Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
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Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
Il nous fournissait l'objet de notre dernière énigme ...
Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 ) est un homme de lettres français, ami de Mirabeau père, Marmontel et Voltaire. Il a laissé peu d'écrits, nous dit Wiki, mais qui ont suscité un intérêt considérable. Dans l'Introduction, les Réflexions et d'autres fragments mineurs, il émet des pensées sur des questions de philosophie morale et de critique littéraire mais il brille surtout en tant que moraliste. Sa véritable force est d'exprimer dans un langage assez épigrammatique les résultats de son observation attentive des comportements et des motivations des hommes.
Il avait pourtant débuté par le métier des armes . Il s'engagea dans l'armée et y servit pendant dix ans, prenant part à la guerre de succession de Pologne, à la campagne d'Italie du maréchal de Villars en 1733 , et à la désastreuse expédition en Bohême pour soutenir les ambitions de Frédéric II sur la Silésie, dans laquelle les Français furent délaissés par leurs alliés. Vauvenargues prit part à la retraite de Prague du maréchal de Belle Isle . Il eut la jambe glacée et, malgré un long séjour à l'hôpital de Nancy, ne s'en remit jamais tout à fait. De retour en France après la bataille de Dettingen , il fut assigné à la garnison d'Arras, ce qui marqua la fin de sa carrière militaire et tant mieux car elle lui allait comme des guêtres à une langouste.
Pas de regrets, Vauvenargues maniait tellement mieux l'idée et la plume que l'épée !
La principale différence entre Vauvenargues et ses prédécesseurs, comme La Rochefoucauld par exemple, est que Vauvenargues a une haute idée de l'homme, et qu'il est aussi plus enclin au stoïcisme qu'aux théories épicuriennes. On l'a qualifié de « stoïque moderne».
Il mourut à Paris le 28 mai 1747 à l'âge de 31 ans.
Au travers de différents portraits, on découvre « une âme pure et fière, généreuse et tendre, éprise d'idéal. Un homme au jugement ferme, lucide et pondéré, non dénué de finesse »
Luc de Clapiers de Vauvenargues
Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 ) est un homme de lettres français, ami de Mirabeau père, Marmontel et Voltaire. Il a laissé peu d'écrits, nous dit Wiki, mais qui ont suscité un intérêt considérable. Dans l'Introduction, les Réflexions et d'autres fragments mineurs, il émet des pensées sur des questions de philosophie morale et de critique littéraire mais il brille surtout en tant que moraliste. Sa véritable force est d'exprimer dans un langage assez épigrammatique les résultats de son observation attentive des comportements et des motivations des hommes.
Il avait pourtant débuté par le métier des armes . Il s'engagea dans l'armée et y servit pendant dix ans, prenant part à la guerre de succession de Pologne, à la campagne d'Italie du maréchal de Villars en 1733 , et à la désastreuse expédition en Bohême pour soutenir les ambitions de Frédéric II sur la Silésie, dans laquelle les Français furent délaissés par leurs alliés. Vauvenargues prit part à la retraite de Prague du maréchal de Belle Isle . Il eut la jambe glacée et, malgré un long séjour à l'hôpital de Nancy, ne s'en remit jamais tout à fait. De retour en France après la bataille de Dettingen , il fut assigné à la garnison d'Arras, ce qui marqua la fin de sa carrière militaire et tant mieux car elle lui allait comme des guêtres à une langouste.
Pas de regrets, Vauvenargues maniait tellement mieux l'idée et la plume que l'épée !
La principale différence entre Vauvenargues et ses prédécesseurs, comme La Rochefoucauld par exemple, est que Vauvenargues a une haute idée de l'homme, et qu'il est aussi plus enclin au stoïcisme qu'aux théories épicuriennes. On l'a qualifié de « stoïque moderne».
Il mourut à Paris le 28 mai 1747 à l'âge de 31 ans.
Au travers de différents portraits, on découvre « une âme pure et fière, généreuse et tendre, éprise d'idéal. Un homme au jugement ferme, lucide et pondéré, non dénué de finesse »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
Quelques pensées, en vrac ...
Il est bon d’être ferme par tempérament, et flexible par réflexion.
Les faibles veulent quelquefois qu’on les croie méchants ; mais les méchants veulent passer pour bons .
