Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
Quelques notes biographiques sur Dominique Vivant Denon, personnage peut-être peu connu de la fin du XVIIIe siècle, début du XIXe...
Une récente biographie vient d'être publiée, nous la présentons ici :
Vivant Denon ou l'âme du Louvre
Le baron Vivant Denon
Directeur général du Musée Central des Arts, puis du Musée Napoléon
Pierre-Paul Prud'hon
Huile sur toile
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon ou Dominique Vivant Denon
Né à Givry, près de Chalon-sur-Saône, le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français.
Devenu directeur général des musées, il s'illustre particulièrement dans l'organisation du musée du Louvre.
À ce titre, il est considéré aujourd'hui comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie.
Vivant Denon
Portrait par Robert Lefèvre.
Musée National du Château de Versailles.
« Je n'ai rien étudié, parce que cela m'eût ennuyé. Mais j'ai beaucoup observé, parce que cela m'amusait. Ce qui fait que ma vie a été remplie et que j'ai beaucoup joui. »
Vivant Denon à Lady Morgan (La France, 1817)
Après avoir entrepris puis abandonné des études de droit à Paris, le jeune Vivant produit en 1769 une comédie, Julie, ou Le bon père, mais se fait surtout connaître pour son esprit et ses talents de causeur.
On ne sait comment il s’introduisit à la Cour, mais en 1769, il fut chargé de la conservation des pierres gravées collectionnées par la marquise de Pompadour, puis devint gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, ce qui l’amena à connaître Versailles dont il prit le bon ton.
On ignore de même la route qui lui ouvrit la carrière diplomatique.
Sa première mission le mena en 1772, à Saint-Pétersbourg, où il passa deux années.
La seconde le conduisit à Stockholm où, pendant quelques mois, il fut le secrétaire de l’ambassadeur Vergennes, lequel restera son protecteur quand il deviendra ministre des Affaires étrangères. Une troisième mission, en Suisse, le fit passer en 1775 par Ferney où il fut reçu par Voltaire, dessina son portrait (qu’il grava par la suite) et mérita son amitié.
Portrait de Voltaire
Gravure d'après un dessin de Vivant Denon
Voltaire
Dessins par Vivant Denon
En 1777, il publia un conte galant bien dans le goût du temps, Point de lendemain, oeuvrette charmante, souvent rééditée, cependant que sa carrière se poursuivait à Naples où il avait été nommé, en 1776, attaché d’ambassade.
Promu chargé d’affaires en 1782, il resta dans ce royaume jusqu’en 1785, tout en effectuant plusieurs voyages en Italie méridionale, à Rome, en Sicile et à Malte. Il observait les oeuvres d’art, apprenait à bien les connaître, pratiquait le dessin et la gravure et s’y perfectionnait.
Sa carrière diplomatique ayant pris fin à la demande de la reine des Deux-Siciles, il revint à Versailles en septembre 1785. Sa pension de diplomate s’ajoutant à la fortune héritée de son père, assurait son indépendance et lui permit de se consacrer entièrement aux beaux-arts.
Elu membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1787 en qualité de graveur, il se rendit, l'année suivante en Italie du Nord, où Venise et Florence le retinrent pendant cinq ans.
Dominique Vivant Denon
Pierre-Adolphe Hall
Miniature sur ivoire, 1786
Image : Sotheby's
Mais la Révolution lui ayant fait perdre ses revenus français, ainsi que la crainte d’être mis sur la liste des émigrés, ainsi que pour éviter la confiscation de ses biens, l’incitèrent à rentrer en France. C’est en pleine Terreur, le 10 décembre 1793, qu’il arriva à Paris.
Portrait de Vivant Denon
Anonyme
Huile sur toile anciennement attribué à Pierre-Narcisse Guerin, fin du XVIIIe siècle.
Image : Musée Denon, Chalon-sur-Saône (INV P189) musée Niépce, Chalon-sur-Saône/Sylvain Charles.
