Maria Theresia von Paradis ( 1759 - 1824 )
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Maria Theresia von Paradis ( 1759 - 1824 )
Maria Theresia von Paradis voit le jour le 15 mai 1759 à Vienne où elle meurt aussi le 1er février 1824 .
On dit de Maria Theresa, compositrice, organiste, pianiste et cantatrice, qu’elle a été une artiste parmi les plus célèbres de son époque et a mené une brillante carrière de pianiste virtuose . L’histoire lui a réservé à peu près le même sort - l’oubli- que sa contemporaine Maria Anna Mozart, dite Nannerl, qualifiée aussi de prodige du piano et du clavecin, mais victime en quelque sorte de la notoriété de son prodige de frère, Wolfgang Amadeus, écrit Micheline Carrier.
Elle est la fille de Joseph Anton von Paradis, Secrétaire Impérial au Commerce et Conseiller à la Cour de l'impératrice Marie-Thérèse et reçoit les prénoms de cette souveraine, quoique celle-ci n'ait pas été sa marraine comme on l'a souvent cru. La position de son père lui a valu la protection de l’impératrice, qui lui a assuré une solide formation musicale auprès des plus grands maîtres de l’époque, tels Léopold Kozeluch, Vincenzo Righini, Antonio Salieri et l’Abbé Vogler. Son statut lui permet également de commander des oeuvres à ses célèbres contemporains Mozart, Haydn et Salieri.
Elle commence à perdre progressivement la vue à partir de l'âge de 2 ans. De la fin de l'année 1776 jusqu'au milieu de 1777, elle est traitée par le célèbre magnétiseur Anton Mesmer, qui réussit à stabiliser provisoirement son état. Elle est cependant privée de ses soins au bout de quelques mois en raison d'une part de la possibilité d'un scandale, et d'autre part du risque de perdre sa pension d'invalidité. La cécité s'installa définitivement après que la jeune patiente eût quitté Mesmer.
La détermination de la jeune fille, ses dons particuliers et sans doute un peu l’amour qui naît entre Mesmer et elle l’avaient aidée à recouvrer en partie la vue. L’anecdote veut que la musicienne ait eu l’envie de la perdre à nouveau... en découvrant tout ce que sa cécité lui permettait d’éviter : pouvoir, calcul, ressentiment et avidité des êtres humains. Elle doit renoncer aux traitements de Mesmer pour mettre fin "aux placotages", dirait-on de nos jours.
Il est possible que la cécité de Maria-theresia ait été due à un glaucome congénital ( comme Ray Charles ) . Tous les soins de Mesmer, même s'ils n'avaient pas été aussi soudainement interrompus, n'y pouvaient rien . En revanche, de toute évidence Mesmer, avec beaucoup d'humanité, réussit à sortir Maria-Theresia de son marasme psychologique .
La jeune-fille compose dans les années suivantes : des concertos pour pianos, de la musique de chambre, des lieder, des cantates, des opéras, des opérettes et de la musique de théâtre, créant sa propre codification pour transcrire ses compositions.
Maria-Theresia fonde à Vienne, sa ville natale, un institut musical pour jeunes filles où elle enseigne pendant plusieurs années. Elle ne se contente pas de donner des concerts à Vienne. Entre 1783 et 1789, accompagnée de sa mère et du librettiste Johann Riedinger, qui invente pour elle un tableau pour la composition, elle fait une longue tournée européenne dans des grandes villes telles Paris, Londres, Francfort.
En août ils rendent visite aux Mozart à Salzbourg et sans doute y reçoivent-ils du père et du fils des conseils à propos de la vie à Paris. Le journal de Nannerl situe cependant cette rencontre au mois de septembre. La musicienne se produit à Francfort et dans d'autres villes allemandes, puis en Suisse. Elle arrive finalement à Paris en mars 1784. Elle y donne son premier concert en avril au Concert Spirituel dans le Palais des Tuileries et l'on soupçonne W. A. Mozart d'avoir envoyé une lettre de recommandation pour y faciliter ses débuts.
Le compte rendu de ce premier concert dans le Journal de Paris fait observer qu'« il faut l'avoir entendue pour se faire une idée du toucher, de la précision, de l'aisance et de la vivacité de son jeu. » Elle fait en tout 14 apparitions à Paris et obtient d'excellentes critiques et éloges.
Dès 1775, Maria Theresia von Paradis se produisait comme chanteuse et pianiste dans divers salons viennois et en concert. Elle commanda plusieurs œuvres pour son usage, notamment :
- un concerto pour orgue de Salieri en 1773 (auquel manque le deuxième mouvement) ;
- un concerto pour piano (probablement le n° 18, K.456) de Mozart en 1784 ;
- un concerto pour piano de Haydn (HXVIII: 4), qui fut peut-être créé à Paris en 1784, mais semble avoir été composé dans les années 1770, et dont le manuscrit original est aujourd'hui perdu.
À propos du concerto pour piano K.456, il convient de noter que, bien que considéré comme dédié à Maria Theresia von Paradis, des doutes persistent à ce sujet.
