Louis-François de Turgy, garçon de bouche
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Dominique Poulin
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Toulan est un héros.
Il était un révolutionnaire convaincu mais au contact de la famille royale, ses convictions se sont transformées. Les princesses l'appelaient "fidèle". Je ne pense pas qu'il y en avait encore beaucoup à leurs yeux...
Il meurt guillotiné, après avoir fui jusqu'à Bordeaux durant le procès de Marie-Antoinette. J'espère juste qu'il y a eu plus que le simple témoignage de Louis XVII. Sinon ce serait particulièrement horrible...
Il était un révolutionnaire convaincu mais au contact de la famille royale, ses convictions se sont transformées. Les princesses l'appelaient "fidèle". Je ne pense pas qu'il y en avait encore beaucoup à leurs yeux...
Il meurt guillotiné, après avoir fui jusqu'à Bordeaux durant le procès de Marie-Antoinette. J'espère juste qu'il y a eu plus que le simple témoignage de Louis XVII. Sinon ce serait particulièrement horrible...
Invité- Invité
Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Lorsque la famille royale n'était point obsédée par les gardiens, les princesses aimaient à se rappeler les actes de fidélité dont elles avaient été l'objet pendant les scènes horribles de la Révolution. La Reine daigna même un jour, se ressouvenir de la première circonstance où j'eus le bonheur d'être remarqué par Elle et par le Roi, dans la malheureuse matinée du 6 octobre. Cette princesse répéta plusieurs fois devant Louis XVII et Madame Royale, que, ce jour-là je lui avais sauvé la vie en lui ouvrant la porte secrète de ses petits appartements, donnant dans la pièce dite l'œil de bœuf, par où elle se réfugia chez le Roi, et en refermant cette porte sur les assassins qui la poursuivaient . Ce qui était le plus à remarquer dans ces occasions, c'est que la Reine ne parlait jamais de ceux dont elle avait si cruellement à se plaindre, et qu'en recommandant à ses augustes enfants de se souvenir des bonnes actions, elle leur donnait l'exemple d'oublier les injures.
Note de Lenôtre :
Il y avait, au château de Versailles, deux communications entre les appartements du Roi et ceux de la Reine : l'une secrète consistant en un couloir étroit et tortueux, disposé à hauteur d'entre-sol, traversant tout le rez-de-chaussée du château; l'autre publique, et, en quelque sorte, officielle, par trois petits cabinets, éclairés sur une cour de service, et séparant la grande chambre de la Reine de la salle de l'œil-de bœuf. Tout ce dédale de petites pièces, d'escaliers dérobés, de portes discrètes, quoique fermé au public, existe encore et l'on peut y revivre la nuit du 5 au 6 octobre, que les témoins oculaires racontent d'une façon si confuse et si contradictoire.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Vers la fin de mars, des rapports faits au Conseil général, contre Toulan et plusieurs de ses collègues, rendirent plus défiants les commissaires chargés du service ; il fallait recourir aux billets ; Mme Elisabeth inscrivit :
« La phrase de M. nous a fait bien plaisir. ( Monsieur, frère du Roi, s'était déclaré régent du royaume.) Comme il est bien important que notre secret ne soit connu de personne, ne parlez pas de nos moyens de correspondance.
Vous donnerez ceci (un billet) à la personne chez laquelle vous avez été samedi. Donnez-lui de quoi faire paraître l'écriture. Ne me rendez réponse surtout que mardi, pour ne pas multiplier les paquets. Avaient-ils l'air de vouloir découvrir par qui on avait des nouvelles et d'en parler au Conseil général ? J'ai trouvé le livre. »
(C'était une semaine sainte que Mme Elisabeth m'avait demandée.)
Diverses dénonciations, et notamment celle que Tison et sa femme firent contre la Reine, les princesses et un grand nombre de personnes, devinrent la cause que Toulan et quelques municipaux furent rayés du nombre de ceux que l'on envoyait au Temple ; ils furent remplacés par d'autres qui reçurent des injonctions si sévères, et qui, d'ailleurs, étaient si dévoués aux ennemis de la famille royale, que les communications redevinrent extrêmement difficiles. Cependant les évévements de l'intérieur de la France et ceux qui se passaient au dehors, inquiétaient vivement les princesses ; elles furent obligées d'avoir recours aux signaux. Mme Elisabeth me donna ceux-ci à la fin d'avril et dans le mois de mai.
