Le baron Fauveau de Frénilly

Fauveau de Frénilly a écrit:

Je m'empresse de tous et toutes vous remercier chaleureusement. Oui il est vrai que je suis un mémorialiste ayant le coeur bien ancré dans ce qu'il est convenu d'appeler l'Ancien Régime, que présenté à Voltaire à 7 ans, je fus témoin du 10 août aux Tuileries et que je suis apparenté à la famille Pons, de Saint-Waast, de Chastelain et un proche du comte d'Artois que j'ai suivi en exil en 1830. Mon domaine était celui du château de Bourneville. A bientôt et vive la Reine!

François-Auguste, baron Fauveau de Frénilly, né à Paris le 14 novembre 1768 et mort à Gratz (Autriche) le 1er août 1848, mais non ! vous êtes là avec nous , est un poète, mémorialiste et pair de France. Bravo !

Par vos père et mère,  Frédéric-Auguste Fauveau de Frénilly et Charlotte-Pauline-Victoire Chastelain, vous appartenez à une famille de la vieille noblesse, liée avec tous « les beaux esprits » du temps, et, à l'âge de neuf ans, vous nous le disiez, vous êtes présenté à Voltaire !!!  
Vous vous rendez tout seul comme un grand Quai des Théatins, dans un beau costume vert pomme doublé de satin rose comme la culotte, chapeau sous le bras, triple frisure.  Vous apportez au grand homme une lettre de votre mère. Vous plaisez beaucoup à M. de Voltaire qui, lui par contre, vous fait l'effet d'un grand squelette enseveli dans un grand fauteuil   , et qu'un grand bonnet de poils couvrait jusqu'aux yeux .  On vous offre d'un gros biscuit de Savoie, mais vous ne mangez ni ne buvez rien .  
Voltaire !   Qui m'eût dit, dans cet engouement général, concluez-vous, que dès ma première jeunesse j'aurais l'esprit assez juste pour puiser dans ses propres ouvrages le mépris et l'aversion que cet homme fatal m'a toujours inspirés .  

Vous restez en France pendant la Révolution française, et vous défendez les Tuileries, le 10 août 1792, dans le bataillon royaliste des Filles-Saint-Thomas.
Ah, vivement que j'en sois là de vos Souvenirs !!!  Allons ! chaque chose en son temps . Vous vous retirez en province pendant la Terreur, mais vous revenez à Paris après le 9 thermidor, car l'air est subitement beaucoup plus respirable et vous avez à recueillir les débris d'une fortune considérable.

Vous fréquentez ce qu'il reste de la société littéraire parisienne, un moment dispersée par les affres de la Révolution, et vous vous liez plus particulièrement avec la célèbre Mme d'Houdetot, qui essaye de se reformer « un salon ».
En même temps, vous vous occupez d'agriculture dans son château et domaine de Bourneville (commune de Marolles, Oise).

  Vous y développez l'un des trois premiers troupeaux de moutons mérinos      importés eu France sous l'intendance de M. de Trudaine !
Ainsi vivez-vous plutôt paisiblement pendant la durée de l'Empire dont vous êtes un opposant.
Pendant la période des Cent-Jours, vous publiez d'Angleterre une brochure qui eut du retentissement : Considérations sur une année de l'histoire de France.

Chère marquise de Boufflers merci d'étaler ainsi mes souvenirs à tous vents. Ils ont beaucoup servi l'interprétation de l'histoire. Ma famille n'a pas eu les honneurs de la cour. Je sus cependant marier ma fille Claire à Camille de Pimodan qui émanait d'une famille qui, bien avant que l'on guillotine le Roi, avait eu le privilège de piétiner les parquets de Versailles.

Il est vrai que j'eus de nombreuses connaissances liées au palais. Je pense ici, alors que l'on célèbre tous et toutes la Reine, à Adélaïde Suzanne DE VISMES, madame de La Borde, lectrice et dame de lit dont je conserve une précieuse missive. Au plaisir de vous lire madame et bonne fin de journée en cette Saint-Valentin.

Mme de Sabran a écrit:
Vous restez en France pendant la Révolution française, et vous défendez les Tuileries, le 10 août 1792, dans le bataillon royaliste des Filles-Saint-Thomas.    

Le baron de Frenilly était un défenseur acharné de la monarchie (il deviendra un ultra sous la Restauration). A tel point que Louis XVIII le surnommait "Monsieur de Frénésie".

Voila quelqu'un que je ne connaissais pas, une figure de l'ombre. Cependant chère Eleonore et vous cher baron, vous me donnez la grande envie de plonger dans vos mémoires et d'y découvrir vos souvenirs d'êtres qui parsèment l'Histoire.
Merci d'être présent dans ce pays çi.

Fauveau de Frénilly a écrit:
Chère marquise de Boufflers merci d'étaler ainsi mes souvenirs à tous vents. .

Quelle commère je fais !

Le baron  Fauveau a aussi écrit un livre de poésies dont l'une dédiée à J-B Lefort mon ancêtre, son vieux garde-chasses dont il raconte l'histoire et les guerres de Hollande dont la fameuse bataille de Berg op Zoom, un "joli" massacre, pillage et viols "orchestré" par le futur maréchal de Lowenthal, qui souleva l'indignation de toute l'Europe. Ce J-B est le premier d'une lignée de 50 gardes et piqueurs Lefort de 1750 à 1950
Le baron avec son troupeaux de 1000 mérinos se désole dans ses mémoires des loups qui viennent grignoter la nuit le troupeau, les révolutionnaires ayant décimé tout le gibier: cerfs,sangliers, lièvres. Il se plaint aussi de l'occupation du château par les troupes russes en 1815 qui abattent ses peupliers et dévorent les mérinos, Il invite quand même le colonel à qui il offre le thé, Le colonel s'excuse des exactions mais affirme qu'elles sont bien moindres que celles des troupes de Bonaparte

Mais comment diable fait on pour insérer "simplement" des images !!!!!

