Le théâtre Montansier à Paris

La première salle de spectacle qui a été construite était celle du passage des Princes. C'était une petite salle qui contenait environ 380 places. Il n'y a eu sous l'ancien régime, aucune grande salle pendant le règne de Louis XIV.
Au château, il faudra attendre le règne e Louis XV avec l'Opéra Gabriel. Mais en ville, il n'y a pas de salle de spectacle et on s'installe ponctuellement dans des salles de stockage de menuiserie et quand on a un grand hangar qui s'est un peu libéré, on va donc l'aménager là.
Ce sont des spectacles qui sont destinés à un public qui ne fait pas parti de la Cour du château.
Il y a deux types d'activités théâtrales : le théâtre à la Cour. ( Comédie française, Comédie italienne, Opéra ) et les autres représentations qui sont pour le théâtre suivant la Cour ( divertissement pour un peu tout le monde )

Pour offrir un peu de divertissement à tout le monde, va se mettre en place de façon un peu informel ce principe d'entrepreneur de spectacle qui lorsque la Cour se déplace (Fontainebleau, Compiègne...) va produire des spectacles pour les gens qui sont là aussi pour le service de la Cour.
Versailles va mettre du temps, car étant proche de Paris, on retourner donc à Paris pour aller aux spectacles, là bas.
Mais il y a de plus en plus de besoin d'avoir aussi des divertissements en ville, et on va alors construire le théâtre de Montansier.
C'est marguerite Brunet qui va avoir pendant cette période, le privilège des spectacles suivant la Cour. On la connait sous son nom de scène, la Montansier mais très vite elle arrête la scène pour devenir surtout une grande directrice de troupe et monter des spectacles à destination du public qui suit la Cour.

Elle fait venir des troupes de Paris, et elle va progressivement organiser des spectacles dans une zone beaucoup plus large, car elle aura le privilège de l'exploitation des pièces de théâtre de tout l'ouest de la France (de Nantes jusqu'en Aquitaine).
Il faut donc passer par la Montansier pour monter des spectacles. Elle va persuader le Comte d'Artois afin de pouvoir bénéficier d'un terrain à proximité du château et donc de construire le théâtre.
Se trouver à l'emplacement du théâtre, le terrain des chiens verts, qui était toute la meute du service de chasse pour le Comte de Provence. (Car chaque membre de la famille royale avait son propre service pour les chasses)
La Montansier obtient donc la possibilité de construire, mais il fallait construire en deux ans, sinon il y aurait des pénalités.
Elle va réaliser le théâtre en un an et demi.
En 1777, la Reine et le Roi vont venir inaugurer le théâtre.
Il y a une légende assez tenace qui dit que la Reine pouvait venir par un corridor secret depuis le château, c'est bien évidemment grotesque. En revanche il y a bien un passage depuis les dessous de l'Opéra du château qui mène jusqu'à l'entrée de l'hôtel de Madame de Pompadour mais s'arrête après.
La Reine s'arrêtait à l'entrée du théâtre en carrosse, et rejoignait sa loge du premier étage.

Le lieu d'accueil était plus simple au XVIIIé siècle, qu'aujourd'hui.
Avant la restauration de 1992, c'était très blanc, très simple, pas de petite colonne de style dorique comme aujourd'hui.
C'est ce qu'on trouvait dans tous les théâtres à cette époque là, de façon à avoir "les yeux intactes" afin de garder la surprise des beaux décors quand on arrive dans la salle.

A l'Opéra du château, c'est la même chose. Les murs sont d'une belle pierre mais il n'y a pas de décors, d'ornementation :

La réouverture s'est faite en 1992 avec beaucoup de transformations. Toute la partie couloir et circulation autour a entièrement été refaite et modernisée.


C'est à dire que malheureusement tous les murs anciens ont disparu et on a aujourd'hui, des grands murs en béton. Les escaliers anciens aussi, toutes les fenêtres, côté grand parc également.
L'intervention a donc été radicale, alors que certains éléments auraient pu être conservés. Mais cela a permis aussi de restabiliser le bâtiment, car il avait été construit rapidement, les fondations sur ces terrains meubles commençaient un peu à bouger et donc devenaient par conséquent dangereux.

Entrons donc dans la salle du théâtre :


A suivre...

Belle visite. Merci.

L'Amour menaçant a écrit:La Reine s'arrêtait à l'entrée du théâtre en carrosse, et rejoignait sa loge du premier étage.

Etait-ce la loge de la Marquise de Merteuil ? Le film de Stephen Frears, Dangerous Liaisons est en effet en partie tourné dans ce magnifique théâtre...


Bien à vous. :

Ah bon ?!? Je ne savais pas. En tout cas si je n'ai pas eu l'occasion de visiter la loge de la Reine, je poste ici la vue de cette loge de l'extérieur :

" La boîte à sel " : était une sorte de bureau placé à l'entrée du théâtre, permettant aux contrôleurs de distribuer les places encore disponibles.

L'origine du nom " boîte à sel " vient du fait qu'on y entreposait les sels pour réanimer les spectateurs et surtout les spectatrices prisent d'émotion par le jeu des acteurs mais aussi par la chaleur étouffante et les costumes qui empêchaient de respirer.

Il n'était pas rare de voir des évanouissements pendant les spectacles, et on voyait dans les gazettes parisiennes du XVIIIé siècle : la rivalité entre troupes, à savoir qui aurait le plus d'évanouissements, signe d'excellence de l'interprétation !

Les superstitions sur le théâtre viennent beaucoup des machinistes qui étaient des marins et donc employer des termes de marine très souvent. Au niveau des machineries, il fallait mieux être un expert du cordage et des manœuvres réglées.

De l'époque d'origine, reste de ce théâtre, les trois niveaux de balcons où l'on a le décor mais pas le décor initial peint en 1777, mais plutôt le décor fin 1780
Avec les séries de frises, constituées de petits génies ailés, avec la lyre pour la musique.

Des pièces sont avec parties chantées, car c'est l'époque de Favart ( donc beaucoup de ritournelles entre les actes )
Et puis un autre élément décoratif, le trépier, avec les serpent qui s'enroule autour, qui est vraiment l'influence des décors à l'Antique, associés à chaque élément de décor..
Le rapport avec le théâtre : qui dit serpent, dit caducée; le caducée représente Mercure et Mercure ce sont les travaux d'excellence.

De la salle, on a vraiment la disposition des salles XVIIIème : une salle à l'italienne et donc en fer à cheval.

A suivre...

Cela donne un mouvement plus agréable à l'œil d'avoir une salle complétement circulaire. Avec le petit mouvement de renflement, cela donne une dynamique au balcon.
En revanche, cela donne des places à moins bonne visibilité.
Les meilleures places étaient évidemment aux balcons et les baignoires ( une série de petites loges, les baignoires étaient les seules places assises du parterre )qui étaient sur les côtés.
Le parterre était la partie la plus ingrate, il n' y avait pas de chaise, le public devait rester debout. Quand le spectacle était trop long, on pouvait acheter son billet que pour un acte.


Il y a donc un public très populaire qui peut venir au théâtre. Les parties les plus chics sont les baignoires, le 1er étage, le deuxième un peu moins, plus on monte et moins on a de visibilité; on atteint alors " le poulailler" ou "le paradis", la dénomination changeant selon les théâtres.
La salle fait aujourd'hui 600 places alors qu'au XVIIIème siècle, elle pouvait contenir le double.
Une salle où se télescope un peu tout le monde car ici nous ne sommes pas au théâtre de la Cour.
Les seigneurs de la Cour prennent leur billet à l'année.
Les places les plus intéressantes : sont les loges d'avant scène; elles sont les plus chics, pas parce qu'on y voit le spectacle mais parce que tout le monde peut nous voir !

Voici un document intéressant concernant la réouverture, après restauration du théâtre, en présence du Président de la République ALBERT LEBRUN - il est remarquer que les officiels n'occupent point les loges royales !!!!!

Il existe une biographie de Melle MONTANSIER très détaillée parue il y a de nombreuses années qui donnait les détails sur l'installation du théâtre avec la galerie partant du château pour arriver directement dans la loge royale sans passer par l'extérieur et permettant à la Reine de venir assister aux spectacles très discrètement.

MARIE ANTOINETTE :\\\\\\\\:

MARIE ANTOINETTE a écrit:[center][
Il existe une biographie de Melle MONTANSIER très détaillée parue il y a de nombreuses années qui donnait les détails sur l'installation du théâtre avec la galerie partant du château pour arriver directement dans la loge royale sans passer par l'extérieur et permettant à la Reine de venir assister aux spectacles très discrètement.

MARIE ANTOINETTE :\\\\\\\\:

C'est intéressant de savoir qu'il existe une bio sur la Montansier, en revanche les détails de la galerie qui parte du château jusqu'à la loge de la Reine; comme je l'ai écrit en début de sujet relève du mythe. Le souterrain en question n'a jamais existé, Marie-Antoinette n'a donc jamais emprunté de souterrain pour accéder au théâtre. Cette légende reste tenace encore aujourd'hui. Le seul souterrain existant étant celui partant du château jusqu'à l'hôtel des réservoirs appartenant à Madame de Pompadour, mais il s'arrête à l'hôtel et n'a jamais relié le théâtre.

Quand on est installé là, ce n'est pas la meilleure place pour voir le fond de la scène ( par rapport à ce qui se passe sur scène aujourd'hui)
Quand on joue au XVIIIème siècle, on joue surtout à l'avant-scène. Quand on est dans les loges, on ne peut donc pas voir en profondeur, à cause des problèmes d'éclairage.
On s'éclairait avec les lustres, avec la rampe, à l'arrière, des lampes éclairent les décors.
Le centre du théâtre était surtout là pour la perspective, pour les effets de décors ( en l'occurrence : les ballets ) c'est pourquoi la scène est en pente afin que le jeu de perspective donne en cela du dynamisme.
Jusqu'à la moitié du XVIIIème siècle, on vend encore des places sur scène, donc débordant sur la scène. Les places sont alors très, très chères !

On joue donc sur devant-scène, ce qui implique dans le jeu des acteurs des choses très différentes de ce qu'on a aujourd'hui, surtout quand le Roi est présent ,puisqu'il est très mal vu de lui tourner le dos, on joue donc surtout de face.
Et puis les mouvements sont très dangereux à cause des rampes placées juste devant car les costumes risquent de prendre feu.
Les jeux d'expressions se jouent surtout au niveau du visage, plus que dans la gestuelle.
Ces avant-scènes sont donc indispensables dans ces lieux. Et quand l'architecte a refait la salle fin des années 80, il avait pensé supprimer l'avant scène pour gagner deux rangs de parterre et ainsi créer des places en plus ! La restauration n'a donc pas été simple...

Le décor des devants de balcons aujourd'hui est du XVIIIème siècle. On a retrouvé sous les toiles de papier marouflé qui avaient été installées, le décor très XVIIIème, mais tout le reste de la salle date de la moitié du XIXème siècle.
Les cariatides, tout l'avant-scène datent de Napoléon III, les médaillons très rocailles, tous les ornements ainsi que le plafond.

Marie-Antoinette veut bien protéger les artistes, mais il ne faut pas pousser...

Versailles : investissez dans une pièce de théâtre à Montansier

Les dons permettront notamment de financer deux pièces consacrées à la reine dont une intitulée tout simplement « Marie-Antoinette(s) ».

Montansier choisit le financement participatif. Le théâtre versaillais fait appel aux dons afin de financer la production de deux pièces, « La légèreté française » et « Marie-Antoinette(s) ». Elles seront jouées, toutes les deux, les 1er, 2 et 3 avril lors d’un week-end à Montansier, dédié justement à Marie-Antoinette.

C’est en effet la Reine qui inaugura, le 18 novembre 1777, ce théâtre. Le week-end comprend aussi une conférence, des danses baroques costumées et des romances contées. Pour participer à l’opération, il faut se connecter au site Internet
https ://dartagnans.fr/fr/projects/marie-antoinette-en-son-theatre/campaign.


Bien à vous.

"L'origine du nom " boîte à sel " vient du fait qu'on y entreposait les sels pour réanimer les spectateurs et surtout les spectatrices prise d'émotion par le jeu des acteurs mais aussi par la chaleur étouffante et les costumes qui empêchaient de respirer."
Merci , j'ignorais.

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Quand le théâtre fait du cinéma ...    
- Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears :
 Pour son film Les Liaisons dangereuses, le réalisateur tourna toutes les scènes d’opéra dans le théâtre Montansier, comme on le voit en amont de cette page, Merteuil ajustant ses jumelles ou plutôt son lorgnon ...
Le film date de 1988, avant la restauration de la salle.

- La Jeune Fille et la Mort de Roman Polanski :
 La scène finale du film été tournée au théâtre Montansier. Le film date de 1994, après la restauration de la salle.
http://www.theatremontansier.com/theatre-montansier/

Thomas Fersen au Théâtre Montansier  

Fort du succès des deux concerts récents avec les musiciens du Ginger Accident, en 2015, Thomas Fersen est revenu en résidence au Théâtre Montansier avec ses chansons à mots et à bons mots ! Celui qui porte le nom de Fersen en hommage à Axel de Fersen, historique soupirant de Marie-Antoinette ne peut trouver meilleure scène que le Théâtre Montansier pour exposer son verbe.
«C’est agréable de se choisir un nom qui vous fait rêver. Dans les rêves, il n’y a pas toujours une succession logique des choses», explique-t-il avec détachement

http://www.theatremontansier.com/evenement/thomas-fersen-3/
.http://www.fersen.free.fr/article.php3?id_article=24

conférence au théatre MONTANSIER - VERSAILLES le 6 NOVEMBRE 2017 à 20 H 30 par
PIERRE HYPOLYTE PENET, Conservateur du Patrimoine sur
"LE MONTANSIER, UN THEATRE A VERSAILLES"

je vous rappelle qu'un livre sur le sujet est édité en paralèle avec l'exposition qui est encore ouverte racontant l'histoire de cette vénérable maison paru le 5 Octobre 2017 au prix de 29 euros avec un grand nombre d'illustations.



MARIE ANTOINETTE

Hier, l'émission de radio Au coeur de l'Histoire était consacrée à :

La Montansier, le théâtre sous la Révolution

Il y a 240 ans, le 18 novembre 1777, était inauguré, à Versailles, le théâtre Montansier.
Franck Ferrand racontait l’histoire de sa fondatrice, Marguerite Brunet, dite Mlle Montansier.



Les invitées de l'émission étaient Patricia Bouchenot-Déchin, sa biographe, et Geneviève Dichamp, la directrice du théâtre Montansier, à Versailles.

Si l'émission vous intéresse, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/lintegrale-la-montansier-le-theatre-sous-la-revolution-141117-3492392


La Montansier
De Patricia Bouchenot-Déchin
Editions Perrin (Mars 07)



Présentation :

Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton, Barras, Napoléon puis Louis XVIII ?

Pour s'être consacrée à la passion de son siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle sera directrice des spectacles « à la suite de la cour », et détiendra pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine.
Elle forme les grands comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie-Française et de l'Opéra.

Mais les événements se précipitent. Pour sauver son empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus folles.
Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore, faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans.

L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes d'affaires.

Et Rose Bertin alors !!!!!!

Marie Jeanne

Oui, oui, chère Clio, Marie-Jeanne !  

Mme de Sabran a écrit:Oui, oui, chère Clio, Marie-Jeanne !  

Au Théâtre ce soir !



Décor utilisé au théâtre Montansier et qui appartient aux collections du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Il a été peint en 1836 par Cicéri, dans le même esprit que celui des décors que Marie-Antoinette utilisait sur son théâtre. Les châssis sont plantés en dégradé et peuvent être dégagés pour laisser la place à la toile de fond représentant la porte Saint Antoine du parc de Trianon.