Marguerite Gourdan dite "La Petite Comtesse"

Marguerite Gourdan, née Marguerite Stock le 8 juin 1727 à Larzincourt (Marne)2 et morte le 28 novembre 1783 à Paris, est une des plus célèbres entremetteuses du xviiie siècle.
Elle fut la "Madame Claude" de son époque. Célèbre personnage car elle symbolise les moeurs du XVIIIème siècle.
Son établissement était reconnu et ouvert aux plus hautes têtes. Madame Du Barry y fit son entrée mais beaucoup de légendes ont persisté dans le fait qu'elle fut la "travailleuse" de Madame Gourdan.
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Voici même sa maison de passe ( à ce qu'il paraît )



https://www.google.fr/search?q=la+gourdan&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwifv_6cq6bcAhVGzYUKHUMuC0AQ_AUIDCgD&biw=1056&bih=421#imgrc=frLlBlPVcYq46M:

Monsieur de Coco a écrit: Madame Du Barry y fit son entrée mais beaucoup de légendes ont persisté dans le fait qu'elle fut la "travailleuse" de Madame Gourdan.

Mme du Barry, dans ce bouge ?!!!!!

Mme de Sabran a écrit:
Voici même sa maison de passe ( à ce qu'il paraît  )

https://www.google.fr/search?q=la+gourdan&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwifv_6cq6bcAhVGzYUKHUMuC0AQ_AUIDCgD&biw=1056&bih=421#imgrc=frLlBlPVcYq46M:

L'hôtel de Madame Gourdan au 23 rue Dussoubs dans le IIème arrondissement de Paris:

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Avec le panneau explicatif commémorant l'ancien bordel de Paris (la seule plaque dans la capitale pour ce type de lieu!!!!):

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Comtesse Diane a écrit:

Mme du Barry, dans ce bouge ?!!!!!  

Elle n'était pas encore la comtesse du Barry mais, plus simplement, Jeanne Bécu .

Chez la Gourdan, Jeanne Bécu ...

Des yeux bleu clair, transparent mais profond, un nez fin et droit, une petite bouche aux lèvres vermillon, un teint d’une blancheur irréprochable, une gorge à perdre son sang-froid : tout était dessiné à la perfection. Un ange tombé du ciel. Je ne croyais pas si bien dire car la Gourdan me prévint qu’on appelait cette beauté Mlle l’Ange. Ça ne s’invente pas. Elle avait dans les vingt ans et était venue escortée d’un loustic qui se présentait comme son frère. Même un aveugle ne les aurait pas crus du même sang. Ce fut d’abord à lui que la Gourdan me présenta. Je compris vite qu’il désirait jouer l’entremetteur des charmes de la belle : je demandai sans détour combien il voulait de sa prétendue sœur. Il campa le surpris, mais comme je le toisais avec insistance, ce misérable maquereau proposa trois louis du bout des lèvres : cet âne ne savait pas quel joyau il bradait.

https://journalepicurien.com/tag/du-barry/

Je viens de finir la lecture de Le porte-feuille de Madame Gourdan dite La Comtesse: Pour fervir à l'Hiftoire des moeurs du Siècle, & principalement de celle de Paris (1783) de Charles Théveneau de Morande.
C'est un recueil de billets émis par les clients de Madame Gourdan mais aussi par les "demoiselles de Paris" pour la Petite Comtesse.

Voici quelques pépites:

De M. l'Eveque de C***.
Paris ce 15 décembre 1774.
Vous mériteriez que je fiffe mettre à l'Hôpital. J'ai reçu chez vous un fameux coup de pied de Vénus qui m'oblige de quitter la capitale pour aller rétablir ma fanté dans mon diocèfe. On a bien raifon de dire qu'il n'y a plus de probité & qu'on ne fait à qui fe fier.

De M. le Marquis de G***.
Paris, ce 3 mars 1779.
Nous irons demain quatre faire un fouper chez vous. Il faudra prévenir les demoifelles que nous pafferons la foirée dans l'état où nous venons au monde.

De Madame la Marquife de G***.
Paris ce 27 mars 1783
Il ne m'eft pas poffible de vous exprimer le plaifir que mes deux champions m'ont procuré; mais, en me félicitant, que je vous faffe un nouveau compliment fur le dernier que vous m'avez préfenté. L'afpect de fon énorme membre m'a d'abord effrayée, & fa première introduction m'a été fort fenfible; je croyois à chaque coup qu'il me feroit renoncer; mais enfin il a fait brêche, & pour fix fois d'un plaifir inexprimable, il n'en a coûté à votre chère marquife que la perte d'un peu de fang. Adieu, Madame, je fuis à préfent la plus heureufe des femmes, fauf à braver les regards effrayans de mon farouche mari. Votre amie.

Monsieur de Coco a écrit:Je viens de finir la lecture de Le porte-feuille de Madame Gourdan dite La Comtesse: Pour fervir à l'Hiftoire des moeurs du Siècle, & principalement de celle de Paris (1783) de Charles Théveneau de Morande.

Morande est un individu peu recommandable.