« Y a-t-il une trêve ? relevez votre col. Nous demande-t-on aux frontières? la main droite dans la poche de V habit. Approvisionne-t-on Paris ? la main sur le menton. Le général Lamarlière est-il parti ? sur le front. Les Espagnols cherchent-ils à rejoindre les Nantais?
frottez les sourcils. Croit-on que nous serons encore ici au mois d'août ? mouchez-vous sans vous retourner.
Après souper allez chez Fidèle (Toulan), demandez-lui s'il a des nouvelles de Produse (le prince de Condé), s'il en a d'heureuses., la serviette sous le bras droit; s'il n'en a pas, sous le gauche. Dites-lui que nous craignons que la dénonciation ne lui ait procuré des désagréments. Priez- le, lorsqu'il aura des nouvelles de Produse de vous le dire ; vous nous en instruirez par les signes convenus.
Ne pourrie z-vous pas, s'il survenait quelque chose de nouveau, nous le mander en écrivant avec du citron sur le papier qui sert de bouchon à la carafe où l'on met la crème, ou bien dans une balle que vous jetterez chez ma sœur un jour que vous serez seul.
Emparez-vous du papier des bouteilles lorsque je me moucherai en sortant de chez moi; quand vous les aurez, appuyez-vous sur le mur en baissant votre serviette lorsque je passerai. Si ce que je vous demande présente quelque danger pour vous, faites-le savoir en passant votre serviette d'une main à l'autre.
Croit-on que nous serons encore ici au mois d'août ? tenez la serviette dans la main. Nous espérons que l'on ne vous tourmentera plus. Ne craignez pas de faire usage de la main gauche., nous aimons mieux tout savoir.
Si les Suisses déclaraient la guerre., le signe serait un doigt sous le menton. Les Nantais sont-ils à Orléans ? deux doigts lorsqu'ils y seront. »
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Tout de même ! Turgy doit en rajouter, car enfin, comment retenir tout ça ?
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Dans le courant de juin, la femme Tison donna des signes de dérangement d'esprit, elle était toujours triste et poussait des soupirs comme une personne qui éprouve des remords. Quelqu'en fut le motif, elle se vit contrainte par son mari, homme brutal, de faire une nouvelle dénonciation contre la Reine et contre M°* Elizabeth : elle les accusa d'entretenir, tous les jours, une correspondance avec moi.
Pour prouver le fait, elle descendit au Conseil un flambeau qu'elle avait pris dans la chambre de Mme Elizabeth, et fit remarquer aux municipaux une goutte de cire à cacheter qui était tombée sur la bobèche. En effet, le matin, cette princesse m'avait remis un billet cacheté pour M. l'abbé Edgeworth de Firmont, et je m'étais empressé de le porter chez Mme la duchesse de Sérent : son Altesse Royale ne cachetait que les billets pour ce vénérable ecclésiastique, son confesseur.
Pour prouver le fait, elle descendit au Conseil un flambeau qu'elle avait pris dans la chambre de Mme Elizabeth, et fit remarquer aux municipaux une goutte de cire à cacheter qui était tombée sur la bobèche. En effet, le matin, cette princesse m'avait remis un billet cacheté pour M. l'abbé Edgeworth de Firmont, et je m'étais empressé de le porter chez Mme la duchesse de Sérent : son Altesse Royale ne cachetait que les billets pour ce vénérable ecclésiastique, son confesseur.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
La goutte de trop.
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Oui, tu l'as dit ! C'est en effet à partir de ce moment que la femme Tison va sombrer dans la folie .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
C'est pourtant bien elle que la duchesse d'Angoulème ira voir plus tard à l'hospice il me semble.
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Il me semble bien, oui .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
j'ai un doute avec la femme Simon
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Mr de Talaru- Messages : 3193
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Attends, je cherche ...
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
En remontant de la chambre du Conseil, la femme Tison entre dans l'appartement des princesses. Elle aperçoit la Reine, sa tête se trouble, elle se précipite aux pieds de la princesse en s'écriant devant les municipaux et sans faire attention à leur présence : « Madame, je demande pardon à Votre Majesté (ce fut son expression), je suis une malheureuse, je suis la cause de votre mort et de celle de Mme Elizabeth. »
Les princesses la relevèrent avec bonté et tâchèrent de la calmer.