L’amitié et l’aide du peintre David, qu’il avait connu à Naples et qui était devenu un farouche sans-culotte, lui facilitèrent et peut-être lui sauvèrent la vie dans ces temps difficiles. Denon est notamment chargé de graver les projets de costumes républicains que le peintre a dessinés. Il sera présenté à Robespierre, qui lui propose d’être graveur national.
Le représentant du peuple
Gravure de Vivant Denon, d'après un dessin de David
Photo : United States Library of Congress
Une récente biographie vient d'être publiée, nous la présentons ici :
Vivant Denon ou l'âme du Louvre
Le baron Vivant Denon
Directeur général du Musée Central des Arts, puis du Musée Napoléon
Pierre-Paul Prud'hon
Huile sur toile
Image : 2011 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot
Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon ou Dominique Vivant Denon
Né à Givry, près de Chalon-sur-Saône, le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français.
Devenu directeur général des musées, il s'illustre particulièrement dans l'organisation du musée du Louvre.
À ce titre, il est considéré aujourd'hui comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie.
Vivant Denon
Portrait par Robert Lefèvre.
Musée National du Château de Versailles.
« Je n'ai rien étudié, parce que cela m'eût ennuyé. Mais j'ai beaucoup observé, parce que cela m'amusait. Ce qui fait que ma vie a été remplie et que j'ai beaucoup joui. »
Vivant Denon à Lady Morgan (La France, 1817)
Après avoir entrepris puis abandonné des études de droit à Paris, le jeune Vivant produit en 1769 une comédie, Julie, ou Le bon père, mais se fait surtout connaître pour son esprit et ses talents de causeur.
On ne sait comment il s’introduisit à la Cour, mais en 1769, il fut chargé de la conservation des pierres gravées collectionnées par la marquise de Pompadour, puis devint gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, ce qui l’amena à connaître Versailles dont il prit le bon ton.
On ignore de même la route qui lui ouvrit la carrière diplomatique.
Sa première mission le mena en 1772, à Saint-Pétersbourg, où il passa deux années.
La seconde le conduisit à Stockholm où, pendant quelques mois, il fut le secrétaire de l’ambassadeur Vergennes, lequel restera son protecteur quand il deviendra ministre des Affaires étrangères. Une troisième mission, en Suisse, le fit passer en 1775 par Ferney où il fut reçu par Voltaire, dessina son portrait (qu’il grava par la suite) et mérita son amitié.
Portrait de Voltaire
Gravure d'après un dessin de Vivant Denon
Voltaire
Dessins par Vivant Denon
En 1777, il publia un conte galant bien dans le goût du temps, Point de lendemain, oeuvrette charmante, souvent rééditée, cependant que sa carrière se poursuivait à Naples où il avait été nommé, en 1776, attaché d’ambassade.
Promu chargé d’affaires en 1782, il resta dans ce royaume jusqu’en 1785, tout en effectuant plusieurs voyages en Italie méridionale, à Rome, en Sicile et à Malte. Il observait les oeuvres d’art, apprenait à bien les connaître, pratiquait le dessin et la gravure et s’y perfectionnait.
Sa carrière diplomatique ayant pris fin à la demande de la reine des Deux-Siciles, il revint à Versailles en septembre 1785. Sa pension de diplomate s’ajoutant à la fortune héritée de son père, assurait son indépendance et lui permit de se consacrer entièrement aux beaux-arts.
Elu membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1787 en qualité de graveur, il se rendit, l'année suivante en Italie du Nord, où Venise et Florence le retinrent pendant cinq ans.
Dominique Vivant Denon
Pierre-Adolphe Hall
Miniature sur ivoire, 1786
Image : Sotheby's
Mais la Révolution lui ayant fait perdre ses revenus français, ainsi que la crainte d’être mis sur la liste des émigrés, ainsi que pour éviter la confiscation de ses biens, l’incitèrent à rentrer en France. C’est en pleine Terreur, le 10 décembre 1793, qu’il arriva à Paris.
