Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
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Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
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Voici les extraits de trois lettres du cardinal de Bernis concernant l'exil, le dépérissement et la mort de Mme de Polignac.
Elles sont adressées pour les deux premières à lady E Foster, et la 3ème à Geoffroy, marquis de Limon, contrôleur des finances du duc d’Orléans.
Elles sont extraites du livre intitulé The collection of autographs, letters and historical documents formed by Alfred Morrison second series, vol 1 1893 consultable sur archive.org.
Il en ressort, ce que nous savions déjà, que Yolande était une femme extrêmement sensible et attachante . Le détail, mis en exergue par Bernis, de son ignorance du sort réel de la reine ( la guillotine ) est généralement parfaitement méconnu du public, à ce que j'ai remarqué.
Lady Elisabeth, est cette amie de Georgiana de Devonshire qui, de par ses multiples contacts, devaient être très bien informée sur tous les potins de la cour de France, mais pas seulement les potins, comme le démontre entre les lignes cette lettre que le cardinal de Bernis lui a écrite en novembre 1793:
“Notre amie de Vienne n’est plus la même; sa figure et son caractère sont changés au point de ne plus la reconnaître. Cependant, elle ignore encore que la Reine soit montée sur un échafaud. Ce sera un miracle si elle survit à tant de malheurs accumulés. Et le pauvre comte que je n’ose nommer, que deviendra-t-il? Je console du mieux que je peux votre ami Vaudreuil ; il est digne de pitié. "
Cette phrase en italique dans le texte m’intrigue. Quel est ce comte qu’il n’ose nommer. S’agit-il de Jules-François qu’il appellerait ainsi par son titre originel ? Ou bien plutôt de Vaudreuil que, par discrétion, il ne veut pas nommer dans le contexte de cette phrase qui ferait alors trop clairement allusion à la liaison entre la duchesse et Vaudreuil. En tous les cas, E Foster, sa correspondante, devait le comprendre à demi-mot ce qui laisserait supposer qu’elle sait bien des choses . D’ailleurs, pour donner le change, il cite Vaudreuil dans la phrase suivante qui ne sous-entend pas forcément l’existence d’un sentiment passionné.
En lisant les lettres que lui écrivaient Bernis ou Vaudreuil, on s’aperçoit que lady Foster était également très au fait sur des sujets nettement plus sérieux et stratégiques pour l’émigration.
Voici les extraits de trois lettres du cardinal de Bernis concernant l'exil, le dépérissement et la mort de Mme de Polignac.
Elles sont adressées pour les deux premières à lady E Foster, et la 3ème à Geoffroy, marquis de Limon, contrôleur des finances du duc d’Orléans.
Elles sont extraites du livre intitulé The collection of autographs, letters and historical documents formed by Alfred Morrison second series, vol 1 1893 consultable sur archive.org.
Il en ressort, ce que nous savions déjà, que Yolande était une femme extrêmement sensible et attachante . Le détail, mis en exergue par Bernis, de son ignorance du sort réel de la reine ( la guillotine ) est généralement parfaitement méconnu du public, à ce que j'ai remarqué.
Lady Elisabeth, est cette amie de Georgiana de Devonshire qui, de par ses multiples contacts, devaient être très bien informée sur tous les potins de la cour de France, mais pas seulement les potins, comme le démontre entre les lignes cette lettre que le cardinal de Bernis lui a écrite en novembre 1793:
“Notre amie de Vienne n’est plus la même; sa figure et son caractère sont changés au point de ne plus la reconnaître. Cependant, elle ignore encore que la Reine soit montée sur un échafaud. Ce sera un miracle si elle survit à tant de malheurs accumulés. Et le pauvre comte que je n’ose nommer, que deviendra-t-il? Je console du mieux que je peux votre ami Vaudreuil ; il est digne de pitié. "
Cette phrase en italique dans le texte m’intrigue. Quel est ce comte qu’il n’ose nommer. S’agit-il de Jules-François qu’il appellerait ainsi par son titre originel ? Ou bien plutôt de Vaudreuil que, par discrétion, il ne veut pas nommer dans le contexte de cette phrase qui ferait alors trop clairement allusion à la liaison entre la duchesse et Vaudreuil. En tous les cas, E Foster, sa correspondante, devait le comprendre à demi-mot ce qui laisserait supposer qu’elle sait bien des choses . D’ailleurs, pour donner le change, il cite Vaudreuil dans la phrase suivante qui ne sous-entend pas forcément l’existence d’un sentiment passionné.
En lisant les lettres que lui écrivaient Bernis ou Vaudreuil, on s’aperçoit que lady Foster était également très au fait sur des sujets nettement plus sérieux et stratégiques pour l’émigration.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
Lorsqu'on lit ces deux phrases, il semble que le comte et Vaudreuil soient deux personnes différentes. Ne pourrait-il être un des enfants Polignac ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
Lucius a écrit:Lorsqu'on lit ces deux phrases, il semble que le comte et Vaudreuil soient deux personnes différentes.