Un moment après, j'entrai avec mes deux camarades, Chrétien et Marchand, portant le dîner de la famille royale, et accompagnés des quatre commissaires surveillants. La femme Tison se jeta à genoux devant moi, en me disant :
« M. Turgy, je vous demande pardon, je suis une malheureuse, je suis la cause de la mort de la Reine et de la vôtre. » M'"° Elizabeth, la relevant aussitôt, me dit : « Turgy, pardonnez-lui. » J'eus l'honneur de répondre à son Altesse Royale : « Que la femme Tison ne m'avait point offensé ; qu'en supposant qu'elle l'eut fait, je lui pardonnais de bon cœur. » Cette femme eut ensuite des convulsions affreuses ; on la transporta dans une chambre du Palais, il fallut huit hommes pour la contenir. Deux jours après on la conduisit à l'Hôtel-Dieu, elle n'a plus reparu au Temple.
• Cette scène tragique dut se passer le 6 juillet, car à la date du 8, deux jours après, on trouve notée sur les registres de l'Hôtel-Dieu l'entrée de « Anne-Victoire Baudet, femme Tison, le municipal, à qui la femme Tison s'était adressée, m'avait prévenu de tout ce qu'elle avait déclaré au Conseil, et il m'avait recommandé de ne plus me tenir auprès des princesses, afin de ne point confirmer les soupçons des autres commissaires et des gardiens. Dans la soirée, il parvint heureusement à persuader à ses collègues que la dénonciation, ainsi que la scène qui venait de se passer, n'étaient que l'effet du délire de la malheureuse femme Tison. Il jeta au feu la dénonciation.
Les princesses la relevèrent avec bonté et tâchèrent de la calmer.
Un moment après, j'entrai avec mes deux camarades, Chrétien et Marchand, portant le dîner de la famille royale, et accompagnés des quatre commissaires surveillants. La femme Tison se jeta à genoux devant moi, en me disant :
« M. Turgy, je vous demande pardon, je suis une malheureuse, je suis la cause de la mort de la Reine et de la vôtre. » M'"° Elizabeth, la relevant aussitôt, me dit : « Turgy, pardonnez-lui. » J'eus l'honneur de répondre à son Altesse Royale : « Que la femme Tison ne m'avait point offensé ; qu'en supposant qu'elle l'eut fait, je lui pardonnais de bon cœur. » Cette femme eut ensuite des convulsions affreuses ; on la transporta dans une chambre du Palais, il fallut huit hommes pour la contenir. Deux jours après on la conduisit à l'Hôtel-Dieu, elle n'a plus reparu au Temple.
• Cette scène tragique dut se passer le 6 juillet, car à la date du 8, deux jours après, on trouve notée sur les registres de l'Hôtel-Dieu l'entrée de « Anne-Victoire Baudet, femme Tison, le municipal, à qui la femme Tison s'était adressée, m'avait prévenu de tout ce qu'elle avait déclaré au Conseil, et il m'avait recommandé de ne plus me tenir auprès des princesses, afin de ne point confirmer les soupçons des autres commissaires et des gardiens. Dans la soirée, il parvint heureusement à persuader à ses collègues que la dénonciation, ainsi que la scène qui venait de se passer, n'étaient que l'effet du délire de la malheureuse femme Tison. Il jeta au feu la dénonciation.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Mr de Talaru a écrit:
C'est pourtant bien elle que la duchesse d'Angoulème ira voir plus tard à l'hospice il me semble.
Note de Lenôtre sur la femme Tison :
Née â Paris, paroisse Saint-Etienne-du-Mont. Elle sortit de l'hôpital le 6 ventôse, an III (24 février 1793); elle vivait encore à la fin de l'an VI. Son mari. Pierre-Joseph Tison, né à Valenciennes, en 1734, resta au Temple après la mort de la Reine. Il y était encore en juillet 179.5 et y était gardé presqu'à légal d'un prisonnier. Il n'en sortit qu'après la mort de l'enfant du Temple.
Son décès est constaté le 3 nivôse, an VI (23 décembre 1797), rue de Limoges, n" 36, à Paris.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Mme de Sabran a écrit:et y était gardé presqu'à l'égal d'un prisonnier
C'était pas le bon job ...