Portrait de Vivant Denon
Anonyme
Huile sur toile anciennement attribué à Pierre-Narcisse Guerin, fin du XVIIIe siècle.
Image : Musée Denon, Chalon-sur-Saône (INV P189) musée Niépce, Chalon-sur-Saône/Sylvain Charles.
L’amitié et l’aide du peintre David, qu’il avait connu à Naples et qui était devenu un farouche sans-culotte, lui facilitèrent et peut-être lui sauvèrent la vie dans ces temps difficiles. Denon est notamment chargé de graver les projets de costumes républicains que le peintre a dessinés. Il sera présenté à Robespierre, qui lui propose d’être graveur national.
Le représentant du peuple
Gravure de Vivant Denon, d'après un dessin de David
Photo : United States Library of Congress
... A suivre !
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 20 Nov - 20:48, édité 3 fois
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
" A SUIVRE"
Avant de laisser place à la suite de la biographie de Dominique Vivant Denon, je signale cet ouvrage d'Anatole France =
Anatole France, « Le Baron Denon » in La Vie Littéraire, 3e série, Calmann-Lévy, 1912, p. 166 à 180 - archives pers.
Anatole France, qui vécut enfant dans le dernier logement de Vivant Denon, a laissé ces lignes sur lui :
« On peut se le figurer jeune d'après le portrait à l'eau-forte où il s'est représenté un crayon à la main, sous une architecture à la Piranèse. Son chapeau de feutre aux bords souples, sa large collerette, son manteau vénitien, son air souriant et rêveur lui donnent l'air de sortir d'une fête de Watteau (..) il respire une gaieté aimable et fine, avec je ne sais quoi d'attentif et de contenu. Il gravait alors de nombreuses planches dans la manière de Rembrandt et même il fut reçu de l'Académie sur l'envoi d'une Adoration des bergers qu'on dit médiocre »
— Anatole France (« Le Baron Denon », p. 169 et 170).
« […] 9, quai Voltaire. C'est là qu'après la chute de l'Empire, Dominique Vivant Denon, ancien gentilhomme de chambre du roi, ancien attaché d'ambassade, ancien directeur général des Beaux-Arts, membre de l'Institut, s'était retiré avec ses collections et ses souvenirs. Il avait rangé dans des armoires faites par Boule pour Louis XIV les marbres et les bronzes antiques, les vases peints, les émaux, les médailles curieuses recueillies pendant un demi-siècle de vie errante et curieuse […]. Aux murs un beau paysage de Ruysdael, le portrait de Molière par Sébastien Bourdon, un Giotto, un fra Bartolomeo, des Guerchin, fort estimés alors. L'honnête homme qui les conservait avait beaucoup de goût et peu de préférences […] il gardait des porcelaines de Chine et des bronzes du Japon […]. Possédant un beau reliquaire du xve siècle, il l'avait enrichi de reliques nouvelles : un peu de la cendre d'Héloise, une parcelle de ce beau corps d'Inès de Castro, quelques brins de la moustache de Henri IV, des os de Molière et de La Fontaine, une dent de Voltaire, une mèche de cheveux de l'héroïque Desaix, une goutte du sang de Napoléon recueillie à Longwood […]. Il y reçoit toutes les célébrités de la France et du monde. »
Vivant Denon, fut-il l'inspirateur, la "clé" de Monsieur Bergeret ? ou peut-être davantage de Sylvestre Bonnard ?? on peut le rêver........
( Source wikipedia + cours personnels sur D. Vivant Denon et Anatole France )
Avant de laisser place à la suite de la biographie de Dominique Vivant Denon, je signale cet ouvrage d'Anatole France =
Anatole France, « Le Baron Denon » in La Vie Littéraire, 3e série, Calmann-Lévy, 1912, p. 166 à 180 - archives pers.
