La chambre de la Reine à Versailles

La chambre où nous pénétrons aujourd'hui nous offre une image de ce qu'a pu connaitre Marie Antoinette à l'aube de la révolution. Mais elle n'a pas toujours présenté cette apparence.



Contrairement aux appartements du Roi, celui de la reine a très peu varié dans sa distribution après la création de la grande galerie (en effet, seule la salle des garde se déplace, passant de l'antichambre du grand couvert à l'emplacement actuel en 1680, remplaçant un pièce servant de pallier à l'escalier de la reine).
De la chambre de Marie Thérèse, créée dans les années 1670-1680, il ne reste que l'organisation en caissons du plafond.
Dans les années 1730 Robert De Cotte et Gabriel réaménage l'ensemble, transformant les voussures, dessinant les boiseries, les stucs ... pour la reine Marie Leczinska. Le décor de la pièce n'évoluera que peu, Marie Antoinette se contentant de remplacer les portraits des enfants de la précédente reine par ceux de sa mère, son frère et son époux sur les miroirs et les dessus-de porte.

En 1769 fut commandé à Lyon un nouveau meuble d'été, qui sera posé en 1771 ; un "taffetas broché à liage repris en taffetas soie" du dessin de Godoin. La reine connaîtra cette tenture pendant plus d'une dizaine d'année, c'est celui dans lequel elle vécut le plus.



On l’aperçoit d'ailleurs sur le tableau de Gautier d'Agoty (et derrière le serre-bijoux de Marie Leczynska);



En 1785 la reine lance des aménagements ; les écoinçons de stucs sont décorés aux emblèmes de la France et de l'Empire, pour rappeler son mariage, et on commande un nouveau meuble, un "gros de tour fond bleu à papillon" installé la même année, et décoché moins d'un an après, pour être envoyé à Fontainebleau.



Ce décor ne convenant pas au goût de la reine, elle l’envoie dans sa chambre à Fontainebleau, et d'urgence un nouveau décor est dessiné par Bony (attribué) et tissé pour être posé en 1786. C'est celui qui fut retissé par la suite et que nous voyons aujourd'hui.



L'année suivante elle fera réaliser un nouveau serre-bijoux (Schwerdfeger) et une nouvelle cheminée (Goutière), dans le goût grec du temps, qui tranche un peu avec le mobilier rocaille de Marie leczinska.



source des images: internet

Pas moins de 19 Enfants de France ont vu le jour dans cette chambre royale !  
Je n'y pénètre jamais sans retenir mon souffle, et c'est à chaque fois le même éblouissement ...

Merci, cher Lucius, de nous y emmener aujourd'hui .    
Le sujet de la dernière photo nous est bien familier !


WIKI fait de Marie Leszcinzinska l'épouse de Louis le Hutin !                           

Le décor conserve le souvenir des trois reines qui ont occupé la pièce : la division du plafond date de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV , et les peintures et les boiseries ont été réalisées pour Marie Leszcinzinska, femme de Louis X. Tous les élément ont été conservés du temps de Marie-Antoinette, pour laquelle seuls le mobilier et la cheminée ont été livrés neufs.

Fernand Raynaud dirait : Y'a comme un défaut !     

 boudoi26 

.

Il ne faut pas oublier la duchesse de Bourgogne qui y vivra. D'où l'appartement de nuit du duc de Bourgogne qui se trouvait dans l'actuel corridor entre l'Oeil-de-Boeuf et la chambre de la reine.
J'ai appris récemment que ces pièces furent ensuite dévolues au premier valet du roi. Pas franchement commode pour le service du roi !  
Un jour Marie Leszczyńska s'est retrouvée seule dans son appartement, personne de son service auprès d'elle. Elle appelle quelqu'un. Elle voit débarquer le valet de son mari en pause auprès du roi qui s'est senti obligé de venir. La reine en fut très choquée !
Marie-Antoinette à l'avènement de son mari réussira à obtenir ces pièces pour sa première femme, ce qui semble logique. J'imagine que dauphine elle ne devait pas vraiment apprécier la cohabitation...

Mme de Sabran a écrit:

Pas moins de 19 Enfants de France ont vu le jour dans cette chambre royale !  
Je n'y pénètre jamais sans retenir mon souffle, et c'est à chaque fois le même éblouissement ...

Merci, cher Lucius, de nous y emmener aujourd'hui .    
Le sujet de la dernière photo nous est bien familier !


WIKI fait de Marie Leszcinzinska l'épouse de Louis le Hutin !                           

Le décor conserve le souvenir des trois reines qui ont occupé la pièce : la division du plafond date de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV , et les peintures et les boiseries ont été réalisées pour Marie Leszcinzinska, femme de Louis X. Tous les élément ont été conservés du temps de Marie-Antoinette, pour laquelle seuls le mobilier et la cheminée ont été livrés neufs.

Fernand Raynaud dirait : Y'a comme un défaut !     

.

19 enfants ? Attends je compte ! C'est une grosse partie de mon sujet de maîtrise.
Sous Marie-Thérèse, rien. Au temps de ses couches, Versailles n'est pas encore une résidence officielle.
Le premier enfant royal né à Versailles, le duc de Bourgogne, naquit en 1682 chez madame Colbert, la chambre de la dauphine étant encore en travaux.
Ses frères, le duc d'Anjou et de Berry naissent me semble-t-il chez leur mère. La dauphine n'a pas occupé la chambre de la reine au décès de Marie-Thérèse en 1683. Enfin d'après mes souvenirs...
Par contre la duchesse de Bourgogne dès son arrivée en France prend l'appartement de la reine. Elle a trois enfants.

Marie Leszczyńska en a 10.
Marie-Antoinette 4.