Soyez le ou la bienvenu(e), Lefort, et merci pour ces informations complémentaires.

Lefort a écrit:Mais comment diable fait on pour insérer "simplement" des images !!!!!

Ne criez pas si fort !!!!!  

Voir ici : Comment insérer des images

La nuit, la neige a écrit:

Ne criez pas si fort !!!!!  

...  

Ravie de vous accueillir dans le Forum de Marie-Antoinette, cher Lefort !  
Au plaisir de vous lire et de découvrir bientôt les images que vous nous posterez avec maestria .

Voici le blason du baron...le lion rampant tentant d'attraper une étoile d'or...qui pourrait rappeler que Frénilly obtint la pairie avec quelques difficultés
et aussi une descendante du baron, bien sympathique Julie de Pimodan, créatrice de Fluicity "l'innovation au service du citoyen

Et pour ne pas lasser le lecteur...Le domaine de Bourneville fut avant Fauveau de Frenilly la propriété de Préaudeau de Chemilly qui connu bien des misères: .  Il sera emprisonné 4 mois à la Bastille soupçonné de malversation, les scellées posées 4 fois sur son logis puis il est  blanchi, son frère trésorier général de l’artillerie  s’était enfui en Angleterre suite à ses malversations .En 1774 il est envoyé par le roi en Angleterre sous prétexte d’acheter des chevaux mais en fait pour tenter de racheter 40.000 livres – sans succès, un libelle du sieur de la Morande relatant les turpitudes de la comtesse Du Barry et l’objet de chantage. Une précédente tentative pour trucider ou enlever l’auteur du libelle ayant échoué, c’est finalement Beaumarchais qui faisait partie des services secrets qui réussira cette mission.   Preaudeau épouse  à 59 ans en 1797 Mlle Mullon de St Preux, 22 ans, propriétaire du château de Bourneville, en 1792 mais quelques semaines après son mariage, lors d'une visite à son beau-père à Voulangis, il se noie la même année dans la rivière le Morin proche.  Puis le château est acquis par mariage par le baron  Fauveau de Frénilly  Pair de France, conseiller du roi et parlementaire. Mr Preaudeau de Chemilly. Son grand-père anobli en 1740 par sa charge de fermier général, son père receveur général des bois du Poitou. Après le décès  de Mr Preaudeau de Chemilly, Fauveau épouse la veuve, Alexandrine Mullon de St Preux en l’an huit (1799) à Marolles. Le château propriété d’Alexandrine était alimenté par un  aqueduc souterrain de plusieurs Kms.

C'est un bien joli poème ! Il me rappelle l'auprès de mon arbre, je vivais heureux de Brassens ...
J.B. ? Jean-Baptiste, sans doute.
Dites-nous en davantage, s'il vous plaît, sur ce Jean-Baptiste Lefort, ami du baron et qui vous a inspiré votre pseudonyme .

Lefort a écrit: pour tenter de racheter 40.000 livres – sans succès, un libelle du sieur de la Morande relatant les turpitudes de la comtesse Du Barry et l’objet de chantage.

... un individu bien peu recommandable, en effet .
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1950-theveneau-de-morande?highlight=MORANDE

Je ne voudrais pas lasser par des anecdotes personnelles:
Jean Baptiste Lefort mon ar ar ar grd père garde pendant 40 ans à Bourneville ;on garde à la mairie de Marolles trace de "délicieux" procès-verbaux de JB et son fils à des manants qui osent faire paître leurs chevaux sur les terres du seigneurs, des 3 fils de JB , Georges devient garde à Vaux le Vicomte (les Choiseil-Praslin) il "engrosse" une fermière de 14.5 ans...l'épouse avec une belle dot d'où 13 enfants dont 4 survivront dont J-Denis garde et piqueux du prince  Berthier de Wagram au château de Gros-Bois, 13 enfants aussi !...et une ribambelle de cousins gardes et piqueurs Lefort dans divers châteaux de l'ile de France: Chantilly au service du Prince de Bourbon....à Sivry au service de Mr Aguado chambellan de Napolèon III. de la duchesse d'Uzes au château de Laborde....
Vaux le Vicomte était bien gardé: au centre Claude Lefort, garde général...avec les galons !

Et pour le plaisir des héraldistes les blasons des 2 propriétaires successifs de Bourneville avant le Baron de Frenilly: Baron de Juigné et Baron de Preaudeau

Autre J-Baptiste Garde au château de Vaux marié à M. Thuillier à Maincy en 1769. Il est officier municipal à Maincy, le maire est Delannoy . J-Baptiste fut « épuré » par le procureur de la commune partisan de la terreur. Le comité révolutionnaire en 1792 s’installe dans l’église alors  que le curé vient d’être arrêté, quelques paroissiennes les en chassent en les traitant de « cochonnerie », d’où dépôt de plainte ;  En Mai 1794 Delannoy et Lefort et d’autres signent la réaffectation de l’église selon la loi du 7 vendémiaire, 3 des 4 cloches avaient été fondues,  le coq et la croix jeté à bas.