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" Jésus, Maria ! " , marquis de Chabannes

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Message par Mme de Sabran Mer 07 Mar 2018, 11:37

" Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 3152


Monsieur de Chabannes, d'une illustre naissance, beau jeune riche, presque à la mode, eut la gaucherie de sa laisser glisser en dansant et la niaiserie de s'écrirer   " Jésus Maria ! "  en tombant.  Jamais il ne put se relever de cette chute. Il en était désespéré .  Le sobriquet lui est resté à toujours. Il a été faire la guerre aux Amériques, s'y est assez distingué, mais il est revenu " Jésus Maria ! " comme il y était allé .

( Comtesse de Boigne )


" Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 825


On sait bien peu de chose sur Jean-Frédéric de Chabannes, Il est né en l 762 et est lié aux Talleyrand par sa mère. En 1780, capitaine au Royal-Piémont cavalerie; en 1782 il embarque pour l'Amérique avec le corps expéditionnaire français. Il rentre en France, puis émigré en 1790, conduit sa famille à Constantinople (sa femme Anne van Lennep est une protestante hollandaise de Smyrne où son père était chef de la factorerie) puis fut employé par le comte d'Artois à diverses négociations et, en 1795, prit part à la tentative sur l'île d'Yeu, au retour de laquelle il fut fait prisonnier en mer. Il se fit passer pour un officier anglais, fut interné à Rochefort, et, s'embarquant à La Rochelle sur un navire américain, vint retrouver sa
famille en Angleterre (janv, 1796).
Pour vivre, il se lança dans des affaires de distillation de charbon et d'éclairage au gaz et, en 1802, put rentrer en France grâce à Talleyrand, Il récupéra une partie de ses biens, continua à s'occuper d'affaires: construction d'immeubles, voitures publiques légères qui, sous le nom de vélocifères, furent expérimentées entre Paris et Lyon en 1803 et 1806.
Pour échapper à ses créanciers il retourna en Angleterre en 1813 et s'attacha au comte de Provence qui fit de lui son aide de camp. Chargé par
celui-ci, en 1814, de provoquer la reddition du général Maison bloqué à Lille, il réussit pleinement dans cette négociation, mais son caractère difficile ( il n'avait jamais eu la tête bien saine) ne lui permit pas de tirer parti de l'amitié du roi. Il était déjà brouillé avec Blacas et Talleyrand quand il accompagna, comme garde du corps, Louis XVIII à Gand en mars 1815.
En lutte ouverte contre l'entourage du roi qu'il commença, dès son retour à Paris, à attaquer par de multiples pamphlets, il fut mis à la retraite comme colonel le 25 septembre 1816 et, non sans avoir copieusement protesté, retourna à Londres où il fonda L'Argus politique.
La situation difficile qu'il s'était faite dans les milieux officiels, les ennuis qu'il avait avec ses prêteurs le contraignirent à se retirer à Bruxelles en 1824. Il revint à Paris après la révolution de Juillet et engagea la lutte contre Louis-Philippe. Louant une boutique galerie d'Orléans, au Palais-Royal, il y publia des journaux de combat :  Le Régénérateur, La Foudre de la vérité qu'il faisait diffuser par les cochers de fiacre et les garçons de café, allumant, le soir, des transparents allégoriques, dont il distribuait les commentaires imprimés, composant des chansons politiques que l'on vendait dans les rues. Il eut maille à partir avec le préfet de police, ce qui lui donna l'occasion de publier de nouveaux libelles. On trouvera une liste incomplète de son abondante production littéraire au Catalogue de la Bibl, nat.

Le marquis de Chabannes mourut à Canteleu (Seine-Inf) le 24 mars 1836.

Peut-être mourut-il   " Jésus Maria ! ", mais en nous laissant des écrits non dénués d'intérêt .  Very Happy
Quelques unes de ses publications :

" Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 1234  


 " Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 2171  


 " Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 3153  


" Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 496  


 " Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 566  


" Jésus, Maria ! "  ,  marquis de Chabannes 643



Le texte de Chabannes ci-dessous date du retour de sa seconde émigration. C'est le premier écrit que l'on connaît de lui. Il y rentabilise les connaissances et les expériences qu'il a acquises lors de son séjour en Angleterre où, affirme Baldensperger (1), son affairisme et sa galanterie rencontraient un franc succès auprès des ladies.
En regard du prospectus "publicitaire" on lira des extraits du brevet qu'il avait au même moment déposé. Les dessins sont ceux qui illustrent ce
manuscrit conservé dans les archives de l'Institut national de la protection industrielle. Ils sont signés Henderson qui apparaît également au titre d'ingénieur dans le texte du prospectus. Quant aux cinq notaires, les sondages que nous avons effectués dans les papiers de leurs études conservés au minutier central des Archives de France ne nous ont pas révélé d'éventuels souscripteurs II faudra poursuivre la
recherche,,.
(1) Fernand Baldensperger : Le Mouvement des idées dans léniigration (1789 -
1815) Paris 1924.