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Ce jour-là fut assurément un de ceux où je redoutais le plus d'être mis en arrestation, non pour moi, j'étais résigné, mais parce qu'il aurait enlevé à la famille royale tout moyen de correspondance et le seul adoucissement aux ennuis et aux tourments de leur horrible captivité. Il est bien arrivé plusieurs fois que des municipaux, épiant les signes, les regards des princesses ou les miens, tentaient d'en deviner le sens, recherchaient avidement à quoi ils se rattachaient et nous causaient une inquiétude très pénible; mais ce fut toujours sans succès. Un jour, Tison s'empare du bouchon de papier d'une carafe ; il l'examine attentivement, le présente au jour, et, n'y voyant rien, il le met dans sa poche. Les princesses pâlissent de frayeur ; que l'on juge de leur anxiété ! Mais soit que Tison eut perdu ce papier, soit qu'il ne connût pas les moyens de faire revivre l'écriture, cette alarme n'eut pas de suite. Ainsi, chose étonnante ! aucun de nos billets n'a été découvert : j'en remercie, chaque jour, la Providence divine.
Les avis de l'honnête M. Follope nous rendirent encore plus réservés. Ce ne fut que le surlendemain que la Reine, en me rendant sa serviette, parvint à me glisser un papier sur lequel Sa Majesté avait écrit ces questions :
« Que crie-t-on sous nos barreaux ? (ici plusieurs mots devenus illisibles). Ma sœur demandera peut-être du lait d'amande. La Commune est-elle renouvelée ? La femme Tison est-elle aussi folle qu'on le dit ? Pense-t-on la remplacer auprès de nous ? Est-elle bien soignée? »
Qui pourra lire ces derniers mots sans émotion ?
Ce fut en cette circonstance, que je fis part à la Reine de l'intention où j'étais de demander au Conseil général de la Commune, à être enfermé dans la Tour, pour me livrer uniquement au service intérieur des princesses, et leur épargner beaucoup de soins très pénibles. Sa Majesté me répondit :
« Votre proposition nous serait agréable ; mais par vous nous sommes informées de tout, et si vous étiez renfermé, nous ne pourrions plus rien savoir. Si l'on vient à nous déporter, et que vous ne puissiez pas partir avec nous, venez nous rejoindre partout où nous serons, avec votre femme,
votre fils et toute votre famille. »
Les avis de l'honnête M. Follope nous rendirent encore plus réservés. Ce ne fut que le surlendemain que la Reine, en me rendant sa serviette, parvint à me glisser un papier sur lequel Sa Majesté avait écrit ces questions :
« Que crie-t-on sous nos barreaux ? (ici plusieurs mots devenus illisibles). Ma sœur demandera peut-être du lait d'amande. La Commune est-elle renouvelée ? La femme Tison est-elle aussi folle qu'on le dit ? Pense-t-on la remplacer auprès de nous ? Est-elle bien soignée? »
Qui pourra lire ces derniers mots sans émotion ?
Ce fut en cette circonstance, que je fis part à la Reine de l'intention où j'étais de demander au Conseil général de la Commune, à être enfermé dans la Tour, pour me livrer uniquement au service intérieur des princesses, et leur épargner beaucoup de soins très pénibles. Sa Majesté me répondit :
« Votre proposition nous serait agréable ; mais par vous nous sommes informées de tout, et si vous étiez renfermé, nous ne pourrions plus rien savoir. Si l'on vient à nous déporter, et que vous ne puissiez pas partir avec nous, venez nous rejoindre partout où nous serons, avec votre femme,
votre fils et toute votre famille. »
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
la duchesse d'ANGOULEME rendit visite à la FEMME SIMON aux INCURABLES , celle-ci avait affirmé avoir reçu son cher CHARLES et l'avait bien reconnu - on tenta de lui faire peur pour qu'elle indique qu'elle avait menti, elle refusa et confirma ses dires jusqu'à son décès.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3733
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
C'est donc bien cela, merci, chère Marie-Antoinette .
Curieuse visite ! ... une manière d'exorcisme peut-être ?
Curieuse visite ! ... une manière d'exorcisme peut-être ?
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
.
Je reprends la narration de Turgy des événements du Temple .
Où l'on découvre trace chez Tison d'un peu d'humanité :
L'événement de la femme Tison avait consterné son mari. Les soins que la Reine et les princesses donnèrent à cette femme, dont elles avaient tant à se plaindre, touchèrent ce geôlier au point qu'il me témoigna du repentir de sa conduite passée et le désir d'en donner quelque preuve : il en saisit la première occasion.