Dans le livre de Ruth Halliwell
La famille Mozart : quatre vies dans un contexte social (The Mozart Family: Four Lives in a Social Context),
on peut lire :
« On ignore de quel concerto il s'agissait. Leopold [dans une lettre de Vienne] le décrit simplement à Nannerl comme un « glorieux concerto » et dit qu'il a été écrit pour Maria Theresia von Paradis « pour Paris ». Sa description laisse entendre que ni lui, ni Nannerl ne le connaissaient déjà. S'il en est ainsi, ce doit avoir été un concerto postérieur au K.456, car celui-ci était déjà connu à Salzbourg à cette date. »
La jeune musicienne était douée d'une excellente mémoire et d'une oreille exceptionnellement précise. On a abondamment cité le fait qu'elle avait appris par cœur plus de 60 concertos , ainsi qu'un vaste répertoire d'œuvres pour solistes et de musique religieuse.
Ses tournées européennes
Elle va à Londres à la fin de 1784, et joue dans les mois suivants à la cour, à Carlton Hall (le domicile du Prince de Galles), et aux Professional Concerts à Hanover Square, entre autres lieux. Elle interprète des fugues de Haendel à George III et plus tard accompagne le Prince de Galles, jouant au violoncelle. Cependant, ses concerts ont été moins bien reçus à Londres qu'à Paris.
Elle a continué sa tournée en Europe de l'Ouest, (y compris Hambourg, où elle a rencontré Carl Philipp Emanuel Bach), et après être passée par Berlin et Prague, elle a fini par revenir à Vienne en 1786.
D'autres projets ont été élaborés pour donner des concerts dans les états italiens et la Russie, mais ces projets ne se sont pas concrétisés. Elle est retournée à Prague en 1797 pour la production de son opéra Rinaldo und Alcina.
Compositions et fin de vie
Pendant sa tournée en Europe, Maria-Therezia a commencé à composer de la musique pour le piano ainsi que des pièces pour voix et piano. La première composition qui lui est attribuée est un ensemble de quatre sonates pour piano datant environ de 1777, mais celles-ci sont vraisemblablement de Pietro Domenico Paradisi. Son premier travail majeur est la collection des Zwolf Lieder auf ihrer Reise in Musik gesetzt, composée entre 1784 à 1786. Son œuvre la plus célèbre, la Sicilienne en mi bémol majeur pour quatuor avec piano, lui est faussement attribuée, car elle est dérivée d'une sonate pour violon de Carl Maria von Weber (Op. 10 no 1) que l'on croit avoir été arrangée par son découvreur présumé, Samuel Dushkin.
Allons bon !
À partir de 1789, Paradis a passé plus de temps à composer qu'à jouer en concert. En effet, de 1789 à 1797, elle a composé cinq opéras et trois cantates. Après l'échec de l'opéra Rinaldo und Alcina en 1797, elle a consacré son énergie de plus en plus à l'enseignement. Elle continue, dans sa propre école de musique à Vienne, à enseigner le chant, le piano et la théorie aux jeunes filles. Une série de concerts le dimanche à cette école met en vedette le travail de ses élèves. Elle continue à enseigner jusqu'à sa mort en 1824.
Quand elle composait, elle utilisait le tableau pour la composition inventé par Riedinger, son partenaire et librettiste, et pour la correspondance une machine à imprimer à la main inventée par Wolfgang von Kempelen.
Ses airs sont très représentatifs du style de l'opéra de l'époque.
J'espère vous avoir donné envie de voir le film sur ARTE .
Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t5014-film-mademoiselle-paradis#155346
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Maria Theresia von Paradis ( 1759 - 1824 )
Merci Eléonore, c'est très intéressant !
C'est amusant, l'affiche comporte une belle coquille, Joseph Touchemolin (un français bien de chez nous qui a italianisé son nom en Signor Giuseppe Touchemolin pour booster sa carrière sans doute ) étant le premier violon de SAS Electorale de Cologne, et non de Pologne (qui n'existe pas, mais l'éléctivité du trône polonais a du prêter à confusion avec la qualité de Prince-Electeur)
C'est amusant, l'affiche comporte une belle coquille, Joseph Touchemolin (un français bien de chez nous qui a italianisé son nom en Signor Giuseppe Touchemolin pour booster sa carrière sans doute ) étant le premier violon de SAS Electorale de Cologne, et non de Pologne (qui n'existe pas, mais l'éléctivité du trône polonais a du prêter à confusion avec la qualité de Prince-Electeur)
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Maria Theresia von Paradis ( 1759 - 1824 )
Merci pour l'ouverture de ce sujet biographique.
Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de cette pianiste et compositrice.
Nous évoquons le film qui lui est dédié ici, avec le lien de la vidéo actuellement disponible sur le site d'Arte :
Mademoiselle Paradis (2017)
Je ne crois pas avoir jamais entendu parler de cette pianiste et compositrice.
Nous évoquons le film qui lui est dédié ici, avec le lien de la vidéo actuellement disponible sur le site d'Arte :
Mademoiselle Paradis (2017)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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