Entre rois, entre peuples, entre particuliers, le plus fort se donne des droits sur le plus faible, et la même règle est suivie par les animaux, par la matière, par les éléments, etc., de sorte que tout s’exécute dans l’univers par la violence ; et cet ordre, que nous blâmons avec quelque apparence de justice, est la loi la plus générale, la plus absolue, la plus immuable, et la plus ancienne de la nature .
Les faibles veulent dépendre, afin d’être protégés : ceux qui craignent les hommes aiment les lois .
Il est bon d’être ferme par tempérament, et flexible par réflexion.
Les faibles veulent quelquefois qu’on les croie méchants ; mais les méchants veulent passer pour bons .
Entre rois, entre peuples, entre particuliers, le plus fort se donne des droits sur le plus faible, et la même règle est suivie par les animaux, par la matière, par les éléments, etc., de sorte que tout s’exécute dans l’univers par la violence ; et cet ordre, que nous blâmons avec quelque apparence de justice, est la loi la plus générale, la plus absolue, la plus immuable, et la plus ancienne de la nature .
Les faibles veulent dépendre, afin d’être protégés : ceux qui craignent les hommes aiment les lois .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
Je découvre, en même temps que vous , que Picasso
eut un coup de coeur pour le château de Vauvenargues et l'acheta .
Après sa mort en 1973, le peintre fut inhumé dans le parc de Vauvenargues.
eut un coup de coeur pour le château de Vauvenargues et l'acheta .
Après sa mort en 1973, le peintre fut inhumé dans le parc de Vauvenargues.
Le domaine, par le mariage en 1548 de François de Clapiers seigneur de Vauvenargues avec Marguerite de Séguirand, appartient pendant deux siècles et demi aux héritiers de la famille de Clapiers. La forteresse d'origine est transformée entre 1643 et 1667 en château actuel, par le procureur général et premier consul d'Aix Henri de Clapiers.
Le roi Louis XV, nous dit WIKI, érige la seigneurie de Vauvenargues en marquisat vers 1722, pour remercier le consul d'Aix Joseph de Clapiers de son grand dévouement pendant la peste de Marseille, qui décime les populations . Il a pour héritier notoire l'écrivain moraliste des Lumières ami de Voltaire.
Après la Révolution française, Luc, troisième marquis de Vauvenargues, vend le château en 1790 à la famille du cardinal et des comtes d'Isoard de Vauvenargues (proches de Lucien Bonaparte).
Lieu comparé parfois au site royal de l'Escurial de Madrid, Picasso installe à Vauvenargues entre 1959 et 1962, son atelier d'artiste, avec sa muse des lieux et dernière épouse Jacqueline Picasso et son importante collection d'art personnelle (des Cézanne, Matisse, Degas, Miró, Modigliani, Vuillard .... ) Les paysages de la Sainte Victoire lui inspire des souvenirs nostalgiques des paysages de son Andalousie natale, qui lui inspire une série d'œuvres peintes à Vauvenargues aux couleurs dominantes rouges, jaunes, et verts.
En 1961 il s'installe dans son mas Notre-Dame-de-Vie, près de Cannes, mais repose depuis sa mort devant le grand escalier de son château de Vauvenargues, au côté de Jacqueline.
Le château, meublé et décoré par l'artiste, appartient depuis à Catherine Hutin-Blay (fille de Jacqueline, héritière de Picasso) et n'est pas ouvert à la visite, sauf circonstances particulières.
Picasso à Vauvenargues
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
?
Où tout est dépendant, il y a un maître : l’air appartient à l’homme, et l’homme à l’air ; et rien n’est à soi ni à part .
Perceval ...
Cette Maxime paraît obscure. Il semble que Vauvenargues ait voulu prouver l’existence de Dieu par la dépendance mutuelle des différentes parties de l’univers, dont aucune ne peut s’isoler des autres, ni subsister par elle-même.
On n’entend pas ce que veut dire l’air appartient à l’homme, et l’homme à l’air.
L’homme ne peut se passer d’air ; mais l’air existerait fort bien sans l’homme. Appartient veut-il dire participe de la nature, etc. ? Alors l’idée d’appartenir n’a plus de liaison sensible avec l’idée de dépendance exprimée dans la première phrase. Il y a, je crois, abus de mots. — Suard.