Projet pour la construction
de maisons entièrement automatiques (1806) :
Prospectus publicitaire et brevet d'invention


Jean-Frederic
de Chabannes
.


Dans un moment ou tant de fortunes ont éprouvé des réduaions ( sic ) si considérables, et où tous les articles de dépenses sont presque doublés, le Public verra, sans doute, avec plaisir, un projet de nouvelles maisons, dont toutes les combinaisons sont calculées pour multiplier toutes les jouissances qu'on peut presque souhaiter, et sur-tout pour ajouter, pour ainsi dire, à la fortune de chaque particulier, par la facilité de réduire un grand nombre de dépenses, qu'on regarde, aujourd'hui même, comme objets de nécessité.
La propriété de cette invention a été constatée par un brevet, dont les principales branches et les résultats seront, à ce qu'on espère, regardés de la plus importante utilité.Une méthode de construaion entièrement nouvelle, plus simple, plus rapide, plus avantageuse pour toutes sortes de distributions, particulièrement de grands emplacements, et surtout plus solide, quoiqu'infiniment plus économique par la combinaison multipliée de tous les détails qui y sont relatifs, doit procurer les plus grands avantages.
Les toits, et quelquefois même les planchers, seront faits en forme de voûtes ou arcs en fonte, et même en planches sur champ; en les culées ou portées, seront arrêtées par une ou plusieures cordes d'arcs en fer, en sortequ'elles ne puissent jamais pousser à l'extérieur. Tout le monde sait que le fer sur son tirant est presque impossible à rompre, et que plus on charge une voûte, plus elle presse sur les culées; or, la corde d'arc en fer qui la
contient, n'étant sujette qu'à l'effet presque imperceptible de l'atmosphère sur le métal, la voûte devient d'une solidité à toute épreuve, et tout son poids portera perpendiculairement sur le mur qui la soutient, ou sur les piliers de fonte ou même de bois, qu'on peut plus économiquement et solidement employer à cet effet.
Cette voûte ainsi consolidée, on concevra également qu'en plaçant dessus des traverses en fer, et attachant à ces traverses des barres de fer perpendiculaires, renfermées dans l'épaisseur des cloisons, et qui se lieraient à d'autres barres croisantes sous les planchers du dessous, on pourra les soutenir ou diminuer leur portée à volonté, et donner l'étendue qu'on voudra à un appartement ou magasin, sans qu'aucune division ou support intérieur en dérange ou gêne la destination.
Les planchers deviendront également d'une économie, d'une légèreté et d'une solidité dont on ne se ferait pas d'idée; au lieu de ces poutres énormes et de ces solives multipliées qu'on emploie aujourd'hui, de simple planches sur champ rempliront, dans beaucoup d'occasions, le même objet; et en les consolidant les unes aux autres par de petites traverses et des chevilles, et en les soutenant par les tirans de fer et les barres traversantes sus-mentionnées, on peut leur donner la plus grande force. Les plâtras énormes qui chargent les planchers, disparaîtront partiellement, et seront remplacés par trois ou quatre pouces de sciures de bois, qui préviendront bien plus efficacement la communication du bruit; et un plancher pèsera dix-neuf vingtièmes de moins, et sera néanmoins beaucoup plus solide.
S'il s'élevait des doutes à ce sujet, on s'engage à en faire l'expérience publique, et à charger un plancher construit de la sorte, du double de poids qu'on oserait mettre sur un plancher tel qu'on les construit aujourd'hui.
On n'aura point à craindre les dangers du feu dans les cheminées, par l'ignorance ou la négligeacë dans les construaions ( sic ) . Les tuyaux de cheminée seront pratiqués dans des colonnes ou pilastres extérieurs, qui deviendront l'embellissement de toute espèce de bâtiment, et seront plus économiques dans leurs construaions, que la pratique-ordinaire de simples tuyaux de cheminée dans les murs.


Si vous voulez lire la suite  (   je vous le conseille  Wink  )  c'est ici :  

http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/30739/CT_1980_3_266.pdf?sequence=1
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5526750x

_________________
...    demain est un autre jour .
Mme de Sabran
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