Lorsque le jeune Roi se mettait à table, on lui donnait un siège plus élevé que les autres et garni d'un coussin. Un jour que ce siège était occupé par un municipal nommé Bernard, qui avait été desservant de l'hospice de la Pitié, on assit l'auguste enfant sur un siège ordinaire. Il était si bas qu'à peine pouvait-il atteindre ce qui était sur son assiette ; mais personne n'osait déranger Bernard connu pour sa grossièreté. Tison survint : je lui fis un signe, il me comprit. Il demanda au municipal de rendre à l'enfant le siège dont il se servait ordinairement, et lui en présenta un autre.Bernard refusa brusquement en disant devant la Reine et les princesses : « Je n'ai jamais vu donner ni table ni chaise à des prisonniers ; la paille est assez bonne pour eux. »
Tison m'offrit de me donner des nouvelles, de me procurer des journaux. J'instruisis Mme Elisabeth de tout ceci ; elle me donna bientôt cette réponse :
« Calculez bien la demande de Tison que votre zèle ne vous fasse rien hasarder qui puisse vous nuire, et si vous cédez que ce ne soit qu'après avoir fait promettre le plus grand secret. Ne vous a-t-on pas défendu de parler à Tison ? Calculez encore cela.
Tâchez de savoir si l'on ne veut pas rejeter les mouvements sur ma compagne (La Reine); si l'on ne veut pas emmener son bien plus loin que deux lieues. » (On parlait de mettre Louis XVII et Madame Royale au château de Choisy-le-Roi.) Cette question n'est pas pressée ; c'est Toulan qui nous a donné le journal dont j'ai parlé hier. La manière dont vous nous servez fait notre consolation. Demandez à Madame S. (Sérent) sa réponse sur Miranda. »
Cette façon d'appeler Louis XVII et Madame Royale le bien de Marie-Antoinette me rappelle cette autre manière de parler des enfants comme de précieux dépôts .
Je reprends la narration de Turgy des événements du Temple .
Où l'on découvre trace chez Tison d'un peu d'humanité :
L'événement de la femme Tison avait consterné son mari. Les soins que la Reine et les princesses donnèrent à cette femme, dont elles avaient tant à se plaindre, touchèrent ce geôlier au point qu'il me témoigna du repentir de sa conduite passée et le désir d'en donner quelque preuve : il en saisit la première occasion.
Lorsque le jeune Roi se mettait à table, on lui donnait un siège plus élevé que les autres et garni d'un coussin. Un jour que ce siège était occupé par un municipal nommé Bernard, qui avait été desservant de l'hospice de la Pitié, on assit l'auguste enfant sur un siège ordinaire. Il était si bas qu'à peine pouvait-il atteindre ce qui était sur son assiette ; mais personne n'osait déranger Bernard connu pour sa grossièreté. Tison survint : je lui fis un signe, il me comprit. Il demanda au municipal de rendre à l'enfant le siège dont il se servait ordinairement, et lui en présenta un autre.Bernard refusa brusquement en disant devant la Reine et les princesses : « Je n'ai jamais vu donner ni table ni chaise à des prisonniers ; la paille est assez bonne pour eux. »
Tison m'offrit de me donner des nouvelles, de me procurer des journaux. J'instruisis Mme Elisabeth de tout ceci ; elle me donna bientôt cette réponse :
« Calculez bien la demande de Tison que votre zèle ne vous fasse rien hasarder qui puisse vous nuire, et si vous cédez que ce ne soit qu'après avoir fait promettre le plus grand secret. Ne vous a-t-on pas défendu de parler à Tison ? Calculez encore cela.
Tâchez de savoir si l'on ne veut pas rejeter les mouvements sur ma compagne (La Reine); si l'on ne veut pas emmener son bien plus loin que deux lieues. » (On parlait de mettre Louis XVII et Madame Royale au château de Choisy-le-Roi.) Cette question n'est pas pressée ; c'est Toulan qui nous a donné le journal dont j'ai parlé hier. La manière dont vous nous servez fait notre consolation. Demandez à Madame S. (Sérent) sa réponse sur Miranda. »
Cette façon d'appeler Louis XVII et Madame Royale le bien de Marie-Antoinette me rappelle cette autre manière de parler des enfants comme de précieux dépôts .
