Les "utilités" au palais de Versailles
5 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Versailles, Trianon et autres lieux :: Revues, magazines, articles et divers
Page 1 sur 1
Les "utilités" au palais de Versailles
Un article de Jacques Levron sur les "utilités" au palais de Versailles, publié à la revue des deux mondes, renseigne sur le quotidien du petit personnel qui faisait vivre la maison du roi et de la reine.
On y trouvait notamment :
Les "coureurs de vin" dont l'office consistait, uniquement, à suivre la reine dans tous ses déplacements en portant dans une serviette du pain, un flacon de vin et quelques victuailles au cas où Sa Majesté aurait été prise de fringale au cours de la chasse ou de tout autre voyage. Marie-Antoinette avait 4 "coureurs de vin" qui n'étaient presque jamais occupés, dans la mesure où la reine accompagnait rarement son époux à travers les halliers de la forêt de Marly ou de Saint-Germain.
Les "hâteurs" qui préparaient la viande du roi et brandissaient leur broche (ou "haste").
Les "maîtres-queux" qui surveillaient les fourneaux.
Les "potagers", les "verduriers" qui apportaient les légumes.
Les "enfants de cuisine", les "gâte-sauces" qui aidaient les cuisiniers.
Les "galopins" qui galopaient et faisaient des courses...
Les "officiers du serdeau" dont le rôle était à l'origine fort simple : apporter l'eau sur la table du roi. Par la suite, ils furent chargés d'ôter de celle-ci les plats et de les déposer sur les dessertes.
Les sommeliers qui préparaient les vins servis à la table royale . Les souverains buvaient surtout du vin de champagne (près des trois quarts de la consommation totale). La dépense de vin de champagne était énorme : 8 527 livres en 1785 par exemple (près de 130 000 euros) . La plupart des fournisseurs trafiquaient allègrement et selon J. Levron "les amis de la reine n'hésitaient pas à se faire courtiers en vin et à prélever d'honnêtes commissions" (which friends ? ).
Les "feutiers" qui tisonnaient les braises.
Les "porte-chaises d'affaires", qui n'avaient plus grand emploi depuis que des commodités à l'anglaise avaient été aménagées dans la plupart des appartements.
Les "valets de chambre-tapissiers", qui faisaient la poussière.
Mais également les horlogers, les machinistes des Menus-Plaisirs (qui surveillaient les décors de l'Opéra), les huissiers de salle, les valets de chambre ordinaires, les barbiers, les gardes, les piqueurs des Grandes Ecuries, les palefreniers du Chenil, les frotteurs au Palais etc...
Les utilités étaient au nombre de 4250 en 1722. Nantis d'une charge, ils appartenaient au corps des officiers de la Maison du Roi et ou de la Reine. Les "mieux lotis" logeaient au Grand Commun, les moins chanceux dans des hôtels garnis sordides de la ville de Versailles, où l'on entassait deux ou trois personnes par lit .
La plupart des officiers de la maison du roi et de la reine servaient par quartier, c'est à dire au maximum trois ou 6 mois par an. Cette pratique avait pour effet de multiplier par deux ou quatre les titulaires de chaque office.
Le rôle de chacun était strictement délimité et, à nul prix, un officier n'accepterait d'accomplir une besogne qui ne serait pas prévue dans sa tâche quotidienne. Jamais un coureur de vin, par exemple, n'aurait le droit d'apporter une boisson sur le buffet placé près de la table royale : cette mission incombait au chef d'Echansonnerie-Bouche. Qu'entre les repas, la Reine ait soif : elle ne pouvait obtenir un verre d'eau que de la dame d'honneur ou de la première femme de chambre. Celles-ci étaient-elles absentes ? La reine ne pouvait boire !
Marie-Antoinette remarquait-elle de la poussière sous son lit ? Si elle faisait mander un garçon de chambre, celui-ci se récusait : la chasse au grain de poussière était du ressort du valet de chambre-tapisser.
Extrait de l'article de Jacques Levron, "Les utilités au palais de Versailles" :
En 1788, Marie-Antoinette supprima par un édit plus d'une centaine d'offices. Parmi les offices supprimés, figurèrent coureurs de vin, marmitons, galopins et hâteurs...