Londres était alors ( vers 1780 ) le foyer d'un commerce bizarre qui se faisait sur les libelles . Cinq ou six Français couverts de dettes et d'opprobre, abusés par le succès passager du corsaire Morande ( Théveneau de Morande, maître du genre en matière de pamphlets et libelles ) avaient imaginé de menacer le gouvernement français des écrits les plus virulents, si l'on n'assouvissait pas leur faim par des sommes considérables ... Croira-t-on que le ministre de France qui était alors en Angleterre, le comte Demoustier, que j'ai revu depuis en Amérique, croira-t-on que cet ambassadeur fut l'agent de cette séduction, et qu'il ne rougit pas de s'afficher pour le patron de Morande .

( Brissot )

Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1950-theveneau-de-morande?highlight=morande

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Résumé amazon:

Voici la première enquête historique jamais réalisée sur la prostitution à l'heure de la Révolution française, une période clé pour comprendre les origines des politiques contemporaines de la prostitution. La Révolution française marque en effet un tournant inédit dans l'appréhension de la prostitution. En dépénalisant en 1791 cette activité tout en maintenant un contrôle policier sur les femmes qui l'exercent, elle fait des prostituées, "femmes infâmes" de l'Ancien Régime, des citoyennes diminuées de la République. Dans cette riche enquête historique où se côtoient femmes publiques, bons bourgeois, policiers et hommes de loi, la prostitution vient révéler les frontières morales du projet révolutionnaire et proposer une histoire de la sexualité sous la Révolution française.

Mme de Sabran a écrit:

Comtesse Diane a écrit:
Mme du Barry, dans ce bouge ?!!!!!  

Elle n'était pas encore la comtesse du Barry mais, plus simplement, Jeanne Bécu .  

N'aimant pas madame Du Barry, c'est Choiseul qui affirma que la comtesse avait travaillé pour la Gourdan.
Beaucoup d'historiens s'accordent à dire qu'elle a dû effectivement travailler pour elle mais juste occasionnellement.
Pidansat de Mairobert affirme que Madame Gourdan lui avait dit en personne que Jeanne Bécu avait travaillé pour elle. Témoignage à prendre "avec des pincettes" car la maquerelle ne le confirme pas.

Tatie Wikie nous apprend des choses étonnantes sur la petite comtesse...
Ainsi, non seulement elle fournissait des filles à ses clients mais également de charmants jeunes hommes à ceux qui mordent l'oreiller et de jolies filles "expertes ou débutantes" aux disciples de Sappho. Mais encore de vigoureux messieurs bien pourvus à certaines dames, comme le souligne le témoignage de la marquise de G*** transmis par Monsieur de Coco. Quand la petite comtesse ne prêtait pas sa maison à certaines autres pour qu'elles y reçoivent leur amant en toute discrétion... Et apparemment, on se bousculait au portillon : "On compte à Paris plus de cent cinquante femmes connues dans le monde sous les noms de comtesses et de marquises, auxquelles Mme Gourdan assure avoir refusé plusieurs fois sa porte"(Morande). Bonne fille, la Gourdan rendait aussi d'autres services : ainsi, le bibliothécaire des Petits Pères aimait venir se faire fouetter chez elle.

En septembre 1775, un arrêt du Parlement de Paris la condamne à "être conduite dans les lieux ordinaires et accoutumés de cette Ville de Paris et notamment aux carrefours des Petits-Carreaux, le plus proche de sa demeure, montée sur un âne et le visage tourné vers la queue, ayant sur la tête un chapeau de paille avec écriteau devant et derrière portant ces mots : « MAQUERELLE PUBLIQUE » et à être ensuite battue et fustigée de verges par l’Exécuteur de la haute Justice dans les dits carrefours accoutumés, et au carrefour des Petits-Carreaux y être flétrie d’un fer chaud en forme d’une fleur de lys sur l’épaule dextre. Ceci fait, à être bannie pour neuf ans de la Ville et Prévoté et Vicomté de Paris". On se doute bien que notre petite comtesse préfère faire ses valises et prendre la fuite... Elle revient un an plus tard, se constituant prisonnière. A son procès viennent la défendre le duc de Chartres, le Prince de Conti, le Maréchal duc de Richelieu, le duc de Fronsac et d'autres nombreux personnages nobles, prélats ou magistrats. Résultat : Marguerite est blanchie. On ne sait comment la petite comtesse a remercié ses amis...

Bonsoir, mon cher Calonne !

Calonne a écrit: Bonne fille, la Gourdan rendait aussi d'autres services : ainsi, le bibliothécaire des Petits Pères aimait venir se faire fouetter chez elle.
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Etait-il Petit Père lui-même ?  Ce serait cocasse !

Les dames des Halles auraient pu lui administrer la Fessée républicaine,   et gratis encore !
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t263-fessees-republicaines?highlight=fessees

Il y a quelque temps j'avais trouvé ce petit livre dans une bouquinerie à Bruxelles ; la lecture en est fort amusante La Gourdan, pourvoyeuse non seulement de jolies filles, mais aussi d'hommes bien performants...