Anatole France, qui vécut enfant dans le dernier logement de Vivant Denon, a laissé ces lignes sur lui :
« On peut se le figurer jeune d'après le portrait à l'eau-forte où il s'est représenté un crayon à la main, sous une architecture à la Piranèse. Son chapeau de feutre aux bords souples, sa large collerette, son manteau vénitien, son air souriant et rêveur lui donnent l'air de sortir d'une fête de Watteau (..) il respire une gaieté aimable et fine, avec je ne sais quoi d'attentif et de contenu. Il gravait alors de nombreuses planches dans la manière de Rembrandt et même il fut reçu de l'Académie sur l'envoi d'une Adoration des bergers qu'on dit médiocre »
— Anatole France (« Le Baron Denon », p. 169 et 170).
« […] 9, quai Voltaire. C'est là qu'après la chute de l'Empire, Dominique Vivant Denon, ancien gentilhomme de chambre du roi, ancien attaché d'ambassade, ancien directeur général des Beaux-Arts, membre de l'Institut, s'était retiré avec ses collections et ses souvenirs. Il avait rangé dans des armoires faites par Boule pour Louis XIV les marbres et les bronzes antiques, les vases peints, les émaux, les médailles curieuses recueillies pendant un demi-siècle de vie errante et curieuse […]. Aux murs un beau paysage de Ruysdael, le portrait de Molière par Sébastien Bourdon, un Giotto, un fra Bartolomeo, des Guerchin, fort estimés alors. L'honnête homme qui les conservait avait beaucoup de goût et peu de préférences […] il gardait des porcelaines de Chine et des bronzes du Japon […]. Possédant un beau reliquaire du xve siècle, il l'avait enrichi de reliques nouvelles : un peu de la cendre d'Héloise, une parcelle de ce beau corps d'Inès de Castro, quelques brins de la moustache de Henri IV, des os de Molière et de La Fontaine, une dent de Voltaire, une mèche de cheveux de l'héroïque Desaix, une goutte du sang de Napoléon recueillie à Longwood […]. Il y reçoit toutes les célébrités de la France et du monde. »
Vivant Denon, fut-il l'inspirateur, la "clé" de Monsieur Bergeret ? ou peut-être davantage de Sylvestre Bonnard ?? on peut le rêver........
( Source wikipedia + cours personnels sur D. Vivant Denon et Anatole France )
Invité- Invité
Re: Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
Merci...
Denon a passé les dix dernières années de sa vie dans cet appartement, ne sortant plus guère, voire plus du tout.
Son reliquaire serait un sujet romanesque à lui tout seul.
Denon a passé les dix dernières années de sa vie dans cet appartement, ne sortant plus guère, voire plus du tout.
Son reliquaire serait un sujet romanesque à lui tout seul.
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 15 Sep - 9:44, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
C'est vrai !!! et merci d'avoir ouvert ce fil sur cet homme un peu méconnu, qui fut à sa façon une vivante image du Temps et des créations humaines........
Invité- Invité
Re: Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
Notre sujet consacré à cet homme important, sans qui le musée du Louvre ne serait pas ce qu'il est, n'est pas très étoffé.
Dommage...
Enfin bref, cette charmante aquarelle, avec ses couleurs toutes fraîches, est présentée prochainement en vente aux enchères.
C'est très rare que je le dise, mais espérons pour le coup que le Louvre se porte acquéreur. Tout de même !
Vivant Denon faisant le portrait du chevalier de Cossé
Louis de Carmontelle (1717-1806)
Aquarelle, crayon noir et sanguine 33,5 x 21,5 cm
Image : Coutau-Bégarie & Associés
Note au catalogue :
Le portrait du chevalier de Cossé est dessiné sur une feuille à part et a été intégré au dessin.
Attaché à partir de 1763 au duc d'Orléans, Carmontelle fut le grand ordonnateur des fêtes de ce dernier. Carmontelle est ainsi le témoin privilégié de l'aristocratie de la fin de l'Ancien Régime.