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Mme de Sabran a écrit:.
Je reprends la narration de Turgy des événements du Temple .
C'est vrai qu'on l'oubliait le brave Turgy !
Reprenez, Eléo, reprenez .
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
• Bernard fut mis hors la loi, comme complice de Robespierre et exécuté le 29 juillet 1794
( Note de Turgy).
( Note de Turgy).
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Comtesse Diane a écrit:
C'est vrai qu'on l'oubliait le brave Turgy !
Reprenez, Eléo, reprenez .
Voici une avalanche de petits billets de Mme Elisabeth à Turgy .
Nous constatons que l'isolement par rapport au monde extérieur, l'incertitude sur le sort des uns et des autres ( elle s'enquiert par exemple de Mme de Bombelles) n'est pas la moindre des souffrances endurées par les prisonnières. Un mot touchant sur le petit Louis Charles qu'elles voient un instant, tous les jours, à la dérobée.
Je vais transcrire plusieurs autres billets de Mme Elizabeth, depuis les premiers jours de juillet jusqu'à la fin de septembre.
« Nous avons vu hier un journal qui parle de Saumur et d'Angers comme si la R. (République) en était encore maîtresse : qu'est-ce que cela veut dire ? Marat est-il tout à fait mort? cela fait-il du mouvement?
« Donnez à Fidèle ce billet de notre part. Dites-lui, ma sœur a voulu que vous le sachiez, que nous voyons tous les jours le petit (Louis XVII) par la fenêtre de l'escalier de la garde-robe ; mais que cela ne vous empêche pas de nous en donner des nouvelles.
« Pourquoi tambourine-t-on depuis six heures du matin ? Réponse sur cela. Si vous pouvez, sans compromettre Mme de Sérent et vous., écrivez-lui., de ma part., que je la prie de ne pas rester à Paris pour moi; la motion des Cordeliers contre les nobles me tourmente pour elle. S'il se passe quelque chose à la Fédération, n'oubliez pas de m'en instruire. »
« Pour Fidèle un billet. Où commande ce monsieur ? Lorsque vous me parlez d'un nouveau nom, dites-moi où il habite, car je ne connais pas un de ces messieurs là. Je n'ai plus rien que de la noix de galle, ainsi, l'on peut venir fouiller si l'on veut. Je me suis défait, à mesure, de ce que vous me donnez. Je vous ai demandé si vous en aviez fait autant ; si vous ne l'avez pas fait, faites-le, je l'exige : cela est nécessaire pour la sûreté de la personne (la Reine) et la vôtre. »
« y a-t-il quelques vérité à toutes les victoires que l'on crie depuis trois jours ? »
« Dites à Fidèle combien nous sommes touchés de son dernier billet. Nous n'avions pas besoin de cette assurance pour compter bien et toujours sur lui. Ses signaux sont bons (il avait loué une chambre dans une maison près du Temple : il y donnait sur le cor, des airs en rapport avec ces signaux), nous dirons seulement : « Aux armes citoyens », en cas que l'on pense à nous réunir, mais nous craignons bien que ce genre de précaution ne soit pas nécessaire. »
« Si vous avez besoin que je demande du lait d'amande, vous tiendrez votre serviette basse lorsque je passerai. Qu'est devenue la flotte anglaise (plusieurs mots illisibles) et mes Frères ? Avons-nous une flotte dans quelque mer? Qu'est-ce que vous entendez en disant que tout va bien ? est ce un espoir prompt de la fin., un changement dans l'esprit public, ou que tout marche bien ? Y a-t-il des exécutions de gens connus comme nous en entendons? Comment se porte Mme S. (Sérent) et son abbé (M. Edgeworth) ? Saurait-il par hasard des nouvelles de Mme de Bombelles qui est près de Saint-Gall, en Suisse? Que sont devenues les personnes de Saint-Cyr? Dites si vous avez bien lu et couvrez la carafe avec quelque papier bon pour nous servir. Pour Fidèle, demandez-lui si Michonis voit ma sœur et s'il n'y a que Michonis pour la garder. »
