L'intermède des Feuillants
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Dominique Poulin
Mme de Sabran
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: Les lieux de Marie-Antoinette :: Les autres lieux associés à Marie-Antoinette :: Divers autres lieux associés à Marie-Antoinette
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L'intermède des Feuillants
Le monastère royal de Saint-Bernard, couvent des Feuillants, avait été fondé en 1587 par Henri III pour les religieux de l'ordre cistercien réformé des Feuillants. Situés rue Saint-Honoré, derrière les actuels nos 229-235 de cette rue, près de l'angle de l’actuelle rue de Castiglione, ses bâtiments ont été rasés au début du XIXème siècle
Vue du couvent en direction du nord depuis l'emplacement de l'actuelle rue de Rivoli (illustration du xixe siècle d'après une vue de 1707). À gauche, l'alignement de bâtiments ainsi que le passage longeant le mur de clôture correspondent à l'axe de l'actuelle rue de Castiglione. L'allée de traverse centrale du jardin, perpendiculaire à cet axe, correspond au tracé de l'actuelle rue du Mont-Thabor.
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La Révolution marque un coup d’arrêt dans l’histoire du couvent.
En exécution des décrets des 13 mai et 16 juillet 1790 qui mettent à disposition de la nation l’ensemble des biens ecclésiastiques, les bâtiments et les terrains des Feuillants sont nationalisés. Les religieux les quittent progressivement, mais le couvent échappe à la vente grâce à sa proximité avec la salle du Manège où se réunit l’Assemblée nationale à partir de 1791.
Les locaux des Feuillants deviennent bureaux et sa bibliothèque abrite pendant quelques mois les Archives nationales.
La nef de l'église est concédée à l’automne 1791 à David, qui en fait son atelier pour y réaliser Le Serment du jeu de paume. D'une part les dimensions de la nef sont parfaitement adaptées à la création de cette très grande toile, mais d'autre part David fait poser les députés qui y figurent le plus commodément du monde puisqu'ils se réunissent à trois pas de là dans la Salle du Manège .
... que voici
Cette même proximité de l’Assemblée motiva l’installation, dans les bâtiments de l’ancien couvent, d’un club politique, qui fut par conséquent appelé Club des feuillants.
Quelques membres de la « société des Amis de la Constitution » ( Club des jacobins ) faisant scission par opposition aux partisans d’une déchéance de Louis XVI se transportèrent aux Feuillants et établirent une « société des Amis de la Constitution séante aux Feuillants ».
Le Club des feuillants, composé de partisans de la monarchie constitutionnelle, disparut avec ce régime le 10 août 1792, lors de l’arrestation du roi et de sa famille. Ces derniers, qui s’étaient placés sous la protection de l’Assemblée après leur fuite des Tuileries, sont menés aux Feuillants .
Ils y logeront avant leur transfert, le 13 août, à la prison du Temple .
Le porche d'entrée des Feuillants:
Pour cette première nuit hors du château, la famille royale est hébergée tant bien que mal dans les petites cellules du couvent des Feuillants, attenant au Manège où siège l’Assemblée. On y a dressé pour elle quelques mauvais lits. La princesse de Lamballe, Madame de Tourzel et Madame Aughié, une des femmes de la Reine, partagent alors le sort des souverains.
Au bout du corridor, derrière une grille, des émeutiers surexcités poussent des cris de mort, surtout quand une des dames parait à la porte de ce logis improvisé. La Reine est tout particulièrement visée. Un témoin déclarera : Chaque fois que je portais les yeux sur cette grille, je croyais être à la ménagerie et voir la fureur des bêtes féroces lorsqu’on se présente devant leurs barreaux.
Au cours de la soirée, quelques fidèles réussissent néanmoins à se glisser jusqu’aux «appartements», tels Choiseul, Goguelat, Nantouillet, Aubier, le fils Tourzel. Le mouchoir de Marie-Antoinette est trempé de larmes. Aubier lui offre le sien et la Reine l’en remercie : Par un sourire navré qui me fit mal, dit l’officier.
La vie aux Feuillants
Vers les six heures du matin, le samedi 11 août, un inconnu, nommé Dufour, s’avise que le Roi et la Reine n’ont pris aucune nourriture de toute la veille. Il va chez un traiteur et fait préparer le déjeuner. Il dresse ensuite la table et fait annoncer que le déjeuner était servi. Les souverains purent à peine manger.
On reconduit la famille à sept heures trente dans la loge du logographe où elle passera derechef une journée dans une atmosphère étouffante à entendre les discours les plus enflammés réclamer à son égard les mesures les plus vexatoires pour que l’on ne vienne pas enlever le Roi.
