait eu ensuite du mal à accepter les contraintes... àè-è\': 
Sauf exceptions rarissimes et cas très particuliers, je ne demande pas l'avis de mes élèves sur ce qu'ils veulent étudier.
Pas étonnant d'arriver à ce niveau d'écriture à 14 ans et demi :



Nous pouvons imaginer le contraste avec un Louis XVI qui a appris à travailler sans relâche depuis sa toute petite enfance. 

Elle fait beaucoup des taches noirs comme dans son contrat de mariages

La petite Antonia a reçu comme précepteur l'Abbé de Vermond...

L'impératrice donne en même temps à Marie-Antoinette
des leçons d'un autre genre: elle lui enseigne les moyens
de captiver le cabinet de Versailles au profit de celui de
Vienne, non seulement par les séductions de l'oreiller
royal, mais encore par la conquête de toutes les personnes
qui seront disposées à servir l'Autriche aux dépens de
la France. De ce nombre sont le duc et la duchesse de
Choiseul, le duc et la duchesse de Praslin, M. d'Hautefort,
ancien ambassadeur à Vienne, les du Châtelet, les
d'Estrées, M. d'Aubeterre, les frères Montazet, M. d'Au-
mont, M. Gérard, enfin la religieuse de Beauvau, qui du
fond de son couvent paraît se mêler d'intrigues politiques.
Marie-Thérèse, recommande, dit-on, une reconnaissance
toute particulière à sa fille envers M. de Duras et l'abbé
de Vermont : « Le sort de ces deux personnes m'est à
« cœur, lui a-t-elle dit récemment, et mon ambassadeur
« est chargé d'en avoir soin. »

Ajoutons qu'un des buts secrets de l'impératrice est de
faire rentrer la Lorraine dans les mains de la maison
impériale. On sait qu'elle serait secondée dans les démarches
qu'elle ferait à cet égard par le plus grand nombre
des seigneurs de ce pays qui vivent à la cour de France,
et que M. de Choiseul, né Lorrain, verrait cette restitution
avec plaisir. Peut-être l'origine de ce ministre est-elle

la première cause de son dévouement à l'Autriche.


Les Chroniques de l'Oeil-de-Boeuf


Bien à vous.

Je ne vois pas de sujet sur l'enfance, à proprement parler, de Marie-Antoinette . Je vais donc caser ici des détails que donne Elisabeth Badinter sur l'amour maternel de Marie-Thérèse, l'affection et les soins dont elle entourait ses enfants, contrairement à l'idée reçue que la politique prenait toute la place dans sa vie .  

Or donc,  

La maternité, au cœur de la vie de Marie-Thérèse, est devenue au fil des années et de ses couches, la marque spécifique de sa personne et de son pouvoir. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Marie-Thérèse n'a pas été qu'une mère de parade.  Même si les enfants ont connu nourrices, gouvernantes et gouverneurs, non seulement elle a toujours tenu son rôle d'éducatrice en chef, mais elle a réellement aimé être entourée d'eux.  Ses conditions de mère et de guerrière s'entrelacent constamment.  Durant la guerre de Succession, les batailles gagnées, rares, et perdues vont de paire avec les grossesses.
" Le maternalisme et la vie familiale étaient devenus les thèmes dominants des Habsbourg. " ( l'historien Wheatcroft )
Marie-Thérèse a tout fait pour magnifier l'image de la mère . A une époque où la maternité ne vaut que par les fils, où la représentation des familles royales et impériales est encore rare, elle inaugure une nouvelle image de la souveraineté . En 1751, elle commande au portraitiste de la cour, Martin van Meytens, un tableau la représentant avec son mari entourés de leurs neuf enfants.   (  ...  ) Le père et la mère ont beau trôner sur de grands fauteuils, en tenues de cour, ils offrent une image presque bourgeoise de leur famille, où leurs enfants tiennent toute la place.  L'idée géniale de Marie-Thérèse fut de faire reproduire à l'identique par trois fois ce même tableau augmenté du dernier né .

Ici :   https://marie-antoinette.forumactif.org/t2137-portraits-de-la-famille-imperiale-par-martin-van-meytens-et-atelier?highlight=MEYTENS

L'image que nous avons tous à l'esprit :

Quel bijou de petite fille ! ... promise à quel sort atroce ...

La petite chérie boudoi30 , Elle a des joues à bisous :;\':;\':;


Bien à vous.

Même source :

... Marie-Thérèse a mené une vie familiale, mi-bourgeoise, mi-officielle, qui l'occupait beaucoup. Côté officiel, c'est la célébration de chaque anniversaire et fête de nom de chacun des membres de la famille par des grands galas à la cour qui comprenaient un dîner, un concert ou un bal et parfois une représentation théâtrale exécutée par les petits archiducs et archiduchesses. Côté privé, Marie-Thérèse adore organiser de petites fêtes pour ses enfants et quelqu'autres de la noblesse : bals masqués chez la grand-mère, Elisabeth-Christine, déguisement des douze enfants, y compris de la petite dernière, Marie-Antoinette, âgée de deux mois.


La grand-mère, Elisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel (née le 28 août 1691 à Brunswick, morte le 21 décembre 1750 à Vienne)

Marie-Thérèse ressemblait beaucoup à sa mère, non ?
C'est frappant !

Oui, je suis bien d'accord avec vous, Comtesse : c'est frappant !

C'est vrai qu'au gré des grossesses Marie-Thérèse a adopté la silhouette de sa mère.... qui a aussi un air impérieux que le Roi Marie-Thérèse n'avait d'ailleurs pas autant qu'on peut l'imaginer.... mais dans ses portraits c'est ce qui nous reste de son image...


Bien à vous.

Très jeunes, leurs parents les mènent aux spectacles de la ville, poursuit Mme Badinter
La pantomime pour les petits, le théâtre pour les plus grands .  Mais la vie familiale ne se réduit pas aux fêtes et aux plaisirs, même si l'on comprend à travers les témoignages de Tarouca et de Khevenhüller à quel point ils ont compté pour elle .  Marie-Thérèse veille quotidiennement à leur éducation et en particulier aux études des petits archiducs, notamment à celles de l'héritier. Tous les deux mois elle assiste aux examens de Joseph, en droit et en histoire, et veille très sévèrement à l'éducation religieuse de tous .

On voit que Marie-Thérèse est plus moderne que sa grand-mère; elle joue à Flight-Simulator avec les enfants ! 

Je trouve que Élisabeth-Christine ressemble à Marie-Caroline

... à moins que ce ne soit l'inverse :


Bien à vous.

Vienne 1760  

Toute la famille impériale assiste à un concert donné en l'honneur du mariage de Joseph.
Nous sommes dans la vertigineuse Redoutensaal de la Hofbourg de Marie-Thérèse .    







Et quel bambin reconnaissez-vous donc, à droite, dans sa toilette bleu ciel ?
Mais oui, c'est la petite archiduchesse Antonia !  

« Les décors sont de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell », et le tableau Martin Van Meytens !

Comtesse Diane a écrit:
« Les décors sont de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell », et le tableau Martin Van Meytens !

Tenez, Comtesse !   On prend les mêmes et on recommence .

Nous sommes toujours dans la Redoutensaal de la Hofbourg, six ans plus tard ;  toute la famille impériale est là mais cette fois pour un banquet grandiose en l'honneur du mariage de Marie-Christine avec le prince Albert de Saxe-Teschen .

Quoique nous la sachions bien sûr présente à ces festivités, nous serions bien en peine de reconnaître la petite archiduchesse Antonia dans cette multitude ...