Hormis ses petites comédies improvisées, il est surtout connu pour ses portraits du milieu mondain, et ses fameux transparents, ancêtre du cinématographe.
Avec Carmontelle les attitudes, les costumes, les coiffures sont notées avec tant d'exactitude qu'il se dégage de ces fragiles silhouettes un air de vérité captivante. Nul n'a mieux défini ce don de l'artiste que Grimm: «Il a le talent de saisir singulièrement l'air, le maintien, l'esprit de la figure... Ces portraits tout en pied se font en deux heures de temps avec une facilité surprenante.»
Notre dessin présente un jeune Vivant Denon, pas encore trentenaire, avant qu'il ne n'élargisse ses activités vers la gravure, la diplomatie, l'archéologie et l'histoire de l'art.
Il est encore l'élève de Noël Hallé et des Saint-Aubin, passionné par l'art du dessin et de la peinture.
Image : Coutau-Bégarie & Associés
Son modèle, qu'il se réjouit à portraiturer dans ce dessin pourrait être le marquis de Cossé (1734 - 1792), futur duc de Brissac et colonel des Cent Suisses qui sera massacré en 1792. Il avait épousé la fille de la duchesse de Nivernais pour laquelle Carmontelle avait créé des fêtes extravagantes.
Il pourrait aussi s'agir du chevalier de Cossé (1749 - 1803) qui fut reçu chevalier de l'ordre de Malte à sa minorité. En effet sur notre dessin le portraituré semble porté l'ordre de Malte sur sa veste.
Bibliographie: Laurence Chatel de Brancion in, Denon: la plume et le crayon, Denon et les écrivains artistes au XIIIe siècle, le Bec en l'air, 2012, Chalon-sur-Saône, pp.96-97, repr.
* Source et infos complémentaires : Coutau-Bégarie & Associés - Vente du 24 mai 2019
Dommage...
Enfin bref, cette charmante aquarelle, avec ses couleurs toutes fraîches, est présentée prochainement en vente aux enchères.
C'est très rare que je le dise, mais espérons pour le coup que le Louvre se porte acquéreur. Tout de même !
Vivant Denon faisant le portrait du chevalier de Cossé
Louis de Carmontelle (1717-1806)
Aquarelle, crayon noir et sanguine 33,5 x 21,5 cm
Image : Coutau-Bégarie & Associés
Note au catalogue :
Le portrait du chevalier de Cossé est dessiné sur une feuille à part et a été intégré au dessin.
Attaché à partir de 1763 au duc d'Orléans, Carmontelle fut le grand ordonnateur des fêtes de ce dernier. Carmontelle est ainsi le témoin privilégié de l'aristocratie de la fin de l'Ancien Régime.
Hormis ses petites comédies improvisées, il est surtout connu pour ses portraits du milieu mondain, et ses fameux transparents, ancêtre du cinématographe.
Avec Carmontelle les attitudes, les costumes, les coiffures sont notées avec tant d'exactitude qu'il se dégage de ces fragiles silhouettes un air de vérité captivante. Nul n'a mieux défini ce don de l'artiste que Grimm: «Il a le talent de saisir singulièrement l'air, le maintien, l'esprit de la figure... Ces portraits tout en pied se font en deux heures de temps avec une facilité surprenante.»
Notre dessin présente un jeune Vivant Denon, pas encore trentenaire, avant qu'il ne n'élargisse ses activités vers la gravure, la diplomatie, l'archéologie et l'histoire de l'art.
Il est encore l'élève de Noël Hallé et des Saint-Aubin, passionné par l'art du dessin et de la peinture.
Image : Coutau-Bégarie & Associés
Son modèle, qu'il se réjouit à portraiturer dans ce dessin pourrait être le marquis de Cossé (1734 - 1792), futur duc de Brissac et colonel des Cent Suisses qui sera massacré en 1792. Il avait épousé la fille de la duchesse de Nivernais pour laquelle Carmontelle avait créé des fêtes extravagantes.