Je suis donc à 17. A moins que les deux cadets du Grand Dauphin y naissent aussi. Mais j'ai un doute...  

Mme de Sabran a écrit:


WIKI fait de Marie Leszcinzinska l'épouse de Louis le Hutin !                           

Le décor conserve le souvenir des trois reines qui ont occupé la pièce : la division du plafond date de Marie-Thérèse, femme de Louis XIV , et les peintures et les boiseries ont été réalisées pour Marie Leszcinzinska, femme de Louis X. Tous les élément ont été conservés du temps de Marie-Antoinette, pour laquelle seuls le mobilier et la cheminée ont été livrés neufs.

.

Que je sache le canapé date de l'ameublement de Marie Leczinska, les ployants viennent de chez la comtesse d'Artois, les fauteuils étaient dans un appartement du roi. J'ignore l'origine du parfeu. Donc le mobilier est en partie celui de 1789, en partie proche de celui de 1789, mais pas entièrement original.

Superbe lumière dans la chambre de la reine hier après-midi.

Quelle splendeur !   

Je suis passé par le château cet après midi.

Il n'y avait plus de serre-bijoux !!!!!! Est-il en restauration, en exposition ? A Arras peut être ?

Lucius a écrit:Je suis passé par le château cet après midi.
Il n'y avait plus de serre-bijoux !!!!!! A Arras peut être ?

Je vais essayer d'aller assez vite à Arras pour te le dire...

Bien à vous.

Je viens de lire , dans Le château de Versailles de Pierre Verlet, que Marie-Antoinette avait voulu pouvoir , quand il Lui plaisait, cacher les grandes glaces de cette pièce et fait établir des stores de soie verte, munis d'une petit mécanisme de manoeuvre.
Elle y fait placer, durant l'été 1782, un parquet tout neuf.

Bien à vous.

Quelques bouquets supplémentaires...

J'ai récemment entendu de la bouche d'une conférencière (assez bonne pour le reste de son discours) dire que la courtepointe sur le lit de la reine était l'original.

L'écran fait parti des meubles créés lors du réaménagement de la chambre en 1786 (avec le changement des meubles d'été). Puisqu'on changeait la cheminée, il fallait un écran en accord. Il fut menuisé par Sené, sculpté par Hauré, et doré par Chatard.

Il ne fut pas vendu à la révolution mais au tout début du XXe siècle, puis racheté par Versailles.

source ; Société des Amis de Versailles

Le serre bijoux se trouve dans l'autre aile dans le  cadre de l'exposition
"18° AUX SOURCES DU DESIGN" exposition ouverte depuis le 28 Octobre jusqu'au 22 Février 2015 "S19" d'après le plan il se trouve au haut de l'escalier d'entrée , donc facile à trouver.

MARIE ANTOINETTE

Il est présenté comme pièce finale de l'exposition.

Des rares survivants de meubles et objets à la révolution et exposés aujourd'hui dans ce qui était leur placement initial, il y a ce beau couvre-lit créé pour la Chambre de la Reine à Versailles en 1786. Il faisait partie des meubles d' « été » et était toujours là dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, lorsque la famille royale a été forcée de quitter Versailles pour Paris. La conception originale du couvre-lit est de Jean-François Bony (1764-1826), il a été fabriqué à Lyon par la maison Desfarges. Revendu après que la révolution, il  est entré en possession du palais grâce au don de la société des amis de Versailles en 1959.





Bien à vous.

Lucius a écrit:

Les fleurs jaunes du centre me font penser aux fleurs qu'on appelle : " couronnes impériales ".
Ce printemps, les jardiniers de Versailles en ont plantées au Hameau.

" />

La ressemblance est indubitable et le nom de ces jolies fleurs justifie leur place dans cette tapisserie du lit qui devait recevoir la fille de la grande Marie-Thérèse !

Bien à vous.

J'ignorais complètement que la courtepointe était l'original, connu de Marie-Antoinette ! Je pensais que tout avait été reconstitué, si mes souvenirs sont bons, dans les années 70 du XXème siècle.
Je comprends mieux cet affreux plastique dessus.

Merci pour cette info et pour ces fleurs qui m'étaient également inconnues.

La chambre est la pièce principale de l’appartement, celle où la reine se tenait le plus souvent. Elle y dormait, souvent rejointe par le roi. Le matin, elle y recevait durant et après sa Toilette qui constituait un moment de cour aussi réglementé par l’étiquette que le Lever du roi. C’est là encore qu’avaient lieu les accouchements en public : dix-neuf « Enfants de France » y sont nés. Le décor conserve le souvenir des trois reines qui ont occupé la pièce : le compartimentage du plafond remonte à la reine Marie-Thérèse, mais les peintures en grisaille par Boucher ont été réalisées pour Marie Leszczinska, ainsi d’ailleurs que les boiseries. Tous ces éléments ont été conservés du temps de Marie-Antoinette pour laquelle seuls le mobilier et la cheminée ont été livrés de neuf.

Bien à vous.

...  photo époustouflante !!! :

Quand j'accédais pour la première fois aux appartements d'apparat avec mes parents en 1998, ma mère s'exclamait : "Elle devait dormir ici, dans ce long corridor !?"

Elle n'y dormait pas toujours .
Du moins y procédait-on, conformément à l'étiquette, au lever et au coucher de la reine .

Mme de Sabran a écrit:

Elle n'y dormait pas toujours .  
Du moins y procédait-on, conformément à l'étiquette, au lever et au coucher de la reine .

C'est ce que j'avais expliqué à ma mère ensuite, qui ne connaissait rien de Versailles, contrairement à moi, nerd blasé de 17 ans que je fus à l'époque

Comte d'Hézècques a écrit:contrairement à moi, nerd blasé de 17 ans

... plaît-il ?!!