« Ce que vous me marquez de la personne (la Reine) me fait bien plaisir. Est-ce le gendarme ou la femme qui couche chez elle? Pourrait-on savoir par celle que Constant (M. Hue) a vue autre chose que des nouvelles de ce qu'elle aime ? Si vous ne pouvez lui être utile ici, mettez-vous en un lieu sûr où vous ne serez pas forcé de marcher ; mais dites-moi où.,en cas que nous ayons besoin de vous. Je ne crois pas., pour ce qui me regarde, à la déportation; mais, dans ce cas, venez me rejoindre si vous n'êtes pas nécessaire à la personne {la, Reine). Je ne puis croire encore que vous partiez. Tâchez de me faire savoir ce qui sera décidé ; et si vous restez, et que la femme Tison vienne, pourriez-vous jeter un papier dans le panier, ou bien le mettre dans un morceau de pain ? Dites si c'est par Mme S. (Sérent) que vous avez des nouvelles d'un Etre (M. l'abbé Edgeworth) qui, comme moi sait apprécier les gens fidèles. C'est avec bien du regret que je me vois enlever le seul qui me reste. »
« Votre sort se décide-t-il ? Réponse sur cette question. S'il était nécessaire que nous eussions votre billet promptement, appuyez-vous sur le mur en baissant votre serviette. Tison nous empêche quel-quefois de le prendre de suite, mais nous le veillons ; soyez tranquille. Ceci n'est que lorsque vous aurez un avis pressé à nous donner. Quel est le municipal que l'on soupçonne d'être en correspondance avec nous? est-ce par écrit., ou seulement pour nous donner des nouvelles ? Qui a dit cela ? N'a-t-on nul soupçon sur vous? Prenez bien garde. »
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Mme de Sabran- Messages : 55609
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
Mme de Sabran a écrit:
« Donnez à Fidèle ce billet de notre part. Dites-lui, ma sœur a voulu que vous le sachiez, que nous voyons tous les jours le petit (Louis XVII) par la fenêtre de l'escalier de la garde-robe ; mais que cela ne vous empêche pas de nous en donner des nouvelles.
Pauvre mère ! et pauvre gosse ...
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-François de Turgy, garçon de bouche
;
Fin de la relation de Turgy des événements du Temple .
Dans le courant de septembre, Hébert et les commissaires de service au Temple se présentèrent chez Mme Elizabeth, et notifièrent aux princesses que l'égalité devant régner partout, dans les prisons comme ailleurs, elles n'auraient plus personne pour les servir. Bientôt après le Conseil prit l'arrêté qui réduisait les augustes prisonniers à n'avoir plus qu'une sorte d'aliment à chaque repas.
J'en donnai avis à Mme Elizabeth, ainsi que des menaces, réitérées chaque jour, de me congédier.
Son Altesse Royale me répondit :
« 11 octobre 1793, à deux heures un quart,
« Je suis bien affligée. Ménagez-vous pour le temps que nous serons plus heureux et où nous pourrons vous récompenser ; emportez la consolation d'avoir bien servi de bons et malheureux maîtres. Recommandez à Fidèle de ne pas trop se hasarder pour nos signaux (par le cor). Si le hasard vous fait voir Mme Mallemain, dites-lui de mes nouvelles et que je pense à elle. Adieu., honnête homme et fidèle sujet. »
« 12 octobre 1793, à deux heures.
« Ma petite (Madame Royale) prétend que vous m'avez fait signe., hier matin ; tirez-moi d'inquiétude., si vous le pouvez encore. Je n'ai rien trouvé., si vous l'avez mis sous le seau cela aura pu couler avec l'eau et ne sera sûrement pas trouvé. S'il y a quelque chose de nouveau pour vous., faites-le moi savoir si vous le pouvez encore. Avez-vous pu lire le second petit papier où je vous parlais de Mme Mallemain, une de mes femmes. Ceci (un billet) est pour Fidèle. Dites-lui que je suis convaincue de ses sentiments. Je le remercie des nouvelles qu'il me donne et je suis bien affligée de ce qui lui est arrivé.
Adieu honnête homme et fidèle sujet. J'espère que le Dieu auquel vous avez été fidèle vous soutiendra et vous consolera de ce que vous avez à souffrir. »
Ce jour-là, 12, les commissaires du Temple nous firent monter le diner de Madame Royale, comme à l'ordinaire; mais ils ne voulurent pas qu'on dressât leur table. Ils donnèrent à chacune des princesses une assiette dans laquelle ils mirent de la soupe avec un morceau de bœuf, et, à côté, un morceau de gros pain ; ils leur remirent une cuiller d'étain, une fourchette de fer et un couteau à manche de bois noir; puis une bouteille de vin de cabaret. Les commissaires se firent ensuite servir le dîner préparé pour les augustes prisonnières. C'est ainsi que les scélérats commencèrent à exécuter leur odieux arrêté, et c'est ainsi que les princesses continuèrent à être traitées pendant leur captivité.