Il pourrait aussi s'agir du chevalier de Cossé (1749 - 1803) qui fut reçu chevalier de l'ordre de Malte à sa minorité. En effet sur notre dessin le portraituré semble porté l'ordre de Malte sur sa veste.
Bibliographie: Laurence Chatel de Brancion in, Denon: la plume et le crayon, Denon et les écrivains artistes au XIIIe siècle, le Bec en l'air, 2012, Chalon-sur-Saône, pp.96-97, repr.
* Source et infos complémentaires : Coutau-Bégarie & Associés - Vente du 24 mai 2019
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Dominique Vivant, baron Denon (1747-1825)
La vie extraordinaire de Vivant Denon était racontée, cette semaine, dans l'émission de radio Au coeur de l'Histoire (Europe 1) :
Dominique Vivant Denon, le diplomate devenu directeur du Louvre (partie 1)
Lorsque ce personnage atypique, qui sera un jour à la tête du musée du Louvre, quitte sa Bourgogne natale pour Paris en 1765, c’est à l’origine pour y étudier le droit. Mais le jeune homme a toujours manifesté un goût et un talent particulier pour le dessin, et très vite, réalise que c’est dans les beaux-arts qu’il trouvera sa voie. Mais pour faire son chemin en tant qu’artiste, il doit d’abord rencontrer le roi. Alors, tous les jours, Dominique Vivant Denon va se poster dans la galerie des Glaces à Versailles, et fixe Louis XV pour qu’il le remarque.
Louis XV fait de Denon un "gentilhomme ordinaire du roi" et l’envoie en Russie en tant qu’espion. Là-bas, Denon se sert de son charme et de son esprit pour soutirer des renseignements sur les pays ennemis. Il y rencontre Diderot, qui négocie pour les Russes la vente de l’une des plus importantes collections françaises de peinture. C’est alors que naît en lui l’idée de démarrer sa propre collection...
Portrait de Dominique Vivant Denon
Pierre-Adolphe Hall
Miniature sur ivoire, 1786 (signée dans le col du vase 'hall')
Collection Denon (vente Paris, 19 mai 1826)
Image : Christie's
According to the accounts kept by Hall's wife, her husband painted three miniatures of Dominique Vivant Denon. The first one, now in the musée du Louvre, was purchased for 240 livres in 1786 (see P. Jean-Richard, Miniatures sur ivoire. Musée du Louvre. Musée d'Orsay, Paris, 1994, no. 309, pp. 178-179, not identified as Denon); the second, which is the present portrait and also painted in 1786, was purchased for 360 livres; the third one, executed in 1787, represented 'M. Desnon [sic] dressed as a woman' and was sold for 240 livres.
Comment la carrière va-t-elle commencer ? Dans cette première partie d’épisode, Clémentine Portier-Kaltenbach raconte les premiers pas de Vivant Denon au service du roi.
A écouter, ici (durée 17 mn) : Au coeur de l'Histoire (Europe 1) - Dominique Vivant Denon (Partie 1)
Dominique Vivant Denon, le diplomate devenu directeur du Louvre (partie 2)
Après avoir travaillé en tant qu’espion pour le royaume de France en Russie et en Italie, Denon est remercié de ses services. Alors âgé de 41 ans, il jouit d’une situation très confortable. En plus de ses revenus familiaux, il perçoit une rente royale qui fait de lui un homme riche. Il est enfin libre de mener comme bon lui semble sa carrière dans l’art.
Suite à son départ de Naples, c’est à Venise qu’il décide de s’installer. Au vu de sa réputation, de son charme et de son argent, Denon gravit rapidement les échelons de la société vénitienne. Dans cet univers où les fêtes s’enchaînent, il fait la rencontre d’une femme qui va changer sa vie : Elisabetta Teotochi, la propriétaire d’un salon très réputé...