— Voltaire, au contraire, trouve cette pensée fort belle, et l’on a peine à comprendre que Suard la trouve obscure. Vauvenargues n’a nullement songé à prouver l’existence de Dieu ; il a voulu exprimer cette idée, sur laquelle il revient souvent, qu’il n’y a d’indépendance absolue ni pour les personnes, ni pour les choses, et que, toutes étant mutuellement dépendantes, chacune a son maître. Sans doute, l’air existerait fort bien sans l’homme, si Dieu l’avait voulu ; mais, comme il est permis de supposer que l’air a été fait pour l’homme, on peut dire que l’air appartient à l’homme, aussi bien que l’homme appartient à l’air, sans lequel il ne pourrait vivre. Il n’y a pas là le moindre abus de mots. — G.
Ô soleil ! ô pompe des cieux ! qu’êtes-vous ? Nous avons surpris le secret et l’ordre de vos mouvements. Dans la main de l’Être des êtres, instruments aveugles et ressorts peut-être insensibles, le monde, sur qui vous régnez, mériterait-il nos hommages ? Les révolutions des empires, la diverse face des temps, les nations qui ont dominé, et les hommes qui ont fait la destinée de ces nations mêmes, les principales opinions et les coutumes qui ont partagé la créance des peuples dans la religion, les arts, la morale et les sciences, tout cela, que peut-il paraître ? Un atome presque invisible, qu’on appelle l’homme, qui rampe sur la face de la terre, et qui ne dure qu’un jour, embrasse en quelque sorte d’un coup d’œil le spectacle de l’univers dans tous les âges
Où tout est dépendant, il y a un maître : l’air appartient à l’homme, et l’homme à l’air ; et rien n’est à soi ni à part .
Perceval ...
Cette Maxime paraît obscure. Il semble que Vauvenargues ait voulu prouver l’existence de Dieu par la dépendance mutuelle des différentes parties de l’univers, dont aucune ne peut s’isoler des autres, ni subsister par elle-même.
On n’entend pas ce que veut dire l’air appartient à l’homme, et l’homme à l’air.
L’homme ne peut se passer d’air ; mais l’air existerait fort bien sans l’homme. Appartient veut-il dire participe de la nature, etc. ? Alors l’idée d’appartenir n’a plus de liaison sensible avec l’idée de dépendance exprimée dans la première phrase. Il y a, je crois, abus de mots. — Suard.
— Voltaire, au contraire, trouve cette pensée fort belle, et l’on a peine à comprendre que Suard la trouve obscure. Vauvenargues n’a nullement songé à prouver l’existence de Dieu ; il a voulu exprimer cette idée, sur laquelle il revient souvent, qu’il n’y a d’indépendance absolue ni pour les personnes, ni pour les choses, et que, toutes étant mutuellement dépendantes, chacune a son maître. Sans doute, l’air existerait fort bien sans l’homme, si Dieu l’avait voulu ; mais, comme il est permis de supposer que l’air a été fait pour l’homme, on peut dire que l’air appartient à l’homme, aussi bien que l’homme appartient à l’air, sans lequel il ne pourrait vivre. Il n’y a pas là le moindre abus de mots. — G.
Ô soleil ! ô pompe des cieux ! qu’êtes-vous ? Nous avons surpris le secret et l’ordre de vos mouvements. Dans la main de l’Être des êtres, instruments aveugles et ressorts peut-être insensibles, le monde, sur qui vous régnez, mériterait-il nos hommages ? Les révolutions des empires, la diverse face des temps, les nations qui ont dominé, et les hommes qui ont fait la destinée de ces nations mêmes, les principales opinions et les coutumes qui ont partagé la créance des peuples dans la religion, les arts, la morale et les sciences, tout cela, que peut-il paraître ? Un atome presque invisible, qu’on appelle l’homme, qui rampe sur la face de la terre, et qui ne dure qu’un jour, embrasse en quelque sorte d’un coup d’œil le spectacle de l’univers dans tous les âges
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
Mme de Sabran a écrit: Un atome presque invisible, qu’on appelle l’homme, qui rampe sur la face de la terre, et qui ne dure qu’un jour, embrasse en quelque sorte d’un coup d’œil le spectacle de l’univers dans tous les âges
C'est ma vision sur l'homme sur terre également !
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues ( 1715 - 1747 )
... celle aussi de Jacques Brel, qui disait être un accident biologique .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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