On y trouvait notamment :
Les "coureurs de vin" dont l'office consistait, uniquement, à suivre la reine dans tous ses déplacements en portant dans une serviette du pain, un flacon de vin et quelques victuailles au cas où Sa Majesté aurait été prise de fringale au cours de la chasse ou de tout autre voyage. Marie-Antoinette avait 4 "coureurs de vin" qui n'étaient presque jamais occupés, dans la mesure où la reine accompagnait rarement son époux à travers les halliers de la forêt de Marly ou de Saint-Germain.
Les "hâteurs" qui préparaient la viande du roi et brandissaient leur broche (ou "haste").
Les "maîtres-queux" qui surveillaient les fourneaux.
Les "potagers", les "verduriers" qui apportaient les légumes.
Les "enfants de cuisine", les "gâte-sauces" qui aidaient les cuisiniers.
Les "galopins" qui galopaient et faisaient des courses...
Les "officiers du serdeau" dont le rôle était à l'origine fort simple : apporter l'eau sur la table du roi. Par la suite, ils furent chargés d'ôter de celle-ci les plats et de les déposer sur les dessertes.
Les sommeliers qui préparaient les vins servis à la table royale . Les souverains buvaient surtout du vin de champagne (près des trois quarts de la consommation totale). La dépense de vin de champagne était énorme : 8 527 livres en 1785 par exemple (près de 130 000 euros) . La plupart des fournisseurs trafiquaient allègrement et selon J. Levron "les amis de la reine n'hésitaient pas à se faire courtiers en vin et à prélever d'honnêtes commissions" (which friends ? ).
Les "feutiers" qui tisonnaient les braises.
Les "porte-chaises d'affaires", qui n'avaient plus grand emploi depuis que des commodités à l'anglaise avaient été aménagées dans la plupart des appartements.
Les "valets de chambre-tapissiers", qui faisaient la poussière.
Mais également les horlogers, les machinistes des Menus-Plaisirs (qui surveillaient les décors de l'Opéra), les huissiers de salle, les valets de chambre ordinaires, les barbiers, les gardes, les piqueurs des Grandes Ecuries, les palefreniers du Chenil, les frotteurs au Palais etc...
Les utilités étaient au nombre de 4250 en 1722. Nantis d'une charge, ils appartenaient au corps des officiers de la Maison du Roi et ou de la Reine. Les "mieux lotis" logeaient au Grand Commun, les moins chanceux dans des hôtels garnis sordides de la ville de Versailles, où l'on entassait deux ou trois personnes par lit .
La plupart des officiers de la maison du roi et de la reine servaient par quartier, c'est à dire au maximum trois ou 6 mois par an. Cette pratique avait pour effet de multiplier par deux ou quatre les titulaires de chaque office.
Le rôle de chacun était strictement délimité et, à nul prix, un officier n'accepterait d'accomplir une besogne qui ne serait pas prévue dans sa tâche quotidienne. Jamais un coureur de vin, par exemple, n'aurait le droit d'apporter une boisson sur le buffet placé près de la table royale : cette mission incombait au chef d'Echansonnerie-Bouche. Qu'entre les repas, la Reine ait soif : elle ne pouvait obtenir un verre d'eau que de la dame d'honneur ou de la première femme de chambre. Celles-ci étaient-elles absentes ? La reine ne pouvait boire !
Marie-Antoinette remarquait-elle de la poussière sous son lit ? Si elle faisait mander un garçon de chambre, celui-ci se récusait : la chasse au grain de poussière était du ressort du valet de chambre-tapisser.
Extrait de l'article de Jacques Levron, "Les utilités au palais de Versailles" :
En 1788, Marie-Antoinette supprima par un édit plus d'une centaine d'offices. Parmi les offices supprimés, figurèrent coureurs de vin, marmitons, galopins et hâteurs...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
Voilà une excellente idée de nouvau sujet . Merci, Votre Grâce !
Il grouillait à Versailles une armée de petit personnel.