Le lendemain, 13 octobre, à six heures du matin, les municipaux me signifièrent l'ordre de sortir du Temple sur le champ. Je partis avec mes bons camarades. Chrétien et Marchand, navrés de douleur de ce que nous avions vu, et accablés de craintes pour l'avenir de nos augustes et malheu-
reux maîtres.
Je me retirai à Tournan-en-Brie, dans ma famille ; j'y éprouvai, d'abord, beaucoup de persécutions. Peu à peu, l'on me laissa vivre tranquille
https://archive.org/stream/lacaptivitetla00lenouoft/lacaptivitetla00lenouoft_djvu.txt
Fin de la relation de Turgy des événements du Temple .
Dans le courant de septembre, Hébert et les commissaires de service au Temple se présentèrent chez Mme Elizabeth, et notifièrent aux princesses que l'égalité devant régner partout, dans les prisons comme ailleurs, elles n'auraient plus personne pour les servir. Bientôt après le Conseil prit l'arrêté qui réduisait les augustes prisonniers à n'avoir plus qu'une sorte d'aliment à chaque repas.
J'en donnai avis à Mme Elizabeth, ainsi que des menaces, réitérées chaque jour, de me congédier.
Son Altesse Royale me répondit :
« 11 octobre 1793, à deux heures un quart,
« Je suis bien affligée. Ménagez-vous pour le temps que nous serons plus heureux et où nous pourrons vous récompenser ; emportez la consolation d'avoir bien servi de bons et malheureux maîtres. Recommandez à Fidèle de ne pas trop se hasarder pour nos signaux (par le cor). Si le hasard vous fait voir Mme Mallemain, dites-lui de mes nouvelles et que je pense à elle. Adieu., honnête homme et fidèle sujet. »
« 12 octobre 1793, à deux heures.
« Ma petite (Madame Royale) prétend que vous m'avez fait signe., hier matin ; tirez-moi d'inquiétude., si vous le pouvez encore. Je n'ai rien trouvé., si vous l'avez mis sous le seau cela aura pu couler avec l'eau et ne sera sûrement pas trouvé. S'il y a quelque chose de nouveau pour vous., faites-le moi savoir si vous le pouvez encore. Avez-vous pu lire le second petit papier où je vous parlais de Mme Mallemain, une de mes femmes. Ceci (un billet) est pour Fidèle. Dites-lui que je suis convaincue de ses sentiments. Je le remercie des nouvelles qu'il me donne et je suis bien affligée de ce qui lui est arrivé.
Adieu honnête homme et fidèle sujet. J'espère que le Dieu auquel vous avez été fidèle vous soutiendra et vous consolera de ce que vous avez à souffrir. »
Ce jour-là, 12, les commissaires du Temple nous firent monter le diner de Madame Royale, comme à l'ordinaire; mais ils ne voulurent pas qu'on dressât leur table. Ils donnèrent à chacune des princesses une assiette dans laquelle ils mirent de la soupe avec un morceau de bœuf, et, à côté, un morceau de gros pain ; ils leur remirent une cuiller d'étain, une fourchette de fer et un couteau à manche de bois noir; puis une bouteille de vin de cabaret. Les commissaires se firent ensuite servir le dîner préparé pour les augustes prisonnières. C'est ainsi que les scélérats commencèrent à exécuter leur odieux arrêté, et c'est ainsi que les princesses continuèrent à être traitées pendant leur captivité.
Le lendemain, 13 octobre, à six heures du matin, les municipaux me signifièrent l'ordre de sortir du Temple sur le champ. Je partis avec mes bons camarades. Chrétien et Marchand, navrés de douleur de ce que nous avions vu, et accablés de craintes pour l'avenir de nos augustes et malheu-
reux maîtres.
Je me retirai à Tournan-en-Brie, dans ma famille ; j'y éprouvai, d'abord, beaucoup de persécutions. Peu à peu, l'on me laissa vivre tranquille
https://archive.org/stream/lacaptivitetla00lenouoft/lacaptivitetla00lenouoft_djvu.txt
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
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