Le dimanche 12, la Bouche du Roi reprend son service et prépare le dîner habituel : deux potages, huit entrées, quatre rôtis, huit entremets. Quant au souper, il est lui aussi dans la lignée de la table royale : deux potages, deux entrées, - dont une noix de veau à la sauce Menehould -, une poularde, un lapereau, un poulet froid et cinq entremets. Malgré les vociférations qui entourent toujours le couvent, Louis XVI, gros mangeur comme tous les Bourbons, dévore à tel point que Marie-Antoinette en est gênée.
http://musee.louis.xvii.online.fr/transTemple.htm
Le mot de Touchard-Lafosse :
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: L'intermède des Feuillants
J'ai surtout retenu de l'intermède des Feuillants le phénomène bestial et inhumain des foules surexcitées qui s'acharnent sur des cibles. La famille royale en fit à maintes fois l'expérience.
Dominique Poulin- Messages : 7009
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Re: L'intermède des Feuillants
J'ai trouvé d'autres informations intéressantes sur ce triste séjour dans les Memoires de Clery, de M. Le Duc, de Montpensier.
Le roi et sa famille occupaient dans un corridor , autrefois le dortoir des religieux , le logement de l’architecte de la salle'des séances: il consistait en quatre cellules, communiquant les unes aux autres. La première formait une antichambre. Le roi couchait dans la seconde ; la troisième était occupée par la reine et par madame Royale; la quatrième l’était par M. le Dauphin et par mademoiselle de Tourzel ; enfin madame Élisabeth et la princesse de Lamballe avaient dans le même corridor une seule chambre.
Une garde nombreuse veillait à toutes les issues du corridor ; personne ne pouvait, même pour le service , passer sans être arrêté ou questionné. L’inspecteur de la salle des séances distribuait des cartes de laissez—passer.
Leos
Le roi et sa famille occupaient dans un corridor , autrefois le dortoir des religieux , le logement de l’architecte de la salle'des séances: il consistait en quatre cellules, communiquant les unes aux autres. La première formait une antichambre. Le roi couchait dans la seconde ; la troisième était occupée par la reine et par madame Royale; la quatrième l’était par M. le Dauphin et par mademoiselle de Tourzel ; enfin madame Élisabeth et la princesse de Lamballe avaient dans le même corridor une seule chambre.
Une garde nombreuse veillait à toutes les issues du corridor ; personne ne pouvait, même pour le service , passer sans être arrêté ou questionné. L’inspecteur de la salle des séances distribuait des cartes de laissez—passer.
Leos
Leos- Messages : 794
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Re: L'intermède des Feuillants
Sûrement la demeure n'était pas de satisfaire la famille royale, mais si c'était une maison d'architecte ..que je ne savais même pas... ça ne devait pas être aussi indigne
Leos
Leos
Leos- Messages : 794
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Re: L'intermède des Feuillants
Août 92 .
Pauline de Tourzel raconte comment elle a rejoint sa mère aux Feuillants ...
A cinq heures du matin, pendant que nous causions ensemble de tout ce qui nous était arrivé, nous entendîmes frapper à la porte : c’était mon frère qui, ayant passé la nuit aux Feuillants, près du Roi, venait nous en donner des nouvelles, et me dire que la Reine avait demandé à ma Mère que je vinsse la rejoindre ; que le Roi en avait demandé la permission à l’Assemblée, qui l’avait accordée ; que dans une heure il viendrait me chercher pour me conduire aux Feuillants. Cette nouvelle me fit un sensible plaisir ; j’étais heureuse de me retrouver avec ma Mère et d’unir mon sort au sien et à celui de la famille royale.
A huit heures du matin j’arrivai aux Feuillants ; je ne puis assez vous dire quelle fut la bonté du Roi et de la Reine quand ils me virent ; ils me firent bien des questions sur les personnes dont je pouvais leur donner des nouvelles. Madame et Monsieur le Dauphin me reçurent avec une amitié touchante, m’embrassèrent et me dirent que nous ne nous séparerions plus.