Je pense que c'est le but même de cet effet de style : les convenances, toujours préserver les convenances . Remarque d'ailleurs les italiques qui mettent précisément en exergue la singularité de la phrase .
Lucius a écrit:Ne pourrait-il être un des enfants Polignac ?
Le comte pourrait être Armand ( que parfois Bombelles, par exemple, appelle " le comte Armand de Polignac " ) mais il n'y a pas lieu de s'interroger sur ce qu'il va devenir : il vient d'épouser Idalie de Nyvenheim .
Le comte pourrait être Jules ( parfois encore appelé " le comte Jules " par Artois dans ses lettres à Vaudreuil ) . Mais non : il souffre, paraît-il, " avec plus de philosophie " et son devenir sera fermement pris en main par la comtesse Diane, Bernis n'en doute pas ...
Au contraire, les témoins de l'agonie et la mort de Mme de Polignac ( Las Casas, par exemple ) craignent pour Vaudreuil qu'il n'en perde la raison. L'interrogation " Que va-t-il devenir ? " prend alors tout son sens.
Notre sujet sur Bernis : https://marie-antoinette.forumactif.org/t691-francois-joachim-de-pierre-de-bernis#98317
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
Mme de Sabran a écrit:
Le comte pourrait être Jules ( parfois encore appelé " le comte Jules " par Artois dans ses lettres à Vaudreuil ) . Mais non : il souffre, paraît-il, " avec plus de philosophie " et son devenir sera fermement pris en main par la comtesse Diane, Bernis n'en doute pas ...
Comme si Diane allait laisser tomber le frangin ! Il ferait beau voir !!!
Bien sûr que Bernis parle de Vaudreuil, et l'autre fine mouche de Foster ne s'y trompe pas.
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
Les éditions Mercure de France, collection Le temps retrouvé, poursuivent la réédition en format poche des titres qui ont fait leur succès public.
A paraître, ce début novembre :
Mémoires
Cardinal de Bernis
Suivi de François-Joachim de Bernis vu par Casanova
Notes de Philippe Bonnet
Editions Mercure de France (Nov. 18)
Présentation :
Né en 1715, d'une lignée ancienne mais fort pauvre, François Joachim de Bernis affirme : «J'ai réussi à obtenir tout ce que je désirai fortement.»
Plusieurs recueils de petits vers galants lui valurent le surnom de Babet la Bouquetière et un fauteuil à l'Académie française dès l'âge de vingt-neuf ans.
Mais c'est madame de Pompadour qui fit sa carrière. Ambassadeur à Venise, puis ministre des Affaires étrangères, il négocia avec bonheur le renversement des alliances. Au comble de la faveur, ayant en conscience, après Rossbach (1757), osé parler de paix, il tomba en disgrâce.
Soulagé du pouvoir, il mena une existence opulente et facile à la cour pontificale où, cardinal ambassadeur, il fut aux yeux de tous «le roi de Rome» jusqu'à la Révolution qui le ruina.
Dans ces Mémoires passent toute la complexité, le charme et la grandeur d'une figure unique : celle de l'aristocrate secrètement averti de son déclin.
A paraître, ce début novembre :
Mémoires
Cardinal de Bernis
Suivi de François-Joachim de Bernis vu par Casanova
Notes de Philippe Bonnet
Editions Mercure de France (Nov. 18)
Présentation :
Né en 1715, d'une lignée ancienne mais fort pauvre, François Joachim de Bernis affirme : «J'ai réussi à obtenir tout ce que je désirai fortement.»
Plusieurs recueils de petits vers galants lui valurent le surnom de Babet la Bouquetière et un fauteuil à l'Académie française dès l'âge de vingt-neuf ans.
Mais c'est madame de Pompadour qui fit sa carrière. Ambassadeur à Venise, puis ministre des Affaires étrangères, il négocia avec bonheur le renversement des alliances. Au comble de la faveur, ayant en conscience, après Rossbach (1757), osé parler de paix, il tomba en disgrâce.
Soulagé du pouvoir, il mena une existence opulente et facile à la cour pontificale où, cardinal ambassadeur, il fut aux yeux de tous «le roi de Rome» jusqu'à la Révolution qui le ruina.
Dans ces Mémoires passent toute la complexité, le charme et la grandeur d'une figure unique : celle de l'aristocrate secrètement averti de son déclin.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires et correspondance du cardinal de Bernis
La nuit, la neige a écrit:
Suivi de François-Joachim de Bernis vu par Casanova
Eh bien, s'il raconte leurs parties fines, ça ne doit pas être triste !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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