Isabella Teotochi Marini, puis comtesse Albrizzi
Elisabeth Louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1792
Image : Éric Simon / Actuart
Dans cette seconde partie d’épisode, Clémentine Portier-Kaltenbach poursuit son récit sur la vie de Dominique Vivant Denon, un homme qui ne manque décidément ni de charme, ni de ruse.
A écouter ici (durée 18 mn) : Au coeur de l'Histoire (Europe 1) - Dominique Vivant Denon (partie 2)
Dominique Vivant Denon, le diplomate devenu directeur du Louvre (partie 1)
Lorsque ce personnage atypique, qui sera un jour à la tête du musée du Louvre, quitte sa Bourgogne natale pour Paris en 1765, c’est à l’origine pour y étudier le droit. Mais le jeune homme a toujours manifesté un goût et un talent particulier pour le dessin, et très vite, réalise que c’est dans les beaux-arts qu’il trouvera sa voie. Mais pour faire son chemin en tant qu’artiste, il doit d’abord rencontrer le roi. Alors, tous les jours, Dominique Vivant Denon va se poster dans la galerie des Glaces à Versailles, et fixe Louis XV pour qu’il le remarque.
Louis XV fait de Denon un "gentilhomme ordinaire du roi" et l’envoie en Russie en tant qu’espion. Là-bas, Denon se sert de son charme et de son esprit pour soutirer des renseignements sur les pays ennemis. Il y rencontre Diderot, qui négocie pour les Russes la vente de l’une des plus importantes collections françaises de peinture. C’est alors que naît en lui l’idée de démarrer sa propre collection...
Portrait de Dominique Vivant Denon
Pierre-Adolphe Hall
Miniature sur ivoire, 1786 (signée dans le col du vase 'hall')
Collection Denon (vente Paris, 19 mai 1826)
Image : Christie's
According to the accounts kept by Hall's wife, her husband painted three miniatures of Dominique Vivant Denon. The first one, now in the musée du Louvre, was purchased for 240 livres in 1786 (see P. Jean-Richard, Miniatures sur ivoire. Musée du Louvre. Musée d'Orsay, Paris, 1994, no. 309, pp. 178-179, not identified as Denon); the second, which is the present portrait and also painted in 1786, was purchased for 360 livres; the third one, executed in 1787, represented 'M. Desnon [sic] dressed as a woman' and was sold for 240 livres.
Comment la carrière va-t-elle commencer ? Dans cette première partie d’épisode, Clémentine Portier-Kaltenbach raconte les premiers pas de Vivant Denon au service du roi.
A écouter, ici (durée 17 mn) : Au coeur de l'Histoire (Europe 1) - Dominique Vivant Denon (Partie 1)
Dominique Vivant Denon, le diplomate devenu directeur du Louvre (partie 2)
Après avoir travaillé en tant qu’espion pour le royaume de France en Russie et en Italie, Denon est remercié de ses services. Alors âgé de 41 ans, il jouit d’une situation très confortable. En plus de ses revenus familiaux, il perçoit une rente royale qui fait de lui un homme riche. Il est enfin libre de mener comme bon lui semble sa carrière dans l’art.
Suite à son départ de Naples, c’est à Venise qu’il décide de s’installer. Au vu de sa réputation, de son charme et de son argent, Denon gravit rapidement les échelons de la société vénitienne. Dans cet univers où les fêtes s’enchaînent, il fait la rencontre d’une femme qui va changer sa vie : Elisabetta Teotochi, la propriétaire d’un salon très réputé...
Isabella Teotochi Marini, puis comtesse Albrizzi
Elisabeth Louise Vigée Le Brun
Huile sur toile, 1792
Image : Éric Simon / Actuart
Dans cette seconde partie d’épisode, Clémentine Portier-Kaltenbach poursuit son récit sur la vie de Dominique Vivant Denon, un homme qui ne manque décidément ni de charme, ni de ruse.
A écouter ici (durée 18 mn) : Au coeur de l'Histoire (Europe 1) - Dominique Vivant Denon (partie 2)
La nuit, la neige- Messages : 18143
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