Une demi-heure avant le départ pour le Temple, Madame Élisabeth m’appela, m’emmena avec elle dans un cabinet et me dit : ma chère Pauline, nous connaissons votre discrétion et votre attachement pour nous. J’ai une lettre de la plus grande importance dont je voudrais me débarrasser avant de partir d’ici ; aidez-moi à la faire disparaître. Il n’y avait ni feu ni lumière ; nous prîmes cette lettre de huit pages ; nous en déchirâmes quelques morceaux que nous essayâmes de broyer entre nos doigts et sous nos pieds ; mais comme cela devenait trop long, et qu’elle craignait que son absence ne donnât quelques soupçons, je pris une page entière de la lettre ; je la mis dans ma bouche et je l’avalai. Cette bonne Madame Élisabeth voulait en faire autant, mais son cœur se soulevait ; je m’en aperçus et lui demandai les deux autres pages que j’avalai encore, de manière qu’il n’en resta plus de vestiges. Nous rentrâmes, et l’heure du départ pour le Temple étant arrivée, la famille royale monta dans une voiture à dix places ...
Pauline de Tourzel raconte comment elle a rejoint sa mère aux Feuillants ...
A cinq heures du matin, pendant que nous causions ensemble de tout ce qui nous était arrivé, nous entendîmes frapper à la porte : c’était mon frère qui, ayant passé la nuit aux Feuillants, près du Roi, venait nous en donner des nouvelles, et me dire que la Reine avait demandé à ma Mère que je vinsse la rejoindre ; que le Roi en avait demandé la permission à l’Assemblée, qui l’avait accordée ; que dans une heure il viendrait me chercher pour me conduire aux Feuillants. Cette nouvelle me fit un sensible plaisir ; j’étais heureuse de me retrouver avec ma Mère et d’unir mon sort au sien et à celui de la famille royale.
A huit heures du matin j’arrivai aux Feuillants ; je ne puis assez vous dire quelle fut la bonté du Roi et de la Reine quand ils me virent ; ils me firent bien des questions sur les personnes dont je pouvais leur donner des nouvelles. Madame et Monsieur le Dauphin me reçurent avec une amitié touchante, m’embrassèrent et me dirent que nous ne nous séparerions plus.
Une demi-heure avant le départ pour le Temple, Madame Élisabeth m’appela, m’emmena avec elle dans un cabinet et me dit : ma chère Pauline, nous connaissons votre discrétion et votre attachement pour nous. J’ai une lettre de la plus grande importance dont je voudrais me débarrasser avant de partir d’ici ; aidez-moi à la faire disparaître. Il n’y avait ni feu ni lumière ; nous prîmes cette lettre de huit pages ; nous en déchirâmes quelques morceaux que nous essayâmes de broyer entre nos doigts et sous nos pieds ; mais comme cela devenait trop long, et qu’elle craignait que son absence ne donnât quelques soupçons, je pris une page entière de la lettre ; je la mis dans ma bouche et je l’avalai. Cette bonne Madame Élisabeth voulait en faire autant, mais son cœur se soulevait ; je m’en aperçus et lui demandai les deux autres pages que j’avalai encore, de manière qu’il n’en resta plus de vestiges. Nous rentrâmes, et l’heure du départ pour le Temple étant arrivée, la famille royale monta dans une voiture à dix places ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'intermède des Feuillants
à ce sujet pour le moment ..
Ce plan peut être vu où la famille royale allait de la salle d l´Assembleé nationale à couvent de Feuillants.
Pour relier les bureaux à la salle de l’Assemblée nationale on a dressé, dans le jardin des Feuillants, un passage en planches, couvert de coutil rayé, qui mène à la porte du personnel. La grande porte à l'Est ouvre sur la cour du Manège (emplacement de l'actuelle rue de Rivoli) que bordent les salles abritant les corps de garde. Voir le plan ci-dessus dressé par G. Lenôtre
soucre: wikipedia
Sur cette image à gauche de la planche est la loge du Logographe séparée où la famille a passé la journée ?
Leos
Ce plan peut être vu où la famille royale allait de la salle d l´Assembleé nationale à couvent de Feuillants.
Pour relier les bureaux à la salle de l’Assemblée nationale on a dressé, dans le jardin des Feuillants, un passage en planches, couvert de coutil rayé, qui mène à la porte du personnel. La grande porte à l'Est ouvre sur la cour du Manège (emplacement de l'actuelle rue de Rivoli) que bordent les salles abritant les corps de garde. Voir le plan ci-dessus dressé par G. Lenôtre
soucre: wikipedia
Sur cette image à gauche de la planche est la loge du Logographe séparée où la famille a passé la journée ?
Leos
Leos- Messages : 794
Date d'inscription : 29/12/2013
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: L'intermède des Feuillants
Savez-vous qu’il existe un vestige des Feuillants ?
C’est l’abside de la chapelle du couvent, qui a été intégrée au XIXe dans un immeuble ( pour recevoir sans doute une cage d’ escalier ), et qu’on peut toujours apercevoir derrière une porte rue St Honoré, à condition d’avoir le code, ou bien quelquefois aux heures ouvrables...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: L'intermède des Feuillants
Ah tiens ! ça par exemple !!!
Paris n'a aucun secret pour vous, merci, cher Févicq .
Paris n'a aucun secret pour vous, merci, cher Févicq .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'intermède des Feuillants
Le lyrisme des Goncourt...
... la terrasse des Feuillants, ce ci-devant parloir des amours, maintenant arène des passions, antichambre du Manège, prêtant aux hurleurs ses chaises, qui sont les rostres de Royal-Guenille; la terrasse des Feuillants, qui plus tard d’un ruban tricolore indiquera l’espace laissé aux pas enchaînés du roi .
.
Alors, les amis, j'ai une question ( au risque de paraître ignorante )
Que sont " les rostres de Royal-Guenille " ?
Le savez-vous ?
... la terrasse des Feuillants, ce ci-devant parloir des amours, maintenant arène des passions, antichambre du Manège, prêtant aux hurleurs ses chaises, qui sont les rostres de Royal-Guenille; la terrasse des Feuillants, qui plus tard d’un ruban tricolore indiquera l’espace laissé aux pas enchaînés du roi .
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Alors, les amis, j'ai une question ( au risque de paraître ignorante )
Que sont " les rostres de Royal-Guenille " ?
Le savez-vous ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'intermède des Feuillants
Je ne sais précisément, mais... cherchons...
Les Goncourt évoquent la terrasse des Feuillants, et non le couvent.
Nous connaissons bien cette terrasse, n’est-ce pas? ( elle existe d’ailleurs toujours...) on se rappelle l’episode du ruban tricolore séparant « terre de Coblence » et « terre de liberté », et bien sûr le lieu du calvaire du 10 août, pour la Famille Royale...
Il me semble qu’ici, les Goncourt se lancent dans une diatribe anti républicaine et anti « populace », dont ils ont le secret: les rostres c’est a dire les mufles, les éperons du vulgaire, du populo , qualifié de Royal-Guenille, par dérision, viennent imposer leur loi dans un lieu sacré, près du Palais de leurs anciens Rois...
Ça me rappelle un peu le temps où l’Action Française nommait la République « la Gueuse ».
Mais tout ceci n’est bien sûr qu’une interprétation...
Les Goncourt évoquent la terrasse des Feuillants, et non le couvent.
Nous connaissons bien cette terrasse, n’est-ce pas? ( elle existe d’ailleurs toujours...) on se rappelle l’episode du ruban tricolore séparant « terre de Coblence » et « terre de liberté », et bien sûr le lieu du calvaire du 10 août, pour la Famille Royale...
Il me semble qu’ici, les Goncourt se lancent dans une diatribe anti républicaine et anti « populace », dont ils ont le secret: les rostres c’est a dire les mufles, les éperons du vulgaire, du populo , qualifié de Royal-Guenille, par dérision, viennent imposer leur loi dans un lieu sacré, près du Palais de leurs anciens Rois...
Ça me rappelle un peu le temps où l’Action Française nommait la République « la Gueuse ».
Mais tout ceci n’est bien sûr qu’une interprétation...
Dernière édition par Vicq d Azir le Mer 04 Juil 2018, 00:25, édité 1 fois
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: L'intermède des Feuillants
Vicq d Azir a écrit:
Mais tout ceci n’est bien sûr qu’une interprétation...
J'y souscris volontiers, car elle va tout à fait dans le sens de la mienne .
Merci, cher Févicq !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'intermède des Feuillants
L’image de cette chaussure vous rappellera sans doute quelque chose: c’est la chaussure que Marie Antoinette va perdre le 10 août sur le chemin de l’Assemblée. Elle est abîmée, la Reine s’étant tordu la cheville.
Avant d’etre vendue en vente publique, il y a quelques années, elle était précieusement conservée par les descendants de l’aristocrate qui accompagnait la famille royale ce jour là. Ils étaient d’ailleurs plusieurs à avoir tenté d’aider les malheureux jusqu’aux Feuillants, en leur prêtant de l’argent et des vêtements (comme le fera l’ambassadeur d’Angleterre).
Par reconnaissance, cet aristocrate reçoit de Louis XVI un fragment de doigt de gant: voulant remercier ses protecteurs ( ils étaient cinq ), le Roi n’avait trouvé que ce moyen d’exprimer sa gratitude. Le doigt de gant est conservé dans la pochette de soie qu’on peut voir, près de la chaussure.