J'apprends que les " feutiers " tisonnaient les braises, charge à part entière, le feutier tisonnait ! C'est un autre qui avait apporté le bois et dressé le feu
( ? ) Chacun avait son geste précis à accomplir et n'en pas déborder.
Par ailleurs j'adore découvrir un mot nouveau .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55512
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
C'est incroyable le nombre de petits métiers qu'il existait alors ! ceci dit aujourd'hui j'ai le même problème. Si par hasard je demande à un peintre (c'est un exemple) de m'aider à déplacer un meuble il me répondra que ce n'est pas dans ses fonctions de le faire et que je dois demander au service de la manutention pour le faire !!!!! je vous jure que cette histoire est vraie !
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
Merci, intéressant !
Mais c'est dommage que ce sujet soit posté ici dans la rubrique "Conseils de lecture (hors bibliographie)".
: https://marie-antoinette.forumactif.org/t792-maison-et-dames-du-palais-de-la-reine-marie-antoinette
: https://marie-antoinette.forumactif.org/t903-serviteurs-et-domestiques-des-grandes-demeures#20700
Mais c'est dommage que ce sujet soit posté ici dans la rubrique "Conseils de lecture (hors bibliographie)".
: https://marie-antoinette.forumactif.org/t792-maison-et-dames-du-palais-de-la-reine-marie-antoinette
: https://marie-antoinette.forumactif.org/t903-serviteurs-et-domestiques-des-grandes-demeures#20700
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
Mr de Talaru a écrit:C'est incroyable le nombre de petits métiers qu'il existait alors ! ceci dit aujourd'hui j'ai le même problème. Si par hasard je demande à un peintre (c'est un exemple) de m'aider à déplacer un meuble il me répondra que ce n'est pas dans ses fonctions de le faire et que je dois demander au service de la manutention pour le faire !!!!! je vous jure que cette histoire est vraie !
L'administration actuelle prend racine dans le passé de la France, y compris dans l'Ancien Régime. Il y a un "esprit" français qui traverse les âges.
Le fonctionnement des utilités au palais de Versailles, en particulier le souci de spécialisation des tâches, l' individualisme des titulaires de charges, qui ne souffraient pas qu'on leur demande de faire autre chose que ce que leur charge prévoyait expressément, n'est pas sans rappeler la mentalité de certains de nos compatriotes d'aujourd'hui.
Le marquis de Talaru, premier maître d'hôtel de la reine, est évoqué dans l'article de J. Levron. Il chapeautait une grande partie du personnel du service de la Bouche de la reine, par exemple les coureurs de vin. Ainsi, un brevet de coureur de vin de la reine, attribué à Charles Pelletier le 1er janvier 1784, est signé par la reine et le marquis de Talaru. Mais en réalité, le chef direct des coureurs de vin était un certain M. Poney. Au sujet de Talaru, J. Levron écrit : "Louis- François, marquis de Talaru, a succédé à son frère en 1770. Il appartient à une famille de bonne noblesse forézienne qui a hérité le beau château de Chamarande, en Ile-de-France."
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
Merci aussi !
J'adore le terme "feutiers" !
J'adore le terme "feutiers" !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Les "utilités" au palais de Versailles
Et les feutières, ma chère comtesse, hein? Espèce de phallocrate !
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Sujets similaires
» Art contemporain : Voyage d'hiver à Versailles
» Le Palais de Kouskovo, « Versailles moscovite »
» Cent portraits pour un siècle. Expositions au Musée Lambinet (Versailles) et au Palais Lascaris (Nice)
» Exposition : Dessins pour Versailles, vingt ans d'acquisitions (Château de Versailles, 2021)
» "Virtually Versailles" à Singapour: première exposition totalement digitale du château de Versailles
» Le Palais de Kouskovo, « Versailles moscovite »
» Cent portraits pour un siècle. Expositions au Musée Lambinet (Versailles) et au Palais Lascaris (Nice)
» Exposition : Dessins pour Versailles, vingt ans d'acquisitions (Château de Versailles, 2021)
» "Virtually Versailles" à Singapour: première exposition totalement digitale du château de Versailles
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Bibliographie :: Bibliographie : Versailles, Trianon et autres lieux :: Revues, magazines, articles et divers
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum