La chambre de la Reine à Versailles

Oh la la !!!
Y avait-il du mouvement, du remue-ménage juste au-dessus ?

Oups !

Un air de la dernière scène du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola...

Spoiler:

Ces lustres sont-ils du XVIIIe siècle ?

Non, ce sont des récréations du siècle dernier d’après la description du lustrier qui les a livrés en 1787

Bon ! Merci Gouv'...

MARIE ANTOINETTE a écrit:remonant le sujet depuis la page 1  je confirme que la courte pointe sur le lit est bien l'originale, elle a été trouvée à NEW YORK !!!!!

Oui, c'est ce que nous précisions page 1 de ce sujet.

Lit de la chambre de la reine
d'après Foliot, Toussaint (menuisier)
modèle de Bony, Jean-François (dessinateur)
d'après Atelier Desfarges (Lyon) (fabricant)
lampas retissé par la Lyon, Manufacture Prelle (fabricant)
bordures retissées par la Maison Tassinari et Chatel (fabricant)
rebrodés par la Maison Brocard (brodeur)
Date de création:  1946-1975 (XXe siècle)

Historique : Lit de la Chambre de la Reine à Versailles, meuble d'été, 1787-1789, reconstitué de 1946 à 1975 grâce à la générosité de la Fondation Kress, du Syndicat des fabricants de Soieries de Lyon et de M. Graham Mattison.
La tenture d’alcôve a été retissée à Lyon à partir de 1946, d’après les projets attribués à Jean-François Bony (1764-1826) (cf. INV. DESS 1208 et INV.DESS 1209) approuvé par Thierry de Ville-d'Avray en mai 1786, réalisé à Lyon par la maison Desfarges et livré en 1787.
Photo: Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï

Description du château de Versailles :

Le lit de la grande chambre de la Reine est la restitution du meuble d’été qui s’y trouvait quand Marie-Antoinette et la famille royale quittèrent pour toujours Versailles le 6 octobre 1789.
Cette reconstitution du dernier état connu par la Reine fut réalisée entre les années 1946 et 1975, d’après un dessin conçu par Jean-François Bony.

Lé de tenture
Lyon, Manufacture Prelle (fabricant)
d'après l' Atelier Desfarges (Lyon) (fabricant)
d'après Bony, Jean-François (dessinateur)
Vers 1970 (XXe siècle)
Soie, lampas broché, fond taffetas

Historique : Lé retissé vers 1970 par la Manufacture Prelle, d'après le modèle de broché livré par Olivier Desfarges en 1787 pour le " meuble " d'été de la chambre de Marie-Antoinette à Versailles.
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

En 1785, en effet, la reine Marie-Antoinette, désirant changer la soierie d’été de sa chambre à décor de volubilis et chèvrefeuilles qui datait de 1771, avait passé commande à Camille Pernon d’un nouveau meuble à décor de fleurs et papillons.
La soierie livrée ne lui plaisant pas, une seconde commande fut passée l’année suivante auprès de la maison Desfarges à Lyon, après approbation du projet en mai 1786 par l’intendant général des Meubles de la Couronne, Thierry de Ville-d’Avray.


Projet pour la courtepointe du lit de la chambre de Marie-Antoinette à Versailles
Attribué à Jean-François Bony, vers 1786 (XVIIIe siècle)
Gouache sur papier vergé filigrané
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï

Projet pour la broderie du traversin, du chantourné et du fond de lit de la chambre de Marie-Antoinette à Versailles
Attribué à Jean-François Bony, vers 1786 (XVIIIe siècle)
Gouache sur papier vergé
Projet approuvé par Thierry de Ville-d'Avray, mai 1786
Photo : Château de Versailles, Dist. RMN / Jean-Marc Manaï

Les menuiseries de ce lit à la duchesse, en bois richement sculpté et doré, avaient été commandées aux Foliot en 1769 et l’impériale est sommée d’un coq, attribut du réveil.
Le retissage du meuble livré en 1787, un gros de Tours à fond blanc broché à bouquets de lilas, rubans et plumes de paon, a été réalisé sur la base de documents anciens par les maisons lyonnaises Prelle et Tassinari & Chatel, puis rebrodé par la maison Brocard à Paris.

Œuvre unique, la courtepointe pour sa part est d’origine.




Atelier Desfarges (Lyon) (brodeur)
d'après Bony, Jean-François (dessinateur)
Date de création:  1786-1787 (XVIIIe siècle)
Dimensions : 209 x 267 cm
Soie (textile)

Historique : Courtepointe de lit du meuble d'été de la chambre du grand appartement de la Reine à Versailles ; sur un projet attribué à Jean-François Bony (1764-1826) approuvé par Thierry de Ville-d'Avray en mai 1786 et réalisé par la maison Desfarges à Lyon.
Le mobilier est mis en vente en 1793 mais il est remis au Garde-Meuble de Versailles, puis proposé le 25 Frimaire an II pour les échanger. Le 12 Prairial an IV il est désigné pour servir à l'ameublement du Directoire ou des ministères puis choisi pour servir de cadeau ou être mis en vente. Seul le lit aurait été vendu.
Ancienne collection du grand duc Gaultier de Schleswig Holstein ; vendue par la grande duchesse née Dorothée de Saxe. Le catalogue d'une vente du mardi 27 mai 1930 à la galerie Georges Petit l'indique sous le n° 215 et la reproduit sans l'identifier : "grand panneau de Philippe de Lasalle en soie blanche brodée en couleurs... long 2,75 larg 2,20, appartenant à Mr W...". Acquise en 1959, chez Franck Partridge à New York, don de la Fondation Kress et de M. Rush H. Kress par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.
Photos : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Un lustre de la chambre de la Reine qui se détache, à la fin des travaux de rénovation...
Et si on arrêtait pour un temps les chantiers, histoire de traverser cette mauvaise passe ?

Vicq d Azir a écrit:
Et si on arrêtait pour un temps les chantiers, histoire de traverser cette mauvaise passe ?

Je suis assez d'accord. Je tremble à l'idée que ces travaux pharaoniques déclenchent un incendie. La priorité devrait être, non pas à l'adaptation du château au nombre de visiteurs, mais à la baisse du nombre de visiteurs. Le Figaro vient de publier un article en ce sens aujourd'hui :



CHRONIQUE - Les trois ans de chantier de l’appartement de la Reine ont permis d’y installer un système de «rafraîchissement d’air». Le but est-il vraiment d’accueillir de plus en plus de visiteurs?
Trois ans de fermeture: le discours officiel à l’occasion de la réouverture des pièces, qui vont de la chambre de Marie-Antoinette à la salle des Gardes de la Reine, met l’accent sur les restaurations: les marbres, les boiseries, les plafonds, le damas vert retissé pour le salon des Nobles… Le public est prié de s’extasier sur les passementeries, sur le couvre-lit historique orné de motifs de plumes de paon.
Cette couverture cache un drame patrimonial, qu’en termes galants, dans ce pays-ci, on nomme, «système de rafraîchissement d’air». Les commodités de la climatisation ont été installées. La distinction entre climatisation et rafraîchissement d’air est un sophisme technique. Il vise à faire croire qu’un dispositif très léger permettrait à une «légère fraîcheur» - selon le mot prêté au docteur Guillotin - de s’exhaler par les cheminées. Or l’ampleur des travaux n’a échappé à personne: la palissade qui, durant des mois, était élevée du côté du midi masquait l’éventrement du parterre, nécessaire à l’enfouissement de la machinerie. Tout était visible par les fenêtres de la «salle de 1792», ébranlée par ce titanesque chantier.
Versailles n’est plus un château vivant, avec ses passages invisibles, qui étaient son âme et son mystère, c’est une suite de salles de musée adaptées aux visiteurs du monde entier qui y défilent
À l’extrémité de l’appartement de la Reine, un escalier a disparu, l’«escalier Fleury», pour faire passer les gaines techniques. C’est l’esprit des lieux qui a été agressé: Versailles n’est plus un château vivant, avec ses passages invisibles, qui étaient son âme et son mystère, c’est une suite de salles de musée, de period rooms à l’américaine adaptées aux visiteurs du monde entier qui y défilent en bataillons. Quel sera le coût d’entretien de cette tubulure masquée sous les dorures? Sa durée de vie? Une procédure a-t-elle été prévue en cas de dysfonctionnement? Pour la changer, faudra-t-il refaire un chantier colossal? Comment vont réagir les meubles fragiles, les peintures, qui passent sans transition cette semaine à une température régulée, un XVIIIe siècle à 18 degrés?
Avant d’entreprendre des travaux symétriques du côté de l’aile nord, il faut réfléchir à ce que va devenir Versailles dans les prochaines années. Établissement public indépendant, le château est aujourd’hui bien trop tributaire de ses propres ressources de billetterie. Le circuit des grands appartements, avec la galerie des Glaces, reste engorgé, étouffant. Les visiteurs en sortaient asphyxiés et déçus.
Vont-ils respirer mieux? Repenser un autre système, celui de la réservation des billets, en acceptant l’idée d’une chute de la fréquentation, est un chantier lui aussi très complexe. Ce devrait être la priorité de la personne qui, demain, présidera Versailles. Versailles, comme Notre-Dame, est un de ces lieux où la responsabilité de l’État est absolue. Installer à grands frais et à grand fracas des soins palliatifs sur un monument usé et érodé n’est pas une solution. André Malraux, le 20 mars 1963, prit la décision, impopulaire mais nécessaire, de fermer au public la grotte de Lascaux… À Versailles, il est urgent de limiter le nombre des visiteurs.

Oui, je pensais justement à l’équivalent d’un « Lascaux II », donc un « Versailles II », ou d’un « Versailles virtuel » . Autre solution : recréer Marly, afin d’y orienter les visiteurs pour délester le château...
Ce ne sont que des suggestions pour le long terme, et le public n’est évidemment pas prêt à cela. Ceux qui viennent de très loin veulent voir le vrai Versailles... La sélection ne pourra encore une fois se faire que par l’argent ( coût du billet ), ce qui est dommage. Du reste, ça ne serait peut-être même pas suffisant...

Cet article est saisissant de bon sens. Merci, mon cher duc.  
Quel dommage que le sacrifice de l'escalier Fleury au passage de je ne sais quelles gaines !
La chute de ce lustre sonne comme un avertissement. Que se passait-il dans la pièce au-dessus ?
Quant à réduire le nombre des visiteurs, ce serait une nouvelle politique allant tout à fait dans le sens inverse de celle qui prévaut aujourd'hui.

Mauvais présage !
A t'on une idée de de sa chambre à décor de volubilis et chèvrefeuilles qui datait de 1771 ?

l'escalier FLEURY était XIX° siècle, j'avais lu un article indiquant qu'on allait couper en deux son volume et recréer l'escalier XVIII° du temps de la Reine montant vers la porte des petits appartements de la souveraine - pour le moment on ne nous a pas montré l'état des travaux !!!
enquête à faire !!!!!

j'ai envoyé un mail à ALEXANDRE MARAL pour l'architecte Monsieur DIDIER qui est le mari de Madame DIDIER qui s'occupe des oeuvres d'art de NOTRE DAME
l'invitant à faire le nécessaire pour protéger la chapelle qui est totalement emmailloté pour une totale restauration - attention !!!!

un début d'incendie en février dans la chambre de la reine à Trianon, le lustre de la grande chambre et NOTRE DAME !!!!!!!

MARIE ANTOINETTE

La chambre de la reine (photos prises le 18 mai 2019) :















La nouvelle climatisation par le sol :





La conservation n'a pas encore réinstallé le serre-bijoux ni l'écran de cheminée (problème : le souffle de la climatisation par la cheminée est assez important . L'écran de cheminée sera-t-il jamais réinstallé ?...).

Le serre bijoux manque toujours à l'appel...

Ostrogoth a écrit:La conservation n'a pas encore réinstallé le serre-bijoux ni l'écran de cheminée (problème : le souffle de la climatisation par la cheminée est assez important . L'écran de cheminée sera-t-il jamais réinstallé ?...).

Ce qui est un comble lorsque l'on sait que c'est l'unique meuble de menuiserie d'origine dans la pièce...

C'est ce que j'allais dire !   Avec le serre-bijoux...

J'en profite pour poster des images d'archives du chevet du lit "à la duchesse" de Marie-Antoinette, refait à la fin des années 60.
Etat avant la dorure.

Si quelqu'un ici veut demander à un bon artisan de sculpter ces éléments, à l'identique, afin d'agrémenter le lit de sa chambre à coucher...


Chevet du lit de Marie-Antoinette en bois sculpté restitué en 1967, ensemble
1967
Photo : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN


Chevet du lit de Marie-Antoinette en bois sculpté restitué en 1967, motif central
1967
Photo : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN


Chevet du lit de Marie-Antoinette en bois sculpté restitué en 1967, motif angulaire
1967
Photo : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN


Chevet du lit de Marie-Antoinette en bois sculpté restitué en 1967, motif angulaire
1967
Photo : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN

Chantourné recréé par les ateliers Fancelli à partir du document posté plus haut :

La chute d’un lustre puis le retrait de l’autre permet des prises de vue originales :







Clichés personnels du 22.06.19

Le serre-bijoux est enfin revenu dans la chambre de la reine.

Quelques photos prises le week-end dernier (14 septembre 2019) en bonne compagnie :

Merci pour cette dernière photo cher Ostrogoth, qui nous montre cet émouvant chiffre de la Reine Marie L., que ni les Bâtiments du Roi en 1770, ni les révolutionnaires ensuite, ont songé à remplacer ou à bûcher : il se trouve au plafond de l’embrasure des fenêtres, là où personne n’a l’idée de regarder.

Oui c'est toi qui me l'a fait remarquer lorsque nous y étions. Bravo !

Visite de la chambre de la reine lundi soir (23 septembre 2019) :

Pourquoi pas plutôt un éclairage aux bougies ?

... ça serait super mais vu les problèmes de sécurité incendie cela me paraît peu souhaitable.