Plus tard, le Roi renverra les Louis empruntés dans un petit tube de buis (on rangeait à l’époque ses pièces d’or dans de tels tubes)
Ce tube est visible sur la photo.
La Reine, enfin, autorisa cet homme à conserver la chaussure (qui porte la date du 11 août).
Notre Marie Antoinette connaît bien toute cette histoire...
Avant d’etre vendue en vente publique, il y a quelques années, elle était précieusement conservée par les descendants de l’aristocrate qui accompagnait la famille royale ce jour là. Ils étaient d’ailleurs plusieurs à avoir tenté d’aider les malheureux jusqu’aux Feuillants, en leur prêtant de l’argent et des vêtements (comme le fera l’ambassadeur d’Angleterre).
Par reconnaissance, cet aristocrate reçoit de Louis XVI un fragment de doigt de gant: voulant remercier ses protecteurs ( ils étaient cinq ), le Roi n’avait trouvé que ce moyen d’exprimer sa gratitude. Le doigt de gant est conservé dans la pochette de soie qu’on peut voir, près de la chaussure.
Plus tard, le Roi renverra les Louis empruntés dans un petit tube de buis (on rangeait à l’époque ses pièces d’or dans de tels tubes)
Ce tube est visible sur la photo.
La Reine, enfin, autorisa cet homme à conserver la chaussure (qui porte la date du 11 août).
Notre Marie Antoinette connaît bien toute cette histoire...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: L'intermède des Feuillants
Merci Vicq'...
Pour information, nous avons un sujet spécial souliers dits "de Marie-Antoinette"
Ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1433p25-les-souliers-et-chaussures-de-marie-antoinette?highlight=souliers
Vous y verrez que, selon les sources des objets conservés, nous nous retrouvons avec deux souliers prétendument portés le 10 Août 92 : un "perdu" et l'autre "brisé".
Ajoutons que les deux ne proviennent pas d'une même paire.
Pour information, nous avons un sujet spécial souliers dits "de Marie-Antoinette"
Ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1433p25-les-souliers-et-chaussures-de-marie-antoinette?highlight=souliers
Vous y verrez que, selon les sources des objets conservés, nous nous retrouvons avec deux souliers prétendument portés le 10 Août 92 : un "perdu" et l'autre "brisé".
Ajoutons que les deux ne proviennent pas d'une même paire.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: L'intermède des Feuillants
Oui LNLN. Je ne voulais pas revenir à un inventaire des chaussures prétendues de la Reine, mais à cet épisode qui s’est passé aux Feuillants, premier lieu de détention de la famille royale après le X août, et où a eu lieu le trait de générosité de Louis XVI a l’egard de ceux qui avaient pris sa défense.
Mais c’est notre Amie Marie Antoinette qui a connu la famille qui avait conservé ces objets, en ligne directe. Elle pourrait nous en parler, je pense que le témoignage est bon...
Mais c’est notre Amie Marie Antoinette qui a connu la famille qui avait conservé ces objets, en ligne directe. Elle pourrait nous en parler, je pense que le témoignage est bon...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: L'intermède des Feuillants
Courir. Un dernier moment de liberté. Si fugace... déjà enfui. Courir pour ne pas mourir, même si c’est inévitable.
Elle, une main crispée sur sa robe, l’autre agrippée au bras de Louis.
Lui, roi ou homme, il ne sait plus, il s’en fout. Il regarde les boucles blondes de ses enfants, ces petits qui grimpent maladroitement les marches de la terrasse des Feuillants.
Il n’entend que leurs sanglots étranglés.
Le ciel pâle, figé pour l’éternité... c’est tout.
Ce sera bientôt fini, de toute façon... On est le 10 août 1792. C’est la fin de 1000 ans de monarchie française.
https://fr.anecdotrip.com/anecdote/les-marches-de-la-terrasse-des-feuillants-ou-la-fin-de-1000-de-monarchie-aux-tuileries-par-vinaigrette
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: L'intermède des Feuillants
Vous postez très judicieusement, chère amie, cette photo des escaliers menant à la terrasse des Feuillants.
Je pense, et j’ai toujours pensé, que c’est l’escalier même emprunté par la Famille Royale le 10 août pour se rendre à l’Assemblée, escortée par Roederer...
Je pense, et j’ai toujours pensé, que c’est l’escalier même emprunté par la Famille Royale le 10 août pour se rendre à l’Assemblée, escortée par Roederer...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
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